Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.
Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.
Saint-Eugène, le dimanche 13 octobre 2024, messe solennelle de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.
Saint Denis est le premier évêque de Paris, il mourut martyr avec ses compagnons saint Rustique, prêtre, et saint Eleuthère, diacre.
Selon le texte le plus ancien de sa Passion, mise en forme vers l’an 500, Denys a été envoyé de Rome en Gaule comme évêque missionnaire par le pape saint Clément, troisième successeur de saint Pierre, de 88 à 97. Denys parvient à Paris avec un groupe de disciples évangélisateurs, parmi lesquels on compte saint Rustique, saint Eleuthère, saint Eugène (martyrisé à Deuil-la-Barre) et saint Yon (martyrisé à Chastres-sous-Montlhéry, aujourd’hui Arpajon). A Paris, Denys construit la première cathédrale, prêche la foi véritable aux habitants et les convertit au Christ. Les autorités romaines ne tardent pas à remarquer son action. Soumis à un interrogatoire, Denys et ses compagnons se déclarent chrétiens et sont mis à mort, décapités par le glaive du bourreau. Selon la tradition, les trois saints souffrirent le martyre à Montmartre (= le Mont des Martyrs). Pour empêcher que leurs dépouilles ne soient jetés dans la Seine, une aristocrate romaine encore païenne, Catulla, décide de s’en emparer par la ruse et de les ensevelir dans un champ de sa propriété au Nord de Lutèce. La tombe de saint Denys devint très tôt lieu de pèlerinage et de nombreux chrétiens se firent ensevelir au plus près de celle-ci dès la paix de l’Eglise survenue au IVème siècle sous le règne de Constantin. Sainte Geneviève fit construire vers 520 une première église sur la sépulture de saint Denys, qui devint par la suite l’Abbaye royale de Saint-Denis, lieu de sépulture des rois de France.
Fête double de 1ère classe dans l’archidiocèse de Paris, elle surpasse le XXème dimanche après la Pentecôte, dont on fait mémoire.
A la messe :
Propre du jour chanté en vieux plain-chant parisien
Procession d’entrée : Charles Gounod, extrait de l’oratorio Mors & Vita – Seconde partie : Judicium – n° 4 : Judex – Apocalypse V, 13
Prose parisienne – Gaude prole, Græcia (ton i) – prose attribuée au roi Robert II le Pieux (972 † 1031) – selon la tradition, l’orgue figure les versets impairs
Evangile : Marc XVI, 16-18 : Et il leur dit : Allez par tout le monde, prêchez l’Évangile à toutes les créatures.
Procession de sortie : Christus vincit – Plain-chant d’Aloys Kunc (1832 † 1895), maître de chapelle de la cathédrale de Toulouse, harmonisation du chanoine Gaston Roussel (1913 † 1985), curé de Port-Marly, maître de chapelle de la cathédrale de Versailles
IIndes vêpres de la solennité de saint Denys avec mémoire du XXIème dimanche après la Pentecôte. Au salut du Très-Saint Sacrement :
Saint-Eugène, le dimanche 15 octobre 2023, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.
Saint Denis est le premier évêque de Paris, il mourut martyr avec ses compagnons saint Rustique, prêtre, et saint Eleuthère, diacre.
Selon le texte le plus ancien de sa Passion, mise en forme vers l’an 500, Denys a été envoyé de Rome en Gaule comme évêque missionnaire par le pape saint Clément, troisième successeur de saint Pierre, de 88 à 97. Denys parvient à Paris avec un groupe de disciples évangélisateurs, parmi lesquels on compte saint Rustique, saint Eleuthère, saint Eugène (martyrisé à Deuil-la-Barre) et saint Yon (martyrisé à Chastres-sous-Montlhéry, aujourd’hui Arpajon). A Paris, Denys construit la première cathédrale, prêche la foi véritable aux habitants et les convertit au Christ. Les autorités romaines ne tardent pas à remarquer son action. Soumis à un interrogatoire, Denys et ses compagnons se déclarent chrétiens et sont mis à mort, décapités par le glaive du bourreau. Selon la tradition, les trois saints souffrirent le martyre à Montmartre (= le Mont des Martyrs). Pour empêcher que leurs dépouilles ne soient jetés dans la Seine, une aristocrate romaine encore païenne, Catulla, décide de s’en emparer par la ruse et de les ensevelir dans un champ de sa propriété au Nord de Lutèce. La tombe de saint Denys devint très tôt lieu de pèlerinage et de nombreux chrétiens se firent ensevelir au plus près de celle-ci dès la paix de l’Eglise survenue au IVème siècle sous le règne de Constantin. Sainte Geneviève fit construire vers 520 une première église sur la sépulture de saint Denys, qui devint par la suite l’Abbaye royale de Saint-Denis, lieu de sépulture des rois de France.
Fête double de 1ère classe dans l’archidiocèse de Paris, elle surpasse le XXème dimanche après la Pentecôte, dont on fait mémoire.
A la messe :
Propre du jour chanté en vieux plain-chant parisien
Procession d’entrée : Dominus regnavit (“Le Seigneur a régné”, incipit du psaume 92) de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711 † 1772), maître de la Chapelle royale de Versailles
Prose parisienne – Gaude prole, Græcia (ton i) – prose attribuée au roi Robert II le Pieux (972 † 1031) – selon la tradition, l’orgue figure les versets impairs
Procession de sortie : Christus vincit – Plain-chant d’Aloys Kunc (1832 † 1895), maître de chapelle de la cathédrale de Toulouse, harmonisation du chanoine Gaston Roussel (1913 † 1985), curé de Port-Marly, maître de chapelle de la cathédrale de Versailles
IIndes vêpres de la solennité de saint Denys avec mémoire du XIXème dimanche après la Pentecôte. Au salut du Très-Saint Sacrement :
Saint-Eugène, le dimanche 9 octobre 2022, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.
