Saint Denis est le premier évêque de Paris, il mourut martyr avec ses compagnons saint Rustique, prêtre, et saint Eleuthère, diacre.
Selon le texte le plus ancien de sa Passion, mise en forme vers l’an 500, Denys a été envoyé de Rome en Gaule comme évêque missionnaire par le pape saint Clément, troisième successeur de saint Pierre, de 88 à 97. Denys parvient à Paris avec un groupe de disciples évangélisateurs, parmi lesquels on compte saint Rustique, saint Eleuthère, saint Eugène (martyrisé à Deuil-la-Barre) et saint Yon (martyrisé à Chastres-sous-Montlhéry, aujourd’hui Arpajon). A Paris, Denys construit la première cathédrale, prêche la foi véritable aux habitants et les convertit au Christ. Les autorités romaines ne tardent pas à remarquer son action. Soumis à un interrogatoire, Denys et ses compagnons se déclarent chrétiens et sont mis à mort, décapités par le glaive du bourreau. Selon la tradition, les trois saints souffrirent le martyre à Montmartre (= le mont des Martyrs). Pour empêcher que leurs dépouilles ne soient jetés dans la Seine, une aristocrate romaine encore païenne, Catulla, décide de s’en emparer par la ruse et de les ensevelir dans un champ de sa propriété au Nord de Lutèce. La tombe de saint Denys devint très tôt lieu de pèlerinage et de nombreux chrétiens se firent ensevelir au plus près de celle-ci dès la paix de l’Eglise survenue au IVème siècle sous le règne de Constantin. Sainte Geneviève fit construire vers 520 une première église sur la sépulture de saint Denys, qui devint par la suite l’Abbaye royale de Saint-Denis, lieu de sépulture des rois de France.
Préservées providentiellement lors des destructions des révolutionnaires, les reliques des saints Denis, Rustique et Eleuthère furent solennellement redéposées dans le chœur de l’Abbaye royale en 1819.
Fête double majeure dans l’archidiocèse de Paris, avec mémoire des saints saints Soter et Caïus, papes & martyrs du calendrier romain.
A la messe :
- Propre du jour chanté en vieux plain-chant parisien
- Kyrie : de la messe royale du sixième ton d’Henry du Mont (1610 † 1684), maître de la chapelle du roi Louis XIV, organiste de Saint-Paul et du duc d’Anjou
- Gloria : de la messe royale du sixième ton d’Henry du Mont
- Epître : Apocalypse VI, 9-11 : Je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient souffert la mort pour la parole de Dieu, et pour le témoignage qu’ils avaient rendu.
- Prose parisienne – Gaude prole, Græcia (ton i) – prose attribuée au roi Robert II le Pieux (972 † 1031)
- Evangile : Matthieu X, 26-32 : Ne craignez point ceux qui tuent le corps, et qui ne peuvent tuer l’âme ; mais craignez plutôt celui qui peut perdre et l’âme et le corps dans l’enfer.
- Préface parisienne de saint Denys & de ses compagnons
- Sanctus : de la messe royale du sixième ton d’Henry du Mont
- Après la Consécration : O salutaris Hostia du Ier ton « dans les solennités » – plain-chant de Coutances
- Agnus Dei : de la messe royale du sixième ton d’Henry du Mont
- Prière pour la France, faux-bourdon parisien du 1er ton (d’après l’édition de 1739)
- Au dernier Evangile : Regina cœli
- Ite missa est : de la messe royale du sixième ton d’Henry du Mont
- Après la messe : Prières en temps d’épidémie
- Après la bénédiction avec la Vraie Croix : Stella Cœli extirpavit – prière à la Vierge Marie, Etoile du Ciel et de la Mer, pour les temps de peste ou d’épidémie – prose donnée selon la tradition par une apparition de saint Barthélémy Apôtre aux Clarisses de Coimbra au Portugal lors de la peste de 1317 – le texte est tiré d’une homélie sur la Nativité de saint Pierre Damascène (VIIIème s.)
- Procession de sortie : Benedícat nos Deus, antienne solennelle du Ier ton, de l’antique liturgie du rit parisien (avant le IXème siècle)