Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Ordinations ce matin à la cathédrale de Chartres

En ce samedi 28 juin, vigile de la fête des saints Apôtres Pierre & Paul, Son Excellence Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescat & Oloron, a procédé à l’ordination sacerdotale de trois nouveaux prêtres de la Fraternité Saint-Pierre (FSSP), MM. les Abbés Jean de Massia, Olivier de Nedde et Thibault Paris.

La cérémonie se déroulait pour la première fois dans la magnifique cathédrale de Chartres, dont la restauration se poursuit (celle du chœur est désormais achevée).

01 Prosternation des ordinands pendant le chant des litanies des saints © François N

Prosternation des ordinands pendant le chant des litanies des saints.

02 Imposition des mains à l'Abbé Paris par le pontife © François N

Imposition des mains par le pontife.

03 Elévation du Précieux Sang de Notre Seigneur © Schola Sainte Cécile

Elévation du Précieux Sang de Notre Seigneur.

04 Communion par le pontife des 3 nouveaux prêtres © François N

Communion des 3 nouveaux prêtres par le pontife.

05 Sur le parvis de la cathédrale de Chartres, après la cérémonie © François N

Sur le parvis de la cathédrale de Chartres, après la cérémonie.

06 Sur le parvis de la cathédrale de Chartres, après la cérémonie © François N

La cathédrale de Chartres était un merveilleux écrin au déploiement des cérémonies de l’ordination dans le rit traditionnel.

07 Sur le parvis de la cathédrale de Chartres, après la cérémonie, ultime bénédiction par Mgr Aillet © François N

Sur le parvis de la cathédrale de Chartres, après la cérémonie, ultime bénédiction par Mgr Aillet.

Album photo (Crédits photographiques : François N. & Schola Sainte Cécile) :

Enregistrement : sainte messe de la solennité de la Fête-Dieu

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

Téléchargez les partitions chantées au cours de cette messe & présentes dans cet enregistrement :

Les fichiers MP3 sont téléchargeables ici.

Procession de la Fête-Dieu (Corpus Christi) dans les rues du quartier de Saint-Eugène à Paris (crédit photographique - Gonzague B)

Programme de la solennité de la Fête-Dieu

Saint-Eugène, le dimanche 22 juin 2014, grand’messe de 11h.
Vêpres, procession & salut solennels du Très-Saint Sacrement : 16h.

> Catéchisme sur la Fête-Dieu

Dans l’année liturgique, la fête de l’Eucharistie est célébrée le Jeudi Saint. Toutefois, en raison de l’entrée à la suite du Christ dans les souffrances de la Passion, les fastes liturgiques ne peuvent être déployés ce jour-là. Aussi l’Eglise a-t-elle reporté la célébration glorieuse du sacrement de l’Eucharistie au jeudi qui suit la Trinité. Le mérite de l’institution de la fête de l’Eucharistie (c’est son nom dans les missels médiévaux) à cette date revient à sainte Julienne de Cornillon. A partir de 1209, cette religieuse & mystique liégeoise reçut la vision fréquente de la lune en laquelle une partie restait sombre et ne rayonnait pas. “Le Seigneur lui fit comprendre la signification de ce qui lui était apparu. La lune symbolisait la vie de l’Eglise sur terre, la ligne opaque représentait en revanche l’absence d’une fête liturgique, pour l’institution de laquelle il était demandé à Julienne de se prodiguer de façon efficace : c’est-à-dire une fête dans laquelle les croyants pouvaient adorer l’Eucharistie pour faire croître leur foi, avancer dans la pratique des vertus et réparer les offenses au Très Saint Sacrement” (Benoît XVI). Répondant aux demandes de sainte Julienne, l’évêque de Liège fit célébrer la première Fête-Dieu en sa ville en 1246. La providence appela ensuite l’archidiacre de Liège à siéger sur le trône de saint Pierre sous le nom d’Urbain IV, lequel institua la Fête du Corps du Christ pour l’Église d’Occident par la bulle Transiturus de hoc mundo le 11 août 1264, il y a donc 750 ans cette année. A la demande du pape, saint Thomas d’Aquin fut chargé de la composition de l’office et de la messe de la nouvelle fête (pour la messe, il centonisa des textes nouveaux sur les airs liturgiques les plus en faveurs de son temps, et pour l’office, il remania celui qui était déjà en cours dans certains monastères cisterciens des Flandres). La procession avec le Saint-Sacrement, pratiquée ici & là dès le XIème siècles aux Rameaux et au petit matin de Pâques, se fit ensuite volontiers à la Fête-Dieu, et elle était généralisée partout en Occident au XVème siècle. En général la procession se faisait après la messe le jour même de la fête, et après les vêpres chaque jour de l’octave.

La Fête-Dieu n’étant plus fériée en France, la solennité en est transférée au dimanche qui suit dans notre pays.

  • Propre grégorien du jour – Kyriale IV – Cunctipotens Genitor Deus
  • Procession d’entrée : Lauda Sion Salvatorem – extraits de la Prose du T. S. Sacrement – texte de Saint Thomas d’Aquin, mélodie d’Ernest Mazingue, organiste de Saint-Etienne de Lille (XIXème siècle) – Harmonisation d’Olivier Willemin, organiste de Sainte-Rosalie
  • Introït – Cibavit eos (ton ii.)
  • Graduel – Oculi omnium (ton vii.)
  • Alleluia – Caro mea (ton vii.)
  • Sequence – Lauda Sion (ton vii.)
  • Credo III – Et incarnatus de la Missa syllabica de Jean de Bournonville (1585 † 1632), maître de chapelle de la Sainte Chapelle de Paris
  • Offertoire – Sacerdotes Domini (ton iv.)
  • Pendant les encensements de l’offertoire : Sacris solemniis – hymne du Saint Sacrement – texte de Saint Thomas d’Aquin – plain-chant et alternance polyphonique de la tradition de Langres – traduction versifiée du XVIIIème siècle
  • Après la Consécration : O salutaris hostia – François Giroust (1737 † 1799), maître de chapelle du roi Louis XVI
  • Pendant la communion : Tantum ergo sacramentum – Henri de Villiers – adaptation sur Hanac Pachap, cantique en Quechua (musique anonyme jésuite, Cuzco, XVIIème siècle)
  • Communion – Quotiescumque (ton vii.)
  • Prière pour la France, sur le ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
  • Ite missa est IV
  • Après le dernier Evangile : Inviolata
  • Procession de sortie : Adoro te supplex – hymne au T. S. Sacrement de saint Thomas d’Aquin
  • Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

