Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 18 février 2024 du calendrier grégorien – 5 février 2024 du calendrier julien, office de matines de la Résurrection à 9h.
Dimanche du ton IV de l’Octoèque. Nous fêtons en ce jour la Martyre Agathe de Sicile.
Saint Agathe est née en Sicile au début du IIIème dans une noble famille patricienne. Son nom est grec et signifie “bonne”. Elle se consacra à Dieu dès son enfance dans l’ordre des vierges. Le gouverneur consulaire de Sicile, Quintien, voulu conquérir le cœur de cette jeune fille de bonne famille, mais en vain car elle ne voulait pas s’unir à ce païen. Quintien profita des édits de persécution des Chrétiens de l’empereur Dèce pour faire arrêter Agathe. A Catane, Quintien la livre à une tenancière de bordel appelée Aphrodote ou Aphrodisie qui pendant un mois tentera tout avec ses neufs filles de joie pour qu’Agathe renonce à sa virginité, mais en vain. Au bout de ce mois, Quintien la fait comparaître aux services d’instruction judiciaire. Agathe y fit alors une admirable profession de sa foi, disant en outre que la plus illustre noblesse et la plus véritable liberté est d’être servante de Jésus-Christ. Après cette première comparution, Agathe est conduite dans une prison qui est maintenant changée en chapelle. Le lendemain, Quintien la fit amener et lui demanda si elle avait songé au moyen de sauver sa vie, Agathe lui répondit : “Jésus-Christ est ma vie & mon salut.” La sainte fut alors torturée sur le chevalet et on lui coupa les seins. Ramenée en prison sans soin et sans nourriture, Agathe reçut une apparition de saint Pierre au cours de la nuit qui la guérit de ses blessures.
Quatre jours après, après un nouvel interrogatoire, on fit rouler le corps dénudé de sainte Agathe sur sur des pièces de poteries cassées. Un tremblement de terre survint alors, qui fit périr deux des assesseurs de la justice romaine. Une fois ramenée dans sa geôle, Agathe quant à elle, rendit son âme à Dieu après une ultime prière et consomma ainsi son martyre, le 5 février de l’an 251.
Un an après ces évènements, l’Etna étant entré en éruption, menaçait Catane par une coulée de lave. Les habitants prirent le voile qui recouvrait le tombeau de sainte Agathe et le brandirent devant la coulée qui s’arrêta aussitôt. Ce miracle fut reproduit à plusieurs reprise au cours des siècles, l’une des dernières fois en 1635.
Sainte Agathe apparut à sainte Luce, et aussi à sainte Digne, vierge de Cordoue, à qui elle prédit le martyre qu’elle endura en effet en 853.
Son dies natalis est déjà marqué au 5 février dans le calendrier de l’Eglise de Carthage daté des environs de 483. Le nom de sainte Agathe figure au canon romain, après Félicité et Perpétue, et avant Lucie, Agnès, Cécile et Anastasie parmi les sept saintes citées dans le Memento des défunts ; saint Aldhelm (c. 640 † 709), premier évêque de Sherborne, rapporte que c’est saint Grégoire le Grand qui l’y inséra.
Vers l’an 550, une première église fut dédiée à sainte Agathe à Rome par le pape Symmaque, mais elle fut ruinée depuis (son souvenir n’est conservé que par le cimetière de ce nom qui y était annexé). Une seconde église, qui fut construite initialement par les Ariens, fut re-consacrée par saint Grégoire le Grand et dédiée par lui à sainte Agathe, c’est l’actuelle église de Sainte-Agathe-des-Goths ; le pape Grégoire y déposa des reliques de saint Sébastien et de sainte Agathe. Une église déciée à sainte Agathe existait aussi à Constantinople, où l’on célébrait sa fête du 5 février avec faste. Les reliques de sainte Agathe furent apportées de Catane à Constantinople vers l’an 1040 par le général byzantin Georges Maniakès, qui avait reconquis la Sicile sur les Arabes. Le corps de la sainte fut toutefois ramené à Catane en 1126-1127, par la volonté énergique de son évêque Maurice et déposée dans une chapelle de la nouvelle cathédrale de la ville.
Sainte Agathe est la patronne de la ville de Catane, qui l’honore chaque année par des fêtes fastueuses, du 3 au 5 février : le reliquaire en forme de buste de la sainte, qui renferme ses reliques, est installé sur un monumental char reliquaire, le “fercolo”, qui est porté en procession dans la ville. C’est un buste en argent doré datant du XVIème siècle dont les mains et le visage sont émaillés, posé sur un socle octogonal orné de deux anges. Sur le socle se trouvent des écussons d’Aragon et de Catane en émaux ; de nombreux bijoux offerts par les fidèles s’accumulent sur le buste au fil des siècles.
