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La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Programme de la fête de la Purification de la Sainte Vierge au Temple

Saint-Eugène, le samedi 2 février 2013, messe de 9h30 (répétition pour les choristes à 9h).

> Catéchisme sur la fête de la Purification

Mais celui qui veut partir ainsi doit venir au temple, venir à Jérusalem, attendre l’Oint du Seigneur, recevoir dans ses mains le Verbe de Dieu, l’embrasser par ses bonnes œuvres qui sont comme les bras de la foi. Alors il s’en ira paisiblement, et ne verra point la mort éternelle, puisqu’il aura vu la Vie. Tu vois que la naissance du Seigneur répand la grâce avec abondance sur toute sorte de personnes, et que le don de prophétie est refusé aux incrédules, mais non aux justes. Voici donc Siméon prophétisant que le Seigneur Jésus-Christ est venu pour la ruine et pour la résurrection d’un grand nombre, pour discerner ce que méritent les bons et les méchants, et pour décerner, juge infaillible, juge équitable, des supplices ou des récompenses, selon la qualité de nos actes.

Homélie de saint Ambroise, évêque, IXème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.

  • Procession d’entrée : Fumant Sabæis – hymne pour la Fête de la Purification – texte de Jean-Baptiste de Santeul, chanoine de Saint-Victor de Paris (Hymni sacri et novi, 1689) – plain-chant composé par l’abbé Pierre Robert (1618 † 1699), maître de chapelle des cathédrales de Senlis, Reims et Paris, et de la Chapelle royale
  • Bénédiction des cierges
  • Distribution des cierges bénis :
    Cantique de Siméon: Nunc dimittis (Luc 2, 29-31) – Faux-bourdon du 8ème ton par Maxime Kovalevski (1903 † 1988)
    Ave gratia plena, antienne de l’ancien rit parisien, tropaire de cette même fête au rit byzantin, anciennement traduit en latin
    Antienne Exsurge, Domine
  • Procession de la Chandeleur : antiennes Adorna thalamum & Responsum accepit – répons Obtulerunt pro eo. L’antienne Adorna thalamum est un des apostiches idiomèles des grandes vêpres de cette fête au rit byzantin, composition de saint Cosmas de Maïouma († vers 787), introduite par la suite comme antienne processionnelle dans le rit romain.
  • Kyrie IV – Cunctipotens Genitor Deus
  • Gloria IV
  • Trait : Cantique de Siméon: Nunc dimittis (Luc 2, 29-31) – Faux-bourdon du 8ème ton par Maxime Kovalevski (1903 † 1988)
  • Credo III
  • Et incarnatus est de la Messe de Minuit pour Noël de Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704), maître de la musique de Marie de Lorraine, duchesse de Guise, du Dauphin, fils de Louis XIV et de la Sainte Chapelle
  • Pendant les encensements de l’offertoire : Stupete gentes – hymne pour la Fête de la Purification – texte de Jean-Baptiste de Santeul – plain-chant de Nicolas-Antoine Lebègue (1631 † 1701), organiste de Saint-Merry et du roi à Versailles – traduction extraite du Missel de Paris latin-français de 1764.
  • Sanctus de la Messe de Minuit de Marc-Antoine Charpentier, sur le vieux noël “O Dieu que n’estois-je ne vie”
  • Après la Consécration : O salutaris Hostia d’après Alexis V. Kastorsky (1869 † 1944), chantre de la chapelle impériale de Saint-Pétersbourg – adaptation Henri de Villiers
  • Agnus Dei de la Messe de Minuit de Marc-Antoine Charpentier, sur le vieux noël “A Minuit fut fait un réveil”
  • Pendant la communion : In festo Purificationis – motet pour la Chandeleur (H. 318) – Marc-Antoine Charpentier
  • Ite missa est IV
  • Au dernier Evangile : Alma Redemptoris Mater
  • Procession de sortie : Sion orne ta chambre nuptiale – Antienne Adorna thalamum de saint Cosmas de Maïouma – adaptation de Maxime Kovalevsky (1903 † 1988), maître de chapelle à Paris

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

Programme du XXVème dimanche après la Pentecôte – Fête de la Présentation – ton 8

Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 4 décembre 2011 du calendrier grégorien – 21 novembre 2011 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton VIII de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour l’Entrée au Temple de notre très-sainte Dame la Mère de Dieu. L’épisode de la présentation au Temple de Jérusalem de la Vierge Marie n’est pas scripturaire mais se trouve dans un apocryphe, le Protoévangile de Jacques. Composé probablement en Egypte avant le milieu du IInd siècle, ce texte est déjà évoqué par saint Justin (mort vers 165) dans le Dialogue avec Tryphon, par saint Clément d’Alexandrie et par Origène qui s’y réfère explicitement dans le Commentaire de saint Matthieu. Quoique contenant beaucoup de récits merveilleux visant à satisfaire la curiosité des fidèles et bien qu’il ait subi de nombreuses et complexes modifications ultérieures, le texte, de par son ancienneté, a pu toutefois recueillir des traditions orales authentiques. Voici le passage du Protoévangile de Jacques relatif à l’Entrée au Temple de la Mère de Dieu :

Les mois se succédèrent pour la petit fille. Lorsqu’elle eut deux ans, Joachim dit : Menons-la au Temple du Seigneur, afin que s’accomplisse la promesse que nous avons faite, sinon le Tout-Puissant nous avertirait et l’offrande que nous lui ferions serait rejetée. Mais Anne répondit : Attendons la troisième année pour que l’enfant soit en âge de reconnaître son père et sa mère. Et Joachim répondit : Attendons !

Lorsque la petite fille eut trois ans, Joachim dit : Appelez les filles d’Hébreux de race pure, et qu’elles prennent chacune un flambeau, un flambeau qui ne s’éteindra pas. L’enfant ne devra pas retourner en arrière et son cœur ne se fixera pas hors du Temple du Seigneur. Elles obéirent à cet ordre et elles montèrent ensemble au Temple du Seigneur. Et le prêtre accueillit l’enfant et la prit dans ses bras. Il la bénit, en disant : Il a glorifié ton nom, le Seigneur, dans toutes les générations. C’est en toi qu’aux derniers jours il révélera la Rédemption qu’il accorde aux fils d’Israël ! Et il fit asseoir l’enfant sur le troisième degré de l’autel. Et le Seigneur Dieu fit descendre sa grâce sur elle. Et, debout sur ses pieds, elle se mit à danser. Et elle fut chère à toute la maison d’Israël. Les parents redescendirent du Temple, et ils étaient remplis d’admiration, et ils louaient Dieu car l’enfant ne s’était pas retournée en arrière. Et Marie demeurait dans le Temple du Seigneur, semblable à une colombe, et la main d’un Ange la nourrissait.

Ce récit de cette consécration à Dieu de la Vierge Marie est d’ailleurs si conforme à ce que la dévotion chrétienne à toujours ressenti relativement à la vie immaculée de Marie non décrite dans l’Évangile, qu’il a jouit très tôt de la faveur des fidèles. C’est ainsi qu’on voit dans la crypte de Saint-Maximin dans le Var, datant du Vème siècle, une image de la Vierge Marie orante gravée sur une pierre tombale avec l’inscription suivante en mauvais latin : Marie la Vierge servant dans le Temple de Jérusalem.

L’origine de la fête de la Présentation de la Vierge Marie au Temple serait peut-être palestinienne : la vie de saint Jean le Silentiaire, écrite au milieu du VIème siècle par Cyrille de Scythopolis, nous apprend qu’en novembre 543, à Jérusalem, eut lieu la dédicace de la basilique Sainte-Marie-la-Neuve, construite sur ordre de Justinien dans la partie méridionale de la plate-forme qui avait porté le Temple et ses annexes. Il est probable que la date du 21 novembre rappelle le souvenir de cette dédicace. En tous cas, à Constantinople, la fête de la Présentation de Marie est attestée dès le VIIIème siècle, et des homélies de saint André de Crête (mort en 740) lui sont consacrées. En 1166, Michel Comnène la mît au nombre des fêtes où étaient défendues les séances judiciaires. La fête de l’Entrée au Temple de la Mère de Dieu est l’une des 12 grandes fêtes de l’année liturgique byzantine. Elle comporte un jour d’avant-fête et quatre jours d’après-fête. Le très beau tropaire de la fête (Ce jour est le prélude de la bienveillance de Dieu) fait une référence à l’Eudoxia du Gloria chanté par les Anges à Noël.

