Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 14 septembre 2014 du calendrier grégorien, 1er septembre 2014 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.
Dimanche du ton V de l’Octoèque. Ce jour – 1er septembre julien – est l’indiction c’est-à-dire le nouvel an byzantin.
Le terme d’Indiction est d’origine latine (Indictio = annonce) et correspond sous la République romaine à une imposition en nature. Sous Dioclétien, la fiscalité de l’Empire fut réorganisée, l’imposition étant calculée sur la base foncière et les revenus des contribuables. L’évaluation de cette base est alors faite tous les cinq ans.
C’est l’empereur saint Constantin le Grand qui décide en 312 que :
– l’évaluation de cette base d’imposition se ferait désormais tous les 15 ans,
– ce cycle de 15 ans commencerait le 23 septembre (dans l’Empire, jour férié marquant l’anniversaire de la naissance d’Auguste),
– la mention de l’année de l’indiction (c’est-à-dire le numéro d’ordre dans le cycle des 15 ans) devait être obligatoire dans un acte juridique, afin que celui-ci soit valide.
Par glissement de sens, le terme d’Indiction, qui désignait à l’origine l’impôt, signifia ce cycle de 15 ans puis la date de septembre, à laquelle on change d’année.
La datation des actes juridiques par l’année de l’Indiction eut un grand succès dans l’Empire romain après 312 : on avait enfin un système stable de référencement des dates, plus pratique que l’indication du nom des consuls de l’année.
La date du 23 septembre avait une signification particulière dans l’Empire romain : c’était en effet l’ancienne date de la fête de la naissance d’Auguste dans le calendrier impérial païen et ce jour était regardé comme le premier jour de l’année dans beaucoup de contrées de la partie orientale de l’empire. Après la suppression de la fête de la naissance d’Auguste, l’Indiction fut déplacée à une date plus commode : le 1er septembre (on estime que le changement se fit le 1er septembre 462). Pendant un temps, l’Eglise de Constantinople garda l’ancienne date du 23 septembre comme premier jour de l’année ecclésiastique, y célébrant la fête de la Conception de saint Jean Baptiste, qui se trouve être le premier mystère historique de l’économie de la Nouvelle Alliance. Puis, l’Eglise byzantine s’aligna sur le pouvoir civil et démarra son nouvel an également au 1er septembre.
Le système organisé par Constantin se perpétua dans l’Empire byzantin mais fut également repris par Charlemagne en Occident à partir de l’an 800, mais le jour de l’an ne fut pas établi au 1er septembre (selon les époques & les régions, il fut placé au 1er janvier, au 25 décembre ou au 25 mars). Le cycle de l’Indiction est toujours utilisé par l’Eglise romaine pour la datation des documents officiels. L’Eglise byzantine démarre elle aujourd’hui encore sa nouvelle année au 1er septembre.
La première Indiction ayant commencé en 312, la seconde débuta en 327, la troisième en 342, etc… Actuellement nous avons commencé un nouveau cycle d’Indiction en 2007 et donc 2014 est la 8ème année (Indiction 8).
Ce même jour est aussi commémoré notre vénérable Père Syméon le Stylite, appelé aussi “l’Ancien” ou “le Grand” (c. 390 † 459), moine en Syrie. L’appellation de Stylite vient du grec style, “colonne”, cette mention est utilisée dans les synaxaires pour designer une catégorie particulière de saints, qui ont vécu sur une colonne, à l’instar de saint Syméon, le premier d’entre eux.
Syméon est né dans une famille de bergers, dans le village Sisan en Syrie, non loin d’Antioche. Jeune, il fut très ému après avoir entendu les Béatitudes et décida de tout quitter pour suivre le Christ et s’en vint auprès d’un moine du nom d’Héliodore, supérieur d’une laure nommé Mandras. Sa passion pour l’ascèse et le jeûne grandit rapidement.
Au bout de dix ans de vie cénobitique, Syméon s’en va poursuivre son ascèse en tant qu’ermite, vivant un temps dans un puits vide, près des montagnes.
