Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Programme du dimanche de la Passion

Dimanche de la PassionSaint-Eugène, le dimanche 17 mars 2024, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Avec les premières vêpres de ce dimanche, nous entrons dans le temps de la Passion. La première partie du Carême avait jusqu’alors été surtout consacrée à notre ascèse personnelle, à la contrition de nos péchés. Désormais, le rit romain nous fait méditer sur la Passion & sur la Croix de notre Seigneur. Ce deuil où nous pleurons l’Epoux divin est marqué par un symbole très fort : dès avant les premières vêpres de ce dimanche, les saintes images et les croix sont désormais voilées de violet, en signe de deuil. Les derniers chants joyeux de la messe cessent de se faire entendre : le Gloria Patri disparaît à l’Introït, au Lavabo et dans les répons de l’Office divin. De même, le psaume 42 des prières au bas de l’autel n’est plus récité jusqu’à Pâques. Dans les leçons des vigiles nocturnes, on quitte la lecture des livres de Moïse pour prendre celle du prophète Jérémie, l’une des plus importantes figures du Messie souffrant. L’admirable texte du chapitre IX de l’épître aux Hébreux qui est lu à la messe de ce dimanche est commun au rits romain & byzantin : il s’agit d’une parfaite préface au temps de la Passion.

A Rome, la station se fait en la basilique Saint-Pierre : l’importance de ce dimanche, qui ne cède la place à aucune fête, quelque solennelle qu’elle soit, demandait que la réunion des fidèles eût lieu dans l’un des plus augustes sanctuaires de la ville sainte.

Nous n’ignorons pas, mes bien-aimés, que le mystère pascal occupe le premier rang parmi toutes les solennités chrétiennes. Notre manière de vivre durant l’année tout entière doit, il est vrai, par la réforme de nos mœurs, nous disposer à le célébrer d’une manière digne et convenable ; mais les jours présents exigent au plus haut degré notre dévotion, car nous savons qu’ils sont proches de celui où nous célébrons le mystère très sublime de la divine miséricorde. C’est avec raison et par l’inspiration de l’Esprit-Saint, que les saints Apôtres ont ordonné pour ces jours des jeûnes plus austères, afin que par une participation commune à la croix du Christ, nous fassions, nous aussi, quelque chose qui nous unisse à ce qu’il a fait pour nous. Comme le dit l’Apôtre : “Si nous souffrons avec lui, nous serons glorifiés avec lui.” Là où il y a participation à la passion du Seigneur, on peut regarder comme certaine et assurée l’attente du bonheur qu’il a promis.”
Homélie de saint Léon, pape, IVème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne.

A la sainte messe :

IIndes vêpres du dimanche de la Passion.

Programme du dimanche de l’expulsion d’Adam du Paradis – ton 8 – Pannychide pour les 10 ans de la mort du R.P. Igor Sendler

Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 17 mars 2024 du calendrier grégorien – 4 mars 2024 du calendrier julien, vêpres du pardon (vêpres d’entrée en Carême) à 9h et pannychide (office de matines des défunts) pour le repos de l’âme du Père Igor Sendler à 9h30.

Dimanche du ton VIII de l’Octoèque.

Le dimanche de l’expulsion d’Adam du Paradis perdu est aussi appelé dimanche de la Tyrophagie car ce jour est le dernier jour de la semaine de la Tyrophagie, où les fidèles peuvent encore user des laitages. Ce dimanche est le dernier jour avant le grand Carême, lequel commence aux vêpres de ce soir. Techniquement, ce dimanche correspond au Ier dimanche de Carême dans la tradition latine (en Occident, le jeûne de Carême commençait aussi jusqu’à saint Grégoire le Grand au lundi suivant ce dimanche ; c’est toujours le cas dans les rits ambrosien & mozarabe).

Les vêpres de ce dimanche soir appartiennent déjà liturgiquement au lendemain lundi, qui est le premier jour du jeûne du Carême dans le rit byzantin. Cet office des vêpres du dimanche soir est donc le premier office du Carême byzantin.

Ta grâce a resplendi, Seigneur, * & nos âmes sont illuminées. * Voici le temps favorable, voici le temps du repentir ; * laissons les œuvres des ténèbres * & revêtons les armes de la lumière, * afin de traverser le vaste océan du jeûne, * & de parvenir à la Résurrection du troisième jour ** de notre Seigneur & Sauveur Jésus-Christ, qui sauve nos âmes. (premier stichère idiomèle des apostiches).

Dans le rit byzantin, l’entrée en Carême se fait à l’entrée du clergé dans le sanctuaire après le chant du lucernaire de ces vêpres du dimanche soir, à l’issue desquelles se déroulent dans la tradition russe le rit émouvant du pardon : le célébrant demande pardon à tous pour les blessures et les offenses qu’il a pu causer ; tous se demandent alors pardon tandis que le chœur a pris récemment coutume de chanter les stichères de Pâques (rien n’est prescrit à cet endroit par le Typikon ; dans certains lieux, on a pris coutume de chanter le psaume 136 “Sur le bord des fleuves de Babylone” ou les stichères de l’Avant-Carême du psaume 50 : “Ouvre-moi les portes de la pénitence”). Les stichères de Pâques sont chantés à ce moment comme un avant-goût de la joie pascale qui nous attend au terme du Carême, mais aussi en raison du pardon mutuel & de la fraternité chrétienne véritable qu’ils chantent :

C’est le jour de la Résurrection, * soyons illuminés par le triomphe, * embrassons-nous les uns les autres, * disons : “Frères”, * même à ceux qui nous haïssent ; * pardonnons tout dans la Résurrection.

Aux vêpres du pardon, les stichères de Pâques sont chantés tout doucement à mi-voix par le chœur ; elles seront proclamées à pleine voix dans la nuit de la résurrection à Pâques.

