Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Enregistrement : sainte messe du Xème dimanche après la Pentecôte – Le Publicain & le Pharisien

L’enregistrement de cette messe :

Le sermon de don Pietro Biaggi, prêtre du diocèse de Bergame :

Le Pharisien & le Publicain - gravure du XIXème siècle

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

Les fichiers sont téléchargeables ici.

Chant mozarabe – Pacem meam do vobis – commun de la messe mozarabe

Pacem meam do vobis : Ad pacem ordinaire de la messe mozarabe

Pacem meam do vobis, pacem meam comméndo vobis, non sicut mundus dat pacem, do vobis. Je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix, non comme le monde donne la paix, je vous la donne moi. (Jean 14, 27)
℣. Novum mandatum do vobis ut diligátis vos ínvicem. V. Je vous donne un commandement nouveau : de vous aimer les uns les autres. (Jean 13, 34)
℣. Glória et honor Patri et Fílio et Spíritui Sancto, in sæcula sæculórum. Amen. ℣. Gloire & honneur au Père & au Fils & au Saint-Esprit, dans les siècles des siècles. Amen.

Dans le rit mozarabe, comme dans toutes les liturgies orientales et la plupart des liturgies occidentales, le baiser de paix se place à l’offertoire avant le canon eucharistique, conformément aux paroles de Notre Seigneur :

Si donc, lorsque vous présentez votre offrande à l’autel, vous vous souvenez que votre frère a quelque chose contre vous, laissez-là votre don devant l’autel, et allez vous réconcilier auparavant avec votre frère, et puis vous reviendrez offrir votre don. (Matthieu, 5, 23-24)

Seules l’ancienne liturgie des Eglises d’Afrique et la liturgie romaine divergent très tôt sur ce point et placent le baiser de paix avant la communion, après la consécration des saintes espèces, en insistant sur le fait que la paix est reçue par le sang versé du Christ (le calice contenant le précieux Sang est d’abord baisé par le célébrant et de là la paix se propage). Il s’agit d’une toute autre perspective.

La liturgie ambrosienne synthétise les deux usages et connait un double baiser de paix (à l’offertoire, selon la tradition antique commune et avant la communion, selon la tradition romano-africaine).

Il était aussi très courant jusqu’à naguère dans les Eglises de France de présenter l’instrument de paix à l’offertoire en particulier aux messes des morts, y compris celles célébrées dans le rit romain (alors que le baiser de paix est interdit stricto sensu aux messes des morts dans ce rit) : cette pieuse coutume est de fait un antique souvenir de l’ancien rit des Gaules supprimé par Charlemagne, lequel connaissait le baiser de paix à l’offertoire comme dans le rit mozarabe. C’était admirable de voir que cet usage avait perduré dans notre pays et traversé les âges jusqu’aux dernières années du XXème siècle.

Dans le rit mozarabe, le baiser de paix est accompagné d’un chant, dit “Ad pacem”. La plupart du temps, il s’agit du beau texte des paroles de Notre Seigneur dans l’évangile de Jean, dont le chant est donné ci-dessus. Quelques rares grandes fêtes ont un texte propre différent.

La plupart des rits chrétiens ont fortement atténué l’accompagnement rituel du baiser de paix, et celui-ci est tombé en général en désuétude. Son souvenir n’est plus en général évoqué que par un texte très bref (par exemple : Pax Domini sit semper vobiscum dans le rit romain, Aimons-nous les uns les autres, afin que dans un même esprit nous confessions : Le Père, le Fils et le Saint Esprit, Trinité consubstantielle et indivisible dans le rit byzantin). Dans le rit mozarabe en revanche, le rite de la paix s’est intégralement conservé depuis l’antiquité et n’a pas disparu en chemin (en raison probablement de l’isolement très fort du rit hispanique durant la domination arabe) ; la messe mozarabe comporte toujours une oraison qui varie à chaque messe, l’oratio ad pacem, plusieurs monitions diaconales et ce chant de l’antienne Ad pacem, le tout se place juste avant le dialogue de la préface eucharistique.

Le chant de l’antienne Pacem meam do vobis s’apparente au VIIIème ton grégorien, le chœur reprend l’intégralité de l’antienne après le verset & la doxologie.

Source : Cantoral mozarabe n° II de la Chapelle du Corpus Christi de la cathédrale de Tolède, folios XIII v° et XIV r°.

Programme du Xème dimanche après la Pentecôte

Saint-Eugène, le dimanche 28 juillet 2013, grand’messe de 11h.

Le pharisien & le publicain.

“Le Seigneur est le Très-Haut et il regarde l’humilité. Mais les hommes hautains, – et le pharisien était l’un d’eux –, il ne les connaît que de loin. Leurs actes hautains, Dieu les connaît de loin, mais il ne méconnaît pas leur faute. Écoute encore l’humilité du publicain. Non content de se tenir à distance, il ne levait même pas les yeux vers le ciel. Afin d’être regardé, lui ne regardait pas. Il n’osait pas relever les yeux. Sa conscience l’opprimait, l’espérance le soulevait. Écoute encore : « Il se frappait la poitrine. » De lui-même, il exige un châtiment. Aussi le Seigneur épargne-t-il celui qui confesse sa faute. « Il se frappait la poitrine en disant : Mon Dieu, sois indulgent au pécheur que je suis. » Le voilà, celui qui prie ! Pourquoi t’étonner ? La faute qu’il reconnaît Dieu, lui, ne veut plus la connaître.” Homélie de saint Augustin, évêque, IXème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.

 

  • Propre grégorien du jour – Kyriale : Missa XI Orbis factor
  • Procession d’entrée: orgue
  • Kyrie : de la Missa Vulneratus cor meum (1542) de Cristóbal de Morales (c. 1500 † 1553), maître de chapelle de la cathédrale de Tolède
  • Credo I
  • Et incarnatus est : de la Missa Vulneratus cor meum de Cristóbal de Morales
  • Après la Consécration : Tantum ergo sacramentum « mozarabe » – Sur le plain-chant des livres de Tolède – Tomás Luis de Victoria (1548 † 1611), maître de chapelle aux Descalzas Reales de Madrid
  • Pendant la communion : Beatus vir – psallendum de la liturgie mozarabe
  • Refecti Christi corpore – Antiphona post Communionem – ordinaire de la liturgie du rit mozarabe – plain-chant de Tolède
  • Domine salvam fac Galliam – Prière pour la France, faux-bourdon parisien du IVème ton (d’après l’édition de 1739)
  • Ite missa est XI
  • Après le dernier Evangile : Salve regina
  • Procession de sortie : Cantique des trois enfants dans la Fournaise – VIème ton (Daniel 3, 57-56 – Action de grâce après la messe) – Maxime Kovalevky (1903 † 1988), maître de chapelle à Paris
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    Chant mozarabe – Laudes de la messe d’un martyr ponfife

