Saint-Eugène, le dimanche 7 juin 2015, grand’messe de 11h.
Vêpres, procession & salut solennels du Très-Saint Sacrement à 16h.
Dans l’année liturgique, la fête de l’Eucharistie est célébrée le Jeudi Saint. Toutefois, en raison de l’entrée à la suite du Christ dans les souffrances de la Passion, les fastes liturgiques ne peuvent être complètement déployés ce jour-là. Aussi l’Eglise a-t-elle reporté la célébration glorieuse du sacrement de l’Eucharistie au jeudi qui suit la Trinité. Le mérite de l’institution de la fête de l’Eucharistie (c’est son nom dans les missels médiévaux) à cette date revient à sainte Julienne de Cornillon. A partir de 1209, cette religieuse & mystique liégeoise reçut la vision fréquente de la lune en laquelle une partie restait sombre et ne rayonnait pas. “Le Seigneur lui fit comprendre la signification de ce qui lui était apparu. La lune symbolisait la vie de l’Eglise sur terre, la ligne opaque représentait en revanche l’absence d’une fête liturgique, pour l’institution de laquelle il était demandé à Julienne de se prodiguer de façon efficace : c’est-à-dire une fête dans laquelle les croyants pouvaient adorer l’Eucharistie pour faire croître leur foi, avancer dans la pratique des vertus et réparer les offenses au Très Saint Sacrement” (Benoît XVI). Répondant aux demandes de sainte Julienne, l’évêque de Liège fit célébrer la première Fête-Dieu en sa ville en 1246. La providence appela ensuite l’archidiacre de Liège à siéger sur le trône de saint Pierre sous le nom d’Urbain IV, lequel institua la Fête du Corps du Christ pour l’Église d’Occident par la bulle Transiturus de hoc mundo le 11 août 1264. A la demande du pape, saint Thomas d’Aquin fut chargé de la composition de l’office et de la messe de la nouvelle fête (pour la messe, il centonisa des textes nouveaux sur les airs liturgiques les plus en faveurs de son temps, et pour l’office, il remania celui qui était déjà en cours dans certains monastères cisterciens des Flandres). La procession avec le Saint-Sacrement, pratiquée ici & là dès le XIème siècles aux Rameaux et au petit matin de Pâques, se fit ensuite volontiers à la Fête-Dieu, et elle était généralisée partout en Occident au XVème siècle. En général la procession se faisait après la messe le jour même de la fête, et après les vêpres chaque jour de l’octave.
La Fête-Dieu n’étant plus fériée en France, la solennité en est transférée dans notre pays au dimanche qui suit, dans son octave.
- Procession d’entrée : Lauda Sion Salvatorem – plain-chant d’Amiens
- Introït – Cibavit eos (ton ii.)
- Kyrie & Gloria de la Missa Exsultate Deo (1669) de François Cosset (c. 1610 † c. 1673), maître de chapelle des cathédrales de Laon, Reims et Paris
- Epître : I Corinthiens XI, 23-29 : Et ayant rendu grâces, le rompit, et dit : Prenez et mangez : ceci est mon corps, qui sera livré pour vous : faites ceci en mémoire de moi.
- Graduel – Oculi omnium (ton vii.)
- Alleluia – Caro mea (ton vii.)
- Sequence – Lauda Sion (ton vii.)
- Evangile : Jean VI, 6, 56-59 : Celui qui mange ma chair, et boit mon sang, a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour : car ma chair est véritablement une nourriture, et mon sang est véritablement un breuvage.
- Credo III
- Offertoire – Sacerdotes Domini (ton iv.)
- Pendant les encensements de l’offertoire : Pange lingua – texte de Saint Thomas d’Aquin – musique de Michel-Richard de Lalande (1657 † 1726), maître de la chapelle des rois Louis XIV & Louis XV
- Sanctus, Benedictus & Agnus Dei de la Missa Exsultate Deo (1669) de François Cosset (c. 1610 † c. 1673), maître de chapelle des cathédrales de Laon, Reims et Paris
- Pendant la communion : Tantum ergo sacramentum – suite & fin du Pange lingua de Michel-Richard de Lalande
- Communion – Quotiescumque (ton vii.)
- Prière pour la France, sur le ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
- Ite missa est de la messe royale du Ier ton d’Henry du Mont
- Après le dernier Evangile : Inviolata
- Procession de sortie : Adoro te supplex – hymne au T. S. Sacrement de saint Thomas d’Aquin
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VEPRES & PROCESSION – 16h
- Motet d’exposition : O salutaris de l’abbé du Gué, maître de chapelle de Saint-Germain-L’Auxerrois (1768 -1780) puis de Notre-Dame de Paris (1780 – 1790) – les fidèles sont invités à chanter avec la schola
- Première partie de la procession :
Pange lingua
Benedictus qui venit – cantique du Chanoine Darros – versets du Benedictus (Luc, I-vv. 68 – 79), psalmodie du VIème ton - Au premier reposoir : Tantum ergo
- Seconde partie de la procession :
Antienne Lauda Jerusalem du Chanoine Noël Darros († 1954), maître de chapelle de Lourdes – versets du psaume 147, psalmodie du Vème ton de l’Oratoire - Au second reposoir : Tantum ergo
- Troisième partie de la procession :
Lauda Sion – Texte de saint Thomas d’Aquin composé sur le modèle de la séquence Laudes Crucis d’Adam de Saint-Victor – mélodie d’Ernest Mazingue, organiste de Saint-Etienne de Lille (XIXème siècle) - Au Salut du Très-Saint Sacrement :
Adoro te supplex – hymne au T. S. Sacrement de saint Thomas d’Aquin
Panis angelicus – plain-chant de Langres
Tantum ergo
Louanges divines en réparation des blasphèmes
Motet final au très Saint Sacrement : Adoremus in æternum en plain-chant musical
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Plain-chant de la Solennité du Corps du Christ dans le graduel de Nivers (1679)
si j’étais chef de chœur, je serais ravi de cette riche information liturgique…
Hugues NOEL
Merci beaucoup Hugues ! 🙂