Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Prières en temps d’épidémie (tirées du Rituale Romanum)

Ces prières en temps d’épidémie sont extraites di Rituale Romanum du Pape Paul VI, publié en 1614. Le Rituel Romain contient en effet au titre IX, chapitre X, les textes d’une procession en temps de mortalité et de peste (De processione tempore mortalitatis et pestis). Ce rite a été légèrement modifié lorsqu’il n’y a pas de procession (ou lorsqu’hélas, elles ne sont plus possibles), et c’est ce texte reçu des prières en temps d’épidémie que nous présentons ici.

℣. Dómine, non secúndum peccáta nostra fácias nobis. ℣. Seigneur, ne nous traitez pas selon nos péchés.
℟. Neque secúndum iniquitátes nostras retríbuas nobis. ℟. Et ne nous punissez pas selon nos iniquités.
℣. Adjuva nos, Deus, salutáris noster. ℣. Aidez-nous, ô Dieu notre Sauveur.
℟. Et propter glóriam nóminis tui, Dómine, líbera nos. ℟. Et pour la gloire de votre nom, Seigneur, délivrez-nous.
℣. Dómine, ne memíneris iniquitátum nostrárum antiquárum. ℣. Seigneur, ne vous souvenez pas de nos anciennes iniquités.
℟. Cito antícipent nos misericórdiæ tuæ, quia páuperes facti sumus nimis. ℟. Que vos miséricordes nous préviennent sans délai, parce que nous sommes réduits à la dernière misère.
℣. Ora pro nobis, sancte Sebastiáne. ℣. Priez pour nous, saint Sébastien.
℟. Ut digni efficiámur promissiónibus Christi. ℟. Afin que nous puissions obtenir les promesses du Christ.
℣. Dómine, exáudi oratiónem meam. ℣. Seigneur, exaucez ma prière.
℟. Et clamor meus ad te véniat. ℟. Et que mon cri parvienne jusqu’à vous.
℣. Dóminus vobíscum. ℣. Le Seigneur soit avec vous.
℟. Et cum spíritu tuo. ℟. Et avec votre esprit.
Orémus. Prions.
Exáudi nos, Deus salutáris noster : et intercedénte beáta et gloriósa Dei Genitríce María semper Vírgine, et beáto Sebastiáno Mártyre tuo, et ómnibus Sanctis, pópulum tuum ab iracúndiæ tuæ terróribus líbera, et misericórdiæ tuæ fac largitáte secúrum. Exaucez-nous, ô Dieu notre Sauveur, et par l’intercession de la bienheureuse et glorieuse Marie Mère de Dieu toujours Vierge, et du bienheureux Sébastien votre martyr, et de tous les saints, délivrez votre peuple des terreurs de votre indignation et rassurez-le par les dons de votre miséricorde.
Propitiáre, Dónine, supplicatiónibus nostris&nbsp: et animárum et córporum medére languóribus : ut remissióne percépta, in tua semper benedictióne lætémur. Soyez propice, Seigneur, à nos supplications et remédiez aux langueurs de nos corps & de nos âmes, afin que délivrés de ces maux, nous soyons toujours dans la joie par un effet de votre bénédiction.
Da nobis, quæsumus, Dómine, piæ petitiónis efféctum : et pestiléntiam mortalitatémque propitiátus avérte ; ut mortálium corda cognóscant, et te indignánte tália flagélla prodíre, et te miseránte cessáre. Per Dóminum nostrum Jesum Christum, Fílium tuum, qui tecum vivit et regnat in unitáte Spíritus Sancti Deus, per ómnia sæcula sæculórum. Nous vous prions, Seigneur, de nous accorder l’effet de notre humble prière et d’éloigner avec bonté la peste et la mortalité, afin que les cœurs des hommes comprennent et sentent que de tels fléaux procèdent de votre indignation et cessent par votre miséricorde. Par Notre Seigneur Jésus-Christ, ton Fils, qui avec toi vit & règne en l’unité du Saint Esprit, Dieu pour tous les siècles des siècles.
Amen. Amen.
Ultimo benedicit cum Refiquia S. Crucis, dicens : Enfin, le prêtre bénit avec la relique de la Sainte Croix, en disant :
Benedictio Dei omnipoténtis, Patris, et Filii, + et Spiritus Sancti, descéndat super vos, et máneat semper. Que la bénédiction du Dieu tout-puissant : du Père, & du Fils, & du Saint-Esprit, descende sur vous et demeure toujours en vous.
℟. Amen. ℟. Amen.
Prières en temps d'épidémie : Pierre Mignard, Saint Charles Borromée lors de la peste à Milan, c. 1647 - Musée des Beaux-Arts de Caen
Pierre Mignard, Saint Charles Borromée lors de la peste à Milan, c. 1647 – Musée des Beaux-Arts de Caen

Stella cœli extirpavit – Prière en temps d’épidémie à la Vierge Marie

Prière en temps d'épidémie : prose Stella cæli extirpavit à la Vierge Marie

Voici le texte latin de cette prière en temps d’épidémie avec une traduction française, suivie de son verset et de son oraison :

