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La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Programme du XXVIIème dimanche après la Pentecôte – Saint Sabbas le Sanctifié – ton 2

Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 18 décembre 2022 du calendrier grégorien – 5 décembre 2022 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton II de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour notre vénérable Père saint Sabbas le Sanctifié.

Né près de Césarée de Cappadoce en 439, Sabbas entra très jeune au monastère de Flaviana non loin de son village natal. À dix-sept ans, il obtient la bénédiction du supérieur pour accomplir un pèlerinage à Jérusalem. Parvenu en Palestine, il va trouver saint Euthyme le Grand et lui demande de le recevoir comme disciple. Mais Euthyme, qui n’avait pas coutume de recevoir de jeunes moines, le recommanda à saint Théoctiste. Lorsque Théoctiste mourut, Sabbas alla mener une vie de solitaire dans les environs du monastère. À l’approche du Grand Carême, Euthyme venait le chercher et le conduisait avec lui dans un désert où les deux moines restaient dans les jeûnes et la prière jusqu’au dimanche des Rameaux. À la mort d’Euthyme, Sabbas se retira plus loin dans le désert. Au bout de quatre années passées dans une extrême solitude, il vint, conduit par un ange, s’installer dans une grotte qui dominait les gorges du Cédron. Au bout de cinq années passées seul dans ces lieux inhospitaliers, Sabbas estima le moment venu pour accepter de s’entourer de novices. Ses disciples devinrent rapidement nombreux : ainsi naquit la laure ou monastère de saint Sabbas.

Sabbas organisa sa communauté en la répartissant en trois sites : la laure, le monastère de Castellion qu’il avait fondé dans les parages pour les moines expérimentés et un troisième monastère pour les novices. Quant aux tout jeunes moines encore imberbes, il les envoyait au monastère de saint Théodose le Cénobiarque. Le patriarche Saluste de Jérusalem avait en effet nommé saint Sabbas et saint Théodose archimandrites, c’est-à-dire responsables de plusieurs monastères. Les deux saints avaient pour mission de mettre de l’ordre dans le monachisme de Palestine qui était alors profondément affecté par les controverses entre orthodoxes et monophysites. L’un avait reçu la charge de superviser les moines cénobites, l’autre, saint Sbabas, en tant qu'”exarque des solitaires”, devait veiller sur les moines qui vivaient isolés ou en laure. Saint Sabbas fut ordonné prêtre à l’âge de 53 ans.

En 512, Sabbas fait partie d’une délégation monastique palestinienne qui est envoyée auprès de l’empereur Anastase pour tenter de le convaincre de renoncer au monophysisme, d’embrasser la foi de Chalcédoine et d’alléger les impôts de l’Église de Jérusalem. Il est mort dans sa laure, âgé de 94 ans, le dimanche 5 décembre 532.

La laure de saint Sabbas est appelée “Grande Laure” ; devenue un monastère cénobitique, elle a eu une importance capitale dans l’histoire du monachisme et de la liturgie de l’Église byzantine. La tradition liturgique de la laure de saint Sabbas – appelée aussi tradition palestinienne ou tradition sabbaïte – devint au cours des siècle prépondérante dans l’organisation de l’office byzantin et finit par effacer les traditions anciennes que sont la tradition de la Grande Eglise (tradition de Sainte-Sophie de Constantinople dite aussi office asmatique) et la tradition studite (du monastère du Stoudion à Constantinople). C’est à Saint-Sabbas que fut élaboré le typikon (qui fixe le déroulement des célébrations liturgiques) et composé de nombreux hymnes. C’est là que vécurent les grands saints hymnographes Jean Damascène, Côme de Maïouma et André de Crète.

La laure de Saint-Sabbas

Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du vénérable Père. Et maintenant. Théotokion de l’heure. Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du vénérable Père. Et maintenant. Théotokion de l’heure. Kondakion : du vénérable Père.

A la divine liturgie

Tropaires des Béatitudes : six tropaires du dimanche, ton 2, & quatre tropaires de la 3ème ode du canon du vénérable Père (œuvre de saint Théophane le Marqué, métropolite de Nicée – 778 † 845) :
1. Reprenant la prière du bon Larron, * ô Christ, nous te disons : * Souviens-toi de nous, Seigneur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
2. Ta croix, nous te l’offrons * pour la rémission de nos péchés : * Seigneur, tu l’as supportée ** par amour pour les hommes.
3. Devant ta Sépulture & ta sainte Résurrection, * Maître, nous nous prosternons : * par elles tu rachetas de la corruption, ** Ami des hommes, le monde entier.
4. Seigneur, l’empire de la Mort * par ta mort fut englouti, * & par ta sainte Résurrection, ** Dieu sauveur, tu as sauvé l’univers.
5. Au plus profond de l’Enfer, * lorsqu’ils virent ta clarté, * ceux qui dormaient dans les ténèbres de la mort, ** ô Christ, se levèrent, ressuscités.
6. Ressuscité du tombeau, * tu vins au-devant des Myrrophores, * et les Disciples reçurent la mission ** de proclamer ta Résurrection.
7. Ayant permis à ton esprit de dominer les passions, * bienheureux Père, tu fus aussi un maître de sainteté, * car au meilleur tu as soumis le moins bon ; * c’est pourquoi tu as fleuri ** comme un palmier au milieu du désert.
8. Ayant voulu suivre la trace du Seigneur, * tu t’exilas de ta patrie; * en habitant dans le désert, * contre les adversaires tu as élevé le trophée, ** fortifié par la puissance de Dieu.
9. Affermi par la force de ton esprit, * tu triomphas des multiples séductions de l’Ennemi, * Père sage et bienheureux, * et tu rendis manifeste, puis renversas ** le soulèvement de son orgueil.
10. Te voyant paré de vertus, * d’une âme radieuse et d’aimables dispositions, * Euthyrne, ce flambeau étincelant, * t’accueillit et prophétisa clairement, ** bienheureux Père, ta splendeur à venir.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 2 : Lorsque tu descendis jusqu’en la mort, * ô Vie immortelle, * l’Enfer fut tué par la splendeur de ta divinité. * Lorsque tu relevas les morts des bas-fonds, * toutes les vertus célestes te clamèrent : ** Donateur de vie, Christ Dieu, gloire à toi !
2. Tropaire du vénérable Père, ton 8 : Par les flots de tes larmes tu as fait fleurir le stérile désert, * par tes profonds gémissements tu fis produire à tes peines cent fois plus, * tu devins un phare éclairant le monde entier en resplendissant par tes miracles ; ** Sabbas notre Père, prie le Christ Dieu de sauver nos âmes.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
4. Kondakion du vénérable Père, ton 8 : Comme dès l’enfance, tu t’es offert, en ta vertu, comme une offrande immaculée * bienheureux Sabbas, à ce Dieu qui bien avant ta naissance te connaissait, * des saints Moines tu devins le pur joyau, * digne de louange comme citoyen du désert. ** C’est pourquoi nous te crions : Réjouis-toi, très-riche Sabbas.
7. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
8. Kondakion du dimanche, ton 2 : Tu es ressuscité du tombeau, tout-puissant Sauveur : * l’enfer, voyant ce prodige, est saisi de stupeur, * & les morts ressuscitent. * A cette vue, la création se réjouit avec toi ; * Adam s’unit à l’allégresse ** et le monde, ô mon Sauveur, te chante pour toujours.

Prokimen
Du dimanche, ton 2 :
℟. Ma force & mon chant, c’est le Seigneur ; il fut pour moi le salut (Psaume 117, 14).
℣. Il m’a châtié et châtié, le Seigneur, mais à la mort il ne m’a point livré (Psaume 117, 18).
Du vénérable Père, ton 7 :
℟. Elle a du prix aux yeux du Seigneur, la mort de ses serviteurs (Psaume 115, 5).

Epîtres
Du dimanche : Ephésiens (§ 233) VI, 10-17.
Prenez encore le casque du salut, et l’épée spirituelle qui est la parole de Dieu.
Du vénérable Père : Galates (§ 213) V, 22 – VI, 2.
Les fruits de l’esprit sont la charité, la joie, la paix, la patience, l’humanité, la bonté, la longanimité, la douceur, la foi, la modestie, la continence, la chasteté. Il n’y a point de loi contre ceux qui vivent de la sorte.

Alleluia
Du dimanche, ton 2 :
℣. Qu’il te réponde, le Seigneur, au jour d’angoisse, qu’il te protège, le nom du Dieu de Jacob ! (Psaume 19, 1).
℣. Seigneur, sauve le roi, & exauce-nous au jour où nous t’invoquons (Psaume 19, 10).
Du vénérable Père, ton 6 :
℣. Bienheureux l’homme qui craint le Seigneur, et qui a une grande affection pour ses commandements (Psaume 111, 1).

Evangiles
Du dimanche : Luc (§ 85) XVII, 12-19.
Alors Jésus dit : Tous les dix n’ont-ils pas été guéris ? Où sont donc les neuf autres ?
Du vénérable Père : Matthieu (§ 43) XI, 27-30.
Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
Du saint : Réjouissez-vous, justes, dans le Seigneur ; aux cœurs droits convient la louange. (Psaume 32, 1) Alleluia, alleluia, alleluia.

Télécharger le livret des choristes pour ce dimanche.

Programme du XXXIIème dimanche après la Pentecôte – Saint Antoine le Grand – ton 7

Saint Antoine et saint Paul, fondateurs du monachismeParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 30 janvier 2022 du calendrier grégorien – 17 janvier 2022 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton VII de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour notre vénérable Père théophore saint Antoine le Grand (251 † 356).

La vie de saint Antoine a été écrite par le grand saint Athanase lui-même. Orphelin vers l’âge de 18 ans de ses parents, riches paysans chrétiens égyptiens d’un village au Sud de Memphis, il entend lire dans l’église le passage de l’évangile où Jésus dit au jeune homme : “va, vend tout ce que tu as” ; il quitte tout, donne ses terres aux villageois et son argent aux pauvres. Dans un premier temps il s’installe pour vivre et prier au milieu des tombeaux dans le cimetière de son village, jusqu’à l’âge de 35 ans environ, soit vers l’an 285, au commencement du règne de Dioclétien pour aller au désert.

Antoine devient ainsi le premier moine et le père des anachorètes.

Suite à une vision d’un ange, il s’applique à répartir son temps entre l’oraison et le travail manuel, répartition qui sera depuis la grande constance de la vie monastique. Antoine jeûnait tous les jours, ne mangeant qu’un peu de peu de pain qu’on lui apportait tous les six mois, un jour sur trois ou quatre.

La grande sainteté et l’héroïcité de sa vie attirèrent à Antoine des foules de disciples. L’un des tous premiers connus fut saint Hilarion de Gaza, alors étudiant de 15 ans à Alexandrie, qui laissa tout pour se faire moine et implanta ensuite le monachisme dans sa patrie de naissance, en Palestine.

Lors de la persécution que l’empereur Maximin renouvela en 311, saint Antoine vint à Alexandrie avec d’autres anachorètes, pour servir les Martyrs, espérant en acquérir aussi la couronne. Cependant la persécution se termina et Antoine retourna au désert. La rudesse des attaques des démons, qu’il y eut à subir toute sa vie, lui y fit vivre un autre genre de martyre, tout spirituel.

Antoine se retira dans un désert fort éloigné du Nil, vers la Mer Rouge, résolu à ne voir personne et à vivre de la prière, du labeur de ses mains, dans les mortifications, sans recevoir personne. Néanmoins, sa grande réputation de sainteté faisait toujours venir à lui de nombreux chrétiens, qui recevaient de Dieu, miracles, grâces et guérison sans qu’Antoine se laissait voir à eux, et même souvent sans leur parler.

L’empereur Constantin, a qui était parvenue la renommée de ses vertus, l’honora de plusieurs lettres, se déclarant à son service. Saint Antoine répondit de même plusieurs lettres à l’empereur.

En 355, fort âgé, il alla encore à Alexandrie pour combattre l’Arianisme et soutenir saint Athanase, Dieu y réalisant par lui plusieurs miracles.

Antoine vécut 105 ans et mourut le 17 janvier de l’an 356. Sa fête est célébrée à cette date par l’Eglise copte, grecque et latine.

Voulant montrer qu’il mourait dans la communion avec saint Athanase, il demanda qu’on envoya ses deux tuniques de poil après sa mort au saint évêque d’Alexandrie, qui était alors chassé de son siège par le parti arien. Il légua aussi une de ses tuniques à saint Sérapion de Thmuis et son bâton à son disciple saint Macaire.

On a de saint Antoine une vingtaine de lettres en copte.

Le corps de saint Antoine fut translaté à Alexandrie sous le règne de l’empereur Justinien au VIème siècle, où il fut déposé dans l’église de Saint-Jean-Baptiste qui avait été bâtie par le patriarche Théophile sur les ruines du temple de Sérapis. Après la conquête de l’Egypte par les Sarrasins, les reliques de saint Antoine furent mises à l’abris à Constantinople, d’où Josselin de Châteauneuf & son beau-frère Guigues Disdier les apportèrent dans le diocèse de Vienne en Dauphiné vers 1074, à la suite d’une apparition de saint Antoine leur enjoignant de le faire. Les reliques du saint abbé furent déposés dans le village de La Motte-aux-Bois, connu depuis sous le nom de Saint-Antoine-l’Abbaye, en raison de l’immense abbaye qui y fut construite pour honorer le saint égyptien. Une grande châsse abritant les reliques de saint Antoine y fut offerte en 1648 et placée sous le maître-autel.

Parmi les églises qui sont dédiées à saint Antoine, celle du Russicum, à Rome, présente des fresques d’une grande beauté.

Saint Antoine est aussi le saint patron de la Légion étrangère de l’Armée française.

Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Vénérable Père. Et maintenant. Theotokion de tierce.
Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Vénérable Père. Et maintenant. Theotokion de sexte.
Kondakion : du Vénérable Père.

