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La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

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Enregistrement : sainte messe de la Pentecôte

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La Pentecôte - Sacro Monte de Varese - Italie

Programme du dimanche de la Pentecôte

Saint-Eugène, le dimanche 23 mai 2015, grand’messe de 11h.

“Sous le règne des figures, le Seigneur marqua déjà la gloire future du cinquantième jour. Israël avait opéré, sous les auspices de l’agneau de la Pâque, son passage à travers les eaux de la mer Rouge. Sept semaines s’écoulèrent dans ce désert qui devait conduire à la terre promise, et le jour qui suivit les sept semaines fut celui où l’alliance fut scellée entre Dieu et son peuple. La Pentecôte (le cinquantième jour) fut marquée par la promulgation des dix préceptes de la loi divine, et ce grand souvenir resta dans Israël avec la commémoration annuelle d’un tel événement. Mais ainsi que la Pâque, la Pentecôte était prophétique : il devait y avoir une seconde Pentecôte pour tous les peuples, de même qu’une seconde Pâque pour le rachat du genre humain. Au Fils de Dieu, vainqueur de la mort, la Pâque avec tous ses triomphes ; à l’Esprit-Saint, la Pentecôte, qui le voit entrer comme législateur dans le monde placé désormais sous sa loi.

Mais quelle dissemblance entre les deux Pentecôtes ! La première sur les rochers sauvages de l’Arabie, au milieu des éclairs et des tonnerres, intimant une loi gravée sur des tables de pierre ; la seconde en Jérusalem, sur laquelle la malédiction n’a pas éclaté encore, parce qu’elle contient dans son sein jusqu’à cette heure les prémices du peuple nouveau sur lequel doit s’exercer l’empire de l’Esprit d’amour. En cette seconde Pentecôte, le ciel ne s’assombrit pas, on n’entend pas le roulement de la foudre ; les cœurs des hommes ne sont pas glacés d’effroi comme autour du Sinaï ; ils battent sous l’impression du repentir et de la reconnaissance. Un feu divin s’est emparé d’eux, et ce feu embrasera la terre entière. Jésus avait dit : “Je suis venu apporter le feu sur la terre, et quel est mon vœu, sinon de le voir s’éprendre ?” L’heure est venue, et celui qui en Dieu est l’Amour, la flamme éternelle et incréée, descend du ciel pour remplir l’intention miséricordieuse de l’Emmanuel.” (dom Guéranger).

La descente du Saint-Esprit sur les Apôtres au Cénacle étant survenue à la troisième heure du jour, l’heure de Tierce est aujourd’hui célébrée très solennellement. Son hymne usuelle, Nunc Sancte nobis Spiritus est en ce jour remplacée par le chant solennel du Veni Creator. En France, il est de coutume que là où l’on ne peut chanter l’office de Tierce, la grand’messe de la Pentecôte soit précédée du chant public du Veni Creator, auquel une indulgence plénière est accordée en ce jour aux conditions ordinaires.

> Catéchisme sur la Pentecôte

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La sainte messe sera chantée pendant l’octave de la Pentecôte : du mardi au vendredi à 19h et le samedi (samedi des Quatre-Temps) à 9h30. Pas de messe le lundi en raison du Pèlerinage de Chartres.

Enregistrement : sainte messe de la fête de la Pentecôte

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XNT39073

Qui procedis ab utroque : une séquence parisienne d’Adam de Saint-Victor pour le jeudi de l’octave de la Pentecôte

Alors que dans l’usage de Rome, la prose (ou séquence) Veni, Sancte Spiritus sert pour le jour de la Pentecôte & pour toutes les messes de son octave, l’ancien usage de Paris voyait chacune des messes de l’octave de la Pentecôte s’orner d’une prose différente chaque jour.

Voici comment Paris chantait les proses durant l’octave de la Pentecôte :

  1. Le dimanche de la Pentecôte : Fulgens præclara Paraclyti Sancti,
    subdivision d’une ancienne prose française de Pâques, antérieure à l’an 1000.
  2. Le lundi de la Pentecôte : Sancti Spiritus adsit nobis gratia,
    de Notker le Bègue (c. 840 † 912).
  3. Le mardi de la Pentecôte : Lux jucunda, lux insignis,
    d’Adam de Saint-Victor († 1146).
  4. Le mercredi de la Pentecôte : Simplex in essentia,
    d’Adam de Saint-Victor.
  5. Le jeudi de la Pentecôte : Qui procedis ab utroque,
    d’Adam de Saint-Victor.
  6. Le vendredi de la Pentecôte : Alma chorus Domini,
    composition anonyme française antérieure à l’an 1000.
  7. Le samedi de la Pentecôte : Veni, Sancte Spiritus,
    d’Etienne Langton (c. 1150 † 1228).

Il est notable que trois de ces proses soient des compositions de l’illustre hymnographe Adam, qui avant de finir ses jours dans l’abbaye de Saint-Victor, au pied de la Montagne Sainte-Geneviève, avait surtout été le préchantre de la cathédrale de Paris dès 1107 et jusque vers 1134. Les compositions d’Adam franchirent tôt les frontières du diocèse de Paris et se répandirent très vite dans toute l’Europe latine. Elles présentent toutes un ambitus vocal important, typique de l’école cathédrale de Paris, indice du très haut art vocal qui devait alors régner dans notre cité. De nombreuses proses furent par la suite modelés sur les rythmes & chants d’Adam, celle qui est parvenue jusqu’à nous est bien sûr le Lauda Sion de la Fête-Dieu, modulé par saint Thomas d’Aquin sur le Laudes crucis d’Adam de Saint-Victor.

La prose dont nous choisissons de présenter ici le texte et le chant est celle du jeudi dans l’octave de la Pentecôte : Qui procedis ab utroque, d’Adam de Saint-Victor. Les textes liturgiques à l’Esprit Saint sont devenus au fil du temps relativement rares dans l’Eglise latine. A ce titre il peut être intéressant de redonner vie à cet ancien répertoire hymnographique médiéval de haute qualité tant spirituelle que musicale. Voici du reste ce qu’écrit dom Guéranger, qui cite notre prose dans son Année liturgique :

Ce prince de la poésie liturgique dans l’Occident s’est surpassé lui-même sur les louanges du divin Esprit ; et plus d’une fois dans le cours de l’Octave, nous aurons recours à son magnifique répertoire. Mais ce n’est pas seulement une œuvre de génie que nous allons reproduire ici ; c’est une prière sublime et ardente adressée au Paraclet que Jésus nous a promis et dont nous attendons la venue. Efforçons-nous de faire passer dans nos âmes les sentiments du pieux docteur du XIIe siècle, et aspirons comme lui à la descente du Consolateur qui vient renouveler la face de la terre et habiter en nous.

Voici une restauration du chant et du rythme de la prose Qui procedis ab utroque d’après les plus anciens manuscrits liturgiques parisiens :

Prose Qui procedis ab utroque au Saint-Esprit d'Adam de Saint-Victor

Prose Qui procedis ab utroque au Saint-Esprit d'Adam de Saint-Victor

Prose Qui procedis ab utroque au Saint-Esprit d'Adam de Saint-Victor

Prose Qui procedis ab utroque au Saint-Esprit d'Adam de Saint-Victor

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Texte & traduction par dom Guéranger :

