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La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Programme de la fête de la Théophanie

Fête de la Théophanie - baptême du Christ au JourdainParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le jeudi 18 janvier 2024 du calendrier grégorien – 5 janvier 2024 du calendrier julien, vigiles (Grandes Complies et Matines) suivies de la bénédiction des eaux à 18h30, le vendredi 19 janvier 2024 du calendrier grégorien – 6 janvier 2024 du calendrier julien, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 12h.

La fête de l’Epiphanie (“manifestation”) est aussi appelée dans le rit byzantin fête de la Théophanie (“manifestation de Dieu”), car Dieu s’est manifesté dans sa gloire Trinitaire au jour du baptême du Christ dans le Jourdain (ce terme de Théophanie se retrouve aussi en Occident très fréquemment dans les manuscrits liturgiques latins médiévaux comme synonyme d’Epiphanie).

Cette fête est l’une des douze grandes fêtes de l’année liturgique byzantine.

A l’origine, les chrétiens orientaux fêtaient la Nativité du Christ le 6 janvier, et l’Eglise arménienne du reste est la seule à avoir conservé cette disposition primitive jusqu’à aujourd’hui. En Occident, et à Rome en particulier, on fêtait la Nativité du Christ le 25 décembre. Saint Jean Chrysostome nous enseigne que la date du 25 décembre choisie par les Romains avait été déterminée en consultant les archives impériales des recensements effectués sous le règne d’Auguste ; il témoigne qu’Antioche avait décidé de suivre Rome quelques années avant son épiscopat. Désormais, les Eglises d’Orient fêteraient Noël le 25 décembre et garderaient au 6 janvier la fête du baptême du Christ. En contrepartie, si l’on peut dire, les chrétiens d’Occident accueillaient la fête de l’Epiphanie, y célébrant l’adoration des mages (le Christ est manifesté comme Dieu à des païens), le baptême au Jourdain (le Christ est manifesté comme Dieu à son baptême par la voix du Père et la venue de l’Esprit Saint) et les noces de Cana (le Christ manifesté comme Dieu par son premier miracle).

Dans le rit byzantin, comme dans la plupart des autres rits chrétiens (éthiopien, copte, syriaque par exemple, et même romain, même si cela est tombé de l’usage commun), on procède à la bénédiction solennelle des eaux dans la nuit de la Théophanie (normalement celle-ci intervient après le chant des grandes vêpres). Les textes employés par le rit byzantin pour cette bénédiction ont été admirablement composés par saint Sophrone, patriarche de Jérusalem de 634 à 638.

Mais pourquoi n’est-ce pas le jour de la naissance du Sauveur plutôt que celui de son baptême qui est appelé Epiphanie ? Car c’est en ce jour qu’il fut baptisé et qu’il sanctifia les eaux. Aussi, dans cette solennité, vers le milieu de la nuit, tous vont puiser de l’eau qu’ils mettent en réserve dans leurs maisons, pour la garder l’année entière, en mémoire de ce qu’à pareil jour, les eaux ont été sanctifiées. Et par un miracle évident, le temps n’a aucune influence sur la nature de cette eau, car après un an, quelquefois deux et même trois, elle demeure pure et fraîche, et malgré cet espace de temps, on né la distingue pas de celle qui vient d’être prise à la source. Mais pour quelle cause ce jour est-il appelé manifestation ? Parce que Notre-Seigneur fut manifesté aux hommes, non le jour de sa naissance, mais le jour de son baptême, car jusque-là il était à peu près inconnu. Qu’il n’ait pas été généralement connu, et que la plupart aient ignoré qui il était, c’est ce qui ressort de ces paroles de Jean-Baptiste Il y a quelqu’un au milieu de vous que vous ne connaissez pas. (Jean, 1, 26.) Et faut-il s’étonner si les autres ne le connaissaient pas quand Jean-Baptiste lui-même l’ignorait jusqu’à ce jour ? Et je ne le connaissais pas moi-même, dit-il, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : Celui sur qui vous verrez descendre et demeurer le Saint-Esprit, est celui qui baptise dans le Saint-Esprit. (Jean, I, 33.)
Saint Jean Chrysostome, Homélie sur la Théophanie.

A la vigile & à la bénédiction des eaux

A matines
Texte des hirmi du canon de saint Côme de Maïouma pour les matines de la Théophanie.

A la bénédiction des eaux
Stichères idiomèles de saint Sophrone, patriarche de Jérusalem (c. 550 † 638) :
1. La voix du Seigneur retentit sur les eaux, disant : * “Venez, recevez tous * l’Esprit de sagesse, l’Esprit d’intelligence, * l’Esprit de la crainte de Dieu, ** du Christ qui s’est manifesté.
2. En ce jour, la nature de l’eau est sanctifiée, * et le Jourdain interrompt son cours * et retient ses propres eaux en voyant ** le Seigneur être baptisé.
3. En tant qu’homme, dans le fleuve, * tu descends, Christ-Roi, * et tu te hâtes de recevoir le baptême, toi qui es Bon, * des mains du Précurseur, * à cause de nos péchés, Ami des hommes.
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Doxastikon : A la voix criant dans le désert : * “Préparez les chemins du Seigneur,” * toi qui as pris, Seigneur, * la forme d’un esclave * tu vins demander le baptême, sans avoir connu le péché. * Les eaux te virent & prirent peur, * le Précurseur fut saisi d’effroi, * et il s’écria : * Comment le chandelier éclairerait-il la lumière ? * Comment l’esclave imposerait-il les mains sur son Maître ? * Sanctifie-moi ainsi que les eaux, Sauveur, ** Toi qui ôtes les péchés du monde.

Prokimen
De la bénédiction des eaux, ton 3 :
℟. Le Seigneur est ma lumière & mon salut, de qui aurai-je crainte ?
℣. Le Seigneur est le rempart de ma vie, devant qui tremblerai-je ?

Alleluia
De la bénédiction des eaux, ton 4 :
℣. La voix du Seigneur retentit sur les eaux, sur les grandes eaux.

Après la consécration des eaux :
Tropaire de la fête, ton 1 : Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Stichère final, ton 6 : Chantons, fidèles, * la grandeur de l’économie de Dieu pour nous, * il s’est fait homme pour accomplir * il s’est fait homme pour accomplir * notre purification dans le Jourdain, * Lui le seul pur et sans souillure, * il me sanctifie, ainsi que les eaux * et il brise les têtes des dragons dans cette eau. * Puisons donc de cette eau avec allégresse, frères ! * car la grâce de l’Esprit, aux fidèles, est donnée * invisiblement à ceux qui y puisent par le Christ Dieu, ** et le Sauveur de nos âmes.

Aux heures
A tierce & à sexte Gloire au Père. Tropaire de l’avant-fête. Et maintenant. Theotokion de l’heure.
Kondakion : de la fête.

A la divine liturgie de saint Jean Chrysostome

Les psaumes des typiques ainsi que les Béatitudes, au début de la divine liturgie, sont remplacées par les trois antiennes suivantes :

Première antienne, ton 1 – Psaume CXIII
℣. Quand Israël sortit d’Egypte, * la maison de Jacob de chez un peuple barbare (Psaume 113, 1).
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. Juda devint son peuple saint, * Israël son domaine (Psaume 113, 2).
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. La mer le vit & s’enfuit, * le Jourdain retourna en arrière (Psaume 113, 3).
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. Qu’as-tu, mer, à t’enfuir, * Jourdain, à retourner en arrière ? (Psaume 113, 5)
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit, * Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.

Seconde antienne, ton 2 – Psaume CXIV
℣. J’aime ! car le Seigneur * écoute les accents de ma prière (Psaume 114, 1).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. Car il a incliné son oreille vers moi * & moi, je l’invoquerai chaque jour (Psaume 114, 2).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. La mort m’avait enveloppé dans ses rets, * déjà m’avait saisi l’angoisse de la tombe. * En proie à la détresse & à la douleur, * j’ai invoqué le nom du Seigneur (Psaume 114, 3-4).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. Le Seigneur est miséricordieux & juste, * & notre Dieu est plein de compassion (Psaume 114, 5).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit, * Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Ant. Fils unique & Verbe de Dieu, qui es immortel & qui, pour notre salut, as voulu t’incarner de la sainte Mère de Dieu & toujours Vierge Marie, qui, sans changer, t’es fait homme, as été crucifié, Christ-Dieu, et par ta mort as vaincu la mort, l’un de la sainte Trinité, glorifié avec le Père et le Saint-Esprit, sauve-nous.

Troisième antienne, ton 1 – Psaume CXVII
℣. Rendez grâce au Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 1).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
℣. Qu’elle le dise la maison de Jacob, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 2).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
℣. Qu’elle le dise la maison d’Aaron, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 3).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
℣. Qu’ils le disent ceux qui craignent le Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 4).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !

A la petite entrée :
1. Tropaire de la fête, ton 1 : Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
2. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
3. Kondakion de la fête, ton 4 : En ce jour de l’Epiphanie * l’univers a vu ta gloire * car, Seigneur, tu t’es manifesté * et sur nous resplendit ta lumière ; * c’est pourquoi en pleine connaissance nous te chantons : * Tu es venu et t’es manifesté, ** Lumière inaccessible.

A la place du Trisaghion :
℟. Vous tous qui avez été baptisés en Christ, * vous avez revêtu le Christ. * Alléluia. (3 fois)

Prokimen
De la fête, ton 4 :
℟. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! * Le Seigneur es Dieu, & il nous est apparu (Psaume 117, 26-27).
℣. Rendez grâce au Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour. (Psaume 117, 1).

Epître
De la fête : Tite (§ 302) II, 11-14; III, 4-7.
Car la grâce de Dieu, notre Sauveur, a paru à tous les hommes.

Alleluia
De la fête, ton 1 :
℣. Apportez au Seigneur, enfants de Dieu, apportez au Seigneur les petits des béliers (Psaume 28, 1).
℣. La voix du Seigneur a retenti sur les eaux, le Dieu de gloire a tonné, le Seigneur est sur les eaux innombrables (Psaume 28, 3).

Evangile
De la fête : Matthieu (§ 6) III, 13-17.
Et au même instant une voix se fit entendre du ciel, qui disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, dans lequel j’ai mis toute mon affection.

A la commémoraison de la Très-Sainte Mère de Dieu durant l’anaphore eucharistique (de la fête)
Mégalynaire : Magnifie, mon âme, * la Toute-vénérable reine de l’armée des cieux, * la très sainte Vierge Mère de Dieu.
Hirmos : Toute langue hésite à te célébrer comme il convient, * & tout esprit, même élevé, est saisi de vertige à te chanter, Mère de Dieu ; * mais comme tu es bonne, reçois notre foi * car tu sais notre amour inspiré par Dieu : ** tu es la protectrice des chrétiens, nous te magnifions.

Verset de communion
De la fête : La grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, s’est manifestée (Tite, 2, 11). Alléluia, alléluia, alléluia.

Téléchargez le livret de partitions des choristes pour les Grandes Complies.
Téléchargez le livret de partitions des choristes pour les Matines.
Téléchargez le livret de partitions des choristes pour la Bénédiction des Eaux.
Téléchargez le livret de partitions des choristes pour la divine liturgie.

Programme de la fête de la Théophanie

Fête de la Théophanie - baptême du Christ au JourdainParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le mercredi 18 janvier 2023 du calendrier grégorien – 5 janvier 2023 du calendrier julien, grandes vêpres et bénédiction des eaux à 18h30, le jeudi 19 janvier 2023 du calendrier grégorien – 6 janvier 2023 du calendrier julien, matines à 10h30, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 12h.

La fête de l’Epiphanie (“manifestation”) est aussi appelée dans le rit byzantin fête de la Théophanie (“manifestation de Dieu”), car Dieu s’est manifesté dans sa gloire Trinitaire au jour du baptême du Christ dans le Jourdain (ce terme de Théophanie se retrouve aussi en Occident très fréquemment dans les manuscrits liturgiques latins médiévaux comme synonyme d’Epiphanie).

Cette fête est l’une des douze grandes fêtes de l’année liturgique byzantine.

A l’origine, les chrétiens orientaux fêtaient la Nativité du Christ le 6 janvier, et l’Eglise arménienne du reste est la seule à avoir conservé cette disposition primitive jusqu’à aujourd’hui. En Occident, et à Rome en particulier, on fêtait la Nativité du Christ le 25 décembre. Saint Jean Chrysostome nous enseigne que la date du 25 décembre choisie par les Romains avait été déterminée en consultant les archives impériales des recensements effectués sous le règne d’Auguste ; il témoigne qu’Antioche avait décidé de suivre Rome quelques années avant son épiscopat. Désormais, les Eglises d’Orient fêteraient Noël le 25 décembre et garderaient au 6 janvier la fête du baptême du Christ. En contrepartie, si l’on peut dire, les chrétiens d’Occident accueillaient la fête de l’Epiphanie, y célébrant l’adoration des mages (le Christ est manifesté comme Dieu à des païens), le baptême au Jourdain (le Christ est manifesté comme Dieu à son baptême par la voix du Père et la venue de l’Esprit Saint) et les noces de Cana (le Christ manifesté comme Dieu par son premier miracle).

Dans le rit byzantin, comme dans la plupart des autres rits chrétiens (éthiopien, copte, syriaque par exemple, et même romain, même si cela est tombé de l’usage commun), on procède à la bénédiction solennelle des eaux dans la nuit de la Théophanie (normalement celle-ci intervient après le chant des grandes vêpres). Les textes employés par la liturgie byzantine pour cette bénédiction ont été composés par saint Sophrone, patriarche de Jérusalem de 634 à 638.