A la divine liturgie de saint Jean Chrysostome

Tropaires des Béatitudes : six tropaires du ton dominical occurrent auxquels on ajoute quatre tropaires de la 3ème ode du canon de Vénérable Père, œuvre de saint Théophane le Marqué, l’Hymnographe, métropolite de Nicée (c. 778 † 845) :
1. Il est beau à voir & bon à manger, * le fruit qui a causé mon trépas ; * mais le Christ est cet arbre de vie * dont je puis manger sans mourir ; * & je crie avec le bon Larron : ** Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton royaume.
2. Dieu de tendresse, mis en croix, tu effaças * la cédule de l’antique péché d’Adam ; * de l’erreur tu sauvas l’ensemble des mortels : ** aussi nous te chantons, Bienfaiteur & Seigneur.
3. Sur le croix, Dieu de tendresse, tu clouas nos péchés, * par ta mort tu triomphas de la mort ; * d’entre les morts tu éveillas les trépassés ; ** aussi nous nous prosternons devant ta sainte Résurrection.
4. Dans les oreilles d’Eve le serpent injecta son venin, * mais le Christ sur l’arbre de la croix * fit jaillir pour le monde la douceur de la vie. ** Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton royaume.
5. Au sépulchre on te dépose comme un mortel, * ô Christ, universelle Vie, * mais de l’Enfer ayant brisé les verrous, * tu ressuscites le troisième jour * avec gloire & puissance, illuminant le monde entier : ** gloire, Seigneur, à ta sainte Résurrection.
6. Ressuscité d’entre les morts le troisième jour, * le Seigneur donne aux Disciples sa paix ; * les bénissants, il les envoie et leur dit : ** Amenez tous les hommes au royaume de Dieu.
7. Par ta force d’âme et l’application de tes pensées * ayant éteint la flamme des passions, * vénérable Antoine, tu as revêtu * le brillant habit des impassibles ** et le manteau du salut.
8. Alors que les démons s’enhardissaient * dans la force redoublée de leurs assauts * et qu’ils imitaient l’aspect des fauves, * tu méprisas, leurs efforts impuissants, ** car tu avais pour défenseur le Puissant-dans-les-combats.
9. Sur les principautés et les puissances des ténèbres * l’ayant emporté par la force de la tempérance, * il a gagné son trophée de vainqueur * Antoine le théophore, ** gloire des Ascètes et fierté des Moines saints.
10. Par la puissante vie qui de ton sein * s’est manifestée au monde, Vierge immaculée, * ressuscite mon esprit frappé de mort * et guide-le vers la vie, ** toi qui brisas les portes de la mort grâce à ton enfantement.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 7 : Tu as détruit la mort par ta croix, * ouvert au Larron le Paradis ; * changé en joie les pleurs des myrrophores * et ordonné aux apôtres de prêcher. * Tu es ressuscité, ô Christ Dieu, ** donnant au monde ta grande miséricorde !
2. Tropaire du Vénérable Père, ton 4 : Imitant par ta vie le zèle d’Elie * & du Baptiste suivant le droit chemin, Père Antoine, * tu peuplas le désert * & par tes prières affermis l’univers ; ** aussi prie le Christ notre Dieu de sauver nos âmes.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
5. Kondakion du Vénérable Père, ton 2 : Le tumulte de ce monde, tu l’as chassé loin de toi * pour mener une vie conforme à la paix, * imitant le Baptiste par tous les moyens ; * c’est pourquoi Père des Pères, avec lui ; ** vénérable Antoine, nous te glorifions.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion du dimanche, ton 7 : La puissance de la mort ne peut plus retenir les hommes, * car le Christ est descendu pour briser et détruire sa force. * Les enfers sont enchaînés, * les prophètes en chœur se réjouissent et disent : * Le Sauveur est apparu aux croyants. ** Venez, fidèles, prendre part à la Résurrection.

Prokimen
Du dimanche, ton 7 :
℟. Le Seigneur donne la puissance à son peuple, le Seigneur bénit son peuple dans la paix (Psaume 28, 11).
℣. Rendez au Seigneur, fils de Dieu, rendez au Seigneur la puissance & la gloire (Psaume 28, 1).
Du Vénérable Père, ton 7 :
℟. Elle a du prix aux yeux du Seigneur, la mort de ses serviteurs (Psaume 115, 5).

Epîtres
Du dimanche : 1 Timothée (§ 285) IV, 9-15(Du XXXIIème dimanche).
Ne négligez pas la grâce qui est en vous, qui vous a été donnée, suivant une révélation prophétique, par l’imposition des mains des prêtres.
Du vénérable Père : Hébreux (§ 335) XIII, 17-21.
Obéissez à vos conducteurs, et soyez soumis à leur autorité : car ce sont eux qui veillent sur vos âmes, comme devant en rendre compte.

Alleluia
Du dimanche, ton 7 :
℣. Il est bon de rendre grâce au Seigneur, de chanter pour ton Nom, ô Très-Haut, (Psaume 91, 1)
℣. de publier au matin ton amour, ta fidélité au long des nuits (Psaume 91, 2).
Du vénérable Père :
℣. Bienheureux l’homme qui craint le Seigneur, et qui a une grande affection pour ses commandements (Psaume 111, 1).

Evangiles
Du dimanche : Luc (§ 94) XIX, 1-10.
Car le Fils de l’homme est venu pour chercher et pour sauver ce qui était perdu.
Du vénérable Père : Luc (§ 24) VI, 17–23.
Et tout le peuple tâchait de le toucher, parce qu’il sortait de lui une vertu qui les guérissait tous.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
Du pieux Prince : La mémoire du juste sera éternelle (Psaume 111, 6). Alleluia, alleluia, alleluia.

Télécharger le livret des choristes pour ce dimanche.

Programme du XXXIIIème dimanche après la Pentecôte – dimanche après la Théophanie – saint Théodose le Grand, le Cénobiarque – ton 8

Saint Théodose le Grand le Cénobiarque - mosaïque du monastère Nea Moni de l'île de Chios - XIème siècleParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 24 janvier 2021 du calendrier grégorien – 11 janvier 2021 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton VIII de l’Octoèque. Ce dimanche est aussi celui après la Théophanie, aussi plusieurs pièces de la liturgie du jour sont-elles propres à ce dimanche, qui se situe encore dans les 8 jours d’après-fête, laquelle se clôture le 14 janvier.

Nous fêtons aussi en ce jour notre vénérable Père, saint Théodose le Grand, le Cénobiarque, l’un des fondateurs du monachisme palestinien.

Théodose naquit vers 424 dans une famille chrétienne de Cappadoce. Doté d’une belle voix, il devint encore jeune chantre-lecteur dans son église. En 451, il entrepris de faire un pèlerinage à Jérusalem. En passant à Antioche, il alla voir le célèbre saint Siméon le Stylite. Comme il approchait de la colonne au sommet de laquelle demeurait ce saint, il l’entendit qui l’appelait en disant : “Théodose, homme de Dieu, soyez le bienvenu !” Etonné de se voir appelé par son nom et ainsi qualifié, Théodose fut invité par saint Siméon au sommet de la colonne ; celui-ci bénit le jeune homme en lui prédisant qu’il sera pasteur d’âmes d’un grand troupeau de brebis qu’il sauvera de la méchanceté du loup.

Ayant visité Jérusalem, Théodose décida de devenir disciple d’un vieillard, Longin, qui vivait près de la tour de David à côté de la porte de Jaffa. Puis il s’installa selon ses conseils à mi-chemin entre Jérusalem et Bethléem dans une communauté religieuse, mais finalement se décida pour la vie érémitique et partit au désert, où il demeura dans une grotte.

Des disciples vinrent bientôt à leur tour suivre son enseignement et vivre dans les grottes environnantes. À la requête des frères – devenus très nombreux – de construire un monastère, Théodose pris un encensoir, y jeta des braises froides et de l’encens et s’en alla marcher dans le désert. Dieu lui indiqua l’endroit propice à la construction du cenobium en déclenchant soudain l’allumage d’un feu nouveau dans l’encensoir. A cet endroit, peu de temps après, en 476, furent construits une première église, les cellules et les bâtiments communautaires de la laure de Théodose le Grand, l’un des tous premiers monastères, dédié à la Mère de Dieu, qui devint l’un des plus importants du désert de Juda avec 400 moines. La laure de Théodose attira des frères venant même du lointain Caucase, car à côté de l’église principale où les offices se célébraient en grec, on en construisit deux autres : une pour les Ibères et une pour les Arméniens. Pendant la période de son rayonnement le plus intense (du VIème siècle au début du VIIème siècle), le monastère de Théodose accueillait environ sept cents frères. L’Higoumène russe Daniel, qui périgrinait en Palestine aux alentours de l’an 1110, le visita. La laure parvint à continuer son existence jusqu’au début du XVIème siècle, date à laquelle elle fut détruite par les Turcs et n’a subsistée qu’à l’état de ruines.

Monastère de Théodose le Grand dans le désert de JudéeLe patriarcat orthodoxe de Jérusalem a racheté en 1898 la parcelle de terre sur laquelle se trouvait les ruines du monastère et a fait procéder à une reconstruction qui s’est déroulée en plusieurs étapes de 1914 à 1952. C’est ici que se trouve la tombe de Jean Moschus et d’autres saints de l’Église du temps des Pères. La relique du corps de saint Théodose le Grand, quant à elle, avait été transférée à l’abri au Saint-Sépulcre avant la destruction de la laure par les Turcs. Le monastère restauré abrite aujourd’hui une communauté féminine orthodoxe grecque.

Dès ses origines, le monastère de Théodose se signala par l’assistance importante que les frères dispensaient aux miséreux et plus particulièrement aux malades, pour lesquels un hôpital fut établi. Face à l’extrême dénuement des moines, la Providence dût souvent pourvoir par des miracles surprenants & éclatants à la nourriture de tous ces nécessiteux.

La Vie de saint Théodose par un de ses disciples (probablement le moine Cyrille) rapporte plusieurs autres miracles, toutefois nous allons nous attarder sur l’un de ces récits, car le canon de matines de la fête de saint Théodose l’évoque à plusieurs reprises, et ce texte devient obscur si l’on méconnait l’épisode suivant de la vie de notre saint.

Parmi les piliers de la vie cénobitique que Théodose proposait à ses disciples, le souvenir de la mort occupait la première place ; Théodose voyait en effet en elle le fondement de la perfection religieuse. Aussi décida-t-il de faire bâtir un grand tombeau, qui devait servir de sépulture commune aux religieux, afin que mourant tous les jours par la méditation à la vue de cet objet de mort, ils en eussent moins d’appréhension lorsqu’elle arriverait.

Un jour que Théodose et ses frères étaient assemblés autour de ce tombeau, il leur dit de bonne grâce : “La fosse est faite ; mais qui de nous y entrera le premier ?” L’un des disciples, le prêtre Basile, dit alors en se mettant à genoux : “Mon Père, donnez-moi votre bénédiction, car je serai le premier qui y descendrai”. Théodose lui donna sa bénédiction et ordonna aux frères de réciter les prières que l’Eglise prescrit pour les défunts pendant 40 jours, alors même que le prêtre Basile était toujours en vie et en parfaite santé. Au bout des 40 jours, Basile s’endormit d’un doux sommeil et rendit paisiblement son âme à Dieu. Après ce trépas, Basile apparut pendant 40 jours encore, chantant dans le chœur des moines, visible de Théodose seul et audible d’un autre frère appelé Ætius.

Saint Théodose était lié d’une belle amitié spirituelle à saint Sabas, lequel lui envoyait les jeunes postulants de son monastère afin qu’ils reçoivent une première expérience de vie cénobitique. Le patriarche Saluste de Jérusalem (486 † 494) confia pour mission aux deux saints de remettre de l’ordre dans le monachisme de Palestine qui était alors profondément affecté par les controverses doctrinales entre orthodoxes et monophysites. A cet effet, le patriarche nomma Sabas et Théodose archimandrites, c’est-à-dire responsables de plusieurs établissements monastiques (sens originel de ce mot). Théodose reçut la charge de superviser les moines cénobites, d’où son surnom de Cénobiarque – le chef des cénobites – l’autre, Sabas, en tant qu’ “exarque des solitaires”, devait veiller sur les ermites qui vivaient isolés ou auprès de laures.

Théodose était un fervent opposant des doctrines monophysites, ce qui lui valut un bref exil de la part de l’empereur Anastase Ier, après qu’il eut proclamé à l’ambon du Saint-Sépulcre : “Quiconque ne reçoit pas les quatre Conciles généraux, comme les quatre Evangiles, soit maudit & excommunié”.

Saint Théodose le Grand mourut en 529. Ses funérailles furent célébrées par le patriarche Pierre III de Jérusalem (524 † 552) entouré d’un grand nombre d’évêques, de clercs, de moines & de fidèles.

Il est fêté par le rit romain à la même date que le rit byzantin. Voici ce que dit le Martyrologe romain au 11 janvier :

En Judée, saint Théodose le Cénobiarque, né en Cappadoce au bourg de Magarisse. Il souffrit beaucoup pour la foi catholique, et finalement mourut en paix dans le monastère qu’il avait construit sur une montagne déserte du diocèse de Jérusalem.

Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Vénérable Père. Et maintenant. Theotokion de tierce.
Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de la fête. Et maintenant. Theotokion de sexte.
Kondakion : du Vénérable Père.