Stélla cœli extirpávit,
Quæ lactávit Dóminum,
L’Etoile du Ciel, qui allaita le Seigneur, a extirpé la peste de la mort, qu’avaient planté les premiers parents de l’homme.
Mórtis péstem, quam plantávit
Prímus párens hóminum.
Ipsa stélla nunc dignétur
Sídera compéscere,
Puisse cette même Etoile brillante daigner maintenant éteindre cette constellation dont les combats ont tué le peuple blessé par une mort amère.
Quórum bélla plébem cædunt
Díræ mórtis úlcere.
Piíssima Stélla máris,
A péste succúre nóbis.
O très pieuse Etoile de la mer, protège-nous de la peste.
Audi nos, Dómina, nam fílius tuus
Níhil négans, te honórat,
Ecoute-nous, ô Dame, car ton Fils t’honore en ne te refusant rien.
Sálva nos, Jésu,
Pro quíbus Vírgo María te órat.
Sauve-nous, Jésus, nous pour qui la Vierge Marie te prie.
℣. Ora pro nobis, piíssima Dei Génitrix.
℟. Quæ contrivísti caput serpéntis, auxiliáre nobis.
℣. Prie pour nous, très pieuse Mère de Dieu.
℞. Toi qui a écrasé la tête du serpent, secours-nous.
Orémus. Prions.
Deus misericórdiæ, Deus pietátis, Deus indulgéntiæ, qui misértus es super afflictiónem populi tui, et dixísti Angelo percutiénti pópulum tuum : Cóntine manum tuam, ob amórem illíus Stellæ gloriósæ, cujus úbera pretiósa contra venénum nostrórum delictórum dúlciter suxísti ; præsta auxilium gratiæ tuæ, ut intercedente Beata Virgine Maria Matre tua et Beato Bartholomæo apostolo tuo dilecto, ab omni peste & improvísa morte secúre liberémur, et a totíus perditiónis incúrsu misericórditer salvémur. Per te Jesu Christe, Rex glóriæ, qui cum Patre & Spíritu Sancto vivis et regnas, Deus in sæcula sæculorum. Dieu de miséricorde, Dieu d’amour, Dieu de pardon, qui fut ému de compassion pour l’affliction de ton peuple, et qui dit à l’Ange dévastateur de ton peuple : “Retiens ta main” ; pour l’amour de cette Etoile glorieuse, dont le sein précieux t’a allaité avec douceur contre le venin de nos péchés, accorde-nous le secours de ta grâce, afin qu’à l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie ta Mère, et du Bienheureux Barthélémy ton Apôtre bien-aimé, nous soyons délivrés en toute sûreté de toute peste et de la mort imprévue, et que nous soyons miséricordieusement sauvés de l’assaut de toute perdition. Par toi, Jésus-Christ, Roi de gloire, qui avec le Père et l’Esprit Saint vis et règnes, Dieu pour les siècles des siècles.
℟. Amen.

Les vers de cette prière en temps d’épidémie sont tirés d’une homélie sur la Nativité de saint Pierre Damascène, évêque de Damas au VIIIème siècle. Selon la tradition, ce texte fut offert sur un carton par saint Barthélémy apparaissant aux Clarisses de Coimbra au Portugal, alors que la ville était ravagée par la peste en 1317, afin qu’elles le récitent : le couvent fut épargné. Ce monastère avait été re-fondé en 1314 par la reine Isabelle d’Aragon (1271 † 1336), épouse de Denis Ier, roi du Portugal, qui s’y retira et y mourut : elle est plus connue comme sainte Elisabeth du Portugal, vénérée sous son nom de religion depuis sa canonisation par le pape Urbain VIII en 1625.

Cette prière se présente comme une prose ou séquence, à deux chœurs alternant versets par versets et se rejoignant pour chanter le verset final (qui est sans doute un trope ). La mélodie ci-dessus est donnée en rythme d’après le Cantuale Romano-Seraphicum, no. 122, p. 136-137 de 1951. On pourra la comparer à cette intéressante version interpolée publiée par Hermannus Mott à Cologne en 1660 : Musices choralis Medulla sive totius cantus gregoriani succincta ac fundamentalis traditio, pp. 60-65)

De Coimbra, la prose se répandit largement dans tout l’Occident (par exemple, les chanoines de la collégiale Saint-Hyppolite de Poligny décident en 1575 de chanter perpétuellement cette prière en temps d’épidémie tous les jours avant la grand’messe, les Ursulines de Nimes la chantent tous les jours après la messe lors de la peste de 1640). On la chantait en général avec son verset et son oraison, suivis des antiennes, versets et oraisons de saint Roch et de saint Sébastien, les deux principaux saints intercesseurs en temps de contagion (voyez par exemple ce bréviaire à l’usage des confrères de la célèbre confrérie des Pénitents blancs de Saint-Laurent-lès-Grenoble, édition de 1781).

Une version grégorienne :

Une belle version polyphonique, tirée des archives des Reductions jésuites du Paraguay :

A noter qu’Henry du Mont a également écrit une très belle polyphonie sur cette prose.