    *

    VEPRES & PROCESSION – 16h

  • Vêpres chantées en plain-chant parisien avec faux-bourdons parisiens
  • Motet d’exposition : O salutaris de l’abbé du Gué, maître de chapelle de Saint-Germain-L’Auxerrois (1768 -1780) puis de Notre-Dame de Paris (1780 – 1790) – les fidèles sont invités à chanter avec la schola
  • Première partie de la procession :
    Pange lingua
    Benedictus qui venit – cantique du Chanoine Darros – versets du Benedictus (Luc, I-vv. 68 – 79), psalmodie du VIème ton
  • Au premier reposoir : Tantum ergo
  • Seconde partie de la procession :
    Antienne Lauda Jerusalem du Chanoine Noël Darros († 1954), maître de chapelle de Lourdes – versets du psaume 147, psalmodie du Vème ton de l’Oratoire
  • Au second reposoir : Tantum ergo
  • Troisième partie de la procession :
    Lauda Sion – Texte de saint Thomas d’Aquin composé sur la séquence Laudes Crucis d’Adam de Saint-Victor – mélodie d’Ernest Mazingue, organiste de Saint-Etienne de Lille (XIXème siècle)
  • Au Salut du Très-Saint Sacrement :
    Adoro te supplex – hymne au T. S. Sacrement de saint Thomas d’Aquin
    Panis angelicus – plain-chant de Langres
    Tantum ergo
    Louanges divines en réparation des blasphèmes
    Motet final au très Saint Sacrement : Adoremus in æternum en plain-chant musical
  • Télécharger le livret des vêpres & de la procession au format PDF.

    *

    Plain-chant de la Solennité du Corps du Christ dans le graduel de Nivers (1679)

    Programme du dimanche de tous les saints qui ont illuminé la terre de Russie – ton 1

    Tous les saints qui ont illuminé la terre de Russie (Toussaint russe)LE SECOND DIMANCHE APRES LA PENTECOTE
    MEMOIRE DE TOUS LES SAINTS QUI ONT ILLUMINE LA TERRE DE RUSSIE

    Le second dimanche après la Pentecôte, une semaine après avoir fêté tous les saints, l’Eglise russe célèbre une Toussaint russe.

    Cette célébration vit le jour au XVIème siècle sous le saint métropolite Macaire de Moscou & de toutes les Russies mais fut abandonnée au siècle suivant lors des réformes du Patriarche Nikon. Cette fête fut restaurée à la suite du concile local de Moscou le 26 août 1918.

    L’initiateur de la restauration de cette fête fut un professeur de l’Université de Saint-Pétersbourg, Boris Touraev. Il fut du reste le co-auteur avec le hiéromoine Athanase Sakharov de la première édition de l’office parue en 1918. Une seconde édition de cet office parut en 1956 et fut publiée par le Patriarcat de Moscou. Une révision de cet office fut effectuée en 2002 et fut intégrée aux Ménées du mois de mai (elle présente quelque variante avec la version de 1956, en particulier pour le prokimenon de la liturgie).

    Curiosité liturgique, les différents stichères des vêpres ou des matines, ainsi que les tropaires des odes du canon du jour à matines énumèrent les noms d’un très grand nombre de saints russes. Des formules spéciales pour les prières de la litie énumèrent de même de longues listes de saints russes.

    L’office de tous les saints qui ont illuminé la terre de Russie se combine avec celui du dimanche, ton 1. Les lectures de la liturgie, qui s’ajoutent à celle du IInd dimanche après la Pentecôte, reprennent celles du dimanche de tous les saints de la semaine précédente.

    Par les prières de ta Mère immaculée et de tous les saints, Christ notre Dieu, aie pitié de nous et sauve-nous, dans ton unique bonté & ton amour pour les hommes. Amen.

    Aux heures
    A tierce : Tropaire du dimanche, ton 1. Gloire au Père. Tropaire des saints russes. Et maintenant. Theotokion de tierce. Kondakion : du dimanche.
    A sexte : Tropaire du dimanche, ton 1. Gloire au Père. Tropaire des saints russes. Et maintenant. Theotokion de sexte. Kondakion : de tous les saints de Russie.

    Tropaires des Béatitudes : 6 tropaires du dimanche, ton 1 & 4 tropaires propres à la fête de tous les saints de Russie, ton 8 :
    1. Du Paradis l’Ennemi fit chasser Adam * lorsqu’il eut mangé le fruit défendu, * mais par la croix le Christ y fit entrer le bon Larron qui lui criait : Souviens-toi de moi, Seigneur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
    2. Je me prosterne devant ta Passion * et je glorifie ta sainte Résurrection ; * avec Adam & le bon Larron * je te crie : Souviens-toi de moi, Seigneur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
    3. Librement, Seigneur sans péché, * tu as souffert la croix & la mise au tombeau ; * mais, comme Dieu, tu es ressuscité, * faisant surgir avec toi * Adam qui s’écrie : Souviens-toi de moi, Seigneur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
    4. Le temple de ton corps, tu l’as relevé * du tombeau le troisième jour ; * avec Adam, ô Christ notre Dieu, * tu as ressuscité le genre humain, * qui chante : Souviens-toi de moi, Seigneur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
    5. A ton sépulchre se rendirent de bon matin * les Myrrophores tout en larmes, ô Christ notre Dieu : * elles y trouvèrent un Ange vêtu de blanc, * assis sur la pierre et disant : Que cherchez-vous ? ** Le Christ est ressuscité, ne pleurez plus.
    6. Sur la montagne que tu leur avais indiquée * tes Apôtres arrivèrent, Seigneur ; * et, lorsqu’ils te virent, Sauveur, * ils se prosternèrent devant toi ; * vers les nations tu les envoyas ** pour les instruire et baptiser.
    7. Nous avons pas hérité de notre terre par l’épée, * mais par ta droite, et ta dextre élevée, et la lumière de ta face ; * et par les larmes de tes saints, leurs luttes et leur sueur, leur sang et leur enseignement, ** notre patrie est fermement établie.
    8. Lorsque nous nous sommes détournés loin de toi et n’avons pas accompli tes commandements, * alors tu nous as mis de côté et nous as humiliés ; * et nous sommes devenus la moindre parmi toutes les nations. * Mais aie pitié de nous, ô Dieu notre Sauveur, ** par les prières des saints.
    9. O tout-Sainte Trinité, fais nous revenir d’exil, * guéris notre maladie et notre chagrin, * et élève notre esprit de la paresse et du sommeil du péché, * que nous soyons dignes de nos pères et frères ** qui par leurs luttes ont glorifié ton nom dans notre pays.
    10. Rassemble les dispersés, * fais revenir ceux qui ont été séparés, * fais revenir ceux qui se sont éloignés de la foi orthodoxe, * réconforte les pleurs et la tristesse, * et guéris la dissolution de notre terre tourmentée, * O toi qui es pleine de grâce, * suppliant Dieu en notre nom ** avec les saints qui sont nos compatriotes.