Vêpres d’entrée en Carême

Lucernaire, ton 8
4 stichères de l’octoèque, ton 8 (deux des vêpres du dimanche soir, deux des apostiches des matines du lundi matin), 3 stichères du Triode, ton 2 & 3 stichères des Ménées (au 5 mars : du martyr Conon d’Isaurie), ton 8. Théotokion des Ménées, ton 8..
5. Du Triode, de saint Joseph l’Hymnographe († 886), ton 2 : Entrant dans le stade divin du jeûne purificateur, * hâtons-nous, par la tempérance, de rendre humble la chair, * par les prières et les larmes, recherchons le Seigneur qui nous sauve, * oublions définitivement tout mal et clamons : * Christ Roi, nous avons péché contre Toi, * sauve-nous comme jadis Tu as sauvé les Ninivites ** et, dans ta tendresse, rends-nous participants du Royaume céleste.
6. Du Triode, de saint Joseph l’Hymnographe († 886), ton 2 : Seigneur, je désespère de moi-même, * à la pensée de mes oeuvres qui méritent le châtiment, * car voici, Sauveur, j’ai négligé tes saints commandements * et j’ai dépensé ma vie dans le péché. * Aussi, je T’implore, Toi le seul miséricordieux, * purifie-moi dans les flots du repentir, * illumine-moi par le jeûne et la prière * et ne Te détourne pas de moi, ô Très-bon, ** Toi qui combles de biens l’univers.
7. Du Triode, de saint Théodore Studite (759 † 826), ton 2 : Commençons dans la joie le temps du jeûne, * engageons le combat spirituel, * purifions l’âme, purifions la chair, * abstenons-nous de toute passion, comme de nourriture, * pour goûter aux vertus de l’Esprit en persévérant dans leur désir, * afin d’être rendus dignes de contempler * la Passion vénérable du Christ Dieu ** et, dans l’allégresse spirituelle, sa sainte Pâque.
8. De notre vénérable Père Auxence de Bithynie, ton 4 : SAuxence, en l’ascèse croissant, * de Dieu tu reçus * l’augmentation de tes charismes pour guérir les maladies * et chasser les démons * en invoquant le Christ avec foi, Père bienheureux ; * alors, comblé de la puissance de l’Esprit * et de sa grâce divine, tu as atteint, ** sous sa conduite, le havre de la paix.
9. De notre vénérable Père Auxence de Bithynie, ton 4 : Ayant purifié ton esprit, * tu reçus la grâce des miracles et des guérisons; * en effet, tu avais repoussé loin de toi * le mal des passions, le brouillard et la tempête de la chair * et changé le climat de ton âme en un temps radieux; * c’est pourquoi tu es devenu resplendissant * en l’assemblée des Moines saints, ** où tu pries l’Ami des hommes pour les fidèles t’acclamant.
10. De notre vénérable Père Auxence de Bithynie, ton 4 : Tu as accru le talent * qui te fut confié, Bienheureux, * en le faisant fructifier abondamment; * ayant semé dans les larmes, tu moissonnes à présent dans la joie, * recueillant au centuple allégresse et jubilation; * grâce au crédit que tu possèdes auprès du Christ, * supplie le Maître en faveur ** de qui te chante, Père Auxence porteur-de-Dieu
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Théotokion des Ménées, au 5 mars, ton 8

Entrée – Lumière joyeuse

Grand prokimenon de vêpres :
℟. Ne détourne pas ta Face de ton serviteur, car je suis dans l’affliction ; * hâte-Toi de m’exaucer. Prête attention à mon âme, et délivre-la. (Psaume 68, 18-19)
℣. Que ton salut, ô Dieu, vienne me secourir. (Psaume 68, 30)
℣. Que les pauvres voient et se réjouissent. (Psaume 68, 33)
℣. Cherchez Dieu, et votre âme vivra. (Psaume 68, 33)

Prière de vêpres.

Apostiches, ton 4
1. Ta grâce a resplendi, Seigneur, * et nos âmes sont illuminées. * Voici le temps favorable, voici le temps du repentir ; * laissons les œuvres des ténèbres * et revêtons les armes de lumière, * afin de traverser le vaste océan du jeûne, * et de parvenir à la Résurrection du troisième jour ** de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ, qui sauve nos âmes.
℣. J’ai levé les yeux vers Toi qui habites dans les cieux. Comme les yeux des serviteurs sont fixés sur la main de leurs maîtres, comme les yeux de la servante sont fixés sur la main de sa maîtresse, ainsi nos yeux sont tournés vers le Seigneur, notre Dieu, jusqu’à ce qu’Il nous fasse miséricorde.
2. (On répète le premier).
℣. Aie pitié de nous, Seigneur, aie pitié de nous, car nous avons été par trop rassasiés de mépris, notre âme a été par trop rassasiée de l’opprobre des nantis et du mépris des orgueilleux. (Psaume 122, 3-4)
3. Ô Christ notre Dieu, * Toi qui es glorifié dans la mémoire de tes saints, ** par leurs supplications, accorde-nous la grande miséricorde.
℣. Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit. Et maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
4. Théotokion : Les ordres des anges te glorifient, * ô Mère de Dieu, toute pure, * toi qui as enfanté Dieu, coéternel au Père et à l’Esprit, * qui par sa volonté a créé du néant les puissances des anges. * Prie-Le, ô Toute-pure, ** de sauver et d’illuminer les âmes de ceux qui te chantent dans la vraie foi.

Cantique de Siméon – Trisaghion & Oraison dominicale

Tropaire apolytikia de Carême, ton 4 :
1. Vierge Mère de Dieu, * réjouis-Toi, Marie, pleine de grâce, * le Seigneur est avec Toi ; * Tu es bénie entre toutes les femmes, * et béni est le fruit de ton sein, ** car Tu as enfanté le Sauveur de nos âmes.
On fait ici une grande métanie.
2. Baptiste du Christ, * souviens-toi de nous tous, * afin que nous soyons délivrés de nos iniquités ; ** car tu as reçu la grâce d’intercéder pour nous.
On fait ici une grande métanie.
3. Priez pour nous, saints apôtres et vous, tous les saint ; * afin que nous soyons délivrés des dangers et des peines, * car en vous nous possédons de fervents défenseurs ** auprès du Sauveur.
On fait ici une grande métanie.
4. Sous ta miséricorde nous nous réfugions, ô Mère de Dieu, * ne méprise pas les supplications que nous T’adressons dans l’adversité, * mais délivre-nous des dangers, * Toi seule pure, seule bénie.

Prières finales – Prière de saint Ephrem le Syrien – Conclusion des vêpres & renvoi

Rit du pardon avec le chant des stichères de Pâques.

Télécharger le livret des vêpres de l’entrée en Carême pour l’année 2024.

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Le Père Igor (Egon Sendler) fut un spécialiste mondialement reconnu de l’art de l’icône.

Egon Sendler est né en Silésie (à Waldtal, alors en Allemagne, actuellement Małkowice en Pologne) le 1er août 1923. Pendant les années du nazisme il travaille avec les Pères de la Compagnie de Jésus dans une organisation catholique, un épisode qui déterminera sa vie. La guerre l’envoya sur le front de l’est où l’armée russe le garda prisonnier pendant 3 ans. Les épreuves endurées l’amenèrent à être réceptif à l’appel de la vie consacrée : “S’il lui était donné de survivre il ferait connaître la culture religieuse de la Russie et travaillerait à l’unité des chrétiens.”

