Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 21 janvier 2024 du calendrier grégorien – 8 janvier 2024 du calendrier julien, office de matines de la Résurrection à 9h.
Dimanche du ton VIII de l’Octoèque. En ce dimanche, qui est celui après la Théophanie, nous fêtons notre Vénérable Père Georges le Khozébite. Nous sommes dans l’après-fête de la Théophanie, qui dur 8 jours et se clôture le 14 janvier.
Saint Georges le Khozébite (alias Georges de Choziba) naquit à chypre vers le milieu du VIème siècle, au sein d’une pieuse famille de cette île. Orphelin de bonne heure, et souhaitant échapper à un mariage forcé préparé par son onde et tuteur, il s’enfuit vers les Lieux Saints de Palestine pour y retrouver son frère aîné, Héraclide, qui vivait en ermite depuis déjà plusieurs années dans la laure de Calamon, sur les rives du Jourdain. Mais le trouvant encore trop jeune pour mener ce genre de vie, son frère le conduisit au Monastère de la Mère-de-Dieu de Choziba, sur la route de Jérusalem à Jéricho, lequel avait été fondé en 480 par saint Jean, évêque de Césarée. Après avoir reçu la tonsure monastique, il fut confié à un ancien du monastère, originaire de Mésopotamie, sévère et injuste, mais Georges lui était soumis avec douceur, patience et humilité. Un jour, comme il avait tardé à rapporter de l’eau du torrent, son ancien lui asséna, en présence de toute la communauté, un violent soufflet ; sa main se trouva aussitôt desséchée et paralysée, et il n’en retrouva l’usage que grâce à la prière de Georges, devant le tombeau des Saints du Monastère. Saint Georges s’enfuit alors pour échapper à la vaine admiration des hommes, et se rendit à Calamon, où il partagea pendant de longues années la cellule et l’admirable mode de vie de son frère. La prière de Georges acquit bientôt une telle faveur auprès de Dieu qu’il pouvait faire fructifier un arbre stérile ou approcher sans crainte un lion redoutable. Héraclide s’endormit en paix à l’âge de soixante-dix ans, laissant la réputation d’un parfait modèle d’humilité, et Georges poursuivit seul dans la même cellule sa manière de vivre, tout en restant toujours prompt à servir les frères de la laure.
A la mort de l’higoumène du monastère de Calamon, les troubles qui agitèrent la communauté pour l’élection d’un successeur poussèrent Georges à quitter Calamon et à regagner le monastère de sa tonsure, Choziba, où l’higoumène Léonce le reçut avec joie et lui assigna une cellule à part, en le laissant mener le genre de vie qui lui convenait. Reclus comme ermite toute la semaine, il se joignait à la communauté cénobitique le dimanche, prodiguait alors ses discours utiles à l’âme et recevait avec sollicitude la confession des pensées des frères.
Au cœur de sa vie monastique, Georges met au centre la charité avec le prochain : “Croyez-moi, disait-il, même si un homme pouvait mettre à neuf le ciel et la terre mais méprisait avec orgueil son prochain, son labeur resterait vain et son lot serait avec les hypocrites. On ne peut approcher de Dieu qu’en étant en paix avec son prochain. Les péchés et les passions ont tous l’orgueil pour source commune et conduisent à la mort ; alors que l’obéissance et la soumission au Seigneur sont vie, joie et lumière”. Il enseignait à ses moines à se délivrer de leurs passions par la crainte de Dieu, manifestée par le labeur, les larmes, la prière et le jeûne, et les exhortait à rivaliser dans l’humilité.
A la veille de l’invasion perse de 614, saint Georges prédit, à la suite d’une vision, la prise de Jéricho et de Jérusalem, ce qui permit à l’essentiel de sa communauté de se mettre à l’abris (14 moines furent toutefois martyrisés par les Perses). Comme il ne voulait pas quitter le monastère lui-même, ce n’est que sur les instances de ses disciples qu’il accepta finalement de se réfugier à Calamon. A Calamon toutefois, la plupart des moines furent massacrés ou emmenés en captivité par les Perses mais saint Georges imposa cependant le respect aux barbares et fut laissé libre.
