Programme du XIIIème dimanche après la Pentecôte – saint Thaddée – ton 4

Saint Apôtre ThaddéeParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 3 septembre 2017 du calendrier grégorien – 21 août 2017 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton IV de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour le saint Apôtre Thaddée, des 70 Apôtres du Christ.

Le saint Apôtre Thaddée apporta la foi (avec le mandylion) à Agbar d’Edesse, roi d’Osroène. Voici comment Eusèbe de Césarée rapporte cette conversion, ayant pu consulter les archives syriaques d’Edesse ( Histoire Ecclésiastique, livre I, chapitre XIII) :

Quant à l’histoire de Thaddée, voici en quoi elle consiste. Quand la divinité de notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ, grâce à sa puissance et à ses miracles, fut proclamée à tous les hommes, ils vinrent à lui en foule de partout, même des pays les plus éloignés de Judée amenés par l’espoir de guérir de leurs infirmités et de toutes leurs souffrances. Ainsi le roi Abgar, qui gouvernait avec la plus grande distinction les peuples d’au delà de l’Euphrate, était consumé par un mal terrible et incurable au moins selon les moyens humains. Dès qu’il connut la célébrité du nom de Jésus et son pouvoir attesté d’une voix unanime par tous ceux qui en avaient été les témoins, il devint son suppliant et lui fit porter une lettre dans l’espoir d’obtenir la délivrance de son mal. Le Sauveur ne se rendit pas alors à son appel ; cependant il daigna lui écrire une lettre autographe, lui promettant qu’il lui enverrait un de ses disciples pour lui apporter la guérison et le salut, à lui, ainsi qu’à tous ses sujets. Cette promesse ne fut pas longtemps à se réaliser pour Abgar. Après la résurrection de Jésus d’entre les morts et son ascension au ciel, l’apôtre Thomas, un des douze, mû par une inspiration toute divine, dirigea vers Édesse Thaddée, qui était du nombre des soixante-dix disciples, pour y être le héraut et l’évangéliste de la doctrine du Christ : ce fut par lui, que toutes les promesses de notre Sauveur, reçurent leur accomplissement. On a de ces faits la preuve écrite, elle a été gardée dans les archives d’Édesse, alors ville royale. Les documents publics de ce pays qui renferment les choses anciennes et ce qui s’est passé sous Abgar, nous ont conservé depuis ce roi jusqu’à aujourd’hui ces événements : mais rien ne vaut comme de voir ces lettres elles-mêmes tirées des archives et traduites littéralement du syriaque en ces termes :

COPIE DE LA LETTRE ÉCRITE PAR LE SOUVERAIN ABGAR ET ENVOYÉE A JÉSUS A JÉRUSALEM PAR LE COUREUR ANANIAS

“Abgar, fils d’Oukamas, souverain, à Jésus, Sauveur bienfaisant, qui a apparu au pays de Jérusalem, salut.

“J’ai entendu parler de toi et de tes guérisons, et j’ai appris que tu les opères sans remèdes ni herbages. Car on raconte que tu fais voir les aveugles et marcher s boiteux, que tu purifies les lépreux, que tu chasses es esprits impurs et les démons, que tu délivres ceux qui sont tourmentés par de longues maladies, que tu ressuscites les morts. Après avoir entendu tout cela de toi, je suis convaincu que de deux choses l’une : ou bien tu es Dieu et, descendu du ciel, tu fais ces merveilles ; ou bien tu es le Fils de Dieu, accomplissant ces choses. Voilà donc pourquoi je t’écris aujourd’hui pour te prier de te donner la peine de venir chez moi et de me guérir du mal que j’ai. On m’a dit d’ailleurs que Juifs murmurent contre toi et qu’ils veulent te faire du mal : ma ville est toute petite, mais fort belle; le nous suffira à tous les deux.”

Telle est la supplique rédigée par Abgar, alors éclairé par un faible rayon de la clarté divine. Il mérita ainsi de recevoir de Jésus une réponse qui lui fut adressée par le même coureur. Elle est courte, mais d’un grand poids : en voici le texte.

REPONSE DE JÉSUS ENVOYÉE AU SOUVERAIN ABGAR PAR LE COUREUR ANANIAS

“Tu es bienheureux, puisque lu as cru en moi sans m’avoir vu. Il est en effet écrit de moi que ceux 103 qui m’ont vu ne croiront pas en moi, afin que ceux qui ne m’ont pas vu, croient et vivent. Quant à ce que tu me mandes, d’aller chez loi : il me faut accomplir ici tout l’objet de ma mission et remonter ensuite vers celui qui m’a envoyé. Quand j’y serai, lu recevras de moi un de mes disciples qui te guérira de ton mal et le donnera la vie, à toi et à tous ceux qui sont avec toi.”

