Saint-Eugène, le dimanche 2 mars 2008, grand’messe de 11h.
Procession d’entrée : Preambulum ex D – Michæl Prætorius (1571 † 1621)
Kyrie de la Missa secunda (1599) de Hans Leo Hassler (1564 † 1612), archimusicien de la cité de Nuremberg, organiste de la cour de Saxe
Trait : Faux-bourdon du 8ème ton à l’usage de l’Eglise de Paris (édition de 1739)
Credo de la Missa secunda de Hans Leo Hassler
Pendant les encensements de l’offertoire : Allegretto – 3ème mouvement de la 5ème symphonie de Charles Marie Widor (1844 † 1937), organiste de Saint-Sulpice
Sanctus de la Missa secunda de Hans Leo Hassler
Après la Consécration : Benedictus de la Missa secunda de Hans Leo Hassler
Agnus Dei de la Missa secunda de Hans Leo Hassler
Pendant la communion : Miserere de Michel-Richard de Lalande (1657 † 1726), maître de la chapelle des rois Louis XIV & Louis XV
Nous avons appris que le T.R.P. Dom Gérard Calvet, premier Abbé de Sainte-Madeleine du Barroux est retourné à Dieu aujourd’hui.
Né en 1926, il avait quitté son abbaye de Tournay (dans les Pyrénées) en 1970 alors balayée par la “révolution culturelle” de l’après Concile, obtenant de se retirer dans un très modeste ermitage près de Bédoin (Vaucluse) où un premier disciple (l’actuel Père Jean) vint bientôt le rejoindre. Il laisse aujourd’hui dans le Vaucluse une abbaye prospère, ainsi qu’une abbaye de moniales, et, près d’Agen, un nouveau monastère, et de nombreux oblats.
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Nous associerons aussi dans notre prière :
Madame de Langalerie, mère de notre ancien vicaire, le R.P. Jean-Bernard de Langalerie, rappelée également ce jour dans sa 97ème année,
Monsieur Didier Guillard, ténor au chœur de Port-Marly & à celui du Pèlerinage de Chartres, père de Monsieur l’Abbé Guillard, icrsp, décédé dimanche dernier, dont le convoi sera célébré ce samedi 1er mars à 9h30 en l’Eglise de Port)Marly,
Frá Andrew Willoughby Ninian Bertie (15 mai 1929 à Londres † 7 février 2008 à Rome), 78ème Grand Maître de l’Ordre de Malte. Notre Schola avait eu à plusieurs reprises l’honneur d’être félicitée pour son chant par le Grand Maître de Malte, lors des dernières sessions tenues en la chapelle de Merton College sous l’égide du CIEL UK & de la Latin Mass Society.
R.I.P
Subvenite, Sancti Dei, occurite, Angeli Domini : * suscipientes animam ejus : † offerentes eam in conspectu Altissimi. ℣. Suscipiat te Christus, qui vocavit te : & in sinum Abrahæ Angeli deducant te :
* suscipientes animam ejus : † offerentes eam in conspectu Altissimi. ℣. Requiem æternam dona ei, Domine, & lux perpetua luceat ei.
† offerentes eam in conspectu Altissimi.
Venez à son secours, saints de Dieu, accourez, anges du Seigneur : * recevez son âme : † apportez-là devant la face du Très-Haut. ℣. Que te reçoive le Christ, qui t’as appelé : & que dans le sein d’Abraham les anges te conduisent :
* recevez son âme : † apportez-là devant la face du Très-Haut.
V/ Donnez-lui, Seigneur, le repos éternel, & que votre lumière luise sur lui.
† apportez-là devant la face du Très-Haut.
Nicolas-Antoine Lebègue (1631 † 1702), organiste de la chapelle royale et de Saint-Mérry. O Crux ave, spes unica.
2 voix égales (SS ou TT) & basse continue.
2 pages – sol mineur (et transposition en mi mienur).
Ce petit motet “pour la Semaine Sainte” O Crux ave, spes unica, est composé sur le texte de l’avant-dernière strophe du Vexilla Regis prodeunt, hymne de la Passion et de la Sainte Croix. Le texte en est donc de saint Venance Fortunat (VIème siècle). Après un solo sur un air noble, le deux derniers vers de la strophe sont chantés en tierces parallèles par les deux parties (ce passage pourra très bien être chanté en chœur).
