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La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

La mise au tombeau de Semur-en-Auxois

Mise au tombeau de Semur-en-Auxois.
Mise au tombeau de Semur-en-Auxois.

L’ensemble qui se trouve dans la collégiale Notre-Dame de Semur-en-Auxois est un exemple caractéristique de la disposition à la bourguignone qui centre la composition autour de la Vierge-Marie. Ce groupe a été réalisé vers 1490/1491. Aujourd’hui dans la collégiale, il se trouvait dans le couvent des Carmes de cette ville et a été déplacé à son emplacement actuel après la Révolution. Les donateurs sont Jacotin Ogier, bedeau du prieur, et sa femme Pernette. Il est incomplet, car deux anges en deuil sont au Musée municipal… Cette oeuvre est attribuée à l’atelier d’Antoine Le Moiturier arrivé en Bourgogne en 1462 pour achever le tombeau de Jean-sans-Peur.

L’horizontalité de la composition est accentuée par les plis du linceul qui soulignent le corps du Christ. La Vierge se trouve au centre de la composition soutenue de part et d’autre par saint Jean et Marie-Madeleine. Les autres Saintes Femmes sont légèrement en retrait de la scène.

Mise au tombeau Semur-en-Auxois : le groupe central : la Vierge Marie est soutenue par saint Jean et sainte Marie Madeleine.
Mise au tombeau Semur-en-Auxois : le groupe central :
la Vierge Marie est soutenue par saint Jean et sainte Marie Madeleine.

La Vierge-Marie porte le manteau de deuil des veuves du XVème siècle. Les Saintes Femmes ont des voiles et des guimpes et des lèvres charnues. L’expression des visages est meurtrie, les regards évitent de contempler le corps du Christ. Joseph d’Arimathie est vêtu comme les riches marchands juifs du Moyen-Age.

Cet ensemble monumental constitue une des plus belles réalisations de l’art bourguignon en la matière avec la mise au tombeau de Tonnerre. Celle de Semur-en-Auxois est dans la lignée des oeuvres de l’atelier d’Antoine Le Moiturier, avec une douceur renouvelée. La conception est identique à celle de Tonnerre mais la composition diffère. La répartition des personnages de l’arrière-plan marque une modification quant à leur emplacement habituel. Les 5 personnages sont ici partagés assez symétriquement entre un groupe central des 3 personnage (la Vierge, saint Jean et Marie-Madeleine), accentuant ainsi le rôle prépondérant de la Mère du Christ, tandis que que 2 Saintes Femmes sont réparties à chaque extrémité, séparées des autres personnages par un vide.

Un balancement harmonieux est ainsi créé entre les 3 personnages du fond de la scène et la scène de l’ensevelissement où les 2 personnages sont réunis par le linceul rendant quasiment accessoire la présence des 2 Saintes Femmes. L’équilibre des volumes est ainsi trouvé et l’immobilisme apparent des figures est contrebalancé par la différence d’intensité des émotions traduites par les gestes des personnages.

Mise au tombeau Semur-en-Auxois.
Mise au tombeau Semur-en-Auxois.

Les artistes ont ainsi réussi à développer l’ampleur du drame des extrémités vers le centre avec symétrie. On peut considérer cette composition comme un modèle du genre : une concentration de l’essentiel sur les épreuves subies par la Vierge. Les Saintes-Femmes associées à l’ensevelissement sont Marie Salomé et Marie Jacobé.

Elles sont plutôt anonymes, ce qui correspond donc à l’effacement de leur rôle de modestes suivantes pour réconforter la Vierge en détresse, on ne laisse pas seule une mère séparée de son enfant. On peut considérer qu’elles ont le rôle des pleureuses et des porteuses d’aromates sous l’antiquité. Sans manquer de personnalité, elles s’harmonisent avec l’atmosphère et à l’ampleur du drame auquel elles participent. On peut distinguer dans bien des compositions une hiérarchie entre elles : Marie Salomé, la plus âgée a le pas sur Marie Jacobé qui semble de condition plus modeste. Ces fidèle du Christ dont on sait finalement peu de chose, représentent la foule des convertis par Jésus et qui seront les premiers chrétiens.

Mise au tombeau de Semur-en-Auxois.
Mise au tombeau de Semur-en-Auxois.

A Semur-en-Auxois comme souvent, la personnalité différente de chacune des parties ne peut que ressortir dans la dramaturgie qui se jouent entre les personnages déjà hantés par la disparition de Celui qui les a réuni.

Mise au tombeau de Semur-en-Auxois.
Mise au tombeau de Semur-en-Auxois.

Série sur les mises au tombeau

La mise au tombeau de Chaumont

Mise au tombeau de Chaumont
Mise au tombeau de Chaumont

A Chaumont ce qui frappe d’emblée l’observateur de la mise au tombeau, c’est l’étroite association entre l’oeuvre et son cadre architectural. Nous sommes en présence ici d’un groupe de 11 personnes. Le nombre exceptionnel impose une disposition surprenante sur 2 rangées. Le style est si particulier que les érudits peinent à situer le Maître anonyme de Chaumont. Les parures vestimentaires sont des merveilles de réalisations jusque dans les moindres détails. Le gisant repose au fond du linceul placé dans son cercueil de pierre, les deux étant sculptés dans un même bloc, les deux hommes agenouillés se préparent à l’embaumer.