En Occident, l’Angleterre célèbre cette fête un peu avant l’occupation normande, un calendrier hongrois la note au début du XIIIème siècle. Pour le rit romain, l’introduction de cette fête est due aux soins de Philippe de Maizières, envoyé de Pierre II de Lusignan, roi de Chypre et de Jérusalem, à la cour papale d’Avignon. En effet, l’ambassadeur décrivit sous des couleurs si brillantes cette solennité orientale à Grégoire XI, que celui-ci se décida à l’introduire dans le calendrier de la Curie en 1372. Dès 1373, le roi Charles V l’introduit en la chapelle royale de France et, l’année suivante, convie tout le royaume à l’imiter, ce que fit aussi la Navarre. Comme Grégoire XI rentra à Rome après avoir fait célébrer la Présentation, cette fête devint plus importante et, peu à peu, elle fut adoptée un peu partout en Occident. Elle figure au missel romain de 1505 et à rang de fête double dans le bréviaire romain de 1550. Elle fut supprimée par saint Pie V dans le bréviaire de 1568 (la fête n’avait pas de fondement scripturaire ; or l’un des buts de la réforme tridentine était d’enlever des arguments aux protestants dans ce domaine) mais fut rétablie par Sixte-Quint en 1585 comme fête double puis élevée par Clément VIII en 1602 comme double majeur avec un nouvel office.

A la divine liturgie de saint Jean Chrysostome

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 8 : Du ciel tu descendis, ô Dieu de miséricorde, * trois jours dans le tombeau tu souffris de demeurer * pour nous délivrer de nos péchés ; * notre Vie & notre Résurrection, Seigneur, gloire à toi.
2. Tropaire de la fête, ton 4 : Aujourd’hui est le prélude de la bienveillance de Dieu * et déjà s’annonce le salut du genre humain. * Dans le Temple de Dieu la Vierge est présentée * pour annoncer à tous les hommes la venue du Christ. * En son honneur, nous aussi, à pleine voix chantons-lui : * Réjouis-toi, * ô Vierge en qui se réalise le plan du Créateur.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
4. Kondakion du dimanche, ton 8 : Ressuscité du tombeau, * tu as éveillé les morts & ressuscité Adam, * Eve danse de joie en ta Résurrection, * les confins de la terre célèbrent ton éveil d’entre les morts, * ô Dieu de miséricorde.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion de la fête, ton 4 : Le très-saint temple du Sauveur, * sa chambre nuptiale de grand prix, * la Vierge, trésor sacré de la gloire de Dieu, * en ce jour est présentée au Temple du Seigneur ; * elle y apporte la grâce du Saint-Esprit * & devant elle les Anges de Dieu chantent * Voici le tabernacle des cieux.
Prokimen
Du dimanche, ton 8 :
℟. Prononcez des vœux et accomplissez-les pour le Seigneur, notre Dieu (Psaume 75, 12).
℣. Dieu est connu en Judée, en Israël son Nom est grand (Psaume 75, 2).
De la Mère de Dieu, ton 3 :
℟. Mon âme magnifie le Seigneur, et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur (Luc 1, 46).
Alleluia
Du dimanche, ton 8 :
℟. Venez, crions de joie pour le Seigneur, acclamons le Dieu qui nous sauve (Psaume 94, 1).
℣. Allons devant lui en actions de grâces, au son des musiques, acclamons-le (Psaume 94, 2).
De la Mère de Dieu :
℣. Écoute, ma fille, regarde et tends l’oreille (Psaume 44, 1).
Mégalinaire à la Mère de Dieu, durant l’anaphore, ton 4 :
Les Anges s’émerveillèrent, * devant l’Entrée au Temple de la Vierge * s’étonnant de voir comme elle avançait 
jusqu’au Saint des saints.
Que de l’arche vivante de Dieu * aucune main profane n’ose s’approcher, * mais que nos lèvres fidèlement redisent sans cesse à la Mère de Dieu * le salut de l’ange Gabriel * et dans l’allégresse lui chantent: * Vierge pure, Dieu t’a élevée * plus haut que toute créature.
Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
De la Mère de Dieu : J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur (Psaume 115, 13). Alleluia, alleluia, alleluia.

