Attende Domine – supplication pour le temps du Carême
Chanoine Gaston Roussel (1913 † 1985), maître de chapelle de la cathédrale de Versailles, chapelain de la Chapelle royale de Versailles, curé de Saint-Louis du Port-Marly.
4 voix mixtes (SATB).
2 pages.
Attende Domine est un plain-chant musical créé au début XIXème siècle. Il s’agit d’une supplication pour le temps du Carême. Un peu sur le modèle du Rorate cœli de l’Avent qui lui est antérieur, il comprend un cours refrain – Atténde Dómine, et miserére, quia peccávimus tibi – repris entre des versets plus longs. Il est passé – en raison de sa grande popularité – dans les livres de Solesmes au XXème siècle, mais au prix de deux modifications : il fut privé de son rythme original du plain-chant gallican, et ses versets français primitifs, inspirés de l’Ecriture, furent remplacés par le texte d’un ancien rythme litanique versifié de la liturgie hispanique (il s’agit des Preces de l’office de sexte du mercredi de la cinquième semaine de Carême dans le rit mozarabe), sur lesquels les moines de Solesmes composèrent une nouvelle mélodie.
Le chanoine Roussel a harmonisé le refrain Attende à quatre parties, en confiant le chant liturgique à la basse et en gardant le rythme traditionnel du plain-chant parisien (les versets mozarabes ne sont pas harmonisés). Ce chœur est du reste très typique de son écriture.
Voici le plain-chant d’Attende Domine avec le rythme traditionnel parisien pour le refrain et le chant reçu pour les versets mozarabes :
Voici le texte latin et sa traduction française :
℟. Atténde Dómine, et miserére, quia peccávimus tibi. | ℣. Ecoutez, Seigneur, et ayez pitié, car nous avons péché contre vous. |
℣. Ad te Rex summe, Omnium Redémptor, Oculos nostros Sublevámus flentes : Exáudi Christe, Supplicántum preces. |
℣. Vers vous, roi suprême, rédempteur de tous, nous élevons nos yeux baignés de larmes : exaucez, ô Christ, nos prières suppliantes. |
℣. Déxtera Patris, Lapis anguláris, Via salútis, Jánua cœléstis, Ablue nostri Máculas delícti. |
℣. Dextre du Père, Pierre angulaire, Voie du salut, Porte du ciel, lavez-nous des taches de nos fautes. |
℣. Rogámus, Deus, Tuam majestátem : Auribus sacris Gémitus exáudi : Crímina nostra Plácidus indúlge. |
℣. Nous implorons, ô Dieu, votre majesté : que vos oreilles sacrées exaucent nos gémissements. Pardonnez-nous nos crimes dans votre bonté. |
℣. Tibi fatémur Crímina admíssa : Contríto corde Pándimus occúlta : Tua, Redémptor, Píetas ignóscat. |
℣. Ces crimes, nous les reconnaissons : d’un cœur contrit, nous mettons à nu devant vous nos misères cachées : ô Rédempteur, que votre tendresse pardonne. |
℣. Innocens captus, Nec repúgnans ductus, Téstibus falsis Pro ímp(i)is damnátus : Quos redemísti, Tu consérva Christe. |
℣. Innocent captif, emmené sans résistance, condamné par de faux témoins pour des méchants: ceux que vous avez rachetés, gardez-les, ô Christ. |