Saint-Eugène, le Samedi Saint 20 avril 2019, les petites heures du Samedi Saint à 12h30 – vigile pascale à 20h30 sans assistance de peuple.
Les petites Heures comprennent le chant des offices de Prime, Tierce, Sexte et None. Le Psaume 118, le plus long du Psautier, est réparti sur ces quatre offices. chaque office se conclut avec le Miserere (Psaume 50) et l’oraison du Triduum pascal. Dans la tradition parisienne, un ton special – le “ton pascal” (vulgairement appelé “Petit ramage”) est employé des Complies du Mercredi Saint à None du Samedi in Albis. C’est ce ton qui est employé pour ces petites Heures du Samedi Saint.
Voici maintenant que s’accomplit pour nous en réalité ce qui arriva en figure à nos pères. Déjà resplendit la colonne de feu qui guida, durant la nuit sacrée, le peuple du Seigneur vers les eaux dans lesquelles il devait trouver son salut ; vers ces eaux qui engloutissent le persécuteur, et du sein desquelles le peuple du Christ remonte délivré. Conçu de nouveau dans l’eau fécondée par le Saint-Esprit, le fils d’Adam, né pour la mort, renaît à la vie par le Christ. Hâtons-nous donc de rompre notre jeûne solennel ; car le Christ notre Pâque a été immolé. Non seulement nous sommes conviés au festin du corps de l’Agneau, mais nous devons encore nous enivrer de son sang. Ce breuvage n’est point imputé à crime pour ceux qui le boivent, mais il est en eux le principe du salut. Nourrissons-nous aussi de celui qui est l’Azyme ; car l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole de Dieu. Le Christ est le pain descendu du ciel, bien supérieur à celui qui pleuvait du ciel dans la manne, et dont Israël fit son festin pour mourir ensuite. Celui dont ce corps sacré est l’aliment devient possesseur de l’éternelle vie.
Les choses anciennes ont disparu, tout est devenu nouveau : le couteau de la circoncision mosaïque est émoussé, et le rude tranchant de la pierre employée par Josué est hors d’usage. C’est au front et non en secret, que le peuple du Christ reçoit sa marque glorieuse ; c’est par un bain et non par une blessure, par le Chrême et non par le sang.
Il convient donc, en ce soir de la résurrection de notre Seigneur et Sauveur, d’allumer un flambeau dont la blancheur flatte les regards, dont le parfum réjouisse l’odorat, dont l’éclat illumine, dont la matière ne cause pas de dégoût, dont la flamme n’exhale pas une noire fumée. Quoi, en effet, de plus convenable, de plus joyeux, que de célébrer les veilles de la nuit en l’honneur de celui qui est la fleur de Jessé, avec des torches dont la matière est empruntée aux fleurs ? La Sagesse a chanté, parlant d’elle-même : Je suis la fleur des champs et le lis des vallons. La cire n’est point une sueur arrachée au pin par le feu ; elle n’est point une larme enlevée au cèdre par les coups répétés de la hache ; sa source est mystérieuse et virginale ; et si elle éprouve une transformation, c’est en prenant la blancheur de la neige. Devenue liquide par la fusion, sa surface est unie comme le papyrus ; pareille à l’âme innocente, aucune division ne vient la briser, et sa substance, toujours pure, descend en ruisseaux pour devenir l’aliment de la flamme.”
Extrait de la liturgie du Samedi Saint dans le rit ambrosien.
A la vigile pascale :
- Douze prophéties sur douze tons de lectures – Traits en plain-chant
- Kyriale I : Lux & Origo
- Offertoire : O filii et filiæ – offertoire d’orgue pour le Samedy de Pâques – Jean-François d’Andrieu (1682 † 1738), organiste de Saint-Barthélémy et du Roi à Versailles
- Au dernier évangile : Regina cœli – mise en polyphonie d’après Charles de Courbes (1622)
- Procession de sortie : Cantilène pascale O filii et filiæ – mélodie du XIIIème siècle, paroles de Jehan Tisserant (XVème siècle), harmonisation Henri de Villiers.
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