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La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

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Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

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Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Catéchisme sur le Carême

La tentation du Christ au désert

Demande. Qu’est ce que le carême ?
Réponse. Ce sont les quarante jours de jeûne & de pénitence qui précèdent la fête de Pâques.

D. Qui a institué le carême ?
R. Le carême a été institué par les Apôtres.
Explication. Tertullien au IIIème siècle, rend témoignage que les Catholiques, pour combattre l’hérétique Montan qui voulait que l’on observe trois carêmes, en appelaient à la tradition, & répondaient simplement qu’ils n’observaient que les jeûnes établis par les Apôtres. Rien de plus formel que ce que dit saint Jérôme : nous jeûnons quarante jours, dit ce Père, suivant la tradition qui nous vient des Apôtres, quadragesimam secundum traditionem Apostolorum jejunamus. Les Protestants ont aboli le jeûne du carême, quoique ce soit un point de discipline incontestable & universel depuis les temps apostoliques ; n’est-ce pas montrer évidemment que sous le nom spécieux de réforme ils n’ont cherché qu’à secouer le joug de la pénitence ? Ils ont fait de même dans des points plus essentiels, comme la confession, &c. parce qu’ils sont encore plus contraires aux inclinations de la nature, mais par la même plus dignes de la Religion.

D. Pourquoi les Apôtres ont-ils établi le carême ?
R. Les Apôtres établirent le carême en mémoire du jeûne rigoureux que Jésus-Christ observa dans le désert pendant quarante jours.

D. Les Apôtres n’eurent-ils pas un autre motif en instituant le carême ?
R. Oui, les Apôtres instituèrent le carême pour disposer les Chrétiens par la pénitence à la grande fête de Pâques.
Explication. La vie d’un Chrétien doit être un exercice continuel de mortification, tous les jours il doit porter sa croix ; mais cet esprit de pénitence est si contraire au penchant de la nature, & s’affaiblit si aisément, que pour le ranimer les Apôtres établirent le carême comme un temps d’une plus grande pénitence & d’une mortification continuelle, pour mieux préparer ses enfants à la plus grande des solennités qui est Pâques, à laquelle tous doivent communier.

D. Pourquoi voile-t-on les autels & couvre-t-on les croix & les images pendant le carême ?
R. On le fait pour marquer le deuil & la tristesse qui doivent accompagner la pénitence du carême, & que doit inspirer la pensée des souffrances de Jésus-Christ.
Nota : l’usage français voulait qu’on voile les croix & les images de noir à partir du Ier dimanche de Carême. L’usage romain actuel est de voiler de violet à partir du dimanche de la Passion seulement.

D. Que faut-il faire pour entrer dans l’esprit de l’Eglise & sanctifier le carême ?
R. Cinq choses.

D. Quelle est la première pratique pour sanctifier le carême ?
R. Il faut observer le jeûne avec beaucoup d’exactitude.

D. En quoi consiste le jeûne ?
R. Selon les règles les plus communes de l’antiquité chrétienne, le jeûne consiste à ne faire qu’un seul repas après l’heure de vêpres, auquel peut s’ajouter une légère collation que l’Eglise tolère.
Explication. Quoique le jeûne prescrit aujourd’hui ne soit plus que l’ombre des anciens jeûnes, il est fort louable que de nos jours des chrétiens veuillent reprendre au moins partiellement les antiques usages. Il ne paraît pas hors de portée de tout un chacun de garder l’abstinence de viande pendant le carême, et si possible de tout produit animal.

D. Quelle est la seconde pratique pour sanctifier le carême ?
R. C’est de se préparer pendant le carême à faire une bonne communion à Pâques.
Explication. Il faut pour cela se confesser, & le faire de bonne heure, à un homme sage, prudent & éclairé. Le concile de Latran ordonne que ce soit à son propre pasteur, suivant l’ancien usage. Lorsqu’on a des raisons légitimes de ne pas s’adresser à lui, il faut au moins choisir un bon confesseur. Malheur à ceux qui ne vont se confesser à des étrangers que pour surprendre l’absolution, pour les tromper, ou parce qu’ils connaissent leur trop grande facilité ; ces sortes de gens s’exposent à faire un sacrilège à Pâques.

D. Quelle est la troisième pratique pour sanctifier le carême ?
R. Il faut assister aux instructions qui se font plus fréquemment pendant le carême.

