Saint-Eugène, le dimanche 8 mars 2020, grand’messe de 11h. Conférence de Carême du RP Jean-Christophe de Nadaï, op, à 17h : La souffrance rédemptrice – 2nde partie : Passion du Christ et du chrétien selon Thomas d’Aquin. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.
Le second Dimanche de Carême est appelé Reminiscere, du premier mot de l’Introït de la Messe, et quelquefois aussi le Dimanche de la Transfiguration, à cause de l’Évangile qui y est lu.
La messe de ce dimanche est d’introduction relativement récente : il n’y avait pas primitivement de messe dominicale ce dimanche, car c’était la longue messe du samedi des Quatre-Temps de Carême qui en tenait lieu, laquelle commençait le samedi après none et durait une bonne partie de la nuit (on y faisait les ordinations aux ordres ecclésiastiques). De ce fait, les pièces de la messe de ce dimanche sont empruntées à d’autres jours : l’introït Reminiscere provient de la messe du Mercredi des Quatre-Temps de Carême, de même que le graduel Tribulationes cordis mei, l’offertoire Meditabor in mandatis tuis et l’antienne de communion Intellige clamorem. L’évangile de la Transfiguration est repris de la messe du Samedi des Quatre-Temps de la veille. La secrète est la même qu’au IVème dimanche de l’Avent et la Postcommunion est reprise du dimanche de la Sexagésime.
Longtemps, le rit romain et ses variantes n’ont pas connu d’autre fête de la Transfiguration que ce dimanche (ou plus précisément ce Samedi des Quatre-Temps). Les homélies de saint Léon Ier le Grand sur la Transfiguration, prononcées en cette nuit à Saint-Pierre à la messe du Samedi des Quatre-Temps, sont un vrai chef-d’œuvre et indiquent également les raisons pour lesquelles l’Eglise de Rome a placé la Transfiguration pendant le Carême.
Au cours du Moyen-Age, à l’instar des Orientaux, plusieurs Eglises d’Occident se mirent à célébrer distinctement une fête de la Transfiguration le 6 août, date choisie pour son parallélisme avec l’Epiphanie le 6 janvier (la Transfiguration constituant également une épiphanie de fait). Rome ne s’y décida qu’en 1456, en mémoire de l’éclatante victoire de la levée du siège de Belgrade, remportée sur les Ottomans. La composition de l’office de la Transfiguration (au 6 août) est attribuée au pape Callixte III qui avait convoqué à cette occasion une croisade de prières contre les ennemis de la Foi.
La station de ce jour, à Rome, est dans l’Église de Sainte-Marie in Domenica, sur le mont Cœlius. Cette station est assez récente, il s’agissait à l’origine de l’antique Diaconie où présidait saint Laurent, et dans laquelle il distribuait les aumônes de l’Église.
A la sainte messe :
- Procession d’entrée : Audi benigne Conditor, hymne du Carême, à vêpres – alternances polyphoniques de Jean de Bournonville (1585 † 1632), maître de chapelle des cathédrales d’Abbeville et d’Amiens, et de la Sainte Chapelle de Paris
- Kyrie XVII – Kyrie Salve
- Epître : I Thessaloniciens IV, 1-7 : Car Dieu ne nous a pas appelés pour être impurs, mais pour être saints.
- Evangile : Matthieu XVII, 1-9 : Et il fut transfiguré devant eux : son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements blancs comme la neige.
- Credo I
- Pendant les encensements de l’offertoire : Christe qui lux es et dies, antique hymne du Carême, à complies, en usage en France depuis le Vème siècle jusqu’au XVIIIème siècle (citée par Saint Césaire d’Arles et Saint Aurélien d’Arles dans leurs règles monastiques) – mise en musique par Charles de Courbes (1622)
- Sanctus XV
- Après la Consécration : O salutaris sur le ton de l’hymne du Carême Audi benigne Conditor, d’après Jean de Bournonville
- Agnus Dei XV
- Pendant la communion : Miserere de Sébastien de Brossard (1655 † 1730), maître de chapelle des cathédrales de Strasbourg, puis de Meaux (sous Bossuet)
- Prière pour la France, faux-bourdon parisien du Vème ton (édition de 1739)
- Benedicamus Domino XVII
- Au dernier Evangile : Ave Regina cœlorum
- Procession de sortie : Attende, Domine – plain-chant musical français, harmonisation de M. le chanoine Gaston Roussel, curé du Port-Marly, maître de chapelle de la cathédrale de Versailles. Versets modernes, repris d’une ancienne litanie du rit mozarabe
Conférence de Carême du RP Jean-Christophe de Nadaï, op : La souffrance rédemptrice – 2nde partie : Passion du Christ et du chrétien selon Thomas d’Aquin.
IIndes vêpres du IInd dimanche de Carême. Au salut du Très-Saint Sacrement :
- Motet d’exposition : O salutaris Hostia – sur le ton de l’hymne du Carême, Audi benigne Conditor – IInd ton
- A la Bienheureuse Vierge Marie : Ave Regina cœlorum – VIème ton
- Prière pour Notre Saint Père le Pape : Oremus pro Pontifice nostro
- A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo – Ier ton, sur le ton de Pange lingua gloriosi prœlium certaminis
- Chant final, d’action de grâces : Hymne Christe qui lux es & dies – Antique hymne du Carême, à complies – IInd ton
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Comme à chaque fois je suis impressionné par la qualité du commentaire historique et la précision de celui ci . Merci pour ce travail