Il rejoint la Compagnie de Jésus en Allemagne en 1948 et fait ses études à Munich, au Russicum à Rome & à Paris où il étudie l’histoire de l’art byzantin. Ses supérieurs l’orientent vers l’apostolat russe pour lequel il est ordonné en rite byzantin. Au milieu d’un groupe de compagnons il travaille désormais pour l’union des Églises, spécialement le rapprochement avec l’orthodoxie russe. Outre l’allemand, il parle couramment le français, le russe, l’italien & le polonais.

Influencé par sa mère qui était peintre, il réveille l’intérêt de l’occident pour l’iconographie. En 1959, le Père Sendler est enseignant au sein du Collège jésuite de Saint-Georges à Meudon pour l’immigration russe. Il y enseigne la peinture des icônes, d’abord aux mères des élèves, puis dans ce qui devint l’atelier de Meudon. Suivirent des ateliers en Savoie, à Milan, à Syracuse, à Jérusalem, à Buenos-Aires. Pour complèter leur instruction, il mène souvent ses élèves en pèlerinage en Russie, en Grèce & à Chypre. En 2002, le centre d’études russes Saint-Georges de Meudon ferme, l’atelier d’iconographie est alors rebaptisé atelier Saint-Georges et s’installe 21, rue de l’Ermitage à Versailles.

Dans son atelier de Versailles, il donne de nombreux stages, des élèves de toutes confessions viennent du monde entier : de Chine, du Japon, de Pologne, d’Angleterre, des USA.

Ses fresques se trouvent dans des églises aux Etats-Unis, en Allemagne, à Rome, en Sicile, à Paris, au Liban. Ses livres sont devenus des ouvrages de référence pour les iconographes. Son premier ouvrage “L’icône, image de l’Invisible” a été traduit dans de nombreuses langues : il s’agit d’une étude approfondie de la théologie et de l’histoire de l’icône, mais aussi de son esthétique et de ses techniques.

Ouvrages du Père Egon Sendler

1. L’icône, image de l’Invisible, DDB 1981
2. Les icônes byzantines de la mère de Dieu, DDB 1992
3. Les mystères du Christ, Icônes de la liturgie, DDB 2001
4. Le secret de la ligne, Le dessin des icônes, Edition Istina 2009

Soyons dans l’action de grâce pour la vie et l’œuvre du Père Igor, à qui nous devons entre autres, les magnifiques fresques du sanctuaire de notre église, rue François Gérard à Paris.

Вечная память! Mémoire éternelle !

La pannychide – du grec παννυχίς, “toute la nuit” – est l’office des matines des morts, qui constituait à l’origine la veillée mortuaire de toute la nuit. Pour cette raison, les fidèles tiennent un cierge allumé pendant la majeure partie de l’office (on les éteints à la fin du canon, juste avant le Trisaghion, le Notre-Père et les prières finales, moment qui historiquement marquait le lever du soleil).

Selon la tradition, l’office de la pannychide est célébré pour un défunt du moment de son décès jusqu’à ses funérailles, puis le 3ème, le 9ème et le 40ème jour après le décès, et par la suite au jour anniversaire. Cet office, de bonne longueur lorsqu’il est célébré intégralement (il peut véritablement durer toute la nuit si on chante les 176 versets du psaume 118, les 9 cantiques des 9 odes du canon, etc…) connait traditionnellement des abréviations très variables qui peuvent être considérables.

Télécharger le livret des choristes pour cette pannychide

Programme du IVème dimanche de Carême – dimanche de Lætare

IVème dimanche de CarêmeSaint-Eugène, le dimanche 10 mars 2024, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

> Catéchisme sur le Carême

A Rome, la messe stationnale de ce jour se tient en la basilique de Sainte-Croix-de-Jérusalem. Cette basilique, l’une des sept basiliques du pèlerinage romain, fut construite autour d’une pièce du palais impérial de sainte Hélène, le palais du Sessorium, qu’elle avait transformée en chapelle vers l’an 320. Sainte Hélène fit répandre une grande quantité de la terre du Golgotha sur le sol des fondations de ce sanctuaire, où elle fit déposer plusieurs reliques insignes de la Passion qui y sont toujours. Quelques décennies plus tard, cette chapelle est transformée en une véritable basilique, appelé Heleniana ou Sessoriana. Lorsqu’il récupéra la vraie croix volée par les Perses, l’empereur Héraclius fit partager celle-ci en trois morceaux : Jérusalem conserva le principal d’entre eux, mais l’empereur fit envoyer les deux autres parties à Constantinople et à Rome, qui l’accueillit tout naturellement en la Basilique de Sainte-Croix de Jérusalem (cette partie insigne du bois de la vraie Croix fut transféré en 1629 sur ordre du pape Urbain VIII dans la basilique Saint-Pierre où elle est conservée près de la statue monumentale de sainte Hélène).

La basilique de Sainte-Croix de Jérusalem représente symboliquement à Rome la sainte cité de Jérusalem. C’est pour cette raison que les textes de la messe de ce jour y font allusion :

  • Lætare, Jerusalem – Réjouis-toi Jérusalem (introït),
  • Sina enim mons est in Arabia, qui conjunctus est ei, quæ nunc est Jerusalem – le mon Sinaï se trouve en Arabie ; elle correspond à la Jérusalem actuelle (saint Paul, dans l’épître de ce jour, aux Galates)
  • Lætátus sum in his, quæ dicta sunt mihi : in domum Dómini íbimus – Je me suis réjoui de ce qu’on m’a dit : Nous allons à la maison du Seigneur (graduel),
  • Qui confídunt in Dómino, sicut mons Sion : non commovébitur in ætérnum, qui hábitat in Jerúsalem – Qui se confie en le Seigneur sera comme le Mont Sion : jamais il ne sera ébranlé, celui qui habite Jérusalem (trait).
  • Jerúsalem, quæ ædificátur ut cívitas, cujus participátio ejus in idípsum – Jérusalem, qui est édifiée comme une cité où toutes les parties ne font qu’une (communion)

Comme la liturgie byzantine qui célèbre joyeusement la vénération de la Croix au IIIème dimanche de Carême[1], le rit romain, méditant en ce milieu du Carême devant les reliques de la Croix & de la Passion, n’y associe nullement les sentiments de la tristesse mais bien au contraire ceux de la joie : la Croix, autrefois symbole de la mort la plus vile réservée aux criminels, est devenue par le sacrifice du Christ le glorieux Arbre de vie qui nous réconcilie avec le Père et nous rouvre les portes du ciel.

Aussi répondant à l’appel de l’introït de ce jour – Lætare Jerusalem – le rit romain suspend-il en ce jour les rigueurs du Carême : les ornements de la messe ne sont plus violet mais roses, on fleurit les autels, le diacre & le sous-diacre laissent les chasubles pliées pour prendre la dalmatique & la tunique qui sont des vêtements de joie, l’orgue – muet depuis le Mercredi des Cendres – fait tonner ces accents glorieux et joyeux.