Saint Denis est le premier évêque de Paris, il mourut martyr avec ses compagnons saint Rustique, prêtre, et saint Eleuthère, diacre.
Selon le texte le plus ancien de sa Passion, mise en forme vers l’an 500, Denys a été envoyé de Rome en Gaule comme évêque missionnaire par le pape saint Clément, troisième successeur de saint Pierre, de 88 à 97. Denys parvient à Paris avec un groupe de disciples évangélisateurs, parmi lesquels on compte saint Rustique, saint Eleuthère, saint Eugène (martyrisé à Deuil-la-Barre) et saint Yon (martyrisé à Chastres-sous-Montlhéry, aujourd’hui Arpajon). A Paris, Denys construit la première cathédrale, prêche la foi véritable aux habitants et les convertit au Christ. Les autorités romaines ne tardent pas à remarquer son action. Soumis à un interrogatoire, Denys et ses compagnons se déclarent chrétiens et sont mis à mort, décapités par le glaive du bourreau. Selon la tradition, les trois saints souffrirent le martyre à Montmartre (= le Mont des Martyrs). Pour empêcher que leurs dépouilles ne soient jetés dans la Seine, une aristocrate romaine encore païenne, Catulla, décide de s’en emparer par la ruse et de les ensevelir dans un champ de sa propriété au Nord de Lutèce. La tombe de saint Denys devint très tôt lieu de pèlerinage et de nombreux chrétiens se firent ensevelir au plus près de celle-ci dès la paix de l’Eglise survenue au IVème siècle sous le règne de Constantin. Sainte Geneviève fit construire vers 520 une première église sur la sépulture de saint Denys, qui devint par la suite l’Abbaye royale de Saint-Denis, lieu de sépulture des rois de France.
Fête double de 1ère classe dans l’archidiocèse de Paris, elle surpasse le XVIIIème dimanche après la Pentecôte, dont on fait mémoire.
A la messe :
Propre du jour chanté en vieux plain-chant parisien
Procession d’entrée : Dominus regnavit (“Le Seigneur a régné”, incipit du psaume 92) de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711 † 1772), maître de la Chapelle royale de Versailles
Prose parisienne – Gaude prole, Græcia (ton i) – prose attribuée au roi Robert II le Pieux (972 † 1031) – selon la tradition, l’orgue figure les versets impairs
A l’Elévation : O salutaris Hostia – extrait de la Messe de Sainte Cécile d’Augustin D’Oliveira – composition contemporaine dédiée à la Schola Sainte Cécile, cette messe sera créée dans son intégralité lors de la fête patronale le 20 novembre prochain
Prière pour la France – extrait de la Messe de Sainte Cécile d’Augustin D’Oliveira – composition contemporaine dédiée à la Schola Sainte Cécile, cette messe sera créée dans son intégralité lors de la fête patronale le 20 novembre prochain
Procession de sortie : Christus vincit – Plain-chant d’Aloys Kunc (1832 † 1895), maître de chapelle de la cathédrale de Toulouse, harmonisation du chanoine Gaston Roussel (1913 † 1985), curé de Port-Marly, maître de chapelle de la cathédrale de Versailles
IIndes vêpres de la solennité de saint Denys avec mémoire du XIXème dimanche après la Pentecôte. Au salut du Très-Saint Sacrement :
Saint-Eugène, le dimanche 10 octobre 2021, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.
Saint Denis est le premier évêque de Paris, il mourut martyr avec ses compagnons saint Rustique, prêtre, et saint Eleuthère, diacre.
Selon le texte le plus ancien de sa Passion, mise en forme vers l’an 500, Denys a été envoyé de Rome en Gaule comme évêque missionnaire par le pape saint Clément, troisième successeur de saint Pierre, de 88 à 97. Denys parvient à Paris avec un groupe de disciples évangélisateurs, parmi lesquels on compte saint Rustique, saint Eleuthère, saint Eugène (martyrisé à Deuil-la-Barre) et saint Yon (martyrisé à Chastres-sous-Montlhéry, aujourd’hui Arpajon). A Paris, Denys construit la première cathédrale, prêche la foi véritable aux habitants et les convertit au Christ. Les autorités romaines ne tardent pas à remarquer son action. Soumis à un interrogatoire, Denys et ses compagnons se déclarent chrétiens et sont mis à mort, décapités par le glaive du bourreau. Selon la tradition, les trois saints souffrirent le martyre à Montmartre (= le Mont des Martyrs). Pour empêcher que leurs dépouilles ne soient jetés dans la Seine, une aristocrate romaine encore païenne, Catulla, décide de s’en emparer par la ruse et de les ensevelir dans un champ de sa propriété au Nord de Lutèce. La tombe de saint Denys devint très tôt lieu de pèlerinage et de nombreux chrétiens se firent ensevelir au plus près de celle-ci dès la paix de l’Eglise survenue au IVème siècle sous le règne de Constantin. Sainte Geneviève fit construire vers 520 une première église sur la sépulture de saint Denys, qui devint par la suite l’Abbaye royale de Saint-Denis, lieu de sépulture des rois de France.
Fête double de 1ère classe dans l’archidiocèse de Paris, elle surpasse le XXème dimanche après la Pentecôte, dont on fait mémoire.
A la messe :
Propre du jour chanté en vieux plain-chant parisien
Procession d’entrée : Dominus regnavit (« Le Seigneur a régné », incipit du psaume 92) de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711 † 1772), maître de la Chapelle royale de Versailles
Prose parisienne – Gaude prole, Græcia (ton i) – prose attribuée au roi Robert II le Pieux (972 † 1031) – selon la tradition, l’orgue figure les versets impairs
Procession de sortie : Christus vincit – Plain-chant d’Aloys Kunc (1832 † 1895), maître de chapelle de la cathédrale de Toulouse, harmonisation du chanoine Gaston Roussel (1913 † 1985), curé de Port-Marly, maître de chapelle de la cathédrale de Versailles
IIndes vêpres de la solennité de saint Denys avec mémoire du XIXème dimanche après la Pentecôte. Au salut du Très-Saint Sacrement :
Saint-Eugène, le dimanche 11 octobre 2020, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.
