Séminaire de l’Institut du Bon Pasteur à Courtalain, le samedi 16 mars 2024, messe pontificale d’ordination de 9h.
Le Samedi de la IVème semaine de Carême est le dernier jour du Carême (au sens restreint) avant que l’Eglise romaine ne passe dans le temps de la Passion, jusqu’à Pâques. Il est appelé également Samedi de Sitientes, ce mot étant le début de l’introït de la messe de ce jour : Sitientes venite ad aquas – Vous qui avez soif, venez aux eaux – qui est tiré du livre du prophète Isaïe LV, 1 :
“Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, dit le Seigneur, et vous qui n’avez point d’argent, venez et buvez avec joie”.
Le Samedi de Sitientes – comme les autres féries du Carême – est un jour de préparation spirituelle intensive, un temps de jeûne, de prière et de pénitence pour les chrétiens. Il est généralement observé comme une journée de réflexion sur la soif spirituelle de l’âme pour Dieu et sur la nécessité de se tourner vers lui pour trouver satisfaction et nourriture spirituelle. Cette méditations sur l’eau et le Christ comme source jaillisante de la vie éternelle est tout particulièrement indiquée pour la préparation des catéchumènes au baptême à la vigile pascale qui s’approche.
La liturgie de ce jour nous encourage ainsi à approfondir notre relation avec Dieu, en méditant sur notre désir de Dieu.
Le Samedi de Sitientes, veille du dimanche de la Passion, est aussi l’un des 6 jours de l’année prévus par les livres liturgiques pour conférer les ordres sacrés, selon une tradition remontant à l’Antiquité. Les 5 autres jours marqués par le Pontifical Romain sont les 4 samedis des Quatre-Temps de l’Avent, de Carême, de Pentecôte & de Septembre, ainsi que la vigile pascale du Samedi Saint. Traditionnellement, les ordinations ne peuvent être conférées en dehors de ces 6 dates (qui sont toutes célébrées en violet, sauf le Samedi des Quatre-Temps de la Pentecôte et la Vigile pascale qui débute en violet et se termine en blanc). L’Eglise romaine a choisi de placer ses ordinations à ces 6 jours de jeûne et/ou de prières intenses, se souvenant que les Apôtres conféraient l’imposition de leurs mains au terme d’une prière ardente.
Cette année, les ordinations aux 4 ordres mineurs (portier, lecteur, exorciste, acolyte) & au sous-diaconat seront conférées par Mgr Castet, évêque émérite de Luçon. Parmi les ordinants figurent plusieurs anciens grands clercs de Saint-Eugène – Sainte-Cécile. La Schola Sainte Cécile est de ce fait très heureuse de prêter son concours en cette belle occasion, à l’invitation du Séminaire Saint Vincent de Paul de l’Institut du Bon Pasteur, à Courtalain
Après la messe (qui est célébrée normalement après l’heure de none comme toute férie quadragésimale), et avant les Vêpres (qui sont les premières du dimanche de la Passion), on voile dans toute église les croix et les images ; celles-ci demeureront couvertes, les croix jusqu’à la fin de l’adoration de la Croix par le célébrant au cours de la messe des Présanctifiés le Vendredi Saint, les autres images jusqu’à l’intonation de l’hymne angélique durant la messe de la vigile pascale le Samedi Saint.
A la sainte messe :
- A l’entrée du pontife : Ecce sacerdos magnus – de l’« offertoire pour le sacre d’un évêque à quatre parties de voix & d’instruments » (H. 432) de Marc Antoine Charpentier (c. 1645 † 1704), maître de chapelle de Marie de Lorraine, duchesse de Guise, du Dauphin, fils de Louis XIV, des Jésuites puis de la Sainte Chapelle de Paris – texte : Ecclésiastique XLIV-XLV & Psaume LXXXVIII
- Pendant l’habillement du pontife : Benedicam Dominum – Psaume XXXIII – Lambert Pietkin (1612 † 1696), maître de chapelle de la cathédrale de Liège
- Kyrie : de la Missa secunda (1599) de Hans Leo Hassler von Roseneck (1564 † 1612), organiste de la cathédrale d’Augsbourg et archimusicien de la cité de Nuremberg
- Pendant l’offertoire : Dixit Dominus (H. 197) de Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704), maître de chapelle de Mademoiselle de Guise, du Dauphin, des Jésuites et de la Sainte Chapelle
- Sanctus : de la Missa secunda de Hans Leo Hassler
- Après la Consécration : Benedictus de la Missa secunda de Hans Leo Hassler
- Agnus Dei : de la Missa secunda de Hans Leo Hassler
- Pendant la communion : Cœnæ tuæ – offertoire & communion des rits byzantin & ambrosien – musique d’Alexis Fiedorovitch Lvov (1798 † 1870) général & aide de camp du tsar Nicolas Ier, maître de la chapelle impériale de Russie – adaptation sur le texte latin du rit ambrosien : Henri de Villiers
- Benedicamus Domino XVIII
- Au dernier Evangile : Ave Regina cœlorum, ton simple
- Action de grâces après la messe : Magnificat royal, psalmodie utilisée par le roi Louis XIII pour la procession du vœu, faux-bourdon traditionnel à Paris depuis le XVIIème siècle
- Procession de sortie : Attende, Domine – plain-chant musical français, harmonisation de M. le chanoine Gaston Roussel, curé du Port-Marly, maître de chapelle de la cathédrale de Versailles. Versets modernes, repris d’une ancienne litanie du rit mozarabe