    A la petite entrée :
    1. Tropaire du dimanche, ton 1: La pierre fut scellée par les Juifs, les soldats gardèrent ton corps immaculé. Cependant, tu ressuscitas le troisième jour, donnant la vie au monde, ô Sauveur. Aussi, les Puissances célestes te crièrent, à toi, source de vie : “Gloire à ta Résurrection, ô Christ ! Gloire à ta royauté ! Gloire à ta divine économie, toi qui seul aimes les hommes !”
    2. Tropaire de tous les saints qui ont illuminé la terre de Russie, ton 8: Comme le bon fruit de tes salutaires semailles * la terre de Russie t’offre, Seigneur, * tous les Saints qui sur elle ont resplendi ; * à leur prière & par celle qui t’enfanta * garde les fidèles de son Eglise dans une profonde paix, * Dieu de miséricorde.
    3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
    4. Kondakion de tous les saints qui ont illuminé la terre de Russie, ton 3: En ce jour, le chœur de tous les Saints * qui sur la terre de Russie furent agréables à Dieu * se tient parmi nous invisiblement et prie pour nous ; * avec eux les Anges glorifient le Seigneur * et pour cette fête exultent les autres Saints de l’Eglise du Christ, * intercédant tous ensemble auprès du Dieu d’avant les siècles.
    5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
    6. Kondakion du dimanche, ton 1: Tu sors du tombeau en gloire, en tant que Dieu, ressuscitant le monde avec Toi. La mort est anéantie et la nature humaine te chante, ô Dieu. Adam exulte, ô Maître, et Eve libérée de ses liens se réjouit en criant : Tu es, ô Christ, Celui qui donne à tous la résurrection !

    Prokimen
    Du dimanche, ton 1 :
    ℟. Que ta miséricorde soit sur nous, Seigneur, * selon l’espérance que nous avons mise en toi. (Psaume 32, 22).
    ℣. Justes, exultez dans le Seigneur, aux cœurs droits convient la louange (Psaume 32, 1).
    Des saints russes, ton 4 :
    ℟. Pour les saints qui sont sur sa terre, le Seigneur a rendu merveilleuse toutes ses volontés (Psaume 15, 3).

    Epître
    Du dimanche : Romains (§ 81) II, 10-16.
    Dieu jugera par Jésus-Christ, selon l’Évangile que je prêche, tout ce qui est caché dans le cœur des hommes.
    Des saints russes : Hébreux (§ 330) XI, 33 – XII, 2..
    Puis donc que nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, dégageons-nous de tout le poids qui nous abat, et des pièges qui nous assiègent, et courons par la patience dans cette carrière qui nous est ouverte.

    Alleluia
    Du dimanche, ton 1 :
    ℣. C’est Dieu qui me donne les vengeances & prosterne les peuples sous moi. (Psaume 17, 48)
    ℣. Il multiplie pour son roi les délivrances et montre de l’amour pour son Christ. (Psaume 17, 51)
    Des saints russes :
    ℣. O Dieu ! nous avons entendu de nos oreilles, et nos pères nous l’ont annoncé. (Psaume 46, 1)

    Evangile
    Du dimanche : Matthieu (§ 9) IV, 18-23.
    Et il leur dit : Suivez-moi, et je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes.
    Des saints russes : Matthieu (§ 38) X, 32-33, 37-38; XIX, 27-30..
    Quiconque donc me confessera et me reconnaîtra devant les hommes, je le reconnaîtrai aussi moi-même devant mon Père qui est dans les cieux.

    Verset de communion
    Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
    Des saints russes : Le Seigneur a mis sa complaisance dans son peuple ; et il élèvera ceux qui sont doux, et les sauvera. (Psaume 149, 4) Alleluia, alleluia, alleluia.

    Enregistrement : sainte messe de la fête de la Trinité

    Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

    Téléchargez les partitions chantées au cours de cette messe & présentes dans cet enregistrement :

    Les fichiers MP3 sont téléchargeables ici.

    Hendrick van Balen - La Très-Sainte Trinité

    17 juin 1614 : IVème centenaire du Rituale Romanum de Paul V

    Rituale Romanum - Edition de 1614

    Par sa bulle Apostolicæ sedi du 14 juin 1614, le pape Paul V Borghèse promulguait il y a 4 siècles le Rituale Romanum ou Rituel Romain.

    Le Rituale Romanum peut être considéré comme l’avant dernier livre liturgique issu de la réforme tridentine dont voici la chronologie éditoriale, conduite par le Saint-Siège :
    1568 : Breviarum Romanum
    1570 : Missale Romanum
    1584 : Martyrologium Romanum
    1595 : Pontificale Romanum
    1600 : Cæremoniale Episcoporum
    1612 : Breviarium Monasticum
    1614 : Rituale Romanum
    1628 : Octavarium Romanum

    A l’origine du Rituel

    Le Rituel Romain contient les cérémonies – autres que la messe et l’office divin – qu’un prêtre peut être amené à faire, telles que l’administration des sacrements (baptême, mariage, onction des malades, communion aux malades), les funérailles, les bénédictions.

    Dans les premiers siècles, les oraisons de ces fonctions se trouvaient le plus souvent dans les sacramentaires (mais ceux-ci ne décrivaient pas le détail des cérémonies ou des chants). Lorsque les sacramentaires disparurent au Moyen-Age au profit des Missels pléniers (contenant, outre les oraisons des sacramentaires, les chants et les lectures de chaque messe), on constitua aussi progressivement en parallèle un manuel de plus en plus complet pour aider les prêtres dans les cérémonies autres que la messe qu’ils pouvaient être appelés à faire.

    Au cours du Moyen-Age, ce type d’ouvrage se multiplia grandement. Il y en avait pour chaque diocèse, ou même pour de simples communautés religieuses particulières, sous des noms très variés. Ainsi le diocèse de Paris imprima sous l’épiscopat de Mgr Simon son Manuale Sacerdotum en 1497.