Saint Denis est le premier évêque de Paris, il mourut martyr avec ses compagnons saint Rustique, prêtre, et saint Eleuthère, diacre.
Selon le texte le plus ancien de sa Passion, mise en forme vers l’an 500, Denys a été envoyé de Rome en Gaule comme évêque missionnaire par le pape saint Clément, troisième successeur de saint Pierre, de 88 à 97. Denys parvient à Paris avec un groupe de disciples évangélisateurs, parmi lesquels on compte saint Rustique, saint Eleuthère, saint Eugène (martyrisé à Deuil-la-Barre) et saint Yon (martyrisé à Chastres-sous-Montlhéry, aujourd’hui Arpajon). A Paris, Denys construit la première cathédrale, prêche la foi véritable aux habitants et les convertit au Christ. Les autorités romaines ne tardent pas à remarquer son action. Soumis à un interrogatoire, Denys et ses compagnons se déclarent chrétiens et sont mis à mort, décapités par le glaive du bourreau. Selon la tradition, les trois saints souffrirent le martyre à Montmartre (= le mont des Martyrs). Pour empêcher que leurs dépouilles ne soient jetés dans la Seine, une aristocrate romaine encore païenne, Catulla, décide de s’en emparer par la ruse et de les ensevelir dans un champ de sa propriété au Nord de Lutèce. La tombe de saint Denys devint très tôt lieu de pèlerinage et de nombreux chrétiens se firent ensevelir au plus près de celle-ci dès la paix de l’Eglise survenue au IVème siècle sous le règne de Constantin. Sainte Geneviève fit construire vers 520 une première église sur la sépulture de saint Denys, qui devint par la suite l’Abbaye royale de Saint-Denis, lieu de sépulture des rois de France.
Fête double de 1ère classe dans l’archidiocèse de Paris, elle surpasse le XIXème dimanche après la Pentecôte, dont on fait mémoire.
A la messe :
Propre du jour chanté en vieux plain-chant parisien
Procession d’entrée : Dominus regnavit (« Le Seigneur a régné », incipit du psaume 92) de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711 † 1772), maître de la Chapelle royale de Versailles
Prose parisienne – Gaude prole, Græcia (ton i) – prose attribuée au roi Robert II le Pieux (972 † 1031) – selon la tradition, l’orgue figure les versets impairs
Procession de sortie : Christus vincit – Plain-chant d’Aloys Kunc (1832 † 1895), maître de chapelle de la cathédrale de Toulouse, harmonisation du chanoine Gaston Roussel (1913 † 1985), curé de Port-Marly, maître de chapelle de la cathédrale de Versailles
IIndes vêpres de la solennité de saint Denys avec mémoire du XIXème dimanche après la Pentecôte. Au salut du Très-Saint Sacrement :
Jusqu’à la Révolution, l’Abbaye de Saint-Denis célébrait le 16 octobre, jour octave de la fête de son saint patron, une “messe grecque”. Il ne s’agissait pas de la liturgie byzantine, mais bien de la messe romaine, entièrement chantée en grec (du moins pour les parties proclamées, car le canon & les autres parties secrètes restaient dites en latin par le célébrant).
Nous avons le plaisir d’offrir au public un opuscule anonyme très intéressant de 108 pages publié en 1779 qui présente, décrit et fournit le chant et le texte de la liturgie romaine en grec qui se chantait à l’Abbaye royale de Saint-Denis pour l’octave de la fête du premier évêque de Paris, le 16 octobre.
Cet ouvrage contient une passionnante introduction sous forme d’avertissement qui développe l’origine de cette messe en grec et sur la pratique de la communion sous les deux espèces, traditionnellement pratiquée par le célébrant, son diacre et son sous-diacre les dimanches et fêtes à Saint-Denis.
Voici, en guise d’exemple, l’introït de cette messe de l’octave de saint Denys dans cette édition de 1779 :
A titre de comparaison, voici le même introït dans sa version originale latine :
Les pièces de la messe latine ont simplement été traduites en grec, et on y a appliqué le même chant, en adaptant celui-ci aux accents hellènes.
Toute la messe de l’octave était donc chantée en grec, toutefois l’épître et l’évangile y étaient chantés sur le jubé d’abord en grec puis en latin. Le jour de la fête, le 9 octobre, l’épître et l’évangile étaient chantées en latin d’abord, puis en grec. Un tel usage des doubles lectures en latin puis en grec, qui – on va le voir – remontait au moins à l’époque carolingienne, se répétait également à Pâques, Noël, la Pentecôte, la saint Matthias et à la dédicace de l’Abbatiale (le 24 février) (Mercure de France, 1728).
Nous mettons en ligne la seconde édition de cet opuscule, la première remontant à l’année 1777. Il s’agit clairement d’un petit livret pour permettre aux fidèles de suivre la messe célébrée et chantée en grec par les moines de Saint-Denis. Divers témoignages au XVIIème et XVIIIème laissent entendre que cette célébration si particulière, célébrée avec la plus grande magnificence par un grand nombre d’officiants en ornements sacrés, déplaçait un grand nombre de pèlerins, d’autant que pendant toute l’octave, l’abbaye exposait solennellement à la vénération des fidèles la relique du chef de saint Denys entre la châsse d’argent contenant son corps et celles de ses deux compagnons Rustique et Eleuthère.
Contrairement à l’édition de 1777 de ce même opuscule et à la première édition de cette messe en 1658, l’édition de 1779 indique une très intéressante transcription phonétique du grec, afin de faciliter le chant des moines de Saint-Denis et la compréhension des fidèles. Cette transcription du grec diffère de la prononciation liturgique des Byzantins ou même médiévale & liturgique des Romains pour suivre celle intellectuellement reconstituée par Erasme (le Prince des humanistes avait fondé sa prononciation restituée sur l’analyse des transcriptions antiques de mots grec en latin). Ainsi, les moines chantaient Kurié éléêsone au lieu de l’habituelle prononciation Kyrie eleison, pourtant contemporaine de la diffusion du christianisme au cours des premiers siècles de notre ère.
