Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Synopsis rituum

Voici un très intéressant fichier PDF réalisé par le R.P. Gabriel, directeur de l’Institut de liturgie médiévale du Centre d’Etudes philosophiques médiévales de l’Université de Cuyo (Argentine) & également curé de la Paroisse russe catholique de la Très-Sainte Trinité à Paris.

synopsisrituum2004.pdf

Cette synopse présente les ordines missæ des rits suivants :

  • rit romain,
  • rit lyonnais,
  • rit de Braga,
  • rit dominicain,
  • rit cartusien,
  • rit ambrosien,
  • rit mozarabe.
  • PS. J’ai la grande joie de chanter régulièrement la divine liturgie en slavon célébrée par le R.P. Gabriel.

    Nouveau curé à Saint-Eugène – Sainte-Cécile

    “On parlait de changements à venir… C’est désormais officiel : à partir du 1er septembre prochain, c’est le Père Jean-Pierre Batut qui sera curé de notre paroisse Saint-Eugène – Sainte-Cécile. Prêtre du diocèse de Paris, ordonné en 1984, docteur en théologie, il a été entre autres, & jusqu’à l’année dernière, curé à Sainte-Jeanne de Chantal.

    Le Père François Potez, lui, est nommé curé à Notre-Dame du Travail, dans le XIVème”.

    Source: bulletin hebdomadaire d’informations paroissiales de la Paroisse Saint-Eugène – Sainte-Cécile du dimanche 29 avril

    Au nom de toute la Schola Sainte-Cécile, un grand merci Monsieur le curé Potez pour ces 9 années au service de notre paroisse.

    Nous souhaitons dès à présent la bienvenue à Monsieur le curé Batut en son nouveau ministère. Nous lui assurons de notre soutien dans sa nouvelle tâche de pasteur.

    Changement d’environnement

    Après avoir commencé ce blog sous DotClear (bof bof), je passe aujourd’hui sous WordPress : l’environnement de travail est bien plus puissant ; surtout, il garantira une meilleure protection contre le spam (la première version du blog commençait à être sérieusement spammée).

    Bon il faudra ensuite personnaliser davantage les css du site (c’est un peu déjà commencé).

    Catéchisme sur la Semaine Sainte

    Catéchisme sur la Semaine Sainte en 7 parties :
    [ La Grande Semaine | Dimanche des Rameaux | Office des Ténèbres | Jeudi Saint | Vendredi Saint | Samedi Saint | Conclusion ]

    Catéchisme sur la Semaine Sainte : la Grande Semaine

    Demande. Comment appelle-t-on la semaine qui est immédiatement avant Pâques ?
    Réponse. On l’appelle la Semaine Sainte, ou la Grande Semaine.

    D. Pourquoi l’appelle-t-on la Semaine Sainte ou la Grande Semaine ?
    R. A cause des grands Mystères dont l’Eglise célèbre la mémoire.

    Catéchisme de la Semaine Sainte : le Dimanche des Rameaux

    D. Quel est le premier Mystère que l’Eglise célèbre cette semaine ?
    R. L’Eglise célèbre l’entrée triomphante de Jésus-Christ dans Jérusalem, six jours avant sa mort.
    Explication. Le prophète Zacharie avait dit expressément que le Sauveur de Sion viendrait monté sur une ânesse & sur son ânon (ces animaux étaient la monture ordinaire des Juifs) ; pour accomplir la Prophétie, six jours avant sa mort, Jésus-Christ envoya deux de ses disciples dans un village voisin, avec ordre de lui amener une ânesse & un ânon qu’ils trouveraient attachés ensemble : Jésus-Christ fut obéi. Après avoir couvert l’ânon de leurs vêtements, les disciples y firent asseoir le Sauveur, qui marcha ainsi en triomphe depuis la montagne des Oliviers jusqu’au Temple de Jérusalem où il entra.

    D. Pourquoi fait-on la bénédiction des Rameaux et la procession en ce jour ?
    R. Pour nous faire souvenir des honneurs que les Juifs rendirent à pareil jour à Jésus-Christ.
    Explication. Une foule de peuple sortie de Jérusalem et des environs vint avec empressement au-devant de Jésus-Christ. Les uns portaient des branches d’oliviers en leurs mains, les autres se dépouillaient de leurs vêtements & les jetaient dans le chemin où Jésus devait passer, aucun qui ne s’empressa de lui rendre toutes sortes d’honneur : c’est ainsi que le Sauveur entra à Jérusalem, au milieu des cris de joie & de mille acclamations.

