Saint-Eugène, le dimanche 30 juin 2024, premières vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45, le lundi 1er juillet 2024, grand’messe de 19h.
L’amour et la dévotion au Précieux Sang de Notre Seigneur est présent dès les Epîtres de saint Paul et dans les écrits des Pères de l’Eglise. Ils constituent une méditation sur le sacrifice parfait du Fils de Dieu, qui éteint les vains sacrifices qui, depuis celui d’Abel le Juste, étaient incapables de restaurer pour nous la pleine communion avec le Père Eternel, communion rompue depuis le péché originel. En Occident, la dévotion envers le Très-Précieux Sang s’est développée tant sous l’impulsion de plusieurs mystiques (sainte Catherine de Sienne ou sainte Marie-Madeleine de Pazzi par exemple) que sous celle de nombreux miracles eucharistiques. L’institution en 1849 de la fête du Précieux Sang, qui est comme un complément liturgique de la Fête-Dieu (elle-même complément du Jeudi Saint) revient au Bienheureux Pie IX, lorsque le Pape, chassé de Rome par les révolutionnaires de 1848, revint de son exil de Gaète.
En voici le récit que dom Guéranger fait des circonstances de son institution :
Nous ne devons pas omettre de rappeler ici que cette fête est le monument de l’une des plus éclatantes victoires de l’Église au dernier siècle. Pie IX avait été chassé de Rome, en 1848, par la Révolution triomphante ; dans ces mêmes jours, l’année suivante, il voyait rétablir son pouvoir. Les 28, 29 et 30 juin, sous l’égide des Apôtres, la fille aînée de l’Église, fidèle à son glorieux passé, balayait les remparts de la Ville éternelle ; le 2 juillet, fête de Marie, s’achevait la conquête. Bientôt un double décret notifiait à la Ville et au monde la reconnaissance du Pontife, et la manière dont il entendait perpétuer par la sainte Liturgie le souvenir de ces événements. Le 10 août, de Gaète même, lieu de son refuge pendant la tourmente, Pie IX, avant d’aller reprendre le gouvernement de ses États, s’adressait au Chef invisible de l’Église et la lui confiait par l’établissement de la fête de ce jour, lui rappelant que, pour cette Église, il avait versé tout son Sang. Peu après, rentré dans sa capitale, il se tournait vers Marie, comme avaient fait en d’autres circonstances saint Pie V et Pie VII ; le Vicaire de l’Homme-Dieu renvoyait à celle qui est le Secours des chrétiens l’honneur de la victoire remportée au jour de sa glorieuse Visitation, et statuait que la fête du 2 juillet serait élevée du rite double-majeur à celui de seconde classe pour toutes les Églises : prélude à la définition du dogme de la Conception immaculée, que l’immortel Pontife projetait dès lors, et qui devait achever l’écrasement de la tête du serpent.”
L’institution de cette fête demeure ainsi un monument des vicissitudes de l’Eglise et de l’assistance qu’elle reçoit de son divin fondateur. La fête du Précieux Sang avait été instituée initialement au premier dimanche de juillet. Saint Pie X, afin d’alléger le calendrier en fêtes mobiles de dévotion, la déplaça au 1er juillet, lui faisant prendre la place de l’octave de saint Jean-Baptiste (qui avait annoncé l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde).
Ières vêpres de la fête du Très-Précieux Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ & mémoire du VIème dimanche après la Pentecôte :
- Motet d’exposition : Iesu dulcedo cordium – texte extrait du Jubilus rythmicus de Nomine Jesu (“Jesu dulcis memoria”), de saint Bernard de Clairvaux (1099 † 1153) (strophes 4, 13, 20, 21, 47 et 51), du IVème ton
- A la Bienheureuse Vierge Marie : Angelus Domini – chant de l’Angelus sur une cantilène autrefois employée aux matines de l’Assomption, du IVème ton
- Prière pour Notre Saint Père le Pape : Tu es Pastor ovium du Ier ton.
- A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo nancéen, du Ier ton.
- Chant d’action de grâces : antienne Beati qui lavant stolas suas in sanguine Agni & Psaume CXVI, du VIIIème ton
- Procession d’entrée : orgue
- Introitus – Redemisti nos (ton iii.)
- Kyrie : de la messe royale du sixième ton d’Henry du Mont (1610 † 1684), maître de la chapelle du roi Louis XIV, organiste de Saint-Paul et du duc d’Anjou – (vidéo)
- Gloria : de la messe royale du sixième ton d’Henry du Mont – video
- Graduale – Hic est qui venit (ton iii.)
- Alleluia – Si testimonium hominum (ton iii.)
- Credo : de la messe royale du sixième ton d’Henry du Mont
- Offertorium – Calix benedictionis (ton iv.)
- Pendant les encensements de l’offertoire : Jesu salvator mundi – motet de Bartolomeo Cordans (1698 † 1757), maître de chapelle de la cathédrale d’Udine en Frioul
- Après la Consécration : O salutaris – Plain-chant du Ier ton « dans les solennités » – plain-chant de Coutances
- Pendant la communion : Iesu dulcedo cordium – texte extrait du Jubilus rythmicus de Nomine Jesu (“Jesu dulcis memoria”), de saint Bernard de Clairvaux (1099 † 1153) (strophes 4, 13, 20, 21, 47 et 51)
- Communio – Christus semel oblatus est (ton viii.)
- Ite missa est : de la messe royale du VIème ton d’Henry du Mont
- Au dernier Evangile : Salve Regina
- Procession de sortie : orgue
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