D. Quelle est la quatrième pratique pour sanctifier le carême ?
R. C’est de faire l’aumône, de vaquer à la prière & aux autres bonnes œuvres.
Explication. Les anciens chrétiens faisaient l’aumône de ce que le jeûne leur épargnait ; les saints Pères parlent presque tous de cet usage : c’est une pratique que les bons chrétiens observent encore aujourd’hui, comme conforme à l’esprit de l’Eglise. D’ailleurs les évêques, lorsqu’ils eurent permis l’usage des œufs, du beurre, du lait, du fromage, ont exigé des aumônes en compensation du relâchement ainsi introduit dans la discipline du jeûne. A l’aumône ont joindra aussi très utilement les autres œuvres de miséricorde : nourrir les affamés, visiter les malades, les prisonniers, donner du réconfort à ceux qui souffrent, &c. Les pauvres doivent suppléer à l’aumône par la patience, & par les prières qui leur sont prescrites au lieu d’aumônes.

D. Quelle est la cinquième pratique pour sanctifier le carême ?
R. C’est de faire tous les jours quelques réflexions sur les souffrances & sur la mort de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Explication. Ces réflexions, qui peuvent être si utiles, sont bien propres à nous occuper pendant le saint sacrifice de la messe, auquel on doit assister en carême autant qu’il est possible ; on peut aussi les faire dans le courant de la journée & le soir après sa prière.

Catéchisme sur l’Epiphanie

Catéchisme sur l'Epiphanie

Demande. Quelle fête l’Eglise célèbre-t-elle le 6 janvier prochain ?
Réponse. L’Eglise célèbre la Fête de l’Epiphanie, autrement la Fête des Rois.
Explication. L’Epiphanie est appellée vulgairement en France la Fête des Rois, parce que le peuple croit, sur une ancienne tradition, que les Mages qui vinrent adorer Jésus-Christ étaient Rois. Nous en parlerons plus bas.

D. Que signifie le mot d’Epiphanie ?
R. Epiphanie est un mot grec qui signifie manifestation.

D. Pourquoi cette fête est-elle appelée Epiphanie ou manifestation ?
R. Parce qu’on y célèbre trois grands mystères qui ont fait connaître la puissance & la gloire du Sauveur.

D. Quel est le premier de ces mystères ?
R. C’est l’adoration des Mages & la vocation des Gentils à la Foi.

D. Qui étaient les Mages ?
R. Les Mages étaient des savants, qui faisaient une étude particulière de la sagesse.
Explication. Nous ne savons rien d’assuré sur la qualité des Mages qui vinrent adorer Jésus-Christ. Les uns leur ont donné la qualité de rois, fondés sur une tradition fort ancienne ; d’autres ont même assigné leurs noms, quoique l’antiquité nous les ait laissé ignorer. Ce que nous savons, c’est que c’étaient des philosophes Gentils : on a même lieu de croire, suivant plusieurs interprètes, qu’ils étaient de grands seigneurs. Saint Léon pensait qu’ils étaient au nombre de trois : on en juge par le nombre de présents qu’ils offrirent à Jésus-Christ.

D. Comment les Mages surent-ils que Jésus-Christ était né ?
R. Les Mages apprirent la naissance du Sauveur par une étoile mystérieuse qui leur apparut dans l’Orient.
Explication. Le Messie avait été annoncé par le païen Balaam sous le symbole d’une étoile qui devait naître de Jacob : les Juifs dispersés dans différents empires ne cachaient point qu’ils attendaient le Libérateur promis depuis tant de siècles. Les païens eux-mêmes, au rapport de leurs historiens, dont on peut voir les témoignages dans le Père de Colonia & dans le savant ouvrage de M. Busset sur la Religion prouvée par les auteurs païens, parlaient d’un changement avantageux pour les Juifs, qui devait arriver au temps où le Sauveur naquit. Tout cela pouvait être connu des Mages ; ils étaient d’ailleurs très savants dans la connaissance des astres. L’apparition d’une nouvelle étoile les frappa ; & éclairés d’une lumière intérieure, ils comprirent que cet astre miraculeux annonçait la naissance du grand Roi qu’attendait les Juifs.