    Laudes Exultabit justus de la messe d'un martyr pontife

    Alleluia. ℣. Exsultábit iustus in glória, et gaudébit in lætítia sempitérna. Alleluia. Alleluia. Les saints seront dans la joie se voyant comblés de gloire : ils se réjouiront dans le lieu de leur repos. (Psaume 149, 5)

    Les Laudes mozarabes correspondent à l’Alleluia de la messe romaine, ambrosienne, byzantine, etc… Il s’agit bien sûr de l’alleluia chanté avant et après un verset de psaume. C’est un trait particulier à l’antique liturgie hispanique que l’alleluia à la messe mozarabe ne se chante pas avant mais après l’évangile (après la prédication de fait), ainsi que l’attestent plusieurs canons des conciles de Tolède et plusieurs passages de saint Isidore de Séville.
    Source : Cantoral mozarabe n° II de la Chapelle du Corpus Christi de la cathédrale de Tolède, folios XIII v° et XIV r°.

    Programme du Vème dimanche après la Pentecôte – 1025ème anniversaire du baptême de la Russie – dimanche des saints Pères des six premiers Conciles œcuméniques – saint Vladimir – ton 4

    Icône du baptême de la RussieParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 28 juillet 2013 du calendrier grégorien – 15 juillet 2013 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

    Dimanche du ton IV de l’Octoèque. Ce dimanche étant celui qui tombe entre le 13 juillet & le 19 juillet, il y est fait mémoire des saints Pères des six premiers conciles œcuméniques :

    1. Nicée I (325),
    2. Constantinople I (381),
    3. Ephèse (431),
    4. Chalcédoine (451),
    5. Constantinople II (553),
    6. Constantinople III (680-681).

    Outre la fête de ce jour (fixée de fait au dimanche le plus proche du 16 juillet), le rit byzantin connait aussi d’autres fêtes liturgiques célébrant des conciles :

    • le dimanche après l’Ascension, il est fait mémoire des saints pères du premier concile de Nicée, ce qui correspond plus ou moins à l’ouverture de ce concile qui s’est tenu du 20 mai au 25 août 325,
    • le dimanche le plus proche du 11 octobre, il est fait mémoire des saints pères du second concile de Nicée, septième œcuménique, (dont les conclusions anti-iconoclastes sont également célébrées le Ier dimanche de Carême, fête de l’Orthodoxie).

    Ces deux célébrations sont attestées au IXème siècle dans le typicon de la Grande Eglise.

    Cependant, la célébration de ce dimanche est la plus ancienne des trois fêtes des pères des conciles et remonte au 16 juillet 518. Au départ, elle n’est que la célébration de la fête du concile de Chalcédoine. En effet, après la mort de l’empereur monophysite Anastase et l’avènement de l’empereur orthodoxe Justin Ier, le peuple de Constantinople profita de la première apparition du nouveau souverain dans la Grande Eglise pour réclamer la destitution du patriarche Sévère d’Antioche & le rétablissement des actes du concile de Chalcédoine. Le patriarche Jean II de Constantinople proclama publiquement les décisions du concile de Chalcédoine le 15 juillet 518, et, à la demande du peuple, institua une fête solennelle le lendemain, 16 juillet 518, en l’honneur des pères du concile de Chalcédoine, auxquels on associa les saints pères des trois premiers conciles de Nicée, Constantinople & Ephèse. Plus tard, on y ajouta les 5ème et 6ème conciles œcuméniques, mais Nicée II eut sa célébration à part.

    Pour mémoire, rappelons ici brièvement les sujets abordés par chacun des 6 premiers conciles œcuméniques :

    1. Le premier concile de Nicée (325) condamne les erreurs d’Arius pour lequel le Christ est un demiurge, une créature intermédiaire entre Dieu et les hommes. Le concile rappelle l’incarnation de Dieu qui se fait homme en Jésus-Christ qui est fils de Dieu. Les pères rédigent un premier symbole de foi. Diverses questions de discipline ecclésiastiques sont aussi abordées, dont celle de la fixation de la date de Pâques.
    2. Le premier concile de Constantinople (381) condamne les erreurs de Macédonius & des Pneumatomaques qui niaient la divinité de l’Esprit-Saint. Les pères complètent le symbole de foi du premier concile, symbole qui sera dit dès lors de “Nicée-Constantinople”. Il rappelle aussi la prééminence de l’évêque de Rome, celui de Constantinople étant second dans la hiérarchie d’honneur dans l’Eglise.
    3. Le concile d’Ephèse (431) condamne les erreurs de Nestorius qui ne voyait dans le Christ aucune union de la nature divine avec la nature humaine, (pour lui, les deux natures étant séparées, Marie est simplement mère du Christ et ne peut donc être appelée Mère de Dieu). Le concile confirme l’appellation, ancienne & traditionnelle de “Mère de Dieu”.
    4. Le concile de Chalcédoine (451) condamne les erreurs d’Eutychès & des monophysites pour qui la nature humaine du Christ a été écrasée par la nature divine et a été absorbée par la divinité. Le concile rappelle que le Christ est parfaitement & pleinement Dieu et parfaitement & pleinement homme : il est une seule personne en laquelle sont unies deux natures unies entre elles “sans confusion ni changement, sans division ni séparation”.
    5. Le second concile de Constantinople (553) condamne une seconde fois le nestorianisme, plus spécialement les écrits de Théodore de Mopsueste, de Théodoret de Cyr et d’Ibas d’Edesse (théologie des “trois chapitres”).
    6. Le troisième concile de Constantinople (680-681) condamne la maladroite doctrine née du patriarche Serge Ier de Constantinople qui tentait de réconcilier les monophysites avec l’Eglise en prétendant qu’il y a bien deux natures dans le Christ mais que seule la volonté divine s’y exprimait. Le concile rappelle que la volonté humaine fait partie de la nature humaine et que le Christ n’en a donc pas été privé.

    Saint Vladimir le GrandCette année, le dimanche des Pères des six premiers conciles œcuméniques coïncide également avec la fête du saint Egal-aux-Apôtres, le grand-prince Vladimir, nommé Basile au saint Baptême († 1015).

    Saint Vladimir fut grand prince de Kiev et de Novgorod, d’une dynastie varègue (=viking) venue de Suède avec Riourik. Il naquit le 11 juin 980 et mourut le 15 juillet 1015. Il est le petit fils de sainte Olga, première princesse de Kiev a avoir reçu le saint baptême, mais son père Sviatoslav le Brave était resté païen.