A la suite de ces lettres est encore joint le récit suivant écrit en langue syriaque.

“Après l’ascension de Jésus, Judas, qu’on appelle aussi Thomas, députa au roi l’apôtre Thaddée, un des soixante-dix. Celui-ci partit et à son arrivée s’arrêta chez Tobie, fils de Tobie. Le bruit de sa présence se répandit et l’on fit savoir à Abgar : “Un apôtre de Jésus est venu ici selon qu’il le l’a écrit.” Thaddée cependant s’était mis avec l’aide de la vertu divine à guérir toutes espèces de maladies et de langueurs, si bien que tous en étaient dans l’admiration. Lorsque le roi apprit les œuvres magnifiques et étonnantes qu’il opérait et les guérisons qu’il faisait, il comprit qu’il était bien celui dont Jésus avait parlé dans sa lettre : “Après mon ascension, je t’enverrai un de mes disciples qui te guérira de ton mal. Il appela donc Tobie chez qui l’apôtre demeurait : “J’ai appris, lui dit-il, qu’un homme puissant est venu habiter dans ta maison: amène-le-moi.” Tobie retourna auprès de Thaddée et lui dit : “Le souverain Abgar m’a appelé et m’a dit de te conduire chez lui afin que lu le guérisses.” — “J’irai, repartit Thaddée, puisque je suis envoyé avec puissance pour lui.”

“Le lendemain, de grand matin, accompagné de Tobie, il se rendit auprès d’Abgar. Lorsqu’il entra, les principaux du royaume étaient debout autour du monarque : tout à coup, le roi aperçut à son arrivée un grand signe sur le visage de l’apôtre Thaddée, et à cette vue, il se prosterna devant lui. Tous les assistants restaient stupéfaits ; car ils n’avaient rien remarqué et la vision paraissait seulement pour Abgar. Celui-ci demanda à Thaddée : “Es-tu en vérité le disciple de Jésus, le fils de Dieu qui m’a dit : “Je t’enverrai un de mes disciples qui te donnera la guérison et la vie ?” Thaddée lui répondit : “Tu as cru fermement à celui qui m’envoie, c’est pour cela que je suis député vers toi. Aussi, si tu crois en lui, selon que tu croiras, les désirs de ton cœur seront accomplis.” Abgar reprit : “J’ai tellement cru en lui que j’aurais voulu prendre une armée et détruire les Juifs qui l’ont mis en croix, si je n’en avais été empêché par l’empire romain.” Thaddée répondit : “Notre Maître a accompli la volonté de son Père, puis il est retourné à lui.” “J’ai, moi aussi, cru en lui et en son » Père,” dit Abgar. Thaddée dit : “Voilà pourquoi j’étends la main sur toi en son nom.” Et aussitôt qu’il l’eut fait, le roi fut sur-le-champ délivré de son mal et ses souffrances disparurent. Il fut étonné ; ce qu’il avait entendu raconter de Jésus, il le voyait en fait dans son disciple Thaddée : celui-ci lui avait rendu la santé sans remèdes, ni herbages. Il ne fut d’ailleurs pas seul à jouir de ce bienfait. Abdos, fils d’Abdos, avait la goutte : il vint lui aussi se jeter aux pieds de Thaddée, obtint ses prières et l’imposition de ses mains, et fut délivré. Thaddée guérit encore beaucoup de leurs concitoyens, accomplit de grands miracles et prêcha la parole de Dieu.

Après cela, Abgar dit : “Toi, Thaddée, tu opères ces prodiges par la force divine et nous l’admirons ; mais je t’en conjure, apprends-nous comment Jésus est venu sur la terre, quelle était sa puissance et par quel pouvoir il a fait ce que j’ai entendu raconter.” Et Thaddée dit : Maintenant je garderai le silence ; mais puisque j’ai été envoyé pour annoncer la parole, assemble demain tous tes concitoyens et je la leur prêcherai ; je sèmerai eu eux la parole de vie, je leur dirai comment s’est produite la venue de Jésus, quelle fut sa mission et pourquoi il fut envoyé par le Père : je raconterai sa puissance et ses œuvres, les mystères qu’il a enseignés dans le monde et j’indiquerai par quel pouvoir il a accompli cela ; je montrerai la nouveauté de sa prédication, son humilité et sa modestie ; j’exposerai comment il s’est abaissé et a déposé et rapetissé sa divinité et a été mis en croix, comment il est descendu aux enfers, après en avoir brisé la barrière qui ne s’était ouverte de l’éternité ; comment il a ressuscité les morts; comment enfin, il est descendu seul et remonté à son Père suivi d’un cortège nombreux.” Abgar ordonna d’assembler de grand matin les habitants de sa ville pour entendre la prédication de Thaddée. Il lui fit ensuite offrir des pièces et des lingots d’or : l’homme de Dieu les refusa : “Si nous laissons nos biens, dit-il, comment pourrions-nous accepter celui des autres”. Ceci se passait en l’an trois cent quarante.” (28-29 ap. J-C)