Ce dimanche se combine cette année avec l’après-fête de la Rencontre du Seigneur (Hypapante), appelée en Occident Purification de la Sainte Vierge ou “Chandeleur” (les livres liturgiques occidentaux appelaient aussi autrefois cette fête Occursum Domini. Du reste, deux pièces de la liturgie byzantine – le tropaire et le premier des apostiches idiomèles – ont été transcrites en latin au VIIIème siècle pour servir à la procession latine de la Chandeleur.
Ce dimanche est aussi le dimanche où se lit l’évangile de Zachée, puisque c’est le dernier dimanche après la Pentecôte, avant que ne débute la période du Triode (et de l’Avant-Carême en particulier, qui démarre dans une semaine).
Versets du matin, ton 4
1. Tropaire du dimanche, ton 4 : Ayant appris de l’Ange la prédication lumineuse de la Résurrection, * et le terme de l’ancestrale condamnation, * les femmes disciples du Seigneur * dirent, pleines de fierté, aux Apôtres : * “Renversée est la mort ! * Le Christ Dieu est ressuscité, ** donnant au monde sa grande miséricorde !” (deux fois)
2. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
3. Tropaire de la Martyre, ton 4 : Ta brebis, ô Jésus, Agathe, * crie d’une voix forte : * “Mon époux, c’est toi que j’aime, * c’est pour te chercher que je combats, * c’est avec toi que je suis crucifiée * et ensevelie par ton baptême. * Pour toi je souffre, afin de régner avec toi. * Pour toi je meurs, afin de vivre en toi. * Accueille, comme victime sans tache, * celle qui par amour est immolée pour Toi”. ** Par son intercession, parce que tu es miséricordieux, sauve nos âmes.
4. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
5. Tropaire de la fête, ton 1 : Je te salue, pleine de grâce, Vierge Mère de Dieu : * de toi, en effet, s’est levé le soleil de justice, le Christ notre Dieu, * illuminant ceux qui sont dans les ténèbres ; * et toi, juste vieillard, * sois dans la joie, * car tu as reçu dans tes bras le libérateur de nos âmes, ** celui qui nous donne la résurrection.
Tropaires de la Résurrection, ton 5
Hypakoï du dimanche, ton 4
Accourues les premières, * les femmes myrrhophores portèrent aux apôtres * l’annonce de ta merveilleuse résurrection, ô Christ, * car Tu es ressuscité en tant que Dieu, ** accordant au monde la grande miséricorde.
Prokimen
Du dimanche, ton 4 :
℟. Lève-toi, Seigneur, viens à notre aide, * et délivre-nous à cause de ton Nom (Psaume XLII, 27).
℣. Dieu, nous avons entendu de nos oreilles, et nos pères nous ont raconté (Psaume XLIII, 2).
IVème évangile de la Résurrection.
Chant de la Résurrection. Psaume 50. Stichères du Psaume 50, ton 6.
Canon
Canon du dimanche, ton 4 (4 tropaires), de la Mère de Dieu (Octoèque) (2 tropaires), de la fête (4 tropaires) œuvre du saint moine Côme le Mélode, évêque de Maïouma (c. 675 † c. 787) avec l’acrostiche : Le Vieillard avec joie porte Christ en ses bras, & de la Martyre (4 tropaires) œuvre de saint Théophane le Marqué, l’Hymnographe, métropolite de Nicée (c. 778 † 845) avec l’acrostiche : Chantons la bonne Agathe par de bonnes hymnes. Catavasies de la Rencontre du Seigneur, ton 3.
Après la 3ème ode : Kondakion de la fête, ton 1 : Tu as sanctifié le sein virginal par ta nativité * et Tu as béni les bras de Syméon, comme il convenait ; * Tu es venu et Tu nous as sauvés en ce jour, Christ-Dieu, * dans ses guerres, donne la paix à Ta cité * et affermis les chrétiens orthodoxes ** que Tu as aimés, Toi seul Ami des hommes.
Kondakion de la Martyre, ton 4 : Que l’Eglise se pare en ce jour de la glorieuse pourpre * teinte dans le sang pur de la martyre Agathe : ** “Réjouis-toi, s’écrie-t-elle, Gloire de Catane !”
Après la 6ème ode : Kondakion du dimanche, ton 4 : Mon sauveur & mon libérateur, * au sortir du tombeau * a libéré et ressuscité tous les habitants de la terre, car il est Dieu. * Il a brisé les portes des enfers, ** et lui le Maître, il est ressuscité le troisième jour.
A la 9ème ode : chant du Magnificat.
Les Laudes, ton 4
Grande doxologie
Tropaire du dimanche (pair), ton 4
Conclusion des matines