    D. Quelles étaient les acclamations des Juifs dans le triomphe de Jésus-Christ ?
    R. Les Juifs s’écriaient de toutes parts : Louanges au Fils de David : béni soit celui qui vient au nom du Seigneur : Louanges au plus haut des cieux.
    Explication. Les Juifs reconnurent alors clairement la divinité de Jésus-Christ : ils l’honoraient comme le Messie et le Libérateur qui leur était promis ; & quelques jours après ce même peuple demanda sa mort à grands cris : voilà un prodige étonnant de contradiction.

    D. Pourquoi à la procession le prêtre frappe-t-il trois fois avec la croix à la porte de l’église avant qu’elle s’ouvre ?
    R. Pour nous faire souvenir qu’avant Jésus-Christ le ciel était fermé aux hommes, et que c’est par les mérites de sa croix qu’il nous en a ouvert l’entrée.

    D. Pourquoi récite-t-on quatre fois la Passion durant la Semaine Sainte ?
    R. Pour nous rappeler continuellement les souffrances du Sauveur dont nous devons sans cesse être occupés pendant ce saint temps.

    Catéchisme de la Semaine Sainte : l’Office des Ténèbres

    D. Pourquoi appelle-t-on Ténèbres les offices du soir des Mercredi, Jeudi & Vendredi Saints ?
    R. Parce qu’on chante ces offices durant la nuit & qu’on y éteint successivement toutes les lumières (ce qui figure aussi les ténèbres qu’il y eut sur la terre lors de la mort du Christ).
    Explication. Le chœur est éclairé par un chandelier triangulaire portant 15 cierges. Après chaque psaume, on éteint un cierge, ce qui figure l’abandon des disciples (les 11 apôtres et les 3 Marie). Le 15ème et dernier cierge représente le Christ. Après le Benedictus (15ème et dernier psaume de cet office), ce cierge est caché au coin de l’autel puis ramené sur le chandelier, ce qui figure la mort et la résurrection du Sauveur.

    D. Que signifie le bruit que le peuple fait à la fin des Ténèbres ?
    R. Ce bruit représente le trouble de la nature et le tremblement de terre à la mort du Sauveur.

    Catéchisme de la Semaine Sainte : le Jeudi Saint

    D. Pourquoi cesse-t-on de sonner les cloches depuis le Jeudi jusqu’au Samedi Saint ?
    R. Pour marquer le deuil & la tristesse qu’inspirent à l’Eglise les souffrances & la mort de son époux.

    D. Pourquoi l’évêque fait-il en ce jour la bénédiction des saintes huiles ?
    R. Parce que les saintes huiles doivent servir au baptême solennel qui se donne le Samedi Saint.
    Explication. L’usage ancien de l’Eglise primitive était de bénir les saintes huiles toutes les fois qu’elle administrait le baptême solennel. Quand progressivement on ne baptisa plus les catéchumènes qu’aux vigiles de Pâques & de la Pentecôte, la bénédiction des saintes huiles ne se fit plus qu’une fois par an, ce qui fut fixé très tôt au Jeudi Saint, parce qu’il est consacré à la mémoire de l’institution des principaux sacrements. Pour cette raison aussi procédait-on à l’absoute générale et à la réconciliation des pénitents publics en ce même jour.

    D. Quelle est la chose la plus remarquable arrivée le Jeudi Saint ?
    R. C’est l’institution du Très-Saint Sacrement de l’Autel.

    D. Pourquoi lave-t-on les pieds à douze pauvres ?
    R. Pour imiter l’humilité de Jésus-Christ qui lava les pieds à ses Apôtres, & même à Judas.

    D. Pourquoi dépouille-t-on & lave-t-on les autels le Jeudi Saint ?
    R. Le dépouillement des autels le Jeudi Saint marque le dépouillement de Jésus-Christ de ses vêtements par les soldats romains & son dénuement extrême. La lustration des autels est en quelque sorte pour les rendre dignes de l’Agneau sans tache qui y est immolé, & pour nous apprendre avec quelle pureté nous devons nous approcher de la sainte communion.

