Ave, verum * Corpus, natum Ex María Vírgine, Vere passum, Immolátum In cruce pro hómine. Cujus latus perforátum Unda fluxit cum sánguine ; Esto nobus prægustátum Mortis in exámine. O Jesu dulcis ! O Jesu pie ! O Jesu, * Fili Maríæ ! |
Je vous salue ô vrai Corps, né de la Vierge Marie, Qui avez vraiment souffert, Immolé Sur la croix pour l’homme. Dont le côté transpercé A laissé couler de l’eau et du sang ; Soyez notre viatique A notre mort, lors du jugement. O doux Jésus, O bon Jésus, O Jésus, Fils de Marie. |
Cette petite prose au Très-Saint Sacrement a été composée vraisemblablement au cours du XIVème siècle et son extension resta assez longtemps locale, les manuscrits médiévaux qui la contiennent étant tous des environs du lac de Constance, provenants de l’Abbaye de Saint-Gall (codex 546), de celle de Reichenau (manuscrits 36 et 156) ou de Constance même. L’un des manuscrits de Reichenau, du XVème, intitule cette pièce : Salutationem sequentem composuit Innocentius papa ; hæc oratio habet tres annos indulgentiarum a dom. papa Leone (La salutation suivante a été composée par le pape Innocent ; cette oraison a reçu trois années d’indulgence du seigneur pape Léon).