Mais pourquoi n’est-ce pas le jour de la naissance du Sauveur plutôt que celui de son baptême qui est appelé Epiphanie ? Car c’est en ce jour qu’il fut baptisé et qu’il sanctifia les eaux. Aussi, dans cette solennité, vers le milieu de la nuit, tous vont puiser de l’eau qu’ils mettent en réserve dans leurs maisons, pour la garder l’année entière, en mémoire de ce qu’à pareil jour, les eaux ont été sanctifiées. Et par un miracle évident, le temps n’a aucune influence sur la nature de cette eau, car après un an, quelquefois deux et même trois, elle demeure pure et fraîche, et malgré cet espace de temps, on né la distingue pas de celle qui vient d’être prise à la source. Mais pour quelle cause ce jour est-il appelé manifestation ? Parce que Notre-Seigneur fut manifesté aux hommes, non le jour de sa naissance, mais le jour de son baptême, car jusque-là il était à peu près inconnu. Qu’il n’ait pas été généralement connu, et que la plupart aient ignoré qui il était, c’est ce qui ressort de ces paroles de Jean-Baptiste Il y a quelqu’un au milieu de vous que vous ne connaissez pas. (Jean, 1, 26.) Et faut-il s’étonner si les autres ne le connaissaient pas quand Jean-Baptiste lui-même l’ignorait jusqu’à ce jour ? Et je ne le connaissais pas moi-même, dit-il, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : Celui sur qui vous verrez descendre et demeurer le Saint-Esprit, est celui qui baptise dans le Saint-Esprit. (Jean, I, 33.)
Saint Jean Chrysostome, Homélie sur la Théophanie.

Aux grandes vêpres & à la bénédiction des eaux

Stichères du lucernaire, ton 2 :
1er & 2nd stichères (de saint Jean Damascène (676 † 749)) : Voyant notre Lumière qui éclaire tout homme * s’approcher de lui pour être baptisé, * le Précurseur se réjouit en son âme tandis que tremble sa main ; * il montre et dit aux peuples : * Voici le Rédempteur d’Israël, * celui qui nous libère de la corrupti-on ! * O Seigneur sans péché, ** O Christ notre Dieu, gloire à toi.
3ème & 4ème stichère (de saint Jean Damascène) : C’est un serviteur qui baptise le Rédempteur * et par sa présence l’Esprit lui rend témoignage ; * ce que voyant, les armées angéliques frémissent d’effroi ; * du ciel le Père fait entendre sa voix : * Celui sur qui le Précurseur impose la main, * c’est mon Fils bien-aimé, en lui je me complais ! ** Christ notre Dieu, gloire à toi.
5ème & 6ème stichère (de saint Jean Damascène) : Les flots du Jourdain * te reçurent, toi qui es la Source, * sous forme de colombe descendit le Paraclet ; * il incline la tête, celui qui fit pencher les cieux, * le limon de la terre crie à celui qui l’a façonné : * Pourquoi m’imposer ce qui est trop haut pour moi ? * C’est moi qui de ton Baptême ai besoin. * O Seigneur sans péché, ** Christ notre Dieu, gloire à toi.
7ème & 8ème stichère (de saint Jean Damascène) : Voulant sauver l’homme égaré, * tu n’as pas dédaigné de revêtir l’aspect du serviteur, * car il te convenait, Seigneur notre Dieu, * d’assumer pour nous l’humaine condition ; * Rédempteur, en te laissant baptiser dans ta chair, * tu nous as jugés dignes du pardon ; * c’est pourquoi nous te crions : ** Christ notre Dieu, gloire à toi.
Doxastikon (de Byzas, hymnographe du Xème siècle) : En inclinant la tête devant le Précurseur, * tu as écrasé la tête des démons, * descendu dans les flots, tu as illuminé l’univers, * pour qu’il te glorifie, Sauveur, ** illumination de nos âmes.

Prokimen du mardi

Premier tropaire & versets des Parémies : Toi qui fis le monde, dans le monde tu es apparu * afin d’illuminer ceux qui étaient assis dans les ténèbres ** Ami des hommes, gloire à toi.
Que Dieu nous prenne en grâce & nous bénisse, faisant luire sur nous sa face, & qu’il ait pitié de nous. Pour qu’on connaisse sur la terre ta voie, parmi toutes les nations ton salut.
Afin d’illuminer ceux qui étaient assis dans les ténèbres ** Ami des hommes, gloire à toi.
Que les peuples te confessent, ô Dieu, que les peuples te confessent. Que les nations soient dans la joie et l’allégresse, car tu juges les peuples avec droiture, et sur la terre tu guides les nations.
Afin d’illuminer ceux qui étaient assis dans les ténèbres ** Ami des hommes, gloire à toi.
Que les peuples te confessent, ô Dieu, que tous les peuples te confessent. La terre a donné son fruit ; que Dieu, notre Dieu, nous bénisse. Que Dieu nous bénisse, & que tous les confins de la terre le craignent.
Afin d’illuminer ceux qui étaient assis dans les ténèbres ** Ami des hommes, gloire à toi.

Second tropaire & versets des Parémies : C’est aux pécheurs, aux publicains * qu’en l’immensité de ton amour * tu as voulu te montrer ; * pour qui donc aurait brillé ta clarté, * si ce n’est pour qui hante les ténèbres ? ** gloire à toi.
Le Seigneur règne, il s’est revêtu de beauté ; le Seigneur s’est revêtu de puissance, il a mis une ceinture à ses reins. Car il affermis l’univers, et il ne sera pas ébranlé. Ton trône est préparé depuis l’origine ; depuis l’éternité, tu es.
Pour qui donc aurait brillé ta clarté, * si ce n’est pour qui hante les ténèbres ? ** gloire à toi.
Les fleuves ont élevé, Seigneur, les fleuves ont élevé leur voix ; les fleuves ont soulevé leurs flots dans le fracas des eaux inombrables.
Pour qui donc aurait brillé ta clarté, * si ce n’est pour qui hante les ténèbres ? ** gloire à toi.
Admirables sont les soulèvements de la mer ; admirable est le seigneur dans les hauteurs. Tes témoignages sont entièrement dignes de foi ; à ta maison convient la sainteté, Seigneur, pour la longueur des jours.
Pour qui donc aurait brillé ta clarté, * si ce n’est pour qui hante les ténèbres ? ** gloire à toi.

Prokimen
De la fête, ton 3 :
℟. Le Seigneur est ma lumière & mon salut, de qui aurai-je crainte ?
℣. Le Seigneur est le rempart de ma vie, devant qui tremblerai-je ?

A la bénédiction des eaux
Stichères idiomèles de saint Sophrone, patriarche de Jérusalem (c. 550 † 638) :
1. La voix du Seigneur retentit sur les eaux, disant : * “Venez, recevez tous * l’Esprit de sagesse, l’Esprit d’intelligence, * l’Esprit de la crainte de Dieu, ** du Christ qui s’est manifesté.
2. En ce jour, la nature de l’eau est sanctifiée, * et le Jourdain interrompt son cours * et retient ses propres eaux en voyant ** le Seigneur être baptisé.
3. En tant qu’homme, dans le fleuve, * tu descends, Christ-Roi, * et tu te hâtes de recevoir le baptême, toi qui es Bon, * des mains du Précurseur, * à cause de nos péchés, Ami des hommes.
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Doxastikon : A la voix criant dans le désert : * “Préparez les chemins du Seigneur,” * toi qui as pris, Seigneur, * la forme d’un esclave * tu vins demander le baptême, sans avoir connu le péché. * Les eaux te virent & prirent peur, * le Précurseur fut saisi d’effroi, * et il s’écria : * Comment le chandelier éclairerait-il la lumière ? * Comment l’esclave imposerait-il les mains sur son Maître ? * Sanctifie-moi ainsi que les eaux, Sauveur, ** Toi qui ôtes les péchés du monde.

Prokimen
De la bénédiction des eaux, ton 3 :
℟. Le Seigneur est ma lumière & mon salut, de qui aurai-je crainte ?
℣. Le Seigneur est le rempart de ma vie, devant qui tremblerai-je ?

Alleluia
De la bénédiction des eaux, ton 4 :
℣. La voix du Seigneur retentit sur les eaux, sur les grandes eaux.

Après la consécration des eaux :
Tropaire de la fête, ton 1 : Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Stichère final, ton 6 : Chantons, fidèles, * la grandeur de l’économie de Dieu pour nous, * il s’est fait homme pour accomplir * il s’est fait homme pour accomplir * notre purification dans le Jourdain, * Lui le seul pur et sans souillure, * il me sanctifie, ainsi que les eaux * et il brise les têtes des dragons dans cette eau. * Puisons donc de cette eau avec allégresse, frères ! * car la grâce de l’Esprit, aux fidèles, est donnée * invisiblement à ceux qui y puisent par le Christ Dieu, ** et le Sauveur de nos âmes.

A matines
Texte des hirmi du canon de saint Côme de Maïouma pour les matines de la Théophanie.

A la divine liturgie de saint Jean Chrysostome

Les psaumes des typiques ainsi que les Béatitudes, au début de la divine liturgie, sont remplacées par les trois antiennes suivantes :

Première antienne, ton 1 – Psaume CXIII
℣. Quand Israël sortit d’Egypte, * la maison de Jacob de chez un peuple barbare (Psaume 113, 1).
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. Juda devint son peuple saint, * Israël son domaine (Psaume 113, 2).
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. La mer le vit & s’enfuit, * le Jourdain retourna en arrière (Psaume 113, 3).
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. Qu’as-tu, mer, à t’enfuir, * Jourdain, à retourner en arrière ? (Psaume 113, 5)
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit, * Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.

Seconde antienne, ton 2 – Psaume CXIV
℣. J’aime ! car le Seigneur * écoute les accents de ma prière (Psaume 114, 1).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. Car il a incliné son oreille vers moi * & moi, je l’invoquerai chaque jour (Psaume 114, 2).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. La mort m’avait enveloppé dans ses rets, * déjà m’avait saisi l’angoisse de la tombe. * En proie à la détresse & à la douleur, * j’ai invoqué le nom du Seigneur (Psaume 114, 3-4).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. Le Seigneur est miséricordieux & juste, * & notre Dieu est plein de compassion (Psaume 114, 5).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit, * Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Ant. Fils unique & Verbe de Dieu, qui es immortel & qui, pour notre salut, as voulu t’incarner de la sainte Mère de Dieu & toujours Vierge Marie, qui, sans changer, t’es fait homme, as été crucifié, Christ-Dieu, et par ta mort as vaincu la mort, l’un de la sainte Trinité, glorifié avec le Père et le Saint-Esprit, sauve-nous.

Troisième antienne, ton 1 – Psaume CXVII
℣. Rendez grâce au Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 1).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
℣. Qu’elle le dise la maison de Jacob, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 2).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
℣. Qu’elle le dise la maison d’Aaron, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 3).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
℣. Qu’ils le disent ceux qui craignent le Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 4).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !

A la petite entrée :
1. Tropaire de la fête, ton 1 : Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
2. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
3. Kondakion de la fête, ton 4 : En ce jour de l’Epiphanie * l’univers a vu ta gloire * car, Seigneur, tu t’es manifesté * et sur nous resplendit ta lumière ; * c’est pourquoi en pleine connaissance nous te chantons : * Tu es venu et t’es manifesté, ** Lumière inaccessible.

A la place du Trisaghion :
℟. Vous tous qui avez été baptisés en Christ, * vous avez revêtu le Christ. * Alléluia. (3 fois)

Prokimen
De la fête, ton 4 :
℟. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! * Le Seigneur es Dieu, & il nous est apparu (Psaume 117, 26-27).
℣. Rendez grâce au Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour. (Psaume 117, 1).

Epître
De la fête : Tite (§ 302) II, 11-14; III, 4-7.
Car la grâce de Dieu, notre Sauveur, a paru à tous les hommes.

Alleluia
De la fête, ton 1 :
℣. Apportez au Seigneur, enfants de Dieu, apportez au Seigneur les petits des béliers (Psaume 28, 1).
℣. La voix du Seigneur a retenti sur les eaux, le Dieu de gloire a tonné, le Seigneur est sur les eaux innombrables (Psaume 28, 3).

Evangile
De la fête : Matthieu (§ 6) III, 13-17.
Et au même instant une voix se fit entendre du ciel, qui disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, dans lequel j’ai mis toute mon affection.

A la commémoraison de la Très-Sainte Mère de Dieu durant l’anaphore eucharistique (de la fête)
Mégalynaire : Magnifie, mon âme, * la Toute-vénérable reine de l’armée des cieux, * la très sainte Vierge Mère de Dieu.
Hirmos : Toute langue hésite à te célébrer comme il convient, * & tout esprit, même élevé, est saisi de vertige à te chanter, Mère de Dieu ; * mais comme tu es bonne, reçois notre foi * car tu sais notre amour inspiré par Dieu : ** tu es la protectrice des chrétiens, nous te magnifions.

Verset de communion
De la fête : La grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, s’est manifestée (Tite, 2, 11). Alléluia, alléluia, alléluia.

Téléchargez le livret de partitions des choristes.

Programme de la fête de la Théophanie

Fête de la Théophanie - baptême du Christ au JourdainParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le mardi 18 janvier 2022 du calendrier grégorien – 5 janvier 2022 du calendrier julien, grandes vêpres et bénédiction des eaux à 18h30, le mercredi 19 janvier 2022 du calendrier grégorien – 6 janvier 2022 du calendrier julien, matines à 10h30, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 12h.

La fête de l’Epiphanie (“manifestation”) est aussi appelée dans le rit byzantin fête de la Théophanie (“manifestation de Dieu”), car Dieu s’est manifesté dans sa gloire Trinitaire au jour du baptême du Christ dans le Jourdain (ce terme de Théophanie se retrouve aussi en Occident très fréquemment dans les manuscrits liturgiques latins médiévaux comme synonyme d’Epiphanie).