Cet hapax liturgique étonnait beaucoup au XVIIIème siècle. Si la messe en grec de Saint-Denis témoignait de l’attachement à l’aréopagisme développé dans cette abbaye depuis le VIIIème siècle, il ne s’agissait pourtant nullement d’un cas unique dans les liturgies occidentales. Examinons son histoire.
A quand remonterait la messe grecque de Saint-Denis ?
Le plus ancien livre liturgique en usage dans l’Abbaye royale de Saint-Denis que nous possédons est un sacramentaire de la seconde moitié du IXème siècle (F-BnF Latin 2290). Au début de l’ouvrage, on trouve aux folios ff. 7v° – 8v° le texte du Gloria in excelsis Deo (Doxa in ypsistis Theo), du Credo in unum Deum (Pisteugo is ena Theon), du Sanctus (Agios) et de l’Agnus Dei (O Amnos tu Theu) en grec, mais transcrits en caractères romains, avec le texte latin en interligne :
On trouve aussi un fragment semblable du Gloria in excelsis Deo en grec écrit en caractères latins avec traduction latine intercalée dans un sacramentaire de Saint-Denis offert par les moines au chapitre de la cathédrale de Laon pour les remercier de leur accueil au moment des invasions normandes (Laon 118 f° 145v°). Ce manuscrit a dû être réalisé entre le dernier tiers du IXème et le début du Xème siècle.
Le second livre que nous possédons de Saint-Denis est un missel écrit entre 1041 et 1060 (F-BnF Latin 9436). Là encore au début de l’ouvrage (ff. 1v° & 2r°) figurent plusieurs pièces de l’ordinaire en grec et en latin, avec cette fois notation musicale neumatique in campo aperto : 3 Kyrie, un Gloria grec transcrit en caractères latins (avec le texte latin au dessus des neumes) suivi de 3 Gloria latins, le Credo grec transcrit en caractères latins (avec le texte latin au dessus des neumes) – notons l’absence de Credo en latin avec notation musicale ! En revanche, les trois Sanctus et les trois Agnus Dei notés ne le sont qu’en latin, pas en grec.
Autre rareté remarquable, le chant des Chérubins qui accompagne la grande entrée de la liturgie byzantine de saint Jean Chrysostome – une pièce emblématique s’il en est de la liturgie byzantine ! – a été traduit en latin et sert de second offertoire à la messe de la Trinité (f° 58v°). En voici le texte :
Qui cherubin mystice imitamur et vivifice Trinitatis ter sanctum hymnum offerimus, omnem nunc mundanam deponamus sollicitudinem sicuti regem omnium suscepturi cui ab angelicis invisibiliter ministratur ordinibus, alleluia. Nous qui mystiquement représentons les chérubins, et qui chantons l’hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité, déposons maintenant tous les soucis du monde, pour recevoir le roi de toutes choses, invisiblement escorté par les ordres angéliques, alleluia.
Voici une tentative de restitution de la mélodie de cette hymne des Chérubins (restitution en effet, car aucun manuscrit ultérieur ne nous l’offre avec des neumes sur portée) :
En revanche, ce missel ne mentionne aucune pièce grecque pour la fête de saint Denys ni pour toute son octave. Voici les pièces grecques du Missel de Saint-Denis du XIème siècle :
L’ancienne bibliothèque de l’Abbaye de Saint-Denis possédait divers ouvrages en grec, parmi lesquels un curieux manuscrit copié en 1020 par un hiéromoine du nom d’Hélie qui donne les textes de la divine liturgie byzantine du jour de Pâques puis du Pentecostaire (temps pascal) et enfin un Ménée (sanctoral). Ce manuscrit figure sous la côte F-BnF 375 de la Bibliothèque Nationale. S’il est peu probable qu’il ait été utilisé tel quel pour des célébrations liturgiques en rit byzantin par les moines à Saint-Denis, une main du XIIème siècle y a ajouté l’office de Saint-Denis en grec (ff. 153r°-154r°), le Généalogie du Christ selon Matthieu en grec pour les matines de Noël (ff. 154v°-155v°) et à la toute fin du manuscrit l’épître de saint Denys (le discours de Paul à l’Aréopage – ff. 194v°). Les inflexions notées au dessus du texte grec de cette épître, pour aider la cantilène du sous-diacre, indiquent bien qu’elle fut utilisée dans la liturgie.
Ces pièces grecques dans la liturgie latines sont-elles propres à Saint-Denis ?
Absolument pas ! On sait qu’à la liturgie papale, à Rome, jusqu’à nos jours, l’évangile est chanté en latin et en grec, et même qu’on chantait le Gloria in excelsis Deo en grec à Pâques et à Noël, ainsi que plusieurs Alleluia avec des versets grecs durant les vêpres stationales de Pâques et de son octave. Lorsqu’au cours du IXème siècle la liturgie papale romaine s’impose dans l’Empire carolingien avec la diffusion du sacramentaire grégorien, cet usage romain non seulement va être conservé mais même développé, à la faveur du renouveau des études et des lettres de la renaissance carolingienne. On retrouve de nombreuses pièces similaires en grec dans des sacramentaires du IXème au XIème siècles : le Gloria et le Credo en grec sont ainsi chantés dans les abbayes de Saint-Amand, de Saint-Gall, à Tournai, le Credo à Angoulème, à Milan, à Freising, le Gloria à Laon, à Tours, à Winchester, le Gloria, le Credo et le Sanctus à Ratisbonne, une Missa greca complète à l’usage d’Aix-la-Chapelle (Doxa en ypsistis, Pysteugo, Cheroubikon, Agyos, O annos tu theu, Doxa patri) ou de l’Abbaye de Saint-Alban, le Sanctus à Metz, etc, etc.