Onction ou mise au tombeau ?

Le Christ est représenté au moment où 2 disciples s’apprêtent à oindre le corps. Littéralement, la mise au tombeau évoque l’action de l’ensevelissement mais à l’étude des différentes mises au tombeau, on réalise que cet usage recouvre plusieurs épisodes après la descente de croix, on peut y voir l’influence de textes apocryphes qui offrirent aux artistes le moyen d’illustrer des attitudes plus pathétiques et plus humaines. Le groupe de la basilique Saint-Jean de Chaumont réunit donc 2 scènes distinctes, ce qui permet de poser l’hypothèse que tous les éléments n’appartiennent pas à la même époque. Taillé dans le même bloc que son cercueil de pierre, le Christ git au fond sur un linceul dont les pans s’abandonnent le long des parois latérales. Les deux hommes ne s’en saisissent nullement, ils se préparent agenouillés à l’embaumer.

Mise au tombeau de Chaumont - Joseph d'Arimatie
Mise au tombeau de Chaumont – Joseph d’Arimatie

Joseph d’Arimathie a les traits d’un noble vieillard richement vêtu : un manteau broché et une robe, à son ceinturon est accroché un étui à couteau. Il occupe sa place d’élection à la tête du Christ, un genou à terre il tient d’une main son écharpe afin de nous présenter le pot d’aromates qu’il soutient.

Mise au tombeau de Chaumont - Nicodème.
Mise au tombeau de Chaumont – Nicodème.

Son pendant est accroupi ; il arbore une longue robe bleue, un vase d’aromates et il porte des bottes. Dans son dos, ses vêtements sont entièrement travaillés et surtout son visage est baigné de larmes.

Mise au tombeau de Chaumont - Marie Madeleine
Mise au tombeau de Chaumont – Marie Madeleine.

En la revêtant d’un cilice tressé à même la peau et d’un surcot de brocard, la Madeleine représenté ici est la pénitente. Son attribut traditionnel est posé à ses côtés, elle croise ses bras dénudés dans la ferveur de sa prière. De toutes les figures féminines  des mises au tombeau, Marie-Madeleine est celle qui séduira le plus les artistes et leur permettra de laisser libre cours à leur talent et imagination. Elle offrait l’image d’une femme jeune, belle, élégante, remarquée pour son abondante chevelure et qui avait changé de vie pour suivre le Christ. Elle permet d’exprimer aux travers de l’art des imagiers la dévotion affective sentimentale de cette fin du Moyen-Age.

De tous les personnages de la mise au tombeau, Marie-Madeleine est celle qui aura droits aux interprétations les plus variées, complexes et nuancées. C’est souvent la seule des femmes qui verra son corps modelé sans être enfermé dans de amples vêtements. Elle incarnait le rachat des fautes par la tendresse et la sensibilité qui lui avaient fait renoncer aux biens de ce monde pour suivre Jésus. Les artistes lui font donc jouer un rôle précis dans la fin de la vie terrestre du Christ. Elle est souvent séparée de la Vierge, soit par les saintes femmes, soit par saint Jean, jusqu’à la placer aux pieds du Christ comme dans un rappel d’un autre récit évangélique. Sa singularité est aussi souvent affirmée par son costume, sa coiffure. Tête nue qui laisse tomber une longue chevelure blonde qui retombe sur les épaules, ou qu’elle porte une élégante coiffure à la mode de l’époque qui laisse apparaitre d’une manière ou d’une autre son abondante chevelure.

Le relatif laconisme des évangélistes sur Marie-Madeleine a ouvert la porte à une libre interprétations des virtuoses de la sculpture tout en la laissant dans un rôle de pénitente repentie, qu’elle soit richement vêtue sous les traits d’une femme distinguée en révélant une compassion profonde qui laisse libre cours à ses larmes et à l’expression de sa douleur, ou plus modestement vêtue et alors on la distingue des autres femmes par sa chevelure.

Dans certaines régions comme en Lorraine, elle incarne le milieu rural, alors qu’en Bourgogne ou en Champage elle apparait plus dans le sillage discret de la Vierge (Tonnerre, Semur-en-Auxois). Tandis que qu’en Val de Loire, on révèlera une femme broyée par la douleur et un désarroi moral qui ne peut trouver de consolation dans sa confiance en Dieu.

Dans le Sud de la France les visages de Marie-Madeleine insisteront plus sur une femme pleine de charme, de jeunesse, et d’élégance, parée de riches étoffes.

Reygades, Marie-Madeleine
Reygades, Marie-Madeleine.

A Solesmes, chef-d’oeuvre non attribué, Marie-Madeleine est la plus conforme aux Ecritures, et la plus intérieure en un mot, la plus religieuse.

Mise au tombeau de l'Abbaye de Solesmes, Marie-Madeleine.
Mise au tombeau de l’Abbaye de Solesmes, Marie-Madeleine.