Qui procédis ab utróque,
Genitóre Genitóque
Páriter, Paraclíte,
O toi qui procèdes
du Père et du Fils,
divin Paraclet,
Redde linguas eloquéntes,
Fac fervéntes in te mentes
Flamma tua divite.
Par ta flamme féconde,
viens rendre éloquent notre organe,
et embraser nos cœurs de tes feux.
Amor Patris Filiíque,
Par ambórum, et utríque
Compar et consímilis,
Amour du Père et du Fils,
l’égal des deux et
leur semblable en essence,
Cuncta reples, cuncta foves :
Astra regis, cœlum moves,
Pérmanens immóbilis.
Tu remplis tout, tu donnes la vie à tout ;
dans ton repos, tu conduis les astres,
tu règles le mouvement des cieux.
Lumen carum, lumen clarum,
Internárum tenebrárum
Effúgas calíginem.
Lumière éblouissante et chérie,
tu dissipes nos ténèbres intérieures ;
ceux qui sont purs,
Per te mundi sunt mundáti :
Tu peccátum, et peccáti
Déstruis rubíginem.
Tu les rends plus purs encore ;
c’est toi qui fais disparaître le péché
et la rouille qu’il apporte avec lui.
Veritátem notam facis :
Et osténdis viam pacis,
Et iter justítiæ.
Tu manifestes la vérité,
tu montres la voie de la paix
et celle de la justice ;
Perversórum corda vitas,
Et bonórum corda ditas
Múnere sciéntiæ.
Tu fuis les cœurs pervers,
et tu combles des trésors de ta science
ceux qui sont droits.
Te docénte nil obscúrum,
Te præsénte nil impúrum :
Sub tua præséntia.
Si tu enseignes, rien ne demeure obscur ;
si tu es présent à l’âme,
rien ne reste impur en elle ;
Gloriátur mens jocúnda :
Per te læta, per te munda
Gaudet consciéntia.
Tu lui apportes la joie et l’allégresse,
et la conscience que tu as purifiée
goûte enfin le bonheur.
Tu commútas eleménta :
Per te suam sacraménta
Habent efficaciam.
Ton pouvoir transforme les éléments ;
par toi les sacrements
obtiennent leur efficacité ;
Tu nocívam vim repéllis :
Tu confútas et reféllis
Hóstium nequítiam.
Tu fais obstacle à la puissance mauvaise,
tu repousses les embûches
de nos ennemis.
Quando venis, corda lenis :
Quando subis, atræ nubis
Effúgit obscúritas.
A ta venue, nos cœurs sont dans le calme ;
à ton entrée, le sombre nuage
se dissipe ;
Sacer ignis, pectus ignis
Non combúris, sed a curis
Purgas quando vísitas.
Feu sacré, tu embrases le cœur
sans le consumer, et ta visite
l’affranchit de ses angoisses.
Mentes prius imperítas,
Et sopítas et oblítas,
Erúdis et éxcitas.
Des âmes jusqu’alors ignorantes,
engourdies et insensibles,
tu les instruis et les ranimes.
Foves linguas, formas sonum :
Cor ad bonum facit pronum,
A te data cháritas.
Inspirée par toi, la langue fait entendre
des accents que tu lui donnes ; la charité que tu apportes avec toi dispose le cœur à tout bien.
O juvámen oppressórum,
O solámen miserórum,
Páuperum refúgium,
Secours des opprimés,
consolation des malheureux,
refuge des pauvres,
Da contémptum terrenórum,
Ad amórem supernórum
Trahe desidérium.
Donne-nous de mépriser les objets terrestres ;
entraîne notre désir
à l’amour des choses célestes.
Consolátor et fundátor,
Habitátor et amátor
Córdium humílium.
Tu consoles et tu affermis
les cœurs humbles ;
tu les habites et tu les aimes ;
Pelle mala, terge sordes :
Et discórdes fac concórdes,
Et affer præsídium.
Expulse tout mal, efface toute souillure,
rétablis la concorde entre ceux qui sont divisés
et apporte-nous ton secours.
Tu qui quondam visitásti,
Docuísti, confortásti
Timéntes discípulos :
Tu visitas un jour
les disciples timides :
par toi ils furent instruits et fortifiés ;
Visitáre nos dignéris :
Nos, si placet, consoléris,
Et credéntes pópulos.
Daigne nous visiter aussi
et répandre ta consolation
sur nous et sur le peuple fidèle.
Par majéstas personárum,
Par potéstas est eárum,
Et commúnis Déitas :
Égale est la majesté des divines personnes,
égale leur puissance ;
commune aux trois est la divinité ;
Tu procédens a duóbus,
Coæquális es ambóbus,
In nullo dispáritas.
Tu procèdes des deux premières,
semblable à l’une et à l’autre,
et rien d’inférieur n’est en toi.
Quia tantus es et talis,
Quantus Pater est et qualis :
Servórum humílitas.
Aussi grand que l’est
le Père lui-même,
souffre que tes humbles serviteurs
Deo Patri, Filióque
Redemptóri, tibi quoque
Laudes reddat débitas. Amen.
Rendent à ce Dieu-Père,
au Fils rédempteur et à toi-même
la louange qui vous est due. Amen.

Cette prose se chantait le jeudi de Pentecôte dans l’usage de Paris, et le mardi de Pentecôte à l’Abbaye de Saint-Victor.

Sources utilisées pour cette édition :
* Source principale : Missel parisien du XIIIème siècle de l’ancienne bibliothèque de Notre-Dame de Paris – Bibliothèque nationale de France. Département des manuscrits. Latin 1112, f° 271 v°.
* Missel parisien du XIIIème siècle à l’usage probable de l’Abbaye de Saint-Germain-des-Prés ou de Saint-Germain-L’Auxerrois – Bibliothèque nationale de France. Département des manuscrits. Latin 830, f° 318 r°.
* Missel parisien du XIIIème siècle à l’usage de la Sorbonne – Bibliothèque nationale de France. Département des manuscrits. Latin 15615, f° 366 v°.
* A titre de comparaison : Tropaire-prosaire de Saint-Martial de Limoges du XIIème-XIIIème siècle – Bibliothèque nationale de France. Département des manuscrits. Latin 1139, f° 223 v°.
* A titre de comparaison : Processional-tropaire-prosaire à l’usage de Saint-Léonard, du diocèse de Limoges du dernier quard du XIIèmeBibliothèque nationale de France. Département des manuscrits. Latin 1086, f° 63 r°.

Voici ci-après le chant de la prose Qui procedis ab utroque tel qu’il est donné dans le Propre de Paris publié en 1923-1925 – ce chant présente de nombreuses divergences avec les manuscrits parisiens et nous n’avons pas pu identifier la source qui a été utilisée pour cette édition musicale :

 

Qui procedis ab utroque-1 Qui procedis ab utroque-2 Qui procedis ab utroque-3 Qui procedis ab utroque-4 Qui procedis ab utroque-5

Les manuscrits médiévaux parisiens, même s’ils présentent entre eux quelques menues divergences quant au chant (surtout l’ultime formule finale), diffèrent notablement de l’édition parisienne de 1923-1925.
Voici par exemple cette prose telle quelle est notée dans un missel parisien à l’usage de la Sorbonne qui date du XIIIème siècle (Bnf latin 15615, f. 366 v° à 367 v°) :

Missel de la Sorbonne après 1239 (1)

Missel de la Sorbonne après 1239 (2)

Missel de la Sorbonne après 1239 (3)

Programme du dimanche de la Pentecôte

Catéchisme sur la Pentecôte

Saint-Eugène, le dimanche 8 juin 2014, grand’messe de 11h. Pas de répétition le samedi 7 juin (pèlerinage de Chartres & vigiles de la Pentecôte à la paroisse byzantine de la Très-Sainte-Trinité).

“Sous le règne des figures, le Seigneur marqua déjà la gloire future du cinquantième jour. Israël avait opéré, sous les auspices de l’agneau de la Pâque, son passage à travers les eaux de la mer Rouge. Sept semaines s’écoulèrent dans ce désert qui devait conduire à la terre promise, et le jour qui suivit les sept semaines fut celui où l’alliance fut scellée entre Dieu et son peuple. La Pentecôte (le cinquantième jour) fut marquée par la promulgation des dix préceptes de la loi divine, et ce grand souvenir resta dans Israël avec la commémoration annuelle d’un tel événement. Mais ainsi que la Pâque, la Pentecôte était prophétique : il devait y avoir une seconde Pentecôte pour tous les peuples, de même qu’une seconde Pâque pour le rachat du genre humain. Au Fils de Dieu, vainqueur de la mort, la Pâque avec tous ses triomphes ; à l’Esprit-Saint, la Pentecôte, qui le voit entrer comme législateur dans le monde placé désormais sous sa loi.