Nous proposons deux transcriptions : en sol mineur (ton original) et en mi mineur, afin que cette strophe puisse au besoin s’insérer dans le chant de l’hymne Vexilla Regis (1er ton transposé en mi).
Rappelons que dans la liturgie, on se met ordinairement à genoux durant le chant de cette strophe. Le chant gagnera donc à être particulièrement grave & dévot.
A noter que la même strophe est chantée aux saluts qui se donnent avec des reliques de la Vraie Croix.
Il convient d’adapter le texte de cette strophe en fonction du temps liturgique ; selon les règles suivantes, on doit chanter :
– Hoc passionis tempore (au temps de la Passion),
– In hoc paschali gaudio (le 3 mai pour l’Invention de la Sainte Croix et pour tout le temps pascal),
– In hac triumphi gloria (le 14 septembre pour l’Exaltation de la Sainte Croix),
– Gentis redemptæ gloria (durant l’année).
Les premières mesures de la partition :
Téléchargez la partition moyennant un “Like” sur les réseaux sociaux, en cliquant sur l’un des boutons ci-dessous. Le lien vers la partition apparaîtra ensuite.
J’ai découvert un peu par hasard cet excellent site de l’Institut de Recherche & d’Histoire des Textes (IRHT) du CNRS : c’est une mine très bien construite, qui permet plus globalement de s’initier à la liturgie romaine (avec ses particularités médiévales, les divergences avec les périodes postérieures étant bien expliquées).
D’une grande beauté, ce site comporte même des exercices qui permettront de tester votre sagacité, tel cet exercice d’identification d’un livre d’office ! (facile, j’ai trouvé du premier coup 😀 ).
Anthoine de Bertrand (c. 1530 † avant 1582). Vexilla Regis prodeunt (& O Salutaris Hostia pour le temps de la Passion)
4 voix mixtes (SATB).
1 pages – 1er ton transposé en mi mineur.
Humaniste et musicien fameux du XVIème siècle, Anthoine de Bertrand fut assassiné par les protestants entre 1576 & 1582.
Ce Vexilla Regis provient d’une édition dont 2 parties sur 4 sont perdues. Les parties séparées de l’altus et du tenor sont donc ici une proposition de restitution.
Le Vexilla Regis est l’hymne du temps de la Passion et des fêtes de la Sainte Croix. Son texte (comme celui du Pange lingua du Vendredi Saint) fut composé par l’hymnographe saint Venance Fortunant au VIème siècle, à l’occasion de la réception solennelle des reliques de la vraie Croix à Poitiers par la reine de France sainte Radegonde.
Anthoine de Bertrand conserve en la rythmant la mélodie traditionnelle du plain-chant (Ier ton) qu’il affecte à la partie de dessus.
Pour l’exécution de cette œuvre, on pourra alterner les strophes avec le plain-chant ordinaire ou encore faire chanter certaines parties et taire d’autres une strophe sur deux.
Le texte de notre partition suit bien sûr le texte traditionnel (& non le texte modernisé de l’hymnaire médicéen).
L’avant-dernière strophe (O Crux, ave spes unica), pourra se chanter plus lentement & plus solennellement, selon la coutume (on est d’ordinaire à genoux pour cette strophe dans la liturgie). La partition précise aussi les différentes variantes du texte de cette strophe durant l’année liturgique :
– Hoc passionis tempore (temps de la Passion),
– In hoc paschali gaudio (le 3 mai pour l’Invention de la Sainte Croix et pour tout le temps pascal),
– In hac triumphi gloria (le 14 septembre pour l’Exaltation de la Sainte Croix),
– Gentis redemptæ gloria (durant l’année).
Vexílla Regis pródeunt,
Fulget Crucis mystérium :
Quo carne carnis cónditor,
Suspénsus est patíbulo.
Aujourd’hui du grand Roi l’étendard va marchant,
Où l’Auteur de la chair vient sa chair attachant.
Aujourd’hui de la Croix resplendit le mystère,
Où Dieu souffre la mort aux mortels salutaire.
Quo vulnerátus ínsuper
Mucróne diro lánceæ,
Ut nos laváret crímine,
Manávit und(a) et sánguine.
