Au cours de sa brève existence terrestre, le génial typographe allemand Holger Peter Sandhofe (7 janvier 1972 † 24 mai 2005) avait eu le temps de réaliser un travail considérable en publiant en 2002 son Nocturnale Romanum, prouesse éditoriale que nul – même Solesmes – n’avait pu conduire durant tout le XXème siècle : en effet, de 1911 (date de la réforme de l’ordonnance de l’office divin par la bulle Divino Afflatu) à 2001, aucun livre n’avait été publié qui pouvait permettre à un chœur de chanter l’office nocturne refondu par saint Pie X pour n’importe quel jour de l’année, en dehors de quelques grandes fêtes. Seul un hypothétique & complexe recours à des manuscrits ou à des rares éditions des XVIIème, XVIIIème ou XIXème siècle – lesquelles contenaient l’ordo traditionnel de l’office, substantiellement modifié en novembre 1911 – aurait pu permettre à un chœur de s’acquitter – partiellement – du chant de l’office nocturne.
Avant de mourir, Holger Peter Sandhofe avait démarré un site web prometteur sur lequel il avait commencé à mettre en ligne beaucoup de ses travaux préparatoires à d’autres futures éditions musicales, il n’y avait mis que relativement peu de ressources directement issues de son Nocturnale Romanum puisque celui-ci était déjà publié. Dieu merci, j’avais pu sauvegarder ces excellents fichiers PDF quelques temps avant d’apprendre sa disparition, rapidement suivie par la fermeture de son site web. L’un des rares fichiers issus du Nocturnale Romanum donne les 9 répons de l’office nocturne du Ier dimanche de l’Avent, répons que nous avons eu le bonheur de chanter dimanche dernier au cours des matines à Saint-Eugène, répons qui sont d’une réelle beauté. C’était émouvant de prier ces matines de l’Avent en confiant au Seigneur le repos de l’âme de Holger Peter Sandhofe.
Le premier de ces répons, Aspiciens a longe est tout particulièrement fameux et bien connu des spécialistes de la liturgie romaine, par la structure inhabituellement complexe de ses nombreuses réclames ; peut-être est-ce un relief d’un état archaïque de l’office romain dans lequel le chant des répons nocturnes tenait la première place dans la dévotion des clercs & des fidèles. Vous pouvez télécharger ce fichier PDF en cliquant sur l’image ci-dessous.