Mais quelle dissemblance entre les deux Pentecôtes ! La première sur les rochers sauvages de l’Arabie, au milieu des éclairs et des tonnerres, intimant une loi gravée sur des tables de pierre ; la seconde en Jérusalem, sur laquelle la malédiction n’a pas éclaté encore, parce qu’elle contient dans son sein jusqu’à cette heure les prémices du peuple nouveau sur lequel doit s’exercer l’empire de l’Esprit d’amour. En cette seconde Pentecôte, le ciel ne s’assombrit pas, on n’entend pas le roulement de la foudre ; les cœurs des hommes ne sont pas glacés d’effroi comme autour du Sinaï ; ils battent sous l’impression du repentir et de la reconnaissance. Un feu divin s’est emparé d’eux, et ce feu embrasera la terre entière. Jésus avait dit : “Je suis venu apporter le feu sur la terre, et quel est mon vœu, sinon de le voir s’éprendre ?” L’heure est venue, et celui qui en Dieu est l’Amour, la flamme éternelle et incréée, descend du ciel pour remplir l’intention miséricordieuse de l’Emmanuel.” (dom Guéranger).

La descente du Saint-Esprit sur les Apôtres au Cénacle étant survenue à la troisième heure du jour, l’heure de Tierce est aujourd’hui célébrée très solennellement. Son hymne usuelle, Nunc Sancte nobis Spiritus est en ce jour remplacée par le chant solennel du Veni Creator. En France, il est de coutume que là où l’on ne peut chanter l’office de Tierce, la grand’messe de la Pentecôte soit précédée du chant public du Veni Creator, auquel une indulgence plénière est accordée en ce jour aux conditions ordinaires.
 

 
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La sainte messe sera chantée pendant l’octave de la Pentecôte : du mardi au vendredi à 19h et le samedi (samedi des Quatre-Temps) à 9h30. Mercredi 11, pèlerinage à Saint-Louis-en-L’Ile : 19h départ de Saint-Eugène – 20h15 : messe sur place

Programme de la sainte Pentecôte

Fête patronale de la Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité:

  • le samedi 7 juin 2014 du calendrier grégorien – 25 mai 2014 du calendrier julien, vigile de toute la nuit (grandes vêpres & matines) à 18h.
  • le dimanche 8 juin 2014 du calendrier grégorien – 26 mai 2014 du calendrier julien, divine liturgie de 9h15 (précédée des heures de tierce & sexte à 8h55).
  • Pique-nique paroissial organisé ensuite dans les jardins de l’Abbaye de La Source.
  • A 15h30, vêpres de l’agenouillement (fin du temps pascal).

 

La Pentecôte est l’une des douze grandes fêtes de l’année. Le cinquantième jour après Pâques célèbre la descente du Saint-Esprit sur les disciples au Cénacle, à l’heure de Tierce.

L’Eglise de Jérusalem, au témoignage de la pèlerine Egérie au IVème siècle, célébrait à la Pentecôte non seulement la descente du Saint-Esprit – en se rendant à Sion à la troisième heure – mais également l’Ascension en se rendant au Mont des Oliviers pour les vêpres. A la suite du second Concile œcuménique, la fête de l’Ascension fut célébrée à la fin du IVème siècle au quarantième jour. Cependant, comme l’atteste le Lectionnaire arménien au début du Vème siècle, la station au Mont des Oliviers fut maintenue à Jérusalem à la dixième heure où l’on faisait trois prières solennelles d’agenouillement après des lectures, ce qui est l’origine des actuelles vêpres de l’agenouillement au soir de la Pentecôte. Cet agenouillement solennel à la clôture du temps pascal rappelle que – conformément au dernier canon du Ier concile de Nicée de 325 -, les chrétiens ne doivent pas s’agenouiller lorsqu’ils célèbrent la résurrection du Christ, savoir les dimanches et durant tout le temps de la cinquantaine pascale.

Dans le rit byzantin, la fête de la Pentecôte est également celle de la Très-Sainte Trinité, l’Esprit-Saint nous faisans adorer en vérité un seul Dieu en trois personne par la révélation qu’il nous fait de la vie divine.

Par les prières de tes Apôtres, Christ notre Dieu, aie pitié de nous. Amen.

VIGILE DE LA PENTECOTE : GRANDES VEPRES & MATINES – SAMEDI 7 JUIN A 18h
Evangile de matines :
De la fête : Jean (§ 65) XX, 19-23.
Ayant dit ces mots, il souffla sur eux, et leur dit : Recevez le Saint-Esprit.

DIVINE LITURGIE – DIMANCHE 8 JUIN A 9h15

Aux heures
Tropaire de la fête. Gloire au Père. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : de la fête.

Les psaumes des typiques ainsi que les Béatitudes, au début de la liturgie dominicale, sont remplacées par les trois antiennes suivantes :

Première antienne, ton 2 – Psaume XVIII
℣. Les cieux racontent la gloire de Dieu, * et l’œuvre de ses mains, le firmament l’annonce.
℟. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. Le jour au jour proclame la Parole, * et la nuit à la nuit annonce la connaissance.
℟. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. Leur son a retenti par toute la terre, * et leur parole jusqu’aux extrémités du monde.
℟. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
℣. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit, * Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
℟. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.

Seconde antienne, ton 2 – Psaume XIX
℣. Que le Seigneur t’exauce au jour de la tribulation, * que le Nom du Dieu de Jacob te protège.
℟. Sauve-nous, Consolateur, Dieu bon, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. Que du sanctuaire, il t’envoie son secours, * et que de Sion il t’apporte son soutien.
℟. Sauve-nous, Consolateur, Dieu bon, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. Qu’il te donne selon ton cœur * et qu’il accomplisse tous tes desseins.
℟. Sauve-nous, Consolateur, Dieu bon, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
℣. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit, * Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Fils unique & Verbe de Dieu, qui es immortel & qui, pour notre salut, as voulu t’incarner de la sainte Mère de Dieu & toujours Vierge Marie, qui, sans changer, t’es fait homme, as été crucifié, Christ-Dieu, et par ta mort as vaincu la mort, l’un de la sainte Trinité, glorifié avec le Père et le Saint-Esprit, sauve-nous.

Troisième antienne, ton 8 – Psaume XX
℣. Seigneur, en ta force le roi se réjouit ; * et pour ton salut, il exulte grandement.
℟. Tu es béni, ô Christ, notre Dieu, * toi qui as empli des pêcheurs d’une sagesse suréminente, * leur ayant envoyé le Saint Esprit, * par eux, tu as pêché le monde entier. ** Ami des hommes, gloire à toi.
℣. Tu lui as accordé ce que son cœur désirait ; * tu ne lui a pas refusé ce que souhaitaient ses lèvres.
℟. Tu es béni, ô Christ, notre Dieu, * toi qui as empli des pêcheurs d’une sagesse suréminente, * leur ayant envoyé le Saint Esprit, * par eux, tu as pêché le monde entier. ** Ami des hommes, gloire à toi.
℣. Car tu l’as prévenu de bénédictions pleines de douceur, * tu as posé sur sa tête une couronne de pierres précieuses.
℟. Tu es béni, ô Christ, notre Dieu, * toi qui as empli des pêcheurs d’une sagesse suréminente, * leur ayant envoyé le Saint Esprit, * par eux, tu as pêché le monde entier. ** Ami des hommes, gloire à toi.

A la petite entrée :
1. Isodikon de la fête : Sois exalté, Seigneur, dans ta puissance, nous chanterons et jouerons des psaumes pour tes grandes œuvres.
2. Tropaire de la Pentecôte, ton 8 : Tu es béni, ô Christ, notre Dieu, * toi qui as empli des pêcheurs d’une sagesse suréminente, * leur ayant envoyé le Saint Esprit, * par eux, tu as pêché le monde entier. ** Ami des hommes, gloire à toi.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
4. Kondakion de la Pentecôte, ton 8 : Lorsque Tu descendis pour confondre les langues, * Tu dispersas les nations, ô Très-Haut ; * mais lorsque Tu distribuas les langues de feu, * Tu nous appelas tous à l’unité. ** Aussi d’une seule voix glorifions-nous le très saint Esprit.