Cette fête est l’une des douze grandes fêtes de l’année liturgique byzantine.

A l’origine, les chrétiens orientaux fêtaient la Nativité du Christ le 6 janvier, et l’Eglise arménienne du reste est la seule à avoir conservé cette disposition primitive jusqu’à aujourd’hui. En Occident, et à Rome en particulier, on fêtait la Nativité du Christ le 25 décembre. Saint Jean Chrysostome nous enseigne que la date du 25 décembre choisie par les Romains avait été déterminée en consultant les archives impériales des recensements effectués sous le règne d’Auguste ; il témoigne qu’Antioche avait décidé de suivre Rome quelques années avant son épiscopat. Désormais, les Eglises d’Orient fêteraient Noël le 25 décembre et garderaient au 6 janvier la fête du baptême du Christ. En contrepartie, si l’on peut dire, les chrétiens d’Occident accueillaient la fête de l’Epiphanie, y célébrant l’adoration des mages (le Christ est manifesté comme Dieu à des païens), le baptême au Jourdain (le Christ est manifesté comme Dieu à son baptême par la voix du Père et la venue de l’Esprit Saint) et les noces de Cana (le Christ manifesté comme Dieu par son premier miracle).

Dans le rit byzantin, comme dans la plupart des autres rits chrétiens (éthiopien, copte, syriaque par exemple, et même romain, même si cela est tombé de l’usage commun), on procède à la bénédiction solennelle des eaux dans la nuit de la Théophanie (normalement celle-ci intervient après le chant des grandes vêpres). Les textes employés par la liturgie byzantine pour cette bénédiction ont été composés par saint Sophrone, patriarche de Jérusalem de 634 à 638.

Mais pourquoi n’est-ce pas le jour de la naissance du Sauveur plutôt que celui de son baptême qui est appelé Epiphanie ? Car c’est en ce jour qu’il fut baptisé et qu’il sanctifia les eaux. Aussi, dans cette solennité, vers le milieu de la nuit, tous vont puiser de l’eau qu’ils mettent en réserve dans leurs maisons, pour la garder l’année entière, en mémoire de ce qu’à pareil jour, les eaux ont été sanctifiées. Et par un miracle évident, le temps n’a aucune influence sur la nature de cette eau, car après un an, quelquefois deux et même trois, elle demeure pure et fraîche, et malgré cet espace de temps, on né la distingue pas de celle qui vient d’être prise à la source. Mais pour quelle cause ce jour est-il appelé manifestation ? Parce que Notre-Seigneur fut manifesté aux hommes, non le jour de sa naissance, mais le jour de son baptême, car jusque-là il était à peu près inconnu. Qu’il n’ait pas été généralement connu, et que la plupart aient ignoré qui il était, c’est ce qui ressort de ces paroles de Jean-Baptiste Il y a quelqu’un au milieu de vous que vous ne connaissez pas. (Jean, 1, 26.) Et faut-il s’étonner si les autres ne le connaissaient pas quand Jean-Baptiste lui-même l’ignorait jusqu’à ce jour ? Et je ne le connaissais pas moi-même, dit-il, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : Celui sur qui vous verrez descendre et demeurer le Saint-Esprit, est celui qui baptise dans le Saint-Esprit. (Jean, I, 33.)
Saint Jean Chrysostome, Homélie sur la Théophanie.

Aux grandes vêpres & à la bénédiction des eaux

Stichères du lucernaire, ton 2 :
1er & 2nd stichères (de saint Jean Damascène (676 † 749)) : Voyant notre Lumière qui éclaire tout homme * s’approcher de lui pour être baptisé, * le Précurseur se réjouit en son âme tandis que tremble sa main ; * il montre et dit aux peuples : * Voici le Rédempteur d’Israël, * celui qui nous libère de la corrupti-on ! * O Seigneur sans péché, ** O Christ notre Dieu, gloire à toi.
3ème & 4ème stichère (de saint Jean Damascène) : C’est un serviteur qui baptise le Rédempteur * et par sa présence l’Esprit lui rend témoignage ; * ce que voyant, les armées angéliques frémissent d’effroi ; * du ciel le Père fait entendre sa voix : * Celui sur qui le Précurseur impose la main, * c’est mon Fils bien-aimé, en lui je me complais ! ** Christ notre Dieu, gloire à toi.
5ème & 6ème stichère (de saint Jean Damascène) : Les flots du Jourdain * te reçurent, toi qui es la Source, * sous forme de colombe descendit le Paraclet ; * il incline la tête, celui qui fit pencher les cieux, * le limon de la terre crie à celui qui l’a façonné : * Pourquoi m’imposer ce qui est trop haut pour moi ? * C’est moi qui de ton Baptême ai besoin. * O Seigneur sans péché, ** Christ notre Dieu, gloire à toi.
7ème & 8ème stichère (de saint Jean Damascène) : Voulant sauver l’homme égaré, * tu n’as pas dédaigné de revêtir l’aspect du serviteur, * car il te convenait, Seigneur notre Dieu, * d’assumer pour nous l’humaine condition ; * Rédempteur, en te laissant baptiser dans ta chair, * tu nous as jugés dignes du pardon ; * c’est pourquoi nous te crions : ** Christ notre Dieu, gloire à toi.
Doxastikon (de Byzas, hymnographe du Xème siècle) : En inclinant la tête devant le Précurseur, * tu as écrasé la tête des démons, * descendu dans les flots, tu as illuminé l’univers, * pour qu’il te glorifie, Sauveur, ** illumination de nos âmes.

Prokimen du mardi

Premier tropaire & versets des Parémies : Toi qui fis le monde, dans le monde tu es apparu * afin d’illuminer ceux qui étaient assis dans les ténèbres ** Ami des hommes, gloire à toi.
Que Dieu nous prenne en grâce & nous bénisse, faisant luire sur nous sa face, & qu’il ait pitié de nous. Pour qu’on connaisse sur la terre ta voie, parmi toutes les nations ton salut.
Afin d’illuminer ceux qui étaient assis dans les ténèbres ** Ami des hommes, gloire à toi.
Que les peuples te confessent, ô Dieu, que les peuples te confessent. Que les nations soient dans la joie et l’allégresse, car tu juges les peuples avec droiture, et sur la terre tu guides les nations.
Afin d’illuminer ceux qui étaient assis dans les ténèbres ** Ami des hommes, gloire à toi.
Que les peuples te confessent, ô Dieu, que tous les peuples te confessent. La terre a donné son fruit ; que Dieu, notre Dieu, nous bénisse. Que Dieu nous bénisse, & que tous les confins de la terre le craignent.
Afin d’illuminer ceux qui étaient assis dans les ténèbres ** Ami des hommes, gloire à toi.

Second tropaire & versets des Parémies : C’est aux pécheurs, aux publicains * qu’en l’immensité de ton amour * tu as voulu te montrer ; * pour qui donc aurait brillé ta clarté, * si ce n’est pour qui hante les ténèbres ? ** gloire à toi.
Le Seigneur règne, il s’est revêtu de beauté ; le Seigneur s’est revêtu de puissance, il a mis une ceinture à ses reins. Car il affermis l’univers, et il ne sera pas ébranlé. Ton trône est préparé depuis l’origine ; depuis l’éternité, tu es.
Pour qui donc aurait brillé ta clarté, * si ce n’est pour qui hante les ténèbres ? ** gloire à toi.
Les fleuves ont élevé, Seigneur, les fleuves ont élevé leur voix ; les fleuves ont soulevé leurs flots dans le fracas des eaux inombrables.
Pour qui donc aurait brillé ta clarté, * si ce n’est pour qui hante les ténèbres ? ** gloire à toi.
Admirables sont les soulèvements de la mer ; admirable est le seigneur dans les hauteurs. Tes témoignages sont entièrement dignes de foi ; à ta maison convient la sainteté, Seigneur, pour la longueur des jours.
Pour qui donc aurait brillé ta clarté, * si ce n’est pour qui hante les ténèbres ? ** gloire à toi.

Prokimen
De la fête, ton 3 :
℟. Le Seigneur est ma lumière & mon salut, de qui aurai-je crainte ?
℣. Le Seigneur est le rempart de ma vie, devant qui tremblerai-je ?

A la bénédiction des eaux
Stichères idiomèles de saint Sophrone, patriarche de Jérusalem (c. 550 † 638) :
1. La voix du Seigneur retentit sur les eaux, disant : * “Venez, recevez tous * l’Esprit de sagesse, l’Esprit d’intelligence, * l’Esprit de la crainte de Dieu, ** du Christ qui s’est manifesté.
2. En ce jour, la nature de l’eau est sanctifiée, * et le Jourdain interrompt son cours * et retient ses propres eaux en voyant ** le Seigneur être baptisé.
3. En tant qu’homme, dans le fleuve, * tu descends, Christ-Roi, * et tu te hâtes de recevoir le baptême, toi qui es Bon, * des mains du Précurseur, * à cause de nos péchés, Ami des hommes.
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Doxastikon : A la voix criant dans le désert : * “Préparez les chemins du Seigneur,” * toi qui as pris, Seigneur, * la forme d’un esclave * tu vins demander le baptême, sans avoir connu le péché. * Les eaux te virent & prirent peur, * le Précurseur fut saisi d’effroi, * et il s’écria : * Comment le chandelier éclairerait-il la lumière ? * Comment l’esclave imposerait-il les mains sur son Maître ? * Sanctifie-moi ainsi que les eaux, Sauveur, ** Toi qui ôtes les péchés du monde.

Prokimen
De la bénédiction des eaux, ton 3 :
℟. Le Seigneur est ma lumière & mon salut, de qui aurai-je crainte ?
℣. Le Seigneur est le rempart de ma vie, devant qui tremblerai-je ?

Alleluia
De la bénédiction des eaux, ton 4 :
℣. La voix du Seigneur retentit sur les eaux, sur les grandes eaux.

Après la consécration des eaux :
Tropaire de la fête, ton 1 : Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Stichère final, ton 6 : Chantons, fidèles, * la grandeur de l’économie de Dieu pour nous, * il s’est fait homme pour accomplir * il s’est fait homme pour accomplir * notre purification dans le Jourdain, * Lui le seul pur et sans souillure, * il me sanctifie, ainsi que les eaux * et il brise les têtes des dragons dans cette eau. * Puisons donc de cette eau avec allégresse, frères ! * car la grâce de l’Esprit, aux fidèles, est donnée * invisiblement à ceux qui y puisent par le Christ Dieu, ** et le Sauveur de nos âmes.

A matines
Texte des hirmi du canon de saint Côme de Maïouma pour les matines de la Théophanie.

A la divine liturgie de saint Jean Chrysostome

Les psaumes des typiques ainsi que les Béatitudes, au début de la divine liturgie, sont remplacées par les trois antiennes suivantes :

Première antienne, ton 1 – Psaume CXIII
℣. Quand Israël sortit d’Egypte, * la maison de Jacob de chez un peuple barbare (Psaume 113, 1).
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. Juda devint son peuple saint, * Israël son domaine (Psaume 113, 2).
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. La mer le vit & s’enfuit, * le Jourdain retourna en arrière (Psaume 113, 3).
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. Qu’as-tu, mer, à t’enfuir, * Jourdain, à retourner en arrière ? (Psaume 113, 5)
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit, * Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.

Seconde antienne, ton 2 – Psaume CXIV
℣. J’aime ! car le Seigneur * écoute les accents de ma prière (Psaume 114, 1).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. Car il a incliné son oreille vers moi * & moi, je l’invoquerai chaque jour (Psaume 114, 2).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. La mort m’avait enveloppé dans ses rets, * déjà m’avait saisi l’angoisse de la tombe. * En proie à la détresse & à la douleur, * j’ai invoqué le nom du Seigneur (Psaume 114, 3-4).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. Le Seigneur est miséricordieux & juste, * & notre Dieu est plein de compassion (Psaume 114, 5).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit, * Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Ant. Fils unique & Verbe de Dieu, qui es immortel & qui, pour notre salut, as voulu t’incarner de la sainte Mère de Dieu & toujours Vierge Marie, qui, sans changer, t’es fait homme, as été crucifié, Christ-Dieu, et par ta mort as vaincu la mort, l’un de la sainte Trinité, glorifié avec le Père et le Saint-Esprit, sauve-nous.

Troisième antienne, ton 1 – Psaume CXVII
℣. Rendez grâce au Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 1).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
℣. Qu’elle le dise la maison de Jacob, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 2).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
℣. Qu’elle le dise la maison d’Aaron, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 3).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
℣. Qu’ils le disent ceux qui craignent le Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 4).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !

A la petite entrée :
1. Tropaire de la fête, ton 1 : Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
2. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
3. Kondakion de la fête, ton 4 : En ce jour de l’Epiphanie * l’univers a vu ta gloire * car, Seigneur, tu t’es manifesté * et sur nous resplendit ta lumière ; * c’est pourquoi en pleine connaissance nous te chantons : * Tu es venu et t’es manifesté, ** Lumière inaccessible.

A la place du Trisaghion :
℟. Vous tous qui avez été baptisés en Christ, * vous avez revêtu le Christ. * Alléluia. (3 fois)

Prokimen
De la fête, ton 4 :
℟. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! * Le Seigneur es Dieu, & il nous est apparu (Psaume 117, 26-27).
℣. Rendez grâce au Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour. (Psaume 117, 1).

Epître
De la fête : Tite (§ 302) II, 11-14; III, 4-7.
Car la grâce de Dieu, notre Sauveur, a paru à tous les hommes.