A la divine liturgie de saint Jean Chrysostome

Tropaires des Béatitudes : 4 tropaires du ton dominical occurrent, auxquels on ajoute 4 tropaires de la 6ème ode du canon de la fête – œuvre de saint Côme le Mélode, évêque de Maïouma (c. 675 † vers 787) et de saint Jean Damascène (676 † 749), & 4 tropaires de la 6ème ode du canon du vénérable Père :
1. Souviens-toi de nous, Christ Sauveur du monde, * comme sur la croix tu t’es souvenu du bon Larron, * & rends-nous dignes, seul Seigneur compatissant, ** d’avoir tous notre part en ton royaume, dans les cieux.
2. Adam, écoute, avec Eve, réjouis-toi, * car celui qui jadis vous dépouilla tous les deux * & dont la ruse nous rendit captifs ** est anéanti par la Croix du Christ.
3. Sur l’arbre de la croix, Sauveur, tu acceptas d’être cloué * pour sauver Adam de la malédiction méritée sous l’arbre défendu * et lui rendre la ressemblance à ton image, Dieu de bonté, ** ainsi que le bonheur d’habiter le Paradis.
4. En ce jour le Christ est ressuscité du tombeau, * à tout fidèle accordant l’incorruptible vie ; * aux Myrrophores il donne l’annonce de la joie ** après ses Souffrances & sa divine Résurrection.
5. Né du Dieu et Père immatériellement, * de la Vierge, sans souillure, * le Christ prend chair * dont le Précurseur nous enseigne qu’il ne peut délier la courroie, * c’est-à-dire l’union du Verbe et de notre nature, ** puisqu’il est venu racheter les mortels de l’erreur.
6. C’est le Christ qui baptisera dans le feu ultime * ceux qui désobéissent & ne le conçoivent pas en tant que Dieu ; * mais c’est dans l’Esprit que par la grâce & dans l’eau * Il renouvelle ceux qui reconnaissent sa divinité, ** en les sauvant de leurs péchés.
7. Du ciel s’entr’ouvrent les brillants rideaux * et le Prophète voit l’Esprit * qui procède du Père et demeure dans le Verbe * descendre comme colombe d’ineffable façon ** et il apprend aux peuples à courir vers leur Maître.
8. Du ciel s’entr’ouvrent les brillants rideaux * et le Prophète voit l’Esprit * qui procède du Père et demeure dans le Verbe * descendre comme colombe d’ineffable façon ** et il apprend aux peuples à courir vers leur Maître.
9. Ô Christ, par ta résurrection tu nous as donné l’immortalité; * c’est pourquoi Basile, ton illustre serviteur, ** bien que mort, se manifeste encore vivant.
10. Le Dieu qui purifie le monde est baptisé pour moi, * lui qui s’est conformé à mon humanité ** et qu’en deux natures, bienheureux Théodose, tu prêchas.
11. C’est la douceur de l’allégresse, Théodose, qu’ont distillée * les sources de tes pleurs pour le Christ notre Dieu ** qui changea les larmes des Myrophores en sainte joie.
12. Rends-moi digne de ta divine compassion, * toi qui enfantas le Seigneur compatissant ** dont le sang nous a sauvés de la mort.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 8 : Tu es descendu des hauteurs, ô Plein de bonté ! * Tu as accepté l’ensevelissement de trois jours, * afin de nous délivrer de nos passions, ** ô notre Vie et notre Résurrection, Seigneur, gloire à toi !
2. Tropaire de la fête, ton 1 : Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
3. Tropaire du Vénérable Père, ton 8 : Par les flots de tes larmes tu as fait refleurir le stérile désert, * par tes profonds gémissements tu fis produire à tes peines cent fois plus, * tu devins un phare éclairant le monde entier en resplendissant de miracles ; ** Théodose notre Père, prie le Christ Dieu, de sauver nos âmes.
4. Kondakion du dimanche, ton 8 : Ressuscité du tombeau, Tu as relevé les morts * et ressuscité Adam ; * Eve exulte en ta résurrection ** et les confins du monde célèbrent ** ta résurrection d’entre les morts, ô Très-miséricordieux.
5. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
6. Kondakion du Vénérable Père, ton 8 : Planté dans les parvis de ton Seigneur, * tu as brillamment fleuri par tes œuvres bonnes * et tu as multiplié le nombre de tes disciples dans le désert * les abreuvant du flot de tes larmes comme un pasteur au service de Dieu ; ** aussi te clamons-nous : Réjouis-toi, Père Théodore.
7. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
8. Kondakion de la fête, ton 4 : En ce jour de l’Epiphanie * l’univers a vu ta gloire * car, Seigneur, tu t’es manifesté * et sur nous resplendit ta lumière ; * c’est pourquoi en pleine connaissance nous te chantons : * Tu es venu et t’es manifesté, ** Lumière inaccessible.

Prokimen
Du dimanche après la Théophanie, ton 1 :
℟. Que ta miséricorde soit sur nous, Seigneur, * selon l’espérance que nous avons mise en toi. (Psaume 32, 22).
℣. Justes, exultez dans le Seigneur, aux cœurs droits convient la louange (Psaume 32, 1).
Du Vénérable Père, ton 7 :
℟. Elle a du prix aux yeux du Seigneur, la mort de ses serviteurs (Psaume 115, 5).

Epîtres
Du dimanche après la Théophanie : Ephésiens (§ 224) IV, 7-13.
Or la grâce a été donnée à chacun de nous, selon la mesure du don du Christ.
Du Vénérable Père : II Corinthiens (§ 176) IV, 6-15.
Or nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin qu’on reconnaisse que la grandeur de la puissance qui est en nous, est de Dieu, et non pas de nous.

Alleluia
Du dimanche après la Théophanie, ton 5 :
℣. Ton amour, Seigneur, à jamais je le chante, d’âge en âge ma parole annonce ta fidélité (Psaume 88, 2).
℣. Car j’ai dit : l’amour est bâti à jamais, aux cieux tu as fondé ta fidélité (Psaume 88, 3).
Du Vénérable Père, ton 6 :
℣. Bienheureux l’homme qui craint le Seigneur, et qui a une grande affection pour ses commandements (Psaume 111, 1).

Evangiles
Du dimanche après la Théophanie : Matthieu (§ 8) IV, 12-17.
Ce peuple qui était assis dans les ténèbres a vu une grande lumière, et la lumière s’est levée sur ceux qui étaient assis dans la région de l’ombre de la mort.
Du Vénérable Père : Matthieu (§ 43) XI, 27-30.
Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes.

A la commémoraison de la Très-Sainte Mère de Dieu durant l’anaphore eucharistique (de la fête)
Mégalynaire : Magnifie, mon âme, * la Toute-vénérable reine de l’armée des cieux, * la très sainte Vierge Mère de Dieu.
Hirmos : Toute langue hésite à te célébrer comme il convient, * & tout esprit, même élevé, est saisi de vertige à te chanter, Mère de Dieu ; * mais comme tu es bonne, reçois notre foi * car tu sais notre amour inspiré par Dieu : ** tu es la protectrice des chrétiens, nous te magnifions.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
Du Vénérable Père : La mémoire du juste sera éternelle (Psaume 111, 6). Alleluia, alleluia, alleluia.

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Programme du XVIIIème dimanche après la Pentecôte – saint Chariton – ton 1

Vénérable Père saint Chariton le Confesseur - fresque du monastère de Dyonisiou - Mont Athos - XVIème siècleParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 11 octobre 2020 du calendrier grégorien, 28 septembre 2020 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton I de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour notre Vénérable Père Chariton le Confesseur.

Saint Chariton (ou Cariton) fut le premier au début IVème siècle à organiser la vie monastique dans le désert de Judée, entre Jérusalem & la Mer Morte, à l’instar de ce qui se pratiquait en Egypte.

Chariton commença par fonder la célèbre laure de Pharan, à 6 milles au Nord de Jérusalem. La dédicace de l’église de ce monastère fut faite par saint Macaire, évêque de Jérusalem, pontife de cette Eglise de 312 à 335 environ (ce monastère, ruiné, a été relevé il y a une quinzaine d’années par l’Eglise russe hors frontières). Le nombre de ses disciples allant grossissant, Chariton tenta de se retirer d’avantage au désert et dû fonder pour cela une seconde laure à Douca près de Jéricho (monastère aujourd’hui restauré) et une troisième dans le désert de Theuca, au Sud de Bethléem – lieu de naissance du prophète Amos -, avant d’y mourir vers 340. Ce troisième monastère, qui fut surnommé Souca (“Monastère” en Syriaque) ou “La Vieille Laure”, finit du reste par prendre le nom de son fondateur. Ce n’était au début qu’une caverne en haut d’une falaise par laquelle on ne pouvait accéder qu’au moyen d’une corde. Puis cet établissement devint l’un des plus grands centres monastiques de Palestine. La tombe de saint Chariton s’y voyait encore lorsque l’Higoumène russe Daniel périgrinait en Palestine aux alentours de l’an 1110. Le corps de saint Chariton fut transféré cependant avant 1131 dans une église de Jérusalem qui lui fut dédiée, mais qui fut détruite au XVIIème siècle.

Faute de règle écrite, il est assez difficile de connaître le détail de la vie monastique qui était réglée dans les 3 laures fondées par saint Chariton, sinon en glanant des éléments épars dans les vies des nombreux saints qui y fleurirent du IVème au VIIème siècle. Les laures étaient à mi-chemin entre l’érémitisme strict et le cénobitisme : elles étaient en effet constituées de cellules disséminées à peu de distance les unes des autres. Les offices de jours et de nuit se disaient de façon solitaire en cellule, saut pour les vigiles de la résurrection – premières vêpres et matines du dimanche – célébrées en commun chaque samedi soir à l’église de la laure. Le jeûne et l’abstinence perpétuels semblent avoir été de règle, le silence, l’hospitalité et le travail manuel valorisés.

Il est probable qu’on a ultérieurement confondu les vies de ce Chariton palestinien du IVème siècle avec un autre saint Chariton, martyrisé à Iconium en Asie Mineure sous Aurélien au IIIème siècle (il y a du reste deux autres saints martyrs du nom de Chariton fêtés les 3 et 9 septembre dans le calendrier byzantin).

Le rit romain fait également mémoire de notre saint au 28 septembre :

Saint Cariton, célèbre instituteur de laures dans la Palestine ; mort dans le IVème siècle. (Martyrologe romain)

Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Vénérable Père. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Vénérable Père. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : du vénérable Père.

Tropaires des Béatitudes : 6 tropaires du dimanche, ton 1, et 4 tropaires de la 3ème ode du canon du Vénérable Père, attribué à Théophane ou à Jean le Moine :
1. Du Paradis l’Ennemi fit chasser Adam * lorsqu’il eut mangé le fruit défendu, * mais par la croix le Christ y fit entrer le bon Larron qui lui criait : Souviens-toi de moi, Seigneur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
2. Je me prosterne devant ta Passion * et je glorifie ta sainte Résurrection ; * avec Adam & le bon Larron * je te crie : Souviens-toi de moi, Seigneur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
3. Librement, Seigneur sans péché, * tu as souffert la croix & la mise au tombeau ; * mais, comme Dieu, tu es ressuscité, * faisant surgir avec toi * Adam qui s’écrie : Souviens-toi de moi, Seigneur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
4. Le temple de ton corps, tu l’as relevé * du tombeau le troisième jour ; * avec Adam, ô Christ notre Dieu, * tu as ressuscité le genre humain, * qui chante : Souviens-toi de moi, Seigneur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
5. A ton sépulchre se rendirent de bon matin * les Myrrophores tout en larmes, ô Christ notre Dieu : * elles y trouvèrent un Ange vêtu de blanc, * assis sur la pierre et disant : Que cherchez-vous ? ** Le Christ est ressuscité, ne pleurez plus.
6. Sur la montagne que tu leur avais indiquée * tes Apôtres arrivèrent, Seigneur ; * et, lorsqu’ils te virent, Sauveur, * ils se prosternèrent devant toi ; * vers les nations tu les envoyas ** pour les instruire et baptiser.
7. En toi se réjouit * le mystique troupeau de tes brebis, * tes disciples communiant, ** vénérable Père, à ton rayonnement spirituel.
8. A l’esprit qui vivifie, * vénérable Chariton, tu as soumis * tout souci de la chair ** comme cause d’inimitié envers Dieu.
9. Comme David, tu abattis, * vénérable Père, le pouvoir spirituel * de l’hostile Goliath ** sous l’armure complète de l’Esprit.
10. Toi seule, ô Mère de mon Dieu, * pour les hommes tu es devenue * l’intendante des trésors surnaturels ; ** aussi nous te chantons: Réjouis-toi.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 1 : La pierre scellée par les Juifs, * et ton corps très pur gardé par les soldats, * Tu ressuscites le troisième jour, ô Sauveur, * donnant la vie au monde. * C’est pourquoi les vertus célestes te crient, ô Donateur de vie : * “Gloire à ta résurrection, Christ, * Gloire à ton royaume ! ** Gloire à ton économie, seul Ami de l’Homme !”
2. Tropaire du Vénérable Père, ton 8 : Par les flots de tes larmes tu as fait refleurir le stérile désert, * par tes profonds gémissements tu fis produire à tes peines cent fois plus, * tu devins un phare éclairant le monde entier en resplendissant de miracles ; ** Chariton notre Père, prie le Christ Dieu, de sauver nos âmes.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
4. Kondakion du Vénérable Père, ton 2 : Tu as fais tes délices de la vie monastique, divinement sage * et vaincu les passions corporelles ; * tu as grandi dans la foi, * fleurissant comme l’arbre de vie au milieu du paradis, ** Chariton, très bienheureux et saint.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion du dimanche, ton 1 : Ressuscité du tombeau dans la gloire divine, * tu as ressuscité le monde avec toi ; * la nature humaine te chante comme Dieu, * la mort s’évanouit, * Adam jubile, Seigneur, * & Eve, désormais libérée de ses liens, * proclame dans l’allégresse : ** O Christ, c’est toi qui accordes à tous la résurrection.

Prokimen
1. Du dimanche, ton 1 :
℟. Que ta miséricorde soit sur nous, Seigneur, * selon l’espérance que nous avons mise en toi. (Psaume 32, 22).
℣. Justes, exultez dans le Seigneur, aux cœurs droits convient la louange (Psaume 32, 1).
Du Vénérable Père, ton 7 :
℟. Les justes jubilent de gloire, ils tressaillent sur leur couche (Psaume 149, 5).

Epîtres
Du dimanche : II Corinthiens (§ 188) IX, 6-11.
Or je vous avertis que celui qui sème peu, moissonnera peu ; et que celui qui sème avec abondance, moissonnera aussi avec abondance.
Du Vénérable Père : II Corinthiens (§ 181) VI, 1-10.
Mais agissant en toutes choses comme des ministres de Dieu, nous nous rendons recommandables par une grande patience dans les maux, dans les nécessités, et dans les extrêmes afflictions.

Alleluia
Du dimanche, ton 1 :
℣. C’est Dieu qui me donne les vengeances & prosterne les peuples sous moi (Psaume 17, 48).
℣. Il multiplie pour son roi les délivrances et montre de l’amour pour son Christ (Psaume 17, 51).
Du Vénérable Père :
℣. Bienheureux l’homme qui craint le Seigneur, et qui a une grande affection pour ses commandements (Psaume 111, 1).

Evangiles
Du dimanche : Luc (§ 17) V, 1-11.
Et ayant ramené leurs barques à bord, ils quittèrent tout, et le suivirent.
Du vénérable Père : Luc (§ 24) VI, 17–23.
Et tout le peuple tâchait de le toucher, parce qu’il sortait de lui une vertu qui les guérissait tous.

Hymne à la Mère de Dieu pendant l’anaphore
Il est digne en vérité, ton 1.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
Du Vénérable Père : La mémoire du juste sera éternelle (Psaume 111, 6). Alleluia, alleluia, alleluia.

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Programme du XXXIIIème dimanche après la Pentecôte – Saint Euthyme le Grand – ton 8

Saint Euthyme le GrandParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 2 février 2020 du calendrier grégorien – 20 janvier 2020 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton VIII de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour notre vénérable Euthyme le Grand.