A la place du Trisaghion :
℟. Vous tous qui avez été baptisés en Christ, * vous avez revêtu le Christ. * Alléluia. (3 fois)

Prokimenon :
De la fête, ton 8 :
℟. Leur son a retenti par toute la terre, et leur parole jusqu’aux extrémités du monde (Psaume 18, 5).
℣. Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’œuvre de ses mains, le firmament l’annonce (Psaume 18, 2).

Epître :
De la fête : Actes des Apôtres (§ 3) II, 1-11.
Aussitôt ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils commencèrent à parler diverses langues, selon que le Saint-Esprit leur mettait les paroles en la bouche.

Alleluia :
De la fête, ton 1 :
℣. Par la Parole du Seigneur, les cieux ont été affermis, et par l’Esprit de sa bouche, toute leur puissance.
℣. Depuis les cieux, le Seigneur a regardé, il a vu tous les fils des hommes.

Evangile :
De la fête : Jean (§ 27) VII, 37-52 ; VIII, 12.
Ce qu’il entendait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui : car l’Esprit n’avait pas encore été donné, parce que Jésus n’était pas encore glorifié.

A la commémoraison de la Très-Sainte Mère de Dieu durant l’anaphore eucharistique (de la fête)
Mégalynaire : Les Apôtres, contemplant la descente du Consolateur, étaient frappés d’admiration, lorsque, sous la forme de langues de feu, leur apparut le Saint-Esprit.
Hirmos : Réjouis-toi, Reine, tu as la gloire d’être Vierge et Mère. Les langues les plus habiles et les plus éloquentes ne peuvent discourir ni te chanter dignement. Toute intelligence est impuissante à comprendre ton enfantement. Aussi te glorifions-nous d’une même voix.

Verset de communion
De la Pentecôte : Ton Esprit bon me conduira dans la terre de rectitude (Psaume 142, 10). Alléluia, alléluia, alléluia.

VEPRES DE L’AGENOUILLEMENT – DIMANCHE 8 JUIN A 15h30

Marc-Antoine Charpentier – Veni Creator pour un dessus seul pour le catéchisme (H. 70)

Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704), maître de la musique de Marie de Lorraine, duchesse de Guise, du Dauphin, fils de Louis XIV, des Jésuites & de la Sainte Chapelle.
Veni Creator pour un dessus seul pour le catéchisme (H. 70)
1 voix (S) & basse continue.
1 page.

Ce Veni Creator à voix seule fait partie d’un ensemble de compositions de Marc-Antoine Charpentier destinées à être chantées lors des pauses des leçons de catéchisme. L’insertion de chants facile à mémoriser dans les catéchismes avait été promue dès le début du XVIIème siècle par les Pères de la Doctrine chrétienne, rapidement suivis par les Jésuites. La simplicité de l’air écrit par Charpentier (propre à être chanté par des enfants) n’exclue pourtant pas une grâce & une élégance certaines.

Charpentier utilise le ton de mi mineur (« efféminé, amoureux & plaintif » selon le tableau des énergie des modes de Charpentier) pour cette hymne du Saint-Esprit, propre à représenter les soupirs de l’âme désirant la venue du Paraclet. Nous fournissons la partition dans quatre tonalités différentes : mi mineur (ton original), ré mineur, do mineur & si mineur.

Voici le texte ancien de cette hymne, en usage en France jusqu’au début du XXème siècle :

Veni Creátor Spíritus,
Mentes tuórum vísita,
Imple supérna grátia
Quæ tu creásti péctora.
Viens, Esprit Créateur,
Visite les âmes des tiens,
Emplis de la grâce d’en-haut
Les cœurs que tu as créés.
Qui Paráclitus díceris,
Donum Dei altíssimi,
Fons vivus, ignis, cáritas,
Et spiritális únctio.
Toi qui est dit le Paraclet,
Don du Dieu Très-Haut,
Source vive, feu, amour,
Et spirituelle onction.
Tu septifórmis múnere,
Dextræ Dei tu dígitus,
Tu rite promíssum Patris,
Sermóne ditans gúttura.
Tu est l’Esprit aux sept dons,
Le doigt de la dextre de Dieu,
L’Esprit promis par le Père,
Qui inspire nos paroles.
Accénde lumen sénsibus,
Infúnd(e) amórem córdibus,
Infírma nostri córporis
Virtúte firmans pérpeti.
Allume en nos sens ta lumière,
Déverse ton amour en nos cœurs,
Guéris nos corps
En leur conférant ta force.
Hostem repéllas lóngius,
Pacémque dones prótinus :
Ductóre sic te prævio
Vitémus omne nóxium.
Repousse l’ennemi au loin,
Et donne-nous la paix bien vite ;
Sous ta conduite & ton conseil
Nous éviterons tout danger.
Per te sciámus da Patrem,
Noscámus atque Fílium,
Te utriúsque Spíritum
Credámus omni témpore.
Donne-nous par toi de connaître le Père,
Que nous connaissions aussi le Fils ;
Et qu’en toi, leur commun Esprit
Nous croyions en tout temps.
Glória Patri Dómino,
Natóque qui a mórtuis
Surréxit, ac Paráclito,
In sæculórum sæcula. Amen.
Gloire au Seigneur : au Père
Et au Fils, qui des morts
Est ressuscité, et au Paraclet,
Dans les siècles des siècles. Amen.

Hors du temps pascal, la doxologie finale devient :

Sit laus Patri cum Fílio,
Sancto simul Paráclito,
Nobísque mittat Fílius
Charísma Sancti Spíritus. Amen.

Louange soit au Père & au Fils,
De même qu’au Saint Paraclet,
Et que le Fils nous envoie
Les charismes du Saint-Esprit. Amen.

Les premières mesures de la partition :

Marc-Antoine Charpentier - Veni Creator pour un dessus seul pour le catéchisme (H. 70)

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La Pentecôte – Fête élaguée ou restaurée ? La suppression de l’antique vigile baptismale de la Pentecôte

La PentecôteLe missel promulgué par Paul VI le 3 avril 1969 a pratiquement éliminé l’antique usage des vigiles et des octaves pour les grandes fêtes.

Les octaves sont désormais limitées à Pâques et à Noël. Quant aux vigiles, il n’en subsiste, pour certaines fêtes, qu’une “messe de la veille au soir” qui, souvent, passe inaperçue dans les paroisses. Il s’agit d’une anticipation de la fête et non plus d’une journée de jeûne et de préparation à celle-ci.

La messe de la veille de Pentecôte est un cas particulier. Elle est dotée d’un choix de quatre textes pour la première lecture. Il s’agit de textes de l’Ancien Testament qui préparent au don de l’Esprit Saint. C’est tout ce qui subsiste de l’antique et riche liturgie de la vigile de la Pentecôte. Son dépouillement s’est fait en deux temps. La vigile tomba lors de la réforme des années 50, et l’octave fut abolie lors de la promulgation du nouveau missel.

L’antique vigile de Pentecôte et son caractère baptismal

Mgr-GromierDans une conférence devenue célèbre dans les milieux traditionnels, sur la liturgie dite “restaurée” de la Semaine sous Pie XII 1955[1], Mgr Léon Gromier déclare ceci :

La vigile de la Pentecôte n’a plus rien de baptismal, devenue un jour comme un autre, et faisant mentir le missel dans le canon. Cette vigile était un voisin gênant, un rival redoutable ! La postérité instruite sera probablement plus sévère que ne l’est l’opinion actuelle à l’égard des pastoraux.[2]

Il fait ici allusion à la quasi reprise de la vigile baptismale de Pâques pratiquée par les chrétiens depuis la plus haute antiquité à la veille de la Pentecôte.

Les premiers chrétiens ont d’abord célébré la totalité du Mystère pascal, mort, résurrection et don de l’Esprit Saint lors de la grande nuit pascale. Cependant, très vite, la pédagogie de l’Eglise a mis en lumière les différents aspects de celui-ci en morcelant les célébrations selon la chronologie des évangiles.