D. Que firent les Mages après l’apparition de l’étoile ?
R. Les Mages quittèrent leur pays & vinrent à Jérusalem chercher l’Enfant Jésus pour l’adorer.
Explication. Fidèles à la grâce ; les Mages quittent tout pour chercher celui que l’étoile leur annonce ; ne sachant pas le lieu de sa naissance, ils vinrent à Jérusalem, espérant d’être instruits dans cette capitale de la Judée. Ils s’adressent à Hérode & lui demandent sans détour où est le Roi des Juifs nouveau-né. Ce prince ambitieux & jaloux s’alarme à cette nouvelle, il craint de perdre ses états. Pour se défaire du nouveau roi qu’on lui annonce, il use de fourberie : il recommande aux Mages de s’informer avec soin du lieu où est cet enfant : il leur demande avec un empressement affecté depuis combien de temps ils ont vu paraître l’étoile dont ils parlent : il ajoute qu’il les suivra pour adorer lui-même le roi qui vient de naître : il s’informe en même temps des Docteurs de la Loi quel doit être le lieu de la naissance de ce roi que la Nation attend. L’assurance positive qu’ils lui donnent que le Messie doit naître à Bethléem l’effraye encore davantage. Il se porte dès lors aux résolutions les plus violentes, mais il a grand soin de les tenir secrètes.

D. Que firent les Mages après avoir quitté Hérode ?
R. Les Mages se rendirent à Bethléem, adorèrent Jésus-Christ & lui offrirent leurs présents.
Explication. L’étoile qu’ils avaient vue en Orient leur apparut de nouveau, & ce prodige les combla de la plus vive joie. Elle les conduisit jusqu’à Bethléem, & s’arrêta sur la maison dans laquelle on avait porté le Sauveur, car il n’était plus alors dans la cabane où il était né.

D. Quels furent les présents que les Mages offrirent à Jésus-Christ ?
R. Les Mages lui offrirent de l’or, de la myrrhe & de l’encens.

D. Que signifiait l’or que les Mages offrirent au Sauveur ?
R. L’or signifiait la royauté de Jésus-Christ.

D. Que signifiait la myrrhe ?
R. La myrrhe qui sert à embaumer les corps signifiait que Jésus-Christ était homme & sujet à la mort.

D. Que signifiait l’encens ?
R. L’encens marquait que l’Enfant Jésus était Dieu.
Explication. Les Mages choisirent ce que leur pays produisait de plus rare & de plus riche pour l’offrir au Roi qu’ils venaient adorer. Par là ils marquaient leur extrême respect pour Jésus-Christ, & suivaient d’ailleurs la coutume établie en beaucoup d’endroits de ne point se présenter devant les Princes sans leur faire quelques présents.

D. Que devinrent les Mages après avoir adoré Jésus-Christ ?
R. Les Mages retournèrent dans leur pays par un autre chemin.
Explication. Les Mages se proposaient de retourner à Jérusalem ; mais avertis en songe par un Ange des mauvais desseins d’Hérode contre le Saint Enfant, ils s’en retournèrent par un autre chemin. Plusieurs Eglises, en mémoire de cette circonstance du retour des mages, suivent dans la procession de ce jour une marche contraire à celle des autres jours.

D. Que devons-nous remarquer de particulier dans cette manifestation du Sauveur aux Mages ?
R. Nous y devons remarquer la vocation des Gentils à la foi.
Explication. Les Juifs, spécialement choisis pour être le Peuple de Dieu, s’étaient persuadés que les autres peuples, communément compris sous le nom de Nations ou de Gentils, n’auraient aucune part aux faveurs du Messie. En se faisant connaître aux Mages, qui étaient du nombre des Gentils, le Sauveur montrait qu’il appelait tous les hommes à la lumière de l’Evangile, c’est-à-dire au plus grand de tous les bienfaits ; aussi dans l’Eglise d’Occident cette vocation des Gentils à la Foi dans l’adoration des Mages a été regardée comme l’objet principal de cette fête.

D. Quel est le second mystère que l’Eglise célèbre en ce jour ?
R. L’Eglise célèbre la seconde manifestation de Jésus-Christ, qui se fit lorsqu’il se fut baptisé par saint Jean-Baptiste.
Explication. Lorsque le Sauveur se présenta pour recevoir le baptême de saint Jean, le Saint-Esprit, sous le symbole d’une colombe, se reposa sur sa tête, & fit connaître le Messie à son Précurseur, qui profita de cette circonstance pour le faire connaître lui-même comme fils de Dieu à la multitude qui l’environnait.