Alleluia
De la fête, ton 1 :
℣. Apportez au Seigneur, enfants de Dieu, apportez au Seigneur les petits des béliers (Psaume 28, 1).
℣. La voix du Seigneur a retenti sur les eaux, le Dieu de gloire a tonné, le Seigneur est sur les eaux innombrables (Psaume 28, 3).

Evangile
De la fête : Matthieu (§ 6) III, 13-17.
Et au même instant une voix se fit entendre du ciel, qui disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, dans lequel j’ai mis toute mon affection.

A la commémoraison de la Très-Sainte Mère de Dieu durant l’anaphore eucharistique (de la fête)
Mégalynaire : Magnifie, mon âme, * la Toute-vénérable reine de l’armée des cieux, * la très sainte Vierge Mère de Dieu.
Hirmos : Toute langue hésite à te célébrer comme il convient, * & tout esprit, même élevé, est saisi de vertige à te chanter, Mère de Dieu ; * mais comme tu es bonne, reçois notre foi * car tu sais notre amour inspiré par Dieu : ** tu es la protectrice des chrétiens, nous te magnifions.

Verset de communion
De la fête : La grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, s’est manifestée (Tite, 2, 11). Alléluia, alléluia, alléluia.

Téléchargez le livret de partitions des choristes.

Programme de la fête de la Théophanie

Fête de la Théophanie - baptême du Christ au JourdainParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le lundi 18 janvier 2021 du calendrier grégorien – 5 janvier 2021 du calendrier julien, grandes vêpres et bénédiction des eaux à 15h, le mardi 19 janvier 2021 du calendrier grégorien – 6 janvier 2021 du calendrier julien, matines à 11h, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 11h.

La fête de l’Epiphanie (“manifestation”) est aussi appelée dans le rit byzantin fête de la Théophanie (“manifestation de Dieu”), car Dieu s’est manifesté dans sa gloire Trinitaire au jour du baptême du Christ dans le Jourdain (ce terme de Théophanie se retrouve aussi en Occident très fréquemment dans les manuscrits liturgiques latins médiévaux comme synonyme d’Epiphanie).

Cette fête est l’une des douze grandes fêtes de l’année liturgique byzantine.

A l’origine, les chrétiens orientaux fêtaient la Nativité du Christ le 6 janvier, et l’Eglise arménienne du reste est la seule à avoir conservé cette disposition primitive jusqu’à aujourd’hui. En Occident, et à Rome en particulier, on fêtait la Nativité du Christ le 25 décembre. Saint Jean Chrysostome nous enseigne que la date du 25 décembre choisie par les Romains avait été déterminée en consultant les archives impériales des recensements effectués sous le règne d’Auguste ; il témoigne qu’Antioche avait décidé de suivre Rome quelques années avant son épiscopat. Désormais, les Eglises d’Orient fêteraient Noël le 25 décembre et garderaient au 6 janvier la fête du baptême du Christ. En contrepartie, si l’on peut dire, les chrétiens d’Occident accueillaient la fête de l’Epiphanie, y célébrant l’adoration des mages (le Christ est manifesté comme Dieu à des païens), le baptême au Jourdain (le Christ est manifesté comme Dieu à son baptême par la voix du Père et la venue de l’Esprit Saint) et les noces de Cana (le Christ manifesté comme Dieu par son premier miracle).

Dans le rit byzantin, comme dans la plupart des autres rits chrétiens (éthiopien, copte, syriaque par exemple, et même romain, même si cela est tombé de l’usage commun), on procède à la bénédiction solennelle des eaux dans la nuit de la Théophanie (normalement celle-ci intervient après le chant des grandes vêpres). Les textes employés par la liturgie byzantine pour cette bénédiction ont été composés par saint Sophrone, patriarche de Jérusalem de 634 à 638.

Mais pourquoi n’est-ce pas le jour de la naissance du Sauveur plutôt que celui de son baptême qui est appelé Epiphanie ? Car c’est en ce jour qu’il fut baptisé et qu’il sanctifia les eaux. Aussi, dans cette solennité, vers le milieu de la nuit, tous vont puiser de l’eau qu’ils mettent en réserve dans leurs maisons, pour la garder l’année entière, en mémoire de ce qu’à pareil jour, les eaux ont été sanctifiées. Et par un miracle évident, le temps n’a aucune influence sur la nature de cette eau, car après un an, quelquefois deux et même trois, elle demeure pure et fraîche, et malgré cet espace de temps, on né la distingue pas de celle qui vient d’être prise à la source. Mais pour quelle cause ce jour est-il appelé manifestation ? Parce que Notre-Seigneur fut manifesté aux hommes, non le jour de sa naissance, mais le jour de son baptême, car jusque-là il était à peu près inconnu. Qu’il n’ait pas été généralement connu, et que la plupart aient ignoré qui il était, c’est ce qui ressort de ces paroles de Jean-Baptiste Il y a quelqu’un au milieu de vous que vous ne connaissez pas. (Jean, 1, 26.) Et faut-il s’étonner si les autres ne le connaissaient pas quand Jean-Baptiste lui-même l’ignorait jusqu’à ce jour ? Et je ne le connaissais pas moi-même, dit-il, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : Celui sur qui vous verrez descendre et demeurer le Saint-Esprit, est celui qui baptise dans le Saint-Esprit. (Jean, I, 33.)
Saint Jean Chrysostome, Homélie sur la Théophanie.

Aux grandes vêpres & à la bénédiction des eaux

Stichères du lucernaire, ton 2 :
1er & 2nd stichères (de saint Jean Damascène (676 † 749)) : Voyant notre Lumière qui éclaire tout homme * s’approcher de lui pour être baptisé, * le Précurseur se réjouit en son âme tandis que tremble sa main ; * il montre et dit aux peuples : * Voici le Rédempteur d’Israël, * celui qui nous libère de la corrupti-on ! * O Seigneur sans péché, ** O Christ notre Dieu, gloire à toi.
3ème & 4ème stichère (de saint Jean Damascène) : C’est un serviteur qui baptise le Rédempteur * et par sa présence l’Esprit lui rend témoignage ; * ce que voyant, les armées angéliques frémissent d’effroi ; * du ciel le Père fait entendre sa voix : * Celui sur qui le Précurseur impose la main, * c’est mon Fils bien-aimé, en lui je me complais ! ** Christ notre Dieu, gloire à toi.
5ème & 6ème stichère (de saint Jean Damascène) : Les flots du Jourdain * te reçurent, toi qui es la Source, * sous forme de colombe descendit le Paraclet ; * il incline la tête, celui qui fit pencher les cieux, * le limon de la terre crie à celui qui l’a façonné : * Pourquoi m’imposer ce qui est trop haut pour moi ? * C’est moi qui de ton Baptême ai besoin. * O Seigneur sans péché, ** Christ notre Dieu, gloire à toi.
7ème & 8ème stichère (de saint Jean Damascène) : Voulant sauver l’homme égaré, * tu n’as pas dédaigné de revêtir l’aspect du serviteur, * car il te convenait, Seigneur notre Dieu, * d’assumer pour nous l’humaine condition ; * Rédempteur, en te laissant baptiser dans ta chair, * tu nous as jugés dignes du pardon ; * c’est pourquoi nous te crions : ** Christ notre Dieu, gloire à toi.
Doxastikon (de Byzas, hymnographe du Xème siècle) : En inclinant la tête devant le Précurseur, * tu as écrasé la tête des démons, * descendu dans les flots, tu as illuminé l’univers, * pour qu’il te glorifie, Sauveur, ** illumination de nos âmes.

Prokimen du lundi

Premier tropaire & versets des Parémies : Toi qui fis le monde, dans le monde tu es apparu * afin d’illuminer ceux qui étaient assis dans les ténèbres ** Ami des hommes, gloire à toi.
Que Dieu nous prenne en grâce & nous bénisse, faisant luire sur nous sa face, & qu’il ait pitié de nous. Pour qu’on connaisse sur la terre ta voie, parmi toutes les nations ton salut.
Afin d’illuminer ceux qui étaient assis dans les ténèbres ** Ami des hommes, gloire à toi.
Que les peuples te confessent, ô Dieu, que les peuples te confessent. Que les nations soient dans la joie et l’allégresse, car tu juges les peuples avec droiture, et sur la terre tu guides les nations.
Afin d’illuminer ceux qui étaient assis dans les ténèbres ** Ami des hommes, gloire à toi.
Que les peuples te confessent, ô Dieu, que tous les peuples te confessent. La terre a donné son fruit ; que Dieu, notre Dieu, nous bénisse. Que Dieu nous bénisse, & que tous les confins de la terre le craignent.
Afin d’illuminer ceux qui étaient assis dans les ténèbres ** Ami des hommes, gloire à toi.

Second tropaire & versets des Parémies : C’est aux pécheurs, aux publicains * qu’en l’immensité de ton amour * tu as voulu te montrer ; * pour qui donc aurait brillé ta clarté, * si ce n’est pour qui hante les ténèbres ? ** gloire à toi.
Le Seigneur règne, il s’est revêtu de beauté ; le Seigneur s’est revêtu de puissance, il a mis une ceinture à ses reins. Car il affermis l’univers, et il ne sera pas ébranlé. Ton trône est préparé depuis l’origine ; depuis l’éternité, tu es.
Pour qui donc aurait brillé ta clarté, * si ce n’est pour qui hante les ténèbres ? ** gloire à toi.
Les fleuves ont élevé, Seigneur, les fleuves ont élevé leur voix ; les fleuves ont soulevé leurs flots dans le fracas des eaux inombrables.
Pour qui donc aurait brillé ta clarté, * si ce n’est pour qui hante les ténèbres ? ** gloire à toi.
Admirables sont les soulèvements de la mer ; admirable est le seigneur dans les hauteurs. Tes témoignages sont entièrement dignes de foi ; à ta maison convient la sainteté, Seigneur, pour la longueur des jours.
Pour qui donc aurait brillé ta clarté, * si ce n’est pour qui hante les ténèbres ? ** gloire à toi.

Prokimen
De la fête, ton 3 :
℟. Le Seigneur est ma lumière & mon salut, de qui aurai-je crainte ?
℣. Le Seigneur est le rempart de ma vie, devant qui tremblerai-je ?

A la bénédiction des eaux
Stichères idiomèles de saint Sophrone, patriarche de Jérusalem (c. 550 † 638) :
1. La voix du Seigneur retentit sur les eaux, disant : * “Venez, recevez tous * l’Esprit de sagesse, l’Esprit d’intelligence, * l’Esprit de la crainte de Dieu, ** du Christ qui s’est manifesté.
2. En ce jour, la nature de l’eau est sanctifiée, * et le Jourdain interrompt son cours * et retient ses propres eaux en voyant ** le Seigneur être baptisé.
3. En tant qu’homme, dans le fleuve, * tu descends, Christ-Roi, * et tu te hâtes de recevoir le baptême, toi qui es Bon, * des mains du Précurseur, * à cause de nos péchés, Ami des hommes.
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Doxastikon : A la voix criant dans le désert : * “Préparez les chemins du Seigneur,” * toi qui as pris, Seigneur, * la forme d’un esclave * tu vins demander le baptême, sans avoir connu le péché. * Les eaux te virent & prirent peur, * le Précurseur fut saisi d’effroi, * et il s’écria : * Comment le chandelier éclairerait-il la lumière ? * Comment l’esclave imposerait-il les mains sur son Maître ? * Sanctifie-moi ainsi que les eaux, Sauveur, ** Toi qui ôtes les péchés du monde.

Prokimen
De la bénédiction des eaux, ton 3 :
℟. Le Seigneur est ma lumière & mon salut, de qui aurai-je crainte ?
℣. Le Seigneur est le rempart de ma vie, devant qui tremblerai-je ?

Alleluia
De la bénédiction des eaux, ton 4 :
℣. La voix du Seigneur retentit sur les eaux, sur les grandes eaux.

Après la consécration des eaux :
Tropaire de la fête, ton 1 : Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Stichère final, ton 6 : Chantons, fidèles, * la grandeur de l’économie de Dieu pour nous, * il s’est fait homme pour accomplir * il s’est fait homme pour accomplir * notre purification dans le Jourdain, * Lui le seul pur et sans souillure, * il me sanctifie, ainsi que les eaux * et il brise les têtes des dragons dans cette eau. * Puisons donc de cette eau avec allégresse, frères ! * car la grâce de l’Esprit, aux fidèles, est donnée * invisiblement à ceux qui y puisent par le Christ Dieu, ** et le Sauveur de nos âmes.

A matines
Texte des hirmi du canon de saint Côme de Maïouma pour les matines de la Théophanie.

A la divine liturgie de saint Jean Chrysostome

Les psaumes des typiques ainsi que les Béatitudes, au début de la divine liturgie, sont remplacées par les trois antiennes suivantes :

Première antienne, ton 1 – Psaume CXIII
℣. Quand Israël sortit d’Egypte, * la maison de Jacob de chez un peuple barbare (Psaume 113, 1).
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. Juda devint son peuple saint, * Israël son domaine (Psaume 113, 2).
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. La mer le vit & s’enfuit, * le Jourdain retourna en arrière (Psaume 113, 3).
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. Qu’as-tu, mer, à t’enfuir, * Jourdain, à retourner en arrière ? (Psaume 113, 5)
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit, * Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.