Des foules accourent à lui pour être guéries et pour entendre ses conseils sur la foi chrétienne, mais Syméon, pour les éviter, décide de monter sur une colonne, et commence à vivre là dans une petite cellule, en s’adonnant toujours à la prière et au jeûne. Il priait, assis ou debout, continuellement pendant des semaines. Mais il n’avait pas tout à fait coupé les liens avec le monde. Il écrivait des lettres et recevait même des visiteurs, qui montaient à lui par une échelle. Des foules énormes se déplacèrent au pied de sa colonne pour le voir, écouter ses enseignements et même recevoir le saint baptême par lui. Parmi ceux qui vinrent écouter ses enseignements figurent en particulier l’empereur Théodose II et sa femme, l’impératrice Aelia Eudocia. Sa lettre à l’empereur Léon de Constantinople en faveur du Concile œcuménique de Chalcédoine fut très respectée et contribua à l’acceptation des décisions du concile.
Théodoret affirme qu’il était devenu tellement célèbre que des milliers d’arabes nomades crurent en Jésus Christ et furent baptisés grâce à lui ; le Roi de Perse envoya des messagers pour avoir des nouvelles sur son style de vie et la Reine demanda d’avoir de l’huile qui avait été bénite par lui. Importuné par cette affluence, Syméon change plusieurs fois de colonnes, les choisissant de plus en plus hautes. Après une vie de prières, d’efforts et d’accomplissements inouïs, il reposa en paix, âgé de 69 ans, en 459. Son corps fut descendu de la colonne trois jours après sa mort et ses reliques envoyées à Antioche.
Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du vénérable Père. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : du vénérable Père.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de l’Indiction. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : du dimanche.
Tropaires des Béatitudes : 4 tropaires du dimanche, ton 5, 4 tropaires de la 3ème ode du canon de l’Indiction & 4 tropaires de la 6ème ode du canon du vénérable Père :
1. Le bon Larron sur la croix * eut foi en ta divinité, ô Christ ; * il te confessa d’un cœur sincère en s’écriant : ** De moi, Seigneur, en ton royaume souviens-toi.
2. Sur le bois de la croix * pour nous les hommes tu fis fleurir la vie * et se flétrir la malédiction de l’arbre défendu : ** Sauveur & Créateur, nous te chantons d’un même chœur.
3. Par ta mort, ô Christ, * tu as brisé la force de la mort, * ressuscitant tous les morts depuis Adam, ** qui te chantent comme vrai Dieu & Sauveur du genre humain.
4. Venues à ton sépulchre, Sauveur, * les saintes Femmes te cherchaient * pour embaumer la Source de vie, ** mais un Ange leur apparut pour leur dire : Il est ressuscité, le Seigneur !
5. Affermis, Dieu de bonté, * la fructueuse vigne que par amour * sur terre ta droite a plantée ** et garde ton Eglise, Seigneur tout-puissant.
6. Les fidèles te chantant * comme Dieu de l’univers, * rends-dignes de passer l’année qui vient ** en vaquant aux œuvres spirituelles qui te plaisent, Seigneur.
7. Ô Christ, en ton amour accorde-moi * de parcourir en paix le cycle de l’année * et comble-moi des enseignements divins ** que tu prononçais devant les Juifs, les jours de sabbat.
8. Toi qui seule, dépassant notre nature, as accueilli * la surnaturelle grâce dans ton sein, * lorsque le Christ notre Dieu y demeura sans changement, ** sans cesse nous te glorifions.
9. Le Christ fit de toi, Bienheureux, * l’auteur de miracles prodigieux, ** comme un habitacle de la puissance de Dieu.
10. Ton corps fut élevé, comme en croix, * sur la colonne, Siméon; c’est pourquoi ** tu fus glorifié avec le Christ qui pour toi fut élevé sur le bois.
11. Toi qui frayas le suprême chemin, * fais monter vers la céleste hauteur ** les fidèles qui te chantent, admirable Siméon.
12. Nous les fidèles, nous te chantons, * Vierge Mère, comme l’arche et le temple de Dieu, ** sa chambre nuptiale et la porte du ciel.
A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 5 : Les vertus angéliques sur ton tombeau, * les gardes pétrifiés de crainte, * Marie près de ton sépulcre cherchait ton corps très pur ; * Toi, Tu captives l’enfer sans être séduit. * Tu vas à la rencontre de la Vierge, ** Tu donnes la Vie, ô Ressuscité des morts, gloire à toi !