Pourtant, à partir du XIème, ce bilinguisme liturgique disparait à peu près partout (hormis le Kyrie eleison qui continue bien sûr à être chanté en grec). Sauf à Saint-Denis, où les moines, fiers de l’origine grecque de leur saint patron et martyr (manifestée dans son nom de Διώνυσος – Dionysos, quand bien même on contesterait son identification avec saint Denys l’Aréopagite), vont au contraire non seulement conserver mais encore amplifier les éléments reçus de la “Missa greca” carolingienne.
On trouve les premières traces d’une “Missa greca” pour l’octave de saint Denys le 16 octobre dans un Ordo des offices de Saint-Denis datant des années 1275 (F-BnF Latin 976 ff. 137r° et 137v°). Une version de cet ordo avec quelques variantes de détails nous est donné dans un manuscrit dyonisien de la même époque conservé à la Bibliothèque Mazarine (Manuscrit 526). Voici une traduction française de cet ordo avec nos interpolations explicatives :
En l’octave des saints Denys, Rustique et Eleuthère :
A la messe, trois chantres [entonnent] l’office (= l’introït, cf. le rit dominicain) en grec : Zeuete agallya (probable transcription de Venite exultemus – cf. Psaume XLIV, 1). Six [chantres] poursuivent (quatre dans le manuscrit de la Mazarine). Verset : Zeuete agallya (même texte donc que l’introït). Doxa Patri.
Kyrie Fons bonitatis (classique pour les octaves dans le rit parisien).
Après cela le prêtre commence : Doxa en ipsistis [Gloria in excelsis Deo].
Oraison : Protegat nos, Domine (la même que celle du Missel de Saint-Denis du XIème s. pour l’octave, la même que conserve encore notre texte imprimé en 1779).
L’épître est lue d’abord en grec puis en latin : Stans Paulus (Actes XVII, 22-34, comme dans l’imprimé de 1779).
Graduel : Phobite thon Kyrion (Timete Dominum – ce graduel est donné en latin dans le Missel de Saint-Denis du XIème s. pour l’octave). Verset : Ide ekztontes, par trois [chantres].
Alleluia : Ekekraxan dykei, par quatre [chantres].
Sequence : Gaude prole [la séquence du roi Robert II le Pieux – le manuscrit de la Mazarine en donne une autre : Supere armonie].
Avant l’évangile, on chante l’antienne : O beate Dyonisi.
Puis on lit l’évangile en grec puis en latin : Videns Jesus turbas (Matthieu V, 1-12 – le texte de 1779 donne Luc XII, 1-8 pour la messe de l’octave).
On dit Phisteuo, qui est le Credo, même si on n’est pas dimanche (“que si l’on est dimanche”, pour le manuscrit de la Mazarine).
Offertoire : Y ta Cherubyn [L’hymne des Chérubins, en grec et non plus en latin comme dans les manuscrits antérieurs].
Sanctus : Agyos.
Agnus : O Agnos tou Theu et Agnus Dei, trois [chantres].
Communion : Psallate Ysu (Psallite Jesu).
Postcommunion : Sumpsimus, Domine, pignus (la même que celle du Missel de Saint-Denis du XIème s. pour l’octave, toujours en usage en 1779).
Ite missa est.
Sicut angelorum (un répons de procession final ?).
On voit donc que dès le XIIIème la messe de l’octave de saint Denys est donc chantée intégralement en grec, à l’exception des oraisons, de la séquence et d’un chant final. Malheureusement, aucun manuscrit avant l’apparition de l’imprimerie ne nous est parvenu pour nous livrer ces pièces avec leur chant.
L’hellénisation de la liturgie de Saint-Denis marque une nouvelle étape vers 1280 : on ajoute alors un cahier à un évangéliaire précieux donné à l’abbaye par Charles-le-Chauve au IXème siècle. Ce cahier de neuf feuillets en parchemin pourpré, parfois orné de lettres d’argent, donne les épîtres et évangiles en grec pour Noël, la dédicace de l’Abbaye (fête le 24 février), Pâques, la Pentecôte, la fête de saint Denys (F-BnF 9387, ff. 17r°, 160v°–161v° et 207r°). Notons que le texte des évangiles est précédé de l’exclamation de la liturgie byzantine : σοφία ορθή ακούσωμεν του αγίου ευαγγελίου ειρήνην πάσιν – Sophia ! Orthi ! (Sagesse ! Tenons-nous debout ! Ecoutons le saint Evangile ! Paix à tous !), comme à la messe papale encore de nos jours (mais cela était tombé d’usage à Saint-Denis au XVIIIème s. manifestement – le texte grec d’introduction à l’évangile est celui du rit romain dans l’édition de 1779). Certains des péricopes reçoivent des neumes indiquant les inflexions de la cantilène des diacres et sous-diacres.
L’auteur anonyme qui rédige une introduction très intéressante aux éditions de 1777 & 1779 de la messe de l’octave indique dans la seconde édition que :
Pendant l’impression de cette Messe, l’Abbaye de S. Denys nous a communiqué un Manuscrit Grec, où se trouve une partie de la Messe Greque de S. Denys, révisée par le célèbre Guillaume Budé, qui a mis à la fin une Lettre signée & paraphée de sa main. Il mourut en 1540. Cette Messe est différente de celle qu’on chante aujourd’hui.”
Je pense qu’en effet les moines ont très certainement confié au célèbre helléniste parisien de la Renaissance Guillaume Budé (1476 † 1540) le soin de réviser les textes grecs de la messe de l’octave. On peut penser que Budé traduisit en grec les rares pièces de cette messe qui restaient encore en latin depuis les descriptions des ordines du XIIIème siècle : la séquence du roi Robert II le Pieux, les oraisons et hypothétiquement encore telle ou telle des parties supplémentaires de ce qui est chanté dans la messe : les Dominus vobiscum, la préface, le Pater et son introduction, l’O salutaris hostia (obligatoire à l’élévation en France depuis le règne de Charles V), la bénédiction pontificale, les oraisons des mémoires.