Il est possible que le fleurissement des croix à Byzance en ce dimanche ait influé sur l’usage des fleurs dans la liturgie occidentale en ce même dimanche. A Rome, le pape bénit en ce jour la rose d’or qu’il offre ensuite à une princesse catholique ou à un sanctuaire. Cette coutume est attestée depuis au moins le XIème siècle. Voici le texte de la bénédiction employé à cette occasion :

O Dieu, dont la parole et la puissance ont tout créé, dont la volonté gouverne toutes choses, vous qui êtes la joie et l’allégresse de tous les fidèles ; nous supplions votre majesté de vouloir bien bénir et sanctifier cette Rose, si agréable par son aspect et son parfum, que nous devons porter aujourd’hui dans nos mains, en signe de joie spirituelle : afin que le peuple qui vous est consacre, étant arraché au joug de la captivité de Babylone par la grâce de votre Fils unique qui est la gloire et l’allégresse d’Israël, représente d’un cœur sincère les joies de cette Jérusalem supérieure qui est notre mère. Et comme votre Église, à la vue de ce symbole, tressaille de bonheur, pour la gloire de votre Nom ; vous, Seigneur, donnez-lui un contentement véritable et parfait. Agréez la dévotion, remettez les pèches, augmentez la foi : guérissez par votre pardon, protégez par votre miséricorde ; détruisez les obstacles, accordez tous les biens : afin que cette même Église vous offre le fruit des bonnes œuvres, marchant à l’odeur des parfums de cette Fleur qui, sortie et de la tige de Jessé, est appelée mystiquement la fleur des champs et le lis des vallées, et qu’elle mérite de goûter une joie sans fin au sein de la gloire céleste, dans la compagnie de tous les saints, avec cette Fleur divine qui vit et règne avec vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Amen.

L’évangile chanté ce jour est le récit de la multiplication des cinq pains & des deux poissons. Cet évangile fait partie du cycle de préparation des catéchumènes au baptême qu’ils recevront lors de la vigile pascale et figure l’Eucharistie, où le Christ, en son action de grâce au Père, se donne lui-même en une nourriture qui ne s’épuise jamais.

Car c’est un plus grand miracle de gouverner le monde entier que de rassasier de cinq pains cinq mille personnes. Et pourtant, nul ne s’étonne du premier prodige, tandis que l’on est rempli d’admiration pour le second, non parce qu’il est plus grand, mais parce qu’il est rare. Qui, en effet, maintenant encore, nourrit le monde entier, sinon celui qui, de quelques grains, fait sortir les moissons ? Jésus a donc agi à la manière de Dieu. En effet, par cette même puissance qui d’un petit nombre de grains multiplie les moissons, il a multiplié entre ses mains les cinq pains. Car la puissance était entre les mains du Christ. Ces cinq pains étaient comme des semences non plus confiées à la terre, mais multipliées par celui qui a fait la terre.
Homélie de saint Augustin, évêque, VIIIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.

En un clin d’œil, le Seigneur a multiplié un peu de pain. Ce que les hommes font en dix mois de travail, ses dix doigts l’ont fait en un instant… Pourtant, ce n’est pas à sa puissance qu’il a mesuré ce miracle, mais à la faim de ceux qui étaient là. Si le miracle avait été mesuré à sa puissance, il serait impossible de l’évaluer ; mesuré à la faim de ces milliers de gens, le miracle a dépassé les douze corbeilles. Chez les artisans, la puissance est inférieure au désir des clients, ils ne peuvent pas faire tout ce qu’on leur demande ; les réalisations de Dieu, au contraire, dépassent tout désir.
Saint Éphrem, diacre – Commentaire sur le Diatesseron XII, 4-5, 11.

A la sainte messe :

  • Procession d’entrée : orgue
  • Introït – Lætare Jerusalem (ton v.)
  • Kyrie : de la Missa secunda (1599) de Hans Leo Hassler von Roseneck (1564 † 1612), organiste de la cathédrale d’Augsbourg et archimusicien de la cité de Nuremberg
  • Epître : Galates IV, 22-31 : Au lieu que la Jérusalem d’en haut est vraiment libre ; et c’est elle qui est notre mère.
  • Evangile : Jean VI, 1-15 : Ils les ramassèrent donc, et emplirent douze paniers des morceaux qui étaient restés des cinq pains d’orge, après que tous en eurent mangé.
  • Avant l’homélie : orgue
  • Après l’homélie : violoncelle
  • Credo III
  • Pendant l’offertoire : Dixit Dominus (H. 197) de Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704), maître de chapelle de Mademoiselle de Guise, du Dauphin, des Jésuites et de la Sainte Chapelle
  • Sanctus : de la Missa secunda de Hans Leo Hassler
  • Après la Consécration : Benedictus de la Missa secunda de Hans Leo Hassler
  • Agnus Dei : de la Missa secunda de Hans Leo Hassler
  • Pendant la communion : Laudáte Dóminum – Psaume CXVI du IInd ton – Henri de Villiers
  • Prière pour la France, sur le VIème ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
  • Benedicamus Domino XVII
  • Au dernier Evangile : Ave Regina cœlorum, ton simple
  • Procession de sortie : improvisation sur Attende Domine

IIndes vêpres du IVème dimanche de Carême. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : O salutaris hostia, sur le ton de l’hymne de Carême Audi benigne Conditor
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Ave Regina cœlorum
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Oremus pro Pontifice nostro Francisco.
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo, sur le ton de l’hymne de la Passion Pange lingua
  • Supplication finale : Attende Domine avec ses anciens versets

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.
Télécharger le livret des IIndes vêpres du dimanche.
Télécharger le livret du propre des IIndes vêpres et du salut du second dimanche de Carême.

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Victor Matorin, La Multiplication des pains

Notes :    (↵ reviens au texte)

  1. Le IIIème dimanche de Carême byzantin correspond de fait exactement au IVème dimanche de Carême romain, la façon de compter étant différente : en Orient on compte pour premier dimanche de Carême celui qui arrive au bout de la première semaine complète de jeûne, alors qu’à Rome celui-ci est compté pour IInd dimanche de Carême.

Programme du troisième dimanche de Carême

IIIème dimanche de Carême : exorcisme du démon muetSaint-Eugène, le dimanche 3 mars 2024, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

> Catéchisme sur le Carême

Ce troisième dimanche de Carême est aussi appelé Oculi, du premier mot de l’Introït de la Messe.

