Saint-Eugène, le dimanche 16 mars 2014, grand’messe de 11h.
Le second Dimanche de Carême est appelé Reminiscere, du premier mot de l’Introït de la Messe, et quelquefois aussi le Dimanche de la Transfiguration, à cause de l’Évangile qui y est lu.
La messe de ce dimanche est d’introduction relativement récente : il n’y avait pas primitivement de messe dominicale ce dimanche, car c’est la longue messe du samedi des Quatre-Temps de Carême, laquelle commençait le samedi soir et durait une bonne partie de la nuit (on y faisait les ordinations aux sept ordres ecclésiastiques) qui en tenait lieu. De ce fait, les pièces de la messe de ce dimanche sont empruntées à d’autres jours : l’introït Reminiscere provient de la messe du Mercredi des Quatre-Temps de Carême, de même que le graduel Tribulationes cordis mei, l’offertoire Meditabor in mandatis tuis et l’antienne de communion Intellige clamorem. L’évangile de la Transfiguration est repris de la messe du Samedi des Quatre-Temps de la veille. La secrète est la même qu’au IVème dimanche de l’Avent et la Postcommunion est reprise du dimanche de la Sexagésime.
Longtemps, le rit romain n’a pas connu d’autre fête de la Transfiguration que ce dimanche (ou plus précisément ce Samedi des Quatre-Temps). Les homélies de saint Léon Ier le Grand sur la Transfiguration, prononcées en cette nuit à Saint-Pierre à la messe du Samedi des Quatre-Temps, sont un vrai chef-d’œuvre et indiquent également les raisons pour lesquelles l’Eglise de Rome a placé la Transfiguration pendant le Carême.
Au cours du Moyen-Age, à l’instar des Orientaux, plusieurs Eglises d’Occident se mirent à célébrer distinctement une fête de la Transfiguration le 6 août. Rome ne s’y décida qu’en 1457, en mémoire d’une éclatante victoire remportée sous Callixte III contre les ennemis de la Foi.
La station de ce jour, à Rome, est dans l’Église de Sainte-Marie in Domnica, sur le mont Cœlius. Cette station est assez récente, il s’agissait à l’origine de l’antique Diaconie où présidait saint Laurent, et dans laquelle il distribuait les aumônes de l’Église.
- Procession d’entrée : Audi benigne Conditor, hymne du Carême, à vêpres – alternances polyphoniques de Jean de Bournonville (1585 † 1632), maître de chapelle des cathédrales d’Abbeville et d’Amiens, et de la Sainte Chapelle de Paris
- Kyrie XVII – Kyrie Salve
- Epître : I Thessaloniciens IV, 1-7 : Car Dieu ne nous a pas appelés pour être impurs, mais pour être saints.
- Trait : Faux-bourdon du 2nd ton à l’usage de l’Eglise de Paris (édition de 1739)
- Evangile : Matthieu XVII, 1-9 : Et il fut transfiguré devant eux : son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements blancs comme la neige.
- Credo I
- Pendant les encensements de l’offertoire : Christe qui lux es et dies, antique hymne du Carême, à complies, en usage en France depuis le Vème siècle jusqu’au XVIIIème siècle (citée par Saint Césaire d’Arles et Saint Aurélien d’Arles dans leurs règles monastiques) – mise en musique par Charles de Courbes (1622)
- Sanctus XV
- Après la Consécration : O salutaris sur le ton de l’hymne du Carême Audi benigne Conditor, d’après Jean de Bournonville
- Agnus Dei XV
- Pendant la communion : Miserere de Sébastien de Brossard (1655 † 1730), maître de chapelle des cathédrales de Stras-bourg, puis de Meaux (sous Bossuet), en alternance avec le ton du plain-chant parisien
- Prière pour la France, faux-bourdon parisien du Vème ton (édition de 1739)
- Ite missa est XV
- Au dernier Evangile : Ave Regina cœlorum
- Procession de sortie : Attende, Domine – plain-chant musical français, harmonisation de M. le chanoine Gaston Roussel, curé du Port-Marly, maître de chapelle de la cathédrale de Versailles. Versets modernes, repris d’une ancienne litanie du rit mozarabe
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