Quam pulchre graditur, la “Marseillaise de Saint-Sulpice”

En cette belle fête de la Présentation de la Vierge au Temple, nous vous proposons la musique et le texte d’une hymne de cette fête, composition naguère très célèbre.

Quam pulchre graditur fut composée dans la première moitié du XVIIIème siècle par Urbain Robinet, docteur en théologie, qui avait été élève à Saint-Sulpice vers 1706. Cette hymne fut accueillie par la suite par plusieurs bréviaires diocésains français pour les vêpres de la Présentation, cet office étant dépourvu d’hymne propre au Bréviaire romain. Elle constitue du reste toujours l’hymne des vêpres de la Présentation dans le propre de Paris (sa musique ci-après est tirée des Offices propres du diocèse de Paris approuvés par Sa Sainteté le Pape Pie XI et publiés par ordre de Son Eminence le Cardinal Dubois, archevêque de Paris en 1923). L’hymne est surtout célèbre pour avoir servi à la touchante cérémonie de renouvellement des promesses cléricales le 21 novembre en la fête de la Présentation, cérémonie instituée par les Sulpiciens et diffusée par la suite dans de nombreux séminaires. Elle était chantée avec ferveur et entrain par les membres du clergé, d’où son sobriquet de “Marseillaise de Saint-Sulpice” ou de “Marseillaise de la Sainte Vierge”.

La musique en est évidemment ternaire (il faut penser les épisèmes verticaux de la notation de 1923 comme des notes longues).

Télécharger la partition sous forme de livret.

Quam pulchre graditur filia principis,
Templi cum properat limina tangere !
Praeludit meliori
Quam mox offeret hostiam.
Qu’elle est belle la démarche de la fille du prince, se hâtant de toucher au parvis du Seigneur ! Elle prélude, en s’immolant elle-même, au sacrifice plus précieux qu’elle offrira bientôt.
E matris gremio, Numinis in sinum
Infans non dubiis passibus advolat;
Virgo Numinis ara,
Aris victima sistitur.
Encore enfant, elle accourt, non d’un pas incertain, des bras de sa Mère dans le sein de Dieu ; et cette Vierge, dont le cœur est un autel consacré à la Divinité, se présente devant les autels comme victime.
Sponso membra Deo mollia devovet;
Cordis Virginei dedicat intima
Verbo debita Mater,
Verbo viscera consecrat.
En prenant Dieu pour son Époux, elle lui voue son tendre corps ; elle lui dédie l’intérieur de son cœur virginal, et consacre déjà son propre sein au Verbe, dont elle doit être la Mère.
Tecum cuncta Deo prodiga dum voves,
Numen, Virgo fui pectoris incola,
Quanto foenore pensat
Terras qua bona despicis !
O Vierge qui vouez à Dieu toutes choses avec vous, de quel accroissement de grâces le Dieu qui habite dans votre cœur ne paye-t-il pas les biens que vous lui sacrifiez ?
Quid nos illa queant improba gaudia?
Cur nos jam pigeat vincula rumpere?
Dux est Virgo sacerdos :
Fas sit quo properat sequi !
Pourquoi de misérables joies nous retiennent-elles ? Pourquoi différer encore de rompre tous nos liens ? Vierge et prêtre, elle nous ouvre la voie : qu’il nous soit donné de marcher à sa suite !
Ergo nunc tua gens se tibi consecrat;
Ergo nostra manes portio tu Deus,
Qui de Virgine natus,
Per nos sape renasceris.
C’en est donc fait, ô Dieu, votre tribu se consacre à vous seul ; donc vous demeurez notre unique partage, vous qui, né de la Vierge, daignez chaque jour renaître à notre voix.
Sit laus summa Patri, summaque Filio;
Sit par, sancte, tibi gloria, Spiritus !
Si nos intus aduris,
Puro corde litabimur. Amen.
Gloire suprême au Père, gloire suprême au Fils, égale gloire à vous, Esprit-Saint ! si vous nous enflammez intérieurement, nous offrirons d’un cœur pur le divin sacrifice.