    À la mort de Sviatoslav, son fils laropolk, qui était plus favorable aux Chrétiens, devint prince de Kiev, alors que le frère cadet, Vladimir, s’installait à Novgorod. Chassé de là par laropolk, il alla se réfugier en Scandinavie, d’où il revint peu après avec un fort contingent de Varègues. Il expulsa son frère, qui mourut au cours du combat, et s’installa à Kiev (980). Les instructions de sa grand-mère, sainte Olga, et de sa mère, Malousa, n’avaient pu décider Vladimir à renoncer à l’idolâtrie et animé d’un zèle ardent pour les dieux des Vikings, dès son intronisation, il fit édifier sur les hauteurs de la cité un temple dédié au dieu du tonnerre, Péroun, où l’on faisait même des sacrifices humains. Et, conséquence de cette impiété, le prince menait une vie excessivement débauchée, qui le rendit tristement célèbre. Au retour d’une campagne victorieuse contre les Jatvagues (983), il décida de rendre grâces aux dieux par un sacrifice humain. Le sort tomba sur un marchand varègue, Théodore, et son fils Jean, qui étaient Chrétiens et qui devinrent ainsi les premiers-Martyrs du sol russe (fêtés le 12 juillet). Cet ignoble sacrifice fit cependant une forte impression sur l’âme de Vladimir. Il se mit alors à méditer sur la religion et à nourrir des doutes à propos de l’idolâtrie. Le prince décida d’envoyer des ambassadeurs dans différents pays, afin de rendre compte de la manière dont on y vivait la religion. Quand les émissaires envoyés dans la capitale byzantine assistèrent à la Divine Liturgie et aux diverses cérémonies qui avaient lieu à Sainte-Sophie, leur impression fut si forte qu’ils en restèrent stupéfaits et rapportèrent ensuite à leur souverain :

    “Nous ne savions plus si nous étions au ciel ou sur la terre. Car il n’y a pas sur terre un tel spectacle, ni une telle beauté, et nous sommes incapables de l’exprimer. Nous savons seulement que c’est là que Dieu demeure avec les hommes, et que leur culte dépasse celui de tous les pays. Cette beauté nous ne pouvons l’oublier, et nous savons qu’il nous sera désormais impossible de vivre en Russie d’une manière différente !”

    Convaincu que cette gloire manifestée dans la Liturgie ne pouvait être que le resplendissement de la Vérité, Vladimir se décida donc à devenir chrétien.

    Entre-temps, l’empereur de Byzance, Basile II, affaibli par la guerre contre le tsar des Bulgares, Samuel, et menacé d’être expulsé de Constantinople par la révolte de Bardas Phocas (987), fit appel au grand-prince de Kiev. Vladimir proposa de lui envoyer six mille Varègues, mais demanda en échange la main de sa soeur, Anne Porphyrogénète, en promettant de se convertir au Christianisme avec tout son peuple. Grâce à l’intervention des Varègues la révolte de Bardas fut réprimée, mais l’empereur tarda à tenir sa promesse et à envoyer à Kiev sa soeur qui répugnait à s’unir à un barbare païen. Vladimir marcha alors vers la Crimée et s’empara de la ville de Cherson, menaçant de poursuivre vers Constantinople si l’empereur ne tenait pas sa promesse. Basile envoya sans retard sa soeur, accompagnée de l’évêque saint Michel et de prêtres qui avaient été assignés pour la mission en Russie. Le grand-prince fut baptisé, sous le nom de Basile, le jour de la Théophanie avec les officiers de sa suite, puis on célébra les noces. En cadeau Vladimir rendit la ville de Cherson aux Byzantins, puis il repartit pour Kiev, avec la princesse et les clercs qui avaient emporté de Cherson un fragment des reliques de Saint Clément de Rome.

    Aussitôt arrivé dans sa capitale, le prince libéra de leurs obligations ses épouses païennes, déclarant qu’il ne pouvait désormais avoir qu’une seule épouse, et il commença à purifier la ville de tout culte idolâtre. Avec le même zèle qu’il avait auparavant pour le culte des faux dieux, il fit renverser leurs idoles et ordonna d’attacher la statue de Péroun à la queue de chevaux, qui lui firent dévaler la colline et allèrent la précipiter dans le Dniepr aux yeux de tout le peuple. Saint Michel commença alors à prêcher la parole de Dieu, aidé par Vladimir en personne. Le jour de la Pentecôte, une multitude d’habitants de Kiev fut baptisée dans le fleuve : jeunes et vieux entrèrent ensemble dans le bain de la nouvelle Naissance, les uns plongés dans l’eau jusqu’au cou, d’autres jusqu’à la taille, les enfants groupés au bord et les nourrissons dans les bras de leurs mères. L’Evêque célébra le baptême et demanda au prince Vladimir de servir de parrain à tout son peuple.

    Les reliques de saint Vladimir à OdessaAdoptant la douceur des moeurs évangéliques, Vladimir supprima la peine de mort et mena dès lors une vie agréable à Dieu, qui le fit surnommer par son peuple: le “Soleil radieux”. Il fit édifier des églises à la place des temples païens, et en particulier une splendide église, dédiée à la Dormition de la Mère de Dieu, fut érigée à l’endroit même du Martyre de Saint Théodore et de son fils, à laquelle le prince affecta un dixième de ses revenus. Des missionnaires furent envoyés dans les autres principautés, afin d’y proclamer la Bonne Nouvelle en langue slave. La ville de Kiev devint ainsi le siège d’un évêché métropolitain, dépendant du Patriarcat de Constantinople, ayant juridiction sur cet immense territoire.

    Saint Vladimir le Grand rendit son âme à Dieu le 15 juillet 1015. Ses précieuses reliques, conservées à Kiev, furent cachées pendant l’invasion mongole, et on ne les retrouva dans les ruines de l’église qu’en 1631. Son crâne est conservé dans l’église principale du Monastère des Grottes de Kiev, sa mâchoire dans la Cathédrale de la Dormition à Moscou, et d’autres fragments dans divers sanctuaires de Russie.

    A l’occasion du 1025ème anniversaire du baptême de la Russie, 9 patriarches & primats des Eglises orthodoxes célèbreront ce 28/15 juillet une divine liturgie à Kiev, devant les reliques de saint Vladimir venues spécialement de Moscou.

    Aux heures
    A tierce : Tropaire du dimanche, ton 4. Gloire au Père. Tropaire de Vladimir Egal-aux-Apôtres. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : de Vladimir Egal-aux-Apôtres.
    A sexte : Tropaire du dimanche, ton 4. Gloire au Père. Tropaire des Pères. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : des Pères.