    D. Pourquoi dans plusieurs diocèses bénit-on des pains azymes (ou sans levain) et du vin, qu’on distribue ensuite au peuple dans l’église ?
    R. Pour marquer l’union & la charité qui doit régner parmi les chrétiens, en rappelant le dernier repas ou Cène pris par Jésus-Christ avec ses disciples. Pendant cette cérémonie, on lit le dernier discours de Notre Seigneur à ses Apôtres dans l’évangile de Jean.

    D. Pourquoi visite-t-on le Saint Sacrement le soir du Jeudi Saint ou même pendant la nuit ?
    R. Pour faire amende honorable à Jésus-Christ de tout ce qu’il a souffert pour nous dans sa passion, & qu’il souffre encore tous les jours dans le Sacrement adorable de son amour.

    Catéchisme de la Semaine Sainte : le Vendredi Saint

    D. Qu’il y a-t-il de remarquable le Vendredi Saint ?
    R. Le saint Sacrifice cesse en ce jour à cause de la tristesse qu’inspire la mort de Jésus-Christ.
    Explication. La célébration de l’auguste Mystère de nos autels ne peut qu’imprimer la joie, & ce sentiment est incompatible avec le deuil de l’Eglise sur la mort de son époux. La Messe des Présanctifiés de ce jour est un office de communion (ou Messe sèche) sans la partie proprement sacrificielle de la sainte messe : offertoire, canon & consécration.

    D. Pourquoi l’Eglise fait-elle en ce jour des prières pour tous les fidèles, pour les païens & même pour les Juifs ?
    R. Pour nous apprendre que le Sauveur est mort pour tous les hommes, & pour lui demander de leur appliquer les mérites de la passion.

    D. Pourquoi prêche-t-on la passion le Vendredi Saint ?
    R. Pour nous exciter à la pénitence par le récit des souffrances du Sauveur.
    Explication. Le Vendredi Saint doit être entièrement consacré à méditer les douleurs de Jésus-Christ. On ne doit pas se contenter d’assister à l’office, à la prédication, de jeûner plus rigoureusement, il faut surtout faire quelque aumône ou d’autres œuvres de charité. Si la Messe des Présanctifiés n’est pas célébrée dans sa paroisse vers les trois heures de l’après-midi, temps où le Sauveur est mort, une pratique bien convenable en ce jour est de faire une visite dans une église ou bien se recueillir à ce moment là, moment bien précieux & bien propre pour pleurer nos péchés qui sont l’unique cause de sa mort.

    D. Qu’est-ce qu’on adore en adorant la croix ?
    R. On adore Jésus-Christ attaché sur la croix par son amour pour nous.
    Explication. On a répété mille fois aux protestants que nous n’adorions que Jésus-Christ sur la croix, & non point la croix elle-même. Ils savent que le mot latin adoratio ne signifie autre chose que salut, révérence, prostration ; malgré ces déclarations authentiques, ils s’obstinent à nous reprocher un culte que nous désavouons. A la vérité nous honorons, nous vénérons la croix avec toute l’antiquité, mais seulement, comme le dit saint Ambroise, à cause de Jésus-Christ qui y est attaché & qui y est mort pour nous.

    D. Que faut-il faire en adorant Jésus-Christ sur la croix ?
    R. Il faut lui demander pardon des péchés que nous avons commis & qui sont la cause de ses souffrances & de sa mort.

    Catéchisme de la Semaine Sainte : le Samedi Saint

    D. Quelles sont les principales cérémonies du Samedi Saint ?
    R. La bénédiction du feu nouveau, du cierge pascal et des fonts baptismaux.

    D. Pourquoi bénit-on le feu nouveau le Samedi Saint ?
    R. Pour marquer la résurrection de Jésus-Christ figurée par la lumière.

    D. Que représente le cierge pascal ?
    R. Le cierge pascal peut être regardé comme l’image du Sauveur ressuscité.
    Explication. Au moins dès le temps de l’abbé Rupert, au douzième siècle, on donnait des raisons mystiques du cierge pascal. Cet auteur, Durand & beaucoup d’autres disent que les cinq grains d’encens qu’on y met représentent ou les cinq plaies du Christ, ou les aromates dont son corps fut embaumé, & qu’on allume le cierge pascal pour marquer la résurrection. C’est pourquoi on le fait brûler pendant le temps pascal, parce que le Sauveur était alors sur la terre & apparaissait à ses disciples. On l’éteint à l’Ascension, parce que Jésus-Christ est monté au ciel.

