Saint-Eugène, le dimanche 2 juin 2024, grand’messe de 11h. Vêpres à 15h puis procession de la Fête-Dieu dans les rues du quartier et salut du Très-Saint Sacrement.
Dans l’année liturgique, la fête de l’Eucharistie est célébrée le Jeudi Saint. Toutefois, en raison de l’entrée à la suite du Christ dans les souffrances de la Passion, les fastes liturgiques ne peuvent être complètement déployés ce jour-là. Aussi l’Eglise a-t-elle reporté la célébration glorieuse du sacrement de l’Eucharistie au jeudi qui suit la Trinité. Le mérite de l’institution de la fête de l’Eucharistie (c’est son nom dans les missels médiévaux) à cette date revient à sainte Julienne de Cornillon. A partir de 1209, cette religieuse & mystique liégeoise reçut la vision fréquente de la lune en laquelle une partie restait sombre et ne rayonnait pas. “Le Seigneur lui fit comprendre la signification de ce qui lui était apparu. La lune symbolisait la vie de l’Eglise sur terre, la ligne opaque représentait en revanche l’absence d’une fête liturgique, pour l’institution de laquelle il était demandé à Julienne de se prodiguer de façon efficace : c’est-à-dire une fête dans laquelle les croyants pouvaient adorer l’Eucharistie pour faire croître leur foi, avancer dans la pratique des vertus et réparer les offenses au Très Saint Sacrement” (Benoît XVI). Répondant aux demandes de sainte Julienne, l’évêque de Liège fit célébrer la première Fête-Dieu en sa ville en 1246. La providence appela ensuite l’archidiacre de Liège à siéger sur le trône de saint Pierre sous le nom d’Urbain IV, lequel institua la Fête du Corps du Christ pour l’Église d’Occident par la bulle Transiturus de hoc mundo le 11 août 1264. A la demande du pape, saint Thomas d’Aquin fut chargé de la composition de l’office et de la messe de la nouvelle fête (pour la messe, il centonisa des textes nouveaux sur les airs liturgiques les plus en faveurs de son temps, et pour l’office, il remania celui qui était déjà en cours dans certains monastères cisterciens des Flandres). La procession avec le Saint-Sacrement, pratiquée ici & là dès le XIème siècles aux Rameaux et au petit matin de Pâques, se fit ensuite volontiers à la Fête-Dieu, et elle était généralisée partout en Occident au XVème siècle. En général la procession se faisait après la messe le jour même de la fête, et après les vêpres chaque jour de l’octave.
La Fête-Dieu n’étant plus fériée en France, la solennité en est transférée dans notre pays au dimanche qui suit, dans son octave.
- Procession d’entrée : Lauda Sion Salvatorem – plain-chant d’Amiens
- Introït – Cibavit eos (ton ii.)
- Kyrie IV – Cunctipotens Genitor Deus
- Gloria IV
- Epître : I Corinthiens XI, 23-29 : Et ayant rendu grâces, le rompit, et dit : Prenez et mangez : ceci est mon corps, qui sera livré pour vous : faites ceci en mémoire de moi.
- Graduel – Oculi omnium (ton vii.)
- Alleluia – Caro mea (ton vii.)
- Sequence – Lauda Sion (ton vii.)
- Evangile : Jean VI, 6, 56-59 : Celui qui mange ma chair, et boit mon sang, a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour : car ma chair est véritablement une nourriture, et mon sang est véritablement un breuvage.
- Credo III
- Et incarnatus de la Missa Pange lingua de Josquin des Prés (c. 1455 † 1521), maître de la chapelle du Pape et de celle du roi de France
- Offertoire – Sacerdotes Domini (ton iv.)
- Pendant les encensements de l’offertoire : Panis angelicus, motet de César Franck (1822 † 1890), organiste & maître de chapelle de la basilique Sainte-Clotilde
- Sanctus IV
- A l’élévation : O salutaris hostia – François Giroust (1739 † 1799), maître de chapelle du roi Louis XVI
- Agnus Dei IV
- Pendant la communion : Pange lingua – hymne du Saint Sacrement – alternances polyphoniques d’Orfeo Vecchi (c. 1550 † 1604), maître de chapelle de Santa Maria della Scala à Milan
- Communion – Quotiescumque (ton vii.)
- Prière pour la France, sur le ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
- Ite missa est IV
- Après le dernier Evangile : Inviolata
- Procession de sortie : Loué soit à tout instant – Cantique de Saint Louis Marie Grignon de Montfort (1673 † 1716), docteur de l’Eglise
- Motet d’exposition : O salutaris de l’abbé du Gué, maître de chapelle de Saint-Germain-L’Auxerrois (1768 -1780) puis de Notre-Dame de Paris (1780 – 1790)
- Secondes vêpres du Très-Saint Sacrement
- Antiennes relevées aux cuivres (trompettes et trombones) : Claudin de Sermisy (1490 † 1562), sous-maître de la chapelle royale, chanoine de la Sainte Chapelle
- Alternances polyphoniques de l’hymne Pange lingua : Pange lingua – hymne du Saint Sacrement – alternances polyphoniques d’Orfeo Vecchi (c. 1550 † 1604), maître de chapelle de Santa Maria della Scala à Milan
- Magnificat du Vème ton de Claudin de Sermisy
A la procession de la Fête-Dieu - Première partie de la procession :
- Pange lingua
- Benedictus qui venit – cantique du Chanoine Darros – versets du Benedictus (Luc, I-vv. 68 – 79), psalmodie du VIème ton
- Au premier reposoir : Symphonies pour un reposoir (H. 508) de Marc-Antoine Charpentier (c. 1645 † 1704) maître de la musique de Marie de Lorraine, duchesse de Guise, du Dauphin, fils de Louis XIV et de la Sainte Chapelle
- Seconde partie de la procession :
- Antienne Lauda Jerusalem du Chanoine Noël Darros († 1954), maître de chapelle de Lourdes – versets du psaume 147, psalmodie du Vème ton de l’Oratoire
- Au second reposoir : Symphonies pour un reposoir (H. 508) de Marc-Antoine Charpentier
- Troisième partie de la procession :
- Lauda Sion – Texte de saint Thomas d’Aquin composé sur le modèle de la séquence Laudes Crucis d’Adam de Saint-Victor – mélodie d’Ernest Mazingue, organiste de Saint-Etienne de Lille (XIXème siècle)
- Quam dilecta – grand motet de Michel-Richard de Lalande (1657 † 1726), maître de la chapelle des rois Louis XIV & Louis XV
- Panis angelicus – plain-chant de Langres
- Tantum ergo – grand motet de Michel-Richard de Lalande (1657 † 1726), maître de la chapelle des rois Louis XIV & Louis XV
- Louanges divines en réparation des blasphèmes
- Motet final au très Saint Sacrement : Christus vincit – Plain-chant d’Aloys Kunc (1832 † 1895), maître de chapelle de la cathédrale de Toulouse, harmonisation du chanoine Gaston Roussel (1913 † 1985), curé de Port-Marly, maître de chapelle de la cathédrale de Versailles
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