HISTOIRE – Cette prose (ou séquence) est entrée au missel de Paris de 1685, elle s’est diffusée ensuite rapidement dans beaucoup de diocèses français avec la propagation du rit parisien au XVIIIème siècle. Nous la donnons ici avec la traduction du Missel de Paris latin-français, 1764.
Ad Jesum accurite
Corda vestra subdite Regi novo Gentium. |
Prosternés aux pieds de Jésus, venez en foule soumettre vos cœurs à ce nouveau Roi des Gentils. |
Stella foris prædicat,
Intus fides indicat Redemtorem omnium. |
L’étoile qui frappe les yeux, marque l’endroit où il est né; mais la foi qui anime les cœurs, apprend à le reconnaître pour le Rédempteur de tous les hommes.
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Huc afferte munera
Voluntate libera, Sed munera cordium. |
Empressez-vous de lui apporter des présents ; mais que ce soient les présents de vos cœurs |
Hæc erit gratissima
Salvatori victima Mentis sacrificium. |
C’est là le plus agréable sacrifice que vous puissiez offrir au Sauveur. |
Offert aurum caritas,
Et myrrham austeritas, Et thus desiderium. |
Offrez-lui l’or d’une charité pure, la myrrhe d’une vie pénitente, & l’encens de vos saints désirs.
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Auro Rex agnoscitur,
Homo myrrha, colitur Thure Deus Gentium. |
L’or est l’hommage rendu à sa royauté, la myrrhe une preuve de son humanité, & l’encens une marque du culte souverain qui est dû à sa divinité.
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Judæa, gaudentibus Non invide Gentibus Relectum mysterium. |
Juifs, n’enviez point aux Gentils la connaissance qui leur est donnée de ce divin mystère. |
Post custodes ovium,
Se Magi fidelium Jungunt in consortium. |
Les mages suivent de près les bergers, & viennent se joindre à cette bienheureuse troupe des premiers fidèles. |
Qui Judæos advocat Christus Gentes convocat In unum tugurium. |
Jésus-Christ appelle à soi les Gentils comme les Juifs, & rassemble ces deux peuples dans une même crêche. |
Bethléem fit hodie Totius Ecclesiæ Nascentis exordium. |
Bethléem devient aujourd’hui le berceau de toute l’Eglise naissante. |
Regnet Christus cordibus,
Et victis rebellibus Proferat imperium. Amen. |
Que Jésus règne dans nos cœurs; & qu’après avoir vaincu ses ennemis rebelles, il étende partout son empire. Amen.
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MUSIQUE – La mélodie, du 1er ton, reprend celle d’une vieille prose du XIIème siècle. Le rythme est mesuré, ternaire. Le second ut des versets 3 & 4 (Ut afferte munera / Hæc erit gratissima) est altéré en ut dièse (altération de la sensible) dans certains diocèses français. La musique que nous donnons ici provient des livres du propre de Paris publiés au XIXème siècle sous le cardinal Richard, après le passage au rit romain :

Enregistrement lors de la messe de l’Epiphanie 2018 :
23 réflexions au sujet de “Epiphanie (prose parisienne de l’)”