Saint-Eugène, le samedi 6 août 2022, grand’messe de 9h30.
Le Seigneur avait beaucoup parlé de périls à ses disciples, beaucoup aussi de sa passion et de sa mort : il leur avait souvent prédit qu’on les ferait mourir eux-mêmes, et leur avait enjoint bien des choses austères et difficiles. Or ces maux étaient pour la vie présente, et pour un temps déjà tout proche ; tandis qu’au contraire, ce qu’il leur annonçait d’heureux, à savoir, qu’en perdant leur vie ils sauveraient leurs âmes ; que lui-même viendrait en la gloire de son Père leur décerner des récompenses : tout cela n’était qu’en espérance et en expectative. Voulant donc affermir leur certitude au moyen de la vue, et leur montrer ce qu’est la gloire avec laquelle il doit revenir, il leur découvre et leur manifeste cette gloire, autant qu’ils sont capables de la contempler en ce monde, de manière à les empêcher, tous, et surtout Pierre, de s’attrister trop de leur mort et de celle de leur Maître. Homélie de saint Jean Chrysostome, évêque, VIIème leçon des vigiles nocturnes de la Transfiguration, au troisième nocturne.
Saint-Eugène, le dimanche 13 mars 2022, grand’messe de 11h. Conférence de Carême de M. le Chanoine Michel, de l’Abbaye de Lagrasse, à 16h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.
Le second Dimanche de Carême est appelé Reminiscere, du premier mot de l’Introït de la Messe, et quelquefois aussi le Dimanche de la Transfiguration, à cause de l’Évangile qui y est lu.
La messe de ce dimanche est d’introduction relativement récente : il n’y avait pas de messe pour ce dimanche à Rome dans le sacramentaire du pape Grégoire, car il y avait la veille la longue messe du samedi des Quatre-Temps de Carême laquelle commençait après none et durait une partie de la nuit (on y faisait les ordinations à tous les nombreux ordres ecclésiastiques, sacre des évêques compris) et le pape ne célébrait pas le lendemain (mais les curés de Rome dans leurs titres oui). Quand la cour de Charlemagne décida d’imposer dans l’Empire carolingien, le Sacramentaire grégorien, les liturgistes carolingiens durent compléter ce livre propre au pape en composant les messes que celui ne célébrait pas. De ce fait, les pièces de la messe de ce dimanche sont empruntées à d’autres jours : l’introït Reminiscere provient de la messe du Mercredi des Quatre-Temps de Carême, de même que le graduel Tribulationes cordis mei, l’offertoire Meditabor in mandatis tuis et l’antienne de communion Intellige clamorem. L’évangile de la Transfiguration est repris de la messe du Samedi des Quatre-Temps de la veille. La secrète est la même qu’au IVème dimanche de l’Avent et la Postcommunion est reprise du dimanche de la Sexagésime.
Longtemps, le rit romain et ses variantes n’ont pas connu d’autre fête de la Transfiguration que ce dimanche (ou plus précisément ce Samedi des Quatre-Temps). Les homélies de saint Léon Ier le Grand sur la Transfiguration, prononcées en la vigile du Samedi des Quatre-Temps à Saint-Pierre sont un vrai chef-d’œuvre et indiquent également les raisons pour lesquelles l’Eglise de Rome a placé la Transfiguration pendant le Carême.
Au cours du Moyen-Age, à l’instar des Orientaux, plusieurs Eglises d’Occident se mirent à célébrer distinctement une fête de la Transfiguration le 6 août, date choisie pour son parallélisme avec l’Epiphanie le 6 janvier (la Transfiguration constituant également une épiphanie de fait, la voix du Père se faisant entendre dans les deux cas pour confirmer la filiation divine de Jésus). Rome ne s’y décida qu’en 1456, en célébration de l’éclatante victoire de la levée du siège de Belgrade, remportée sur les Ottomans. La composition de l’office de la Transfiguration (au 6 août) est attribuée au pape Callixte III qui avait convoqué à cette occasion une croisade de prières contre les ennemis de la Foi.
La station de ce jour, à Rome, est dans l’Église de Sainte-Marie in Domenica, sur le mont Cœlius. Cette station est assez récente, il s’agissait à l’origine de l’antique Diaconie où présidait saint Laurent, et dans laquelle il distribuait les aumônes de l’Église.
Epître : I Thessaloniciens IV, 1-7 : Car Dieu ne nous a pas appelés pour être impurs, mais pour être saints.
Evangile : Matthieu XVII, 1-9 : Et il fut transfiguré devant eux : son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements blancs comme la neige.