Seconde antienne, ton 2 – Psaume CXIV
℣. J’aime ! car le Seigneur * écoute les accents de ma prière (Psaume 114, 1).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. Car il a incliné son oreille vers moi * & moi, je l’invoquerai chaque jour (Psaume 114, 2).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. La mort m’avait enveloppé dans ses rets, * déjà m’avait saisi l’angoisse de la tombe. * En proie à la détresse & à la douleur, * j’ai invoqué le nom du Seigneur (Psaume 114, 3-4).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. Le Seigneur est miséricordieux & juste, * & notre Dieu est plein de compassion (Psaume 114, 5).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit, * Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Ant. Fils unique & Verbe de Dieu, qui es immortel & qui, pour notre salut, as voulu t’incarner de la sainte Mère de Dieu & toujours Vierge Marie, qui, sans changer, t’es fait homme, as été crucifié, Christ-Dieu, et par ta mort as vaincu la mort, l’un de la sainte Trinité, glorifié avec le Père et le Saint-Esprit, sauve-nous.

Troisième antienne, ton 1 – Psaume CXVII
℣. Rendez grâce au Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 1).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
℣. Qu’elle le dise la maison de Jacob, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 2).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
℣. Qu’elle le dise la maison d’Aaron, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 3).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
℣. Qu’ils le disent ceux qui craignent le Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 4).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !

A la petite entrée :
1. Tropaire de la fête, ton 1 : Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
2. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
3. Kondakion de la fête, ton 4 : En ce jour de l’Epiphanie * l’univers a vu ta gloire * car, Seigneur, tu t’es manifesté * et sur nous resplendit ta lumière ; * c’est pourquoi en pleine connaissance nous te chantons : * Tu es venu et t’es manifesté, ** Lumière inaccessible.

A la place du Trisaghion :
℟. Vous tous qui avez été baptisés en Christ, * vous avez revêtu le Christ. * Alléluia. (3 fois)

Prokimen
De la fête, ton 4 :
℟. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! * Le Seigneur es Dieu, & il nous est apparu (Psaume 117, 26-27).
℣. Rendez grâce au Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour. (Psaume 117, 1).

Epître
De la fête : Tite (§ 302) II, 11-14; III, 4-7.
Car la grâce de Dieu, notre Sauveur, a paru à tous les hommes.

Alleluia
De la fête, ton 1 :
℣. Apportez au Seigneur, enfants de Dieu, apportez au Seigneur les petits des béliers (Psaume 28, 1).
℣. La voix du Seigneur a retenti sur les eaux, le Dieu de gloire a tonné, le Seigneur est sur les eaux innombrables (Psaume 28, 3).

Evangile
De la fête : Matthieu (§ 6) III, 13-17.
Et au même instant une voix se fit entendre du ciel, qui disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, dans lequel j’ai mis toute mon affection.

A la commémoraison de la Très-Sainte Mère de Dieu durant l’anaphore eucharistique (de la fête)
Mégalynaire : Magnifie, mon âme, * la Toute-vénérable reine de l’armée des cieux, * la très sainte Vierge Mère de Dieu.
Hirmos : Toute langue hésite à te célébrer comme il convient, * & tout esprit, même élevé, est saisi de vertige à te chanter, Mère de Dieu ; * mais comme tu es bonne, reçois notre foi * car tu sais notre amour inspiré par Dieu : ** tu es la protectrice des chrétiens, nous te magnifions.

Verset de communion
De la fête : La grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, s’est manifestée (Tite, 2, 11). Alléluia, alléluia, alléluia.

Téléchargez le livret de partitions des choristes.

Programme de la fête de la Théophanie

Fête de la Théophanie - baptême du Christ au JourdainParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le samedi 18 janvier 2020 du calendrier grégorien – 5 janvier 2020 du calendrier julien, grandes vêpres et bénédiction des eaux à 18h30, le dimanche 19 janvier 2020 du calendrier grégorien – 6 janvier 2020 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

La fête de l’Epiphanie (“manifestation”) est aussi appelée dans le rit byzantin fête de la Théophanie (“manifestation de Dieu”), car Dieu s’est manifesté dans sa gloire Trinitaire au jour du baptême du Christ dans le Jourdain (ce terme de Théophanie se retrouve aussi en Occident très fréquemment dans les manuscrits liturgiques latins médiévaux comme synonyme d’Epiphanie).

Cette fête est l’une des douze grandes fêtes de l’année liturgique byzantine.

A l’origine, les chrétiens orientaux fêtaient la Nativité du Christ le 6 janvier, et l’Eglise arménienne du reste est la seule à avoir conservé cette disposition primitive jusqu’à aujourd’hui. En Occident, et à Rome en particulier, on fêtait la Nativité du Christ le 25 décembre. Saint Jean Chrysostome nous enseigne que la date du 25 décembre choisie par les Romains avait été déterminée en consultant les archives impériales des recensements effectués sous le règne d’Auguste ; il témoigne qu’Antioche avait décidé de suivre Rome quelques années avant son épiscopat. Désormais, les Eglises d’Orient fêteraient Noël le 25 décembre et garderaient au 6 janvier la fête du baptême du Christ. En contrepartie, si l’on peut dire, les chrétiens d’Occident accueillaient la fête de l’Epiphanie, y célébrant l’adoration des mages (le Christ est manifesté comme Dieu à des païens), le baptême au Jourdain (le Christ est manifesté comme Dieu à son baptême par la voix du Père et la venue de l’Esprit Saint) et les noces de Cana (le Christ manifesté comme Dieu par son premier miracle).

Dans le rit byzantin, comme dans la plupart des autres rits chrétiens (éthiopien, copte, syriaque par exemple, et même romain, même si cela est tombé de l’usage commun), on procède à la bénédiction solennelle des eaux dans la nuit de la Théophanie (normalement celle-ci intervient après le chant des grandes vêpres). Les textes employés par la liturgie byzantine pour cette bénédiction ont été composés par saint Sophrone, patriarche de Jérusalem de 634 à 638.

Mais pourquoi n’est-ce pas le jour de la naissance du Sauveur plutôt que celui de son baptême qui est appelé Epiphanie ? Car c’est en ce jour qu’il fut baptisé et qu’il sanctifia les eaux. Aussi, dans cette solennité, vers le milieu de la nuit, tous vont puiser de l’eau qu’ils mettent en réserve dans leurs maisons, pour la garder l’année entière, en mémoire de ce qu’à pareil jour, les eaux ont été sanctifiées. Et par un miracle évident, le temps n’a aucune influence sur la nature de cette eau, car après un an, quelquefois deux et même trois, elle demeure pure et fraîche, et malgré cet espace de temps, on né la distingue pas de celle qui vient d’être prise à la source. Mais pour quelle cause ce jour est-il appelé manifestation ? Parce que Notre-Seigneur fut manifesté aux hommes, non le jour de sa naissance, mais le jour de son baptême, car jusque-là il était à peu près inconnu. Qu’il n’ait pas été généralement connu, et que la plupart aient ignoré qui il était, c’est ce qui ressort de ces paroles de Jean-Baptiste Il y a quelqu’un au milieu de vous que vous ne connaissez pas. (Jean, 1, 26.) Et faut-il s’étonner si les autres ne le connaissaient pas quand Jean-Baptiste lui-même l’ignorait jusqu’à ce jour ? Et je ne le connaissais pas moi-même, dit-il, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : Celui sur qui vous verrez descendre et demeurer le Saint-Esprit, est celui qui baptise dans le Saint-Esprit. (Jean, I, 33.)
Saint Jean Chrysostome, Homélie sur la Théophanie.

A matines
Texte des hirmi du canon de saint Côme de Maïouma pour les matines de la Théophanie.

Aux heures
A tierce & à sexte Gloire au Père. Tropaire de l’avant-fête. Et maintenant. Theotokion de l’heure.
Kondakion : de la fête.

Les psaumes des typiques ainsi que les Béatitudes, au début de la divine liturgie, sont remplacées par les trois antiennes suivantes :

Première antienne, ton 1 – Psaume CXIII
℣. Quand Israël sortit d’Egypte, * la maison de Jacob de chez un peuple barbare (Psaume 113, 1).
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. Juda devint son peuple saint, * Israël son domaine (Psaume 113, 2).
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. La mer le vit & s’enfuit, * le Jourdain retourna en arrière (Psaume 113, 3).
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. Qu’as-tu, mer, à t’enfuir, * Jourdain, à retourner en arrière ? (Psaume 113, 5)
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit, * Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.

Seconde antienne, ton 2 – Psaume CXIV
℣. J’aime ! car le Seigneur * écoute les accents de ma prière (Psaume 114, 1).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. Car il a incliné son oreille vers moi * & moi, je l’invoquerai chaque jour (Psaume 114, 2).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. La mort m’avait enveloppé dans ses rets, * déjà m’avait saisi l’angoisse de la tombe. * En proie à la détresse & à la douleur, * j’ai invoqué le nom du Seigneur (Psaume 114, 3-4).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. Le Seigneur est miséricordieux & juste, * & notre Dieu est plein de compassion (Psaume 114, 5).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit, * Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Ant. Fils unique & Verbe de Dieu, qui es immortel & qui, pour notre salut, as voulu t’incarner de la sainte Mère de Dieu & toujours Vierge Marie, qui, sans changer, t’es fait homme, as été crucifié, Christ-Dieu, et par ta mort as vaincu la mort, l’un de la sainte Trinité, glorifié avec le Père et le Saint-Esprit, sauve-nous.

Troisième antienne, ton 1 – Psaume CXVII
℣. Rendez grâce au Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 1).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
℣. Qu’elle le dise la maison de Jacob, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 2).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
℣. Qu’elle le dise la maison d’Aaron, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 3).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
℣. Qu’ils le disent ceux qui craignent le Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 4).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !

A la petite entrée :
1. Tropaire de la fête, ton 1 : Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
2. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
3. Kondakion de la fête, ton 4 : En ce jour de l’Epiphanie * l’univers a vu ta gloire * car, Seigneur, tu t’es manifesté * et sur nous resplendit ta lumière ; * c’est pourquoi en pleine connaissance nous te chantons : * Tu es venu et t’es manifesté, ** Lumière inaccessible.

A la place du Trisaghion :
℟. Vous tous qui avez été baptisés en Christ, * vous avez revêtu le Christ. * Alléluia. (3 fois)

Prokimen
De la fête, ton 4 :
℟. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! * Le Seigneur es Dieu, & il nous est apparu (Psaume 117, 26-27).
℣. Rendez grâce au Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour. (Psaume 117, 1).

Epître
De la fête : Tite (§ 302) II, 11-14; III, 4-7.
Car la grâce de Dieu, notre Sauveur, a paru à tous les hommes.

Alleluia
De la fête, ton 1 :
℣. Apportez au Seigneur, enfants de Dieu, apportez au Seigneur les petits des béliers (Psaume 28, 1).
℣. La voix du Seigneur a retenti sur les eaux, le Dieu de gloire a tonné, le Seigneur est sur les eaux innombrables (Psaume 28, 3).

Evangile
De la fête : Matthieu (§ 6) III, 13-17.
Et au même instant une voix se fit entendre du ciel, qui disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, dans lequel j’ai mis toute mon affection.

A la commémoraison de la Très-Sainte Mère de Dieu durant l’anaphore eucharistique (de la fête)
Mégalynaire : Magnifie, mon âme, * la Toute-vénérable reine de l’armée des cieux, * la très sainte Vierge Mère de Dieu.
Hirmos : Toute langue hésite à te célébrer comme il convient, * & tout esprit, même élevé, est saisi de vertige à te chanter, Mère de Dieu ; * mais comme tu es bonne, reçois notre foi * car tu sais notre amour inspiré par Dieu : ** tu es la protectrice des chrétiens, nous te magnifions.

Verset de communion
De la fête : La grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, s’est manifestée (Tite, 2, 11). Alléluia, alléluia, alléluia.

Téléchargez le livret de partitions des choristes.

Programme de la fête de la Théophanie

Fête de la Théophanie - baptême du Christ au JourdainParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le jeudi 19 janvier 2017 du calendrier grégorien – 6 janvier 2017 du calendrier julien, matines de la Théophanie à 10h30 suivies de la divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 12h.

La fête de l’Epiphanie (“manifestation”) est aussi appelée dans le rit byzantin fête de la Théophanie (“manifestation de Dieu”), car Dieu s’est manifesté dans sa gloire Trinitaire au jour du baptême du Christ dans le Jourdain (ce terme de Théophanie se retrouve aussi en Occident fréquemment dans les manuscrits liturgiques latins médiévaux comme synonyme d’Epiphanie).

Cette fête est l’une des douze grandes fêtes de l’année liturgique byzantine.

A l’origine, les chrétiens orientaux fêtaient la Nativité du Christ le 6 janvier, et l’Eglise arménienne du reste est la seule à avoir conservé cette disposition primitive jusqu’à aujourd’hui. En Occident, et à Rome en particulier, on fêtait la Nativité du Christ le 25 décembre. Saint Jean Chrysostome nous enseigne que la date du 25 décembre choisie par les Romains avait été déterminée en consultant les archives impériales des recensements effectués sous le règne d’Auguste ; il témoigne qu’Antioche avait décidé de suivre Rome quelques années avant son épiscopat. Désormais, les Eglises d’Orient fêteraient Noël le 25 décembre et garderaient au 6 janvier la fête du baptême du Christ. En contrepartie, si l’on peut dire, les chrétiens d’Occident accueillaient la fête de l’Epiphanie, y célébrant l’adoration des mages (le Christ est manifesté comme Dieu à des païens), le baptême au Jourdain (le Christ est manifesté comme Dieu à son baptême par la voix du Père et la venue de l’Esprit Saint) et les noces de Cana (le Christ manifesté comme Dieu par son premier miracle).

A matines
Texte des hirmi du canon de saint Côme de Maïouma pour les matines de la Théophanie.

Aux heures
A tierce & à sexte Gloire au Père. Tropaire de l’avant-fête. Et maintenant. Theotokion de l’heure.
Kondakion : de la fête.