    Tropaires des Béatitudes : 4 tropaires du dimanche, ton 4, 4 tropaires de la 3ème ode du canon des Pères & 4 tropaires de la 6ème ode du canon de Vladimir Egal-aux-Apôtres.
    1. A cause de l’arbre défendu * Adam fut exilé du Paradis, * mais par l’arbre de la croix le Larron y entra ; * car l’un, goûtant de son fruit, méprisa le commandement du Créateur, * l’autre, partageant ta crucifixion, confessa ta divinité : ** Souviens-toi de moi dans ton royaume.
    2. Seigneur exalté sur la Croix, * tu as brisé la puissance de la mort, * effaçant la cédule écrite contre nous ; * accorde-nous la repentance du Larron, * et donne à tes fidèles serviteurs, ô Christ notre Dieu, * de te crier comme lui : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
    3. D’un coup de lance, sur la Croix * tu as déchiré la cédule écrite contre nous ; * et, compté parmi les morts, tu as enchaîné le prince de l’Enfer, * délivrant tous les hommes des liens de la mort par ta Résurrection, * dont la lumière a brillé sur nous ; * Seigneur ami des hommes, nous te crions : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
    4. Crucifié et ressuscité du tombeau, * Dieu tout-puissant, le troisième jour, * avec toi, seul Immortel, tu ressuscitas le premier homme, Adam ; * donne-moi, Seigneur, de prendre aussi la voie du repentir * afin que, de tout mon cœur * et dans l’ardeur de ma foi, je te crie ** Souviens-toi de moi, Sauveur, en ton royaume.
    5. Que toute la terre soit dans la joie * et qu’exulte avec les Anges le ciel ** en mémoire des Pontifes du Christ.
    6. En la prairie de la sainte définition * de la foi orthodoxe cueillons et savourons ** les beaux fruits que nos saints Pères ont fait pousser.
    7. Pontifes, assiégeant la citadelle de l’erreur * avec les moyens de la foi, ** vous avez fait crouler les bastions de l’hérésie.
    8. Avec les sept conciles sacrés des saints pères, * tu as orné d’honneur l’Eglise, ô Christ, * éloignant d’elle les ténèbres de la déception ** par la lumière de ces sept phares.
    9. Par la puissance de Dieu, * Satan, le destructeur des âmes, et ses faux sacrifices ont été foulés aux pieds ; * car c’est pour nous que le Christ a montré au fidèle prince Vladimir ** à être le modèle de celui qui ne cesse d’écraser le mal et et de le soumettre sous nos pieds.
    10. Dans l’ancien temps le Seigneur sauva Israël de l’esclavage par la main de Moïse, * et maintenant de même il nous a tous sauvés de la fausseté de l’idolâtrie ** par la main de Vladimir, le prince fidèle.
    11. Nous faisons tous appel à toi, en criant : * Réjouis-toi, ô très honoré et tout-béni !* Car nous t’avons comme notre intercesseur auprès de Dieu, ô Vladimir. ** Ne méprise pas tes serviteurs, mais garde-nous toujours.
    12. O toute pure et Vierge toujours chantée, * grâce à toi, nous avons trouvé le salut : * notre Dieu, que les anges dans le ciel désirent voir, ** est maintenant devenu un enfant visible par ton sein.

    A la petite entrée :
    1. Tropaire du dimanche, ton 4 : Ayant appris de l’Ange la prédication lumineuse de la Résurrection, * et le terme de l’ancestrale condamnation, * les femmes disciples du Seigneur * dirent, pleines de fierté, aux Apôtres : * “Renversée est la mort ! * Le Christ Dieu est ressuscité, ** donnant au monde sa grande miséricorde !”
    2. Tropaire des saints Pères, ton 8 : Sois glorifié par-dessus tout, Christ notre Dieu, * toi qui as établi nos Pères pour illuminer la terre ; * et par eux, vers la vraie foi, tu nous as tous guidés. ** Très miséricordieux, gloire à Toi.
    3. Tropaire de Vladimir Egal-aux-Apôtres, ton 4 : Tu ressemblas à ce marchand qui recherchait la perle de grand prix, * illustre souverain Vladimir, * toi qui siégeais sur le trône élevé de Kiev, * la métropole gardée de Dieu ; * ayant envoyé des prospecteurs à l’impériale cité * pour t’informer sur la vraie foi, * tu as trouvé le Christ, cette perle sans prix, * qui tel un autre Paul te choisit * et secoua dans les fonts baptismaux la cécité de ton âme et de tes yeux ; * prie pour que la terre russe soit sauvée ** et pour que soient accordées au peuple orthodoxe la paix et la grande miséricorde.
    4. Kondakion des saints Pères, ton 8 : La prédication des Apôtres et la doctrine des pères * ont donné à l’Église l’unité de la foi ; *portant la tunique de la vérité, * tissée par la théologie qui vient d’en-haut, ** elle confirme et glorifie le grand mystère de la piété.
    5. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
    6. Kondakion de Vladimir Egal-aux-Apôtres, ton 8 : Tu ressemblas au grand apôtre Paul * en ta vieillesse, illustre Vladimir, * toi qui, rejetant le culte des idoles comme puériles imaginations, * en adulte revêtis le royal ornement du baptême divin ; * maintenant que tu exultes en présence du Christ Sauveur, * prie pour que la terre russe soit sauvée ** et pour que soient accordées au peuple orthodoxe la paix et la grande miséricorde.
    7. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
    8. Kondakion du dimanche, ton 5 : Mon sauveur & mon libérateur, * au sortir du tombeau * a libéré et ressuscité tous les habitants de la terre, car il est Dieu. * Il a brisé les portes des enfers, ** et lui le Maître, il est ressuscité le troisième jour.

    Prokimen
    Des saints Pères, ton 4 :
    ℟. Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de nos pères, & vénérable, & que ton Nom soit glorifié éternellement (Daniel, 3, 26).
    V/ Car Tu es juste en tout ce qui tu as fait pour nous (Daniel 3).

    Epîtres
    Du dimanche : Romains (§ 103) X, 1-10.
    Si vous confessez de bouche que Jésus est le Seigneur, et si vous croyez de cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, vous serez sauvé.
    Des saints Pères : Hébreux (§ 334) XIII, 7-16.
    De Vladimir Egal-aux-Apôtres : Galates (§ 200) I, 11-19.

    Alleluia
    Des saints Pères, ton 1 :
    ℣. Seigneur, le Dieu des dieux, a parlé, et il a appelé la terre depuis le lever du soleil jusqu’à son couchant (Psaume 49, 1).
    ℣. Assemblez devant lui tous ses saints, qui font alliance avec lui pour lui offrir des sacrifices (Psaume 49, 5)
    De Vladimir Egal-aux-Apôtres :
    ℣. j’ai élevé celui que j’ai choisi du milieu de mon peuple. J’ai trouvé David, mon serviteur, et je l’ai oint de mon huile sainte (Psaume 88, 20-21).