    D. Pourquoi fait-on la bénédiction des fonts au Samedi Saint ?
    R. Parce qu’anciennement on administrait le baptême solennel aux catéchumènes en cette nuit.

    D. Que faut-il faire pendant la bénédiction des fonts baptismaux ?
    R. Il faut remercier Dieu de la grâce du baptême & en renouveler les promesses.

    Catéchisme de la Semaine Sainte : conclusion

    D. Quel fruit doit-on retirer de ce catéchisme ?
    R. C’est d’entrer dans l’esprit de l’Eglise pendant cette semaine, & surtout de méditer chaque jour quelques temps sur la Passion de Jésus-Christ.

    Catéchisme de la Semaine Sainte, in Abbé Meusy, Catéchisme historique, dogmatique et moral des fêtes principales, Besançon, 1774

    Catéchisme sur l’Annonciation

    L'Annonciation par Philippe de Champaigne - 1644

    Demande.Quelle fête célébrons-nous le 25 mars prochain ?
    Réponse. La Fête de l’Annonciation de la sainte Vierge, ou plutôt l’Incarnation de Notre Seigneur annoncée à sa très sainte Mère.

    D. Pourquoi appelle-t-on cette fête l’Annonciation de la très sainte Vierge ?
    R. Parce que ce fut en ce jour que l’Archange Gabriel annonça à la sainte Vierge qu’elle serait Mère de Dieu.

    D. L’Eglise célèbre donc deux fêtes en ce jour ?
    R. L’Eglise célèbre l’Incarnation de Jésus-Christ & la Maternité divine de la très sainte Vierge.

    D. Comment s’accomplit le mystère de l’Incarnation ?
    R. Le mystère de l’Incarnation s’accomplit par l’opération du Saint Esprit.
    Explication. L’auguste Vierge que Dieu avait choisie pour être la Mère de son Fils demeurait à Nazareth, attendant comme les autres fidèles la Rédemption d’Israël, & ne sachant point la part qu’elle devait y avoir. L’Ange Gabriel, envoyé de Dieu, entre dans le lieu de sa retraite, & lui dit : Je vous salue, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous ; vous êtes bénie au-dessus de toutes les femmes. Marie, troublée à ce discours, songeait, sans proférer une parole, d’où pouvaient venir des éloges qu’elle n’attendait pas. Ne craignez rien, continua l’Ange, vous avez trouvé grâce devant Dieu : vous concevrez, vous mettrez au monde un fils, & vous lui donnerez le nom de Jésus : il sera grand, & il sera appelé le Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu le placera sur le trône de son père David : il règnera éternellement dans la maison de Jacob, & son règne n’aura point de fin. Marie, entendant l’Ange lui annoncer qu’elle deviendrait mère, rompt le silence qu’elle avait gardé jusqu’alors. Comment ce que vous dites, répond-elle, pourra-t-il s’exécuter ? Je fais profession de virginité, & je suis décidée à demeurer toujours vierge. Rien n’est impossible à Dieu, répond l’Ange, vous deviendrez mère par un miracle : le Saint Esprit descendra en vous, & la vertu du Très-Haut opèrera tout ce que je vous annonce : c’est pourquoi l’Enfant qui naîtra de vous sera le Saint par excellence : il sera appelé & sera en effet le Fils de Dieu. Marie, assurée qu’elle deviendrait mère sans cesser d’être vierge, animée de la foi la plus vive, & pénétrée des sentiments de la plus profonde humilité, répond à l’Ange : Je suis la Servante du Seigneur : je n’ai point d’autres volontés que les siennes : que tout s’accomplisse en moi de la manière que vous me l’avez annoncé. A ces mots, l’Ange se retire ; par l’opération du Saint Esprit un corps humain est formé dans le chaste sein de Marie de son sang virginal ; Dieu crée pour ce corps une âme très parfaite, & le Fils de Dieu s’unit personnellement à ce corps & à cette âme.

    D. Pourquoi le Fils de Dieu s’est-il incarné, c’est-à-dire fait homme ?
    R. Pour nous délivrer du péché, & de l’enfer, & pour nous sauver.