D. Quel est le troisième mystère que l’Eglise célèbre en ce jour ?
R. C’est la troisième manifestation du Sauveur qui se fit aux noces de Cana, village de Galilée, lorsqu’il changea l’eau en vin.

D. Quels fruits retirerons-nous de ce catéchisme sur l’Epiphanie ?
R. Trois principaux. 1. Nous abstenir des divertissements profanes auxquels les mauvais chrétiens se livrent en ce jour. 2. Remercier Dieu de nous avoir appelés à la véritable religion. 3. Faire quelques prières pour la conversion des infidèles & des hérétiques, & pour la conservation de la Religion parmi nous.

Catéchisme sur l’Epiphanie, in Abbé Meusy, Catéchisme historique, dogmatique et moral des fêtes principales, Besançon, 1774

Catéchisme sur l’Immaculée Conception

Catéchisme sur l'Immaculée Conception - Vierge de Zwiefalten

Demande. Quelle fête l’Eglise célèbre-t-elle le 8 décembre prochain ?
Réponse. L’Eglise célèbre la fête de l’Immaculée Conception de la sainte Vierge.

D. Qu’entendez-vous par l’Immaculée Conception de la sainte Vierge ?
R. J’entends que la sainte Vierge a été conçue sans contracter le péché originel, dont Dieu l’a préservée.
Explication. Tous les hommes, par une suite funeste du péché d’Adam, naissent enfants de colère & coupables aux yeux de Dieu : c’est une loi générale portée contre tous les descendants de ce premier homme, en qui tous ont péché ; la sainte Vierge seule a été préservée de cette odieuse tache.

D. Pourquoi dites-vous que la sainte Vierge a été conçue sans contracter le péché originel ?
R. Parce que la sainte Vierge devait être Mère de Jésus-Christ.
Explication. C’est la raison que donne saint Augustin lorsqu’il dit que, quand il s’agit du péché, il ne veut point qu’on parle de Marie, à cause de l’honneur même du Seigneur, propter honorem Domini. Est-il concevable en effet que la Mère de Dieu, cette fille de bénédiction, annoncée à l’univers au moment même de sa chute comme devant avoir tant de part à sa réparation, ait été enveloppée dans la malédiction dont elle devait enfanter le destructeur ? Dieu s’étant engagé à mettre entre Marie & le serpent séducteur une irréconciliable inimitié, & l’ayant choisie pour lui écraser la tête, n’est-il pas contre toute raison de supposer qu’elle ait été, ne fût-ce qu’un instant, sous son esclavage ? La promesse serait-elle accomplie dans toute son étendue ? Et pendant cet instant où le péché aurait souillé Marie, quelque court qu’on le suppose, le serpent n’aurait-il pas été en droit de triompher & d’insulter à la menace qui le foudroya ? L’esprit se récuse à cette pensée, que le sang qui devait laver le monde ait été puisé dans cette source autrefois souillée. Il semble que cette tache eût rejailli sur Jésus-Christ même ; & l’idée de la sainteté de l’Homme-Dieu ne s’allie point à l’idée d’un corps formé d’une substance que le péché aurait infectée. Sur quel fondement imaginer que le Fils de Dieu ait refusé à sa Mère & à lui-même un avantage qu’il pouvait sans doute accorder, & que ses promesses & les intérêts de sa sainteté exigeaient sans contredit ? C’est en effet sur la maternité divine que se sont fondés tous les saints Pères, les Docteurs de l’Eglise pour enseigner que la sainte Vierge a été conçue sans péché. Calvin lui-même est forcé de convenir que le titre d’Immaculée donné à Marie se voit dans les Pères & dans les conciles, en particulier dans le concile de Clermont, tenu sous Urbain II.

D. Quelles ont été les suites du glorieux privilège accordé à Marie d’être conçue sans péché ?
R. La principale suite de ce privilège est que la sainte Vierge n’a jamais commis aucun péché, & n’avait même aucun penchant au mal.

D. Dieu, en préservant la sainte Vierge du péché originel, l’avait-il aussi exemptée de la corruption de la mort, qui est une suite du péché ?
R. Oui, Dieu a aussi exempté le corps de la sainte Vierge de la corruption de la mort, dans sa glorieuse Assomption.