    Evangile
    Du dimanche : Matthieu (§ 28) VIII, 28 à IX, 1.
    Des saints Pères : Jean (§ 56) XVII, 1-13.
    De Vladimir Egal-aux-Apôtres : Jean (§ 35) X, 1-9.
    Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé : il entrera, il sortira, et il trouvera des pâturages.

    Verset de communion
    Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
    De Vladimir Egal-aux-Apôtres : La mémoire du juste sera éternelle (Psaume 111, 6). Alleluia, alleluia, alleluia.

    Chant mozarabe – Psallendum de la messe d’un martyr ponfife

    Psallendum Beatus vir de la messe d'un martyr pontife

    Beátus vir qui non ábiit in consílium impiórum, sed in lege Dómini fuit volúntas ejus. Bienheureux l’homme qui ne s’est point laissé aller à suivre le conseil des impies, mais dont la volonté est attachée à la loi du Seigneur. (Psaume 1, 1-2)
    ℣. Et erit tanquam lignum, quod plantátus est secus decúrsus aquárum ; et ómnia quæcúmque fecit prosperabúntur. ℣. Il sera comme un arbre qui est planté proche le courant des eaux ; toutes les choses qu’il fera, auront un heureux succès. (Psaume 1, 3)
    ℟. Sed in lege Dómini fuit volúntas ejus. ℟. Mais sa volonté est attachée à la loi du Seigneur.

    Le Psallendum mozarabe (parfois appelé Psalmus) correspond très exactement au Graduel de la messe romaine, au Psalmellus de la messe ambrosienne, au Prokimenon de la liturgie byzantine, au Shouraya des Chaldéens, etc… Il s’agit dans tous les cas d’un répons avec un verset de psaume suivi d’une reprise (partielle ou totale) du répons. C’est un élément universel de toutes les liturgies chrétiennes, qui remonte à la primitive Eglise.

    Source : Cantoral mozarabe n° II de la Chapelle du Corpus Christi de la cathédrale de Tolède, folios XII v° à XIII v°.

    Festivités du 1025ème anniversaire du baptême de la Russie : célébration à Moscou de la fête de sainte Olga par 9 patriarches et primats metropolitains

    1025ème anniversaire du baptême de la Russie : divine liturgie de sainte Olga célébrée par 9 patriarches & primats métropolitains en la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou devant les reliques de la croix de saint André

    Hier 24 juillet (11 juillet dans le calendrier julien) était dans le rit byzantin la fête liturgique de sainte Olga, appelée au baptême Hélène. Sainte Olga, grande-duchesse de Kiev, assura la régence de la principauté de Kiev à la mort de son époux le grand-duc Igor Ier de 945 à 964. En 955, au cours d’une visite politique à Constantinople, elle devient chrétienne et reçoit le saint baptême, prenant le nom d’Hélène. Revenue à Kiev, elle fait appel à des missionnaires latins venus d’Allemagne pour implanter le christianisme, mais le premier évêque des Russes, Adalbert, se décourage devant les difficultés de la mission et les massacres de ses assistants, et finit par quitter la Russie en 962. Impuissante à arracher son fils Sviatoslav des griffes du paganisme, c’est son petit-fils saint Vladimir le Grand qui deviendra le premier prince chrétien de Kiev et assurera l’implantation définitive de la foi chrétienne chez les peuples de Russie. Canonisée peu après sa mort en 969, sainte Olga est très tôt tenue en vénération non seulement en Orient chez les Russes, mais aussi chez les Bulgares et les Serbes, et en Occident chez les Bohémiens.

    1025ème anniversaire du baptême de la Russie : divine liturgie de sainte Olga célébrée par 9 patriarches & primats métropolitains en la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou devant les reliques de la croix de saint André

    A l’occasion des festivités marquant le 1025ème anniversaire du baptême du saint grand-duc Vladimir et du baptême de la Russie, la célébration liturgique de la fête de sainte Olga a pris hier un relief tout particulier à Moscou où s’étaient déplacés 8 patriarches et primats d’Eglises orthodoxes autour du patriarche de Moscou dans la cathédrale du Christ-Sauveur.

    1025ème anniversaire du baptême de la Russie : divine liturgie de sainte Olga célébrée par 9 patriarches & primats métropolitains en la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou devant les reliques de la croix de saint André

    Etaient présents (dans l’ordre des dyptiques) :
    le Patriarche et Pape Théodore d’Alexandrie et de toute l’Afrique,
    le Patriarche Théophile de Jérusalem,
    le Patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies,
    le Catholicos-Patriarche Ilia de Georgie,
    le Patriarche Néophyte de Sofia,
    le Patriarche Irénée de Serbie,
    le Métropolite Sawa de Varsovie,
    l’archevêque Chrysostome de Nova Justiniana et de tout Chypre,
    le Métropolite Tikhon de toutes les Amériques.

    1025ème anniversaire du baptême de la Russie : divine liturgie de sainte Olga célébrée par 9 patriarches & primats métropolitains en la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou devant les reliques de la croix de saint André

    Etaient représentés par des délégués : le Patriarche œcuménique de Constantinople (par le Métropolite Emmanuel), le Patriarche d’Antioche, celui de Roumanie, ainsi que les Eglises orthodoxe d’Albanie et de Tchéquie-Slovaquie.

    1025ème anniversaire du baptême de la Russie : divine liturgie de sainte Olga célébrée par 9 patriarches & primats métropolitains en la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou devant les reliques de la croix de saint André

    La divine liturgie fut célébrée par Sa Sainteté le patriarche d’Alexandrie Théodore II, plus haut dignitaire présent, puisque son patriarcat est l’un des trois premiers fondés dès l’origine du christianisme (Rome, Antioche, Alexandrie), quand bien même l’Eglise orthodoxe melkite d’Alexandrie, chacédonienne, demeura très minoritaire en Egypte face aux Coptes monophysites (de 1517 à 1811, le patriarche résidait à Constantinople, faute de fidèles en nombre suffisant sur place). Au XIXème siècle, le renouveau du patriarcat orthdoxe melkite d’Alexandrie est dû à la politique d’Ali Pacha favorisant l’implantation de grecs en Egypte. Une hiérarchie locale fut restaurée en Egypte entre 1900 et 1925 par le patriarche Photios. Confrontés au départ des grecs après la chute de la monarchie égyptienne, les patriarches d’Alexandrie du XXème siècle se sont attachés à créer des missions dans tout le continent africain, favorisant l’adoption des langues vernaculaires pour la liturgie. Le patriarche Pierre VII (1996 † 2004) développa en particulier ces missions, créant des diocèses au Nigeria, au Ghana, à Madagascar, en Zambie, avant de périr tragiquement dans un accident d’avion au Mont Athos avec les membres de son saint synode. L’actuel patriarche Théodore II d’Alexandrie et de toute l’Afrique est Crétois de naissance et a effectué une partie de ses études à Odessa. Il s’est illustré en fondant plusieurs centres missionnaires lorsqu’il était métropolite du Cameroun puis du Zimbabwe et de l’Angola.