D’autre part, nous savons que les sacrements de l’initiation chrétienne, baptême, confirmation et eucharistie, étaient conférés autrefois aux candidats lors de la même célébration, une pratique qu’ont conservé les églises d’Orient. Je cite ici le Cardinal Schuster sur le lien intrinsèque et le caractère pourtant distinct entre le baptême et la confirmation :

Bien que le sacrement de Baptême soit tout à fait distinct de celui de la Confirmation, celui-ci reçoit toutefois ce nom en tant que la descente du Saint-Esprit dans l’âme du fidèle complète l’œuvre de sa régénération surnaturelle. Moyennant le caractère sacramentel, il est conféré au néophyte une plus parfaite ressemblance avec Jésus Christ qui imprime le dernier sceau ou ratification à son union avec le divin Rédempteur. Le mot confirmatio était aussi employé en Espagne pour indiquer la prière invocatoire de l’Esprit saint durant la messe : Confirmatio sacramenti ; aussi l’analogie existant entre l’épiclèse – qui, à la messe, demande au Paraclet la plénitude de ses dons sur ceux qui s’approchent de la sainte Communion – et la Confirmation) que les anciens administraient immédiatement après le baptême – éclaire fort bien le sens théologique très profond qui est caché sous ce vocable de Confirmation donné au second sacrement.[3]

Tertullien parle déjà de la célébration des baptêmes non seulement lors de la de grande vigile de Pâques, mais aussi de Pentecôte :

“Un autre jour solennel du baptême est la Pentecôte, lorsqu’il s’est passé un assez long intervalle de temps pour disposer et instruire ceux qui doivent être baptisés” (id.).

Le choix n’est pas innocent car lors du baptême, l’évêque pose sa main droite sur la tête du néophyte “en appelant l’Esprit saint au moyen d’une bénédiction”[4].

Nous possédons aussi une lettre du pape Sirice (384-399)[5] à l’évêque Himère de Tarragone qui atteste cette pratique. Par ailleurs, dans une lettre aux évêques de Sicile, le pape saint Léon le Grand (440-461) exhorte ceux-ci à imiter saint Pierre, qui a baptisé trois mille personne le jour de la première Pentecôte.[6]

Les livres liturgiques postérieurs nous donnent le schéma d’une célébration du même type que celle de la Vigile pascale, que nous trouvons dans tous les missels qui ont précédé la réforme de Trente, ainsi que dans le missel de saint Pie V, jusqu’à la réforme des années 1950.

Dom Guéranger (1805 † 1875)Laissons à Dom Guéranger le soin de décrire cette pratique :

Dans l’antiquité, cette journée ressemblait à celle de la veille de Pâques. Sur le soir les fidèles se rendaient à l’église pour prendre part aux solennités de l’administration du baptême. Dans la nuit qui suivait, le sacrement de la régénération était conféré aux catéchumènes que l’absence ou quelque maladie avait empêchés de se joindre aux autres dans la nuit de Pâques. Ceux qu’on n’avait pas jugés suffisamment éprouvés encore, ou dont l’instruction n’avait pas semblé assez complète, ayant satisfait aux justes exigences de l’Église, contribuaient aussi à former le groupe des aspirants à la nouvelle naissance qui se puise dans la fontaine sacrée. Au lieu des douze prophéties qui se lisaient dans la nuit de Pâques pendant que les prêtres accomplissaient sur les catéchumènes les rites préparatoires au baptême, on n’en lisait ordinairement que six ; ce qui amène à conclure que le nombre des baptisés dans la nuit de la Pentecôte était moins considérable.[7]

Le cierge pascal reparaissait durant cette nuit de grâce, afin d’inculquer à la nouvelle recrue que faisait l’Église, le respect et l’amour envers le Fils de Dieu, qui s’est fait homme pour être “la lumière du monde”. Tous les rites que nous avons détaillés et expliqués au Samedi saint s’accomplissaient dans cette nouvelle occasion où paraissait la fécondité de l’Église, et le divin Sacrifice auquel prenaient part les heureux néophytes commençait dès avant le point du jour.[8]

S.E. Ildefonse, cardinal Schuster, archevêque de MilanDans l’Antiquité, comme le rapporte Schuster, la célébration, au même titre que la Vigile de Pâques, se faisait au Latran durant la nuit du samedi au dimanche. Au XIIe s., elle fut anticipée dans l’après-midi. Vers la fin du jour, le pape se rendait alors à Saint-Pierre pour le chant des vêpres et des matines solennelles.

L’extension de la célébration du baptême à d’autres jours, la pratique du baptême des enfants “quam primum” a enlevé l’exclusivité de ces célébrations à la veille de Pentecôte, réduisant cette journée au rang de préparation à la fête, au même titre que les autres vigiles, tout en lui gardant une célébration propre au caractère clairement baptismal.

Voici comment l’introduit Pius Parsch :

Aujourd’hui est une vigile solennelle et, par suite, un jour de pénitence complet, avec jeûne et abstinence (dans certains diocèses, cependant, cette obligation ne s’impose plus sous peine de péché ; ce n’est plus qu’un simple conseil). La vigile est toujours un jour de préparation. La maison de l’âme doit être nettoyée et parée pour la grande fête. Deux pensées occupent le chrétien qui vit avec l’Église : a) il se rappelle son baptême ; b) il se prépare à la Pentecôte.[9]

Temps et Structure de la Vigile

La Vigile de la Pentecôte dans le Missale Romanum de saint Pie V - Edition de 1596 de VeniseAprès none, on lit les prophéties sans titre, avec les cierges éteints, comme le Samedi Saint.

Telle est la rubrique qui précède la célébration de la Vigile de Pentecôte dans les missels. Son heure est la même que celle de la veillée pascale. Autrefois célébrée la nuit du samedi au dimanche, anticipée ensuite dans l’après-midi, elle est tombée sous le coup du décret de saint Pie V qui imposait d’anticiper les offices à l’aube. La vigile de Pentecôte se célèbre donc le samedi matin.

Sa structure est semblable à celle du Samedi Saint, à l’exception de la bénédiction du feu et du cierge pascal. Pius Parsch la qualifie d’imitation abrégée de l’Office du Samedi saint. Elle commence par la lecture des prophéties, suivie chacune d’un répons et d’une oraison par le célébrant. Celle-ci est précédée de l’invitation du diacre : Oremus. Flectamus genua.

Bénédiction des eaux à la vigile de la PentecôteOn se rend alors en procession au baptistère pour la bénédiction de l’eau en chantant des versets du psaume 41 (Sicut cervus ad fontes aquarum). Après une oraison, le célébrant dit la prière de bénédiction de l’eau, comme à la Vigile pascale. On retourne alors vers l’autel en procession en chantant les litanies des saints, tandis que les célébrants vont à la sacristie afin de se revêtir les ornements de la messe.[10]

La couleur de la vigile est le violet. On précise que le prêtre revêt la chape pour la procession vers les fonds baptismaux. Le diacre et le sous-diacre portent la “chasuble pliée”. La messe est en rouge, couleur de la Pentecôte.

A la fin des litanies, on allume les cierges les ministres vont à l’autel, tandis que le chœur chante le Kyrie, ils récitent les prières au bas de l’autel puis le prêtre fait l’encensement et entonne le gloria, pendant lequel on sonne les cloches.[11]

PLAN DE LA VIGILE DE PENTECOTE

Proclamation des six prophéties :
Lecture + répons + Flectamus genua + Oraison
Procession aux fonts baptismaux
Psaume 41
Bénédiction de l’eau
Procession vers l’autel
Litanies des saints
Messe

Les prophéties

Dans le rite primitif, on comptait douze lectures, comme à Pâques. Ce nombre fut ramené à six par saint Grégoire le Grand et fut maintenu lorsqu’au VIIIe s, sous l’influence du Sacramentaire gélasien, on rendit à la veillée pascale ses lectures originales.

Les lectures de Pentecôte sont tirées de celles de Pâques, mais dans un ordre différent.

Lecture Pentecôte Pâques
1 Gn. 22 Sacrifice d’Abraham 3
2 Ex 14 et 15 Le passage de la Mer rouge 4
3 Dt 31 Le Testament de Moïse, le respect de la Loi 11
4 Is 4 La libération de Jérusalem 8
5 Bar 3 Le retour dans la Terre promise 6
6 Ez 37 Les ossements desséchés  7

Vision d'Ezéchiel (chapitre 37) - Viens des quatre vents, esprit, et souffle sur ces morts, afin qu’ils reviventElles sont suivies pour trois d’entre elles du même trait qu’à la Vigile pascale.