Euthyme naquit en 377 à Mélitène, en Petite Arménie de Cappadoce (l’actuelle Malatya en Turquie orientale, possession romaine depuis 75 avant J.C., à ne pas confondre avec la Petite Arménie médiévale de Cilicie). Le mariage de ses parents Paul et Denise était stérile ; ils supplièrent saint Polyeucte, le fameux martyr de Mélitène, afin d’avoir un enfant. Alors qu’ils priaient à l’église une nuit, ils entendirent tous deux une voix leur disant :

“Prenez courage, Dieu vous donnera un fils que vous nommerez Euthyme, pour marque de la douceur de son esprit & de la tranquillité de son âme : toute sa vie répondra à un nom si favorable, & Dieu au temps de sa naissance rendra la paix à son Eglise”.

Euthyme naquit au moment où s’achevait la persécution des catholiques par la mort de l’empereur arien Valens (9 août 378).

Orphelin de père à trois ans, son oncle Eudoxe se chargea de son éducation. Comme Eudoxe assistait Otrée, évêque de Mélitène dans les fonctions de sa charge, il le lui confia pour le service de l’autel. L’évêque le reçut en prophétisant : “Vraiment le Saint-Esprit reposera sur cet enfant”, puis le baptisa, le tonsura et le mit au nombre des lecteurs de son Eglise, tandis que sa mère Denise devenait diaconesse.

Il reçut l’ordination presbytérale à dix-neuf ans après avoir suivi les enseignements d’Acace & de Synodius, puis fut chargé de diriger & d’organiser les premiers monastères de religieux & de solitaires qui s’étaient établis dans le diocèse de Mélitène. Il passait du temps en retraite (notamment pendant le carême) au monastère de Saint-Polyeucte et au monastère des Trente-Trois Martyrs d’Arménie.

Saint Euthyme le GrandIl partit en 406 en pélerinage pour Jérusalem visiter les Lieux Saints et suivre l’enseignement des Pères du désert. Il s’installa près de la laure de Pharan qui avait été fondée en 330 par saint Chariton, à 10 km au Nord de Jérusalem. Il s’y lia d’amitié avec le moine saint Théoctiste (fêté le 3 septembre), originaire lui aussi de Cappadoce. Pour gagner sa vie, il fabriquait des paniers et s’efforçait de vaincre ses passions en veillant et jeûnant régulièrement. Puis les deux amis s’installèrent en Judée sur la route de Jéricho dans le désert de Koutila (Wadi Dabor), près de la Mer Morte, où beaucoup de disciples vinrent les rejoindre. Théoctiste devint leur higoumène et organisa leur vie cénobitique (cette laure porta ensuite le nom de monastère de Saint-Théoctiste), tandis qu’Euthyme choisissait de garder la vie érémitique à proximité du nouveau monastère, qu’il rejoignait régulièrement afin d’instruire les nouveaux postulants. Il n’exigeait pas d’eux de pénitences extravagantes, mais leur demandait la fidélité de résidence, le détachement des biens terrestres, la confiance envers la Providence, l’habitude des travaux manuels en reversant aux pauvres le superflu, l’interdiction des femmes dans l’enceinte de la laure, et surtout l’humilité et la charité. Le succès de ce monastère fut tel que de nombreuses fondations essaimèrent rapidement dans toute la Palestine.

Saint Euthyme accomplit dans ce désert de nombreuses guérisons ; il guérit en particulier d’une hémiplégie le fils d’un Arabe bédouin païen du nom d’Aspebet qui demanda ensuite avec sa tribu le baptême. Celui-ci prit alors le nom de Pierre et répandit la nouvelle dans toute la Palestine. Certains membres de la tribu bédouine devinrent des disciples de saint Euthyme et par la suite l’un d’eux devint le successeur de saint Théoctiste.

L’afflux de fidèles et de malades l’obligea à se retirer dans le désert de Ziphon où il créa des églises et convertit des hérétiques qui niaient les sacrements et la hiérarchie ecclésiale, ne se fiant qu’à la prière personnelle. D’autres guérisons le rendirent à nouveau célèbre dans cette région, et il se résolut à retourner à proximité de son ancienne laure dirigée par saint Théoctiste, qu’il rejoignait pour les vigiles du samedi et la liturgie du dimanche.

D’autres disciples (dont saint Sabbas le Sanctifié, fêté le 5 décembre) se pressaient auprès de lui, et Euthyme accepta avec humilité de les enseigner, créant une nouvelle laure semblable à celle de Pharan ou de celle de Saint-Théoctiste, qui fut connue par la suite sous le nom de monastère Saint-Euthyme, situé à Khan Al Akhmar aujourd’hui Mishor Adumim.

Saint Euthyme le GrandSaint Euthyme remit sur le droit chemin de l’orthodoxie l’impératrice Eudoxie, veuve de l’empereur byzantin Théodose II, qui demeurait en Palestine. Doutant de sa foi, elle avait envoyé des émissaires à Antioche auprès de saint Siméon le Stylite qui lui rétorqua : “Pourquoi cherches-tu une eau lointaine, alors que tu as une source près de toi ? Suis les enseignements d’Euthyme et tu seras sauve.” Saint Euthyme lui enjoignit de se conformer aux canons du concile de Chalcédoine (451). L’impératrice se fit construire une tour près de la laure et couvrit la Palestine de pieuses fondations.

Ayant été averti trois jours avant de sa mort prochaine par Dieu, Euthyme réunit ses frères pour les en avertir, les exhorter à l’observance de leur règle monastique et à la pratique de la charité & de l’humilité. Puis il leur demanda qui ils désiraient avoir pour supérieur ; à quoi il répondirent d’une seule voix Domitien (l’un des proches disciples de saint Euthyme). “Cela ne se peut, répartit le saint, car il ne me survivra que de sept jours”. Les frères le prièrent donc de leur donner Elie comme successeur, qui était économe d’un des monastères fondés par saint Euthyme. Le saint conclut en disant : “Si je trouve grâce devant Dieu, la première chose que je lui demanderai sera que son Saint-Esprit demeure toujours avec vous & avec tous ceux qui vous succèderont”. Saint Euthyme mourut trois jours après, le 20 janvier 472, étant âgé d’environ 94 ans. Il avait passé 68 années de sa vie dans la solitude monastique. A sa mort, une multitude accourut de toute la Palestine, au point qu’Anastase, patriarche de Jérusalem, dut recourir à la force armée afin de pouvoir accomplir les cérémonies des funérailles du saint moine. Sept jours après, Euthyme apparut à son disciple Domitien avec un visage radieux, lui disant : “Venez jouir de la gloire qui vous est préparée, car Dieu veut que nous demeurions ensemble”. Ayant prévenu toute la communauté de cette vision, Domitien s’éteint peu après avec la consolation de l’espérance des biens éternels.

Non seulement saint Euthyme le Grand fut l’un des plus marquants organisateurs de la vie monastique en Palestine, mais il organisa aussi la structure des saints offices chantés par les moines. Ses règlements furent appliqués par la suite au fameux monastère palestinien de Saint-Sabbas ; de là ils passèrent par la suite au monastère constantinopolitain du Studion, lequel diffusa les usages liturgiques palestiniens dans le monde byzantin. Aussi est-ce à bon droit qu’on peut le considérer comme l’un des pères du rit byzantin, lequel a largement repris les usages des monastères palestiniens pour la structure de l’office divin.

Saint Euthyme le Grand convertissait beaucoup d’âmes par sa douceur et sa charité. Il disait : “Toute vertu se fortifie par la charité et l’humilité ; mais la charité l’emporte avec l’aide de l’expérience, du temps et de la grâce. C’est par charité que le Verbe de Dieu s’est humilié en se faisant pareil à nous.”

Saint Euthyme est fêté également au 20 janvier dans le Martyrologe romain, voici sa notice :

En Palestine, l’anniversaire de saint Euthyme, abbé ; célèbre par son zèle pour la discipline catholique et par l’éclat de ses miracles, il fut, au temps de l’empereur Marcien, une des gloires de l’Eglise.

*

Ce dimanche est aussi le dimanche où se lit l’évangile de Zachée, puisque c’est le dernier dimanche après la Pentecôte, avant que ne débute la période du Triode (et de l’Avant-Carême en particulier, qui démarre dans une semaine).

Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du vénérable Père. Et maintenant. Theotokion de tierce. Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du vénérable Père. Et maintenant. Theotokion de sexte. Kondakion : du vénérable Père.

Tropaires des Béatitudes : 6 tropaires du dimanche, ton 7, & 4 tropaires de la 3ème ode des deux canons du Vénérable Père, le premier étant l’œuvre de saint Jean Damascène (676 † 749), le second de saint Théophane le Marqué, l’Hymnographe, métropolite de Nicée (c. 778 † 845) :
1. Souviens-toi de nous, Christ Sauveur du monde, * comme sur la croix tu t’es souvenu du bon Larron, * & rends-nous dignes, seul Seigneur compatissant, ** d’avoir tous notre part en ton royaume, dans les cieux.
2. Adam, écoute, avec Eve, réjouis-toi, * car celui qui jadis vous dépouilla tous les deux * & dont la ruse nous rendit captifs ** est anéanti par la Croix du Christ.
3. Sur l’arbre de la croix, Sauveur, tu acceptas d’être cloué * pour sauver Adam de la malédiction méritée sous l’arbre défendu * et lui rendre la ressemblance à ton image, Dieu de bonté, ** ainsi que le bonheur d’habiter le Paradis.
4. En ce jour le Christ est ressuscité du tombeau, * à tout fidèle accordant l’incorruptible vie ; * aux Myrrophores il donne l’annonce de la joie ** après ses Souffrances & sa divine Résurrection.
5. Sages Myrrophores, réjouissez-vous * qui les premières avez vu la Résurrection du Christ * & qui à ses Apôtres avez annoncé ** la restauration du monde entier.
6. Vous les Apôtres, amis du Christ en cette vie * & destinés à partager son trône dans la gloire du ciel, * comme Disciples intercédez auprès de lui ** pour que sans crainte devant son trône nous puissions nous présenter.
7. La mère qui t’enfanta, * imitatrice d’Anne, t’offrit * comme jadis Samuel * en sacrifice vivant ** au Dieu te glorifiant dès avant ta conception.
8. Enflammé par l’ardeur * de ton amour pour Dieu, * vénérable Père, tu maîtrisas * par ta piété les passions ; ** aussi la divine grâce a reposé en toi.
9. Né de la stérilité, * tu fus le jardinier aux-enfants-très-nombreux * de la fécondité spirituelle, * retranchant les épines de l’impiété ** et répandant le bon grain de la foi.
10. Père théophore, devenu * le serviteur des mystères sacrés * et des merveilles surnaturelles, * tu portas divinement les infidèles à croire au Christ ** par tes enseignements qui leur offraient beaucoup mieux.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 8 : Tu es descendu des hauteurs, ô Plein de bonté ! * Tu as accepté l’ensevelissement de trois jours, * afin de nous délivrer de nos passions, ** ô notre Vie et notre Résurrection, Seigneur, gloire à toi !
2. Tropaire du vénérable Père, ton 4 : Réjouis-toi, stérile désert, * rayonne d’allégresse, toi qui n’as pas connu les douleurs, * car l’homme des désirs spirituels * a multiplié tes enfants, * les faisant croître dans la foi, * les nourrissant de tempérance pour la perfection des vertus. * Christ Dieu, par ses prières ** pacifie notre vie.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
5. Kondakion du vénérable Père, ton 8 : En ton auguste naissance la création trouva la joie, * en ta divine mémoire elle évoque le bonheur, vénérable Père, * de tes miracles nombreux * auxquels nous te prions de nous faire participer d’abondante façon ** en purifiant la souillure de nos péchés afin que nous chantions : Alleluia !
6. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
7. Kondakion du dimanche, ton 8 : Ressuscité du tombeau, Tu as relevé les morts * et ressuscité Adam ; * Eve exulte en ta résurrection ** et les confins du monde célèbrent ** ta résurrection d’entre les morts, ô Très-miséricordieux.

Prokimen
Du dimanche, ton 8 :
℟. Prononcez des vœux et accomplissez-les pour le Seigneur, notre Dieu (Psaume 75, 12).
℣. Dieu est connu en Judée, en Israël son Nom est grand (Psaume 75, 2).
Du vénérable Père, ton 7 :
℟. Elle a du prix aux yeux du Seigneur, la mort de ses serviteurs (Psaume 115, 5).

Epîtres
Du dimanche : 1 Timothée (§ 285) IV, 9-15. (du XXXIIème dimanche).
Ne négligez pas la grâce qui est en vous, qui vous a été donnée, suivant une révélation prophétique, par l’imposition des mains des prêtres.
Du vénérable Père : Hébreux (§ 335) XIII, 17-21.
Obéissez à vos conducteurs, et soyez soumis à leur autorité : car ce sont eux qui veillent pour vos âmes, comme devant en rendre compte : afin qu’ils s’acquittent de ce devoir avec joie, et non en gémissant ; ce qui ne vous serait pas avantageux.

Alleluia
Du dimanche, ton 8 :
℟. Prononcez des vœux et accomplissez-les pour le Seigneur, notre Dieu (Psaume 75, 12).
℣. Dieu est connu en Judée, en Israël son Nom est grand (Psaume 75, 2).
Du vénérable Père, ton 6 :
℣. Bienheureux l’homme qui craint le Seigneur, et qui a une grande affection pour ses commandements (Psaume 111, 1).

Evangiles
Du dimanche : Luc (§ 94) XIX, 1-10. (du XXXIIème dimanche, de Zachée).
Car le Fils de l’homme est venu pour chercher et pour sauver ce qui était perdu.
Du vénérable Père : Luc (§ 24) VI, 17–23.
Et tout le peuple tâchait de le toucher, parce qu’il sortait de lui une vertu qui les guérissait tous.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
Du Vénérable Père : La mémoire du juste sera éternelle (Psaume 111, 6). Alleluia, alleluia, alleluia.

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Programme du XXIIème dimanche après la Pentecôte – saints Euthyme le Jeune & Lucien d’Antioche – ton 5

Saint Euthyme le Neuf, de SaloniqueParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 28 octobre 2018 du calendrier grégorien – 15 octobre 2018 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton IV de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour notre Vénérable Père Euthyme le Jeune, de Salonique.