A une époque inconnue entre 1540 et 1658, les moines de Saint-Denis révisèrent les textes du propre de cette messe (phénomène qui connut une extension générale en France dès la fin du XVIIème siècle) : l’introït (officium), le graduel, l’alléluia, l’offertoire et la communion furent changés, on délaissa le vieil hymne des Chérubins. Plus exactement, on utilisa les textes du jour de la fête le 9 octobre pour toute l’octave (antérieurement, il y avait des textes propres pour la vigile, la fête et chaque jour de l’octave). En revanche, les trois oraisons de la messe se sont conservées à l’identique des sources du XIIIème siècles, mais désormais traduites en grec. Il est possible que cette révision des textes de la liturgie de l’Abbaye se soit faite à la suite de l’arrivée des bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur, qui reprennent l’Abbaye en 1633.
Cette révision reçut une belle édition en 1658 chez l’éditeur du roi pour la musique Robert III Ballard (c. 1610 † 1672). Voici l’exemplaire de la Bibliothèque Sainte-Geneviève où une main a ajouté une transcription phonétique pour faciliter le chant des chantres peu versés dans la langue grecque. Hélas cette édition ne donne que les pièces de chant, sans le moindre avertissement qui puisse nous éclaircir sur l’origine des nouveaux textes du propre. Cela nous aurait permis de connaître le nom du moine qui a dû également écrire les autres parties de la messe sur lesquelles Guillaume Budé n’avait peut-être pas travaillé.
On sait par ailleurs que Robert III Ballard se met à publier à partir de 1658 de nombreux livres de plain-chants, pour beaucoup révisés ou composés par Guillaume-Gabriel Nivers (c. 1632 † 1714), organiste de Saint-Sulpice. Il ne nous parait pas impossible qu’on ait demandé à ce spécialiste de plain-chant – alors au début de sa carrière – de superviser, voire de réaliser les chants sur les nouveaux textes choisis par les moines de Saint-Denis.
Comme notre auteur de 1779 l’indique dans son avertissement, l’édition Ballard de 1658 a été reprise et augmentée dans les opuscules de 1777 et 1779. On notera quelques menues différences, dues soit à l’érudition de l’auteur (dans le texte de l’ordinaire en grec et la séquence de Robert II le Pieux) soit à l’observation pratique du chant tel que réalisé à Saint-Denis (cf. par exemple le si bémol au début de l’introït qui ne figure pas dans l’édition de 1658).
Malheureusement, notre édition de 1779 que nous mettons en ligne est mutilée de quelques pages (il manque les pages XI à XIV de l’avertissement, 57 à 64 de la messe grecque, la pagination est par ailleurs assez erratique). On pourra néanmoins facilement compléter le chant des pages manquantes avec ces précédentes éditions et manuscrits.
Notons pour finir qu’on signale aussi au XVIIIème l’usage d’une messe (romaine) célébrée en grec à Paris par les chevaliers de l’Ordre du Saint-Sépulchre dans leur église. Là encore on devine sans peine la revendication des origines orientales de cet ordre de chevalerie au travers de la célébration de cette Missa greca. Hélas aucun document ni chant ne nous est parvenu pour en savoir plus sur cet usage, qui, comme à Saint-Denis, s’éteignit à la Révolution française.
*
Si la missa greca de Saint-Denis n’était pas en ses débuts un phénomène isolé mais une pratique courante de l’Eglise carolingienne, la revendication des origines grecques de leur saint patron poussa les moines de l’Abbaye royale à conserver et développer cette tradition pour l’octave de la fête, le 16 octobre.
Saint-Eugène, le dimanche 13 octobre 2019, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.
Saint Denis est le premier évêque de Paris, il mourut martyr avec ses compagnons saint Rustique, prêtre, et saint Eleuthère, diacre.
Selon le texte le plus ancien de sa Passion, mise en forme vers l’an 500, Denys a été envoyé de Rome en Gaule comme évêque missionnaire par le pape saint Clément, troisième successeur de saint Pierre, de 88 à 97. Denys parvient à Paris avec un groupe de disciples évangélisateurs, parmi lesquels on compte saint Rustique, saint Eleuthère, saint Eugène (martyrisé à Deuil-la-Barre) et saint Yon (martyrisé à Chastres-sous-Montlhéry, aujourd’hui Arpajon). A Paris, Denys construit la première cathédrale, prêche la foi véritable aux habitants et les convertit au Christ. Les autorités romaines ne tardent pas à remarquer son action. Soumis à un interrogatoire, Denys et ses compagnons se déclarent chrétiens et sont mis à mort, décapités par le glaive du bourreau. Selon la tradition, les trois saints souffrirent le martyre à Montmartre (= le mont des Martyrs). Pour empêcher que leurs dépouilles ne soient jetés dans la Seine, une aristocrate romaine encore païenne, Catulla, décide de s’en emparer par la ruse et de les ensevelir dans un champ de sa propriété au Nord de Lutèce. La tombe de saint Denys devint très tôt lieu de pèlerinage et de nombreux chrétiens se firent ensevelir au plus près de celle-ci dès la paix de l’Eglise survenue au IVème siècle sous le règne de Constantin. Sainte Geneviève fit construire vers 520 une première église sur la sépulture de saint Denys, qui devint par la suite l’Abbaye royale de Saint-Denis, lieu de sépulture des rois de France.
Fête double de 1ère classe dans l’archidiocèse de Paris, elle surpasse le XVIIIème dimanche après la Pentecôte, dont on fait mémoire.