D. Comment la sainte Vierge fut-elle préservée du péché originel ?
R. Par les mérites de Jésus-Christ son Fils.
Explication. Jésus-Christ a racheté tous les hommes. En préservant sa Mère du péché originel auquel elle devait être assujettie par la loi générale, il lui a fait l’application de ses mérites, & en ce sens il est aussi son Sauveur.

D. Quel est l’esprit de l’Eglise en cette fête ?
R. C’est d’honorer le premier moment de la sanctification de la sainte Vierge.
Explication. L’Eglise ne peut prendre trop de part à tout ce qui intéresse l’honneur & la gloire de la Mère de Dieu ; voilà pourquoi elle s’empresse de faire honorer le premier moment où Marie, distinguée de toutes les créatures, est déjà la bien-aimée de Dieu & l’objet de ses complaisances. En établissant cette fête si glorieuse à Marie, elle a aussi voulu faire remarquer aux Chrétiens le respect profond que mérite une créature si sainte, si pure, si privilégiée.

D. Que faut-il faire pour bien solenniser cette fête ?
R. Il faut remercier Dieu d’avoir préservé la sainte Vierge du péché originel, & féliciter Marie d’avoir été conçue sans péché.

D. Quelle instruction pouvons-nous tirer de ce mystère ?
R. Nous devons apprendre combien Dieu a le péché en horreur, & le soin que nous devons prendre pour n’y pas tomber.

D. Quels fruits devons-nous tirer de ce catéchisme ?
R. Trois principaux. 1. Renouveler notre amour, notre dévotion & notre confiance pour la sainte Vierge. 2. Lui demander que par son intercession nos péchés soient effacés par les mérites de son adorable Fils. 3. Prendre de nouvelles résolutions d’éviter le péché avec soin.

Catéchisme de l’Immaculée Conception,
in Abbé Meusy, Catéchisme historique, dogmatique et moral des fêtes principales, Besançon, 1774

Catéchisme sur l’Avent

Vox clamans in deserto - Saint Jean Baptiste prêchant - tableau de BacchiaccaDemande. Qu’est-ce que l’Avent ?
Réponse. L’Avent est un temps de prières & de pénitence établi par l’Eglise pour préparer les Chrétiens à la Naissance de Jésus-Christ.

D. Combien de temps renferme l’Avent ?
R. L’Avent renferme les quatre semaines qui précèdent la Fête de Noël.

D. L’Avent est-il bien ancien dans l’Eglise ?
R. En regardant l’Avent comme un temps de préparation à la naissance de Jésus-Christ, il a été établi dès les premiers siècles.

D. Que fit-on ensuite, & qu’ajouta-t-on aux prières & aux instructions qu’on faisait pendant l’Avent ?
R. On y ajouta le jeûne ; & quand on eut cessé de jeûner, on garda encore pendant quelques temps l’abstinence.

D. En quoi consiste aujourd’hui l’Avent ?
R. L’Avent consiste principalement à se préparer par la prière & par les bonnes œuvres à la Fête de la Naissance de Jésus-Christ.

D. Que signifie le mot d’Avent ?
R. Le mot Avent signifie avènement, comme qui dirait avènement ou arrivée de Jésus-Christ.

D. Combien y a-t-il d’avènements de Jésus-Christ ?
R. Il y en a deux.

D. Quel est le premier avènement de Jésus-Christ ?
R. Le premier avènement de Jésus-Christ est celui de sa naissance temporelle.

D. Quel est le second avènement de Jésus-Christ ?
R. Le second avènement de Jésus-Christ est celui qui se fera à la fin du monde lorsqu’il viendra juger tous les hommes.
Explication. L’Eglise pendant l’Avent rappelle aux fidèles le second avènement de Jésus-Christ, afin qu’ils s’y préparent en vivant saintement. Mais son objet principal est la naissance du Sauveur, ou son avènement dans la chair ; c’est à célébrer dignement cette auguste naissance que tendent toutes les pratiques de piété que l’Eglise a établies pendant l’Avent.

