Saint-Eugène, le dimanche 5 mars 2023, grand’messe de 11h. Conférence de Carême du R.P. Louis-Marie de Blignières, fsvf, sur le Notre Père à 16h – 3ème partie : Que votre volonté soit faite sur la terre comme aux Cieux. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.
Le second Dimanche de Carême est appelé Reminiscere, du premier mot de l’Introït de la Messe, et quelquefois aussi le Dimanche de la Transfiguration, à cause de l’Évangile qui y est lu.
La messe de ce dimanche est d’introduction relativement récente : il n’y avait pas de messe pour ce dimanche à Rome dans le sacramentaire du pape Grégoire, car il y avait la veille la longue messe du samedi des Quatre-Temps de Carême laquelle commençait après none et durait une partie de la nuit (on y faisait les ordinations à tous les nombreux ordres ecclésiastiques, sacre des évêques compris) et le pape ne célébrait pas le lendemain (mais les curés de Rome dans leurs titres oui). Quand la cour de Charlemagne décida d’imposer dans son Empire le Sacramentaire grégorien, les liturgistes carolingiens durent compléter ce livre propre au pape en composant les messes que celui ne célébrait pas. De ce fait, les pièces de la messe de ce dimanche sont empruntées à d’autres jours : l’introït Reminiscere provient de la messe du Mercredi des Quatre-Temps de Carême, de même que le graduel Tribulationes cordis mei, l’offertoire Meditabor in mandatis tuis et l’antienne de communion Intellige clamorem. L’évangile de la Transfiguration est repris de la messe du Samedi des Quatre-Temps de la veille. La secrète est la même qu’au IVème dimanche de l’Avent et la Postcommunion est reprise du dimanche de la Sexagésime.
Longtemps, le rit romain et ses variantes n’ont pas connu d’autre fête de la Transfiguration que ce dimanche (ou plus précisément ce Samedi des Quatre-Temps). Les homélies de saint Léon Ier le Grand sur la Transfiguration, prononcées en la vigile du Samedi des Quatre-Temps à Saint-Pierre sont un vrai chef-d’œuvre et indiquent également les raisons pour lesquelles l’Eglise de Rome a placé la Transfiguration pendant le Carême.
Au cours du Moyen-Age, à l’instar des Orientaux, plusieurs Eglises d’Occident se mirent à célébrer distinctement une fête de la Transfiguration le 6 août, date choisie pour son parallélisme avec l’Epiphanie le 6 janvier (la Transfiguration constituant également une épiphanie de fait, la voix du Père se faisant entendre dans les deux cas pour confirmer la filiation divine de Jésus). Rome ne s’y décida qu’en 1456, en célébration de l’éclatante victoire de la levée du siège de Belgrade, remportée sur les Ottomans. La composition de l’office de la Transfiguration (au 6 août) est attribuée au pape Callixte III qui avait convoqué à cette occasion une croisade de prières contre les ennemis de la Foi.
La station de ce jour, à Rome, est dans l’Église de Sainte-Marie in Domenica, sur le mont Cœlius. Cette station est assez récente, il s’agissait à l’origine de l’antique Diaconie où présidait saint Laurent, et dans laquelle il distribuait les aumônes de l’Église.
A la sainte messe :
- Procession d’entrée : Audi benigne Conditor, hymne du Carême, à vêpres – alternances polyphoniques de Jean de Bournonville (1585 † 1632), maître de chapelle des cathédrales d’Abbeville et d’Amiens, et de la Sainte Chapelle de Paris
- Kyrie XVII – Kyrie Salve
- Epître : I Thessaloniciens IV, 1-7 : Car Dieu ne nous a pas appelés pour être impurs, mais pour être saints.
- Evangile : Matthieu XVII, 1-9 : Et il fut transfiguré devant eux : son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements blancs comme la neige.
- Après l’homélie : O bone Jesu – motet de Marc Antoine Ingegneri (1545 † 1592), maître de chapelle de la cathédrale de Crémone
- Credo I
- Pendant les encensements de l’offertoire : Christe qui lux es et dies, antique hymne du Carême, à complies, en usage en France depuis le Vème siècle jusqu’au XVIIIème siècle (citée par Saint Césaire d’Arles et Saint Aurélien d’Arles dans leurs règles monastiques) – mise en musique par Charles de Courbes (1622)
- Sanctus XV
- Après la Consécration : O salutaris sur le ton de l’hymne du Carême Audi benigne Conditor, d’après Jean de Bournonville
- Agnus Dei XV
- Pendant la communion : Inter vestibulum / Parce Domine – plain-chant breton avec en alternance le Parce Domine en polyphonie par Henri Adam de Villiers et par Nicolas-Mammès Couturier (1840 † 1911), chanoine & maître de chapelle de la cathédrale de Langres & Psaume L en plain-chant
- Prière pour la France, faux-bourdon parisien du Vème ton (édition de 1739)
- Benedicamus Domino XVII
- Au dernier Evangile : Ave Regina cœlorum
- Procession de sortie : Attende, Domine – plain-chant musical français, harmonisation de M. le chanoine Gaston Roussel, curé du Port-Marly, maître de chapelle de la cathédrale de Versailles. Versets modernes, repris d’une ancienne litanie du rit mozarabe
Conférence de Carême du R.P. Louis-Marie de Blignières, fsvf, sur le Notre Père à 16h – 3ème partie : Que votre volonté soit faite sur la terre comme aux Cieux.
IIndes vêpres du IInd dimanche de Carême. Magnificat du Ier ton – Claudin de Sermisy (1490 † 1562), sous-maître de la chapelle royale, chanoine de la Sainte Chapelle.
Au salut du Très-Saint Sacrement :
- Motet d’exposition : O salutaris Hostia – sur le ton de l’hymne du Carême, Audi benigne Conditor – IInd ton
- A la Bienheureuse Vierge Marie : Ave Regina cœlorum – VIème ton
- Prière pour Notre Saint Père le Pape : Oremus pro Pontifice nostro
- A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo – Ier ton, sur le ton de Pange lingua gloriosi prœlium certaminis
- Chant final, d’action de grâces : Hymne Christe qui lux es & dies – Antique hymne du Carême, à complies – IInd ton
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