    D. Que devons-nous admirer davantage dans l’Incarnation du Sauveur ?
    R. Nous devons admirer l’amour infini de Dieu pour nous.
    Explication. Dieu, dit saint Paul, a aimé les hommes jusqu’à leur donner son Fils unique. Ce Fils adorable, égal au Père, a consenti pour nous sauver à s’unir à notre chair ; & l’Esprit Saint, par son opération toute-puissante, a formé le corps dans lequel il a souffert pour expier nos péchés. Dieu seul peut comprendre l’immensité d’un pareil amour. C’est à nous d’admirer, d’adorer, de sentir ce qu’une bonté si inconcevable exige de retour.

    D. Le Sauveur dans son Incarnation s’est-il vraiment fait homme comme nous ?
    R. Oui, il s’est revêtu de toutes nos infirmités, & n’en a excepté que le péché & l’ignorance.

    D. De quelle vertu la sainte Vierge nous donne-t-elle l’exemple dans le mystère de l’Incarnation ?
    R. La sainte Vierge nous donne l’exemple du plus parfait amour pour la pureté, d’une humilité profonde, & de la foi la plus vive.

    D. Comment la sainte Vierge nous donne-t-elle l’exemple du plus parfait amour pour la pureté ?
    R. En renonçant à la dignité de Mère de Dieu, si pour le devenir il eût fallu qu’elle cessât d’être Vierge.

    D. Comment la sainte Vierge nous donne-t-elle l’exemple d’une profonde humilité ?
    R. En disant qu’elle est l’humble servante du Seigneur, au moment même où elle est déclarée Mère de Jésus-Christ.

    D. Comment la sainte Vierge nous donne-t-elle l’exemple d’une foi vive ?
    R. En croyant sur la parole de l’Ange une merveille qu’aucune intelligence créée ne comprendra jamais.

    D. Que devons-nous faire pour entrer dans l’esprit de cette fête ?
    R. Nous devons adorer profondément le Sauveur dans son Incarnation, & le remercier d’un si grand bienfait.

    D. Que devons-nous faire encore en ce jour ?
    R. Nous devons imiter les vertus dont la sainte Vierge nous donne l’exemple, principalement la pureté.

    D. Quel fruit retirerons-nous de ce catéchisme ?
    R. Ce sera de faire le jour de l’Incarnation une visite au saint Sacrement pour remercier le Sauveur de ce qu’il s’est fait homme pour nous.

    Catéchisme sur l’Annonciation, in Abbé Meusy, Catéchisme historique, dogmatique et moral des fêtes principales, Besançon, 1774

    Catéchisme sur la Compassion de Marie

    Notre Dame des 7 DouleursDemande. Quelle fête l’Eglise célèbre-t-elle le Vendredi après le dimanche de la Passion ?
    Réponse. L’Eglise célèbre la fête de la Compassion de la sainte Vierge.
    (Cette fête est plus communément appelée de nos jours fête de Notre Dame des 7 Douleurs).

    D. Qu’entendez-vous par la Compassion de la sainte Vierge ?
    R. J’entends les douleurs que la sainte Vierge ressentit pendant la passion de Jésus-Christ.

    D. Les douleurs de la sainte Vierge pendant la passion furent-elles bien vives ?
    R. Ce furent les plus vives douleurs qu’une pure créature ait jamais ressenties.
    Explication. Les douleurs de la sainte Vierge furent proportionnées à l’amour extrême qu’elle avait pour son divin Fils : or, qui peut comprendre l’étendue de tout cet amour ? Les souffrances de Marie furent les plus vives & les plus grandes qu’il y ait jamais eu après celles du Sauveur. Richard de Saint-Victor dit que ce martyre de la Mère de Dieu lui tint lieu des plus rigoureux tourments. Saint Bernardin de Sienne va jusqu’à ajouter que si ses douleurs eussent été partagées par toutes les créatures capables de sentiments, elles leur eussent causé la mort. Ces douleurs extraordinaires lui ont mérité de la part de l’Eglise le titre glorieux de Reine des Martyrs, Regina Martyrum. Dans la plupart des Eglises, l’épître de ce jour était autrefois prise des Lamentations de Jérémie & c’est l’endroit où Jérusalem représente à Dieu tout l’excès de sa douleur & de son affliction.