Revenons à la mise au tombeau de Chaumont. Marie quant à elle s’affaisse sous le poids de la douleur dans les bras de saint Jean. Elle est presque cachée par son manteau et son regard se détourne dans un refus de contempler la dépouille de son fils. Saint Jean détourne son visage lui aussi baigné de larmes et rompt l’attitude hiératique des personnages du deuxième rang. Une rangée dont certains personnages ont comme quelques difficultés à s’insérer dans cet espace, il est probable que les donateurs sont ici représentés. Beaucoup de larmes coulent dans cette belle mise au tombeau, Il est mort pour eux, Il est mort pour nous…

Mise au tombeau de Chaumont
Mise au tombeau de Chaumont.

Série sur les mises au tombeau

La mise au tombeau de Tonnerre

Mise au tombeau de Tonnerre

La mise au tombeau est un ensemble sculptural monumental regroupant les mêmes personnages dont le nombre varie de 8 à l’origine à 10 et jusqu’à 12, tous unis dans une même action et une pensée commune. Le respect imposé par l’unité d’action qu’est l’ensevelissement et la nécessité de distinguer des comportements propres à chacun des protagonistes est une des premières difficultés auxquelles se confronteront les artistes pour éviter la monotonie tout en respectant les récits évangéliques.

Destiné à la dévotion populaire, l’ensemble sculptural doit pouvoir se trouver accessible par les fidèles et dans le même temps, de par la nature tragique du sujet, répondre au besoin d’isolement et de recueillement des fidèles appelés à méditer et à contempler. Ces groupes étaient par ailleurs aussi utilisés au cours des offices de la Semaine Sainte : dans beaucoup d’églises, le Vendredi Saint, après la messe des Présanctifiés, on portait en procession une hostie consacrée et on l’ensevelissait dans une cavité présente dans le groupe de la Mise au tombeau (souvent dans la sculpture même du Christ mis au tombeau). Au petit matin de Pâques, après les matines et les laudes de la Résurrection, on retirait cette hostie de la Mise au tombeau sculptée, on la portait triomphalement en procession et on la ramenait au maître-autel de l’église, pour figurer la résurrection du Chris.

Ces ensemble sont donc souvent disposés sur les côtés des nefs, dans un renfoncement peu éclairé, ou sous un enfeu qui suggérait le saint sépulcre de Jérusalem ou encore dans une petite chapelle latérale destinée à devenir la sépulture du donateur comme c’est le cas à Chaumont par exemple. Nous peinons aujourd’hui malheureusement à nous rendre compte du soin apporté au choix de l’emplacement tant ces mises au tombeau ont été déplacées ou détruites complètement ou pour partie à la Révolution. La recherche d’atmosphère émotionnelle ne se retrouve plus dans cette statuaire dépouillée de son intimité et il nous est quasiment impossible de restituer l’aspect mystérieux que créait l’isolement dans la pénombre.

L’organisation de l’ensemble sculptural repose sur un équilibre entre un volume horizontal défini par le corps de Christ reposant plus ou moins sur un sarcophage et plusieurs volumes verticaux, minces, alignés côte à côte. Ce schéma de composition se retrouve dans toutes mises au tombeau ou presque mais il n’exclut pas les styles et et les variations de tempérament propres aux artistes et aux évolutions de style. De 1420 à 1560, le style des mises au tombeau a évolué au même rythme que toute forme d’art. On peut ainsi distinguer 3 périodes.

  • une première période gothique inspirée de la rigueur et de l’idéalisme des imagiers du Moyen-Age
  • une seconde où on l’on perçoit un réalisme tempéré et des attitudes plus attendries
  • une troisième influencée par les conceptions humanistes de la Renaissance

La mise au tombeau de Tonnerre

Composition gothique primitive en Bourgogne, Champagne et Vallée de la Loire

Penchons-nous sur la mise au tombeau de Tonnerre datée de 1454. Elle est située aujourd’hui dans l’ancien Hôtel-Dieu de la ville. Commandé par le marchand Lancelot de Buironfosse aux frères Georges et Jean-Michel de La Sornette, imagiers issus de l’atelier de Claus Slutter, il se trouvait auparavant dans l’hôpital Notre-Dame de Fontenille. A l’origine l’ensemble était polychrome. Il est composé avec une rigueur magistrale. Son homogénéité le distingue d’autres ensembles bourguignons, il est caractéristique de ce style nouveau qui se développe alors. Les sculpteurs sont parvenus à ouvrir la scène en dissociant les attitudes. Saint Jean tourne le dos aux saintes femmes. Les personnages sont répartis en 4 éléments qui sont distincts : les ensevelisseurs, La Sainte Vierge dont le visage est caché par l’ombre de son voile et saint Jean, Marie-Madeleine seule dont les paupières sont closes, et enfin 2 saintes-femmes. Chaque groupe séparé révèle des expressions variées. On constate que la scène est elle même répartie en 4 thèmes : l’ensevelissement lui-même avec 2 hommes robustes, l’adieu d’une mère à son fils soutenue par saint jean, la compassion des saintes femmes et enfin la solitude de Marie-Madeleine. Nous sommes à la fois devant une représentation très humaine et abstraite qui laisse la place à la douleur, la compassion et la méditation.