2. Tropaire de l’Indiction, ton 2 : Auteur de l’entière création * qui as soumis à ton pouvoir les moments et les temps, * bénis la couronne de l’année * que ta bonté nous donne de commencer ; * garde en paix le peuple fidèle qui t’appartient ** et par l’intercession de ta Mère, Seigneur, sauve-nous.
3. Tropaire du vénérable Père, ton 1 : Colonne de patience, tu imitas les Pères de jadis : * dans ses souffrances Job, dans ses épreuves Joseph ; * des Anges incorporels tu menas la vie en ton corps, * vénérable Père Siméon ; * intercède auprès du Christ notre Dieu, ** pour qu’il accorde à nos âmes le salut.
4. Kondakion du dimanche, ton 5 : Des enfers où tu descendis, mon Sauveur, * tu as brisé les portes, Tout-Puissant, * pour ressusciter les morts, ô Créateur ; * et tu brisas l’aiguillon de la mort, * Adam fut délivré de la malédiction ; * et nous, Seigneur, nous te crions : ** sauve-nous, dans ton amour pour les hommes.
5. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
6. Kondakion du vénérable Père, ton 2 : Recherchant les choses d’en-haut, * conversant avec les êtres d’en-bas * et faisant de ta colonne un char de feu, * par elle tu devins un confident des Anges, Père saint ; * et sans cesse tu intercèdes avec eux ** pour nous tous auprès du Christ notre Dieu.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion de l’Indiction, ton 2 : Toi qui vis au plus haut des Cieux, Christ Roi, * Créateur et Fondement de tout ce qui est visible et invisible, * qui as créé les jours et les nuits, les temps et les années, ** veille sur Ta cité et Ton peuple et garde-les en paix, ô Très Miséricordieux.
Prokimen
de l’Indiction, ton 3 :
℟. Grand est le Seigneur, et infinie est sa puissance, et sa sagesse n’a pas de bornes (Psaume 146, 5).
℣. Louez le Seigneur parce qu’il est bon de le louer ; que la louange que l’on donne à Dieu lui soit agréable & digne de lui (Psaume 146, 1).
du vénérable Père, ton 7 :
℟. Elle a du prix aux yeux du Seigneur, la mort de ses serviteurs (Psaume 115, 5).
Epître
De l’Indiction : I Timothée (§ 282) II, 1-7.
Je vous conjure donc avant toutes choses, que l’on fasse des supplications, des prières, des demandes et des actions de grâces pour tous les hommes, pour les rois, et pour tous ceux qui sont élevés en dignité ; afin que nous menions une vie paisible et tranquille, dans toute sorte de piété et d’honnêteté.
Du dimanche : II Corinthiens (§ 170) I, 21 – II, 4.
Du vénérable Père : Colossiens (§ 258) III, 12-16.
Alleluia
De l’Indiction, ton 4 :
℣. A toi est due la louange, Dieu, dans Sion ; et c’est à toi que l’on doit rendre des vœux dans Jérusalem. (Psaume 64, 2).
℣. Tu comblera de bénédictions tout le cours de l’année par les effets de ta miséricorde (Psaume 64, 12).
Du vénérable Père :
℣. Bienheureux l’homme qui craint le Seigneur, et qui a une grande affection pour ses commandements (Psaume 111, 1).
Evangile
De l’Indiction : Luc (§ 13) IV, 16-22.
L’Esprit du Seigneur sur moi ; c’est pourquoi il m’a consacré par son onction : il m’a envoyé pour prêcher l’Évangile aux pauvres, pour guérir ceux qui ont le cœur brisé ; pour annoncer aux captifs leur délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue ; pour mettre en liberté ceux qui sont brisés ; pour publier l’année favorable du Seigneur, et le jour où il se vengera.
Du dimanche : Matthieu (§ 89) XXII, 1-14.
Du vénérable Père : Matthieu (§ 43) XI, 27-30.
Versets de communion
De l’Indiction : Tu comblera de bénédictions tout le cours de l’année par les effets de ta miséricorde (Psaume 64, 12).
Du vénérable Père : La mémoire du juste sera éternelle (Psaume 111, 6). Alleluia, alleluia, alleluia.