Figure du monachisme grec du IXème siècle, Euthyme s’illustra dans la variété des exercices de l’ascèse, tour à tour vivant selon la vie érémitique, cénobitique ou stylite. Il joua un rôle important dans ce que l’on pourrait appeler la “préhistoire” monastique de l’Athos, avant la chrysobulle de fondation de l’empereur Basile Ier de 885.

Nicétas, notre futur saint, naquit vers la fin de 823 à Opsô, en Galatie. Marié à Euphrosyne en 840, une fille, Anastasô, leur nait l’année suivante. Pourtant, Nicétas quitte alors sa femme et sa fille et se rend au Mont-Olympe de Bithynie, haut-lieu du monachisme grec de ce temps. En janvier 843, Nicétas y prend l’habit et le nom monastique d’Euthyme. Lorsqu’il reçoit le grand habit au début de 859, il quitte la Bithynie et part pour l’Athos, y fonde un ermitage où il séjourne jusqu’en 863. A cette date, il se met à voyager fréquemment mais revient régulièrement à l’Athos. Il fait même quelques mois en 864 une expérience de stylisme (vie au sommet d’une colonne) à Thessalonique ; ordonné prêtre par l’archevêque de Thessalonique, il revient à l’Athos. Vers 870, après une vision, saint Euthyme et ses disciples quittent l’Athos pour aller restaurer dans les faubourgs de Thessalonique l’ancienne église Saint-André de Péristérai, où il fonde un cénobium. La dédicace de l’église restaurée et de son monastère a lieu en septembre 871. Vers 884, toute la famille de saint Euthyme s’engage auprès de lui dans la vie monastique à Péristérai et on y construit un second couvent pour les femmes. Vers 897, – fait très original !- saint Euthyme laisse la direction des deux monastères jumeaux à ses propres petits enfants, nés de sa fille Anastasô : son petit-fils Méthode lui succède à la tête du monastère des hommes tandis que sa petite-fille Euphémie dirige celui des femmes. Après une nouvelle expérience sur sa colonne de stylite, il retourne au Mont-Athos. Cependant il passe les derniers mois de sa vie sur l’île de Hiéra où il meurt le 15 octobre 898. La translation de son corps au monastère de Péristérai est réalisée l’année suivante. La vie de saint Euthyme nous est connue par la biographie très précise rédigée par son disciples Basile, un modèle du genre et une mine de renseignement sur le monachisme de ce temps ; cette Vie forme un document de premier plan pour comprendre les origines monastiques du Mont-Athos. Toute la vie de saint Euthyme est marquée par la recherche du renoncement et de la solitude, unie au dévouement inlassable du fondateur de monastère.

Si le culte de saint Euthyme resta local en Grèce et ne s’étendit pas au-delà de l’Athos (son office grec fut publié par le R.P. Louis Petit en 1904), sa vie et son office furent très tôt reçus & célébrés en Russie.

*

Nous fêtons aussi en ce jour le saint hiéromartyr Lucien, prêtre d’Antioche la Grande.

Saint Lucien naquit à Samosate en 235. Orphelin à 12 ans, il quitta sa patrie à la mort de ses parents en abandonnant tous ses biens aux pauvres. Il se rendit alors à Edesse pour recevoir l’enseignement spirituel d’un maître réputé nommé Macaire. Après avoir reçu le saint baptême, il passa là plusieurs années dans une ascèse très stricte, avant de devenir prêtre à Antioche. Dans cette ville, il s’adonna à l’étude des Saintes Ecritures & entreprit de corriger les fautes qui s’étaient glissées dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament, soit par l’inexactitude des copistes, soit par la malice des hérétiques. Ne se contentant pas de collationner le grec des Septante sur les meilleurs exemplaires, il le revit sur le texte hébreu, qu’il entendait parfaitement. Saint Jérôme nous apprend que l’édition de saint Lucien était plus exacte et plus correcte que celles d’Hésychius et de saint Pamphile, qu’elle était exempte des falsifications reprochées à Aquila et à Théodotion, et qu’il en avait fait lui-même le plus grand usage. Les Eglises d’Antioche et de Constantinople l’adoptèrent et la conservèrent jusqu’au Vème siècle. Aujourd’hui encore, les savants estiment un manuscrit des Septante en raison de sa conformité avec l’édition de saint Lucien. Saint Lucien fit des disciples et fonda à Antioche une école de théologie et d’exégèse, appelée l’Ecole des Exégètes, laquelle compta hélas parmi ses élèves l’infâme Arius. Il joua un rôle dans l’invention des reliques de saint Etienne en indiquant à l’évêque de Jérusalem l’emplacement du corps du protomartyr dont il avait reçu la révélation dans un songe. Emmené à Nicomédie où se trouvaient alors l’empereur Maximin, saint Lucien fit devant son juge une apologie de la foi pour laquelle il avait été traduit en justice. En voici un extrait :

Si vous refusez de vous en rapporter à mon témoignage sur la divinité de Jésus-Christ, vous n’avez qu’à consulter vos annales et vos archives : vous y trouverez que du temps de Pilate, pendant que le Christ était mis à mort, le soleil disparut et l’univers fut enseveli dans les ténèbres en plein midi.”

Pendant qu’on l’interrogeait, saint Lucien faisait toujours la même réponse :

Quelle est ta patrie ? — Je suis chrétien ! — Quelle est ta profession ? – Je suis chrétien ! — Qui t’a donné le jour ? — Je suis chrétien !”

Saint Jean Chrysostome a écrit des merveilles sur cette admirable réponse de saint Lucien :

Parce que le disciple de Notre Seigneur Jésus-Christ, en disant qu’il est chrétien, explique parfaitement bien, en un seul mot, quelle est sa patrie, sa famille et sa profession. Sa patrie parce que, n’en ayant point sur la terre, il n’en reconnaît pas d’autre que la Jérusalem céleste ; sa famille, parce qu’il ne croit pas avoir d’autres parents que les Saints ; enfin sa profession, puisque toute sa vie est dans le ciel”.

Il fut jeté en prison où il resta 9 ans avant d’y mourir le 7 janvier 312, un an avant l’édit de Constantin. La veille de sa mort, des disciples lui ayant fait passer du pain et du vin, il célébra les saints mystères de la fête de la Théophanie en utilisant sa propre poitrine comme autel. “Ma poitrine, dit le saint à ses disciples inquiets, servira d’autel, et vous qui m’entourez, vous formerez le temple qui nous dérobera aux regards des profanes.”

Martyre de saint Lucien d'Antioche - Ménologue de Basile II
Martyre de saint Lucien d’Antioche – Ménologue de Basile II
Après la mort de saint Julien, Maximin commanda qu’on lui attacha une grosse pierre à la main droite et que son corps fut jeté dans la mer afin d’en ôter à jamais le souvenir. Il resta dans les eaux pendant quatorze jours et au quinzième le saint apparu à un de ses parents, Glycérius, pour lui indiquer un endroit du rivage où il trouverait son corps. Arrivés sur place, les chrétiens aperçurent un grand dauphin qui le déchargea sur le bord de mer et expira à côté de lui. Son corps ne comportait aucune corruption ni mauvaise odeur si ce n’est que sa main droite alourdie de la pierre était coupée. Peu de temps après, la mer la rapporta au même endroit. Sainte-Hélène, mère de l’empereur Constantin, fit bâtir un beau temple à Hélénopolis qui portait le nom du saint. Plus tard l’empereur Charlemagne fit rapporter ses reliques dans la ville d’Arles en Provence après y avoir fait bâtir une église en son honneur. Bien que les révolutionnaires aient profané cette église en 1793, l’archevêque d’Aix, Mgr Bernet, reconnut néanmoins en 1839 les reliques qui avaient échappé aux outrages comme étant bien celles de saint Lucien.

Le rit romain le célèbre au 7 janvier et voici sa notice au Martyrologe romain :

A Nicomédie, l’anniversaire du bienheureux Lucien, prêtre de l’Eglise d’Antioche et martyr. Justement célèbre pour sa science et son éloquence, il souffrit pour la foi du Christ durant la persécution de Galère Maximien et fut inhumé à Hélénopolis, en Bithynie. Saint Jean Chrysostome a célébré ses louanges.

Et voici le témoignage d’Eusèbe de Césarée :

Parmi les martyrs d’Antioche, il y eut Lucien, qui pendant toute sa vie fut un prêtre excellent de l’Eglise de ce pays ; à Nicomédie, en présence de l’empereur, il prêcha hautement le royaume céleste du Christ, d’abord dans un discours sous forme d’apologie, et ensuite par ses œuvres.” (Eusebe, Histoire Ecclésiastique, livre 8, 13,1).

*

Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Hiéromartyr. Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Vénérable Père. Kondakion : du dimanche.

A la divine liturgie

Béatitudes, ton 5. Tropaires des Béatitudes : six tropaires du ton dominical :
1. Le bon Larron sur la croix * eut foi en ta divinité, ô Christ ; * il te confessa d’un cœur sincère en s’écriant : ** De moi, Seigneur, en ton royaume souviens-toi.
2. Sur le bois de la croix * pour nous les hommes tu fis fleurir la vie * et se flétrir la malédiction de l’arbre défendu : ** Sauveur & Créateur, nous te chantons d’un même chœur.
3. Par ta mort, ô Christ, * tu as brisé la force de la mort, * ressuscitant tous les morts depuis Adam, ** qui te chantent comme vrai Dieu & Sauveur du genre humain.
4. Venues à ton sépulchre, Sauveur, * les saintes Femmes te cherchaient * pour embaumer la Source de vie, ** mais un Ange leur apparut pour leur dire : Il est ressuscité, le Seigneur !
5. O Christ, lorsque tu fus crucifié * au milieu de deux larrons, * l’un fut justement condamné pour t’avoir insulté, ** l’autre par sa confession devint l’hôte du Paradis.
6. Devant le chœur des Apôtres, * les saintes Femmes s’écriaient : * Le Christ est vraiment ressuscité, ** adorons en lui notre Maître & Créateur.
7. Unique & indivisible Trinité, Dieu créateur & tout-puissant, * Père, Fils & Saint-Esprit, ** nous te chantons comme Sauveur & vrai Dieu.
8. Réjouis-toi, porte infranchissable & temple vivant du Seigneur, * réjouis-toi, trône de feu non consumé, * réjouis-toi, ô Mère de l’Emmanuel, ** le Christ notre Dieu est avec nous.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 5 : Les vertus angéliques sur ton tombeau, * les gardes pétrifiés de crainte, * Marie près de ton sépulcre cherchait ton corps très pur ; * Toi, Tu captives l’enfer sans être séduit. * Tu vas à la rencontre de la Vierge, ** Tu donnes la Vie, ô Ressuscité des morts, gloire à toi !
2. Tropaire du Vénérable Père, ton 8 : En toi, Père, la création à l’image de Dieu a été vraiment sauvegardée, * car ayant pris ta croix, tu as suivi le Christ * et tu as enseigné par tes actes à dédaigner la chair car elle passe, * et à prendre soin de l’âme qui est immortelle ; ** c’est pourquoi avec les anges se réjouit, Vénérable Père Euthyme, ton esprit.
3. Tropaire du Hiéromartyr, ton 4 : Ton Martyr Lucien, Seigneur, * pour le combat qu’il a mené, a reçu la couronne d’immortalité de toi, notre Dieu ; * animé de ta force, il a terrassé les tyrans * et réduit à l’impuissance l’audace des démons ; ** par ses prières sauve nos âmes.
4. Kondakion du Vénérable Père, ton 2 : A travers de nombreuses vagues, tu es passé comme sur la terre sèche, * et les diables incorporels, tu les as puissamment noyés dans les torrents de tes larmes, * Sage-en-Dieu Euthyme, Vénérable Père, * et, comme tu as reçu le don des miracles, * afin de guérir tous de leurs passions, ** prie sans cesse pour nous.
5. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
6. Kondakion du Hiéromartyr, ton 2 : Dans l’ascèse tu brillas tout d’abord * et par le martyre ensuite resplendis : * aussi, tel un astre resplendissant, * nous te glorifions par nos cantiques, Lucien. ** Intercède sans cesse auprès de Dieu pour nous tous.
7. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
8. Kondakion du dimanche, ton 5 : Tu es descendu aux enfers, ô mon Sauveur, * tu as brisé leurs portes, comme Tout-Puissant, * avec toi tu as ressuscité les morts, comme Créateur ; * et tu as brisé l’aiguillon de la mort * et Adam a été délivré de la malédiction, ô Ami des hommes. * Aussi te clamons-nous : ** Sauve-nous, Seigneur.

Prokimen
Du dimanche, ton 5 :
℟. Toi, Seigneur, tu nous prends en garde, tu nous protèges d’une telle engeance, à jamais (Psaume 11, 8).
℣. Sauve-moi, Seigneur, il n’est plus de saints (Psaume 11, 2).

Epître
Du dimanche : Galates (§ 215) VI, 11-18.
Pour moi, à Dieu ne plaise que je me glorifie en autre chose qu’en la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est mort et crucifié pour moi, comme je suis mort crucifié pour le monde !

Alleluia
Du dimanche, ton 4 :
℣. Va, chevauche pour la cause de la vérité, de la piété & de la justice (Psaume 44, 5).
℣. Tu aimes la justice, tu hais l’impiété (Psaume 44, 8).

Evangile
Du dimanche : Luc (§ 35) VIII, 5-15.
Enfin ce qui tombe dans la bonne terre, marque ceux qui ayant écouté la parole avec un cœur bon et excellent, la retiennent, la conservent, et portent du fruit par la patience.

Hymne à la Mère de Dieu pendant l’anaphore
Il est digne en vérité, ton 5.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. Alleluia, alleluia, alleluia.

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Programme du XXVIème dimanche après la Pentecôte – Saint Sabbas le Sanctifié – ton 1

Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 18 décembre 2016 du calendrier grégorien – 5 décembre 2016 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton I de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour notre vénérable Père saint Sabbas le Sanctifié.

Né près de Césarée de Cappadoce en 439, Sabbas entra très jeune au monastère de Flaviana non loin de son village natal. À dix-sept ans, il obtient la bénédiction du supérieur pour accomplir un pèlerinage à Jérusalem. Parvenu en Palestine, il va trouver saint Euthyme le Grand et lui demande de le recevoir comme disciple. Mais Euthyme, qui n’avait pas coutume de recevoir de jeunes moines, le recommanda à saint Théoctiste. Lorsque Théoctiste mourut, Sabas alla mener une vie de solitaire dans les environs du monastère. À l’approche du Grand Carême, Euthyme venait le chercher et le conduisait avec lui dans un désert où les deux moines restaient dans les jeûnes et la prière jusqu’au dimanche des Rameaux. À la mort d’Euthyme, Sabbas se retira plus loin dans le désert. Au bout de quatre années passées dans une extrême solitude, il vint, conduit par un ange, s’installer dans une grotte qui dominait les gorges du Cédron. Au bout de cinq années passées seul dans ces lieux inhospitaliers, Sabbas estima le moment venu pour accepter de s’entourer de novices. Ses disciples devinrent rapidement nombreux : ainsi naquit la laure ou monastère de saint Sabbas.