Mise au tombeau de Tonnerre

Mise au tombeau de Tonnerre

Cet authentique chef-d’oeuvre, nous présente une variante dans la composition adoptée jusqu’ici et qui mettait la Vierge au centre. Cette composition sera reprise par d’autres artistes. Nous retrouvons dans ce parti pris l’influence byzantine : une mère qui se rapproche le plus possible du visage de son fils qu’elle ne verra bientôt plus.

Mise au tombeau de Chaource. La Vierge.
La Vierge Marie est l’élément actif principal des mises au tombeau, son emplacement est déterminant pour l’équilibre de la composition. Le culte de la Vierge Marie ne cesse de se développer il n’est donc pas étonnant que les artistes affirment sa prééminence sans toutefois la dissocier des autres personnages.

On la voit soit comme ici à Tonnerre dans une position décentrée de façon à être placée près de la tête de son Fils. Cette position plus sensible offre aux regards une touchante attitude maternelle dans un dernier geste d’affection et d’affliction.

Lorsque la Vierge est placée au centre comme nous le verrons par exemple à Semur-en-Auxois, cela lui confère immédiatement le rôle de coordonner les personnages au milieu du drame qui se déroule.

Elle attire le regard du fidèle, et ce rôle central est confirmé par le bloc qu’elle constitue le plus souvent en étant associée à Saint Jean.

Mise au tombeau de Chaumont. La Vierge.
La Vierge au tombeau évoque à la fois la mort de l’être le plus cher au monde pour une mère, cette douleur indicible comporte aussi la consolation née de l’espérance de la Résurrection et de la vie éternelle et donc des retrouvailles célestes, comme l’écrit Saint Bernard : “Bien qu’elle espérât que son Fils allait ressusciter, Marie souffrait de le voir crucifié et mort.”

Objet de toutes les attentions des sculpteurs, la Vierge est bien souvent, avec Marie Madeleine, la statue la plus réussie.

Objet de tous les soins pour trouver comment exprimer avec délicatesse le moyen d’exprimer une immense douleur et la profondeur de l’acceptation.

La recherche d’expression adoptée sera toujours celle d’une douleur digne et contenue sans jamais exprimer d’attitudes excessives, sans mouvements de désespoir désordonnés.

En France, même les ensembles les plus tardifs sauront conserver à de rares exceptions près, une attitude de courage, de gravité, sans théâtralité.

La Bourguignonne de Tonnerre
La “Bourguignonne” de Tonnerre.

Les saintes femmes ont quant à elle une apparence toute naturelle et le regard est attiré par le costume d’époque d’une habitante que l’on a surnommé “la Bourguignonne”.  Cette composition précoce remarquable par ses lignes souples dans les gestes et dans le traitement des tissus et des vêtements. Par tous ces aspects, elle est typique des ateliers bourguignons. Sur le plan esthétique, cette composition présente un réel déséquilibre, cependant il faut rester prudent dans cette analyse car cette mise au tombeau a subi des remaniements et nous n’avons pas la certitude que tous les protagonistes occupent leur place d’origine.

Mise au tombeau de Tonnerre

Mise au tombeau de Tonnerre

La mise au tombeau de Tonnerre

La mise au tombeau de Tonnerre

Série sur les mises au tombeau

La diffusion du culte des mises au tombeau

Abbeville, église du Saint-Sépulcre, mise au tombeau du XVIème siècle.
Nous allons aborder pendant ce Carême les mises au tombeau et la diffusion du culte autour de ces ensembles sculptés monumentaux dès la fin du XVème siècle et pour environ un siècle et demi. Des édifices dédiés et consacrés au Saint Sépulcre aux églises de villages en passant par les abbatiales et les cathédrales, la France et une partie de l’Europe vont se couvrir de représentations de l’ensevelissement du Christ. Cette large diffusion traduit l’ampleur du cute de la Passion au Moyen-Age, les villes se disputaient le privilège de détenir une mise au tombeau qui pouvait devenir un lieu de pèlerinage.

Certaines villes s’en doteront de plusieurs comme dans une forme de rivalité et la multiplication explique la variété des modèles adoptés. En france on dénombre 381 mises au tombeau dont environ 220 intactes. Les ateliers des sculpteurs bourguignons, troyens, tourangeaux, flamands… ont mis leur talent au service de l’illustration de l’ensevelissement du Christ et nous ont laissé des témoignages qui suscitent encore notre admiration et notre dévotion. Le propos de l’artiste est d’émouvoir et porter à la prière, la représentation de la scène de la mise au tombeau correspond au XVème siècle à une sensibilité d’expression populaire. La formulation doit être simple, lisible et compréhensible pour susciter le recueillement.