Avant l’homélie : Miserere mei, Dómine, & exaudi orátionem meam – Aie pitié de moi Seigneur, & exauce ma prière. Jan Piererszoon Sweelinck (1562 † 1621), organiste de Saint-Nicolas d’Amsterdam
Après l’homélie : O bone Jesu – motet de Marc Antoine Ingegneri (1545 † 1592), maître de chapelle de la cathédrale de Crémone
Pendant les encensements de l’offertoire : Christe qui lux es et dies, antique hymne du Carême, à complies, en usage en France depuis le Vème siècle jusqu’au XVIIIème siècle (citée par Saint Césaire d’Arles et Saint Aurélien d’Arles dans leurs règles monastiques) – mise en musique par Charles de Courbes (1622)
Sanctus XV
Après la Consécration : O salutaris sur le ton de l’hymne du Carême Audi benigne Conditor, d’après Jean de Bournonville
Or il fallait, mes bien-aimés, que Pierre en qui le Fils de Dieu venait de louer cette haute connaissance, reçût une instruction du mystère qui se devait accomplir dans la substance inférieure unie au Verbe. Il le fallait pour que l’Apôtre, dont la foi avait été élevée jusqu’à ce degré de gloire de confesser la divinité du Christ, ne regardât pas comme indigne d’un Dieu impassible de prendre sur lui notre infirmité, et ne s’imaginât point que la nature humaine était déjà tellement glorifiée en la personne de Jésus-Christ, qu’elle ne pouvait plus ni souffrir, ni mourir. C’est pourquoi le Seigneur ayant dit qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens, des Scribes et des princes des prêtres, qu’il fût mis à mort, et que le troisième jour il ressuscitât ; comme le bienheureux Pierre, tout embrasé du feu allumé en lui par le témoignage Qu’une lumière d’en haut lui avait fait rendre à la divinité du Fils de Dieu, rejetait avec liberté, et avec une répugnance qu’il croyait religieuse, l’idée que son Maître pût endurer tous ces outrages et l’opprobre d’une mort très cruelle, il fut repris par Jésus avec une douce sévérité, et excité au désir de participer à ses souffrances. Homélie de saint Léon, pape, IIIème leçon des vigiles nocturnes de ce samedi.
A la sainte messe :
Propre grégorien du jour
Kyrie : des féries de pénitence au propre de Paris
Offertoire Dómine, Deus salútis meæ, chanté avec ses antiques versets
Sanctus XVIII
Après la Consécration : O salutaris sur le ton de l’hymne du Carême Audi benigne Conditor
Agnus Dei XVIII
Antienne de communion, chantée avec des versets du psaume LXXX
Saint-Eugène, le dimanche 28 février 2021, grand’messe de 11h. Conférence de Carême de M. le Chanoine Guelfucci, curé, à 15h : Année saint Joseph – 2nde partie : La Chasteté. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.
Le second Dimanche de Carême est appelé Reminiscere, du premier mot de l’Introït de la Messe, et quelquefois aussi le Dimanche de la Transfiguration, à cause de l’Évangile qui y est lu.
La messe de ce dimanche est d’introduction relativement récente : il n’y avait pas primitivement de messe dominicale ce dimanche, car c’était la longue messe du samedi des Quatre-Temps de Carême qui en tenait lieu, laquelle commençait le samedi après none et durait une bonne partie de la nuit (on y faisait les ordinations aux ordres ecclésiastiques). De ce fait, les pièces de la messe de ce dimanche sont empruntées à d’autres jours : l’introït Reminiscere provient de la messe du Mercredi des Quatre-Temps de Carême, de même que le graduel Tribulationes cordis mei, l’offertoire Meditabor in mandatis tuis et l’antienne de communion Intellige clamorem. L’évangile de la Transfiguration est repris de la messe du Samedi des Quatre-Temps de la veille. La secrète est la même qu’au IVème dimanche de l’Avent et la Postcommunion est reprise du dimanche de la Sexagésime.
Longtemps, le rit romain et ses variantes n’ont pas connu d’autre fête de la Transfiguration que ce dimanche (ou plus précisément ce Samedi des Quatre-Temps). Les homélies de saint Léon Ier le Grand sur la Transfiguration, prononcées en cette nuit à Saint-Pierre à la messe du Samedi des Quatre-Temps, sont un vrai chef-d’œuvre et indiquent également les raisons pour lesquelles l’Eglise de Rome a placé la Transfiguration pendant le Carême.
Au cours du Moyen-Age, à l’instar des Orientaux, plusieurs Eglises d’Occident se mirent à célébrer distinctement une fête de la Transfiguration le 6 août, date choisie pour son parallélisme avec l’Epiphanie le 6 janvier (la Transfiguration constituant également une épiphanie de fait). Rome ne s’y décida qu’en 1456, en mémoire de l’éclatante victoire de la levée du siège de Belgrade, remportée sur les Ottomans. La composition de l’office de la Transfiguration (au 6 août) est attribuée au pape Callixte III qui avait convoqué à cette occasion une croisade de prières contre les ennemis de la Foi.
