Son Eminence Robert, cardinal Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des Sacrements, sera à Saint-Eugène le jeudi 5 mars 2015, où il donnera à 20h une conférence sur la nouvelle évangélisation & la liturgie.
Venez nombreux !
Né le 15 juin 1945 à Ourouss dans le nord de la Guinée, le cardinal Sarah est marqué dans son enfance par la piété des missionnaires spiritains de son village. Ses parents lui sourient gentiment lorsqu’il leur dit qu’il veut suivre l’exemple des missionnaires spiritains présents dans son village de Guinée : un Noir ne peut pas devenir prêtre de l’Église catholique ! Il est ordonné prêtre le 20 juillet 1969 en la Cathédrale Sainte-Marie de Conakry par Mgr Tchidimbo.
Dix ans plus tard, le 13 août 1979 il est nommé par Jean-Paul II archevêque de Conakry alors qu’il n’a que 34 ans, il devient à ce moment-là le plus jeune évêque du monde. Il est sacré le 8 décembre suivant par le cardinal Giovanni Benelli alors archevêque de Florence.
Il occupe le siège métropolitain de Conakry jusqu’en octobre 2001, date à laquelle il est appelé à la Curie romaine comme secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples.
Le 7 octobre 2010, le pape Benoît XVI le nomme président du Conseil pontifical Cor Unum. Quelques semaines plus tard, il est créé cardinal par Benoît XVI lors du consistoire du 20 novembre 2010. Il reçoit alors le titre de cardinal-diacre de S. Giovanni Bosco in via Tuscolana.
En 2013 lors d’un pèlerinage de séminaristes français à Rocamadour il déclare :
“On a trop discuté, ces dernières années, de la nature du prêtre, et trop peu prié. Or ce qui fait en premier le prêtre, c’est la prière et l’adoration”.
Le 9 septembre 2014, comme l’ensemble des chefs de dicastère, il est nommé par le pape membre de la troisième assemblée générale extraordinaire du synode des évêques sur la famille se déroulant du 5 au 19 octobre. Trois jours plus tard, il est également nommé membre de la Congrégation pour la cause des saints.
Le 23 novembre 2014, le pape le nomme préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.
S. E. le cardinal Sarah vient de publier chez Fayard un livre d’entretien, “Dieu ou rien – entretien sur la foi” réalisé avec Nicolas Diat, où il raconte avec humilité et profondeur son incroyable histoire. Un récit étayé de réflexions personnelles franches, argumentées et parfois directes, notamment sur le néo-colonialisme idéologique exercé en Afrique par l’Occident décadent. En voici quelques extraits :
Abandon « Dans ma vie, Dieu a tout fait ; de mon côté, je n’ai voulu que prier. Je suis certain que le rouge de mon cardinalat est vraiment le reflet du sang de la souffrance des missionnaires qui sont venus jusqu’au bout de l’Afrique pour évangéliser mon village. »
Adoration « Ces tournants, ce sont ces heures, ces moments de la journée où, seul à seul avec le Seigneur, j’ai pris conscience de sa volonté sur moi. Les grands moments d’une vie, ce sont les heures de prière et d’adoration. Ils enfantent l’être, ils façonnent notre véritable identité, ils enracinent notre existence dans le mystère. »
Euthanasie « L’euthanasie est le marqueur le plus aigu d’une société sans Dieu, infra-humaine […]. Pourtant, dans mes voyages, je constate un réveil des consciences. Les jeunes chrétiens d’Amérique du Nord montent progressivement au front pour re-pousser la culture de mort. Dieu ne s’est pas endormi, Il est vraiment avec ceux qui défendent la vie ! »
Exemple « Tous les jours, les spiritains vivaient au rythme des offices, de la messe, du travail, du chapelet, et ils ne dérogeaient jamais à leurs engagements d’hommes de Dieu. Petit enfant, je me disais que si les Pères allaient avec une telle régularité dans l’église, c’est qu’ils étaient certains d’y rencontrer quelqu’un et de lui parler en toute confiance. »
Gender « Concernant mon continent d’origine, je veux dénoncer avec force une volonté d’imposer de fausses valeurs en utilisant des arguments politiques et financiers. Dans certains pays africains, des ministères dédiés à la théorie du genre ont été créés en échange de soutiens économiques ! Ces politiques sont d’autant plus hideuses que la plus grande partie des populations africaines est sans défense, à la merci d’idéologues occidentaux fanatiques. »
Prière « La véritable prière laisse Dieu libre de venir à nous selon sa volonté. Nous devons savoir L’attendre dans le silence. Il faut durer dans le silence, dans l’abandon et dans la confiance. Prier, c’est savoir se taire longtemps ; nous sommes si souvent sourds, distraits par nos paroles… »
Transmission « Mon père m’a appris à beaucoup aimer la Vierge Marie. Je le revois encore se jeter à genoux, dans le sable d’Ourous, pour prier l’Angélus, chaque jour, à midi et le soir. Je n’ai jamais oublié ces moments où il fermait les yeux pour rendre grâce à Marie. Je l’imitais et je récitais mes prières pour la mère de Jésus, à ses côtés. »
Synode “L’idée qui consisterait à placer le Magistère dans un bel écrin en le détachant de la pratique pastorale, qui pourrait évoluer au gré des circonstances, des modes et des passions, est une forme d’hérésie, une dangereuse pathologie schizophrène. J’affirme donc avec solennité que l’Église d’Afrique s’opposera fermement à toute rébellion contre l’enseignement de Jésus et du Magistère.”