Les oraisons qui suivent, cependant, sont différentes. Elles sont tirées du Sacramentaire grégorien[12].

Elles insistent, chacune à sa manière, sur la continuité entre les deux Testaments, et entre le passage de l’Israël de l’Ancien Testament libéré de l’esclavage, au nouvel Israël, peuple de baptisés, libéré du péché. Nous citons ici seulement celles qui suivent la deuxième et la quatrième lecture, qui sont admirables :

Dieu, vous avez dévoilé par la lumière de la nouvelle Alliance le sens des miracles accomplis aux premiers temps : la Mer Rouge devenant la figure de la source sacrée du baptême et le peuple libéré de l’esclavage d’Égypte manifestant les mystères du peuple chrétien : faites que toutes les nations ayant reçu par le mérite de la foi le privilège d’Israël, elles soient régénérées par la participation à votre Esprit.

et

Dieu éternel et Tout-Puissant, vous avez montré par votre Fils unique que vous étiez le vigneron de votre Église, soignant avec clémence tout sarment portant du fruit en votre Christ, qui est la vraie vigne, afin qu’il porte encore plus de fruits : faites que les épines du péchés ne l’emportent pas sur vos fidèles que vous avez transférés d’Égypte comme une vigne par la fontaine du baptême ; ainsi, fortifiés par la sanctification de votre Esprit, ils soient enrichis d’une récolte sans fin.

La descente aux fonts baptismaux et la bénédiction de l’eau, qui suivent l’oraison de la sixième prophétie, reprend tous les textes de la Vigile pascale, à l’exception de la collecte qui précède la bénédiction de l’eau, qui parle de la fête du jour :

Accordez, nous vous en prions, Dieu Tout-Puissant : à nous qui célébrons la solennité des dons du Saint-Esprit, qu’enflammés de célestes désirs, nous ayons soif de la source de la vie.

On voit clairement, à travers ces textes, le lien intime entre baptême, don de l’Esprit Saint et vie chrétienne.

La messe

Litanies des saints - Missel romain de saint Pie V - édition de Venise de 1596Comme nous l’avons vu, la messe suit directement les litanies. Comme à Pâques, il n’y a pas d’introït. Ce n’est que tardivement, lorsque s’est répandu l’usage des messes privées, que l’on a ajouté l’introït “Cum sanctificatus”, emprunté au mercredi de la 4ème semaine de Carême.

Elle est le sommet de la Vigile et exprime à nouveau, d’une manière très concise, le lien entre baptême et don de l’Esprit Saint dans sa collecte :

Faites, nous vous en supplions, Dieu tout-puissant : que la splendeur de votre clarté brille sur nous ; et que l’éclat de votre lumière confirme, par l’illumination de l’Esprit-Saint, les cœurs de ceux que votre grâce a fait renaître. Par Notre-Seigneur…

Ce lien est encore souligné dans l’épître, tirée des Actes des Apôtres[13]. Il s’agit de la rencontre de Paul avec des disciples de Jean Baptiste. Ceux-ci n’ont “même pas entendu dire qu’il y avait un Saint Esprit”, après quoi Paul les baptise “au nom de Jésus Christ”.

Le reste de la messe est tout entier centré sur la Pentecôte, avec l’Evangile[14], où Jésus promet à ses disciples de ne pas les laisser orphelins, mais de prier le Père pour qu’Il leur envoie le Consolateur.

La secrète et la postcommunion demandent toutes deux la purification des cœurs par l’effusion de l’Esprit Saint.

La prière du Canon contient deux parties propres. Dans le Communicantes, ont mentionne la fête du jour :

Unis dans une même communion et célébrant le jour très saint de la Pentecôte où l’Esprit-Saint est apparu aux Apôtres sous la forme de multiples langues de feu, et vénérant la mémoire en premier de la glorieuse Vierge Marie, Mère de Jésus-Christ notre Dieu et notre Seigneur (…)

Tandis que l’Hanc igitur, comme à Pâques, prie pour les baptisés de la nuit :

Ainsi donc, Seigneur, ce sacrifice que nous vous offrons et, avec tous vos enfants, aujourd’hui spécialement pour ceux que vous avez daigné régénérer par l’eau et l’Esprit-Saint en leur accordant la rémission de tous leurs péchés, …

La réforme de 1955

Annibale Bugnini, artisant de la réforme liturgique sous Pie XIIDans les missels d’après 1955, la Vigile de Pentecôte est désormais réduite à la messe telle qu’elle est décrite ci-dessus, avec son introït “Cum sanctificatus”. Prophéties, procession et bénédiction de l’eau ont tout simplement été abolies.

Le caractère baptismal de la vigile a été gommé et la liturgie est tout entière tournée vers la venue de l’Esprit Saint.

On a conservé l’épître, qui fait le lien entre les deux sacrements. Mais on peut se demander pour quelle raison on a gardé l’Hanc igitur qui intercède pour les baptisés de la nuit. Et ce, pour la vigile, le jour et l’octave de Pentecôte, comme on l’a fait à Pâques.

Cette prière était déjà toute symbolique avant la réforme, puisqu’il n’y avait pratiquement jamais de baptêmes pendant la célébration. Cependant, elle prolongeait le caractère baptismal de la Vigile et gardait toute sa place. Sa conservation, ici, l’isole du reste de la célébration et la réduit, bien plus qu’avant, à un simple vestige.

Le missel de 1969

Le pape Paul VILe missel de 1969 comprend, comme nous l’avons dit plus haut, une “messe de la veille au soir”. C’est une messe d’anticipation de la Pentecôte qui, malgré l’une ou l’autre prière conservée, est bien loin de l’ancienne vigile.

L’antienne d’ouverture n’est plus l’ancien introït “Cum sanctificatus”, mais une citation de Rm 5,5 : L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par son Esprit qui habite en nous, alléluia.

L’aspect baptismal n’est plus mentionné explicitement et l’accent est mis sur la venue de l’Esprit Saint et la clôture du Temps pascal.

L’ancienne collecte a été conservée, mais elle sert d’alternative à une autre, que l’on cite en premier. Il s’agit, apparemment, d’une composition nouvelle :

Dieu éternel et tout-puissant, tu as voulu que la célébration du mystère pascal se développe durant ces cinquante jours d’allégresse ; fais que les nations et les peuples dispersés se réunissent, malgré la division des langues, pour confesser ensemble ton nom. Par Jésus…

Il s’agit ici d’une allusion à Babel, la division des langues, et à la lecture du lendemain, dans les Actes, où chacun comprend dans sa propre langue la prédication des Apôtres.

La particularité de cette messe, unique dans le missel, est le choix entre quatre textes comme première lecture. A savoir :

Genèse 11, 1-9 : La tour de Babel
Exode 19, 3-20 : Dieu se manifeste dans le feu au milieu de son peuple
Ezéchiel 37, 1-14 : Les ossements desséchés
Joël 3, 1-5 : L’Esprit vient habiter en tous les hommes

Mis à part le texte d’Ezéchiel, les autres sont différents des prophéties de l’antique vigile.

La suite de la liturgie de la Parole est fixe :
Psaume 104, 1 : Seigneur envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre !
Romains 8, 22-27 : L’Esprit vient au secours de notre faiblesse
Quant à l’évangile, on a gardé Jean 7, 37-39 : Jésus promet l’Esprit aux croyants

Le Communicantes propre de la prière eucharistique I est celui de l’ancien missel :

Dans la communion de toute l’Église, nous célébrons le jour très saint de la Pentecôte, où l’Esprit Saint s’est manifesté aux Apôtres par d’innombrables langues de feu; et nous voulons nommer en premier lieu la bienheureuse Marie toujours Vierge, Mère de notre Dieu et Seigneur, Jésus Christ ;…

La même formule, adaptée, est aussi reprises dans les autres prières eucharistiques, ainsi la prière III :

C’est pourquoi nous voici rassemblés devant toi et, dans la communion de toute l’Église, nous célébrons le jour très saint de la Pentecôte, où l’Esprit Saint s’est manifesté aux Apôtres par d’innombrables langues de feu. Dieu tout-puissant, nous te supplions de consacrer toi-même les offrandes que nous apportons :…

Il n’y a, logiquement, plus de mention des baptisez dans le Hanc igitur ou son correspondant dans les nouvelles prières.