Les origines et le développement du culte de la Passion

Eglise Saint-Sauveur in Chora – Constantinople – Thrène
Le récit nous vient des évangiles : Joseph d’Arimathie membre du Sanhédrin obtient de Pilate l’autorisation d’inhumer le Christ. Aidé de Nicodème il le dépose dans un tombeau taillé dans le roc situé dans un jardin proche du Golgotha qui lui appartenait. Auparavant le corps du Christ avait été déposé de la Croix, on avait procédé au lavement des plaies et à l’onction d’huile et d’aromates avant d’être enseveli dans un linceul. Dans les plus anciennes représentations on remarque l’absence de le Vierge Marie et de Saint Jean conformément au silence des évangiles : leur présence apparait après la diffusion à partir de la fin du IVème siècle de l’évangile apocryphe dit de Nicodème qui mentionne leur participation à la cérémonie funèbre. Le premier ordonnancement est fixé par les artistes byzantins selon le thrène antique : ils figurent autour du corps du Christ une assemblée de fidèles désolés témoignant de leur douleur par des pleurs et des lamentations. Ils nous livrent l’image d’une séparation imposée par la la mort sans perspective de consolation  : la Vierge venant exprimer cette rupture imminente en étreignant son fils et en l’embrassant dans un ultime adieu. La liberté d’interprétation prise par les artistes en s’éloignant du respect littéral des textes des évangiles entretient une certaine confusion entre la scène de l’ensevelissement proprement dit et celle de la déploration et de l’onction.

La crise des iconoclastes des VIIIème et IXème entraveront la représentation figurative religieuse dans la peinture byzantine et de même dans la sculpture. La conquête ottomane jusqu’à la prise de Constantinople par les Turcs en 1453 restreint et met fin à l’épanouissement de l’art byzantin proprement dit. Cet héritage échoira à la Russie Moscovite, les Slaves s’attacheront de préférence à la peinture murale et surtout aux icônes en reprenant assez docilement les modèles byzantins. A l’exception des oeuvres grecques qui se trouvaient dans les régions de l’Adriatique et donc proches de Venise, les représentations artistiques slaves resteront plutôt inconnues en Occident jusqu’à la fin du Haut Moyen-Age, la portée de leur art s’en trouvera d’autant limité.

Le IXème siècle voit la représentation de la Crucifixion se répandre Occident. C’est dans le domaine pictural que se révèlera en premier lieu la représentation gothique de l’ensevelissement du Christ ; les miniaturistes et les peintres à fresque à partir du XIIIème siècle offrent une illustration renouvelée de cet épisode de la vie du Christ en se référant aux textes sacrés : toujours avec le souci prioritaire d’instruire. Tailleurs d’ivoire, verriers, émailleurs apportent leur concours dans ces illustrations. Giotto dans la chapelle des Scrovegni respecte une certaine fidélité à l’ordonnance grecque du thrène avec un paysage animé, la foule des assistants éplorés, les gestes de désolation mais avec une volonté d’unité dans les comportement : tous les regards convergent vers le corps du Christ et surtout une plus grande sensibilité d’expression dans les physionomies. Les artistes du trecento introduisent des modifications dans le cadre et environnement de l’ensevelissement du Christ : la grotte et son décor végétal disparaitra pour être remplacée par un sarcophage. La corps n’est plus emmailloté (les usages funèbres ont évolués) et repose nu ceint d’un perizonium. Le nombre d’assistants se réduit et se personnalise. Sans renoncer à son aspect narratif, on introduit matière à réflexion en proposant à travers la mort humaine du Christ une espérance dans une autre vie, cette même espérance incite le chrétien à la persévérance et à la consolation face aux difficultés du monde terrestre.

En France, les sculptures  de moyenne ou grande dimension ayant pour sujet un épisode de la passion ne sont apparues qu’à la fin du XIVème siècle. Le retard pris pour transcrire en relief le thème de la mise au tombeau peut être imputé à plusieurs causes : difficultés techniques des hésitations en face de l’expression d’un concept iconographique nouveau…

Pourquoi un tel attachement au culte de la Passion et à son illustration ?

Les croisades : à partir de la fin du XIème siècle, les pèlerinages en Terre Sainte rendent plus concrets les éléments de la vie terrestre du Christ et permettent de “matérialiser” les récits évangéliques de la Passion. Les pèlerins pourront suivre l’itinéraire reconstitué de la Voie Sacré : la montée au Calvaire, se rendre au Jardin des Oliviers, au Saint Sépulcre édifié par l’Empereur Constantin en 326 même si il a été ravagé par les Perses, le calife Al-Hakim et les Turcs et restauré par la suite.

Cette connaissance donna un accent renouvelé à l’évocation des souffrances du Christ pour le salut du monde. Le désir sera grand de commémorer ces épisodes et d’en perpétuer le souvenir par une dévotion spécifique, une dévotion encouragée par des ordres religieux, surtout celui des Frères Mineurs. On peut ainsi mesurer la portée de cet élan autour de la mort et de l’ensevelissement du Christ par la quantité de nouveaux sanctuaires construits sous une forme architecturale inspirée du Saint Sépulcre de Jérusalem. A coté des édifices de grandes dimensions dans lesquels des offices sont célébrés, on rencontre aussi de petites chapelles ou des édicules réduits aux seules mesures du tombeau de Jérusalem. Certaine de ces constructions se verront à l’intérieur d’édifices plus importants. Tous ces édifices vont participer à la notoriété du Saint Sépulcre et furent perçus après la perte de Jérusalem comme des lieux de pèlerinage de substitution pour les fidèles ayant fait vœux de pèlerinage en Terre sainte mais se retrouvaient dans l’incapacité de s’y rendre.