A la messe :
Propre du jour chanté en vieux plain-chant parisien
Procession d’entrée : Dominus regnavit (« Le Seigneur a régné », incipit du psaume 92) de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711 † 1772), maître de la Chapelle royale de Versailles
Prose parisienne – Gaude prole, Græcia (ton i) – prose attribuée au roi Robert II le Pieux (972 † 1031) – selon la tradition, l’orgue figure les versets impairs
Procession de sortie : Christus vincit – Plain-chant d’Aloys Kunc (1832 † 1895), maître de chapelle de la cathédrale de Toulouse, harmonisation du chanoine Gaston Roussel (1913 † 1985), curé de Port-Marly, maître de chapelle de la cathédrale de Versailles
IIndes vêpres de la solennité de saint Denys avec mémoire du XVIIIème dimanche après la Pentecôte. Au salut du Très-Saint Sacrement :
Pour comprendre l’existence de la Basilique de Saint-Denis, nous devons revenir au saint évêque célaphore et à l’histoire de son matyre.
Envoyé par le pape saint Clément en Gaule (selon la plus ancienne Vita que nous possédons), il est le premier évêque missionnaire et évangélisateur de Paris avec ses compagnons Eleuthère, diacre et Rustique, prêtre. Il prêche aux habitants de la ville de Lutèce et obtient de nombreuses conversions. Les autorités romaines ne virent pas d’un bon œil son œuvre et l’arrêtèrent avec ses compagnons. Ils sont traduits devant le préfet Sisinnius qui les soumet à un interrogatoire et les condamne à mort. Ils seront martyrisés. La Tradition nous rapporte qu’ils le furent à Montmartre (mont des martyrs). C’est une aristocrate d’origine romaine, Catulla qui recueille le corps de Denys et procède à son ensevelissement sur les terres qu’elle possède au Nord de la ville. Le culte de Saint Denys va se développer rapidement et l’on attribue à sainte Geneviève (419 † 512) la fondation d’une nouvelle basilique sur les lieux de la sépulture de saint Denys.
La basilique Saint-Denis, telle qu’elle se présente à nous aujourd’hui est la volonté et l’œuvre de Suger (1081 – 1151) ministre des rois Louis VI le gros et Louis VII le jeune et surtout abbé de ladite abbaye à compter de 1122. Connu pour son action politique, pour s’être opposé à saint Bernard de Claivaux, notamment sur l’ornementation à apporter aux églises, il l’est aussi comme bâtisseur. Il entreprend d’agrandir l’église abbatiale dont le portail occidental est consacré le 9 juin 1140.
Pour comprendre le portail qui nous occupe aujourd’hui puisqu’il nous relate les dernières étapes de la vie de saint Denys et de ses compagnons nous devons essayer de nous l’imaginer tel que que le grand Abbé Suger l’avait conçu. Essayer, car le portail occidental a subi de nombreuses modifications : en 1771 notamment on agrandit les portes pour laisser passer les immenses dais des processions et pour se faire, on détruit les statues colonnes, la Révolution française apporte son lot de destructions habituel principalement sur les tympans et les voussures. La basilique sera aussi le théâtre d’expérimentations en matière de restauration au XIXème siècle avec notamment François Debret, prédecesseur d’Eugène Viollet Le Duc !
Le portail était achevé en 1140 au moment de sa consécration, que présente-t-il de nouveau ? L’iconographie est en grande partie renouvelée et le style donné aux sculptures se différencie des façades des abbayes normandes qui ont inspiré l’abbé Suger. La façade en rythme ternaire est un hommage à la Sainte Trinité. Des statues colonnes figurant les rois de l’Ancien Testament avaient été placées à l’entrée du sanctuaire comme pour introduire vers le Nouveau Testament de l’église. Cette réflexion sur les liens entre le l’Ancien et le Nouveau testament dans un programme iconographique sculpté dans la pierre nourrira la réflexion de ceux qui auront la charge d’élaborer les facades des cathédrales de Chartres ou Paris qui sont en cours de réalisation à l’époque.
Les tympans latéraux et du portail royal au Nord ont tous été largement remaniés voire refaits au XIXème siècle. Le portail latéral gauche a été refait par Felix Brin sculpteur, du temps de l’abbé Suger le tympan était recouvert d’une mosaïque.
Le portail royal ou portail Nord achève de nous conter l’histoire de saint Denys et de ses compagnons, et surtout les dernières étapes de leurs martyres. L’histoire se lit comme pour les vitraux du Moyen-Age : de bas en haut.
Un garde amène les trois compagnons enchainés devant le préfet Sisinnius qui doit les juger. La tête du saint nous est présentée aussi de face par le sculpteur, cette face est la seule à subsister du XIIème siècle. La femme qui se traine aux pieds du préfet est très probablement Larcia qui accusa Denys et ses compagnons d’être des magiciens, selon l’abbé Hilduin (abbé de Saint-Denis à compter de l’année 815 jusqu’à sa mort survenue entre 840 et 855).
Au centre de la scène se trouve le bourreau qui s’apprête à executer la première sentence du préfet en flagellant Denys, Eleuthère et Rustique. Denys lui tourne le dos et on peut comparer la posture de Denis à Celle du Christ devant ses bourreaux. Le regard de l’évêque est en fait tout concentré vers la récompense : la communion des mains même du Christ. Depuis leur prison les compagnons de Denys ont entre leurs mains l’un une patène et l’autre ce que l’on pourrait identifier comme une burette. Deux anges au dessus de la scène tiennent l’un un encensoir, l’autre une patène. Un calice entre le Christ et le saint est posé sur le mur de la prison qui prend ainsi une tout autre dimension en devenant un autel.
Le martyre lui même est figuré dans le haut du tympan. La décollation de saint Denys.
Le tympan est consacrée à la partie la plus tragique, le martyre lui-même. Les postures et le réalisme sont saisissants. Malgré les restaurations, les recherches ont permis de s’assurer que la composition est conforme à la conception d’origine. Saint Denys, déjà décapité, occupe le centre de la scène. Tous sont comme arrêtés dans leur geste, comme sidérés de voir le saint évêque se saisir de sa tête. De part et d’autre, les compagnons de saint Denys attendent leur tour. Aux pieds de saint Denys, un feuillage se développe, comme nourri par le sang versé par le martyr. Et enfin au sommet du tympan, la couronne du martyre est apportée par deux colombes.