A Rome, la station de ce troisième dimanche de Carême se fait en la Basilique de Saint-Laurent-hors-les-Murs. Le saint diacre Laurent qui, dans son martyre, a si héroïquement triomphé du diable, va être notre patron et notre protecteur dans la seconde partie du combat de Carême, combat spirituel auquel fait allusion l’évangile de la messe de ce jour. En ce dimanche également, les catéchumènes font un pas de plus vers l’Église : on l’appelle en effet le dimanche des scrutins. C’est à partir d’aujourd’hui qu’on commençait l’examen des candidats au baptême. Les fidèles étaient invités à venir témoigner au sujet de leur conduite. Il y avait sept de ces scrutins qui avaient lieu, d’ordinaire, le mercredi et le samedi. Le plus important était celui du mercredi de la quatrième semaine de Carême. Aux diptyques du canon de la messe de ce troisième dimanche de Carême, on priait autrefois pour les parrains & marraines des futurs baptisés.

Dans Matthieu on raconte que ce démoniaque est non seulement muet mais aveugle aussi. Il fut guéri par le Seigneur, nous dit-on, si bien qu’il pouvait parler et voir. Trois miracles sont accomplis simultanément dans un seul homme : l’aveugle voit ; le muet parle ; le possédé est délivré du démon. Mais ce qui fut fait alors dans la chair, s’accomplit chaque jour dans la conversion des croyants. Une fois le démon expulsé, ils perçoivent la lumière de la foi, ensuite la bouche, jadis muette, s’ouvre pour louer Dieu. “Mais il s’en trouva pour dire : C’est par Béelzéboub, le chef des démons, qu’il chasse les démons.” Ceux qui dénigraient ainsi, n’étaient pas des personnes dans la foule, mais des scribes et des pharisiens comme l’attestent d’autres évangélistes.”
Homélie de saint Bède le Vénérable, prêtre, VIIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.

Luc 14 - Exorcisme du démon muet - 02

A la sainte messe :

IIndes vêpres du IIIème dimanche de Carême. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : O salutaris Hostia – sur le ton de l’hymne du Carême, Audi benigne Conditor – IInd ton
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Ave Regina cœlorum – VIème ton
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Oremus pro Pontifice nostro
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo – Ier ton, sur le ton de Pange lingua gloriosi prœlium certaminis
  • Chant final, d’action de grâces : Hymne Christe qui lux es & dies – Antique hymne du Carême, à complies – IInd ton

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Télécharger le livret des IIndes vêpres du dimanche.
Télécharger le livret du propre des IIndes vêpres et du salut du troisième dimanche de Carême.

Luc 14 - Exorcisme du démon muet - 01

Programme du second dimanche de Carême

Pietro Perugino : La Transfiguration de Notre Seigneur (1496)Saint-Eugène, le dimanche 25 février 2024, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

> Catéchisme sur le Carême

Le second Dimanche de Carême est appelé Reminiscere, du premier mot de l’Introït de la Messe, et quelquefois aussi le Dimanche de la Transfiguration, à cause de l’Évangile qui y est lu.

La messe de ce dimanche est d’introduction relativement récente : il n’y avait pas de messe pour ce dimanche à Rome dans le sacramentaire du pape Grégoire, car il y avait la veille la longue messe du samedi des Quatre-Temps de Carême laquelle commençait après none et durait une partie de la nuit (on y faisait les ordinations à tous les nombreux ordres ecclésiastiques, sacre des évêques compris) et le pape ne célébrait pas le lendemain (mais les curés de Rome dans leurs titres oui). Quand la cour de Charlemagne décida d’imposer dans son Empire le Sacramentaire grégorien, les liturgistes carolingiens durent compléter ce livre propre au pape en composant les messes que celui ne célébrait pas. De ce fait, les pièces de la messe de ce dimanche sont empruntées à d’autres jours : l’introït Reminiscere provient de la messe du Mercredi des Quatre-Temps de Carême, de même que le graduel Tribulationes cordis mei, l’offertoire Meditabor in mandatis tuis et l’antienne de communion Intellige clamorem. L’évangile de la Transfiguration est repris de la messe du Samedi des Quatre-Temps de la veille. La secrète est la même qu’au IVème dimanche de l’Avent et la Postcommunion est reprise du dimanche de la Sexagésime.

Longtemps, le rit romain et ses variantes n’ont pas connu d’autre fête de la Transfiguration que ce dimanche (ou plus précisément ce Samedi des Quatre-Temps). Les homélies de saint Léon Ier le Grand sur la Transfiguration, prononcées en la vigile du Samedi des Quatre-Temps à Saint-Pierre sont un vrai chef-d’œuvre et indiquent également les raisons pour lesquelles l’Eglise de Rome a placé la Transfiguration pendant le Carême.

Au cours du Moyen-Age, à l’instar des Orientaux, plusieurs Eglises d’Occident se mirent à célébrer distinctement une fête de la Transfiguration le 6 août, date choisie pour son parallélisme avec l’Epiphanie le 6 janvier (la Transfiguration constituant également une épiphanie de fait, la voix du Père se faisant entendre dans les deux cas pour confirmer la filiation divine de Jésus). Rome ne s’y décida qu’en 1456, en célébration de l’éclatante victoire de la levée du siège de Belgrade, remportée sur les Ottomans. La composition de l’office de la Transfiguration (au 6 août) est attribuée au pape Callixte III qui avait convoqué à cette occasion une croisade de prières contre les ennemis de la Foi.

La station de ce jour, à Rome, est dans l’Église de Sainte-Marie in Domenica, sur le mont Cœlius. Cette station est assez récente, il s’agissait à l’origine de l’antique Diaconie où présidait saint Laurent, et dans laquelle il distribuait les aumônes de l’Église.

A la sainte messe :

IIndes vêpres du IInd dimanche de Carême. Magnificat du Ier ton – Claudin de Sermisy (1490 † 1562), sous-maître de la chapelle royale, chanoine de la Sainte Chapelle.
Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : O salutaris Hostia – sur le ton de l’hymne du Carême, Audi benigne Conditor – IInd ton
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Ave Regina cœlorum – VIème ton
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Oremus pro Pontifice nostro
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo – Ier ton, sur le ton de Pange lingua gloriosi prœlium certaminis
  • Chant final, d’action de grâces : Hymne Christe qui lux es & dies – Antique hymne du Carême, à complies – IInd ton

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Programme du dimanche du Publicain & du Pharisien – icône de la Mère de Dieu des Ibères – ton 5

Le Publicain & le PharisienParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 25 février 2024 du calendrier grégorien – 12 février 2024 du calendrier julien, office de matines de la Résurrection à 9h.

Dimanche du ton V de l’Octoèque. En ce jour, IVème dimanche avant le Carême, l’Eglise byzantine commence la période d’Avant-Carême et démarre l’usage du livre liturgique appelé Triode de Carême.

Ce dimanche correspond à la Septuagésime latine et n’a pas d’incidence encore sur la discipline du jeûne & de l’abstinence, mais il avertit les fidèles que le grand Carême s’approche. A matines, les stichères ordinaires du Psaume 50 changent et on chante les célèbres stichères “Ouvre-moi les portes de la pénitence” qui vont accompagner la prière des fidèles pendant tout l’Avant-Carême et tout le Grand Carême.