Les psaumes des typiques ainsi que les Béatitudes, au début de la divine liturgie, sont remplacées par les trois antiennes suivantes :

Première antienne, ton 1 – Psaume CXIII
℣. Quand Israël sortit d’Egypte, * la maison de Jacob de chez un peuple barbare (Psaume 113, 1).
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. Juda devint son peuple saint, * Israël son domaine (Psaume 113, 2).
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. La mer le vit & s’enfuit, * le Jourdain retourna en arrière (Psaume 113, 3).
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. Qu’as-tu, mer, à t’enfuir, * Jourdain, à retourner en arrière ? (Psaume 113, 5)
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit, * Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Ant. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.

Seconde antienne, ton 2 – Psaume CXIV
℣. J’aime ! car le Seigneur * écoute les accents de ma prière (Psaume 114, 1).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. Car il a incliné son oreille vers moi * & moi, je l’invoquerai chaque jour (Psaume 114, 2).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. La mort m’avait enveloppé dans ses rets, * déjà m’avait saisi l’angoisse de la tombe. * En proie à la détresse & à la douleur, * j’ai invoqué le nom du Seigneur (Psaume 114, 3-4).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. Le Seigneur est miséricordieux & juste, * & notre Dieu est plein de compassion (Psaume 114, 5).
Ant. Sauve-nous, Fils de Dieu, * qui fut baptisé dans le Jourdain, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit, * Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Ant. Fils unique & Verbe de Dieu, qui es immortel & qui, pour notre salut, as voulu t’incarner de la sainte Mère de Dieu & toujours Vierge Marie, qui, sans changer, t’es fait homme, as été crucifié, Christ-Dieu, et par ta mort as vaincu la mort, l’un de la sainte Trinité, glorifié avec le Père et le Saint-Esprit, sauve-nous.

Troisième antienne, ton 1 – Psaume CXVII
℣. Rendez grâce au Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 1).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
℣. Qu’elle le dise la maison de Jacob, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 2).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
℣. Qu’elle le dise la maison d’Aaron, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 3).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
℣. Qu’ils le disent ceux qui craignent le Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour (Psaume 117, 4).
Ant. Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !

A la petite entrée :
1. Tropaire de la fête, ton 1 : Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
2. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
3. Kondakion de la fête, ton 4 : En ce jour de l’Epiphanie * l’univers a vu ta gloire * car, Seigneur, tu t’es manifesté * et sur nous resplendit ta lumière ; * c’est pourquoi en pleine connaissance nous te chantons : * Tu es venu et t’es manifesté, ** Lumière inaccessible.

A la place du Trisaghion :
℟. Vous tous qui avez été baptisés en Christ, * vous avez revêtu le Christ. * Alléluia. (3 fois)

Prokimen
De la fête, ton 4 :
℟. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! * Le Seigneur es Dieu, & il nous est apparu (Psaume 117, 26-27).
℣. Rendez grâce au Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour. (Psaume 117, 1).

Epître
De la fête : Tite (§ 302) II, 11-14; III, 4-7.
Car la grâce de Dieu, notre Sauveur, a paru à tous les hommes.

Alleluia
De la fête, ton 1 :
℣. Apportez au Seigneur, enfants de Dieu, apportez au Seigneur les petits des béliers (Psaume 28, 1).
℣. La voix du Seigneur a retenti sur les eaux, le Dieu de gloire a tonné, le Seigneur est sur les eaux innombrables (Psaume 28, 3).

Evangile
De la fête : Matthieu (§ 6) III, 13-17.
Et au même instant une voix se fit entendre du ciel, qui disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, dans lequel j’ai mis toute mon affection.

A la commémoraison de la Très-Sainte Mère de Dieu durant l’anaphore eucharistique (de la fête)
Mégalynaire : Magnifie, mon âme, * la Toute-vénérable reine de l’armée des cieux, * la très sainte Vierge Mère de Dieu.
Hirmos : Toute langue hésite à te célébrer comme il convient, * & tout esprit, même élevé, est saisi de vertige à te chanter, Mère de Dieu ; * mais comme tu es bonne, reçois notre foi * car tu sais notre amour inspiré par Dieu : ** tu es la protectrice des chrétiens, nous te magnifions.

Verset de communion
De la fête : La grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, s’est manifestée (Tite, 2, 11). Alléluia, alléluia, alléluia.

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La Pentecôte – Fête élaguée ou restaurée ? La suppression de l’antique vigile baptismale de la Pentecôte

La PentecôteLe missel promulgué par Paul VI le 3 avril 1969 a pratiquement éliminé l’antique usage des vigiles et des octaves pour les grandes fêtes.

Les octaves sont désormais limitées à Pâques et à Noël. Quant aux vigiles, il n’en subsiste, pour certaines fêtes, qu’une “messe de la veille au soir” qui, souvent, passe inaperçue dans les paroisses. Il s’agit d’une anticipation de la fête et non plus d’une journée de jeûne et de préparation à celle-ci.

La messe de la veille de Pentecôte est un cas particulier. Elle est dotée d’un choix de quatre textes pour la première lecture. Il s’agit de textes de l’Ancien Testament qui préparent au don de l’Esprit Saint. C’est tout ce qui subsiste de l’antique et riche liturgie de la vigile de la Pentecôte. Son dépouillement s’est fait en deux temps. La vigile tomba lors de la réforme des années 50, et l’octave fut abolie lors de la promulgation du nouveau missel.

L’antique vigile de Pentecôte et son caractère baptismal

Mgr-GromierDans une conférence devenue célèbre dans les milieux traditionnels, sur la liturgie dite “restaurée” de la Semaine sous Pie XII 1955[1], Mgr Léon Gromier déclare ceci :

La vigile de la Pentecôte n’a plus rien de baptismal, devenue un jour comme un autre, et faisant mentir le missel dans le canon. Cette vigile était un voisin gênant, un rival redoutable ! La postérité instruite sera probablement plus sévère que ne l’est l’opinion actuelle à l’égard des pastoraux.[2]

Il fait ici allusion à la quasi reprise de la vigile baptismale de Pâques pratiquée par les chrétiens depuis la plus haute antiquité à la veille de la Pentecôte.

Les premiers chrétiens ont d’abord célébré la totalité du Mystère pascal, mort, résurrection et don de l’Esprit Saint lors de la grande nuit pascale. Cependant, très vite, la pédagogie de l’Eglise a mis en lumière les différents aspects de celui-ci en morcelant les célébrations selon la chronologie des évangiles.

D’autre part, nous savons que les sacrements de l’initiation chrétienne, baptême, confirmation et eucharistie, étaient conférés autrefois aux candidats lors de la même célébration, une pratique qu’ont conservé les églises d’Orient. Je cite ici le Cardinal Schuster sur le lien intrinsèque et le caractère pourtant distinct entre le baptême et la confirmation :

Bien que le sacrement de Baptême soit tout à fait distinct de celui de la Confirmation, celui-ci reçoit toutefois ce nom en tant que la descente du Saint-Esprit dans l’âme du fidèle complète l’œuvre de sa régénération surnaturelle. Moyennant le caractère sacramentel, il est conféré au néophyte une plus parfaite ressemblance avec Jésus Christ qui imprime le dernier sceau ou ratification à son union avec le divin Rédempteur. Le mot confirmatio était aussi employé en Espagne pour indiquer la prière invocatoire de l’Esprit saint durant la messe : Confirmatio sacramenti ; aussi l’analogie existant entre l’épiclèse – qui, à la messe, demande au Paraclet la plénitude de ses dons sur ceux qui s’approchent de la sainte Communion – et la Confirmation) que les anciens administraient immédiatement après le baptême – éclaire fort bien le sens théologique très profond qui est caché sous ce vocable de Confirmation donné au second sacrement.[3]

Tertullien parle déjà de la célébration des baptêmes non seulement lors de la de grande vigile de Pâques, mais aussi de Pentecôte :

“Un autre jour solennel du baptême est la Pentecôte, lorsqu’il s’est passé un assez long intervalle de temps pour disposer et instruire ceux qui doivent être baptisés” (id.).

Le choix n’est pas innocent car lors du baptême, l’évêque pose sa main droite sur la tête du néophyte “en appelant l’Esprit saint au moyen d’une bénédiction”[4].

Nous possédons aussi une lettre du pape Sirice (384-399)[5] à l’évêque Himère de Tarragone qui atteste cette pratique. Par ailleurs, dans une lettre aux évêques de Sicile, le pape saint Léon le Grand (440-461) exhorte ceux-ci à imiter saint Pierre, qui a baptisé trois mille personne le jour de la première Pentecôte.[6]

Les livres liturgiques postérieurs nous donnent le schéma d’une célébration du même type que celle de la Vigile pascale, que nous trouvons dans tous les missels qui ont précédé la réforme de Trente, ainsi que dans le missel de saint Pie V, jusqu’à la réforme des années 1950.

Dom Guéranger (1805 † 1875)Laissons à Dom Guéranger le soin de décrire cette pratique :

Dans l’antiquité, cette journée ressemblait à celle de la veille de Pâques. Sur le soir les fidèles se rendaient à l’église pour prendre part aux solennités de l’administration du baptême. Dans la nuit qui suivait, le sacrement de la régénération était conféré aux catéchumènes que l’absence ou quelque maladie avait empêchés de se joindre aux autres dans la nuit de Pâques. Ceux qu’on n’avait pas jugés suffisamment éprouvés encore, ou dont l’instruction n’avait pas semblé assez complète, ayant satisfait aux justes exigences de l’Église, contribuaient aussi à former le groupe des aspirants à la nouvelle naissance qui se puise dans la fontaine sacrée. Au lieu des douze prophéties qui se lisaient dans la nuit de Pâques pendant que les prêtres accomplissaient sur les catéchumènes les rites préparatoires au baptême, on n’en lisait ordinairement que six ; ce qui amène à conclure que le nombre des baptisés dans la nuit de la Pentecôte était moins considérable.[7]

Le cierge pascal reparaissait durant cette nuit de grâce, afin d’inculquer à la nouvelle recrue que faisait l’Église, le respect et l’amour envers le Fils de Dieu, qui s’est fait homme pour être “la lumière du monde”. Tous les rites que nous avons détaillés et expliqués au Samedi saint s’accomplissaient dans cette nouvelle occasion où paraissait la fécondité de l’Église, et le divin Sacrifice auquel prenaient part les heureux néophytes commençait dès avant le point du jour.[8]

S.E. Ildefonse, cardinal Schuster, archevêque de MilanDans l’Antiquité, comme le rapporte Schuster, la célébration, au même titre que la Vigile de Pâques, se faisait au Latran durant la nuit du samedi au dimanche. Au XIIe s., elle fut anticipée dans l’après-midi. Vers la fin du jour, le pape se rendait alors à Saint-Pierre pour le chant des vêpres et des matines solennelles.

L’extension de la célébration du baptême à d’autres jours, la pratique du baptême des enfants “quam primum” a enlevé l’exclusivité de ces célébrations à la veille de Pentecôte, réduisant cette journée au rang de préparation à la fête, au même titre que les autres vigiles, tout en lui gardant une célébration propre au caractère clairement baptismal.

Voici comment l’introduit Pius Parsch :

Aujourd’hui est une vigile solennelle et, par suite, un jour de pénitence complet, avec jeûne et abstinence (dans certains diocèses, cependant, cette obligation ne s’impose plus sous peine de péché ; ce n’est plus qu’un simple conseil). La vigile est toujours un jour de préparation. La maison de l’âme doit être nettoyée et parée pour la grande fête. Deux pensées occupent le chrétien qui vit avec l’Église : a) il se rappelle son baptême ; b) il se prépare à la Pentecôte.[9]

Temps et Structure de la Vigile

La Vigile de la Pentecôte dans le Missale Romanum de saint Pie V - Edition de 1596 de VeniseAprès none, on lit les prophéties sans titre, avec les cierges éteints, comme le Samedi Saint.

Telle est la rubrique qui précède la célébration de la Vigile de Pentecôte dans les missels. Son heure est la même que celle de la veillée pascale. Autrefois célébrée la nuit du samedi au dimanche, anticipée ensuite dans l’après-midi, elle est tombée sous le coup du décret de saint Pie V qui imposait d’anticiper les offices à l’aube. La vigile de Pentecôte se célèbre donc le samedi matin.

Sa structure est semblable à celle du Samedi Saint, à l’exception de la bénédiction du feu et du cierge pascal. Pius Parsch la qualifie d’imitation abrégée de l’Office du Samedi saint. Elle commence par la lecture des prophéties, suivie chacune d’un répons et d’une oraison par le célébrant. Celle-ci est précédée de l’invitation du diacre : Oremus. Flectamus genua.

Bénédiction des eaux à la vigile de la PentecôteOn se rend alors en procession au baptistère pour la bénédiction de l’eau en chantant des versets du psaume 41 (Sicut cervus ad fontes aquarum). Après une oraison, le célébrant dit la prière de bénédiction de l’eau, comme à la Vigile pascale. On retourne alors vers l’autel en procession en chantant les litanies des saints, tandis que les célébrants vont à la sacristie afin de se revêtir les ornements de la messe.[10]

La couleur de la vigile est le violet. On précise que le prêtre revêt la chape pour la procession vers les fonds baptismaux. Le diacre et le sous-diacre portent la “chasuble pliée”. La messe est en rouge, couleur de la Pentecôte.

A la fin des litanies, on allume les cierges les ministres vont à l’autel, tandis que le chœur chante le Kyrie, ils récitent les prières au bas de l’autel puis le prêtre fait l’encensement et entonne le gloria, pendant lequel on sonne les cloches.[11]

PLAN DE LA VIGILE DE PENTECOTE

Proclamation des six prophéties :
Lecture + répons + Flectamus genua + Oraison
Procession aux fonts baptismaux
Psaume 41
Bénédiction de l’eau
Procession vers l’autel
Litanies des saints
Messe

Les prophéties

Dans le rite primitif, on comptait douze lectures, comme à Pâques. Ce nombre fut ramené à six par saint Grégoire le Grand et fut maintenu lorsqu’au VIIIe s, sous l’influence du Sacramentaire gélasien, on rendit à la veillée pascale ses lectures originales.