Un tropaire grec dans la liturgie latine du 2 février

Le 2 février, les Eglises d’Orient & d’Occident célèbrent la Purification de la Sainte Vierge & la Présentation de Jésus au Temple, 40 jours après sa Nativité. En Orient, cette fête reçoit aussi le nom d’Hypapante ou “Rencontre du Seigneur” (l’expression Occursum Domini, qui en est l’équivalent latin, a également été en usage en Occident), terme qui rappelle la sainte rencontre entre l’Enfant Jésus & le vieillard Syméon.

Les ménées grecs utilisent pour cette fête le tropaire apolytikion suivant :
Χαῖρε κεχαριτωμένη Θεοτόκε Παρθένε· ἐκ σοῦ γὰρ ἀνέτειλεν ὁ Ἥλιος τῆς δικαιοσύνης, Χριστὸς ὁ Θεὸς ἡμῶν, φωτίζων τοὺς ἐν σκότει. Εὐφραίνου καὶ σὺ Πρεσβύτα δίκαιε, δεξάμενος ἐν ἀγκάλαις τὸν ἐλευθερωτὴν τῶν ψυχῶν ἡμῶν, χαριζόμενος ἡμῖν καὶ τὴν Ἀνάστασιν.

En voici une traduction française :
Je vous salue, pleine de grâce, Vierge Mère de Dieu : de vous en effet s’est levé le soleil de justice, le Christ notre Dieu, illuminant ceux qui sont dans les ténèbres ; et vous, juste vieillard, soyez dans la joie, car vous avez reçu dans vos bras le libérateur de nos âmes, celui qui nous donne la résurrection.

Ce tropaire a été traduit au haut Moyen-Age en latin et fut aussi chanté en Occident. S’il ne figure plus dans les livres romains actuels, on le rencontre dans quasiment tous les manuscrits médiévaux, il avait été conservé dans beaucoup de livres diocésains français & il subsiste toujours aujourd’hui dans le rit dominicain.

En voici le texte & la musique, tiré des Variæ preces de Solesmes, 1901, p.103 :

Dans le rit dominicain, ce tropaire est la première antienne chantée à la première station de la procession de la chandeleur. La voici, tirée du processional de 1913 :

Il intéressant de noter que, tant en Orient qu’en Occident, l’antienne est toujours chantée dans le Ier ton. L’incise Χριστὸς ὁ Θεὸς ἡμῶν n’a pas été rendue dans le texte latin, peut-être n’est-elle pas primitive en grec, son ajout plus tardif a sans doute voulu préciser le sens du texte.

Pour mémoire, voici le texte slavon du tropaire de la Sainte Rencontre :

Prose parisienne de la Purification – Offices notés complets de Paris – 1899

Texte latin, & traduction extraite du Missel de Paris latin-français de 1764 :

AVE, plena gratia,
Cujus inter brachia
Se litat Deo Deus.
Recevez nos hommages, Vierge pleine de grâce, dans les bras de laquelle un Dieu fait homme s’offre à Dieu son Père.
Fas me templum visere ;
Tibi fas occurrere,
Amor, ô Jesu, meus.
Qu’il me soit permis d’entrer dans le temple, & de me présenter devant vous, ô Jésus, l’unique objet de mon amour.
EST in templo Dominus ;
Angeli stant cominus :
Nil in cœlis amplius.
Le Seigneur est dans le temple : les Anges l’y adorent : le Ciel n’a rien de plus grand.
Habet Deum hominem ;
Et parentem Virginem
Cœlo templum ditius.
Mais ce temple est plus riche que le Ciel même ; puisqu’il renferme un Dieu fait homme, & une Vierge mère d’un Dieu.
SPIRANT sacra gaudium ;
Mane sacrificium
Plausus inter redditur.
Ce premier sacrifice est accompagné de joie, & n’inspire qu’une sainte allégresse dans les cœurs des assistants.
Vespertinum fletibus,
Et amaris questibus
In cruce miscebitur.
Il n’en est pas ainsi du sacrifice de la fin de sa vie, qui sera consommé sur la croix : qu’il fera verser de pleurs !
HÆC jam est oblatio,
Cujus omnes pretio
Deo restituimur.
Dans l’un & l’autre sacrifice, c’est toujours la même hostie qui nous rachète, & qui nous rend à Dieu.
Jam non nobis dediti,
Tibi, Deus, subditi,
Vivimus & morimur.
Nous ne devons donc plus être à nous: attachés à vous seul, ô mon Dieu, c’est pour vous que nous vivons & que nous mourons.
NVNC dimitte famulos :
Nil tenet hic oculos ;
Da te palam cernere.
Il est temps de rappeler vos serviteurs : rien ne les arrête plus sur la terre; faites-les jouir de votre présence.
Si jubes hic vivere,
Da cum Jesu crescere,
Da per hunc resurgere. Amen.
Mais si vous voulez que nous restions encore ici-bas, faites-nous croître en grâce avec Jésus-Christ ; afin que par lui nous triomphions du péché & de la mort. Amen.

