Veni, veni Emmanuel – hymne de l’Avent.
Plain-chant français et polyphonie adaptée de Zóltan Kodaly (1882 † 1967).
4 voix mixtes (SATB).
1 page.
1. Veni, veni Emmanuel, Captívum solve Israel, Qui gemit in exílio, Privátus Dei Fílio. |
Viens, viens Emmanuel Libère Israël captif Qui gémit en exil Privé du Fils de Dieu |
℟. Gaude ! Gaude ! Emmanuel nascetur pro te Israël. |
Réjouis-toi, réjouis-toi, l’Emmanuel naitra pour toi Israël. |
2. Veni, veni, Rex géntium, Veni, redémptor hóminum, Ut salves tuos fámulos Peccáti sibi cónscios. |
Viens, viens, Roi des Nations, Viens Rédempteur des hommes, Afin de sauver tes serviteurs Qui ont la connaissance de leurs péchés. |
3. Veni, veni, o Oriens, Soláre nos advéniens; Noctis depélle nébulas Dirásque mortis ténebras. |
Viens, viens ô Orient Réconforte nous par ton avènement ; Repousse les brouillards de la nuit Et les ténèbres sinistres de la mort. |
4. Veni, Clavis Davídica, Regna reclúde cœlica; Fac iter tutum súperum Et claude vias ínferum. |
Viens, clef de David, Ouvre le Royaume des Cieux ; Fraye-nous un chemin sûr vers les choses d’en haut, Et ferme les routes de l’Enfer. |
5. Veni, o Jesse vírgula, Ex hostis tuos úngula, De specu tuos tártari Educ et antro bárathri. |
Viens, ô racine de Jessé, Conduis ceux qui sont à toi Hors de la caverne du Tartare Et de l’antre des enfers. |
6. Veni, veni, Adonai, Qui pópulo in Sinai, Legem dedísti vértice, In majestáte glóriæ. |
Viens, viens, Adonaï, Qui au Sinaï dans la majesté de ta gloire As donné au peuple La loi venue d’en-haut. |
7. Veni, o Sapiéntia, Quæ hic dispónis ómnia, Veni, viam prudéntiæ Ut dóceas et glóriæ. |
Viens, ô Sagesse, Qui dispose toutes choses ici-bas, Viens, afin de nous enseigneur le chemin De la prudence et de la gloire. |
Le texte de Veni, Veni Emmanuel apparait pour la première fois dans le Psalteriolum Cantionum Catholicarum, un hymnaire jésuite publié à Cologne en 1710, mais ce recueil a pu recueillir un texte plus ancien, peut-être d’origine monastique. Cette édition de 1710 ne comptait que 5 strophes, qui se présentent comme une paraphrase versifiée de 5 des 7 fameuses grandes antiennes d’O, lesquelles ornent les Magnificat des vêpres romaines des 7 jours précédant Noël. Deux strophes (Veni, o Sapientia & Veni, Rex Gentium) ont été ajoutées au cours du XIXème afin de compléter la série des 7 noms divins des 7 grandes antiennes d’O (cet ajout se trouve pour la première fois dans les Cantiones Sacrae que publie le jésuite hymnographe allemand Joseph Hermann Mohr en 1878).
L’hymne publiée par les Jésuites en 1710 était dépourvue de mélodie, mais son mètre classique en octosyllabes réguliers permettait de lui adapter de très nombreux tons pré-existants.
L’anglais Thomas Helmore fut le premier en 1851 à pourvoir le texte des Jésuites allemand d’un ton qui assura le large & définitif succès de Veni, veni Emmanuel dans le monde anglo-saxon jusqu’à nos jours. Helmore décrivit ce ton comme emprunté à un missel français détenu par la Bibliothèque nationale de Lisbonne au Portugal. Cette mélodie mystérieuse qui suscita beaucoup de recherches fut en effet retrouvée en 1966 par la musicologue britannique Mary Berry, mais dans un processionnal français du XVème de la Bibliothèque nationale de France (BnF Latin 10581, ff. 89v-101, probablement un manuscrit d’un monastère de Clarisses, Cordelières ou Colettistes des années 1490-1510). Cette mélodie y est chantée à deux voix sur des tropes du répons Libera me de l’office des défunts, ces tropes à deux voix ressemblant à un conduit médiéval. Voici le début de ces tropes du Libera me, les deux voix polyphoniques étant notées en regard :
Voici une transcription de ce plain-chant français sur le texte de l’hymne Veni, Veni Emmanuel, telle qu’elle est usuellement chantée en Angleterre :
Le compositeur hongrois Zoltán Kodaly construisit une magnifique polyphonie à 3 voix de Veni, veni Emmanuel, tissant ce ton dans de savantes (et quelques peu complexes) transpositions du thème. Nous proposons une version à 4 voix très simple pour le refrain Gaude, gaude Emmanuel à partir du matériel polyphonique de Kodaly, les strophes elles-mêmes restant à l’unisson.
Vous téléchargez cette partition ? Vous appréciez notre travail ? Vous pouvez grandement nous aider en partageant cette page sur vos réseaux sociaux ! Merci par avance !
Cliquer sur ce lien pour ouvrir & télécharger la partition en fichier PDF.