Les lectures de Pentecôte sont tirées de celles de Pâques, mais dans un ordre différent.

Lecture Pentecôte Pâques
1 Gn. 22 Sacrifice d’Abraham 3
2 Ex 14 et 15 Le passage de la Mer rouge 4
3 Dt 31 Le Testament de Moïse, le respect de la Loi 11
4 Is 4 La libération de Jérusalem 8
5 Bar 3 Le retour dans la Terre promise 6
6 Ez 37 Les ossements desséchés  7

Vision d'Ezéchiel (chapitre 37) - Viens des quatre vents, esprit, et souffle sur ces morts, afin qu’ils reviventElles sont suivies pour trois d’entre elles du même trait qu’à la Vigile pascale.

Les oraisons qui suivent, cependant, sont différentes. Elles sont tirées du Sacramentaire grégorien[12].

Elles insistent, chacune à sa manière, sur la continuité entre les deux Testaments, et entre le passage de l’Israël de l’Ancien Testament libéré de l’esclavage, au nouvel Israël, peuple de baptisés, libéré du péché. Nous citons ici seulement celles qui suivent la deuxième et la quatrième lecture, qui sont admirables :

Dieu, vous avez dévoilé par la lumière de la nouvelle Alliance le sens des miracles accomplis aux premiers temps : la Mer Rouge devenant la figure de la source sacrée du baptême et le peuple libéré de l’esclavage d’Égypte manifestant les mystères du peuple chrétien : faites que toutes les nations ayant reçu par le mérite de la foi le privilège d’Israël, elles soient régénérées par la participation à votre Esprit.

et

Dieu éternel et Tout-Puissant, vous avez montré par votre Fils unique que vous étiez le vigneron de votre Église, soignant avec clémence tout sarment portant du fruit en votre Christ, qui est la vraie vigne, afin qu’il porte encore plus de fruits : faites que les épines du péchés ne l’emportent pas sur vos fidèles que vous avez transférés d’Égypte comme une vigne par la fontaine du baptême ; ainsi, fortifiés par la sanctification de votre Esprit, ils soient enrichis d’une récolte sans fin.

La descente aux fonts baptismaux et la bénédiction de l’eau, qui suivent l’oraison de la sixième prophétie, reprend tous les textes de la Vigile pascale, à l’exception de la collecte qui précède la bénédiction de l’eau, qui parle de la fête du jour :

Accordez, nous vous en prions, Dieu Tout-Puissant : à nous qui célébrons la solennité des dons du Saint-Esprit, qu’enflammés de célestes désirs, nous ayons soif de la source de la vie.

On voit clairement, à travers ces textes, le lien intime entre baptême, don de l’Esprit Saint et vie chrétienne.

La messe

Litanies des saints - Missel romain de saint Pie V - édition de Venise de 1596Comme nous l’avons vu, la messe suit directement les litanies. Comme à Pâques, il n’y a pas d’introït. Ce n’est que tardivement, lorsque s’est répandu l’usage des messes privées, que l’on a ajouté l’introït “Cum sanctificatus”, emprunté au mercredi de la 4ème semaine de Carême.

Elle est le sommet de la Vigile et exprime à nouveau, d’une manière très concise, le lien entre baptême et don de l’Esprit Saint dans sa collecte :

Faites, nous vous en supplions, Dieu tout-puissant : que la splendeur de votre clarté brille sur nous ; et que l’éclat de votre lumière confirme, par l’illumination de l’Esprit-Saint, les cœurs de ceux que votre grâce a fait renaître. Par Notre-Seigneur…

Ce lien est encore souligné dans l’épître, tirée des Actes des Apôtres[13]. Il s’agit de la rencontre de Paul avec des disciples de Jean Baptiste. Ceux-ci n’ont “même pas entendu dire qu’il y avait un Saint Esprit”, après quoi Paul les baptise “au nom de Jésus Christ”.

Le reste de la messe est tout entier centré sur la Pentecôte, avec l’Evangile[14], où Jésus promet à ses disciples de ne pas les laisser orphelins, mais de prier le Père pour qu’Il leur envoie le Consolateur.

La secrète et la postcommunion demandent toutes deux la purification des cœurs par l’effusion de l’Esprit Saint.

La prière du Canon contient deux parties propres. Dans le Communicantes, ont mentionne la fête du jour :

Unis dans une même communion et célébrant le jour très saint de la Pentecôte où l’Esprit-Saint est apparu aux Apôtres sous la forme de multiples langues de feu, et vénérant la mémoire en premier de la glorieuse Vierge Marie, Mère de Jésus-Christ notre Dieu et notre Seigneur (…)

Tandis que l’Hanc igitur, comme à Pâques, prie pour les baptisés de la nuit :

Ainsi donc, Seigneur, ce sacrifice que nous vous offrons et, avec tous vos enfants, aujourd’hui spécialement pour ceux que vous avez daigné régénérer par l’eau et l’Esprit-Saint en leur accordant la rémission de tous leurs péchés, …

La réforme de 1955

Annibale Bugnini, artisant de la réforme liturgique sous Pie XIIDans les missels d’après 1955, la Vigile de Pentecôte est désormais réduite à la messe telle qu’elle est décrite ci-dessus, avec son introït “Cum sanctificatus”. Prophéties, procession et bénédiction de l’eau ont tout simplement été abolies.

Le caractère baptismal de la vigile a été gommé et la liturgie est tout entière tournée vers la venue de l’Esprit Saint.

On a conservé l’épître, qui fait le lien entre les deux sacrements. Mais on peut se demander pour quelle raison on a gardé l’Hanc igitur qui intercède pour les baptisés de la nuit. Et ce, pour la vigile, le jour et l’octave de Pentecôte, comme on l’a fait à Pâques.

Cette prière était déjà toute symbolique avant la réforme, puisqu’il n’y avait pratiquement jamais de baptêmes pendant la célébration. Cependant, elle prolongeait le caractère baptismal de la Vigile et gardait toute sa place. Sa conservation, ici, l’isole du reste de la célébration et la réduit, bien plus qu’avant, à un simple vestige.

Le missel de 1969

Le pape Paul VILe missel de 1969 comprend, comme nous l’avons dit plus haut, une “messe de la veille au soir”. C’est une messe d’anticipation de la Pentecôte qui, malgré l’une ou l’autre prière conservée, est bien loin de l’ancienne vigile.

L’antienne d’ouverture n’est plus l’ancien introït “Cum sanctificatus”, mais une citation de Rm 5,5 : L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par son Esprit qui habite en nous, alléluia.

L’aspect baptismal n’est plus mentionné explicitement et l’accent est mis sur la venue de l’Esprit Saint et la clôture du Temps pascal.

L’ancienne collecte a été conservée, mais elle sert d’alternative à une autre, que l’on cite en premier. Il s’agit, apparemment, d’une composition nouvelle :

Dieu éternel et tout-puissant, tu as voulu que la célébration du mystère pascal se développe durant ces cinquante jours d’allégresse ; fais que les nations et les peuples dispersés se réunissent, malgré la division des langues, pour confesser ensemble ton nom. Par Jésus…

Il s’agit ici d’une allusion à Babel, la division des langues, et à la lecture du lendemain, dans les Actes, où chacun comprend dans sa propre langue la prédication des Apôtres.

La particularité de cette messe, unique dans le missel, est le choix entre quatre textes comme première lecture. A savoir :

Genèse 11, 1-9 : La tour de Babel
Exode 19, 3-20 : Dieu se manifeste dans le feu au milieu de son peuple
Ezéchiel 37, 1-14 : Les ossements desséchés
Joël 3, 1-5 : L’Esprit vient habiter en tous les hommes

Mis à part le texte d’Ezéchiel, les autres sont différents des prophéties de l’antique vigile.

La suite de la liturgie de la Parole est fixe :
Psaume 104, 1 : Seigneur envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre !
Romains 8, 22-27 : L’Esprit vient au secours de notre faiblesse
Quant à l’évangile, on a gardé Jean 7, 37-39 : Jésus promet l’Esprit aux croyants

Le Communicantes propre de la prière eucharistique I est celui de l’ancien missel :

Dans la communion de toute l’Église, nous célébrons le jour très saint de la Pentecôte, où l’Esprit Saint s’est manifesté aux Apôtres par d’innombrables langues de feu; et nous voulons nommer en premier lieu la bienheureuse Marie toujours Vierge, Mère de notre Dieu et Seigneur, Jésus Christ ;…

La même formule, adaptée, est aussi reprises dans les autres prières eucharistiques, ainsi la prière III :

C’est pourquoi nous voici rassemblés devant toi et, dans la communion de toute l’Église, nous célébrons le jour très saint de la Pentecôte, où l’Esprit Saint s’est manifesté aux Apôtres par d’innombrables langues de feu. Dieu tout-puissant, nous te supplions de consacrer toi-même les offrandes que nous apportons :…

Il n’y a, logiquement, plus de mention des baptisez dans le Hanc igitur ou son correspondant dans les nouvelles prières.

La prière sur les offrandes et la postcommunion font abondamment référence à l’Esprit :

Nous t’en prions, Seigneur, répands la bénédiction de ton Esprit sur nos offrandes ; que ton Eglise en reçoive cette charité qui fera briller dans le monde la vérité de ton salut.

Et

Seigneur, que cette communion nous soit profitable en nous faisant vivre de la ferveur de l’Esprit Sain dont tu as merveilleusement comblé tes apôtres.

Quant à l’antienne de communion, elle est reprise de l’évangile :

Le dernier jour de la fête, Jésus, debout, criait : “Qu’il vienne à moi et qu’il boive, celui qui a soif”, alléluia.

On peut se demander pourquoi la suite de la phrase “celui qui croit en moi” n’a pas été ajoutée.

Continuité ou rupture ?

La tour de Babel“L’exigence de revoir et d’enrichir les formules du Missel Romain s’est fait sentir. Le premier pas d’une telle réforme a été l’œuvre de Notre Prédécesseur Pie XII, avec la réforme de la Vigile Pascale et du rite de la Semaine Sainte. C’est cette réforme qui a constitué le premier pas de l’adaptation du Missel romain à la mentalité contemporaine” ainsi s’exprime Paul VI dans la Constitution apostolique Missale romanum[15].

Nous revenons sans cesse à la même question : Les changements survenus depuis les année 50, puis lors la réforme liturgique, sont-ils en continuité logique et historique avec l’antique rite romano-franc ou marquent-ils une rupture ?

Ici, nous voyons une pratique séculaire supprimée purement et simplement. Cette suppression, comme le dit bien Mgr Gromier, enlève tout le caractère baptismal de ce jour et ne met l’accent que sur la venue de l’Esprit Saint. C’était sans doute le but des membres de la Commission, insister sur le baptême à Pâques, et sur la confirmation à la Pentecôte, à travers le don de l’Esprit Saint.

Cependant, on conserve la messe sans l’aménager, alors qu’elle contient des élément qui rappellent la veillée. C’est à tout le moins une incohérence. La “restauration” des années 50, ici, n’a rien restauré du tout. Elle s’est contentée de tailler à la hache sans peaufiner le travail, en fonction de critères flous. Point n’est besoin d’une grand érudition pour se rendre compte que cette réforme fut accomplie dans la hâte et pour découvrir en elles de nombreuses incohérences.

Quant au formulaire de 1969, il s’agit, malgré les deux reprises mentionnées, d’une création nouvelle. Actuellement, la plupart des diocèses organisent une “veillée de Pentecôte”, parfois avec la messe de la veille, souvent avec le sacrement de Confirmation, mais où l’on doit faire une large place à la “création” et à la “créativité” faute de lignes directrices suffisantes fournies par le Missel.

Loin du “développement organique”[16] cher au Père Reid, nous devons, une fois de plus, constater l’absence de logique et de continuité dans le travail des commissions. Dans ce cas, on a surtout supprimé, laissant ainsi le vide et créant une large place pour l’improvisation. Plus, peut-être que pour tous les autres jours de l’année liturgique, les pratiques de la veille de Pentecôte de lieu en lieu nous montrent une diversité qui n’est pas sans rappeler l’une des lectures offertes au choix des célébrants : celle de Babel.