    D. Comment la sainte Vierge supporta-t-elle ces douleurs amères ?
    R. La sainte Vierge supporta ces douleurs avec la constance la plus parfaite & avec une entière soumission aux ordres de Dieu.
    Explication. La constance de la sainte Vierge et sa résignation aux ordres du ciel furent égales à sa douleur. C’est sans doute par erreur que des peintres ignorants la représentent effondrée en pamoison au pied de la Croix. L’Evangile n’en dit pas un mot. L’auteur du Stabat Mater dolorosa, qui est déjà très ancien, fait bien voir que de son temps on le pensait pas (Stabat : elle était debout).

    D. Qu’est-ce que nous apprend cet exemple de la sainte Vierge ?
    R. Il nous apprend à supporter patiemment les afflictions & les peines de cette vie.

    Catéchisme sur le Carême

    La tentation du Christ au désert

    Demande. Qu’est ce que le carême ?
    Réponse. Ce sont les quarante jours de jeûne & de pénitence qui précèdent la fête de Pâques.

    D. Qui a institué le carême ?
    R. Le carême a été institué par les Apôtres.
    Explication. Tertullien au IIIème siècle, rend témoignage que les Catholiques, pour combattre l’hérétique Montan qui voulait que l’on observe trois carêmes, en appelaient à la tradition, & répondaient simplement qu’ils n’observaient que les jeûnes établis par les Apôtres. Rien de plus formel que ce que dit saint Jérôme : nous jeûnons quarante jours, dit ce Père, suivant la tradition qui nous vient des Apôtres, quadragesimam secundum traditionem Apostolorum jejunamus. Les Protestants ont aboli le jeûne du carême, quoique ce soit un point de discipline incontestable & universel depuis les temps apostoliques ; n’est-ce pas montrer évidemment que sous le nom spécieux de réforme ils n’ont cherché qu’à secouer le joug de la pénitence ? Ils ont fait de même dans des points plus essentiels, comme la confession, &c. parce qu’ils sont encore plus contraires aux inclinations de la nature, mais par la même plus dignes de la Religion.

    D. Pourquoi les Apôtres ont-ils établi le carême ?
    R. Les Apôtres établirent le carême en mémoire du jeûne rigoureux que Jésus-Christ observa dans le désert pendant quarante jours.

    D. Les Apôtres n’eurent-ils pas un autre motif en instituant le carême ?
    R. Oui, les Apôtres instituèrent le carême pour disposer les Chrétiens par la pénitence à la grande fête de Pâques.
    Explication. La vie d’un Chrétien doit être un exercice continuel de mortification, tous les jours il doit porter sa croix ; mais cet esprit de pénitence est si contraire au penchant de la nature, & s’affaiblit si aisément, que pour le ranimer les Apôtres établirent le carême comme un temps d’une plus grande pénitence & d’une mortification continuelle, pour mieux préparer ses enfants à la plus grande des solennités qui est Pâques, à laquelle tous doivent communier.

    D. Pourquoi voile-t-on les autels & couvre-t-on les croix & les images pendant le carême ?
    R. On le fait pour marquer le deuil & la tristesse qui doivent accompagner la pénitence du carême, & que doit inspirer la pensée des souffrances de Jésus-Christ.
    Nota : l’usage français voulait qu’on voile les croix & les images de noir à partir du Ier dimanche de Carême. L’usage romain actuel est de voiler de violet à partir du dimanche de la Passion seulement.

    D. Que faut-il faire pour entrer dans l’esprit de l’Eglise & sanctifier le carême ?
    R. Cinq choses.

    D. Quelle est la première pratique pour sanctifier le carême ?
    R. Il faut observer le jeûne avec beaucoup d’exactitude.

    D. En quoi consiste le jeûne ?
    R. Selon les règles les plus communes de l’antiquité chrétienne, le jeûne consiste à ne faire qu’un seul repas après l’heure de vêpres, auquel peut s’ajouter une légère collation que l’Eglise tolère.
    Explication. Quoique le jeûne prescrit aujourd’hui ne soit plus que l’ombre des anciens jeûnes, il est fort louable que de nos jours des chrétiens veuillent reprendre au moins partiellement les antiques usages. Il ne paraît pas hors de portée de tout un chacun de garder l’abstinence de viande pendant le carême, et si possible de tout produit animal.