Sabbas organisa sa communauté en la répartissant en trois sites : la laure, le monastère de Castellion qu’il avait fondé dans les parages pour les moines expérimentés et un troisième monastère pour les novices. Quant aux tout jeunes moines encore imberbes, il les envoyait au monastère de saint Théodose le Cénobiarque. Le patriarche Saluste de Jérusalem avait en effet nommé saint Sabbas et saint Théodose archimandrites, c’est-à-dire responsables de plusieurs monastères. Les deux saints avaient pour mission de mettre de l’ordre dans le monachisme de Palestine qui était alors profondément affecté par les controverses entre orthodoxes et monophysites. L’un avait reçu la charge de superviser les moines cénobites, l’autre, saint Sabas, en tant qu'”exarque des solitaires” devait veiller sur les moines qui vivaient isolés ou en laure. Saint Sabbas fut ordonné prêtre à l’âge de 53 ans.

En 512, Sabbas fait partie d’une délégation monastique palestinienne qui est envoyée auprès de l’empereur Anastase pour tenter de le convaincre de renoncer au monophysisme, d’embrasser la foi de Chalcédoine et d’alléger les impôts de l’Église de Jérusalem. Il est mort dans sa laure, âgé de 94 ans, le dimanche 5 décembre 532.

La laure de saint Sabbas est appelée “Grande Laure” ; devenue un monastère cénobitique, elle a eu une importance capitale dans l’histoire du monachisme et de la liturgie de l’Église byzantine. La tradition liturgique de la laure de saint Sabbas – appelée aussi tradition palestinienne ou tradition sabbaïte – devint au cours des siècle prépondérante dans l’organisation de l’office byzantin et finit par effacer les traditions anciennes que sont la tradition de la Grande Eglise (tradition de Sainte-Sophie de Constantinople dite aussi office asmatique) et la tradition studite (du monastère du Stoudion à Constantinople). C’est à Saint-Sabbas que fut élaboré le typikon (qui fixe le déroulement des célébrations liturgiques) et composé de nombreux hymnes. C’est là que vécurent les grands saints hymnographes Jean Damascène, Côme de Maïouma et André de Crète.

La laure de Saint-Sabbas

Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du vénérable Père. Et maintenant. Théotokion de l’heure. Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de la fête. Et maintenant. Théotokion de l’heure. Kondakion : du vénérable Père.

A la divine liturgie

Tropaires des Béatitudes : six tropaires du dimanche, ton 1, & quatre tropaires de la 3ème ode du canon du vénérable Père (œuvre de saint Théophane le Marqué, métropolite de Nicée – 778 † 845) :
1. Du Paradis l’Ennemi fit chasser Adam * lorsqu’il eut mangé le fruit défendu, * mais par la croix le Christ y fit entrer le bon Larron qui lui criait : Souviens-toi de moi, Seigneur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
2. Je me prosterne devant ta Passion * et je glorifie ta sainte Résurrection ; * avec Adam & le bon Larron * je te crie : Souviens-toi de moi, Seigneur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
3. Librement, Seigneur sans péché, * tu as souffert la croix & la mise au tombeau ; * mais, comme Dieu, tu es ressuscité, * faisant surgir avec toi * Adam qui s’écrie : Souviens-toi de moi, Seigneur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
4. Le temple de ton corps, tu l’as relevé * du tombeau le troisième jour ; * avec Adam, ô Christ notre Dieu, * tu as ressuscité le genre humain, * qui chante : Souviens-toi de moi, Seigneur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
5. A ton sépulchre se rendirent de bon matin * les Myrrophores tout en larmes, ô Christ notre Dieu : * elles y trouvèrent un Ange vêtu de blanc, * assis sur la pierre et disant : Que cherchez-vous ? ** Le Christ est ressuscité, ne pleurez plus.
6. Sur la montagne que tu leur avais indiquée * tes Apôtres arrivèrent, Seigneur ; * et, lorsqu’ils te virent, Sauveur, * ils se prosternèrent devant toi ; * vers les nations tu les envoyas ** pour les instruire et baptiser.
7. Ayant permis à ton esprit de dominer les passions, * bienheureux Père, tu fus aussi un maître de sainteté, * car au meilleur tu as soumis le moins bon ; * c’est pourquoi tu as fleuri ** comme un palmier au milieu du désert.
8. Ayant voulu suivre la trace du Seigneur, * tu t’exilas de ta patrie; * en habitant dans le désert, * contre les adversaires tu as élevé le trophée, ** fortifié par la puissance de Dieu.
9. Affermi par la force de ton esprit, * tu triomphas des multiples séductions de l’Ennemi, * Père sage et bienheureux, * et tu rendis manifeste, puis renversas ** le soulèvement de son orgueil.
10. Te voyant paré de vertus, * d’une âme radieuse et d’aimables dispositions, * Euthyrne, ce flambeau étincelant, * t’accueillit et prophétisa clairement, ** bienheureux Père, ta splendeur à venir.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 1 : La pierre scellée par les Juifs, * et ton corps très pur gardé par les soldats, * Tu ressuscites le troisième jour, ô Sauveur, * donnant la vie au monde. * C’est pourquoi les vertus célestes te crient, ô Donateur de vie : * “Gloire à ta résurrection, Christ, * Gloire à ton royaume ! ** Gloire à ton économie, seul Ami de l’Homme !”
2. Tropaire du vénérable Père, ton 8 : Par les flots de tes larmes tu as fait fleurir le stérile désert, * par tes profonds gémissements tu fis produire à tes peines cent fois plus, * tu devins un phare éclairant le monde entier en resplendissant par tes miracles ; ** Sabbas notre Père, prie le Christ Dieu de sauver nos âmes.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
4. Kondakion du vénérable Père, ton 8 : Comme dès l’enfance, tu t’es offert, en ta vertu, comme une offrande immaculée * bienheureux Sabbas, à ce Dieu qui bien avant ta naissance te connaissait, * des saints Moines tu devins le pur joyau, * digne de louange comme citoyen du désert. ** C’est pourquoi nous te crions : Réjouis-toi, très-riche Sabbas.
7. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
8. Kondakion du dimanche, ton 1 : Ressuscité du tombeau dans la gloire divine, * tu as ressuscité le monde avec toi ; * la nature humaine te chante comme Dieu, * la mort s’évanouit, * Adam jubile, Seigneur, * & Eve, désormais libérée de ses liens, * proclame dans l’allégresse : ** O Christ, c’est toi qui accordes à tous la résurrection.

Prokimen
Du dimanche, ton 1 :
℟. Que ta miséricorde soit sur nous, Seigneur, * selon l’espérance que nous avons mise en toi. (Psaume 32, 22).
℣. Justes, exultez dans le Seigneur, aux cœurs droits convient la louange (Psaume 32, 1).
Du vénérable Père, ton 7 :
℟. Elle a du prix aux yeux du Seigneur, la mort de ses serviteurs (Psaume 115, 5).

Epîtres
Du dimanche : Ephésiens (§ 229) V, 8-19.
Mais remplissez-vous du Saint-Esprit ; vous entretenant de psaumes, d’hymnes et de cantiques spirituels, chantant et psalmodiant du fond de vos cœurs au Seigneur.
Du vénérable Père : Galates (§ 213) V, 22 – VI, 2.
Les fruits de l’esprit sont la charité, la joie, la paix, la patience, l’humanité, la bonté, la longanimité, la douceur, la foi, la modestie, la continence, la chasteté. Il n’y a point de loi contre ceux qui vivent de la sorte.

Alleluia
Du dimanche, ton 1 :
℣. C’est Dieu qui me donne les vengeances & prosterne les peuples sous moi (Psaume 17, 48).
℣. Il multiplie pour son roi les délivrances et montre de l’amour pour son Christ (Psaume 17, 51).
Du vénérable Père, ton 6 :
℣. Bienheureux l’homme qui craint le Seigneur, et qui a une grande affection pour ses commandements (Psaume 111, 1).

Evangiles
Du dimanche : Luc (§ 85) XVII, 12-19.
Alors Jésus dit : Tous les dix n’ont-ils pas été guéris ? Où sont donc les neuf autres ?
Du vénérable Père : Matthieu (§ 43) XI, 27-30.
Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
Du saint : Réjouissez-vous, justes, dans le Seigneur ; aux cœurs droits convient la louange. (Psaume 32, 1) Alleluia, alleluia, alleluia.

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Programme du XXXIVème dimanche après la Pentecôte – dimanche après la Théophanie – saint Théodose le Grand, le Cénobiarque – ton 1

Saint Théodose le Grand le Cénobiarque - mosaïque du monastère Nea Moni de l'île de Chios - XIème siècleParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 24 janvier 2016 du calendrier grégorien – 11 janvier 2016 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton I de l’Octoèque. Ce dimanche est aussi celui après la Théophanie, aussi plusieurs pièces de la liturgie du jour sont-elles propres à ce dimanche, qui se situe encore dans les 8 jours d’après-fête, laquelle se clôture le 14 janvier.

Nous fêtons aussi en ce jour notre vénérable Père, saint Théodose le Grand, le Cénobiarque, l’un des fondateurs du monachisme palestinien.

Théodose naquit vers 424 dans une famille chrétienne de Cappadoce. Doté d’une belle voix, il devint encore jeune chantre-lecteur dans son église. En 451, il entrepris de faire un pèlerinage à Jérusalem. En passant à Antioche, il alla voir le célèbre saint Siméon le Stylite. Comme il approchait de la colonne au sommet de laquelle demeurait ce saint, il l’entendit qui l’appelait en disant : “Théodose, homme de Dieu, soyez le bienvenu !” Etonné de se voir appelé par son nom et ainsi qualifié, Théodose fut invité par saint Siméon au sommet de la colonne ; celui-ci bénit le jeune homme en lui prédisant qu’il sera pasteur d’âmes d’un grand troupeau de brebis qu’il sauvera de la méchanceté du loup.

Ayant visité Jérusalem, Théodose décida de devenir disciple d’un vieillard, Longin, qui vivait près de la tour de David à côté de la porte de Jaffa. Puis il s’installa selon ses conseils à mi-chemin entre Jérusalem et Bethléem dans une communauté religieuse, mais finalement se décida pour la vie érémitique et partit au désert, où il demeura dans une grotte.

Des disciples vinrent bientôt à leur tour suivre son enseignement et vivre dans les grottes environnantes. À la requête des frères – devenus très nombreux – de construire un monastère, Théodose pris un encensoir, y jeta des braises froides et de l’encens et s’en alla marcher dans le désert. Dieu lui indiqua l’endroit propice à la construction du cenobium en déclenchant soudain l’allumage d’un feu nouveau dans l’encensoir. A cet endroit, peu de temps après, en 476, furent construits une première église, les cellules et les bâtiments communautaires de la laure de Théodose le Grand, l’un des tous premiers monastères, dédié à la Mère de Dieu, qui devint l’un des plus importants du désert de Juda avec 400 moines. La laure de Théodose attira des frères venant même du lointain Caucase, car à côté de l’église principale où les offices se célébraient en grec, on en construisit deux autres : une pour les Ibères et une pour les Arméniens. Pendant la période de son rayonnement le plus intense (du VIème siècle au début du VIIème siècle), le monastère de Théodose accueillait environ sept cents frères. L’Higoumène russe Daniel, qui périgrinait en Palestine aux alentours de l’an 1110, le visita. La laure parvint à continuer son existence jusqu’au début du XVIème siècle, date à laquelle elle fut détruite par les Turcs et n’a subsistée qu’à l’état de ruines.

Monastère de Théodose le Grand dans le désert de JudéeLe patriarcat orthodoxe de Jérusalem a racheté en 1898 la parcelle de terre sur laquelle se trouvait les ruines du monastère et a fait procéder à une reconstruction qui s’est déroulée en plusieurs étapes de 1914 à 1952. C’est ici que se trouve la tombe de Jean Moschus et d’autres saints de l’Église du temps des Pères. La relique du corps de saint Théodose le Grand, quant à elle, avait été transférée à l’abri au Saint-Sépulcre avant la destruction de la laure par les Turcs. Le monastère restauré abrite aujourd’hui une communauté féminine orthodoxe grecque.

Dès ses origines, le monastère de Théodose se signala par l’assistance importante que les frères dispensaient aux miséreux et plus particulièrement aux malades, pour lesquels un hôpital fut établi. Face à l’extrême dénuement des moines, la Providence dût souvent pourvoir par des miracles surprenants & éclatants à la nourriture de tous ces nécessiteux.

La Vie de saint Théodose par un de ses disciples (probablement le moine Cyrille) rapporte plusieurs autres miracles, toutefois nous allons nous attarder sur l’un de ces récits, car le canon de matines de la fête de saint Théodose l’évoque à plusieurs reprises, et ce texte devient obscur si l’on méconnait l’épisode suivant de la vie de notre saint.

Parmi les piliers de la vie cénobitique que Théodose proposait à ses disciples, le souvenir de la mort occupait la première place ; Théodose voyait en effet en elle le fondement de la perfection religieuse. Aussi décida-t-il de faire bâtir un grand tombeau, qui devait servir de sépulture commune aux religieux, afin que mourant tous les jours par la méditation à la vue de cet objet de mort, ils en eussent moins d’appréhension lorsqu’elle arriverait.

Un jour que Théodose et ses frères étaient assemblés autour de ce tombeau, il leur dit de bonne grâce : “La fosse est faite ; mais qui de nous y entrera le premier ?” L’un des disciples, le prêtre Basile, dit alors en se mettant à genoux : “Mon Père, donnez-moi votre bénédiction, car je serai le premier qui y descendrai”. Théodose lui donna sa bénédiction et ordonna aux frères de réciter les prières que l’Eglise prescrit pour les défunts pendant 40 jours, alors même que le prêtre Basile était toujours en vie et en parfaite santé. Au bout des 40 jours, Basile s’endormit d’un doux sommeil et rendit paisiblement son âme à Dieu. Après ce trépas, Basile apparut pendant 40 jours encore, chantant dans le chœur des moines, visible de Théodose seul et audible d’un autre frère appelé Ætius.