D. Que faut-il faire pour sanctifier le temps de l’Avent ?
R. Il faut faire quatre choses.

D. Quelle est la première chose qu’il faut faire pour sanctifier le temps de l’Avent ?
R. Il faut réfléchir avec attention sur le grand bienfait de la Rédemption.
Explication. Tous les hommes étaient perdus sans ressource, si un Dieu ne s’était chargé de les racheter. Toute la terre, si l’on excepte la Judée, était plongée dans l’idolâtrie au temps de la naissance du Sauveur ; le vrai Dieu était, pour ainsi dire, le seul qui ne fût pas connu. Avec l’idolâtrie régnaient tous les crimes, les débauches les plus grossières, les vices les plus infâmes. Quel besoin la terre n’avait-elle pas du Rédempteur, qui, avec la connaissance plus particulière du vrai Dieu, y a apporté une Loi toute sainte, une morale toute divine, des mœurs admirables ! Tels sont les fruits heureux de la naissance du Sauveur.

D. Quelle est la seconde chose qu’il faut faire pour sanctifier le temps de l’Avent ?
R. Il faut désirer ardemment la venue de Jésus-Christ dans nos cœurs.
Explication. Les anciens Patriarches soupiraient après l’arrivée du Désiré des Nations : ils souhaitaient que les cieux s’ouvrissent & que le Juste descendit sur la terre : ils ne cessaient de former les vœux les plus ardents, les désirs les plus enflammés de voir le Messie. Dieu le montra en esprit à Abraham, qui fut au comble de la joie. Le saint vieillard Siméon l’ayant vu, se crut assez heureux, & ne demanda plus qu’à mourir. L’Eglise sur la fin de l’Avent répète ces désirs & ces vœux dans des antiennes particulières ; formons-les nous-mêmes ; désirons avec ardeur que le Sauveur naisse dans nos cœurs par la grâce ; disons-lui souvent ce beau mot de l’Ecriture : Venez, Seigneur Jésus, ne tardez pas.

D. Quelle est la troisième chose ?
R. Il faut adorer le Sauveur dans le sein de sa mère.
Explication. Que le Sauveur est grand dans ses anéantissements ! qu’il est aimable & qu’il est digne de nos hommages dans ses humiliations ! Son amour pour nous lui fait quitter en quelque sorte le ciel, le séjour de sa gloire & de sa grandeur, la souveraine Majesté réside dans le sein d’une de ses créatures ; mais plus le Sauveur s’abaisse, plus nous lui devons de reconnaissance de sa tendresse & de sa bonté.
Une pratique très conforme à l’esprit de l’Eglise en ce temps, est de réciter avec piété l’Angelus, qui est une prière composée pour adorer le Sauveur dans le sein de sa Mère, & pour féliciter Marie de l’éminente dignité de Mère de Dieu, à laquelle Dieu l’a élevée. Il y a cent jours d’indulgence chaque fois qu’on dit cette prière à genoux au son de la cloche ; indulgence plénière une fois par mois, en y joignant la confession & la communion. On doit dire cette prière debout le samedi soir et tout le dimanche, de même que pendant le temps pascal, pendant lequel on dit à cette place le Regina Cœli, suivant la permission de Benoît XIV.

D. Quelle est la quatrième chose qu’il faut faire pour sanctifier le temps de l’Avent ?
R. Il faut se préparer à faire une bonne communion le jour de Noël.
Explication. Anciennement, on communiait chaque dimanche pendant l’Avent ; la communion était prescrite à Noël comme celle de Pâques : les bons Chrétiens ne manquent pas de communier en ce saint jour. Pour se préparer saintement à cette communion, il faut se confesser dès la première semaine de l’Avent, assister, autant qu’on le peut, chaque jour à la sainte messe, aux prières qui se font le soir à l’Eglise, pratiquer quelques œuvres de charité, l’aumône, l’instruction des domestiques, &c.

D. Quels fruits devons-nous retirer de ce catéchisme ?
R. C’est d’adorer chaque jour de l’Avent Jésus-Christ dans le sein de sa Mère, de le remercier de ce qu’il s’est incarné pour nous, & de lui demander d’avoir part aux fruits de sa Rédemption.

D. Comment ferez-vous ces actes d’adoration, d’action de grâces & de demande ?
R. Mon divin Jésus, je vous adore dans le sein de votre Mère ; je vous remercie de ce que vous vous êtes fait homme pour me racheter ; ne permettez pas que le plus grand de vos bienfaits me devienne inutile.

Catéchisme sur l’Avent
extrait de :
Abbé Meusy, Catéchisme historique, dogmatique et moral des fêtes principales, Besançon, 1774