Source : Missale parisiense du XIIIème siècle (BnF Latin 1112)
Regnántem sempitérna Per sæcla susceptúra Cóncio, devóte cóncrepa : Fáctóri reddéndo débita : Quem júbilant ágmina cœlica,éjus vúltu exhilaráta : Quem exspéctant ómnia térrea,éjus nútu examinánda Distríctum ad judícia : Cleméntem in poténtia. Túa nos sálva, Chríste, cleméntia, propter quos pássus es díra. Ad póli ástra súbleva nítida,qui sórde térgis sæcula. Influe sálus véra,effuga perícula. Omnia ut sint munda tríbue pacífica : Ut hic túa sálvi misericórdia, Læti régna post adeámus súpera : Quo régnas sæcula per infiníta. Amen. |
Assemblée des fidèles, applaudis avec sentiment le Roi que tu t’apprêtes à recevoir : Il règne pour les siècles, éternellement ! Rends à ton Créateur ce que tu lui dois : pour lui jubilent les armées célestes, illuminées par son visage. Tous, sur terre, l’attendent, destinés à son jugement. Sévère est sa justice, mais douce est sa puissance. Ô Christ, sauve-nous dans ta grande clémence : C’est pour nous que tu as souffert de tels tourments ! Emporte-nous vers les astres étincelants, Toi qui purifies le monde de sa fange ! Salut véritable, descends et mets en fuite les périls ! Pour que le monde entier soit pur, accorde-nous la paix ! Fais que, sauvés dès ici-bas par ta miséricorde, nous entrions ensuite là-haut, dans le Royaume, ô toi qui règnes dans les siècles sans fin. Amen. |
La composition de cette séquence est attribuée à Notker le Bègue (c. 840 † 912), moine de l’Abbaye de Saint-Gall, qui passe pour être l’inventeur de cette forme liturgique développée à l’origine sur les jubili des Alleluia.
L’usage parisien ancien utilisait Regnatem sempiterna pour le IInd dimanche de l’Avent, à l’instar de nombreux diocèses de l’espace carolingien qui l’avaient adoptée.
Cette séquence est en effet bien écrite dans le Ier ton, en continuité avec l’Alleluia Lætatus sum du second dimanche de l’Avent, même si la prose n’utilise que d’assez loin le matériel mélodique de cet Alléluia pour développer sa propre mélodie. Remarquons que tous les stiques se terminent par la voyelle a : cette rime découle sans doute du fait que la pièce suivait le chant de l’alléluia.
Notre transcription suit les variantes mélodiques et textuelles de détail des manuscrits parisiens, avec le rythme traditionnel pour les proses de la cathédrale Notre-Dame.
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