Charles de Courbes (c. 1580 † ap. 1628), esleu & lieutenant particulier, organiste de l’église Saint-Sauveur de Paris.
Christe qui lux es et dies – HYMN. ad completorium in Quadrages. Traduction de l’autheur.
4 voix (SATB).
4 pages.
“L’amateur” éclairé que fut le Sieur de Courbes, élu & lieutenant particulier (qui fut néanmoins à la fin de sa vie organiste de l’église Saint-Sauveur de Paris), publie ses compositions chez Pierre Ballard en 1622 : “Cantiques spirituels nouvellement mis en musique à IIII, V, VI, VII et VIII parties”. Une bonne part de cet ouvrage est consacrée à la mise en musique d’hymnes de l’Eglise, lesquelles peuvent se chanter sur leur texte latin aussi bien que sur une traduction réalisée par l’auteur. Influencées par la chanson française, les hymnes de Charles de Courbes témoignent aussi de l’aspiration générale à plus de clarté dans les compositions musicales liturgiques qui se fait jour après le Concile de Trente. Elles reflètent également les spéculations rythmiques conduites quelques années auparavant par les auteurs de la Pléiade et par Jean-Antoine de Baïf en particulier.
Charles de Courbes met ici en musique à quatre voix l’hymne antique Christe qui lux es et dies, hymne chantée aux complies de Carême, selon l’ancien rit parisien. Vous trouverez sur notre site l’histoire liturgique et musicale de cette hymne.
Charles de Courbes utilise toujours le matériel préexistant du plain-chant comme substrat pour écrire ses hymnes, de sorte que sa musique peut être également utilisée en alternance avec celle du plain-chant. Ici, l’auteur choisit le ton de sol mineur, la transcription la plus fréquente sous l’Ancien Régime pour noter le second ton ecclésiastique. Et en effet, la mélodie parisienne (de faite en usage un peu partout en France) de Christe qui lux et dies est en effet un second ton ecclésiastique.
Voici la traduction française des élégants dimètres iambiques de Christe qui lux es et dies réalisée par Charles de Courbes et insérée dans l’édition de ses œuvres musicales en 1622 :
Christe qui lux es & dies, Noctis ténebras détegis, Lucísque lumen créderis, Lumen beátum prædicans. |
Christ lumière, & jour apparent, Toutes ténèbres découvrant, Qui, splendeur de splendeur, est né, Prêchant la divine clarté. |
Precámur, sancte Dómine, Defénde nos in hac nocte : Sit nobis in te réquies, Quiétam noctem tríbue. |
Tres-saint Seigneur, doux Jésus-Christ, Défend-nous durant cette vie : Si bien qu’en toi ayons repos, Et douce vie par ton saint laus. |
Ne gravis somnus írruat, Nec hostis nos surrípiat : Nec caro illi conséntiens Nos tibi reos státuat. |
Non d’un tel profond somme épris, Que de Satan fussions surpris : Notre chair n’adhère à ses faits, Qu’à toi ne nous accuse, infects. |
Oculi somnum cápiant, Cor ad te semper vígilet : Déxtera tua prótegat Fámulos qui te díligunt. |
Que si notre œil est sommeillant, Le coeur soit à toi surveillant : Ta dextre soit l’appui constant, De tes élus qui t’aiment tant. |
Defénsor noster, áspice, Insidiántes réprime : Gubérna tuos fámulos Quos sánguine mercátus es. |
Sois donc notre bon défenseur, Réprime des malins le cœur, Régi tes servants affectés, Que par ton sang as rachetés. |
Meménto nostri, Dómine, In gravi isto córpore : Qui es defénsor ánimæ, Adesto nobis, Dómine. |
O Seigneur, souviens toi de nous, En ce corps grave & si reboux, Toi, de nos âmes, défenseur, Assiste-nous, ô cher Sauveur. |
Deo Patri sit glória, Ejusque soli Fílio, Cum Spirítu Paráclito, Et nunc et in perpétuum. Amen. |
A Dieu le Père soit honneur, Et à son Fils notre Seigneur, Au Saint Esprit semblablement, Ores & perdurablement. Amen. |
Notre partition présente les sept strophes notées à la suite sous la polyphonie de Charles de Courbes. Toutefois, afin d’éviter qu’une monotonie ne s’installe en chantant les sept strophes sur la même polyphone, nous conseillons d’alterner la polyphonie de Charles de Courbes avec le plain-chant grégorien utilisé dans les livres parisiens depuis le heut Moyen-Age. Nous vous offrons également une réduction des voix au clavier pour faciliter éventuellement l’accompagnement de cette partition.
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Charles de Courbes, Christe qui lux es et dies – partition de chœur avec toutes les strophes notées sous la même polyphonie
Charles de Courbes, Christe qui lux es et dies – partition d’accompagnement à l’orgue, avec réduction des quatre parties vocales
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