    D. Quelle est la seconde pratique pour sanctifier le carême ?
    R. C’est de se préparer pendant le carême à faire une bonne communion à Pâques.
    Explication. Il faut pour cela se confesser, & le faire de bonne heure, à un homme sage, prudent & éclairé. Le concile de Latran ordonne que ce soit à son propre pasteur, suivant l’ancien usage. Lorsqu’on a des raisons légitimes de ne pas s’adresser à lui, il faut au moins choisir un bon confesseur. Malheur à ceux qui ne vont se confesser à des étrangers que pour surprendre l’absolution, pour les tromper, ou parce qu’ils connaissent leur trop grande facilité ; ces sortes de gens s’exposent à faire un sacrilège à Pâques.

    D. Quelle est la troisième pratique pour sanctifier le carême ?
    R. Il faut assister aux instructions qui se font plus fréquemment pendant le carême.

    D. Quelle est la quatrième pratique pour sanctifier le carême ?
    R. C’est de faire l’aumône, de vaquer à la prière & aux autres bonnes œuvres.
    Explication. Les anciens chrétiens faisaient l’aumône de ce que le jeûne leur épargnait ; les saints Pères parlent presque tous de cet usage : c’est une pratique que les bons chrétiens observent encore aujourd’hui, comme conforme à l’esprit de l’Eglise. D’ailleurs les évêques, lorsqu’ils eurent permis l’usage des œufs, du beurre, du lait, du fromage, ont exigé des aumônes en compensation du relâchement ainsi introduit dans la discipline du jeûne. A l’aumône ont joindra aussi très utilement les autres œuvres de miséricorde : nourrir les affamés, visiter les malades, les prisonniers, donner du réconfort à ceux qui souffrent, &c. Les pauvres doivent suppléer à l’aumône par la patience, & par les prières qui leur sont prescrites au lieu d’aumônes.

    D. Quelle est la cinquième pratique pour sanctifier le carême ?
    R. C’est de faire tous les jours quelques réflexions sur les souffrances & sur la mort de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
    Explication. Ces réflexions, qui peuvent être si utiles, sont bien propres à nous occuper pendant le saint sacrifice de la messe, auquel on doit assister en carême autant qu’il est possible ; on peut aussi les faire dans le courant de la journée & le soir après sa prière.

    Catéchisme sur le Mercredi des Cendres

    Mercredi des Cendres - Philippe de Champaigne, Vanité (Vanitas Vanitatum)

    Demande. Pourquoi le premier jour de carême est appelé jour des cendres ?
    Réponse. A cause de l’imposition des cendres qui se fait en ce jour.
    Explication. Ce jour est aussi appelé le chef du jeûne, parce qu’il est à la tête des jeûnes du carême. Avant l’addition des quatre jours de jeûnes réalisée sans doute par Saint Grégoire le Grand, le nom de chef du jeûne se donnait au premier lundi de carême pour la même raison. Les Pères du concile de Soissons, de 853, appelaient déjà le mercredi des cendres chef du jeûne, l’addition des quatre premiers jours était déjà bien établie en France en ce temps, au moins dans la majorité des Eglises.

    D. L’imposition des cendres est-elle bien ancienne ?
    R. C’est un reste de l’ancienne discipline de l’Eglise qui imposait des cendres sur la tête des pénitents publics, qui les recevaient pour marquer leur douleur.
    Explication. La coutume de se couvrir de cendres & de cilice, pour marquer la douleur, était en usage chez les nations les plus anciennes : les ministres se revêtirent de sacs & se prosternèrent sur de la cendre pour apaiser la colère de Dieu : telle était en particulier la pratique des Juifs, comme l’Ecriture le rapporte en mille endroits ; les chrétiens l’ont fait de même dans tous les temps, surtout lorsque la pénitence publique était en vigueur. Rien ne marque mieux l’humiliation & la douleur que ces symboles énergiques de sacs, de cilices, de cendres ; ce sont les expressions même de la pénitence.

    D. Pourquoi l’Eglise fait-elle aujourd’hui l’imposition des cendres ?
    R. L’Eglise impose des cendres sur la tête des chrétiens pour les exciter à la pénitence, en leur rappelant la pensée de la mort.
    Explication. Souviens-toi, ô homme ! que tu es poussière, & que tu retourneras en poussière : voilà ce que le prêtre dit à chacun de ceux à qui il impose des cendres ; anciennement à Milan on y répondait : je m’en souviendrai. Quelques rituels anciens veulent qu’on dise : fais pénitence dans la cendre et le cilice. On lit en d’autres : faites, Seigneur, que les cendres que je reçois deviennent pour moi un remède salutaire. Il y eut des endroits où l’on mit la cendre dans des vases de terre pour mieux marquer le néant de l’homme.