Faire pénitence et méditer sur les fins dernières.

Les grandes calamités qui se sont abattues sur le royaume de France ont plongé les populations dans un profond désarroi et entrainé un renforcement de la piété et des pèlerinages. Disettes et famines répétées atteignent durement les populations, la sous-alimentation favorise la propagation des épidémies et maladies : variole, lèpre, peste. Ces maladies dépeuplent les villes et par la contagion sèment l’épouvante ; s’ajoutent à tous ces malheurs les conséquences de la guerre de Cent ans. La mort est partout, il faut éviter que la mort ne devienne un thème d’épouvante et de désespoir. L’Eglise va donc insister sur le modèle chrétien des fins dernières en instruisant les croyants sur la résurrection des morts selon la proclamation du symbole de Nicée. Cette préoccupation sera servie par les ordres monastiques voués à l’assistance qui développent les oeuvres charitables, une prédication destinée à tous.

Dans le domaine de la figuration de l’art sacré, l’histoire de la Passion appartient à cette « rechristianisation » de la mort. Avec la dureté des temps, le drame sanglant du sacrifice du Christ devenait plus sensible, compréhensible à condition de ne pas y voir le terme d’une simple épreuve humaine.

La mise au tombeau ou sépulcre donne à contempler aux fidèles, en suivant les Saintes Ecritures, une vision des souffrances endurées par le Sauveur et une annonce du triomphe surnaturel qui en découle. Illustrer l’ensevelissement du Christ permettait de présenter simultanément le martyre, la mort et l’annonce du salut ainsi que l’enseignait l’Eglise. Le caractère inéluctable de la mort pour tout être humain accompagné de son cortège obligé de douleurs ; douleurs physiques évoquées par les stigmates, mais aussi les douleurs morales avec le chagrin indicible de la Vierge et des autres participants représentés et enfin l’attente de la Résurrection promise. Pour aider le croyant à exclure toute révolte ou désespérance, on introduit une atmosphère de calme et d’apaisement propice au recueillement. On propose au fidèle la méditation sur une Eglise souffrante, la résignation et le détachement des biens matériels, thèmes prêchés par les Frères mineurs. Le rôle des confréries, qui se multiplient durant la Peste Noire, sera loin d’être négligeable : leur objet sera d’assister les mourants et de leur assurer une sépulture décente surtout en période d’épidémie, s’y ajoutaient des célébrations de messes pour le repos de l’âme de leurs membres. L’influence des confréries a pu se traduire par la présence des mises au tombeau dans les chapelles funéraires.

Les Franciscains avaient reçus la garde des lieux saints et en quelque sorte reçu l’héritage spirituel des croisades et du saint Sépulcre. Ils vont favoriser la piété populaire liée à cette dévotion comme les chemins de croix dont la structure en quatorze stations est fixée en 1517. Les Sacri monti qui se sont développés en Italie du Nord à partir du XVème siècle en sont une émanation.

Nous aborderons dans les articles prochains des mises au tombeau qui se sont multipliées en France particulièrement au XVème et XVIème siècles.

Série sur les mises au tombeau

Saint Damase Ier (366-384)

Son origine espagnole n’est pas avérée, il entre dans les ordres et s’y distingue assez vite par ses vertus. Devenu diacre, Damase est le bras droit du pape Libère et l’accompagne dans l’exil dont l’empereur Constance II frappe ce pape. De ce fait il apparait comme l’héritier et le successeur naturel de Libère. Mais, à la mort du pape survenue le 24 septembre 366, la succession ne se fait pas sereinement et deux partis s’affrontent : un autre diacre, Ursin se montre plus prompt à se faire élire, puis se fait consacrer par l’évêque de Tibur (Tivoli), en la basilique (civile) Julienne dès la mort du pape. Un parti bien plus nombreux procède, en Saint-Laurent-de-Lucine, à l’élection régulière de Damase, qui est consacré, en la basilique-cathédrale du Latran, le 1er octobre 366. Les partisans d’Ursin et ceux de Damase engagent un combat de plusieurs jours qui fera de nombreux morts sans que Damase y soit mêlé. Ursin et ses affidés sont expulsés par le préfet de Rome. Damase est ainsi élu par dans une époque troublée par les dissensions théologiques (Ursin est bienveillant avec les idées semi-ariennes) et les luttes de partis.

Une fois installé pape, la lutte incessante contre les hérésies devient la préoccupation de Damase. Dans sa lutte contre l’arianisme, il noue des relations étroites avec les pères de l’Eglise d’Orient : saint Athanase, saint Epiphane, saint Grégoire de Nazianze et saint Basile de Césarée. Le pape dépose l’évêque de Milan Auxence, zélateur de l’arianisme et prédécesseur de saint Ambroise. Le pape est aussi l’un des premiers à condamner l’apollinarisme (Apollinaire de Laodicée professait une doctrine hérétique qui niait la double nature humaine et divine du Christ, lequel n’aurait été que le Verbe dans un corps humain, simple enveloppe : le Christ n’était plus dès lors véritablement homme) : l’apollinarisme fut condamné aux conciles locaux de Rome de 374, 377 & 378 présidés par Damase, et la condamnation fut reprise au concile œcuménique de Constantinople de 381. En 381 toujours, le concile d’Aquilée se réunit à sa demande ; ce concile jouera un rôle majeur dans la fin de l’hérésie arienne en Occident. Rappelons que l’arianisme avait été déclaré hérétique au Concile de Nicée de 325. Cette hérésie niait la divinité de Jésus et donc la consubstantialité, c’est à dire la même substance du Père et du Fils.