Voilà ce que je n’ai pas cru inutile et hors de propos de citer ici textuellement, traduit du syriaque.

Cet épisode est rapporté par Eusèbe juste après un chapitre consacré aux 70 Apôtres du Christ, où il confesse qu’il n’existe aucune liste complète officielle et fiable. Son propos est donc de parler de l’un des 70 Disciples, Thaddée.

Néanmoins, il n’est pas insensé de penser que Thaddée des 70 Apôtres est le même que Jude Thaddée, des 12 Apôtres, identification que faisait déjà Origène au IIIème siècle puis saint Jérôme au IVème siècle. D’autant que tous les frères du Seigneur sont tous comptabilisés systématiquement dans les listes anciennes des 70 (celle de saint Hippolyte ou celle de saint Dorothée de Tyr). On se reportera donc à ce que nous avons écrit sur saint Jude Thaddée sur ce blog.

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Ce dimanche tombe le 6ème jour de l’après-fête de la Dormition de la Mère de Dieu (fête qui se clôture après-demain 23 août), aussi les pièces de cette fête se combinent-elles avec celles du dimanche et celle de saint Thaddée.

Aux heures
A tierce & à sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Prophète. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : du dimanche.

Tropaires des Béatitudes : 6 tropaires du dimanche, ton 4, & 4 tropaires de la 7ème ode du premier et du second canon de la fête, œuvres de saint Côme le Mélode, évêque de Maïouma (c. 675 † vers 787) et de saint Jean Damascène (676 † 749) :
1. A cause de l’arbre défendu * Adam fut exilé du Paradis, mais par l’arbre de la croix le Larron y entra ; * car l’un, goûtant de son fruit, méprisa le commandement du Créateur, * l’autre, partageant ta crucifixion, confessa ta divinité : ** Souviens-toi de moi dans ton royaume.
2. Seigneur exalté sur la Croix, * tu as brisé la puissance de la mort, * effaçant la cédule écrite contre nous ; * accorde-nous la repentance du Larron * et donne à tes fidèles serviteurs, ô Christ notre Dieu, * de te crier comme lui : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
3. D’un coup de lance, sur la croix * tu as déchiré la cédule écrite contre nous ; * et, compté parmi les morts, tu as enchaîné le prince de l’Enfer, * délivrant tous les hommes des liens de la mort * par ta Résurrection, dont la lumière a brillé sur nous ; * Seigneur ami des hommes, nous te crions : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
4. Crucifié & ressuscité du tombeau, * Dieu tout-puissant, le troisième jour, * avec toi, seul Immortel, tu ressuscitas le premier homme, Adam ; * donne-moi, Seigneur, de prendre aussi la voie du repentir * afin que, de tout mon cœur * & dans l’ardeur de ma foi, je te crie : ** Souviens-toi de moi, Sauveur, en ton royaume.
5. Pour nous l’Impassible devient homme de douleur * et sur la croix se laisse clouer, * afin de nous ressusciter avec lui ; * aussi nous glorifions avec la Croix * les Souffrances & la sainte Résurrection * par lesquelles nous fûmes rénovés, * obtenant le salut en criant : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
6. Ressuscité d’entre les morts * et dépouillant l’empire de la Mort, * il apparut aux Myrrophores, leur annonçant la joie ; * et nous fidèles, prions-le * d’épargner à nos âmes la corruption, * lui répétant sans cesse la parole du bon Larron : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
7. Moïse en sa colère avait brisé * les tables composées par Dieu * et rédigées par l’Esprit saint ; * mais son Maître, ayant gardé sans faille celle qui l’avait conçu, * à présent l’a fait entrer dans les demeures des cieux ; * partageant sa joie, chantons au Christ : ** Dieu de nos Pères et le nôtre, Seigneur, tu es béni.
8. Sur les cymbales purifiées de nos lèvres, * sur l’harmonieuse lyre de nos cœurs, * sur la sonore trompe des sublimes pensées, * en ce jour illustre et faste du transfert en Dieu * de la Vierge, pure, immaculée, * accompagnons au rythme de nos mains ce chant : ** Dieu de nos Pères et le nôtre, Seigneur, tu es béni.
9. Vénérant le souvenir * de la Vierge Mère de Dieu, * jeunes filles et jeunes gens, * princes et anciens, * rois et magistrats, chantez : * Seigneur digne de louange, ** Dieu de nos Pères, béni sois-tu.
10. Sur la trompette de l’Esprit * que résonnent les hauteurs des cieux, * que les montagnes crient de joie, * qu’exultent les Apôtres divins, * car voici qu’est amenée * la Reine vers son Fils ** pour régner avec lui.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 4 : Ayant appris de l’Ange la prédication lumineuse de la Résurrection, * et le terme de l’ancestrale condamnation, * les femmes disciples du Seigneur * dirent, pleines de fierté, aux Apôtres : * “Renversée est la mort ! * Le Christ Dieu est ressuscité, ** donnant au monde sa grande miséricorde !”
2. Tropaire de la Dormition, ton 1 : Dans l’enfantement, tu as gardé la virginité ; * dans ta dormition, tu n’as pas abandonné le monde, ô Mère de Dieu. * Tu as été transférée à la Vie, étant Mère de la Vie, ** & par tes prières, tu délivres nos âmes de la mort.
3. Tropaire de l’Apôtre Thaddée, ton 3 : Saint apôtre Thaddée, * intercède auprès du Dieu de miséricorde, * pour que le pardon de nos péchés, ** Il l’accorde à nos âmes.
4. Kondakion du dimanche, ton 4 : Mon sauveur & mon libérateur, * au sortir du tombeau * a libéré et ressuscité tous les habitants de la terre, car Il est Dieu. * Il a brisé les portes des enfers, ** et lui le Maître, il est ressuscité le troisième jour.
5. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
6. Kondakion de l’Apôtre Thaddée, ton 4 : Telle une étoile très lumineuse, l’Église t’a acquis, ô apôtre Thaddée, * étant toujours illuminée de tes miracles ; ** sauve ceux qui vénèrent ta mémoire avec foi.
7. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
8. Kondakion de la Dormition, ton 2 : La Mère de Dieu qui jamais ne se lasse d’intercéder pour nous * et dont la protection ne pouvait cesser d’être notre espérance * ne se laissa pas vaincre par la mort ni le tombeau, * puisqu’elle est la Mère de la Vie et qu’elle a rejoint la Source de la vie : ** celui qui demeura dans son sein toujours vierge.