    Les prédecesseurs immédiats du Rituale de 1614

    Au cours du XVIème siècle, des liturgistes romains vont publier trois éditions qui se placeront sous l’autorité du Pape.

    Main guidonienne dans le Sacedotale de Castellani de 1523Le Sacerdotale de Castellani de 1523

    Publié à Venise par Albert Castellani en 1523, cet ouvrage est approuvé par le pape Léon X. Le livre revendique sa romanité par son titre : Sacerdotale juxta usum Sanctæ Romanæ Ecclesiæ.

    Ce liturgiste dominicain divise sa matière en trois parties :
    1. Les sacrements
    2. Les bénédictions
    3. Les processions
    Cette organisation deviendra courante dans les rituels postérieurs.

    Le Sacerdotale de Samarini de 1579

    Il s’agit d’une édition romaine fondée sur le précédent ouvrage de Castellani : Sacerdotale sive sacerdotum Thesaurus collectus. Vous pouvez consulter ici cet ouvrage très riche.

    Le Rituale de Santorius de 1602

    Publié à Rome en 1602 sous le titre de Rituale Sacramentorum Romanum.

    En 1584, le pape Grégoire XIII, qui avait succédé à saint Pie V, avait chargé le cardinal Santori de préparer un Rituel qui corresponde davantage aux desiderata du Concile de Trente, notamment pour l’administration des sacrements. Après la mort du pape, Santori poursuit son travail avec la bénédiction de Sixte Quint et de Clément VIII.

    Cependant, en 1602, le cardinal Santori décède et ses héritiers publient alors son travail.

    Le Rituale Romanum de 1614

    Pourtant le pape Paul V (1605-1621) n’approuve pas tels quels les travaux publiés par les héritiers du cardinal Santori et préfère publier un autre Rituel en 1614, certes en utilisant beaucoup des éléments déjà présents chez Santori.

    Dans la constitution Apostolicæ sedi du 17 juin 1614, le pape Paul V fait remarquer que Clément VIII a publié deux livres officiels pour les évêques : le Pontifical de 1595 et le Cérémonial de 1600. Or Paul V fait très justement remarquer que ces deux ouvrages norment aussi de fait – par ricochet – certaines fonctions liturgiques qu’un simple prêtre doit effectuer. Le pape conclue donc à la nécessité d’un ouvrage pour les prêtres qui soit en harmonie avec les fonctions décrites par les autres livres liturgiques publiés par Rome.

    Télécharger le Rituale Romanum de Paul V

    Le Rituel de Paul V adopte l’organisation des matières déjà présente dans le Sacerdotal de 1523 : sacrements / bénédictions / processions. Il y ajoute comme on le verra une quatrième partie.

    L’ouvrage présente tout d’abord l’administration des sacrements : baptême, pénitence, eucharistie (et en particulier le viatique), extrême onction.

    Les sept psaumes de pénitence et les litanies des saints – en liaison avec la pénitence – servent à faire le lien avec la visite des malades, la recommandation de l’âme des mourants, les funérailles, l’office des morts et les funérailles des petits enfants. Les nombreuses pièces chantées des funérailles et de l’office des morts sont notées en plain-chant.

    Après cette digression allant du traitement de la maladie de l’âme à celui de la maladie du corps et à la mort, le Rituel termine de façon assez amusante (ou surprenante) le cours de la vie sacramentaire par le mariage.

    Vient ensuite la partie consacrée aux bénédictions qui commence par celle de l’eau bénite avant la grand messe chaque dimanche. Notons la présence parmi ces bénédictions de certaines réservées à l’évêque, qui n’avaient put trouver place dans le Pontifical. Lorsque des pièces de chant apparaissent, elles sont là encore notées en plain-chant.

    Une troisième partie est consacrée aux processions : chandeleur, rameaux, litanies majeures et mineures, Fête-Dieu puis pour des occasions particulières : intempéries, guerre, action de grâces, translations de reliques, etc. Les chants de ces processions sont tous notés.

    L’ouvrage ajoute une quatrième partie contenant les divers exorcismes et se termine par les formules à utiliser pour remplir les registres paroissiaux.

    Portée du Rituale de 1614

    Paul V n’a pas voulu conférer un quelconque caractère obligatoire à son ouvrage : il n’a ni aboli les autres ouvrages similaires existants ni ordonné à quiconque de l’utiliser. Il a simplement voulu publier un modèle dont pourraient s’inspirer les éditions diocésaines.

    Celles-ci continuèrent d’être très nombreuses. Rien que pour la France, Jean-Baptiste Molin et Annick Aussedat-Minvielle dénombraient en 1984 pas moins de 2952 éditions de rituels et de processionnaux.

    Cependant, avec l’abandon des rits diocésains particuliers au cours du XIXème siècle et l’adoption du Missel Romain, les éditions diocésaines de rituels s’éteignirent (la dernière en France semble remonter à 1853) et on adopta partout le Rituel Romain.

    Additions au Rituel de 1614

    Dans la mesure où il voulait un ouvrage type, donné en exemple, le pape Paul V promulgua un texte plutôt minimaliste, présentant ce qui de longue date était pratiqué à peu près partout en Occident. Si on le compare à ses prédécesseurs romains du XVIIème siècle, on constate en effet que le pape est allé à l’essentiel, laissant de côté de nombreux aspects (et parfois, il faut le dire des traditions anciennes voire antiques). Ce minimum laissait quelque peu sur sa faim.

    Dès le XVIIème siècle on note ça et là diverses impressions de petits suppléments qui se présentent comme issus du travail de Paul V – mais qui sont absents de celui-ci pourtant, alors qu’ils figurent dans les Sacedotale romains du XVIème siècle. Je citerai en particulier l’antique cérémonie de la solennelle bénédiction des eaux dans la nuit de l’Epiphanie (présente dans les Sacerdotale romains du XVIème siècle, imprimée à part au XVIIème siècle et présentée comme tirée du Rituel de Paul V, insérée pour de bon au XIXème siècle dans le Rituel Romain mais au prix d’une grave mutilation très mal réalisée de cette vénérable cérémonie). On pourrait citer bien d’autres éléments anciens laissés de côtés, comme la procession de l’ensevelissement du Christ le Vendredi Saint.

    Du Rituel de 1614, de nombreuses rééditions eurent lieu au fur & à mesures des siècles, apportant plus ou moins de changements, enrichissant en général la partie consacrée aux bénédictions, et organisant mieux la matière en différents titres :
    Benoît XIV (1742),
    Pie IX (1862),
    Léon XIII (1884),
    Pie XI (1925),
    Pie XII (1952).