Saint Jérôme offre la Vulgate à saint Damase.
Saint Jérôme offre la Vulgate à saint Damase.

En 382, Damase accueille à Rome saint Jérôme de Stridon, lui demandant de réviser & d’unifier les diverses traductions latines de la Bible. Des traductions latines des Ecritures existaient en effet depuis le IInd siècle, elles étaient très diverses car faites à différents endroits par des traducteurs différents, d’où un certain nombre d’imprécisions et de fautes. Ce saint pape est donc celui à qui nous devons la Vulgate, l’édition définitive de la Bible en latin.

A la demande du pape, saint Jérôme traduisit en particulier pour la liturgie romaine le Psautier dit romain, première des trois versions du psautier qu’il réalisa, mais c’est la seconde version de saint Jérôme, dit Psautier gallican, que nous employons depuis sa large diffusion dans l’Empire carolingien, due à son adoption précoce par les Eglises de Gaule. Seules les grandes basiliques romaines avaient réussi à conserver jusqu’au XXème siècle l’usage exclusif du chant des offices sur le Psautier romain ; la quasi totalité des pièces chantées du propre de la messe, dont la composition remonte aux six premiers siècles, sont quant à elles logiquement toujours établies sur le texte du Psautier romain, d’où parfois de très légères différences entre la messe et l’office. Comparons ainsi le premier verset du psaume XLI dans les deux psautiers, dans deux usages liturgiques différents. Il est chanté le samedi saint à la messe de la vigile pascale, comme trait qui accompagne la procession se rendant aux fonts baptismaux pour la bénédiction de l’eau baptismale. On chante alors, sur le texte du Psautier romain :

Sicut cervus desiderat ad fontes aquarum : ita desiderat anima mea ad te, Deus.

Tandis qu’à l’office divin, à l’office nocturne du mardi, on chante selon le Psautier gallican :

Quemadmodum desiderat cervus ad fontes aquarum : ita desiderat anima mea ad te, Deus.

Saint Damase IerOn doit surtout au pape Damase l’introduction du chant de l’alleluia dans la messe romaine, à l’imitation vraisemblablement de la liturgie de Jérusalem, et très certainement sous l’influence de saint Jérôme. Comment se fit cette adoption ? Rome se mit à cette époque à célébrer les vêpres stationales de Pâques sur le modèle de ce qui se pratiquait à la basilique de l’Anastasis (actuel Saint-Sépulcre) à Jérusalem. Au cours de cet office fastueux se chantaient des alleluia, avec des versets grecs qui furent traduits en latin par la suite. Des vêpres de Pâques, ces alleluia passèrent facilement à la messe, où ils furent chantés après le répons graduel, et avant l’évangile (à l’instar de ce qui se pratiquait déjà depuis longtemps dans les liturgies orientales), d’abord pour le seul jour de Pâques et son octave, puis aux autres dimanches et fêtes de l’année. Le Carême et la Septuagésime, les messes fériales, ainsi que les messes des morts, gardèrent la structure primitive antérieure à saint Damase : un trait suit le graduel et précède le chant de l’évangile, ou plus simplement, le graduel seul est chanté entre l’épître et l’évangile.

Damase encourage sainte Marcelle et sainte Paule, toutes deux proches de saint Jérôme, à transformer leur demeures patriciennes en monastères. Il a ainsi contribué à favoriser l’implantation du monachisme à Rome qui était en retard au regard de l’Orient.

Le pape organise aussi le culte des martyrs. Pour les chrétiens du IVème siècle, les catacombes sont des cimetières où ils enterrent les leurs qui veulent reposer près des martyrs. Leur accès est malaisé  en raison d’éboulements, de dégradations… Le pape Damase mis beaucoup d’énergie à restaurer les catacombes et par là le culte des martyrs dans les catacombes elles-mêmes ; il entreprit des fouilles systématiques pour découvrir les tombes inconnues ou méconnues des martyrs.

Le pape Damase mourut le 11 décembre 384 octogénaire, après avoir gouverné et servi l’Eglise pendant dix-huit ans avec sagesse et dévouement.

Saint Damase

Saint Clément Ier, pape et martyr – pape de 88 à 97

Saint Clément est un des premiers successeurs de saint Pierre et disciple de saint Paul qui l’évoque dans sa lettre aux Philippiens (IV, 3). Il est né à Rome, les écrits ayant été dispersés, nous n’avons que peu d’éléments sur sa vie. On lui attribue notamment le sacre de 15 évêques, l’ordination de 10 prêtres et de 2 diacres.

