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Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : pose de voix, vocalise, découverte du chant grégorien

Programme de la fête de la Circoncision du Seigneur – octave de Noël

Circoncision du ChristSaint-Eugène, le mercredi 1er janvier 2018, grand’messe de 11h.

Le 1er janvier constitue à la fois le jour octave de la fête de la Nativité mais aussi la fête de la Circoncision du Seigneur, puisque – selon la Loi – celle-ci intervient 8 jours après la naissance d’un enfant mâle. Lors de la circoncision, on imposait aussi à l’enfant son nom. Cette fête constitue donc la véritable fête du Saint Nom de Jésus, ainsi que le rappelle ci-contre la planche gravée pour cette fête par Jérôme Nadal, s.j. (1507-1580). L’autre fête du Très-Saint Nom de Jésus, fixée depuis 1911 au dimanche entre la Circoncision & l’Epiphanie – ou au 2 janvier si ce dimanche n’existe pas – n’est de fait qu’un doublon moderne de la fête de la Circoncision.

Mais parce que la fragilité de la chair et de l’esprit de l’homme l’emporte, par une pente naturelle de cupidité, vers le mal, et l’embarrasse ici-bas dans des vices inextricables, le huitième jour de la circoncision est la figure du temps de la résurrection, et de notre future délivrance de tout péché. C’est en effet le sens des paroles suivantes : “Tout mâle premier-né sera appelé, consacré au Seigneur.” Les termes de la loi expriment la promesse du fruit de la Vierge, fruit vraiment saint, car il est immaculé. Que ce soit là le fruit désigné par la loi, les paroles de l’Ange nous l’assurent : “La chose sainte, dit-il, qui naîtra de vous, sera appelée le Fils de Dieu.”
Sermon de saint Ambroise, évêque, VIIIème leçon des vigiles nocturnes de la fête de la Circoncision, au second nocturne.

A la messe :

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Programme de la messe du dernier jour de l’année civile – mémoire de saint Sylvestre

Guido Reni - L'Adoration des BergersSaint-Eugène, le mardi 31 décembre 2019, messe de 19h.

Si l’année ecclésiastique commence aux premières vêpres du premier dimanche de l’Avent, le début de l’année civile au 1er janvier n’a reçu que tardivement quelques aménagements liturgiques, quand bien même les manuscrits liturgiques médiévaux commençaient par donner le calendrier des fêtes en commençant au premier janvier ; la coutume s’est introduite au XIXème de chanter au 31 décembre le Miserere mei Deus (Psaume L) pour demander pardon à Dieu des péchés commis durant l’année écoulée, le Te Deum laudamus pour le remercier des grâces qu’ils nous a accordées durant cette même année écoulée, et de commencer la nouvelle année le lendemain par le chant du Veni Creator pour demander au Saint-Esprit de nous éclairer. Une indulgence plénière aux conditions ordinaires est accordée pour le chant solennel du Te Deum le 31 décembre et pour celui du Veni Creator le 1er janvier.

Jusqu’en 1962, on disait aujourd’hui la messe de la fête de saint Sylvestre avec mémoire du septième jour dans l’octave de la Nativité. Le code des rubriques de 1962 ayant élevé au rang de seconde classe chaque jour de l’octave de Noël, on dit depuis la messe de l’octave avec mémoire de saint Sylvestre, pape.

Le Pape saint Sylvestre

Silvestre était romain, et son père se nommait Rufin. Dès sa jeunesse, il eut pour maître le Prêtre Cyrinus, dont il imita parfaitement la science et les mœurs. Tant que sévit la persécution, il demeura caché sur le mont Soracte ; mais à l’âge de trente ans, il fut ordonné Prêtre de la sainte Église romaine, par le Pontife Marcellin. Comme il s’acquittait de cet office d’une manière digne de toute louange, surpassant tous les autres clercs, il fut, dans la suite, choisi pour succéder au Pape Melchiade, sous l’empereur Constantin, qui venait d’accorder, par une loi la paix à l’Église du Christ. Dès qu’il eut pris en main le gouvernement de l’Église, il encouragea fortement Constantin (illustre déjà par l’apparition d’une croix dans le ciel et par sa victoire sur le tyran Maxence), à protéger et à propager la religion chrétienne. Comme une vieille tradition de l’Église romaine le rapporte, il lui fit reconnaître les portraits des Apôtres, le lava dans les eaux du saint baptême et le purifia de la lèpre de l’infidélité.
IVème leçon des vigiles nocturnes du jour, au second nocturne.

Le Pape saint Sylvestre

Aussi le pieux empereur, à l’instigation de Silvestre, auquel il avait accordé la faculté de construire des temples publics pour les fidèles du Christ, confirma cette faculté de son propre exemple. Il érigea, en effet, beaucoup de basiliques : celle de Latran, dédiée au Christ Sauveur, de saint Pierre au Vatican, de saint Paul sur la voie d’Ostie, de saint Laurent dans l’Agro Verano, de la sainte Croix dans le palais Sessorianus, des saints Pierre et Marcellin et de sainte Agnès sur les voies Lavicane et Nomentane, et d’autres encore. L’empereur les orna avec splendeur d’images saintes, et les enrichit avec magnificence par les dons et les domaines qu’il leur assigna. Sous le pontificat de Silvestre fut tenu le premier concile de Nicée, où ses légats présidèrent et où Constantin assista. La sainte foi catholique y fut expliquée par trois cent dix-huit Évêques ; Arius et ses sectateurs furent condamnés. A la demande des Pères, Silvestre confirma encore ce concile dans un synode tenu à Rome, où Arius fut de nouveau condamné. Silvestre rendit beaucoup de décrets utiles à l’Église de Dieu, et qui restent connus sous son nom : à savoir, que l’Évêque seul consacrerait le Chrême ; que, dans l’administration du baptême, le Prêtre oindrait avec du Chrême le sommet de la tête du baptisé ; que les Diacres porteraient la dalmatique à l’église, qu’ils auraient sur le bras gauche le manipule de lin ; enfin que le sacrifice de l’autel ne serait offert que sur un voile de lin.
Vème leçon des vigiles nocturnes du jour, au second nocturne.