    Pourtant, malgré ces éditions successives, il s’agit substantiellement du même ouvrage qui est parvenu jusqu’à nous, dont l’usage est toujours autorisé et garanti par le motu proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007 et dont nous fêtons de ce fait le 400ème centenaire.

    Programme de la fête de la Très-Sainte Trinité

    Saint-Eugène, le dimanche 15 juin 2014, grand’messe de 11h.

    Catéchisme sur la Trinité

    A l’origine dans le rit romain, comme avait eut lieu la veille la longue messe du Samedi des Quatre-Temps, laquelle s’achevait tard dans la nuit en raison de toutes les ordinations à faire, il n’y avait pas de messe en ce dimanche (de mêmes qu’aux autres dimanches suivant les samedi des Quatre-Temps) : Dominica vacat. Vers le VIIIème siècle cependant, on commença à y célébrer une octave de la Pentecôte (premier dimanche après la Pentecôte). L’institution relativement récente et non universellement reçue de celle-ci fit que la place laissée vide fut aussi utilisée pour y célébrer la messe votive de la Sainte Trinité composée au VIIIème siècle par Alcuin. En 920, Etienne, évêque de Liège, consacra cette pratique en instituant en ce dimanche pour son diocèse la fête de la Trinité et en faisant composer un office complet en l’honneur de ce mystère. La célébration de cette fête se répandit rapidement dans tout l’Occident, en particulier sous l’action des moines clunisiens.

    Rome refusa dans un premier temps cet usage, estimant bien moderne l’idée de célébrer liturgiquement un mystère plutôt qu’un évènement historique. Alexandre II, pape de 1061 à 1073, tout en constatant que la fête est déjà répandue en beaucoup de lieux, déclare dans une de ses Décrétales que “ce n’est pas l’usage de Rome de consacrer un jour particulier à honorer la très sainte Trinité, puisqu’à proprement parler elle est honorée chaque jour” par la répétition de la petite doxologie : Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto, et dans un grand nombre d’autres formules de louange. C’est le pape français Jean XXII qui finalement accepta la fête dans un décret daté de 1334 et l’étendit à toutes les Eglises d’Occident. La fête de Trinité se substitua dès lors au premier dimanche après la Pentecôte (qui fut commémoré à l’office jusqu’en 1960 et dont la messe pouvait continuer à se dire dans les féries de la semaine qui suit ce dimanche).

    La fête de la Trinité fut, comme nous le disions, d’une grande popularité un peu partout en Occident dès le XIème – XIIème siècle. Les Anglais & les Dominicains comptent d’ailleurs les dimanches non “après la Pentecôte” mais “après la Trinité”. Dans beaucoup d’usages diocésains, l’hymne des vêpres “O lux beata Trinitas” fut chantée aux premières & secondes vêpres des dimanches après l’Epiphanie & la Pentecôte, faisant disparaître deux des sept hymnes d’un cycle qui initialement chantait les sept jours de la création sur les sept vêpres de la semaine (le rit romain ne le fit que pour les premières vêpres du dimanche). Dans le même ordre d’idée, un décret au XVIIIème siècle de la Sacrée Congrégation des Rites étendit pour le rit romain la préface de la Trinité à tous les dimanches après l’Epiphanie & la Pentecôte (on disait auparavant la préface commune ces dimanches-là).

    La célébration du mystère de la Trinité à l’octave de la Pentecôte était toutefois d’une grande cohérence théologique : c’est en effet l’effusion du Saint-Esprit à la Pentecôte qui nous révèle l’amour du Père et du Fils et nous manifeste glorieusement le mystère de la Trinité. Du reste, le rit byzantin a suivi la même intuition, puisqu’il a fini par ajouter à la fête de la Pentecôte la célébration de la Trinité. Dans l’office byzantin de la Pentecôte, à une couche hymnographique plus ancienne chantant la Pentecôte on a ajouté une seconde chantant la Trinité. Dans la mentalité des orientaux byzantins, la Pentecôte est bien la fête de la Trinité, et on a fini par consacrer le lundi de Pentecôte au Saint-Esprit.

    “Nous avons célébré la venue de l’Esprit sanctificateur, annoncé comme devant venir perfectionner l’œuvre du Fils de Dieu. Nous l’avons adoré et reconnu distinct du Père et du Fils, qui nous l’envoyaient avec la mission de demeurer avec nous. Il s’est manifesté dans des opérations toutes divines qui lui sont propres ; car elles sont l’objet de sa venue. Il est l’âme de la sainte Église, il la maintient dans la vérité que le Fils lui a enseignée. Il est le principe de la sanctification dans nos âmes, où il veut faire sa demeure. En un mot, le mystère de la sainte Trinité est devenu pour nous, non seulement un dogme intimé à notre pensée par la révélation, mais une vérité pratiquement connue de nous par la munificence inouïe des trois divines personnes, adoptés que nous sommes par le Père, frères et cohéritiers du Fils, mus et habités par l’Esprit-Saint” (dom Guéranger).

  • Propre grégorien du jour – Kyriale : Messe VIII – De Angelis
  • Procession d’entrée: Regnávit Dóminus, hymne litanique du poète Sedulius (Vème siècle) – mélodie du XIIIème siècle
  • Introït – Benedicta sit sancta Trinitas (ton viii.)
  • Kyrie II Fons bonitatis, chanté avec ses tropes médiévaux
  • Graduale – Benedictus es, Domine (ton v.)
  • Alleluia – Benedictus es, Domine Deus (ton viii.)
  • Credo III
  • Et incarnatus de la Missa syllabica de Jean de Bournonville (1585 † 1632), maître de chapelle de la Sainte Chapelle de Paris
  • Offertoire – Benedictus sit Deus Pater (ton iii.)
  • Pendant les encensements de l’offertoire : Hymne de la fête : O lux beata Trinitas – texte VIIème siècle, avec alternances d’orgue de Guillaume-Gabriel Nivers (1632 † 1714), organiste de Saint Sulpice et des damoiselles de Saint-Cyr – l’orgue figure les versets impairs
  • Après la Consécration : O salutaris de Michel Imbert, maître de musique de l’Eglise de Sens (Méthode de serpent de 1780)
  • Pendant la communion : Symbole Quicumque dit de Saint Athanase (symbole de foi remontant au IVème siècle) – psalmodie du IInd ton, avec faux-bourdon parisien (édition de 1739)
  • Communion – Benedicimus Patrem cœli (ton iv.)
  • Prière pour la France, sur le ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
  • Ite missa est VIII
  • Après le dernier Evangile : Salve Regina
  • Procession de sortie : Je crois en un seul Dieu – paraphrase du symbole des Apôtres – Recueil des Jésuites de 1623 : « Airs sur les Hymnes sacrez, Odes et Noëls pour chanter au catéchisme » – musique attribuée au R.P. Charles d’Ambleville, s.j. († 1637)
  • Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