L’évangile de la parabole du Publicain & du Pharisien qui caractérise ce dimanche était auparavant lu dans la tradition palestinienne au IIIème dimanche de Carême.

Plus d’informations historiques générales sur la période d’Avant-Carême.

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Icône originale de Notre Dame des Ibères, conservée à l'entrée du monastère d'Iviron au Mont-AthosNous fêtons aussi en ce jour l’icône de la Mère de Dieu des Ibères.

L’icône de Notre-Dame des Ibères remonte au moins au IXème siècle. Celle-ci, selon la tradition, fut cachée par une pieuse veuve habitant la ville de Nicée, durant la persécution iconoclaste qui eut lieu sous le règne de l’empereur Théophile (829-842). L’un des iconoclastes, ayant découvert la sainte icône, la transperça de sa lance. L’icône se mit à saigner (depuis lors, on représente toujours cette icône avec une petite marque noire sur la joue de la Vierge). La veuve soudoya les soldats et obtint que l’image sainte ne fût pas détruite avant le lendemain. Durant la nuit, elle mit l’icône à la mer et celle-ci navigua, dressée sur les flots, jusqu’au Mont-Athos. Les moines, ayant aperçu, pendant plusieurs jours, une colonne de feu allant de la mer jusqu’au ciel, descendirent sur la plage et trouvèrent l’icône, dressée sur l’eau. Les moines la placèrent immédiatement dans l’église, mais l’icône, chaque matin, se retrouvait à la porte du monastère. La Mère de Dieu révéla au frère Gabriel l’Ibère qui l’avait recueillie qu’elle entendait elle-même assurer la garde du monastère et son icône est, depuis, placée à l’entrée du monastère des Ibères et surnommée “portaitissa”, ce qui signifie “portière” ou “tourière”.

Précisons que les Ibères dont il s’agit ne sont pas Espagnols, mais les Géorgiens établis dans le monastère d’Iviron au Mont-Athos, lequel occupe le troisième rang selon l’ordre de préséance qui prévaut sur la Sainte Montagne.

Icône russe de Notre-Dame des Ibères sortie du Musée historique pour être vénérée au monastère NovodiévitchiUne copie de cette icône miraculeuse, écrite par le moine Jamblique, fut transportée à Moscou, le 13 octobre 1648, à la demande de celui qui devait devenir le patriarche Nikon et qui était alors l’higoumène du monastère Novodiévitchi de Moscou. Cette copie, elle-même miraculeuse (de nombreux miracles se manifestèrent lors de son arrivée au monastère Novodiévitchi de Moscou), est l’une des icônes les plus vénérées de Russie. La fête liturgique de sa translation est depuis fixée, dans le calendrier de l’Eglise russe, au 13 octobre. L’icône est conservée de nos jours au Musée historique de Moscou, mais est régulièrement proposée à la vénération des fidèles au monastère Novodiévitchi pour les jours de fête.

En pèlerinage à Moscou, les grands clercs de Saint-Eugène passent les portes de la Résurrection qui donnent accès à la Place Rouge - A gauche, la chapelle de Notre-Dame des IbèresUne copie de l’icône fut réalisée à Moscou pour la chapelle qui lui fut dédiée en 1680 à l’entrée de la Place Rouge, devant les Portes de la Résurrection (appelées aussi depuis Portes d’Ibérie). Notre-Dame d’Ibérie gardait ainsi l’entrée de la Place Rouge et du Kremlin et fut considérée comme la protectrice de Moscou. Tout voyageur arrivant dans la ville avait coutume de se recueillir devant elle. Cette chapelle fut détruite par Staline en 1931 avec les Portes de le Résurrection (afin de permettre le passage des chars pour les parades militaires sur la Place Rouge). La chapelle est maintenant heureusement reconstruite, avec les Portes de la Résurrection, et est ornée d’une nouvelle copie écrite au Mont-Athos en 1995 ; des office s’y déroulent en permanence, devant un flot incessant de pèlerins (et de touristes !).

Icône de Notre-Dame des Ibères (Marie Porte du Ciel) de MontréalEn 1981 un des moines du Mont-Athos avait écrit une copie de l’ancienne icône d’Iviron. Cette copie fut donnée à José Munoz, un moine qui habitait à Montréal. Une nuit de novembre 1982, cette icône a commencé à suinter abondamment – de façon miraculeuse – une huile parfumée (icône myrrhoblyte de Montréal). L’icône fut placée dans la petite cathédrale orthodoxe de Montréal, proposée à la vénération des fidèles. Cette icône miraculeuse de “Marie Porte du Ciel” devint extrêmement célèbre et voyagea avec son dépositaire un peu partout dans le monde. L’icône suintait de la myrrhe en permanence, plus ou moins abondamment selon les circonstances, mais le miracle cessait tous les ans durant la Semaine Sainte, à partir du Grand et Saint Lundi pour reprendre au cours des matines de la Résurrection dans la nuit de Pâques. Le moine José fut cependant assassiné à Athènes dans sa chambre d’hôtel le 31 octobre 1997 et l’icône fut volée & disparut.

L'icône myrroblite de Notre-Dame des Ibères d'HawaiiUne copie de l’icône de Montréal commença toutefois à nouveau à exsuder miraculeusement de la myrrhe à Honolulu, Hawaii, de façon régulière depuis 2007. En Juin 2008, cette copie de l’icône des Ibères a été reconnue comme miraculeuse & digne de vénération par l’Eglise orthodoxe russe hors frontières, et a reçu la bénédiction de voyager dans différentes églises et monastères. Son “propriétaire” d’origine, le lecteur Nectaire, a été chargé par l’Eglise orthodoxe russe d’être son tuteur, et d’assurer la sécurité et l’entretien de cette icône miraculeuse.

Depuis Juin 2008, cette icône a visité plus de 1000 églises de toutes les juridictions canoniques en Amérique du Nord, et a été vénérée par un million de personnes à travers les États-Unis. De nombreux miracles et guérisons ont été rapportés, comme pour l’icône de Montréal.

A matines

Versets du matin, ton 5
1. Tropaire du dimanche, ton 5 : Le Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, * né de la Vierge pour notre salut, * chantons-le, fidèles, et adorons-le, * car il a daigné dans sa chair monter sur la Croix * et supporter la mort, * afin de ressusciter les morts ** par sa glorieuse Résurrection. (deux fois)
2. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
3. Tropaire de la Mère de Dieu (des Ibères), ton 1 : L’audace de ceux qui haïssaient l’image du Seigneur * et la puissance des ennemis de Dieu parvinrent jusqu’à Nicée ; * leurs envoyés questionnèrent sans pitié * la veuve qui honorait l’icône de la Mère de Dieu ; * mais, de nuit, avec l’aide de son fils * elle confia l’icône à la mer en disant : * “Gloire à toi, Vierge pure, car l’infranchissable flot a renversé son cours * & tu as pris la bonne direction, seule Mère inépousée”.