La station de ce jour, à Rome, est dans l’Église de Sainte-Marie in Domenica, sur le mont Cœlius. Cette station est assez récente, il s’agissait à l’origine de l’antique Diaconie où présidait saint Laurent, et dans laquelle il distribuait les aumônes de l’Église.
Epître : I Thessaloniciens IV, 1-7 : Car Dieu ne nous a pas appelés pour être impurs, mais pour être saints.
Evangile : Matthieu XVII, 1-9 : Et il fut transfiguré devant eux : son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements blancs comme la neige.
Après l’homélie : Miserere mei, Dómine, & exaudi orátionem meam – Aie pitié de moi Seigneur, & exauce ma prière. Jan Piererszoon Sweelinck (1562 † 1621), organiste de Saint-Nicolas d’Amsterdam
Pendant les encensements de l’offertoire : Christe qui lux es et dies, antique hymne du Carême, à complies, en usage en France depuis le Vème siècle jusqu’au XVIIIème siècle (citée par Saint Césaire d’Arles et Saint Aurélien d’Arles dans leurs règles monastiques) – mise en musique par Charles de Courbes (1622)
Sanctus XV
Après la Consécration : O salutaris sur le ton de l’hymne du Carême Audi benigne Conditor, d’après Jean de Bournonville
℟. Christum Regem regum hódie transfigurátum : * Veníte adorémus.
Le Christ Roi des rois est transfiguré aujourd’hui : Venez, adorons-le.
℣. Veníte, exultémus Dómino, jubilémus Deo, salutári nostro. Præoccupémus fáciem ejus in confessióne, et in psalmis jubilémus ei.
Venez, exultons pour le Seigneur, jubilons pour Dieu, notre salut. Hâtons-nous de nous présenter devant sa face dans la louange, et jubilons pour lui par des psaumes.
℟. Christum Regem regum hódie transfigurátum : * Veníte adorémus.
Le Christ Roi des rois est transfiguré aujourd’hui : Venez, adorons-le.
℣. Quóniam Deus magnus Dóminus, et Rex magnus super omnes deos : quóniam non repéllet Dóminus plebem suam : quia in manu ejus sunt omnes fines terræ, et altitúdines móntium ipse cónspicit.
Parce que le Seigneur est le Dieu grand, et le grand Roi par dessus tous les dieux ; parce que le Seigneur ne repousse pas son peuple : car dans sa main sont toutes les extrémités de la terre, et les cimes des monts sont sous ses yeux.
* Veníte adorémus.
Venez, adorons-le.
℣. Quóniam ípsius est mare, et ipse fecit illud, et áridam fundavérunt manus ejus : veníte adóremus et procidámus ante Deum, plorémus coram Dómino, qui fecit nos, quia ipse est Dóminus Deus noster ; nos autem pópulus ejus et oves páscuæ ejus.
Parce que la mer est à lui, et c’est lui qui l’a faite, et ses mains ont formé la terre ferme ; venez, adorons et prosternons-nous devant Dieu, pleurons devant le Seigneur qui nous a fait, car c’est lui le Seigneur notre Dieu, nous sommes son peuple et les brebis de son pâturage.
℟. Christum Regem regum hódie transfigurátum : * veníte adorémus.
Le Christ Roi des rois est transfiguré aujourd’hui : Venez, adorons-le.
℣. Hódie, si vocem ejus audiéritis, nolíte obduráre corda vestra, sicut in exacerbatióne secúndum diem tentatiónis in desérto, ubi tentavérunt me patres vestri, probavérunt et vidérunt ópera mea.
Aujourd’hui, si vous écoutez sa voix, ne fermez point votre cœur, comme au jour de la contestation dans le désert, où vos pères m’ont tenté, ils m’ont éprouvé bien qu’ils eussent vu mes œuvres.
* Veníte adorémus.
Venez, adorons-le.
℣. Quadragínta annis próximus fui generatióni huic, et dixi : Semper hi errant corde ; ipsi vero non cognovérunt vias meas : quibus jurávi in ira mea, si introíbunt in réquiem meam.
Quarante ans je fus proche de cette génération, et j’ai dit : « Leur cœur s’égare toujours, et ils n’ont pas connu mes voies. Aussi ai-je juré dans ma colère : « Ils n’entreront point dans mon repos ».
℟. Christum Regem regum hódie transfigurátum : * veníte adorémus.
Le Christ Roi des rois est transfiguré aujourd’hui : Venez, adorons-le.
℣. Glória Patri, et Fílio, et Spirítui Sancto. Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, et in sæcula sæculórum. Amen.
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Comme il était au commencement, & maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
* Veníte adorémus.
Venez, adorons-le.
℟. Christum Regem regum hódie transfigurátum : * veníte adorémus.
Le Christ Roi des rois est transfiguré aujourd’hui : Venez, adorons-le.