    *

    Cf. aussi : Plain-chant de la Trinité dans le graduel de Nivers (1679)

    Programme du dimanche de tous les saints – ton 8

    Fête de tous les saints - icône du monastère d'Aghiou Pavlou - XIXème siècleParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 15 juin 2014 du calendrier grégorien – 2 juin 2014 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

    LE DIMANCHE DE TOUS LES SAINTS
    ВСЕХ СВЯТЫХ

    Le Synaxaire de Nicéphore Calliste Xanthopoulos (XIVème siècle) explique que la fixation de la fête de tous les saints au dimanche qui suit la Pentecôte exprime que l’Esprit-Saint est la source de toute sainteté. Il fait aussi remarquer que le cycle pascal se conclut par cette fête, ayant démarré par le récit de la création et de l’expulsion d’Adam au dimanche de la Tyrophagie ; puis, au travers de la croix, de la passion, de la résurrection, de la descente du Saint-Esprit et de la révélation de la Trinité, le cycle mobile du Triode a exposé le plan d’amour de Dieu pour sauver l’homme : l’économie du salut, laquelle voit sa conclusion naturelle par la sanctification des disciples du Christ.

    Cependant, de même que c’est la dédicace du Panthéon en basilique Sainte-Marie-des-Martyrs au VIème siècle qui est à l’origine de la fête de tous les saints dans le rit romain, de même c’est la dédicace de l’église de Tous les Saints par l’empereur Léon VI le Sage (886 † 912) à Constantinople, près de l’église des Douze Apôtres, qui est à l’origine de la fête de ce dimanche dans le rit byzantin. Pour la petite histoire, cette église fut construite par Léon VI le Sage afin d’y abriter les reliques de son épouse Théophanô, morte ascète et en odeur de sainteté au couvent des Blachernes. Par ses reliques s’accomplissaient des miracles, mais l’empereur répugna à dédier la nouvelle église à sa première épouse et préféra la dédier à tous les saints.

    L’office de tous les saints se combine avec celui du dimanche, ton 8.

    Par les prières de ta Mère immaculée et de tous les saints, Christ notre Dieu, aie pitié de nous et sauve-nous, dans ton unique bonté & ton amour pour les hommes. Amen.

    Aux heures
    Tropaire du dimanche, ton 8. Gloire au Père. Tropaire de tous les saints. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : de tous les saints

    Tropaires des Béatitudes : 4 tropaires du dimanche, ton 8, & 4 tropaires de 6ème ode du canon de tous les saints :
    1. Souviens-toi de nous, Christ Sauveur du monde, * comme sur la croix tu t’es souvenu du bon Larron, * & rends-nous dignes, seul Seigneur compatissant, ** d’avoir tous notre part en ton royaume, dans les cieux.
    2. Adam, écoute, avec Eve, réjouis-toi, * car celui qui jadis vous dépouilla tous les deux * & dont la ruse nous rendit captifs ** est anéanti par la Croix du Christ.
    3. Sur l’arbre de la croix, Sauveur, tu acceptas d’être cloué * pour sauver Adam de la malédiction méritée sous l’arbre défendu * et lui rendre la ressemblance à ton image, Dieu de bonté, ** ainsi que le bonheur d’habiter le Paradis.
    4. En ce jour le Christ est ressuscité du tombeau, * à tout fidèle accordant l’incorruptible vie ; * aux Myrrophores il donne l’annonce de la joie ** après ses Souffrances & sa divine Résurrection.
    5. Comme pierre précieuse & choisie, * comme pierre d’angle en Sion, * les Saints, ô Christ, t’ont découvert * & sur ce roc inébranlable ils ont assis ** l’édifice de leurs pierres choisies.
    6. Les gouttes de ton sang, ô mon Dieu, * avec l’eau jaillissant de ton côté * ont fait surgir un monde nouveau * & convoqué auprès de toi ** la divine assemblée de tous les Saints.
    7. Pieusement nous chantons * la divine assemblée des Martyrs * rayonnante de grâce & de splendeur * dans leurs habits de sang vermeil ** & la pourpre de leurs rudes combats.
    8. Tous ensemble, nous te chantons * comme la Mère de Dieu en vérité : * grâce à toi la nature féminine fut affermie ; * pour le Christ elle a combattu ** & s’est illustrée par toutes sortes de vertus.

    A la petite entrée :
    1. Tropaire du dimanche, ton 8 : Tu es descendu du lieu très-haut, toi qui es compatissant. * Tu as souffert l’ensevelissement durant trois jours, * pour nous libérer des passions. * Notre vie et notre résurrection, Seigneur, gloire à toi !
    2. Tropaire de tous les saints, ton 4 : Parée du sang de tes martyrs du monde entier * comme de pourpre et de lin, * ton Église te clame par leur intercession, ô Christ Dieu : * “Étends ta compassion sur tes fidèles ; ** accorde la paix à ton peuple et à nos âmes la grande miséricorde.”
    3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
    4. Kondakion de tous les saints, ton 8 : Comme prémices de la nature, à Toi qui fais pousser la création, * le monde entier t’offre, Seigneur, les martyrs théophores ; * garde ton Église dans une paix profonde, par leurs supplications ** et par les prières de la Mère de Dieu, ô Très- miséricordieux.

    Prokimen
    Du dimanche, ton 8 :
    ℟. Rendez hommage et faites offrande au Seigneur notre Dieu. (Psaume 75, 12)
    ℣. Dieu est connu en Judée, en Israël grand est son nom. (Psaume 75, 1)
    De tous les saints, ton 4 :
    ℟. Dieu est admirable dans ses saints, le Dieu d’Israël. (Psaume 76, 36)

    Epître : Hébreux (§ 330) XI, 33 à XII, 2.
    Puis donc que nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, dégageons-nous de tout le poids qui nous abat, et du péché qui nous assiège, et courons par la patience dans cette carrière qui nous est ouverte.