Après l’invasion perse, Georges retourna à Choziba où, jusqu’à la fin de ses jours, il demeura en reclus dans l’enceinte du monastère, servi par son fidèle disciple et biographe Antoine. Grâce à ses prières, le monastère ne manqua jamais de pain et d’huile pour la réception des hôtes, malgré les temps de famine qui suivirent la prise de la Ville Sainte. Ayant atteint un grand âge, il tomba malade et, sentant venir le moment de son départ de cette vie, il fit appeler Antoine. Celui-ci, occupé au service des hôtes, ne pouvait se rendre à son chevet. L’ancien lui fit dire : “Ne te trouble pas, j’attendrai jusqu’à ce que tu aies fini ton service”. Quand son disciple arriva, vers minuit, il l’embrassa et dit : “Sors, mon âme! Va vers le Seigneur!” Et il s’endormit. C’était le 8 janvier 625.
Le Monastère de Choziba prit depuis son nom : Saint-Jean-de-Choziba (Μονή Αγίου Γεωργίου του Χοζεβίτου). Après des restaurations opérées par Manuel Ier Comnène en 1179, et par Frederic II Barberousse en 1234 (selon une inscription conservée), il fut abandonné après la chute du royaume latin de Jérusalem (l’archimandrite russe Agrefeny est le dernier à l’avoir visité aux alentours de 1370). Le monastère fut refondé en 1878 par un moine grec, le père Kalinikos ; il est toujours en activité, sous la juridiction du patriarche de Jérusalem et conserve les reliques de saint Georges avec d’autres saints du monastère.
Versets du matin, ton 8
1. Tropaire du dimanche, ton 8 : Du ciel tu descendis, ô Dieu de miséricorde, * trois jours dans le tombeau tu souffris de demeurer * pour nous délivrer de nos péchés ; ** notre Vie & notre Résurrection, Seigneur, gloire à toi. (deux fois)
2. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
3. Tropaire de la fête, ton 1 : Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
Tropaires de la Résurrection, ton 5
Hypakoï du dimanche, ton 8
Les femmes myrrhophores se tenant près du tombeau du Donateur de vie, * cherchaient parmi les morts le Maître immortel ; * ayant reçu de l’ange la bonne et joyeuse nouvelle, * elles annoncèrent aux apôtres : le Seigneur est ressuscité, ** accordant au monde la grande miséricorde.
Anavathmi, ton 8
Prokimen
Du dimanche, ton 8 :
℟. Le Seigneur régnera pour les siècles ; * Il est ton Dieu, ô Sion, d’âge en âge (Psaume 145, 10).
℣. Loue le Seigneur, ô mon âme ! * Je louerai le Seigneur toute ma vie, je chanterai mon Dieu tant que je serai. (Psaume 145, 2).
Chant de la Résurrection. Psaume 50. Stichères du Psaume 50, ton 6
Canon
Canon du dimanche, ton 8 (hirmi & 3 tropaires), de la Mère de Dieu (Octoèque) (2 tropaires), du premier canon de la fête (4 tropaires), œuvre de saint Côme le Mélode, évêque de Maïouma (c. 675 † c. 787), et du vénérable Père (4 tropaires). Catavasies de la fête.
Après la 3ème ode : Kondakion & ikos de la fête, ton 4 : En ce jour de l’Epiphanie * l’univers a vu ta gloire * car, Seigneur, tu t’es manifesté * et sur nous resplendit ta lumière ; * c’est pourquoi en pleine connaissance nous te chantons : * Tu es venu et t’es manifesté, ** Lumière inaccessible.
Après la 6ème ode : Kondakion du Vénérable Père, ton 3 : Tu t’es manifesté comme comme un phare tout rayonnant, Georges, * illuminant de rayons divins les fidèles qui crient vers toi : * Prie pour nous notre Maître le Christ, * qui s’est manifesté dans les eaux ** et a illuminés les mortels.
A la 9ème ode : chant du Magnificat.
Exapostilaires
Saint est le Seigneur notre Dieu, ton 8 – Exapostilaire de la fête, ton 3
Les Laudes, ton 8
Grande doxologie
Tropaire du dimanche (pair)
Conclusion des matines