La Tradition nous a conservé une lettre : l’Epitre de Clément aux Corinthiens adressée depuis Rome. Elle est destinée à l’Eglise de Corinthe qui est en proie à cette période à de grosses dissension. Le pape y appelle les révoltés à l’obéissance et à rétablir les pasteurs légitimes dans leurs fonctions, ces derniers ayant été déposés par les jeunes révoltés. On peut considérer ce texte comme le premier document post apostolique où l’on appréhende la préséance de l’évêque de Rome. Ce document rédigé en grec, est un des plus ancien textes théologiques après les récits des Evangiles et les textes apostoliques.

Lors d’une persécution, saint Clément est exilé en Crimée par l’empereur Trajan dans les mines de Chernosèse. L’empereur apprenant le zèle qu’il déploie à convertir les populations à la foi véritable, ordonne qu’il soit noyé avec une ancre autour du cou. Ses reliques ont été rapportées à Rome par saint Cyrille et saint Méthode vers l’an 861, on peut les vénérer dans la Basilique qui porte son nom.

Il est vénéré dans l’Eglise catholique romaine le 23 novembre, les églises orientales, syriaques, grecques orthodoxes le fêtent le 24 novembre, l’Eglise orthodoxe russe le 25 novembre et l’Eglise copte le 8 décembre.

La confrérie des pénitents blancs du Puy-en-Velay

Fondée en 1584 par l’évêque Antoine de Senneterre, les statuts de la confrérie sont sanctionnés par une bulle d’Alexandre VII en 1659. La confrérie jouit pendant ses 200 ans d’existence jusqu’à la Révolution d’une grande considération et nombreux furent ceux qui souhaitèrent y appartenir. Dans les nombreuses processions auxquelles elle participait, elle occupait la première place après le clergé. La confrérie devint tellement florissante que le sanctuaire qui leur avait été attribué devint exigu. La Marquise d’Allègre fit don de l’ancienne demeure des seigneurs d’Allègre, proche de l’actuelle cathédrale. La maison fut alors transformée pour l’usage exclusif de la confrérie. Le rez-de-chaussée abrite toujours la vaste chapelle, chapelle qui a été sauvée des profanations et de la destruction pendant la période révolutionnaire grâce à la corporation des bouchers qui en fit son séchoir. Interdite et dissoute à la Révolution, elle fût reconstituée en 1811, elle est toujours active aujourd’hui. La chapelle abrite toujours les objets appartenant à la confrérie.

La confrérie des pénitents blancs de Montpellier, conservatrice des croix publiques de la ville.

En ces temps où la croix, symbole s’il en est du christianisme, est attaquée de toute part comme récemment par le dernier arrêt du conseil constitutionnel, il est intéressant de se pencher sur le rôle de la confrérie des Pénitents blancs de Montpellier. Son siège se situe dans la Chapelle Sainte-Foy à Montpellier.

Héritière des confréries du Moyen-Age, sa création dans sa forme actuelle remonte à 1517. La Dévote et Respectable Confrérie des Pénitents blancs est placée sous le vocable du Saint-Esprit. Sa devise est : “Spiritus Sanctus ubi vult spirat”. L’objet de la confrérie, outre la prière et la dévotion, est l’assistance, l’accompagnement au cimetière des confrères et de ceux qui en font la demande. Au début du XXème siècle elle s’est vue confier une mission supplémentaire. En effet en 1920, la chute accidentelle de la Croix de Peyrou a convaincu Monseigneur Mignen, évêque de Montpellier, Agde, Béziers, Lodève et Saint-Pons de Thomières de demander à la Confrérie de pourvoir à l’entretien des Croix de la ville. A ce titre, il leur conféra le sous-titre de “Conservateur des croix publiques de la ville”. Les confrères qui avaient toujours eu une grande dévotion envers la Croix avaient entrepris d’en édifier deux dans la ville. Aujourd’hui ils s’occupent encore de la préservation et de l’entretien de 14 croix publiques qui forment un chemin à travers la ville.

Saint-Eugène – Sainte-Cécile en pèlerinage à Saint-Roch

Mercredi 18 octobre, la paroisse Saint-Eugène – Sainte Cécile était en pèlerinage à l’église saint-Roch. Pour la fête de l’évangéliste Saint Luc, nous avons été accueillis par le curé, monsieur l’abbé Laurent.

Dans cette église riche de l’histoire de Paris, le curé avait mis à notre disposition des ornements offerts par le roi Charles X. La messe a été célébrée dans la chapelle de la Vierge qui a subi des dégradations pendant la Révolution, elle est ornée d’une nativité venant du Val de Grâce et d’une Gloire oeuvre de Falconnet. La coupole de la chapelle représente l’Assomption de la Vierge-Marie, il nous a été donné de la contempler le jour de la fête du celui dont “une tradition fait le peintre de la Vierge. Il est sûr en tout cas qu’il a su peindre avec délicatesse, mieux que tout autre, la profondeur des sentiments qui animaient les personnages du Nouveau Testament, et en particulier ceux de la Vierge Marie, au point que l’on a pu dire de lui qu’il était “l’évangéliste de la Miséricorde”.” pour reprendre quelques mots de l’homélie de l’abbé Eric Iborra.

Quelques photos de la messe :