    Alleluia
    De tous les saints, ton 4 :
    ℣. Par la Parole du Seigneur, les cieux ont été affermis, et par l’Esprit de sa bouche, toute leur puissance.
    ℣. Depuis les cieux, le Seigneur a regardé, il a vu tous les fils des hommes.

    Evangile : Matthieu (§ 38) X, 32-33, 37-38 & XIX, 27-30.
    Et quiconque aura quitté pour mon nom sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou ses terres, en recevra le centuple, et aura pour héritage la vie éternelle.

    Versets de communion
    Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux (Psaume 148, 1).
    De tous les saints : Réjouissez-vous, justes, dans le Seigneur ; aux cœurs droits convient la louange (Psaume 32, 1). Alléluia, alléluia, alléluia.

    Enregistrement : sainte messe de la fête de la Pentecôte

    Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

    Téléchargez les partitions chantées au cours de cette messe & présentes dans cet enregistrement :

    Les fichiers MP3 sont téléchargeables ici.

    XNT39073

    Qui procedis ab utroque : une séquence parisienne d’Adam de Saint-Victor pour le jeudi de l’octave de la Pentecôte

    Alors que dans l’usage de Rome, la prose (ou séquence) Veni, Sancte Spiritus sert pour le jour de la Pentecôte & pour toutes les messes de son octave, l’ancien usage de Paris voyait chacune des messes de l’octave de la Pentecôte s’orner d’une prose différente chaque jour.

    Voici comment Paris chantait les proses durant l’octave de la Pentecôte :

    1. Le dimanche de la Pentecôte : Fulgens præclara Paraclyti Sancti,
      subdivision d’une ancienne prose française de Pâques, antérieure à l’an 1000.
    2. Le lundi de la Pentecôte : Sancti Spiritus adsit nobis gratia,
      de Notker le Bègue (c. 840 † 912).
    3. Le mardi de la Pentecôte : Lux jucunda, lux insignis,
      d’Adam de Saint-Victor († 1146).
    4. Le mercredi de la Pentecôte : Simplex in essentia,
      d’Adam de Saint-Victor.
    5. Le jeudi de la Pentecôte : Qui procedis ab utroque,
      d’Adam de Saint-Victor.
    6. Le vendredi de la Pentecôte : Alma chorus Domini,
      composition anonyme française antérieure à l’an 1000.
    7. Le samedi de la Pentecôte : Veni, Sancte Spiritus,
      d’Etienne Langton (c. 1150 † 1228).

    Il est notable que trois de ces proses soient des compositions de l’illustre hymnographe Adam, qui avant de finir ses jours dans l’abbaye de Saint-Victor, au pied de la Montagne Sainte-Geneviève, avait surtout été le préchantre de la cathédrale de Paris dès 1107 et jusque vers 1134. Les compositions d’Adam franchirent tôt les frontières du diocèse de Paris et se répandirent très vite dans toute l’Europe latine. Elles présentent toutes un ambitus vocal important, typique de l’école cathédrale de Paris, indice du très haut art vocal qui devait alors régner dans notre cité. De nombreuses proses furent par la suite modelés sur les rythmes & chants d’Adam, celle qui est parvenue jusqu’à nous est bien sûr le Lauda Sion de la Fête-Dieu, modulé par saint Thomas d’Aquin sur le Laudes crucis d’Adam de Saint-Victor.

    La prose dont nous choisissons de présenter ici le texte et le chant est celle du jeudi dans l’octave de la Pentecôte : Qui procedis ab utroque, d’Adam de Saint-Victor. Les textes liturgiques à l’Esprit Saint sont devenus au fil du temps relativement rares dans l’Eglise latine. A ce titre il peut être intéressant de redonner vie à cet ancien répertoire hymnographique médiéval de haute qualité tant spirituelle que musicale. Voici du reste ce qu’écrit dom Guéranger, qui cite notre prose dans son Année liturgique :

    Ce prince de la poésie liturgique dans l’Occident s’est surpassé lui-même sur les louanges du divin Esprit ; et plus d’une fois dans le cours de l’Octave, nous aurons recours à son magnifique répertoire. Mais ce n’est pas seulement une œuvre de génie que nous allons reproduire ici ; c’est une prière sublime et ardente adressée au Paraclet que Jésus nous a promis et dont nous attendons la venue. Efforçons-nous de faire passer dans nos âmes les sentiments du pieux docteur du XIIe siècle, et aspirons comme lui à la descente du Consolateur qui vient renouveler la face de la terre et habiter en nous.

    Voici une restauration du chant et du rythme de la prose Qui procedis ab utroque d’après les plus anciens manuscrits liturgiques parisiens :

    Prose Qui procedis ab utroque au Saint-Esprit d'Adam de Saint-Victor

    Prose Qui procedis ab utroque au Saint-Esprit d'Adam de Saint-Victor

    Prose Qui procedis ab utroque au Saint-Esprit d'Adam de Saint-Victor

    Prose Qui procedis ab utroque au Saint-Esprit d'Adam de Saint-Victor

    Livret imprimable au format PDF.

    Texte & traduction par dom Guéranger :

