Dimanche dernier 7 juin 2015 était en France la solennité extérieure de la fête du Corps du Christ (Corpus Christi), appelée populairement dans notre pays la Fête-Dieu. Voici quelques photos des cérémonies à Saint-Eugène (Paris IX).
Le matin, la messe fut célébrée avec un diacre & un sous-diacre venus du séminaire du Bon Pasteur à Courtalain.
L’après-midi, les vêpres furent célébrées devant le Très-Saint Sacrement exposé.
A l’issue des vêpres, la procession du Très-Saint Sacrement traversa les rues du IXème arrondissement.
De retour à l’église, le salut du Très-Saint Sacrement fut chanté et M. le curé donna la bénédiction avec l’ostensoir.
Nos vifs remerciements vont à M. François N. pour ses magnifiques photos qui nous permettent de garder le souvenir de cette magnifique journée passée à chanter l’amour de Dieu dans la Très-Sainte Eucharistie.
Dans l’année liturgique, la fête de l’Eucharistie est célébrée le Jeudi Saint. Toutefois, en raison de l’entrée à la suite du Christ dans les souffrances de la Passion, les fastes liturgiques ne peuvent être déployés ce jour-là. Aussi l’Eglise a-t-elle reporté la célébration glorieuse du sacrement de l’Eucharistie au jeudi qui suit la Trinité. Le mérite de l’institution de la fête de l’Eucharistie (c’est son nom dans les missels médiévaux) à cette date revient à sainte Julienne de Cornillon. A partir de 1209, cette religieuse & mystique liégeoise reçut la vision fréquente de la lune en laquelle une partie restait sombre et ne rayonnait pas. “Le Seigneur lui fit comprendre la signification de ce qui lui était apparu. La lune symbolisait la vie de l’Eglise sur terre, la ligne opaque représentait en revanche l’absence d’une fête liturgique, pour l’institution de laquelle il était demandé à Julienne de se prodiguer de façon efficace : c’est-à-dire une fête dans laquelle les croyants pouvaient adorer l’Eucharistie pour faire croître leur foi, avancer dans la pratique des vertus et réparer les offenses au Très Saint Sacrement” (Benoît XVI). Répondant aux demandes de sainte Julienne, l’évêque de Liège fit célébrer la première Fête-Dieu en sa ville en 1246. La providence appela ensuite l’archidiacre de Liège à siéger sur le trône de saint Pierre sous le nom d’Urbain IV, lequel institua la Fête du Corps du Christ pour l’Église d’Occident par la bulle Transiturus de hoc mundo le 11 août 1264. A la demande du pape, saint Thomas d’Aquin fut chargé de la composition de l’office et de la messe de la nouvelle fête (pour la messe, il centonisa des textes nouveaux sur les airs liturgiques les plus en faveurs de son temps, et pour l’office, il remania celui qui était déjà en cours dans certains monastères cisterciens des Flandres). La procession avec le Saint-Sacrement, pratiquée ici & là dès le XIème siècles aux Rameaux et au petit matin de Pâques, se fit ensuite volontiers à la Fête-Dieu, et elle était généralisée partout en Occident au XVème siècle. En général la procession se faisait après la messe le jour même de la fête, et après les vêpres chaque jour de l’octave.
La Fête-Dieu n’étant plus fériée en France, la solennité en est transférée dans notre pays au dimanche qui suit, dans son octave.
Propre grégorien du jour – Ordinaire : Messe Ad Majorem Dei Gloriam (1699) d’André Campra (1660 † 1744), maître de chapelle de Notre-Dame de Paris & de Louis XV à Versailles
Procession d’entrée : Lauda Sion Salvatorem – extraits de la Prose du T. S. Sacrement – texte de Saint Thomas d’Aquin, mélodie d’Ernest Mazingue, organiste de Saint-Etienne de Lille (XIXème siècle) – Harmonisation d’Olivier Willemin, organiste de Sainte-Rosalie
Epître : I Corinthiens XI, 23-29 : Et ayant rendu grâces, le rompit, et dit : Prenez et mangez : ceci est mon corps, qui sera livré pour vous : faites ceci en mémoire de moi.
Evangile : Jean VI, 6, 56-59 : Celui qui mange ma chair, et boit mon sang, a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour : car ma chair est véritablement une nourriture, et mon sang est véritablement un breuvage.