Prokimen
Du dimanche, ton 4 :
℟. Que tes œuvres sont grandes, Seigneur ! Toutes, avec sagesse tu les fis (Psaume 103, 24).
℣. Bénis le Seigneur, mon âme ! Seigneur, mon Dieu, tu es si grand ! (Psaume 103, 1).
Autre prokimen de la Dormition, ton 3 :
℟. Mon âme magnifie le Seigneur, et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur (Luc 1, 46).

Epître
Du dimanche : I Corinthiens (§ 166) XVI, 13-24.
Faites avec amour tout ce que vous faites.

Alleluia
Du dimanche, ton 4 :
℣. Va, chevauche pour la cause de la vérité, de la piété & de la justice (Psaume 44, 5).
℣. Tu aimes la justice, tu hais l’impiété (Psaume 44, 8).
De la Dormition :
℣. Lève-toi, Seigneur, vers ton repos, toi & l’arche de ta sainteté (Psaume 131, 8).

Evangile
Du dimanche : Matthieu (§ 87) XXI, 33-42.
Enfin il leur envoya son fils, disant en lui-même : Ils auront quelque respect pour mon fils.

A la commémoraison de la Très-Sainte Mère de Dieu durant l’anaphore eucharistique, mégalinaire de la Dormition, ton 4 & 1
Lorsqu’ils virent la Dormition de la Toute-Sainte et Immaculée, les anges furent émerveillés, admirant que la Vierge pût monter de la terre jusqu’aux cieux. Et en ton 1 : La nature et ses lois par ton mystère sont dépassées, Vierge toute-sainte : tu gardes la virginité dans ton enfantement et ta mort est le prélude qui annonce la Vie. Toujours vierge après l’enfantement et vivante encore après la mort, garde pour toujours sous ta protection ton héritage, ô Mère de Dieu !

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux.
De la Dormition : J’élèverai le calice du salut & j’invoquerai le nom du Seigneur (Psaume 115, 13). Alleluia, alleluia, alleluia.

Télécharger le livret des choristes pour ce dimanche.

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