Saint-Eugène, le dimanche 3 mars 2019, messe pontificale de 11h, célébrée par S.E. Mgr Mathieu Madega Lebouakehan, évêque de Mouila, président de la conférence épiscopale du Gabon. Secondes vêpres (sans salut du Très-Saint Sacrement, en raison des Quarante-Heures) à 17h45.
> Catéchisme sur la Septuagésime
> Le temps d’Avant-Carême (Septuagésime) dans les liturgies chrétiennes : antiquité & universalité
Le dimanche de la Quinquagésime est le IIIème des dimanches de l’Avant-Carême du rit romain. Il était déjà connu depuis longtemps à Rome du temps du pape saint Hormisdas (514-523). Il marquait alors le dernier jour – jusqu’à Pâques – où l’on pouvait user de viandes, d’où son nom de dimanche de Carnaval (étymologiquement, “Carnes levandas” : le jour où l’on enlève les viandes). A Rome, la station de ce dimanche se célèbre à Saint-Pierre. A l’office nocturne, l’Eglise poursuit la lecture du livre de la Genèse, commencée au dimanche de la Septuagésime, avec l’histoire d’Abraham.
A la messe se chante l’évangile dans lequel notre Seigneur annonce à ses disciples la montée à Jérusalem, sa passion, sa mort & sa résurrection, avant de guérir l’aveugle de Jéricho. Cet évangile de la Quinquagésime est attesté dans tous les plus anciens évangéliaires de l’Eglise romaine.
Notre Rédempteur, prévoyant que les esprits de ses disciples seraient troublés par sa passion, leur prédit longtemps d’avance, et les souffrances de cette passion, et la gloire de sa résurrection : afin qu’en le voyant mourir de la manière qu’il avait annoncée, ils ne doutassent point qu’il ne dût aussi ressusciter. Mais parce que ses disciples, encore charnels, n’étaient nullement capables de comprendre les paroles qui concernaient ce mystère, Jésus-Christ eut recours au miracle. Un aveugle recouvra la vue sous leurs yeux, pour que le spectacle des œuvres divines affermit la foi de ceux qui ne pouvaient saisir l’annonce d’un céleste mystère.
Homélie de saint Grégoire, pape, VIIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.
Depuis ce dimanche jusqu’au mardi suivant, on fait traditionnellement une adoration solennelle du Très-Saint Sacrement, connue sous le nom de Prières des Quarante-Heures : l’exposition du Corps du Christ se fait sans interruption pendant 3 jours, soit 40 heures. Cette pratique fut instituée à Milan au début du XVIème siècle, en mémoire des 40 heures passées par le Christ au sépulcre, et aussi en souvenir des 40 jours de jeûne qu’il fit au désert, des 40 jours du déluge et des 40 ans d’errance du peuple élu au Sinaï. A l’origine, la prière des Quarante heures n’était pas affectée à une période particulière de l’année, mais était souvent prescrite pour une cause pressante et particulière. Par la constitution Graves et diuturnae du 25 novembre 1592, le pape Clément VIII étendit cette pratique à la ville de Rome, afin que l’on prie pour l’unité de la Chrétienté. Le 1er septembre 1731, le pape Clément XII fit paraître une instruction liturgique détaillée, l’Instructio Clementina, afin de régler les prières des Quarante-Heures. Cette instruction prévoit entre autres que le Très-Saint Sacrement soit exposé environné d’un grand nombre de cierges. L’Instruction Clémentine, dont les normes doivent inspirer toute exposition – même brève – du Très-Saint Sacrement, est comptée comme le 9ème livre liturgique officiel de la Réforme tridentine. Enfin le pape Clément XIII fixa en 1765 la prière des Quarante-Heures entre le dimanche et le mardi de la Quinquagésime, juste avant le début du Carême, en expiation des excès, des impiétés & des péchés qui se commettent pendant ces 3 jours de carnaval, et il enrichit cette pratique de nombreuses indulgences. A Saint-Eugène, les Quarante-Heures commencent le dimanche de la Quinquagésime à la messe d’exposition de 19h et s’achèvent le mardi de la Quinquagésime à la messe de la reposition à 9h30.
A Paris autrefois, en ce dimanche de Quinquagésime, chaque paroisse du diocèse partait en procession jusqu’à la cathédrale Notre-Dame de Paris en chantant les sept psaumes de pénitence, puis revenait au chant des litanies des saints.
Cette procession pénitentielle était la compensation due pour l’indult permettant aux Parisiens d’user des laitages pendant le Carême, indult que leur avait accordé Etienne Poncher, évêque de Paris de 1503 à 1519.
- Procession d’entrée : Ecce sacerdos magnus – de l’”offertoire pour le sacre d’un évêque à quatre parties de voix & d’instruments” (H. 432) de Marc Antoine Charpentier (c. 1643 † 1704), maître de chapelle de Marie de Lorraine, duchesse de Guise, du Dauphin, fils de Louis XIV, des Jésuites puis de la Sainte Chapelle de Paris
- Il n’y a pas d’aspersion à la messe pontificale
- Introït : plain-chant et reprise en polyphonie (d’après Maxime Kovalevsky (1903 † 1988), maître de chapelle à Paris
- Kyrie : de la Messe (H. 1) pour chœur, solistes & instruments de Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704)
- Epître : I Corinthiens XIII, 1-13 : Maintenant ces trois, la foi, l’espérance, et la charité, demeurent ; mais entre elles la plus excellente est la charité.
- Trait – Jubilate Domino (ton viii.)
- Evangile : Luc XVIII, 31-43 : En même temps il se mit à crier : Jésus, Fils de David ! ayez pitié de moi.
- Credo III
- Pendant les encensements de l’offertoire : Super flumina Babylonis – grand motet (version de 1706) – Michel Richard de Lalande (1657 † 1726), sous-maître de la chapelle des rois Louis XIV & Louis XV
- Sanctus : de la Messe (H. 1) pour chœur, solistes & instruments de Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704)
- Après la Consécration : O salutaris d’après Piotr Ilitch Tchaïkovsky (1840 † 1893) (Divine liturgie de saint Jean Chrysostome, op. 41 – Cheruvikon)
- Agnus Dei : de la Messe (H. 1) pour chœur, solistes & instruments de Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704)
- Pendant la communion : Tantum ergo – texte de Saint Thomas d’Aquin – grand motet de Michel-Richard de Lalande (1657 † 1726), maître de la chapelle des rois Louis XIV & Louis XV
- Prière pour la France : de la Messe (H. 1) pour chœur, solistes & instruments de Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704)
- Benedicamus Domino XVII
- Au dernier Evangile : Ave Regina cœlorum
- Procession de sortie : Parle, commande, règne – harmonisation : Nicolas Vardon
IIndes vêpres du dimanche de la Quinquagésime (sans salut, en raison des Quarante-Heures).
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