Gáudii primórdium Et salútis núntium Diem nostræ cánimus. |
Nous célébrons le jour qui commence notre joie, le jour qui annonce notre salut. |
Quæ dat hora Vírginem, Spondet Deum hóminem : En venit quem quærimus. |
Le moment qui donne la naissance à la Vierge Marie, nous promet un Homme-Dieu : celui que nous attendons va paraître. |
Qvam in matrem éligit, Hujus ortum dírigit Deus omnis grátiæ. |
Le Dieu de toute grâce, qui a choisi Marie pour sa mère, préside à sa naissance : il la comble de ses bienfaits. |
Domum quam inhábitet, Mox e qua nos vísitet, Ornat sol justítiæ. |
Le Soleil de justice orne de ses dons la maison qu’il veut habiter, & d’où il vient se rendre visible aux hommes. |
Qvot micat lumínibus, Suis Deus úsibus Quod vas fingit glóriæ. |
De quel éclat doit briller ce vase précieux, que Dieu prend soin de former pour lui-même ! |
Quot latent mirácula ! Fiet hæc nubécula In vim magnam plúviæ. |
Que de prodiges sont ici renfermés ! C’est une petite nuée qui s’élève, mais qui deviendra pour nous une pluie féconde et abondante. |
Benedícta fília, Tota plena grátia, Tota sine mácula : |
Fille sainte & bénie, remplie des grâces du Seigneur, Vierge pure et sans tache : |
Cæli quod jam hábitas, Pande nobis sémitas Prece, Virgo, sédula. |
Priez pour nous sans cesse, ô Vierge sainte, et ouvrez-nous par ce moyen l’entrée du ciel, où vous habitez. |
Iram promerúimus ; Christe, pacem pétimus : Hanc da, matris précibus. |
Nous avons mérité votre colère, ô Jésus ; nous soupirons après notre réconciliation : accordez-la aux prières de votre Mère. |
Vt in nobis máneas, Corda nostra præbeas Pura culpis ómnibus. Amen. Alleluia. |
Afin que nous soyons une demeure digne de vous, Seigneur, daignez purifier nos cœurs de tout péché. Amen. Alléluia. |
Cette séquence moderne – Gaudii primordium – s’est substituée aux anciennes proses médiévales qu’employait l’usage de Paris pour célébrer la fête de la Nativité de la Sainte Vierge (Hac clara die pour le jour de la fête, Ave mundi spes Maria pour le dimanche dans l’octave, Res est admirabilis pour le second jour dans l’octave, Ave mater Iesu Christi pour le troisième jour dans l’octave, Inviolata pour le quatrième jour dans l’octave, Ave Maria pour le cinquième jour dans l’octave, Salve Mater salvatoris pour le jour octave). Elle est entrée au d’abord au Missel parisien du cardinal de Noailles de 1706 puis fut reprise par leMissel parisien de Mgr de Vintimille de 1738, d’où elle s’est diffusée dans un grand nombre de diocèses français.
La mélodie adoptée pour Gaudii primordium est un ton assez simple employée pour plusieurs autres proses parisiennes, comme Ave plena gratia pour la fête de la Purification de la Sainte Vierge.