Bibliographie

  • SCHUSTER, I., Liber Sacramentorum. Notes historiques et liturgiques sur le Missel romain. Tome IV : Le baptême dans l’Esprit et dans le feu (la Sainte liturgie durant le cycle pascal). Bruxelles, 1939.
  • GUERANGER P., L’année liturgique, Tome ii: Le Temps pascal, Mame & Fils, Paris, 1920,
  • PARSCH, P., The Church’s Year of Grace, Liturgical Press, Collegeville, 1953.
  • REID A., The Organic Development of the Liturgy, St Michael’s Abbey Press, Farnborough 2004

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Notes :    (↵ reviens au texte)

  1. Voir ce lien : https://schola-sainte-cecile.com/2011/03/29/la-reforme-de-la-semaine-sainte-de-1955-presentation-generale
  2. On trouvera le texte complet de cette conférence ici.
  3. Schuster, I., Liber Sacramentorum. Notes historiques et liturgiques sur le Missel romain. Tome IV : Le baptême dans l’Esprit et dans le feu (la Sainte liturgie durant le cycle pascal). Bruxelles, 1939.
  4. Tertullien, De Baptismo 8, 1
  5. Epist. ad Himerium cap. 2 : Patrologia Latina vol. XIII, col. 1131B-1148A
  6. Epist. XVI ad universos episcopos per Siciliam constitutos : P.L. LIV col. 695B-704A
  7. Pendant la lecture des Prophéties le Samedi Saint, les Prêtres terminaient les rites préparatoires au Baptême sur les catéchumènes, cérémonies qui prenaient un certain temps : d’où le commentaire de Dom Guéranger sur la relative brièveté des Prophéties.
  8. GUERANGER P., L’année liturgique, Tome ii: Le Temps pascal, Mame & Fils, Paris, 1920, p. 260
  9. PARSCH, P., The Church’s Year of Grace, Liturgical Press, Collegeville, 1953.
  10. La rubrique précise : Là où il n’y a pas de Fonts, quand la sixième Prophétie avec son Oraison ont été dites, le Célébrant dépose la Chasuble, et se prosterne devant l’Autel avec ses Ministres : et, tous les autres étant à genoux, les Litanies sont chantées par deux Chantres au milieu du Chœur, les deux Chœurs répondant ensemble. Quand on arrive au verset Peccatóres, Te rogámus, le Prêtre et les Ministres se lèvent et se rendant à la sacristie, ils revêtent les ornements rouges ; on allume les cierges de l’Autel.
  11. Citons encore la rubrique : A la fin des Litanies, on chante solennellement le Kýrie, eléison pour la Messe et on le répète selon l’usage. Pendant ce temps, le Prêtre avec les Ministres s’avance à l’Autel, et fait la confession : ensuite, y montant, il le baise et l’encense selon l’usage. A la fin du Kýrie, eléison, on commence solennellement le Glória in excélsis Deo, et on sonne les cloches.
  12. Ce manuscrit, répertorié Codex Regina 337, a été récemment mis en ligne par la Bibliothèque vaticane. Il date du VIIIème siècle et reflète la liturgie papale pratiquée au Latran, issue de l’organisation de la liturgie opérée par le pape saint Grégoire le Grand et poursuivie par ses successeurs jusqu’à l’époque du pape Hadrien Ier († 795), qui l’envoya à Charlemagne lorsque celui-ci voulut établir la liturgie romaine dans tout son empire. Le Codex Regina 337 a été analysé par H. A. Wilson dans son ouvrage The Gregorian sacramentary under Charles the Great, publié par la Henry Bradshaw Society à Londres en 1915.
  13. Actes 19, 1-8.
  14. Jean, 14, 15-21.
  15. 3 avril 1969.
  16. Alcuin Reid OSB, The Organic Development of the Liturgy, St Michael’s Abbey Press, Farnborough 2004.

La messe traditionnelle pour les nuls

Nous reprenons tant le titre (un brin provoc, il s’agit bien sûr d’une allusion à l’excellente série d’ouvrages didactiques du même nom) que les images diffusées sur la page Facebook Messe traditionnelle, lesquelles constituent un beau “tutoriel” en images avant l’heure. Ces photos sont probablement d’origine française (le prêtre porte le rabat noir français traditionnel sur la photo du baptême) et datent vraisemblablement du début du XXème siècle.

1. Les prières au bas de l’autel.

Etant arrivé à l’autel avec le servant et ayant placé – à la messe basse – le calice voilé au centre de l’autel, le prêtre fait le signe de la croix et commence les prières au bas de l’autel. (A la messe haute, le calice est placé à la crédence).

2. La confession des péchés.

Joignant les mains, le prêtre s’incline et dit :

Confíteor Deo omnipoténti, Beatae Mariæ semper Virgini, Beato Michaeli Archangelo, Beato Ioanni Baptístæ, sanctis Apostolis Petro et Paulo, Omnibus Sanctis, et vobis, fratres: quia peccavi nimis cogitatióne, verbo et opere : mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa. Ideo precor beátam Mariam semper Virginem, beátum Michaélem Archángelum, beátum Ioannem Baptístam, sanctos Apostolos Petrum et Paulum, omnes sanctos, et vos, fratres, orare pro me ad Dominum, Deum nostrum.

Je confesse à Dieu tout-puissant, à la bienheureuse Marie toujours Vierge, au bienheureux Michel Archange, au bienheureux Jean Baptiste, aux saints Apôtres Pierre & Paul, à tous les saints, et à vous, frères : car j’ai beaucoup péché, par pensée, par parole & par action : c’est ma faute, c’est ma faute, c’est ma très grande faute. C’est pourquoi je prie la bienheureuse Marie toujours Vierge, le bienheureux Michel Archange, le bienheureux Jean Baptiste, les saints Apôtres Pierre & Paul, tous les saints, & vous, frères, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.

3. La vénération des reliques des saints.

Le prêtre monte à l’autel, s’incline et dit la prière en l’honneur des saints dont les reliques sont contenues dans l’autel, pendant laquelle il baise celui-ci :

Orámus te, Dómine, per mérita Sanctórum tuórum, quorum relíquiæ hic sunt, et ómnium Sanctórum: ut indulgére dignéris ómnia peccáta mea. Amen.

Nous vous prions, Seigneur, par les mérites de vos Saints, dont nous avons ici les reliques, ainsi que de tous les saints, daignez me pardonner tous mes péchés. Amen.

4. La supplication litanique – le Kyrie.

Le Kyrie en grec est alterné par le prêtre et le servant 9 fois, symbolisant le chant des neufs chœurs angéliques louant la Trinité : les 3 premières invocations s’adressent au Père, les 3 suivantes au Fils, les 3 dernières au Saint-Esprit.

Kyrie, eleison.
Kyrie, eleison.
Kyrie, eleison.
Christe, eleison.
Christe, eleison.
Christe, eleison.
Kyrie, eleison.
Kyrie, eleison.
Kyrie, eleison.

5. La salutation du prêtre.

℣. Dominus vobiscum.
℟. Et cum spiritu tuo.

Le Seigneur soit avec vous.
Et avec votre esprit.

6. La (ou les) collecte(s).

La collecte est la première oraison propre de la messe, elle rassemble nos intentions particulières dans la grande intention que l’Eglise veut célébrer en ce jour.

7. L’Epître.

L’Epître est une lecture tirée ordinairement des lettres de saint Paul ou des autres Apôtres.

A la messe basse, le prêtre lit l’épître sur le missel placé du côté droit de l’autel, qu’on appelle pour cette raison “côté Epître”.
A la messe haute, le sous-diacre chante l’épître dans le chœur, face à l’autel, du côté Epître.

8. Les prières avant l’Evangile.

A la fin du graduel, du trait ou de l’alleluia, le prêtre revient au milieu de l’autel, s’incline et dit à voix basse les deux prières pour le préparer à annoncer l’évangile :

Munda cor meum, ac labia mea, omnípotens Deus, qui labia Isaíæ Prophétæ cálculo mundásti igníto : ita me tua grata miseratióne dignáre mundáre, ut sanctum Evangélium tuum digne váleam nuntiáre. Per Christum, Dóminum nostrum. Amen.

Purifiez mon cœur & mes lèvres, Dieu tout-puissant, qui avez purifié les lèvres du prophète Isaïe avec un charbon ardent ; daignez par votre miséricordieuse bonté me purifier, pour que je sois capable de proclamer dignement votre saint Evangile. Par le Christ notre Seigneur. Amen.

9. Le Lavabo.

Pendant l’offertoire, le prêtre va au coin de l’autel côté Epître et se purifie les doigts, en disant à voix basse le Psaume 25, versets 6 à 12 :

Lavábo inter innocéntes manus meas : et circúmdabo altáre tuum, Dómine :
Ut áudiam vocem laudis, et enárrem univérsa mirabília tua.
Dómine, diléxi decórem domus tuæ et locum habitatiónis glóriæ tuæ.
Ne perdas cum ímpiis, Deus, ánimam meam, et cum viris sánguinum vitam meam :
In quorum mánibus iniquitátes sunt : déxtera eórum repléta est munéribus.
Ego autem in innocéntia mea ingréssus sum : rédime me et miserére mei.
Pes meus stetit in dirécto : in ecclésiis benedícam te, Dómine.
Glória Patri, et Fílio, et Spirítui Sancto.
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, et in saecula saeculórum. Amen.

Je laverai mes mains pour être compté parmi les innocents, & je me tiendrai auprès de votre autel, Seigneur,
Pour entendre chanter vos louanges & raconter toutes vos merveilles.
Seigneur, j’aime la beauté de votre maison, le lieu où habite votre gloire.
Mon Dieu, ne laissez pas périr mon âme avec celle des impies, ma vie avec celle des hommes de sang,
Dont les mains sont ouvrières d’iniquité & dont la droite est pleine de présents fallacieux !
Pour moi, je marche dans l’innocence ; délivrez-moi, ayez pitié de moi.
Mon pied tient bon dans le droit chemin ; avec l’Eglise, je vous bénis, Seigneur.
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
Comme il était au commencement, & maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.

10. La fin de l’offertoire : offrande des oblats à la Très-Sainte Trinité, en l’honneur des saints.

Súscipe, sancta Trinitas, hanc oblatiónem, quam tibi offérimus ob memóriam passiónis, resurrectiónis, et ascensiónis Jesu Christi, Dómini nostri : et in honórem beátæ Maríæ semper Vírginis, et beáti Ioannis Baptistæ, et sanctórum Apostolórum Petri et Pauli, et istórum et ómnium Sanctórum : ut illis profíciat ad honórem, nobis autem ad salútem : et illi pro nobis intercédere dignéntur in coelis, quorum memóriam ágimus in terris. Per eúmdem Christum, Dóminum nostrum. Amen.

Recevez, Trinité Sainte, cette offrande, que nous vous présentons en mémoire de la Passion, de la Resurrection et de l’Ascension de Jesus-Christ notre Seigneur ; et en l’honneur de la Bienheureuse Marie toujours Vierge, du Bienheureux Jean Baptiste, des Saints Apôtres Pierre et Paul, des saints dont les reliques sont ici, et de tous vos saints ; qu’elle serve à leur honneur et à notre salut, et que les saints dont nous faisons mémoire sur la terre daignent intercéder pour nous dans les cieux. Par le même Christ notre Seigneur. Amen.

11. La consécration du Corps du Seigneur

Qui prídie quam paterétur, accépit panem in sanctas ac venerábiles manus suas…

Lui qui, la veille où il devait souffrir, reçut du pain dans ses mains saintes & vénérables…

12. Elévation du Corps de Notre Seigneur.

O salutáris Hóstia
Quæ cœli pandis óstium.
Bella premunt hostília;
Da robur, fer auxílium.

Ô salutaire Hostie,
qui nous ouvre les portes du ciel,
les armées ennemies nous poursuivent,
donne-nous la force, porte-nous secours.

13. Elévation du Calice du Très Précieux Sang.

Uni trinóque Dómino
Sit sempitérna glória :
Qui vitam sine término,
Nobis donet in pátria.
Amen.

Au Seigneur unique & trine
Soit la gloire éternelle ;
Qu’il nous donne en son Royaume
La vie qui n’aura pas de fin.
Amen.

14. La petite élévation du Corps & du Sang du Seigneur à la fin du canon.

Per quem hæc ómnia, Dómine, semper bona creas, sancti ☩ ficas, viví ☩ ficas, bene ☩ dícis et præstas nobis.
Per ip ☩ sum, et cum ip ☩ so, et in ip ☩ so, est tibi Deo Patri omnipotenti, in unitáte Spíritus ☩ Sancti, omnis honor, et glória.
(Excelsa voce) : Per omnia saecula saecolorum. ℟. Amen.

Par Lui, Seigneur, vous ne cessez de créer tous ces biens et vous les sancti†fiez, vous les vivi†fiez et vous les bénis†sez pour nous en faire don.
Par † Lui, avec † Lui, et en † Lui, à vous Dieu le Père † tout-puissant, en l’unité du Saint†Esprit, tout honneur et toute gloire.
(à haute voix) : Pour les siècles des siècles.
R: Amen.

15. Présentation du Corps du Seigneur aux fidèles avant la communion.

℣. Ecce Agnus Dei, ecce qui tollit peccáta mundi.
℟. Dómine, non sum dignus ut intres sub tectum meum, sed tantum dic verbo & sanábitur ánima mea.

Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui ôte les péchés du monde.
Seigneur, je ne suis pas digne que vous entriez sous mon toit, mais dites seulement une parole et mon âme sera guérie.

16. La communion des fidèles.

En Occident, la sainte communion se reçoit à genoux et sur la langue, en signe de respect pour la Très-Sainte Eucharistie. Le prêtre dit à chacun :

Corpus Dómini nostri Jesu Christi custódiat ánimam tuam in vitam ætérnam. Amen.

Le Corps de Notre Seigneur Jésus-Christ garde ton âme pour la vie éternelle. Ainsi soit-il.

17. La bénédiction finale.

Benedícat vos omnípotens Deus, Pater, et Fílius, ☩ et Spíritus Sanctus.
℟. Amen.

Que vous bénisse le Dieu tout-puissant, Père & Fils † & Saint-Esprit.
℟. Ainsi soit-il.

18. Au dernier évangile.

Avant de quitter l’autel, le prêtre récite au coin de l’Evangile le Prologue de saint Jean (1, 1-14) :

In princípio erat Verbum, et Verbum erat apud Deum, et Deus erat Verbum.

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.

Le saint baptême.

Le prêtre met un pan de son étole sur l’enfant, pour l’introduire dans l’église de Dieu, en l’appelant par son nom :

N., ingrédere in templum Dei, ut hábeas partem cum Christo in vitam ætérnam. ℟. Amen.

N., entrez dans la maison de Dieu, afin d’avoir part avec le Christ à la vie éternelle. ℟. Amen.