    1025ème anniversaire du baptême de la Russie : divine liturgie de sainte Olga célébrée par 9 patriarches & primats métropolitains en la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou devant les reliques de la croix de saint André : le patriarche & pape d'Alexandrie Théodore et le patriarche de Moscou Cyrille

    Le patriarche Théodore d’Alexandrie et le patriarche Cyrille de Moscou.

    1025ème anniversaire du baptême de la Russie : divine liturgie de sainte Olga célébrée par 9 patriarches & primats métropolitains en la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou devant les reliques de la croix de saint André

    A l’issue de la divine liturgie, le patriarche de Moscou célébra un office d’action de grâces (Молебен) en l’honneur de saint Vladimir le grand et du baptême de la Russie. Cet office, comme la divine liturgie qui précédait, était célébré alors qu’étaient exposées les reliques de la croix de saint André, récemment arrivées de Grêce en Russie à l’occasion des festivités du 1025ème anniversaire.

    1025ème anniversaire du baptême de la Russie : divine liturgie de sainte Olga célébrée par 9 patriarches & primats métropolitains en la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou devant les reliques de la croix de saint André : le patriarche Cyrille de Moscou vénère les reliques de la croix de saint André

    Vénération des reliques de saint André par le patriarche Cyrille de Moscou.

    1025ème anniversaire du baptême de la Russie : divine liturgie de sainte Olga célébrée par 9 patriarches & primats métropolitains en la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou devant les reliques de la croix de saint André : bénédiction par le patriarche Cyrille de Moscou

    Bénédiction par le patriarche Cyrille de Moscou.

    Source : Site officiel de l’Eglise orthodoxe russe.

    Chant mozarabe – Sacrificium de la messe d’un martyr ponfife

    Sacrificium Ego servus tuus

    Ego servus tuus et fílius ancíllæ tuæ, dirupísti víncula mea, * tibi sacrificábo sacrifícium laudis, allelúia. Je suis votre serviteur, et le fils de votre servante, vous avez rompu mes liens, * je vous sacrifierai une hostie de louanges. (Psaume 115, 16-17)
    ℣. Pretiósa in conspéctu Dómini, mors sanctórum eius, allelúia. ℣. C’est une chose précieuse devant les yeux du Seigneur, que la mort de ses saints. (Psaume 115, 15)
    ℟. Tibi sacrificábo sacrifícium laudis, allelúia. ℟. Je vous sacrifierai une hostie de louanges.

    Le Sacrificium correspond à l’Offertoire de la messe romaine & ambrosienne, et au Sonus de la messe gallicane, dans tous les cas il s’agit d’une pièce chantée pendant le transfert des dons à l’offertoire. Le nom de Sacrificium employé par le rit mozarabe est en lui même significatif ; en effet, ces pièces de chant évoquent toujours l’idée du sacrifice par un choix judicieux de versets bibliques.

    Source : Cantoral mozarabe n° II de la Chapelle du Corpus Christi de la cathédrale de Tolède, folio XIV r° & v°.

    Programme du IXème dimanche après la Pentecôte

    IXème dimanche après la Pentecôte - Jésus chasse les marchands du TempleSaint-Eugène, le dimanche 21 juillet 2013, grand’messe de 11h.

    Jésus pleure sur Jérusalem & chasse les marchants du temple.

    “Quiconque a lu l’histoire de la chute de Jérusalem survenue sous les chefs romains Vespasien et Titus, reconnaît cette ruine que le Seigneur a décrite en pleurant. N’est-ce pas les chefs romains qu’il dénonce quand il dit : “Car des jours viendront sur toi, où tes ennemis t’entoureront de tranchées” ? Et ces paroles aussi : “Ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre”, témoignent du déplacement même de cette ville. Car si maintenant elle a été reconstruite en dehors de la porte, là où le Seigneur fut crucifié, c’est que la Jérusalem antérieure a été renversée de fond en comble, comme il est dit.”

    Sermon de saint Grégoire, pape, VIIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne.

  • Propre grégorien du jour – Kyriale : Missa XI Orbis factor
  • Procession d’entrée: orgue
  • Credo I
  • Pendant les encensements de l’offertoire : Pacem meam do vobis – antienne Ad pacem de la liturgie mozarabe (Jean, 14, 27 & 13, 34)
  • Après la Consécration : Tantum ergo sacramentum « mozarabe » – Sur le plain-chant des livres de Tolède – Tomás Luis de Victoria (1548 † 1611), maître de chapelle aux Descalzas Reales de Madrid
  • Pendant la communion : Ego servus tuus – sacrificium de la liturgie mozarabe
  • Prière pour la France, sur le VIème ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
  • Ite missa est XI
  • Après le dernier Evangile : Sub tuum præsidium
  • Procession de sortie : Cantique des trois enfants dans la Fournaise – VIème ton (Daniel 3, 57-56 – Action de grâce après la messe) – Maxime Kovalevky (1903 † 1988), maître de chapelle à Paris
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    Programme du IVème dimanche après la Pentecôte – Notre-Dame de Kazan – ton 3

    Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 21 juillet 2013 du calendrier grégorien, 8 juillet 2013 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

    Dimanche du ton III de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour l’apparition de l’icône de la très-sainte Mère de Dieu en la ville de Kazan, l’an 1579.

    L’icône miraculeuse de la Vierge de Kazan est sans doute l’icône mariale la plus vénérée de Russie et est devenue au fil des siècles comme le porte-étendard spirituel de la nation russe. Sur cette icône, la Très-Sainte Mère de Dieu est représentée avec son divin enfant sur son côté gauche. C’est la seule icône, parmi les icônes miraculeuses, sur laquelle il n’y a qu’une seule main : La main du Christ qui bénit ; les autres mains ne sont pas visibles, elles sont sous les vêtements. L’Enfant Jésus est représenté debout face à celui qui regarde l’icône, à l’opposé des diverses autres positions qu’il a sur les autres types d’icône où il est représenté dans les bras de sa Mère.