Voilà, du flanc du Christ, étant du fer atteint,
Sors le ruisseau vermeil, qui les crimes éteint :
Céleste lavement des âmes converties,
Mêlant de sang et d’eau ses ondes my-parties.
Impléta sunt quæ cóncinit
David fidéli cármine,
Dicens: In natiónibus
Regnávit a ligno Deus.
Maintenant s’accomplit aux yeux de l’Univers
L’oracle que David inspira dans ses vers,
Chantant ces mots sacrés sur les tons de sa lyre :
L’Eternel par le bois a planté son Empire.
Arbor decór(a), & fúlgida,
Ornáta Regis púrpura,
Elécta digno stípite,
Tam sancta membra tángere.
Arbre noble & trophée illustre et glorieux,
Orné du vêtement du Roi victorieux :
Plante du Ciel chérie, & des anges chantée,
Pour toucher de sa chair la dépouille sacrée.
Tige trois fois heureuse dont le chef exalté,
Soutient le juste prix du monde racheté,
Et balance le corps qui mort, ses bras déploie
Pour ravir aux enfers leur rapine et leur proie.
O CRVX AVE, SPES UNICA,
In hac triúmphi glória,
Auge piis justítiam,
Reísque dona véniam.
Je te salue, ô Croix, seul espoir des vivants !
En ce jour glorieux, triomphal et fervent,
Augmente aux cœurs des bons l’immortelle justice,
Et pardonne aux pécheurs leur mortelle malice.
Te summa Deus Trínitas,
Colláudet omnis spíritus:
Quos per Crucis mystérium
Salvas, rege per sæcula.
Amen.
Ainsi puisse ton nom en mérite infini,
Suprême Trinité ! sans fin être béni,
Et ceux que, par la Croix tu délivres de crainte,
Triompher à jamais sous ta bannière sainte.
Ainsi sois-t-il.
Outre la partition générale (en 1 page), nous vous proposons au téléchargement une autre partition dans laquelle on a ajoutées deux strophes du texte de saint Venance Fortunat autrefois chantées à Paris mais tombées de l’usage romain. La strophe O Crux y est avec le texte pour toute l’année.
Voici ces deux strophes, conservées à Paris, qui sont de la main de saint Venance Fortunat, il s’agit respectivement de la seconde et de la dernière strophes des huit que comptait originellement l’hymne (la strophe O Crux, ave, spes unica et la doxologie finale Te summa Deus Trinitas ont été ajoutées au Xème siècle) :
Confíxa clavis víscera,
Tendens manus, vestígia :
Redemptiónis grátia,
Hic immolát(a) est hóstia.
En un instant, ses chairs sont fixées par les clous
Et ses mains étendues,
Voici la grâce de notre Rédemption,
Voici la victime immolée.
Salv(e) ara, salve víctima,
De passiónis glória,
Qua vita mortem pértulit
Et morte vitam réddidit !
Salut autel, salut victime,
Gloire de la Passion,
Où la vie parvient à la mort
Et où la mort restitue la vie !
Nous joignons aussi l’adaptation de cette mise en musique du Vexilla Regis pour l’O salutaris Hostia. Depuis une décision du roi de France Charles V (1338 † 1380), on sait que l’O salutaris est employé en France à l’élévation des messes chantées. Il était courant de changer le ton usuel de cette hymne pour celui de l’hymne des vêpres du temps liturgique en cours.
O salutáris Hóstia,
Quæ cœli pandis óstium :
Bella premunt hostília,
Da robur, fer auxílium.
Ô victime salutaire,
Qui nous ouvres la porte du ciel,
L’ennemi nous livre la guerre,
Donne-nous force, porte-nous secours.
O vere digna Hóstia,
Spes única fidélium :
In te confídit Fráncia,
Da pacem, serva lílium.
Ô vraiment digne Hostie
Unique espoir des fidèles,
En toi se confie la France,
Donne-lui la paix, conserve le lys.
Uni trinóque Dómino
Sit sempitérna glória :
Qui vitam sine término
Nobis donet in pátria. Amen.
Au Seigneur un et trine
Soit la gloire sempiternelle ;
Qu’il nous donne dans la patrie
La vie qui n’aura point de terme. Amen.
Les premières mesures de cette partition :
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