Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le samedi
4 mai 2024 du calendrier grégorien – 22 avril 2024 du calendrier julien, vêpres & liturgie de saint Basile ( = vigile pascale) à 10h, office nocturne à 21h – procession de la résurrection et matines de Pâques à 21h30, suivies de [l’heure pascale & de] la divine liturgie de Pâques de saint Jean Chrysostome.
L’office du matin – avec ses 15 lectures précédant l’épître et l’évangile – correspond à la vigile pascale du rit romain avec ses 12 prophéties d’avant les réformes de Pie XII. Les ornements aux couleurs sombres du Carême sont changés en ornements blancs entre l’épître et l’évangile de la résurrection qui comprend l’intégralité du dernier chapitre de saint Matthieu (Matthieu XXVIII, 1-20 – seuls les 7 premiers versets sont cantilés à la vigile pascale latine).
Au cours du bref office de la nuit – qui garde encore le caractère triste de la Semaine Sainte -, l’Epitaphios (Плащаница – ou suaire : représentation du Christ au tombeau) est enlevé avec discrétion (nul n’a vu ni su le moment exact de la résurrection) par le clergé, tandis que le chœur chante la 9ème ode du canon du samedi saint :
Ne pleure pas, O Mère, bien que tu aies vu gisant dans le tombeau, * le Fils que tu avais conçu sans semence, * car je ressusciterai et serai glorifié * et dans ma gloire divine ** j’exalterai pour l’Eternité ceux qui t’aiment et chantent ta gloire.
Ensuite commence véritablement la fête de la Résurrection par la procession pascale du clergé & des fidèles qui font le tour de l’église. Cette procession figure la venue des myrrophores et des disciples au tombeau, y recevant la joyeuse annonce de la résurrection (elle existait aussi dans les rits occidentaux, mais les réformes du XXème siècle ont tendu à la supprimer – seul le rit dominicain la conserve dans sa splendeur primitive). Le clergé & le peuple entrent ensuite dans l’église inondée de lumière après avoir chanté le tropaire pascal, qui sera chanté de très nombreuses fois au cours de la nuit pascale :
Le Christ est ressuscité des morts, par la mort, il a vaincu la mort, à ceux qui sont dans les tombeaux il a donné la vie !
Démarrent alors les joyeuses matines de la résurrection, au cours desquelles est chanté le canon pascal composé par saint Jean Damascène, sommet de la poésie liturgique byzantine. Voici les hirmi de ce célèbre canon :
Première ode : Jour de la Résurrection ! peuples rayonnons de joie ! Pâque du Seigneur ! Pâque ! de la mort à la vie & de la terre au ciel, le Christ-Dieu nous a conduits, chantant l’hymne de la victoire.
Troisième ode : Venez, buvons le breuvage nouveau, non pas la source qu’un miracle fit jaillir du rocher stérile, mais le Christ, la source incorruptible qui jaillit du tombeau, en qui nous avons la puissance.
Quatrième ode : En cette divine veillée, que le héraut de Dieu, Habacuc se tienne au milieu de nous, et qu’il nous montre l’ange de lumière disant d’une voix claire : C’est aujourd’hui le salut du monde car le Christ est ressuscité, comme Tout-Puissant.
Cinquième ode : Veillons jusqu’à la pointe du matin et en guise d’onguents, offrons une hymne au Seigneur, & nous verrons le Christ, Soleil de justice, se lever pour donner à tous la vie.
Sixième ode : Tu es descendu jusqu’aux tréfonds de la terre, et tu as brisé les verrous éternels qui en retenaient les captifs, ô Christ, & le troisième jour, comme Jonas de la baleine, tu es sorti du tombeau.
Septième ode : Celui qui libéra les enfants de la fournaise, devenu homme, souffrit comme mortel ; & par sa passion il revêt ce qui était mortel de la splendeur de l’incorruptibilité ; lui, le seul béni, le Dieu de nos pères & le très glorieux.
Huitième ode : Voici le jour illustre & saint, roi & seigneur des dimanches, fête des fêtes & solennité des solennités, en qui nous bénissons le Christ dans tous les siècles.
Neuvième ode : Resplendis, resplendis, Nouvelle Jérusalem, car la gloire du Seigneur sur toi s’est levée, danse maintenant & exulte, Sion ; et toi, réjouis-toi, Mère de Dieu très pure, en la résurrection de ton Fils.
A l’issue des matines, le clergé et les fidèles se donnent le baiser de paix pascal & l’homélie pascale de saint Jean Chrysostome est lue.
Suit ensuite la divine liturgie du jour de Pâques. Notons que le prokimen byzantin de ce jour glorieux est le même que le graduel du rit romain ou encore de leur équivalent dans la liturgie éthiopienne, ce qui semble dénoter une très haute antiquité pour le répons qui accompagne l’épître du jour de Pâques :
Voici le jour que fit le Seigneur, exultons & réjouissons-nous en lui ! (Psaume 117, 4)
Les différents rits d’Orient et d’Occident depuis une haute antiquité ont réservé la lecture de l’évangile de Jean durant le temps pascal. Le rit byzantin commence donc sa lecture en ce jour de la Résurrection par le Prologue de saint Jean. Selon la tradition russe, celui-ci est chanté en grec et en slavon, ainsi qu’en un grand nombre d’autres langues pour signifier l’universalité du salut qu’offre à l’humanité la résurrection du Christ :
Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
Le souhait pascal rententira de nombreuses fois durant la nuit pascale et pendant tout le temps pascal, les chrétiens se salueront ainsi :
Христо́с воскре́се! – Вои́стину воскре́се!
Le Christ est ressuscité ! En vérité il est ressuscité !
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