    Cette icône passe pour être arrivée de Constantinople à Kazan au XIIIème siècle mais avait disparu au XVIème siècle. La ville de Kazan, tombée sous le joug tatare musulman, en fut libérée le 1er octobre 1552 en la fête de la Protection de la Mère de Dieu (Pokrov) par le tsar Ivan le Terrible. En remerciement de cette victoire, le tsar fit construire de 1555 à 1560 la cathédrale de la Protection de la Mère de Dieu sur la Place Rouge de Moscou (plus connue aujourd’hui sous le nom de Saint-Basile-le-Bienheureux, du nom du saint enterré dans l’une de ses chapelles). A Kazan libérée, le tsar fit édifier également une cathédrale et de nombreuses églises. La ville eut un archevêque en 1555, mais les musulmans de la ville menèrent une lutte acharnée contre l’Orthodoxie qui y refleurissait. En 1579, Kazan fut dévastée par un incendie. Les musulmans en profitèrent pour répandre l’idée qu’il s’agissait là d’un jugement de Dieu contre les chrétiens. Une petite fille de neuf ans, Matrona, eut alors une apparition de la Mère de Dieu lui indiquant un endroit dans la ville où il fallait creuser pour trouver son icône sous les décombres de l’incendie. Les parents de Matrona puis les autorités religieuses & civiles de la ville crurent à une fable et il fallut deux apparitions de Notre-Dame pour que des fouilles furent enfin décidées par la mère de la fillette, aidée de voisins & amis. Creusant avec une pioche à l’emplacement indiqué par Notre Dame, Matrona elle-même retrouva le 8 juillet 1579 son icône enveloppée dans un paquet recouvert d’un linge mauve foncé. La nouvelle s’en propagea dans toute la ville et des foules entières se précipitèrent sur le lieu de la découverte. L’icône était là, par terre et tous se prosternaient devant elle. Le futur patriarche de Moscou saint Hermogène, alors simple prêtre à Kazan, témoigne de l’émotion alors ressentie : “Malgré mon coeur dur comme une pierre, j’ai éclaté en larmes et je me suis jeté au pied de l’icône”. Enfin arrivèrent les autorités de la ville et l’archevêque de Kazan Jérémie avec le clergé. “L’archevêque et le voyvode priaient en pleurant, demandant à la très sainte Mère de Dieu de leur pardonner leur manque de foi”. On fit la translation de l’icône dans la cathédrale de Kazan. Au cours de celle-ci, un aveugle, du nom de Joseph, s’arrêtant devant l’icône, stoppa la procession. En pleurant, il pria la Mère de Dieu et recouvra instantanément la vue. Lorsque l’icône fut rentrée dans la cathédrale de l’Annonciation, “les uns poussaient les autres, certains marchaient sur la tête des autres afin de toucher l’icône miraculeuse”. A nouveau un autre aveugle, Nikita, recouvra la vue instantanément. Le tsar Ivan le Terrible ordonna alors la construction d’une église et d’un monastère sur l’emplacement de la découverte. Matrona et sa mère furent parmi les premières moniales de ce monastère et du reste Matrona en devint plus tard l’higoumène.

    La découverte miraculeuse de l’icône fut un signe fort qui raffermit la foi russe, et elle entraîna la construction de nombreuses églises dans tout le pays. L’icône fut par la suite invoquée à de multiples reprises dans les moments de périls au cours de l’histoire russe, et l’une de ces occasions constitue du reste l’objet de la fête de ce jour : en effet, le 22 octobre 1612, l’armée russe, commandée par Dimitri Pojarski et composée de boyards et de milices populaires, précédée par une copie de l’icône de la Vierge de Kazan, rentre dans Moscou et en chasse les Polonais. Le départ des étrangers met fin au “temps des Troubles”, consécutif à la mort du tsar Boris Godounov. Il ne reste plus aux Russes qu’à rétablir un pouvoir digne de ce nom. Les états généraux se réunissent et, prenant la précaution d’exclure du trône tout étranger, ils élisent le prince Michel Romanov (sa descendance règnera sur le pays jusqu’à la révolution de février 1917). Le 25 octobre 1612, une divine liturgie est célébrée sur la Place Rouge et, en ce jour historique, se rencontrent deux des plus grandes icônes russes : celle de la Vierge-de-Vladimir symbolisant les siècles passés de la dynastie des Riourik et celle de la Vierge-de-Kazan symbolisant le renouveau avec l’avènement de la dynastie des Romanov. La copie de l’icône de Kazan, qui avait galvanisé les miliciens conduit par Pojarski, sera déposée dans une nouvelle cathédrale spécialement construite à Moscou en 1636, la cathédrale Notre-Dame-de-Kazan donnant sur la Place Rouge. Cette cathédrale – rasée par les communistes – est désormais reconstruite à l’identique.

    L’icône originale de Notre-Dame de Kazan est hélas pour l’instant perdue : elle fut en effet volée dans le monastère de Kazan le 29 juin 1904, et depuis jamais retrouvée. Cette perte en pleine guerre russo-japonaise fut interprétée par beaucoup comme le signe annonciateur des malheurs qu’allait vivre la Russie pendant le XXème siècle. Une association de fidèles de Notre-Dame de Fátima pensait avoir retrouvé l’original qu’elle acheta à un antiquaire en 1970, afin de l’installer dans la chapelle byzantine Domus Pacis des sanctuaires de Fátima, mais une expertise montra qu’il s’agissait d’une copie des environs de l’an 1730. Rappelons le cœur du message de la Vierge lorsqu’elle apparut à Fátima au Portugal le 13 Juillet 1917: “Dieu est sur le point de punir le monde à cause de ses crimes, par le moyen de la guerre, de la famine et des persécutions de l’Eglise et du Saint Père. Pour empêcher cela, je viendrai demander les communions réparatrices et la Consécration de la Russie à Mon Coeur Immaculé. A la fin, mon Coeur Immaculé triomphera. Le Saint Père me consacrera la Russie qui se convertira, et une période de paix sera accordée au monde.”

    Le Pape Jean Paul II, en pèlerinage à Fátima en 1991, décida de transférer cette icône de Notre-Dame de Kazan dans ses appartements au Vatican et lui a voua une vénération toute particulière. Il l’a présentée au président Vladimir Poutine en visite officielle au Vatican le 5 novembre 2003. Embrassant l’icône, le Pape avait affirmé en russe qu’il “priait tous les jours pour la Russie” ; son interlocuteur avait alors également vénéré la sainte icône.

    En signe de réconciliation, le Pape a offert cette icône au patriarcat de Moscou et l’icône fut reçue le 28 août 2004 lors d’une cérémonie solennelle organisée en la cathédrale de l’Assomption du Kremlin de Moscou pour la fête de la Dormition de la Vierge. Le 21 juillet 2005, alors que la ville de Kazan célébrait son millénaire et que c’était le jour de célébration liturgique de l’invention de l’icône, devant une foule de 10 000 pèlerins, l’icône offerte par le Pape fut placée par le patriarche Alexis II dans la cathédrale de l’Annonciation au Kremlin de Kazan.