Tropaires de la Résurrection, ton 5

Hypakoï du dimanche, ton 5
L’esprit troublé par la vue de l’ange * et l’âme illuminée par la divine résurrection, * les femmes myrrhophores portèrent la bonne nouvelle aux apôtres : * Annoncez parmi les nations la résurrection du Seigneur ** qui nous assiste par des miracles et nous accorde la grande miséricorde.

Prokimen
Du dimanche, ton 5 :
℟. Lève-toi, Seigneur mon Dieu, que ta main soit exaltée, * car Tu régneras pour les siècles (Psaume IX, 33 & 37).
℣. Je te confesserai, Seigneur, de tout mon cœur, je raconterai toutes tes merveilles (Psaume IX, 1).

Vème évangile de la Résurrection.

Chant de la Résurrection. Psaume 50. Stichères du Psaume 50 “Ouvre-moi les portes de la pénitence”, ton 8.

Canon

Canon du dimanche, ton 5 (4 tropaires), de la Mère de Dieu (Octoèque) (2 tropaires), du Triode (4 tropaires) et de la Mère de Dieu (icône des Ibères) (4 tropaires). Catavasies de la Mère de Dieu.

Après la 3ème ode : Kondakion de la Mère de Dieu, ton 8 : Même si ta sainte icône a été jeté à la mer par la veuve qui ne pouvait la sauver de l’ennemi, ô Mère de Dieu, * elle est devenue la gardienne du Mont-Athos * et la portière du monastère d’Iveron, mettant en fuite l’ennemi, * et dans la Russie orthodoxe, ** elle garde de tous malheurs et de tous dangers ceux qui t’honorent.

Après la 6ème ode : Kondakion du Triode, ton 4 : Fuyons la prétention du pharisien, * apprenons du publicain la grandeur des paroles d’humilité * et clamons avec repentir : * Sauveur du monde, ** purifie-nous, tes serviteurs.

A la 9ème ode : chant du Magnificat.

Les Laudes, ton 5

Grande doxologie
Tropaire du dimanche (impair), ton 5

Conclusion des matines

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Programme du Samedi des Quatre-Temps de Carême

Samedi des Quatre-Temps de Carême - la TransfigurationSaint-Eugène, le samedi 24 février 2024, grand’messe en rit romain traditionnel de 9h30. Mémoire de la Bienheureuse Isabelle de France, vierge, sœur de saint Louis, fondatrice des Clarisses de Longchamp.

> Catéchisme sur les Quatre-Temps
> Catéchisme sur le Carême

Or il fallait, mes bien-aimés, que Pierre en qui le Fils de Dieu venait de louer cette haute connaissance, reçût une instruction du mystère qui se devait accomplir dans la substance inférieure unie au Verbe. Il le fallait pour que l’Apôtre, dont la foi avait été élevée jusqu’à ce degré de gloire de confesser la divinité du Christ, ne regardât pas comme indigne d’un Dieu impassible de prendre sur lui notre infirmité, et ne s’imaginât point que la nature humaine était déjà tellement glorifiée en la personne de Jésus-Christ, qu’elle ne pouvait plus ni souffrir, ni mourir. C’est pourquoi le Seigneur ayant dit qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens, des Scribes et des princes des prêtres, qu’il fût mis à mort, et que le troisième jour il ressuscitât ; comme le bienheureux Pierre, tout embrasé du feu allumé en lui par le témoignage Qu’une lumière d’en haut lui avait fait rendre à la divinité du Fils de Dieu, rejetait avec liberté, et avec une répugnance qu’il croyait religieuse, l’idée que son Maître pût endurer tous ces outrages et l’opprobre d’une mort très cruelle, il fut repris par Jésus avec une douce sévérité, et excité au désir de participer à ses souffrances.
Homélie de saint Léon, pape, IIIème leçon des vigiles nocturnes de ce samedi.

A la sainte messe :

  • Propre grégorien du jour
  • Kyrie : des féries de pénitence au propre de Paris
  • Offertoire Dómine, Deus salútis meæ, chanté avec ses antiques versets
  • Sanctus XVIII
  • Après la Consécration : O salutaris sur le ton de l’hymne du Carême Audi benigne Conditor
  • Agnus Dei XVIII
  • Antienne de communion, chantée avec des versets du psaume LXXX
  • Benedicamus Domino XVIII
  • Au dernier Evangile : Ave Regina cœlorum
  • Procession de sortie : Bénédictions des Trois Enfants dans la fournaise – Vème ton

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Programme du Mercredi des Quatre-Temps de Carême

Mercredi des Quatre-Temps de Carême - le signe de JonasSaint-Eugène, le mercredi 21 février 2024, grand’messe en rit romain traditionnel de 19h.

> Catéchisme sur les Quatre-Temps
> Catéchisme sur le Carême

Par ailleurs, si le signe de Jonas figure la Passion du Seigneur, il atteste aussi la gravité des péchés commis par des Juifs. L’on peut y voir à la fois la proclamation de la majesté et le signe de la miséricorde. En effet, l’exemple des Ninivites annonce le châtiment, mais en même temps, il montre le remède. Dès lors, les Juifs non plus ne doivent pas désespérer du pardon, pourvu qu’ils consentent à faire pénitence.
Homélie de saint Ambroise, évêque, IIIème leçon des vigiles nocturnes de ce mercredi.

A la sainte messe :

  • Propre grégorien du jour
  • Kyrie : des féries de pénitence au propre de Paris
  • Offertoire Meditabor, chanté avec ses antiques versets
  • Sanctus XVIII
  • Après la Consécration : O salutaris sur le ton de l’hymne du Carême Audi benigne Conditor
  • Agnus Dei XVIII
  • Antienne de communion, chantée avec des versets du psaume VI
  • Benedicamus Domino XVIII
  • Au dernier Evangile : Ave Regina cœlorum
  • Procession de sortie : Inter vestibulum, en plain-chant musical (tradition bretonne)

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Programme du premier dimanche de Carême

Les trois tentations de N.S. - Le Miroir de l'humaine condition, Ecole française du XVe siècleSaint-Eugène, le dimanche 18 février 2024, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