Photos de la Chandeleur

Hier à Saint-Eugène s’est déroulée l’émouvante et symbolique procession de la Chandeleur, suivie de la messe de la fête de la Purification de la Sainte Vierge.

Chandeleur 2010

Bénédiction des cierges par Monsieur le Curé de Saint-Eugène.

Chandeleur 2010

Monsieur le Vicaire reçoit son cierge de Monsieur le Curé.
Lumen ad revelationem gentium & gloriam plebis tuæ Israel.
Lumière qui doit se révéler aux nations, & gloire de ton peuple Israël.

Chandeleur 2010

Distribution de leurs cierges aux grands clercs de Saint-Eugène.
Exsurge, Domine, adjuva nos : & libera nos propter nomen tuum.
Lève-toi, Seigneur, aide-nous, & libère nous à cause de ton nom.

Chandeleur 2010

Distribution des cierges bénis aux fidèles.

Chandeleur 2010

A la fin de la procession, le clergé s’avance pour célébrer la messe de la Purification.

Toutes les photos de cette magnifique cérémonie sur le blog des Photos de Saint-Eugène. Merci Constance !

Catéchisme sur la Purification

Catéchisme sur la Purification - La Purification au Temple de la Sainte Vierge par Guido Reni

Demande. Quelle fête l’Eglise célèbre-t-elle le 2 février prochain ?
Réponse. L’Eglise célèbre la fête de la Présentation de Jésus au Temple de Jérusalem & la Purification de la Sainte Vierge, qu’on appelle autrement la Chandeleur.

D. Par qui le Sauveur fut-il présenté au Temple ?
R. Le Sauveur fut présenté au Temple par la sainte Vierge sa Mère & par saint Joseph.
Explication. Cette présentation au Temple était une suite de la Loi que Dieu lui-même avait porté, que les premiers nés lui seraient consacrés & seraient rachetés par une somme d’argent. C’était pour rappeler aux Juifs que, dans leur délivrance de l’Egypte, leurs premiers nés furent préservés du glaive de l’Ange exterminateur, tandis que ceux des Egyptiens furent mis à mort. La sainte Vierge racheta le Sauveur en donnant les cinq sicles prévus par la Loi.

D. Que fit Jésus-Christ lorsqu’il fut présenté au Temple ?
R. Jésus-Christ s’offrit lui-même à Dieu son Père comme étant la seule victime capable de satisfaire à la justice.
Explication. A peine le Sauveur entre dans le monde qu’il fait déjà l’office de Rédempteur ; il sait que toutes les victimes anciennes sont incapables d’appaiser Dieu ; il s’offre lui-même à son Père pour désarmer sa colère, & pour expier les péchés des hommes.

D. Qu’arriva-t-il de remarquable lorsque Jésus-Christ fut présenté au Temple ?
R. Jésus-Christ fut reconnu pour le Messie par le saint vieillard Siméon & par Anne la Prophétesse.
Explication. Siméon, assuré par une révélation qu’il ne mourrait point sans avoir vu le Libérateur d’Israël, monte au Temple par une inspiration de l’Esprit Saint, il y trouve le divin Enfant que ses pieux parents offraient au Seigneur ; il le prend entre ses bras ; & plein de joie il chante ce cantique admirable (le Nunc dimittis) que l’Eglise a consacré dans son Office de Complies, dans lequel il soupire après la mort, content d’avoir vu le Sauveur de son peuple. Il annonce en même temps à Marie que le Fils qu’elle présente à Dieu deviendra un sujet de contradiction, qu’il sera le salut de plusieurs, & que plusieurs aussi se perdront en abusant de ses bienfaits et de ses grâces. Il lui prédit en même temps que son cœur sera percé d’un glaive de douleurs : c’était lui annoncer la Passion & la Mort de son Fils. Anne la Prophétesse, âgée de 84 ans, demeurait dans l’enceinte du Temple ; elle eut aussi la consolation de voir le Sauveur, & elle ne cessa d’en parler aux vrais Israëlites qui attendaient le Messie.