Credo III – Et incarnatus de la Missa syllabica de Jean de Bournonville (1585 † 1632), maître de chapelle de la Sainte Chapelle de Paris
Pendant les encensements de l’offertoire : Pange lingua – texte de Saint Thomas d’Aquin – musique de Michel-Richard de Lalande (1657 † 1726), maître de la chapelle des rois Louis XIV & Louis XV
Après la Consécration : Benedictus de la Messe Ad Majorem Dei Gloriam
Pendant la communion : Tantum ergo sacramentum – suite & fin du Pange lingua de Michel-Richard de Lalande
Motet d’exposition : O salutaris de l’abbé du Gué, maître de chapelle de Saint-Germain-L’Auxerrois (1768 -1780) puis de Notre-Dame de Paris (1780 – 1790) – les fidèles sont invités à chanter avec la schola
Première partie de la procession :
Pange lingua
Benedictus qui venit – cantique du Chanoine Darros – versets du Benedictus (Luc, I-vv. 68 – 79), psalmodie du VIème ton
Au premier reposoir : Tantum ergo
Seconde partie de la procession :
Antienne Lauda Jerusalem du Chanoine Noël Darros († 1954), maître de chapelle de Lourdes – versets du psaume 147, psalmodie du Vème ton de l’Oratoire
Au second reposoir : Tantum ergo
Troisième partie de la procession :
Lauda Sion – Texte de saint Thomas d’Aquin composé sur le modèle de la séquence Laudes Crucis d’Adam de Saint-Victor – mélodie d’Ernest Mazingue, organiste de Saint-Etienne de Lille (XIXème siècle)
Au Salut du Très-Saint Sacrement :
Adoro te supplex – hymne au T. S. Sacrement de saint Thomas d’Aquin
Panis angelicus – plain-chant de Langres
Tantum ergo
Louanges divines en réparation des blasphèmes
Motet final au très Saint Sacrement : Adoremus in æternum en plain-chant musical
Dans l’année liturgique, la fête de l’Eucharistie est célébrée le Jeudi Saint. Toutefois, en raison de l’entrée à la suite du Christ dans les souffrances de la Passion, les fastes liturgiques ne peuvent être déployés ce jour-là. Aussi l’Eglise a-t-elle reporté la célébration glorieuse du sacrement de l’Eucharistie au jeudi qui suit la Trinité. Le mérite de l’institution de la fête de l’Eucharistie (c’est son nom dans les missels médiévaux) à cette date revient à sainte Julienne de Cornillon. A partir de 1209, cette religieuse & mystique liégeoise reçut la vision fréquente de la lune en laquelle une partie restait sombre et ne rayonnait pas. “Le Seigneur lui fit comprendre la signification de ce qui lui était apparu. La lune symbolisait la vie de l’Eglise sur terre, la ligne opaque représentait en revanche l’absence d’une fête liturgique, pour l’institution de laquelle il était demandé à Julienne de se prodiguer de façon efficace : c’est-à-dire une fête dans laquelle les croyants pouvaient adorer l’Eucharistie pour faire croître leur foi, avancer dans la pratique des vertus et réparer les offenses au Très Saint Sacrement” (Benoît XVI). Répondant aux demandes de sainte Julienne, l’évêque de Liège fit célébrer la première Fête-Dieu en sa ville en 1246. La providence appela ensuite l’archidiacre de Liège à siéger sur le trône de saint Pierre sous le nom d’Urbain IV, lequel institua la Fête du Corps du Christ pour l’Église d’Occident par la bulle Transiturus de hoc mundo le 11 août 1264, il y a donc 750 ans cette année. A la demande du pape, saint Thomas d’Aquin fut chargé de la composition de l’office et de la messe de la nouvelle fête (pour la messe, il centonisa des textes nouveaux sur les airs liturgiques les plus en faveurs de son temps, et pour l’office, il remania celui qui était déjà en cours dans certains monastères cisterciens des Flandres). La procession avec le Saint-Sacrement, pratiquée ici & là dès le XIème siècles aux Rameaux et au petit matin de Pâques, se fit ensuite volontiers à la Fête-Dieu, et elle était généralisée partout en Occident au XVème siècle. En général la procession se faisait après la messe le jour même de la fête, et après les vêpres chaque jour de l’octave.
La Fête-Dieu n’étant plus fériée en France, la solennité en est transférée au dimanche qui suit dans notre pays.