La prière sur les offrandes et la postcommunion font abondamment référence à l’Esprit :

Nous t’en prions, Seigneur, répands la bénédiction de ton Esprit sur nos offrandes ; que ton Eglise en reçoive cette charité qui fera briller dans le monde la vérité de ton salut.

Et

Seigneur, que cette communion nous soit profitable en nous faisant vivre de la ferveur de l’Esprit Sain dont tu as merveilleusement comblé tes apôtres.

Quant à l’antienne de communion, elle est reprise de l’évangile :

Le dernier jour de la fête, Jésus, debout, criait : “Qu’il vienne à moi et qu’il boive, celui qui a soif”, alléluia.

On peut se demander pourquoi la suite de la phrase “celui qui croit en moi” n’a pas été ajoutée.

Continuité ou rupture ?

La tour de Babel“L’exigence de revoir et d’enrichir les formules du Missel Romain s’est fait sentir. Le premier pas d’une telle réforme a été l’œuvre de Notre Prédécesseur Pie XII, avec la réforme de la Vigile Pascale et du rite de la Semaine Sainte. C’est cette réforme qui a constitué le premier pas de l’adaptation du Missel romain à la mentalité contemporaine” ainsi s’exprime Paul VI dans la Constitution apostolique Missale romanum[15].

Nous revenons sans cesse à la même question : Les changements survenus depuis les année 50, puis lors la réforme liturgique, sont-ils en continuité logique et historique avec l’antique rite romano-franc ou marquent-ils une rupture ?

Ici, nous voyons une pratique séculaire supprimée purement et simplement. Cette suppression, comme le dit bien Mgr Gromier, enlève tout le caractère baptismal de ce jour et ne met l’accent que sur la venue de l’Esprit Saint. C’était sans doute le but des membres de la Commission, insister sur le baptême à Pâques, et sur la confirmation à la Pentecôte, à travers le don de l’Esprit Saint.

Cependant, on conserve la messe sans l’aménager, alors qu’elle contient des élément qui rappellent la veillée. C’est à tout le moins une incohérence. La “restauration” des années 50, ici, n’a rien restauré du tout. Elle s’est contentée de tailler à la hache sans peaufiner le travail, en fonction de critères flous. Point n’est besoin d’une grand érudition pour se rendre compte que cette réforme fut accomplie dans la hâte et pour découvrir en elles de nombreuses incohérences.

Quant au formulaire de 1969, il s’agit, malgré les deux reprises mentionnées, d’une création nouvelle. Actuellement, la plupart des diocèses organisent une “veillée de Pentecôte”, parfois avec la messe de la veille, souvent avec le sacrement de Confirmation, mais où l’on doit faire une large place à la “création” et à la “créativité” faute de lignes directrices suffisantes fournies par le Missel.

Loin du “développement organique”[16] cher au Père Reid, nous devons, une fois de plus, constater l’absence de logique et de continuité dans le travail des commissions. Dans ce cas, on a surtout supprimé, laissant ainsi le vide et créant une large place pour l’improvisation. Plus, peut-être que pour tous les autres jours de l’année liturgique, les pratiques de la veille de Pentecôte de lieu en lieu nous montrent une diversité qui n’est pas sans rappeler l’une des lectures offertes au choix des célébrants : celle de Babel.

Bibliographie

  • SCHUSTER, I., Liber Sacramentorum. Notes historiques et liturgiques sur le Missel romain. Tome IV : Le baptême dans l’Esprit et dans le feu (la Sainte liturgie durant le cycle pascal). Bruxelles, 1939.
  • GUERANGER P., L’année liturgique, Tome ii: Le Temps pascal, Mame & Fils, Paris, 1920,
  • PARSCH, P., The Church’s Year of Grace, Liturgical Press, Collegeville, 1953.
  • REID A., The Organic Development of the Liturgy, St Michael’s Abbey Press, Farnborough 2004

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Notes :    (↵ reviens au texte)

  1. Voir ce lien : https://schola-sainte-cecile.com/2011/03/29/la-reforme-de-la-semaine-sainte-de-1955-presentation-generale
  2. On trouvera le texte complet de cette conférence ici.
  3. Schuster, I., Liber Sacramentorum. Notes historiques et liturgiques sur le Missel romain. Tome IV : Le baptême dans l’Esprit et dans le feu (la Sainte liturgie durant le cycle pascal). Bruxelles, 1939.
  4. Tertullien, De Baptismo 8, 1
  5. Epist. ad Himerium cap. 2 : Patrologia Latina vol. XIII, col. 1131B-1148A
  6. Epist. XVI ad universos episcopos per Siciliam constitutos : P.L. LIV col. 695B-704A
  7. Pendant la lecture des Prophéties le Samedi Saint, les Prêtres terminaient les rites préparatoires au Baptême sur les catéchumènes, cérémonies qui prenaient un certain temps : d’où le commentaire de Dom Guéranger sur la relative brièveté des Prophéties.
  8. GUERANGER P., L’année liturgique, Tome ii: Le Temps pascal, Mame & Fils, Paris, 1920, p. 260
  9. PARSCH, P., The Church’s Year of Grace, Liturgical Press, Collegeville, 1953.
  10. La rubrique précise : Là où il n’y a pas de Fonts, quand la sixième Prophétie avec son Oraison ont été dites, le Célébrant dépose la Chasuble, et se prosterne devant l’Autel avec ses Ministres : et, tous les autres étant à genoux, les Litanies sont chantées par deux Chantres au milieu du Chœur, les deux Chœurs répondant ensemble. Quand on arrive au verset Peccatóres, Te rogámus, le Prêtre et les Ministres se lèvent et se rendant à la sacristie, ils revêtent les ornements rouges ; on allume les cierges de l’Autel.
  11. Citons encore la rubrique : A la fin des Litanies, on chante solennellement le Kýrie, eléison pour la Messe et on le répète selon l’usage. Pendant ce temps, le Prêtre avec les Ministres s’avance à l’Autel, et fait la confession : ensuite, y montant, il le baise et l’encense selon l’usage. A la fin du Kýrie, eléison, on commence solennellement le Glória in excélsis Deo, et on sonne les cloches.
  12. Ce manuscrit, répertorié Codex Regina 337, a été récemment mis en ligne par la Bibliothèque vaticane. Il date du VIIIème siècle et reflète la liturgie papale pratiquée au Latran, issue de l’organisation de la liturgie opérée par le pape saint Grégoire le Grand et poursuivie par ses successeurs jusqu’à l’époque du pape Hadrien Ier († 795), qui l’envoya à Charlemagne lorsque celui-ci voulut établir la liturgie romaine dans tout son empire. Le Codex Regina 337 a été analysé par H. A. Wilson dans son ouvrage The Gregorian sacramentary under Charles the Great, publié par la Henry Bradshaw Society à Londres en 1915.
  13. Actes 19, 1-8.
  14. Jean, 14, 15-21.
  15. 3 avril 1969.
  16. Alcuin Reid OSB, The Organic Development of the Liturgy, St Michael’s Abbey Press, Farnborough 2004.

Programme de la sainte Pentecôte

Fête patronale de la Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité:

  • le samedi 22 juin 2013 du calendrier grégorien – 9 juin 2013 du calendrier julien, vigile (grandes vêpres & matines) à 18h.
  • le dimanche 23 juin 2013 du calendrier grégorien – 10 juin 2013 du calendrier julien, divine liturgie de 9h15.
  • La liturgie sera suivie de la présentation des comptes de la paroisse.
  • Pique-nique paroissial organisé ensuite dans les jardins de l’Abbaye de La Source.
  • A 15h30, vêpres de l’agenouillement (fin du temps pascal).
  • La Pentecôte est l’une des douze grandes fêtes de l’année. Le cinquantième jour après Pâques célèbre la descente du Saint-Esprit sur les disciples au Cénacle, à l’heure de Tierce.