D. Qu’était-ce que la Purification à laquelle la sainte Vierge se soumit ?
R. La Purification était une cérémonie prescrite par la Loi de Moïse, qui ordonnait aux femmes d’aller au Temple après leurs couches pour se purifier.
Explication. La Loi ordonnait que la femme qui aurait mis au monde un fils, se présenterait au Temple quarante jours après pour se purifier, & qu’elle le ferait après quatre vingt jours, si elle était accouchée d’une fille. Les femmes riches devaient offrir en même temps un agneau d’un an en holocauste, & une colombe ou une tourterelle en sacrifice d’expiation, c’est-à-dire pour effacer toute souillure légale. Les pauvres n’offraient que deux touterelles ou deux colombes, l’une en holocauste, & l’autre en sacrifice d’expiation. La sainte Vierge qui était pauvre, quoique du sang royal, ne fit que cette dernière offrande.

D. La sainte Vierge était-elle obligée à la Loi de la Purification ?
R. Non, puisqu’elle ne contracta jamais la moindre souillure.
Explication. La sainte Vierge voulut donner l’exemple de la plus profonde humilité en cachant aux yeux des hommes le privilège que Dieu lui avait accordé d’être mère sans rien perdre de sa pureté ; dans sa Purification elle parait une femme ordinaire, elle qui préférait la gloire de la virginité à tout l’éclat de la dignité auguste de Mère de Dieu.

D. Que doivent faire les pères & mères pour entrer dans l’esprit de cette fête ?
R. Les pères & mères doivent offrir leurs enfants à Dieu & prier pour eux.

D. Que doivent faire en particulier les femmes à qui Dieu accorde des enfants ?
R. Elles doivent les offrir à Dieu, comme la sainte Vierge offrit le Sauveur au Temple.
Explication. La coûtume des femmes chrétiennes de venir faire la cérémonie des relevailles à l’église est très sainte & très louable : cette cérémonie est établie pour imiter la très-sainte Vierge dans l’offrande qu’elle fit de son divin Fils au Temple de Jérusalem. Les femmes y portent un cierge allumé, pour leur apprendre qu’elles doivent donner bon exemple à leurs enfants, & qu’elles doivent les instruire dans la Religion. Elles doivent remercier Dieu des grâces qu’il leur a faites pendant leur grossesse & pendant leurs couches, lui offrir leurs enfants, prier qu’ils conservent pendant toute leur vie la grâce précieuse du baptême. Sainte Elisabeth, Reine de Hongrie, ne manquait jamais à cette pieuse cérémonie des relevailles, & c’était elle-même qui portait ses enfants à l’église pour les offrir à Dieu.

D. Que doivent faire les enfants le jour de cette fête ?
R. Les enfants doivent, à l’imitation du Sauveur, s’offrir à Dieu pour le servir pendant toute leur vie.

D. Pourquoi appelle-t-on cette Fête la Chandeleur ?
R. A cause des cierges qu’on allume en ce jour en grand nombre.
Explication. L’Eglise bénit ces cierges suivant la coutume générale de donner la bénédiction à toutes les choses dont elle se sert. Ces cierges rappellent qu’en ce jour l’Eglise fête le Christ, qui est appelé par le saint vieillard Siméon dans son cantique Lumen ad revelationem Gentium (Lumière qui doit se révéler aux Gentils).

D. Combien de fruits retirerons-nous de ce catéchisme ?
R. Deux principaux.
1. Nous offrir à Dieu, comme l’Enfant Jésus, pour le servir avec fidélité pendant toute notre vie.
2. Imiter la profonde humilité de la très-sainte Vierge, & son exactitude dans l’observation de la loi divine.

Abbé Meusy, Catéchisme historique, dogmatique et moral des fêtes principales, Besançon, 1774 – Catéchisme sur la Purification