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Retrouvez l’office complet de saint Denys, premier évêque de Paris, patron de notre diocèse, et de ses compagnons dans le martyre Rustique, prêtre, et Eleuthère, diacre, sur notre site, selon le propre de Paris, en plain-chant parisien (Offices notés de Paris, 1899) :
Hymne des premières et secondes vêpres, du Ier ton : Lux de luce Deus – texte de Jean-Baptiste de Santeuil (1630 † 1697), sous-diacre et chanoine de Saint-Victor de Paris (Hymni sacri et novi, 1689). La musique de cette hymne est reprise de celle de Sacris solemnis, composée par saint Thomas d’Aquin pour l’office de la Fête-Dieu.
Saint-Eugène, le dimanche 14 octobre 2018, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.
Saint Denis est le premier évêque de Paris, il mourut martyr avec ses compagnons saint Rustique, prêtre, et saint Eleuthère, diacre.
Selon le texte le plus ancien de sa Passion, mise en forme vers l’an 500, Denys a été envoyé de Rome en Gaule comme évêque missionnaire par le pape saint Clément, troisième successeur de saint Pierre, de 88 à 97. Parvenu à Paris avec deux disciples, Rustique & Eleuthère, Denys y construit la première cathédrale, prêche la foi véritable aux habitants et les convertit au Christ. Les autorités romaines ne tardent pas à remarquer son action. Soumis à un interrogatoire, Denys et ses compagnons se déclarent chrétiens et sont mis à mort, décapités par le glaive du bourreau. Selon la tradition, les trois saints souffrirent le martyre à Montmartre (= le mont des Martyrs). Pour empêcher que leurs dépouilles ne soient jetés dans la Seine, une aristocrate romaine encore païenne, Catulla, décide de s’en emparer par la ruse et de les ensevelir dans un champ de sa propriété au Nord de Lutèce. La tombe de saint Denys devint très tôt lieu de pèlerinage et de nombreux chrétiens se firent ensevelir au plus près de celle-ci dès la paix de l’Eglise survenue au IVème siècle sous le règne de Constantin. Sainte Geneviève fit construire vers 520 une première église sur la sépulture de saint Denys, qui devint par la suite l’Abbaye royale de Saint-Denis, lieu de sépulture des rois de France.
Fête double de 1ère classe dans l’archidiocèse de Paris, elle surpasse le XXIème dimanche après la Pentecôte, dont on fait mémoire.
A la messe :
Propre du jour chanté en vieux plain-chant parisien
Procession d’entrée : Dominus regnavit (« Le Seigneur a régné », incipit du psaume 92) de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711 † 1772), maître de la Chapelle royale de Versailles
Prose parisienne – Gaude prole, Græcia (ton i) – prose attribuée au roi Robert II le Pieux (972 † 1031) – selon la tradition, l’orgue figure les versets impairs
Procession de sortie : Christus vincit – Plain-chant d’Aloys Kunc (1832 † 1895), maître de chapelle de la cathédrale de Toulouse, harmonisation du chanoine Gaston Roussel (1913 † 1985), curé de Port-Marly, maître de chapelle de la cathédrale de Versailles
IIndes vêpres de la solennité de saint Denys avec mémoire du XXIème dimanche après la Pentecôte. Au salut du Très-Saint Sacrement :
Saint-Eugène, le dimanche 15 octobre 2017, grand’messe de 11h en rit dominicain. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.
Saint Denis est le premier évêque de Paris, il mourut martyr avec ses compagnons saint Rustique, prêtre, et saint Eleuthère, diacre.
Selon le texte le plus ancien de sa Passion, mise en forme vers 500, Denys a été envoyé de Rome en Gaule comme évêque missionnaire par le pape saint Clément, troisième successeur de saint Pierre, de 88 à 97. Parvenu à Paris avec deux disciples, Rustique & Eleuthère, Denys y construit la première cathédrale, prêche la foi véritable aux habitants et les convertit au Christ. Les autorités romaines ne tardent pas à remarquer son action. Soumis à un interrogatoire, Denys et ses compagnons se déclarent chrétiens et sont mis à mort, décapités par le glaive du bourreau. Selon la tradition, les trois saints souffrirent le martyre à Montmartre (= le mont des Martyrs). Pour empêcher que leurs dépouilles ne soient jetés dans la Seine, une aristocrate romaine encore païenne, Catulla, décide de s’en emparer par la ruse et de les ensevelir dans un champ de sa propriété au Nord de Lutèce. La tombe de saint Denys devint très tôt lieu de pèlerinage et de nombreux chrétiens se firent ensevelir au plus près de celle-ci dès la paix de l’Eglise survenue au IVème siècle sous le règne de Constantin. Sainte Geneviève fit construire vers 520 une première église sur la sépulture de saint Denys, qui devint par la suite l’Abbaye royale de Saint-Denis, lieu de sépulture des rois de France.
Fête double de 1ère classe dans l’archidiocèse de Paris, elle surpasse le XIXème dimanche après la Pentecôte, dont on fait mémoire.
Propre du jour chanté en vieux plain-chant parisien
Procession d’entrée : Dominus regnavit (« Le Seigneur a régné », incipit du psaume 92) de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711 † 1772), maître de la Chapelle royale de Versailles
Prose parisienne – Gaude prole, Græcia (ton i) – prose attribuée au roi Robert II le Pieux (972 † 1031) – selon la tradition, l’orgue figure les versets impairs
Procession de sortie : Christus vincit – Plain-chant d’Aloys Kunc (1832 † 1895), maître de chapelle de la cathédrale de Toulouse, harmonisation du chanoine Gaston Roussel (1913 † 1985), curé de Port-Marly, maître de chapelle de la cathédrale de Versailles