Propre grégorien du jour – Kyriale IV – Cunctipotens Genitor Deus
Procession d’entrée : Lauda Sion Salvatorem – extraits de la Prose du T. S. Sacrement – texte de Saint Thomas d’Aquin, mélodie d’Ernest Mazingue, organiste de Saint-Etienne de Lille (XIXème siècle) – Harmonisation d’Olivier Willemin, organiste de Sainte-Rosalie
Pendant les encensements de l’offertoire : Sacris solemniis – hymne du Saint Sacrement – texte de Saint Thomas d’Aquin – plain-chant et alternance polyphonique de la tradition de Langres – traduction versifiée du XVIIIème siècle
Pendant la communion : Tantum ergo sacramentum – Henri de Villiers – adaptation sur Hanac Pachap, cantique en Quechua (musique anonyme jésuite, Cuzco, XVIIème siècle)
Vêpres chantées en plain-chant parisien avec faux-bourdons parisiens
Motet d’exposition : O salutaris de l’abbé du Gué, maître de chapelle de Saint-Germain-L’Auxerrois (1768 -1780) puis de Notre-Dame de Paris (1780 – 1790) – les fidèles sont invités à chanter avec la schola
Première partie de la procession :
Pange lingua
Benedictus qui venit – cantique du Chanoine Darros – versets du Benedictus (Luc, I-vv. 68 – 79), psalmodie du VIème ton
Au premier reposoir : Tantum ergo
Seconde partie de la procession :
Antienne Lauda Jerusalem du Chanoine Noël Darros († 1954), maître de chapelle de Lourdes – versets du psaume 147, psalmodie du Vème ton de l’Oratoire
Au second reposoir : Tantum ergo
Troisième partie de la procession :
Lauda Sion – Texte de saint Thomas d’Aquin composé sur la séquence Laudes Crucis d’Adam de Saint-Victor – mélodie d’Ernest Mazingue, organiste de Saint-Etienne de Lille (XIXème siècle)
Au Salut du Très-Saint Sacrement :
Adoro te supplex – hymne au T. S. Sacrement de saint Thomas d’Aquin
Panis angelicus – plain-chant de Langres
Tantum ergo
Louanges divines en réparation des blasphèmes
Motet final au très Saint Sacrement : Adoremus in æternum en plain-chant musical
Dimanche 2 juin dernier se célébrait la solennité de la fête du Très-Saint Corps du Christ, appelée couramment Fête-Dieu.
L’enregistrement de cette messe :
Montée à l’autel, après les prières au bas de celui-ci. Introíbo ad altáre Dei. Ad Deum, qui lætíficat juventútem meam. Je monterai à l’autel de Dieu, du Dieu qui réjouit ma jeunesse.
A l’introït. Cibavit * eos ex ádipe fruménti, alleluia : et de petra, melle saturávit eos, alleluia, alleluia. Il les a nourris de la fleur du froment, alléluia, et il les as rassasié du miel du rocher, alléluia, alléluia.
Imposition de l’encens avant l’évangile, pendant le chant de la séquence Lauda Sion. Ecce panis Angelórum, Factus cibus viatórum, Vere panis filiórum, Non mitténdus cánibus. Voici le pain des Anges,
Rendu pain des voyageurs de ce monde,
Il est le pain véritable des fils
Qu’on ne doit pas jeter aux chiens.
Encensement de l’évangile. Caro mea vere est cibus et sanguis meus vere est potus. Qui mandúcat meam carnem et bibit meum sánguinem,
in me manet et ego in illo. Ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment une boisson. Qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui.
A l’offertoire, préparation des oblats. Sacerdótes * Dómini incénsum et panes ófferunt Deo : et ídeo sancti erunt Deo suo, et non pólluent nomen ejus, alleluia. Les prêtres du Seigneur offrent l’encens et les pains à Dieu ;
et c’est pourquoi ils seront saints devant Dieu pour ne pas souiller son nom, alléluia.
Encensement du célébrant lors des encensements de l’offertoire. Dirigátur, Dómine, orátio mea, sicut incénsum, in conspéctu tuo : elevátio mánuum meárum sacrifícium vespertínum. Que ma prière, Seigneur, s’élève comme l’encens devant ta face, & l’élévation de mes mains soit un sacrifice vespéral.
Fin de l’offertoire. Súscipe, sancta Trinitas, hanc oblatiónem, quam tibi offérimus ob memóriam passiónis, resurrectiónis, et ascensiónis Jesu Christi, Dómini nostri. Reçois, sainte Trinité, cette oblation que nous t’offrons en mémoire de la passion, de la résurrection, & de l’ascension de notre Seigneur Jésus-Christ.
A la secrète de la messe. Ecclésiæ tuæ, quæsumus, Dómine, unitátis et pacis propítius dona concéde : quæ sub oblátis munéribus mystice designántur. Accorde à ton Eglise, Seigneur, dans ta bienveillance les dons de l’unité et de la paix, qui sont mystiquement signifiés par ces offrandes que nous te présentons.
Communion des fidèles. Quotiescúmque manducábitis panem hunc, et cálicem bibétis, mortem Dómini annuntiábitis, donec véniat : ítaque quicúmque manducáverit panem, vel bíberit cálicem Dómini indígne, reus erit córporis et sánguinis Dómini, alleluia. Chaque fois que vous mangez ce pain et buvez à cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. Ainsi, quiconque mange de ce pain ou boit la coupe du Seigneur indignement devra répondre du corps et du sang du Seigneur, alléluia.
Les chantres de la Schola Sainte Cécile à la tribune. Adoro te supplex, latens Déitas, Quæ sub his figúris vere látitas : Tibi se cor meum totum súbjicit, Quia te contémplans totum déficit. Je vous adore humblement, Déité cachée, réellement présente sous ces figures : à vous mon cœur se soumet tout entier, car en vous contemplant, tout entier il défaille.
Merci de tout cœur à Gonzague B. pour son excellent travail photographique et Nicholas K. pour son enregistrement sonore !