    L’Eglise de Jérusalem, au témoignage de la pèlerine Egérie au IVème siècle, célébrait à la Pentecôte non seulement la descente du Saint-Esprit – en se rendant à Sion à la troisième heure – mais également l’Ascension en se rendant au Mont des Oliviers pour les vêpres. A la suite du second Concile œcuménique, la fête de l’Ascension fut célébrée à la fin du IVème siècle au quarantième jour. Cependant, comme l’atteste le Lectionnaire arménien au début du Vème siècle, la station au Mont des Oliviers fut maintenue à Jérusalem à la dixième heure où l’on faisait trois prières solennelles d’agenouillement après des lectures, ce qui est l’origine des actuelles vêpres de l’agenouillement au soir de la Pentecôte. Cet agenouillement solennel à la clôture du temps pascal rappelle que – conformément au dernier canon du Ier concile de Nicée de 325 -, les chrétiens ne doivent pas s’agenouiller lorsqu’ils célèbrent la résurrection du Christ, savoir les dimanches et durant tout le temps de la cinquantaine pascale.

    Dans le rit byzantin, la fête de la Pentecôte est également celle de la Très-Sainte Trinité, l’Esprit-Saint nous faisans adorer en vérité un seul Dieu en trois personne par la révélation qu’il nous fait de la vie divine.

    Par les prières de tes Apôtres, Christ notre Dieu, aie pitié de nous. Amen.

    VIGILE DE LA PENTECOTE : GRANDES VEPRES & MATINES – SAMEDI 22 JUIN A 18h

    Evangile de matines :
    De la fête : Jean (§ 65) XX, 19-23
    Ayant dit ces mots, il souffla sur eux, et leur dit : Recevez le Saint-Esprit.

    DIVINE LITURGIE – DIMANCHE 23 JUIN A 9h15

    Aux heures
    Tropaire de la fête. Gloire au Père. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : de la fête.

    Les psaumes des typiques ainsi que les Béatitudes, au début de la liturgie dominicale, sont remplacées par les trois antiennes suivantes :

    Première antienne, ton 2 – Psaume XVIII
    ℣. Les cieux racontent la gloire de Dieu, * et l’œuvre de ses mains, le firmament l’annonce.
    ℟. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
    ℣. Le jour au jour proclame la Parole, * et la nuit à la nuit annonce la connaissance.
    ℟. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
    ℣. Leur son a retenti par toute la terre, * et leur parole jusqu’aux extrémités du monde.
    ℟. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
    ℣. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit, * Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
    ℟. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.

    Seconde antienne, ton 2 – Psaume XIX
    ℣. Que le Seigneur t’exauce au jour de la tribulation, * que le Nom du Dieu de Jacob te protège.
    ℟. Sauve-nous, Consolateur, Dieu bon, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
    ℣. Que du sanctuaire, il t’envoie son secours, * et que de Sion il t’apporte son soutien.
    ℟. Sauve-nous, Consolateur, Dieu bon, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
    ℣. Qu’il te donne selon ton cœur * et qu’il accomplisse tous tes desseins.
    ℟. Sauve-nous, Consolateur, Dieu bon, * nous qui te chantons : “Alléluia !”
    ℣. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit, * Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
    Fils unique & Verbe de Dieu, qui es immortel & qui, pour notre salut, as voulu t’incarner de la sainte Mère de Dieu & toujours Vierge Marie, qui, sans changer, t’es fait homme, as été crucifié, Christ-Dieu, et par ta mort as vaincu la mort, l’un de la sainte Trinité, glorifié avec le Père et le Saint-Esprit, sauve-nous.

    Troisième antienne, ton 8 – Psaume XX
    ℣. Seigneur, en ta force le roi se réjouit ; * et pour ton salut, il exulte grandement.
    ℟. Tu es béni, ô Christ, notre Dieu, * toi qui as empli des pêcheurs d’une sagesse suréminente, * leur ayant envoyé le Saint Esprit, * par eux, tu as pêché le monde entier. * Ami des hommes, gloire à toi.
    ℣. Tu lui as accordé ce que son cœur désirait ; * tu ne lui a pas refusé ce que souhaitaient ses lèvres.
    ℟. Tu es béni, ô Christ, notre Dieu, * toi qui as empli des pêcheurs d’une sagesse suréminente, * leur ayant envoyé le Saint Esprit, * par eux, tu as pêché le monde entier. * Ami des hommes, gloire à toi.
    ℣. Car tu l’as prévenu de bénédictions pleines de douceur, * tu as posé sur sa tête une couronne de pierres précieuses.
    ℟. Tu es béni, ô Christ, notre Dieu, * toi qui as empli des pêcheurs d’une sagesse suréminente, * leur ayant envoyé le Saint Esprit, * par eux, tu as pêché le monde entier. * Ami des hommes, gloire à toi.

    A la petite entrée :
    1. Isodikon de la fête : Sois exalté, Seigneur, dans ta puissance, nous chanterons et jouerons des psaumes pour tes grandes œuvres.
    2. Tropaire de la Pentecôte, ton 8 : Tu es béni, ô Christ, notre Dieu, * toi qui as empli des pêcheurs d’une sagesse suréminente, * leur ayant envoyé le Saint Esprit, * par eux, tu as pêché le monde entier. * Ami des hommes, gloire à toi.

    3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
    4. Kondakion de la Pentecôte, ton 8 : Lorsque Tu descendis pour confondre les langues, * Tu dispersas les nations, ô Très-Haut ; * mais lorsque Tu distribuas les langues de feu, * Tu nous appelas tous à l’unité. ** Aussi d’une seule voix glorifions-nous le très saint Esprit.

    A la place du Trisaghion :
    ℟. Vous tous qui avez été baptisés en Christ, * vous avez revêtu le Christ. * Alléluia. (3 fois)

    Prokimenon :
    De la fête, ton 8 :
    ℟. Leur son a retenti par toute la terre, et leur parole jusqu’aux extrémités du monde (Psaume 18, 5).
    ℣. Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’œuvre de ses mains, le firmament l’annonce (Psaume 18, 2).

    Epître :
    De la fête : Actes des Apôtres (§ 3) II, 1-11
    Aussitôt ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils commencèrent à parler diverses langues, selon que le Saint-Esprit leur mettait les paroles en la bouche.

    Alleluia :
    De la fête, ton 1 :
    ℣. Par la Parole du Seigneur, les cieux ont été affermis, et par l’Esprit de sa bouche, toute leur puissance.
    ℣. Depuis les cieux, le Seigneur a regardé, il a vu tous les fils des hommes.

    Evangile :
    De la fête : Jean (§ 27) VII, 37-52 ; VIII, 12
    Ce qu’il entendait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui : car l’Esprit n’avait pas encore été donné, parce que Jésus n’était pas encore glorifié.

    A la commémoraison de la Très-Sainte Mère de Dieu durant l’anaphore eucharistique (de la fête)
    Mégalynaire : Les Apôtres, contemplant la descente du Consolateur, étaient frappés d’admiration, lorsque, sous la forme de langues de feu, leur apparut le Saint-Esprit.
    Hirmos : Réjouis-toi, Reine, tu as la gloire d’être Vierge et Mère. Les langues les plus habiles et les plus éloquentes ne peuvent discourir ni te chanter dignement. Toute intelligence est impuissante à comprendre ton enfantement. Aussi te glorifions-nous d’une même voix.

    Verset de communion
    De la Pentecôte : Ton Esprit bon me conduira dans la terre de rectitude (Psaume 142, 10). Alléluia, alléluia, alléluia.

    VEPRES DE L’AGENOUILLEMENT – DIMANCHE 23 JUIN A 15h30

    Pèlerinage de Chartres 2013

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    Messe de la vigile de la Pentecôte à Notre-Dame de Paris.

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    Messe de la fête de la Pentecôte.

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    Messe pontificale du lundi de Pentecôte à la cathédrale de Chartres.

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    Messe pontificale du lundi de Pentecôte à la cathédrale de Chartres.

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    Messe pontificale du lundi de Pentecôte à la cathédrale de Chartres.

    Merci infiniment à François N. pour ses photos ! Son album sur Picasa.