    Qui procédis ab utróque,
    Genitóre Genitóque
    Páriter, Paraclíte,
    O toi qui procèdes
    du Père et du Fils,
    divin Paraclet,
    Redde linguas eloquéntes,
    Fac fervéntes in te mentes
    Flamma tua divite.
    Par ta flamme féconde,
    viens rendre éloquent notre organe,
    et embraser nos cœurs de tes feux.
    Amor Patris Filiíque,
    Par ambórum, et utríque
    Compar et consímilis,
    Amour du Père et du Fils,
    l’égal des deux et
    leur semblable en essence,
    Cuncta reples, cuncta foves :
    Astra regis, cœlum moves,
    Pérmanens immóbilis.
    Tu remplis tout, tu donnes la vie à tout ;
    dans ton repos, tu conduis les astres,
    tu règles le mouvement des cieux.
    Lumen carum, lumen clarum,
    Internárum tenebrárum
    Effúgas calíginem.
    Lumière éblouissante et chérie,
    tu dissipes nos ténèbres intérieures ;
    ceux qui sont purs,
    Per te mundi sunt mundáti :
    Tu peccátum, et peccáti
    Déstruis rubíginem.
    Tu les rends plus purs encore ;
    c’est toi qui fais disparaître le péché
    et la rouille qu’il apporte avec lui.
    Veritátem notam facis :
    Et osténdis viam pacis,
    Et iter justítiæ.
    Tu manifestes la vérité,
    tu montres la voie de la paix
    et celle de la justice ;
    Perversórum corda vitas,
    Et bonórum corda ditas
    Múnere sciéntiæ.
    Tu fuis les cœurs pervers,
    et tu combles des trésors de ta science
    ceux qui sont droits.
    Te docénte nil obscúrum,
    Te præsénte nil impúrum :
    Sub tua præséntia.
    Si tu enseignes, rien ne demeure obscur ;
    si tu es présent à l’âme,
    rien ne reste impur en elle ;
    Gloriátur mens jocúnda :
    Per te læta, per te munda
    Gaudet consciéntia.
    Tu lui apportes la joie et l’allégresse,
    et la conscience que tu as purifiée
    goûte enfin le bonheur.
    Tu commútas eleménta :
    Per te suam sacraménta
    Habent efficaciam.
    Ton pouvoir transforme les éléments ;
    par toi les sacrements
    obtiennent leur efficacité ;
    Tu nocívam vim repéllis :
    Tu confútas et reféllis
    Hóstium nequítiam.
    Tu fais obstacle à la puissance mauvaise,
    tu repousses les embûches
    de nos ennemis.
    Quando venis, corda lenis :
    Quando subis, atræ nubis
    Effúgit obscúritas.
    A ta venue, nos cœurs sont dans le calme ;
    à ton entrée, le sombre nuage
    se dissipe ;
    Sacer ignis, pectus ignis
    Non combúris, sed a curis
    Purgas quando vísitas.
    Feu sacré, tu embrases le cœur
    sans le consumer, et ta visite
    l’affranchit de ses angoisses.
    Mentes prius imperítas,
    Et sopítas et oblítas,
    Erúdis et éxcitas.
    Des âmes jusqu’alors ignorantes,
    engourdies et insensibles,
    tu les instruis et les ranimes.
    Foves linguas, formas sonum :
    Cor ad bonum facit pronum,
    A te data cháritas.
    Inspirée par toi, la langue fait entendre
    des accents que tu lui donnes ; la charité que tu apportes avec toi dispose le cœur à tout bien.
    O juvámen oppressórum,
    O solámen miserórum,
    Páuperum refúgium,
    Secours des opprimés,
    consolation des malheureux,
    refuge des pauvres,
    Da contémptum terrenórum,
    Ad amórem supernórum
    Trahe desidérium.
    Donne-nous de mépriser les objets terrestres ;
    entraîne notre désir
    à l’amour des choses célestes.
    Consolátor et fundátor,
    Habitátor et amátor
    Córdium humílium.
    Tu consoles et tu affermis
    les cœurs humbles ;
    tu les habites et tu les aimes ;
    Pelle mala, terge sordes :
    Et discórdes fac concórdes,
    Et affer præsídium.
    Expulse tout mal, efface toute souillure,
    rétablis la concorde entre ceux qui sont divisés
    et apporte-nous ton secours.
    Tu qui quondam visitásti,
    Docuísti, confortásti
    Timéntes discípulos :
    Tu visitas un jour
    les disciples timides :
    par toi ils furent instruits et fortifiés ;
    Visitáre nos dignéris :
    Nos, si placet, consoléris,
    Et credéntes pópulos.
    Daigne nous visiter aussi
    et répandre ta consolation
    sur nous et sur le peuple fidèle.
    Par majéstas personárum,
    Par potéstas est eárum,
    Et commúnis Déitas :
    Égale est la majesté des divines personnes,
    égale leur puissance ;
    commune aux trois est la divinité ;
    Tu procédens a duóbus,
    Coæquális es ambóbus,
    In nullo dispáritas.
    Tu procèdes des deux premières,
    semblable à l’une et à l’autre,
    et rien d’inférieur n’est en toi.
    Quia tantus es et talis,
    Quantus Pater est et qualis :
    Servórum humílitas.
    Aussi grand que l’est
    le Père lui-même,
    souffre que tes humbles serviteurs
    Deo Patri, Filióque
    Redemptóri, tibi quoque
    Laudes reddat débitas. Amen.
    Rendent à ce Dieu-Père,
    au Fils rédempteur et à toi-même
    la louange qui vous est due. Amen.

    Cette prose se chantait le jeudi de Pentecôte dans l’usage de Paris, et le mardi de Pentecôte à l’Abbaye de Saint-Victor.

    Sources utilisées pour cette édition :
    * Source principale : Missel parisien du XIIIème siècle de l’ancienne bibliothèque de Notre-Dame de Paris – Bibliothèque nationale de France. Département des manuscrits. Latin 1112, f° 271 v°.
    * Missel parisien du XIIIème siècle à l’usage probable de l’Abbaye de Saint-Germain-des-Prés ou de Saint-Germain-L’Auxerrois – Bibliothèque nationale de France. Département des manuscrits. Latin 830, f° 318 r°.
    * Missel parisien du XIIIème siècle à l’usage de la Sorbonne – Bibliothèque nationale de France. Département des manuscrits. Latin 15615, f° 366 v°.
    * A titre de comparaison : Tropaire-prosaire de Saint-Martial de Limoges du XIIème-XIIIème siècle – Bibliothèque nationale de France. Département des manuscrits. Latin 1139, f° 223 v°.
    * A titre de comparaison : Processional-tropaire-prosaire à l’usage de Saint-Léonard, du diocèse de Limoges du dernier quard du XIIèmeBibliothèque nationale de France. Département des manuscrits. Latin 1086, f° 63 r°.

    Voici ci-après le chant de la prose Qui procedis ab utroque tel qu’il est donné dans le Propre de Paris publié en 1923-1925 – ce chant présente de nombreuses divergences avec les manuscrits parisiens et nous n’avons pas pu identifier la source qui a été utilisée pour cette édition musicale :

     

    Qui procedis ab utroque-1 Qui procedis ab utroque-2 Qui procedis ab utroque-3 Qui procedis ab utroque-4 Qui procedis ab utroque-5

    Les manuscrits médiévaux parisiens, même s’ils présentent entre eux quelques menues divergences quant au chant (surtout l’ultime formule finale), diffèrent notablement de l’édition parisienne de 1923-1925.
    Voici par exemple cette prose telle quelle est notée dans un missel parisien à l’usage de la Sorbonne qui date du XIIIème siècle (Bnf latin 15615, f. 366 v° à 367 v°) :

    Missel de la Sorbonne après 1239 (1)

    Missel de la Sorbonne après 1239 (2)

    Missel de la Sorbonne après 1239 (3)