Cælitum consors est une hymne en l’honneur de sainte Geneviève dont le texte fut écrit par le R. P. Denis Pétau, s.j. (1583 † 1652), l’un des plus célèbres théologiens et philologues français du XVIIème siècle. Elle entra dans le Bréviaire de Paris, qui n’employait jusqu’alors que les hymnes du commun des Vierges non martyres pour la fête de sainte Geneviève, en 1680, lors des réformes de Mgr François de Harlay de Champvallon (1625 † 1695). Elle sert alors pour les Ières et IIndes vêpres, ainsi que pour les nocturnes. Elle conserve sa place aux Ières vêpres & aux nocturnes dans le bréviaire de Mgr de Vintimille de 1736, qui ajoute une nouvelle hymne – Cœlo receptam plaudite Cœlites – aux IIndes vêpres. En voici le texte latin avec une belle traduction versifiée dûe à Charles Coffin (1676 † 1749), recteur de l’Université de Paris :
Cælitum consors, patriæque vindex, Prósperum Francis jubar : ô tuórum Vota suprémi, Genovéfa, perfer Regis ad aurem. |
O Compagne des Saints ! gloire de la patrie, Bel astre de la France, & soutien de la Foi, Daignez porter nos vœux, Vierge de Dieu chérie, Au trône du grand Roi. |
Cujus ætérnis opulénta donis Sponsa, cœlestes thálamos adísti, Dum suo numquam caritúra lampas. Ardet olívo. |
De ses dons enrichie, épouse bien aimée, Vous entrez triomphante en son brillant palais : De son feu toujours pur, votre lampe enflammée, Ne s’éteindra jamais. |
Primus ætátis superánte captum Impetu gliscens pietátis ardor Imbuit pectus, tenerísque raptim Crevit ab annis. |
Une piété rare, & surpassant votre âge, Vous embrasa pour lui de la plus vive ardeur ; Et croissant chaque jour, son amour sans partage Remplit tout votre cœur. |
Quid dapis parcum laticísque corpus Eloquar, duro dómitum cubíli, Sæре & insomnes sólitum precándo Dúcere noctes. |
Aux jeûnes, au travail vous vous livrez entière. La nuit, vos yeux veillans attendent le soleil ; Et sur un ais très-dur, votre douce prière, Vous tient lieu de sommeil. |
Quam tuis virgo précibus remótæ Obtinent gentes, pátriæ salútem Confer ; offénsi tumidásque flecte Núminis iras. |
Ce que tant d’étrangers, dont vous êtes la mère, Obtiennent par vos soins, Vierge obtenez-le nous. Lorsque le Dieu vengeur nous frappe en sa colère, Désarmez son courroux. |
Nostra te summum célebrent Paréntem, Ora te summo génitum Parénte, Par sit ambórum tibi laus per omne Spíritus, ævum. Amen. |
Que nos bouches s’ouvrant pour chanter vos louanges, Père, Fils, Esprit Saint, vous célèbrent tous trois : Et qu’avec Geneviève, aux cantiques des Anges, Nous unissions nos voix. |
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