    D. Avec quels sentiments doit-on recevoir les cendres ?
    R. On doit recevoir les cendres en esprit de componction & de douleur, en faisant la résolution de faire pénitence pendant le carême.

    D. Quel autre sentiment faut-il encore avoir en recevant les cendres ?
    R. Il faut se soumettre à la mort, comme étant pécheur, & en accepter l’arrêt en expiation de ses péchés.

    Catéchisme sur la Septuagésime

    Catéchisme sur la Septuagésime - Parabole des ouvriers de la dernière heure - évangile du dimanche de la Septuagésime.
    Parabole des ouvriers de la dernière heure – évangile du dimanche de la Septuagésime.

    Demande. Comment appelle-t-on le 9ème dimanche avant Pâques ?
    Réponse. On l’appelle le Dimanche de la Septuagésime.

    D. Qu’il y a-t-il de particulier dans l’Eglise le Dimanche de la Septuagésime ?
    R. L’Eglise commence en ce jour un temps particulier de pénitence.
    Explication. L’Eglise regarde le temps depuis la Septuagésime jusqu’au carême comme un temps de pénitence, & une préparation au jeûne du carême, comme le carême est lui-même la préparation à la grande solennité de Pâques. Voilà pourquoi l’Eglise retranche ses chants de joie en ce temps & prend la couleur violette, qui est le symbole de la mortification.

    D. Pourquoi l’Eglise commence-t-elle déjà ce temps particulier de mortification ?
    R. Afin que les fidèles se préparent de bonne heure à la grande fête de Pâques.
    Explication. Une excellente manière de se préparer à la pénitence du carême & à la communion pascale, est de se confesser dans le temps de la Septuagésime. L’Eglise, qui ordonne de se confesser au moins chaque année, désire qu’on le fasse avant le carême, afin que par cette précaution on soit plus en état de profiter des grâces attachées à ce saint temps, & mieux disposés à participer aux saints mystères. Cette confession permettra aussi de gagner l’indulgence plénière des Quarante Heures, comme on le verra ci après.

    D. L’Eglise n’a-t-elle pas d’autres raisons en commençant la pénitence à la Septuagésime ?
    R. Oui : c’est pour empêcher les chrétiens de se livrer aux honteux divertissements du carnaval.
    Explication. Les divertissements du carnaval sont un reste du paganisme. Il est inconcevable qu’il faille les défendre à des chrétiens. Se peut-il que la veille d’un temps consacré à pleurer les péchés, on s’y plonge sans mesure ? Peut-on recevoir des cendres, symbole de l’humiliation, en sortant du tumulte des assemblées mondaines & licencieuses ?

    D. Qu’à fait l’Eglise pour s’opposer aux divertissements du carnaval ?
    R. L’Eglise a institué les prières des Quarante Heures.

    D. Qu’est-ce que la solennité des Quarante Heures ?
    R. C’est une dévotion établie pour empêcher les chrétiens de se livrer aux désordres du carnaval, & pour demander pardon à Dieu des excès & des péchés qui s’y commettent.
    Explication. Dans la première institution de cette dévotion, le Saint Sacrement était exposé pendant quarante heures, ce qui a donné le nom à cette pratique de piété. Depuis le Bref de Clément XIII, le temps n’est plus obligatoirement fixé à quarante heures. On expose le Saint Sacrement pendant plusieurs jours, si l’on veut, ou pendant un seul qui est désigné. L’indulgence plénière est accordée à ceux qui, confessés & communiés, visitent le Saint Sacrement pendant ce temps, & prient pour la conversion des pécheurs & des infidèles, pour l’exaltation de l’Eglise, la paix entre les Princes chrétiens.

    D. Que faut-il faire pour sanctifier le temps de la Septuagésime jusqu’au carême ?
    R. Trois choses.
    1. Faire tous ces exercices de piété dans un esprit de pénitence.
    2. Ne prendre aucune part aux divertissements défendus du carnaval, & empêcher ceux qui dépendent de nous de s’y livrer.
    3. Se préparer à approcher saintement des sacrements de Pénitence & d’Eucharistie pour gagner l’indulgence des Quarante Heures.

    Catéchisme de la Septuagésime, par l’Abbé Meusy, Catéchisme historique, dogmatique et moral des fêtes principales, Besançon, 1774