Tota pulchra es, Maria – antienne à la Vierge du XIVème siècle

Tota pulchra es Maria - XIVeme siecle

Classée parfois comme prose ou séquence (mais le même chant n’est pas repris par paire de versets), cette pièce – qui apparaît plutôt comme une grande antienne processionnelle (lesquelles se chantent traditionnellement à deux chœurs) – remonte à la piété du XIVème. Son texte est inspiré du Cantique des Cantiques. Le chant ci-dessus est tiré du propre de Paris (“Offices propres du diocèse de Paris approuvés par Sa Sainteté le Pape Pie XI et publiés par ordre de Son Eminence le Cardinal Dubois, archevêque de Paris – Appendice au propre de Paris pour l’Antiphonaire – Chants pour les saluts et processions”, Société Saint Jean l’Evangéliste, Desclée & Cie, Paris – Tournai – Rome, 1923).

En voici le texte et la traduction :

Tota pulchra es, María ! Et mácula originális non est in te. Tu, glória Jerúsalem. Tu, lætítia Israel. Tu, honorificéntia pópuli nostri. Tu, advocáta peccatórum. O María ! Virgo prudentíssima ! Mater clementíssima ! Ora pro nobis. Intercéde pro nobis * ad Dóminum Jesum Christum. Vous êtes toute belle, Marie ! et la tache originelle n’est point en vous. Vous êtes la gloire de Jérusalem. Vous êtes la joie d’Israël. Vous êtes l’honneur de notre peuple. Vous êtes l’avocate des pécheurs. O Marie ! Vierge très prudente ! Mère très clémente ! Priez pour nous. Intercédez pour nous auprès du Seigneur Jésus-Christ.

Téléchargez cette partition en PDF imprimable.

Et en voici une merveilleuse interprétation dans la tradition orale corse, par l’Ensemble Organum sous la direction de Marcel Pérès :

André Campra – Tota pulchra es

André Campra (1660 † 1744), maître de chapelle de Notre-Dame de Paris et de Louis XV à Versailles.
Tota pulchra es.
2 dessus vocaux & basse continue.
5 pages.

Maître de la musique de Notre-Dame de Paris, le méridional André Campra connut des succès d’édition en faisant publier chez Ballard nombre de petits motets pour solistes, genre en vogue au tournant des années 1700 pour lequel il se montra tout particulièrement habile.

Ce motet est construit sur les versets du Cantique des Cantiques que la liturgie romaine applique usuellement à la Sainte Vierge. En voici le texte :

Tota pulchra es, amíca mea, & mácula non est in te ; favus distíllans lábia tua ; mel & lac sub lingua tua ; odor unguentórum tuórum super ómnia arómata : jam enim hiems tránsiit, imber ábiit & recéssit : flores apparuérunt, víneæ floréntes odórem dedérunt, & vox túrturis audíta est in terra nostra : surge, própera, amíca mea : veni de Líbano, veni, coronáberis. Vous êtes toute belle, mon amie, & aucune tache n’est en vous. Vos lèvres distillent un rayon de miel, le miel et le lait sont sous votre langue ; l’odeur de vos parfums surpasse tout arôme ; déjà l’hiver est passé, la pluie s’en est allée et a cessé, les fleurs sont apparues, les vignes en fleur répandent leur odeur, et la voix de la tourterelle s’est fait entendre sur notre terre : levez-vous vite, mon amie, venez du Liban, venez soyez couronnée.

Le retour cyclique du Tota pulchra es amica mea en guise de refrain apporte une magnifique douceur mystique à cette heureuse composition.

Dans l’exécution liturgique, pour écourter et/ou par souci de simplification, on pourrait omettre la partie entre crochets (de la mesure 69 à la mesure 113), laquelle contient les principales difficultés rythmiques de la partition.

Les premières mesures de cette partition :

Tota pulchra es - André Campra

Téléchargez la partition moyennant un “Like” sur les réseaux sociaux, en cliquant sur l’un des boutons ci-dessous. Le lien vers la partition apparaîtra ensuite.