> Catéchisme sur le Carême

Quoique les fidèles jeûnent depuis mercredi, la liturgie n’ouvre néanmoins qu’aujourd’hui le commencement du Carême. Autrefois, il s’agissait en effet du véritable début du Carême, le premier jour de jeûne commençant le lendemain lundi. C’est saint Grégoire le Grand qui rajouta les 4 premiers jours au VIème siècle afin d’arriver au compte rond de 40 jours de jeûne. L’office divin conserve la disposition antique antérieure à saint Grégoire : les hymnes propres au Carême ne sont chantées qu’à partir des premières vêpres de ce dimanche ; au second nocturne de l’office de la nuit, une leçon de saint Léon le Grand annonce toujours aux fidèles le début du Carême en ces termes :

Très chers fils, leur dit-elle, ayant à vous annoncer le jeûne sacré et solennel du Carême, puis-je mieux commencer mon discours qu’en empruntant les paroles de l’Apôtre en qui Jésus-Christ parlait, et en répétant ce qu’on vient de vous lire : Voici maintenant le temps favorable ; voici maintenant les jours du salut ? Car encore qu’il n’y ait point de temps dans l’année qui ne soient signalés par les bienfaits de Dieu, et que, par sa grâce, nous ayons toujours accès auprès de sa miséricorde ; néanmoins nous devons en ce saint temps travailler avec plus de zèle à notre avancement spirituel et nous animer d’une nouvelle confiance. En effet, le Carême, nous ramenant le jour sacré dans lequel nous fûmes rachetés, nous invite à pratiquer tous les devoirs de la piété, afin de nous disposer, par la purification de nos corps et de nos âmes, à célébrer les mystères sublimes de la Passion du Seigneur.
Sermon de saint Léon, pape, IVème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne.

Ce premier dimanche de Carême est un jour solennel et ne le cède à aucune fête, pas même celle du saint patron du lieu. L’Eglise nous donne en ce jour l’évangile des trois tentations du Christ au désert. Il est remarquable que toutes les pièces du propre de la messe sont empruntées au psaume 90, celui-là même qui fut cité au Christ par le Satan tentateur.

A la sainte messe :

IIndes vêpres du Ier dimanche de Carême. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : O salutaris Hostia – sur le ton de l’hymne du Carême, Audi benigne Conditor – IInd ton
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Ave Regina cœlorum – VIème ton
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Oremus pro Pontifice nostro
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo – Ier ton, sur le ton de Pange lingua gloriosi prœlium certaminis
  • Chant final, d’action de grâces : Attende Domine – plain-chant français, avec ses anciens versets – Vème ton

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Programme du Mercredi des Cendres

Saint-Eugène, le mercredi 14 février 2024, grand-messe de 19h (répétition pour les choristes à partir de 18h).

> Catéchisme sur le Mercredi des Cendres

Avant l’époque de saint Grégoire le Grand (fin du VIème siècle), le jeûne du Carême ne commençait qu’au lendemain du Ier dimanche de Carême, comme cela est toujours le cas dans la liturgie ambrosienne, ou similaire encore à ce qui se pratique dans la liturgie byzantine (même si celle-ci commence le Carême plus tôt car on ne jeûne pas les samedis en Orient).

Afin d’obtenir un compte plein de 40 jours de jeûne, saint Grégoire décida d’ajouter quatre jours de jeûne avant le Ier dimanche. Le Mercredi des Cendres est devenu depuis le premier jour de Carême dans le rit romain (les livres liturgiques antiques le désignent souvent sous le titre d’“in capite jejunii”). Toutefois l’ancienne disposition antérieure à saint Grégoire a malgré tout laissé quelques traces : ainsi, à l’office, on reste toujours dans l’ordonnance de la Septuagésime, et les hymnes du Carême ne commenceront-elles que samedi prochain aux premières vêpres du Ier dimanche de Carême.

Dans les premiers temps du christianisme, l’évêque en ce jour expulsait de l’église les pénitents qui devaient expier pour des fautes graves (principalement le meurtre, l’adultère et l’apostasie). Les pénitents publics assistaient aux offices de l’extérieur de l’église, depuis le narthex (comme cela se voit toujours fréquemment dans les églises d’Ethiopie) et ne pouvaient rentrer dans l’église qu’une fois leur pénitence accomplie.

Voici quatre gravure tirées d’un Pontifical romain imprimé à Venise en 1561 représentant l’imposition des Cendres aux fidèles puis l’expulsion des pénitents publics :

01 - Imposition des Cendres par le pontife - Pontifical de 1561

Imposition des Cendres aux fidèles par le pontife.

02 - Les pénitents publics se présentent devant l'évêque - Pontifical de 1561

Les pénitents publics se présentent devant l’évêque.

03 - L'évêque revêt de cilices les pénitents publics - Pontifical de 1561

L’évêque revêt de cilices les pénitents publics.

04 - L'évêque expulse les pénitents publics hors de l'église - Pontifical de 1561

L’évêque expulse les pénitents publics hors de l’église.

La pénitence publique durait régulièrement plusieurs années. Une fois la pénitence accomplie, la réconciliation des pénitents publics était effectuée par l’évêque le Jeudi Saint, au cours d’une cérémonie particulière.

Lorsque la discipline de la pénitence publique disparut pratiquement (avant le XIème siècle), on en retint cependant certains éléments, dont l’imposition des cendres qui leur était faite au début du Carême. Ce geste liturgique marque parfaitement le désir de tout chrétien de revêtir les armes de la pénitence & du jeûne au début du Carême, tout en se souvenant de sa condition :

Meménto, homo, quia pulvis es, et in púlverem revertéris.
Souviens-toi, homme, que tu es poussière, et que tu retourneras en poussière.

La cérémonie de l’imposition des cendres, qui avait lieu autrefois de façon autonome entre sexte et none, finit par être jointe à la messe de ce jour, messe qui se célèbre après none (la messe est suivie des vêpres, après lesquelles dans le rit romain, le jeûne est rompu).

Traditionnellement, la cendre dont on se sert est réalisée par la combustion des rameaux bénis l’année précédente. Le prêtre impose les cendres en forme de croix sur le front des fidèles – mais sur la tonsure ou sur le sommet de la tête pour les clercs – tandis que le chœur chante deux antiennes Immutemur in habitu et Inter vestibulum, ainsi qu’un répons, Emendemus in melius.

La messe de ce jour comporte deux particularités que l’on retrouve tout au long du Carême : avant l’évangile se chante le trait du IInd ton, comme tous les lundis, mercredis et vendredis de Carême, anciens jours de station ; après la post-communion, comme à toutes les féries de Carême, le prêtre récite une oraison supplémentaire sur les fidèles inclinés : cette oraison est en réalité une prière de bénédiction très ancienne, elle se faisait également à l’office divin et le restant de l’année, à chaque fois que l’on renvoyait le peuple. Encore présente dans la plupart des rits orientaux ou occidentaux, l’oraison super populum ne s’est maintenue dans le rit romain que pour les féries de Carême.

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