Saint Théodose était lié d’une belle amitié spirituelle à saint Sabas, lequel lui envoyait les jeunes postulants de son monastère afin qu’ils reçoivent une première expérience de vie cénobitique. Le patriarche Saluste de Jérusalem (486 † 494) confia pour mission aux deux saints de remettre de l’ordre dans le monachisme de Palestine qui était alors profondément affecté par les controverses doctrinales entre orthodoxes et monophysites. A cet effet, le patriarche nomma Sabas et Théodose archimandrites, c’est-à-dire responsables de plusieurs établissements monastiques (sens originel de ce mot). Théodose reçut la charge de superviser les moines cénobites, d’où son surnom de Cénobiarque – le chef des cénobites – l’autre, Sabas, en tant qu’ “exarque des solitaires”, devait veiller sur les ermites qui vivaient isolés ou auprès de laures.

Théodose était un fervent opposant des doctrines monophysites, ce qui lui valut un bref exil de la part de l’empereur Anastase Ier, après qu’il eut proclamé à l’ambon du Saint-Sépulcre : “Quiconque ne reçoit pas les quatre Conciles généraux, comme les quatre Evangiles, soit maudit & excommunié”.

Saint Théodose le Grand mourut en 529. Ses funérailles furent célébrées par le patriarche Pierre III de Jérusalem (524 † 552) entouré d’un grand nombre d’évêques, de clercs, de moines & de fidèles.

Il est fêté par le rit romain à la même date que le rit byzantin. Voici ce que dit le Martyrologe romain au 11 janvier :

En Judée, saint Théodose le Cénobiarque, né en Cappadoce au bourg de Magarisse. Il souffrit beaucoup pour la foi catholique, et finalement mourut en paix dans le monastère qu’il avait construit sur une montagne déserte du diocèse de Jérusalem.

Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Vénérable Père. Et maintenant. Theotokion de tierce.
Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de la fête. Et maintenant. Theotokion de sexte.
Kondakion : du Vénérable Père.

Tropaires des Béatitudes : 4 tropaires du ton dominical occurrent, auxquels on ajoute 4 tropaires de la 6ème ode du canon de la fête – œuvre de saint Côme de Maïouma et de saint Jean Damascène, & 4 tropaire de la 6ème ode du canon du vénérable Père :
1. Du Paradis l’Ennemi fit chasser Adam * lorsqu’il eut mangé le fruit défendu, * mais par la croix le Christ y fit entrer le bon Larron qui lui criait : Souviens-toi de moi, Seigneur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
2. Je me prosterne devant ta Passion * et je glorifie ta sainte Résurrection ; * avec Adam & le bon Larron * je te crie : Souviens-toi de moi, Seigneur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
3. Librement, Seigneur sans péché, * tu as souffert la croix & la mise au tombeau ; * mais, comme Dieu, tu es ressuscité, * faisant surgir avec toi * Adam qui s’écrie : Souviens-toi de moi, Seigneur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
4. Le temple de ton corps, tu l’as relevé * du tombeau le troisième jour ; * avec Adam, ô Christ notre Dieu, * tu as ressuscité le genre humain, * qui chante : Souviens-toi de moi, Seigneur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
5. Né du Dieu et Père immatériellement, * de la Vierge, sans souillure, * le Christ prend chair * dont le Précurseur nous enseigne qu’il ne peut délier la courroie, * c’est-à-dire l’union du Verbe et de notre nature, ** puisqu’il est venu racheter les mortels de l’erreur.
6. C’est le Christ qui baptisera dans le feu ultime * ceux qui désobéissent & ne le conçoivent pas en tant que Dieu ; * mais c’est dans l’Esprit que par la grâce & dans l’eau * Il renouvelle ceux qui reconnaissent sa divinité, ** en les sauvant de leurs péchés.
7. Du ciel s’entr’ouvrent les brillants rideaux * et le Prophète voit l’Esprit * qui procède du Père et demeure dans le Verbe * descendre comme colombe d’ineffable façon ** et il apprend aux peuples à courir vers leur Maître.
8. Du ciel s’entr’ouvrent les brillants rideaux * et le Prophète voit l’Esprit * qui procède du Père et demeure dans le Verbe * descendre comme colombe d’ineffable façon ** et il apprend aux peuples à courir vers leur Maître.
9. Ô Christ, par ta résurrection tu nous as donné l’immortalité; * c’est pourquoi Basile, ton illustre serviteur, ** bien que mort, se manifeste encore vivant.
10. Le Dieu qui purifie le monde est baptisé pour moi, * lui qui s’est conformé à mon humanité ** et qu’en deux natures, bienheureux Théodose, tu prêchas.
11. C’est la douceur de l’allégresse, Théodose, qu’ont distillée * les sources de tes pleurs pour le Christ notre Dieu ** qui changea les larmes des Myrophores en sainte joie.
12. Rends-moi digne de ta divine compassion, * toi qui enfantas le Seigneur compatissant ** dont le sang nous a sauvés de la mort.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 1 : La pierre scellée par les Juifs, * et ton corps très pur gardé par les soldats, * Tu ressuscites le troisième jour, ô Sauveur, * donnant la vie au monde. * C’est pourquoi les vertus célestes te crient, ô Donateur de vie : * “Gloire à ta résurrection, Christ, * Gloire à ton royaume ! ** Gloire à ton économie, seul Ami de l’Homme !”
2. Tropaire de la fête, ton 1 : Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * fut manifestée l’adoration due à la Trinité : * car la voix du Père te rendit témoignage * en te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit, sous forme de colombe * confirma l’irréfragable vérité de cette parole. * Tu t’es manifesté, Christ-Dieu, ** et tu as illuminé le monde, gloire à toi !
3. Tropaire du Vénérable Père, ton 8 : Par les flots de tes larmes tu as fait fleurir le désert stérile, * par tes profonds gémissements tu fis produire à tes peines cent fois plus, * par tes miracles étonnants tu devins un phare éclairant le monde entier : ** vénérable Père Théodose, prie le Christ notre Dieu de sauver nos âmes.
4. Kondakion du dimanche, ton 1 : Ressuscité du tombeau dans la gloire divine, * tu as ressuscité le monde avec toi ; * la nature humaine te chante comme Dieu, * la mort s’évanouit, * Adam jubile, Seigneur, * & Eve, désormais libérée de ses liens, * proclame dans l’allégresse : ** O Christ, c’est toi qui accordes à tous la résurrection.
5. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
6. Kondakion du Vénérable Père, ton 8 : Planté dans les parvis de ton Seigneur, * tu as brillamment fleuri4 par tes œuvres bonnes * et tu as multiplié le nombre de tes disciples dans le désert * les abreuvant du flot de tes larmes comme un pasteur au service de Dieu ; ** aussi te clamons-nous : Réjouis-toi, Père Théodore.
7. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
8. Kondakion de la fête, ton 4 : En ce jour de l’Epiphanie * l’univers a vu ta gloire * car, Seigneur, tu t’es manifesté * et sur nous resplendit ta lumière ; * c’est pourquoi en pleine connaissance nous te chantons : * Tu es venu et t’es manifesté, ** Lumière inaccessible.

Prokimen
Du dimanche après la Théophanie, ton 1 :
℟. Que ta miséricorde soit sur nous, Seigneur, * selon l’espérance que nous avons mise en toi. (Psaume 32, 22).
℣. Justes, exultez dans le Seigneur, aux cœurs droits convient la louange (Psaume 32, 1).
Du Vénérable Père, ton 7 :
℟. Elle a du prix aux yeux du Seigneur, la mort de ses serviteurs (Psaume 115, 5).

Epîtres
Du dimanche après la Théophanie : Ephésiens (§ 224) IV, 7-13.
Or la grâce a été donnée à chacun de nous, selon la mesure du don du Christ.
Du Vénérable Père : II Corinthiens (§ 176) IV, 6-15.
Or nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin qu’on reconnaisse que la grandeur de la puissance qui est en nous, est de Dieu, et non pas de nous.

Alleluia
Du dimanche après la Théophanie, ton 5 :
℣. Ton amour, Seigneur, à jamais je le chante, d’âge en âge ma parole annonce ta fidélité (Psaume 88, 2).
℣. Car j’ai dit : l’amour est bâti à jamais, aux cieux tu as fondé ta fidélité (Psaume 88, 3).
Du Vénérable Père, ton 6 :
℣. Bienheureux l’homme qui craint le Seigneur, et qui a une grande affection pour ses commandements (Psaume 111, 1).

Evangiles
Du dimanche après la Théophanie : Matthieu (§ 8) IV, 12-17.
Ce peuple qui était assis dans les ténèbres a vu une grande lumière, et la lumière s’est levée sur ceux qui étaient assis dans la région de l’ombre de la mort.
Du Vénérable Père : Matthieu (§ 43) XI, 27-30.
Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes.

A la commémoraison de la Très-Sainte Mère de Dieu durant l’anaphore eucharistique (de la fête)
Mégalynaire : Magnifie, mon âme, * la Toute-vénérable reine de l’armée des cieux, * la très sainte Vierge Mère de Dieu.
Hirmos : Toute langue hésite à te célébrer comme il convient, * & tout esprit, même élevé, est saisi de vertige à te chanter, Mère de Dieu ; * mais comme tu es bonne, reçois notre foi * car tu sais notre amour inspiré par Dieu : ** tu es la protectrice des chrétiens, nous te magnifions.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
Du Vénérable Père : La mémoire du juste sera éternelle (Psaume 111, 6). Alleluia, alleluia, alleluia.

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Programme du XXXIIème dimanche après la Pentecôte – Saint Euthyme le Grand – ton 7

Saint Euthyme le GrandParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 2 février 2014 du calendrier grégorien – 20 janvier 2014 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton VII de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour notre vénérable Euthyme le Grand.

Euthyme naquit en 377 à Mélitène, en Petite Arménie de Cappadoce (l’actuelle Malatya en Turquie orientale, possession romaine depuis 75 avant J.C., à ne pas confondre avec la Petite Arménie médiévale de Cilicie). Le mariage de ses parents Paul et Denise était stérile ; ils supplièrent saint Polyeucte, le fameux martyr de Mélitène, afin d’avoir un enfant. Alors qu’ils priaient à l’église une nuit, ils entendirent tous deux une voix leur disant :

“Prenez courage, Dieu vous donnera un fils que vous nommerez Euthyme, pour marque de la douceur de son esprit & de la tranquillité de son âme : toute sa vie répondra à un nom si favorable, & Dieu au temps de sa naissance rendra la paix à son Eglise”.

Euthyme naquit au moment où s’achevait la persécution des catholiques par la mort de l’empereur arien Valens (9 août 378).

Orphelin de père à trois ans, son oncle Eudoxe se chargea de son éducation. Comme Eudoxe assistait Otrée, évêque de Mélitène dans les fonctions de sa charge, il le lui confia pour le service de l’autel. L’évêque le reçut en prophétisant : “Vraiment le Saint-Esprit reposera sur cet enfant”, puis le baptisa, le tonsura et le mit au nombre des lecteurs de son Eglise, tandis que sa mère Denise devenait diaconesse.

Il reçut l’ordination presbytérale à dix-neuf ans après avoir suivi les enseignements d’Acace & de Synodius, puis fut chargé de diriger & d’organiser les premiers monastères de religieux & de solitaires qui s’étaient établis dans le diocèse de Mélitène. Il passait du temps en retraite (notamment pendant le carême) au monastère de Saint-Polyeucte et au monastère des Trente-Trois Martyrs d’Arménie.

Il partit en 406 en pélerinage pour Jérusalem visiter les Lieux Saints et suivre l’enseignement des Pères du désert. Il s’installa près de la laure de Pharan qui avait été fondée en 330 par saint Chariton, à 10 km au Nord de Jérusalem. Il s’y lia d’amitié avec le moine saint Théoctiste (fêté le 3 septembre), originaire lui aussi de Cappadoce. Pour gagner sa vie, il fabriquait des paniers et s’efforçait de vaincre ses passions en veillant et jeûnant régulièrement. Puis les deux amis s’installèrent en Judée sur la route de Jéricho dans le désert de Koutila (Wadi Dabor), près de la Mer Morte, où beaucoup de disciples vinrent les rejoindre. Théoctiste devint leur higoumène et organisa leur vie cénobitique (cette laure porta ensuite le nom de monastère de Saint-Théoctiste), tandis qu’Euthyme choisissait de garder la vie érémitique à proximité du nouveau monastère, qu’il rejoignait régulièrement afin d’instruire les nouveaux postulants. Il n’exigeait pas d’eux de pénitences extravagantes, mais leur demandait la fidélité de résidence, le détachement des biens terrestres, la confiance envers la Providence, l’habitude des travaux manuels en reversant aux pauvres le superflu, l’interdiction des femmes dans l’enceinte de la laure, et surtout l’humilité et la charité. Le succès de ce monastère fut tel que de nombreuses fondations essaimèrent rapidement dans toute la Palestine.

Saint Euthyme accomplit dans ce désert de nombreuses guérisons ; il guérit en particulier d’une hémiplégie le fils d’un Arabe bédouin païen du nom d’Aspebet qui demanda ensuite avec sa tribu le baptême. Celui-ci prit alors le nom de Pierre et répandit la nouvelle dans toute la Palestine. Certains membres de la tribu bédouine devinrent des disciples de saint Euthyme et par la suite l’un d’eux devint le successeur de saint Théoctiste.

L’afflux de fidèles et de malades l’obligea à se retirer dans le désert de Ziphon où il créa des églises et convertit des hérétiques qui niaient les sacrements et la hiérarchie ecclésiale, ne se fiant qu’à la prière personnelle. D’autres guérisons le rendirent à nouveau célèbre dans cette région, et il se résolut à retourner à proximité de son ancienne laure dirigée par saint Théoctiste, qu’il rejoignait pour les vigiles du samedi et la liturgie du dimanche.

D’autres disciples (dont saint Sabbas le Sanctifié, fêté le 5 décembre) se pressaient auprès de lui, et Euthyme accepta avec humilité de les enseigner, créant une nouvelle laure semblable à celle de Pharan ou de celle de Saint-Théoctiste, qui fut connue par la suite sous le nom de monastère Saint-Euthyme, situé à Khan Al Akhmar aujourd’hui Mishor Adumim.