    Outre les copies de Moscou et de Kazan, la copie de Saint-Pétersbourg est elle aussi fameuse : deux fois plus grande en taille par rapport à l’icône originale et réalisée vraisemblablement à la fin du XVIIème siècle, elle était en tête de l’armée russe au champ de bataille de Poltava le 27 juin 1709. En 1710, Pierre le Grand l’emmène sur les berges de la Neva, pour sa nouvelle capitale impériale. Elle sera le joyau de la grande cathédrale de Kazan de Saint-Pétersbourg bâtie sous Paul Ier le long de la perspective Nevski en 1811 par l’architecte Voronikhine. Cette cathédrale réalisée pour abriter l’icône est une réplique de la basilique Saint-Pierre de Rome.

    Aux heures
    A tierce : Tropaire du dimanche, ton 3. Gloire au Père. Tropaire de la Mère de Dieu. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : du dimanche.
    A sexte : Tropaire du dimanche, ton 3. Gloire au Père. Tropaire de la Mère de Dieu. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : de la Mère de Dieu.

    Tropaires des Béatitudes : six tropaires du dimanche, ton 3 & quatre tropaires de la 3ème ode du canon de la Mère de Dieu.
    1. Adam, notre premier père, ayant transgressé ton commandement, * ô Christ, tu l’as chassé du Paradis ; * mais, compatissant, tu fis entrer le bon Larron * te confessant sur la croix et criant : * Souviens-toi de moi, Sauveur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
    2. Pour notre faute, tu nous condamnas * à la malédiction de la mort, Seigneur source-de-vie ; * mais, souffrant dans ton corps, Maître sans péché, * tu fis revivre les morts qui s’écrièrent : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
    3. Ressuscité d’entre les morts, tu nous sauvas de nos passions, * Seigneur, par ta sainte Résurrection ; * et, Sauveur, tu as détruit toute la puissance de la mort ; * c’est pourquoi nous, les fidèles, te crions : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
    4. Par ta sépulture de trois jours tu éveillas, * Dieu, les morts qu’aux Enfers tu vivifias ; * et, dans ta bonté, tu fus la source de l’immortelle vie * pour nous tous, fidèles, qui sans cesse te crions : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
    5. Aux Myrophores tu apparus d’abord, * Sauveur ressuscité d’entre les morts, * leur criant : Réjouissez-vous ! * et par elles, ô Christ, tu révèles ton éveil à tes amis ; * aussi te crions-nous : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
    6. Sur la montagne Moïse, étendant les bras, préfigurait la croix et triomphait d’Amalec ; * nous-mêmes, nous la prenons pour combattre les démons * et tous ensemble avec foi te crions : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.

    A la petite entrée :
    1. Tropaire du dimanche, ton 3 : Que les cieux se réjouissent, * que la terre exulte d’allégresse, * car le Seigneur a fait merveille * par la force de son bras, * terrassant la mort par sa propre mort * et devenant d’entre les morts le premier-né : * du sein de l’Enfer il nous a tous sauvés, * accordant au monde la grâce du salut.
    2. Tropaire de la Mère de Dieu, ton 4 : Toi qui nous protèges de tout cœur, * Mère du Seigneur tout-puissant, * intercède auprès de ton Fils, * le Christ notre Dieu, en faveur de nous tous * et fais que nous trouvions le salut, * nous qui accourons sous ta puissante protection. * Dame souveraine, protège-nous tous, * nous qui, dans le malheur, l’affliction, la maladie, * et sous le poids de tant de péchés, * avec tendresse te prions devant ton icône immaculée, * avec larmes, le cœur contrit, * faisant reposer notre irréversible espérance sur toi : * accorde-nous la délivrance de tout mal, * tout ce qui nous est utile, et sauve-nous, Vierge Mère de Dieu, ** car tu es pour tes serviteurs la divine protection.
    3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
    4. Kondakion du dimanche, ton 3 : Du tombeau tu es ressuscité * en ce jour, ô Dieu de miséricorde, * nous arrachant aux portes de la mort ; * en ce jour Adam tressaille d’allégresse et Eve danse de joie, * et tous ensemble les Patriarches & les Prophètes chantent inlassablement * la force & la puissance de ta divinité.
    5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
    6. Kondakion de la Mère de Dieu, ton 8 : Accourons, fidèles, vers ce havre de sérénité, * la protection de la Vierge, son aide empressée, * le prompts salut qu’elle nous offre avec ardeur. * Hâtons-nous vers la prière, empressons-nous vers le repentir, * car la très-sainte Mère de Dieu * fait jaillir sur nous sa miséricorde qui ne tarit pas, * avec prévenance elle vient à notre secours, * elle délivre de grands malheurs et d’immenses calamités ** ses serviteurs qui bien lui plaisent et cultivent la crainte de Dieu.

    Prokimen
    Du dimanche, ton 3 :
    ℟. Sonnez pour notre Dieu, sonnez ; sonnez pour notre Roi, sonnez ! (Psaume 46, 7).
    ℣. Tous les peuples, battez des mains, acclamez Dieu par vos cris de joie ! (Psaume 46, 2).
    Du Martyr, ton 7 :
    ℟. Le juste a sa joie dans le Seigneur, et en lui il se réfugie (Psaume 63, 11).
    De la Mère de Dieu, ton 3 :
    ℟. Mon âme magnifie le Seigneur, et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur (Luc 1, 46).

    Epîtres
    Du dimanche : Romains (§ 93) VI, 18-23.
    Car la mort est la solde et le payement du péché ; mais la vie éternelle est une grâce et un don de Dieu, en Jésus-Christ notre Seigneur.
    De la Mère de Dieu : Philippiens (§ 240) II, 5-11.

    Alleluia
    Du dimanche, ton 3 :
    ℣. En toi, Seigneur, j’ai mon abris ; sur moi pas de honte à jamais (Psaume 30, 2).
    ℣. Sois pour moi un Dieu qui me défend, un lieu fort qui me sauve (Psaume 30, 3.)
    De la Mère de Dieu :
    ℣. Ecoute, ma fille, regarde & tends l’oreille, oublie ton peuple & la maison de ton père (Psaume 44, 11).

    Evangile
    Du dimanche : Matthieu (§ 25) VIII, 5-13.
    Mais le centenier lui répondit : Seigneur ! je ne suis pas digne que vous entriez dans ma maison ; mais dites seulement une parole, et mon serviteur sera guéri.
    De la Mère de Dieu : Luc (§ 54) X, 38-42 ; XI, 27-28.

    Verset de communion
    Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
    De la Mère de Dieu : J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur (Psaume 115, 13). Alleluia, alleluia, alleluia.