Saint Euthyme remit sur le droit chemin de l’orthodoxie l’impératrice Eudoxie, veuve de l’empereur byzantin Théodose II, qui demeurait en Palestine. Doutant de sa foi, elle avait envoyé des émissaires à Antioche auprès de saint Siméon le Stylite qui lui rétorqua : “Pourquoi cherches-tu une eau lointaine, alors que tu as une source près de toi ? Suis les enseignements d’Euthyme et tu seras sauve.” Saint Euthyme lui enjoignit de se conformer aux canons du concile de Chalcédoine (451). L’impératrice se fit construire une tour près de la laure et couvrit la Palestine de pieuses fondations.

Ayant été averti trois jours avant de sa mort prochaine par Dieu, il réunit ses frères pour les en avertir, les exhorter à l’observance de leur règle monastique et à la pratique de la charité & de l’humilité. Puis il leur demanda qui ils désiraient avoir pour supérieur ; à quoi il répondirent d’une seule voix Domitien (l’un des proches disciples de saint Euthyme). “Cela ne se peut, répartit le saint, car il ne me survivra que de sept jours”. Les frères le prièrent donc de leur donner Elie comme successeur, qui était économe d’un des monastères fondés par saint Euthyme. Le saint conclut en disant : “Si je trouve grâce devant Dieu, la première chose que je lui demanderai sera que son Saint-Esprit demeure toujours avec vous & avec tous ceux qui vous succèderont”. Saint Euthyme mourut trois jours après, le 20 janvier 472, étant âgé d’environ 94 ans. Il avait passé 68 années de sa vie dans la solitude monastique. A sa mort, une multitude accourut de toute la Palestine, au point qu’Anastase, patriarche de Jérusalem, dut recourir à la force armée afin de pouvoir accomplir les cérémonies des funérailles du saint moine. Sept jours après, Euthyme apparut à son disciple Domitien avec un visage radieux, lui disant : “Venez jouir de la gloire qui vous est préparée, car Dieu veut que nous demeurions ensemble”. Ayant prévenu toute la communauté de cette vision, Domitien s’éteint peu après avec la consolation de l’espérance des biens éternels.

Non seulement saint Euthyme le Grand fut l’un des plus marquants organisateurs de la vie monastique en Palestine, mais il organisa aussi la structure des saints offices chantés par les moines. Ses règlements furent appliqués par la suite au fameux monastère palestinien de Saint-Sabbas ; de là ils passèrent par la suite au monastère constantinopolitain du Studion, lequel diffusa les usages liturgiques palestiniens dans le monde byzantin. Aussi est-ce à bon droit qu’on peut le considérer comme l’un des pères du rit byzantin, lequel a largement repris les usages des monastères palestiniens pour la structure de l’office divin.

Saint Euthyme le Grand convertissait beaucoup d’âmes par sa douceur et sa charité. Il disait : “Toute vertu se fortifie par la charité et l’humilité ; mais la charité l’emporte avec l’aide de l’expérience, du temps et de la grâce. C’est par charité que le Verbe de Dieu s’est humilié en se faisant pareil à nous.”

Saint Euthyme est fêté également au 20 janvier dans le Martyrologe romain, voici sa notice :

En Palestine, l’anniversaire de saint Euthyme, abbé ; célèbre par son zèle pour la discipline catholique et par l’éclat de ses miracles, il fut, au temps de l’empereur Marcien, une des gloires de l’Eglise.

Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du vénérable Père. Et maintenant. Theotokion de tierce. Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du vénérable Père. Et maintenant. Theotokion de sexte. Kondakion : du vénérable Père.

Tropaires des Béatitudes : 6 tropaires du dimanche, ton 7, & 4 tropaires de la 3ème ode du canon du hiéromartyr :
1. Il est beau à voir & bon à manger, * le fruit qui a causé mon trépas ; * mais le Christ est cet arbre de vie * dont je puis manger sans mourir ; * & je crie avec le bon Larron : ** Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton royaume.
2. Dieu de tendresse, mis en croix, tu effaças * la cédule de l’antique péché d’Adam ; * de l’erreur tu sauvas l’ensemble des mortels : ** aussi nous te chantons, Bienfaiteur & Seigneur.
3. Sur le croix, Dieu de tendresse, tu clouas nos péchés, * par ta mort tu triomphas de la mort ; * d’entre les morts tu éveillas les trépassés ; * aussi nous nous prosternons devant ta sainte Résurrection.
4. Dans les oreilles d’Eve le serpent injecta son venin, * mais le Christ sur l’arbre de la croix * fit jaillir pour le monde la douceur de la vie. ** Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton royaume.
5. Au sépulchre on te dépose comme un mortel, * ô Christ, universelle Vie, * mais de l’Enfer ayant brisé les verrous, * tu ressuscites le troisième jour * avec gloire & puissance, illuminant le monde entier : * gloire, Seigneur, à ta sainte Résurrection.
6. Ressuscité d’entre les morts le troisième jour, * le Seigneur donne aux Disciples sa paix ; * les bénissants, il les envoie et leur dit : * Amenez tous les hommes au royaume de Dieu.
7. Né de la stérilité, * tu fus le jardinier aux-enfants-très-nombreux * de la fécondité spirituelle, * retranchant les épines de l’impiété ** et répandant le bon grain de la foi.
8. Père théophore, devenu * le serviteur des mystères sacrés * et des merveilles surnaturelles, * tu portas divinement les infidèles à croire au Christ ** par tes enseignements qui leur offraient beaucoup mieux.
9. Vénérable Euthyme, cultivant * des pensées chastes et pieuses, tu préféras * à ce qui passe et se corrompt * la vie éternelle et ses délices, ** en mortifiant la chair par la tempérance, au plus haut point.
10. Ton âme embrasée * se consumant d’amour pour le Christ, * tu évitas les pièges enflammés du démon; * alors, devenu un insigne flambeau, ** tu rayonnas la grâce porteuse de rosée.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 7 : Tu as détruit la mort par ta croix, * ouvert au Larron le Paradis ; * changé en joie les pleurs des myrrophores * et ordonné aux apôtres de prêcher. * Tu es ressuscité, ô Christ Dieu, ** donnant au monde ta grande miséricorde !
2. Tropaire du vénérable Père, ton 4 : Réjouis-toi, stérile désert, * rayonne d’allégresse, toi qui n’as pas connu les douleurs, * car l’homme des désirs spirituels * a multiplié tes enfants, * les faisant croître dans la foi, * les nourrissant de tempérance pour la perfection des vertus. * Christ Dieu, par ses prières ** pacifie notre vie.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
5. Kondakion du vénérable Père, ton 8 : En ton auguste naissance la création trouva la joie, * en ta divine mémoire elle évoque le bonheur, vénérable Père, * de tes miracles nombreux * auxquels nous te prions de nous faire participer d’abondante façon ** en purifiant la souillure de nos péchés afin que nous chantions : Alleluia !
6. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
7. Kondakion du dimanche, ton 7 : Désormais la force de la mort est impuissante à retenir les mortels, * car le Christ est descendu, brisant et détruisant les puissances de la mort ; * l’Enfer est enchaîné, * les Prophètes tous ensemble se réjouissent. * Le Sauveur, disent-ils, est apparu à ceux qui demeurent dans la foi ; ** venez, fidèles, prendre part à la Résurrection.

Prokimen
Du dimanche, ton 7 :
℟. Le Seigneur donne la puissance à son peuple, le Seigneur bénit son peuple dans la paix (Psaume 28, 11).
℣. Rendez au Seigneur, fils de Dieu, rendez au Seigneur la puissance & la gloire (Psaume 28, 1).
Du vénérable Père, ton 7 :
℟. Elle a du prix aux yeux du Seigneur, la mort de ses serviteurs (Psaume 115, 5).

Epîtres
Du dimanche : 1 Timothée (§ 285) IV, 9-15(Du XXXIIème dimanche).
Ne négligez pas la grâce qui est en vous, qui vous a été donnée, suivant une révélation prophétique, par l’imposition des mains des prêtres.
Du vénérable Père : Hébreux (§ 335) XIII, 17-21.

Alleluia
Du dimanche, ton 7 :
℣. Il est bon de rendre grâce au Seigneur, de chanter pour ton Nom, ô Très-Haut, (Psaume 91, 1)
℣. de publier au matin ton amour, ta fidélité au long des nuits (Psaume 91, 2).
Du vénérable Père :
℣. Bienheureux l’homme qui craint le Seigneur, et qui a une grande affection pour ses commandements (Psaume 111, 1).

Evangiles
Du dimanche : Luc (§ 94) XIX, 1-10.
Car le Fils de l’homme est venu pour chercher et pour sauver ce qui était perdu.
Du vénérable Père : Luc (§ 24) VI, 17-23.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
Du vénérable Père : La mémoire du juste sera éternelle (Psaume 111, 6). Alleluia, alleluia, alleluia.

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Programme du XXVIIème dimanche après la Pentecôte – Saint Sabbas le Sanctifié – ton 2

Dimanche du ton II de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour notre Père saint Sabbas le Sanctifié. Né près de Césarée de Cappadoce en 439, il entra très jeune au monastère de Flaviana non loin de son village natal. À dix-sept ans, il obtient la bénédiction du supérieur pour accomplir un pèlerinage à Jérusalem. Parvenu en Palestine, il va trouver saint Euthyme le Grand et lui demande de le recevoir comme disciple. Mais Euthyme, qui n’avait pas coutume de recevoir de jeunes moines, le recommanda à saint Théoctiste. Lorsque Théoctiste mourut, Sabas alla mener une vie de solitaire dans les environs du monastère. À l’approche du Grand Carême, Euthyme venait le chercher et le conduisait avec lui dans un désert où les deux moines restaient dans les jeûnes et la prière jusqu’au dimanche des Rameaux. À la mort d’Euthyme, Sabbas se retira plus loin dans le désert. Au bout de quatre années passées dans une extrême solitude, il vint, conduit par un ange, s’installer dans une grotte qui dominait les gorges du Cédron. Au bout de cinq années passées seul dans ces lieux inhospitaliers, Sabbas estima le moment venu pour accepter de s’entourer de novices. Ses disciples devinrent rapidement nombreux : ainsi naquit la laure ou monastère de saint Sabbas. Il organisa sa communauté en la répartissant en trois sites : la laure, le monastère de Castellion qu’il avait fondé dans les parages pour les moines expérimentés et un troisième monastère pour les novices. Quant aux tout jeunes moines encore imberbes, il les envoyait au monastère de saint Théodose le Cénobiarque. Le patriarche Saluste de Jérusalem avait en effet nommé saint Sabbas et saint Théodose archimandrites, c’est-à-dire responsables de plusieurs monastères. Les deux saints avaient pour mission de mettre de l’ordre dans le monachisme de Palestine qui était alors profondément affecté par les controverses entre orthodoxes et monophysites. L’un avait reçu la charge de superviser les moines cénobites, l’autre, saint Sabas, en tant qu'”exarque des solitaires” devait veiller sur les moines qui vivaient isolés ou en laure. Saint Sabbas fut ordonné prêtre à l’âge de 53 ans. En 512, Sabas fait partie d’une délégation monastique palestinienne qui est envoyée auprès de l’empereur Anastase pour tenter de le convaincre de renoncer au monophysisme, d’embrasser la foi de Chalcédoine et d’alléger les impôts de l’Église de Jérusalem. Il est mort dans sa laure, âgé de 94 ans, le dimanche 5 décembre 532. La laure de saint Sabas est appelée “Grande Laure” ; devenue un monastère cénobitique, elle a eu une importance capitale dans l’histoire du monachisme et de la liturgie de l’Église byzantine. La tradition liturgique de la laure de saint Sabbas – appelée aussi tradition palestinienne ou tradition sabbaïte – devint au cours des siècle prépondérante dans l’organisation de l’office byzantin et finit par effacer les traditions anciennes quue sont la tradition de la Grande Eglise (tradition de Sainte-Sophie de Constantinople dite aussi office asmatique) et la tradition stoudite (du monastère du Stoudion à Constantinople). C’est à Saint-Sabbas que fut élaboré le typikon (qui fixe le déroulement des célébrations liturgiques) et composé de nombreux hymnes. C’est là que vécurent les grands saints hymnographes Jean Damascène, Côme de Maïouma et André de Crète.

A la divine liturgie

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 2 : Lorsque tu es descendu vers la mort, immortelle Vie, * l’Enfer fut renversé par la splendeur de ta divinité * et, lorsque tu ressuscitas les morts * qui gisaient au fond du tombeau, * tous les Anges dans les cieux se mirent à chanter : * Gloire à toi, Source de vie, ô Christ notre Dieu.
2. Tropaire du vénérable Père, ton 8 : Par les flots de tes larmes tu as fait fleurir le stérile désert, * par tes profonds gémissements tu fis produire à tes peines cent fois plus, * tu devins un phare éclairant le monde entier en resplendissant par tes miracles ; ** Sabbas notre Père, prie le Christ Dieu de sauver nos âmes.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
4. Kondakion du vénérable Père, ton 8 : Comme dès l’enfance, tu t’es offert, en ta vertu, comme une offrande immaculée * bienheureux Sabbas, à ce Dieu qui bien avant ta naissance te connaissait, * des saints Moines tu devins le pur joyau, * digne de louange comme citoyen du désert. ** C’est pourquoi nous te crions : Réjouis-toi, très-riche Sabbas.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion du dimanche, ton 2 : Lorsque tu es ressuscité du tombeau, Sauveur tout-puissant, * l’Enfer à la vue de ce miracle fut saisi de frayeur ; * les morts se sont levés et, te voyant, la création partage ta joie, * Adam s’unit à l’allégresse ; * et le monde, ô mon Sauveur, te chante pour toujours.
Prokimen
Du dimanche, ton 2 :
℟. Ma force & mon chant, c’est le Seigneur ; il fut pour moi le salut (Psaume 117, 14).
℣. Il m’a châtié et châtié, le Seigneur, mais à la mort il ne m’a point livré (Psaume 117, 18).
Du saint, ton 7 :
℟. Elle a du prix aux yeux du Seigneur, la mort de ses serviteurs (Psaume 115, 5).
Alleluia
Du dimanche, ton 2 :
℣. Qu’il te réponde, le Seigneur, au jour d’angoisse, qu’il te protège, le nom du Dieu de Jacob ! (Psaume 19, 1).
℣. Seigneur, sauve le roi, & exauce-nous au jour où nous t’invoquons (Psaume 19, 10).
Du saint
Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
Du saint : Réjouissez-vous, justes, dans le Seigneur ; aux cœurs droits convient la louange. (Psaume 32, 1) Alleluia, alleluia, alleluia.