Le Pape saint Sylvestre

On rapporte que saint Silvestre fixa aussi, pour tous ceux qui entreraient dans les ordres, un certain temps, durant lequel ils devraient exercer successivement leur ordre dans l’Église, avant d’être élevés au degré supérieur. Il statua encore qu’un laïque ne pourrait porter d’accusation contre un ecclésiastique, et qu’un clerc ne plaiderait pas sa cause devant un tribunal séculier. Il voulut qu’à l’exception du Samedi et du Dimanche, les jours de la semaine fussent désignés sous le nom de Féries, comme on avait déjà commencé à le faire auparavant dans l’Église, pour signifier que les clercs doivent ne s’occuper absolument que de Dieu seul, se dégageant de tout ce qui est étranger à son service. La grande sainteté de Silvestre, et sa bonté envers les pauvres, répondirent constamment à cette sagesse céleste avec laquelle il gouvernait l’Église. Il pourvut à ce que les ecclésiastiques dans le besoin vécussent en commun avec ceux qui étaient riches, et à ce que l’on procurât aux vierges consacrées les ressources nécessaires pour leur subsistance. Il vécut dans le pontificat vingt et un ans, dix mois et un jour. Il fut enterré dans le cimetière de Priscille, sur la voie Salaria. En sept ordinations du mois de décembre, il ordonna quarante-deux Prêtres et vingt-cinq Diacres et consacra soixante-cinq Évêques pour divers lieux.
VIème leçon des vigiles nocturnes du jour, au second nocturne.

A la sainte messe :

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Programme de la messe du dimanche dans l’octave de la Nativité

Saint-Eugène, le dimanche 29 décembre 2019, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

La grandeur des œuvres divines est, mes très chers frères, bien au-dessus des ressources de l’éloquence humaine, et la difficulté de s’exprimer vient ici de la raison même qui nous défend de garder le silence ; car ces paroles du Prophète : « Qui racontera sa génération ? » se doivent entendre non seulement de la divine essence de Jésus-Christ, mais aussi de la nature humaine qui est en lui. Si la foi ne croit que ces deux natures sont unies dans une seule personne, la parole ne peut l’expliquer. Aussi ce sujet de louanges est-il intarissable, parce que le talent de celui qui loue reste toujours insuffisant.
Sermon de saint Léon, pape, IVème leçon des vigiles nocturnes de Noël, au second nocturne.

A la sainte messe :

IIndes vêpres du IVème dimanche dans l’octave de Noël. Au salut du Très-Saint Sacrement :

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Programme du XXVIIIème dimanche après la Pentecôte – Dimanche des saints Ancêtres du Christ – ton 3

Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 29 décembre 2019 du calendrier grégorien – 16 décembre 2019 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton III de l’Octoèque. Carême de Noël. Avec le dimanche qui suit, ce jour constitue un dimanche de préparation à la fête de la Nativité du Christ puisque l’on y fête tous les saints ancêtres de notre Seigneur, selon la chair.

En fait, ce premier dimanche a reçu son appellation (en grec “Πропатόрων”) parce qu’il précède le second (“Παтέрων”), mais tous deux célèbrent, sans réelles différences, tous les justes de l’Ancien Testament qui ont précédé & préparé la venue du Messie.

Aux heures
A tierce & à sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire des Ancêtres. Et maintenant. Theotokion de l’heure.
Kondakion : des Ancêtres seulement.

Tropaires des Béatitudes : 6 tropaires du ton dominical occurrent & 4 tropaires de la 3ème ode du canon des Ancêtres (œuvre de saint Joseph l’Hymnographe (816 † 886)) :
1. Adam, notre premier père, ayant transgressé ton commandement, * ô Christ, tu l’as chassé du Paradis ; * mais, compatissant, tu fis entrer le bon Larron * te confessant sur la croix et criant : * Souviens-toi de moi, Sauveur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
2. Pour notre faute, tu nous condamnas * à la malédiction de la mort, Seigneur source-de-vie ; * mais, souffrant dans ton corps, Maître sans péché, * tu fis revivre les morts qui s’écrièrent : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
3. Ressuscité d’entre les morts, tu nous sauvas de nos passions, * Seigneur, par ta sainte Résurrection ; * et, Sauveur, tu as détruit toute la puissance de la mort ; * c’est pourquoi nous, les fidèles, te crions : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
4. Par ta sépulture de trois jours tu éveillas, * Dieu, les morts qu’aux Enfers tu vivifias ; * et, dans ta bonté, tu fus la source de l’immortelle vie * pour nous tous, fidèles, qui sans cesse te crions : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
5. Aux Myrrophores tu apparus d’abord, * Sauveur ressuscité d’entre les morts, * leur criant : Réjouissez-vous ! * et par elles, ô Christ, tu révèles ton éveil à tes amis ; * aussi te crions-nous : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
6. Sur la montagne Moïse, étendant les bras, préfigurait la croix et triomphait d’Amalec ; * nous-mêmes, nous la prenons pour combattre les démons * et tous ensemble avec foi te crions : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
7. Louons les Pères par des hymnes, * ceux qui brillèrent avant la Loi et sous la Loi * et servirent droitement le Seigneur * issu de la Vierge comme un soleil * et jouissent maintenant ** de sa lumière sans couchant.
8. Honorons Adam, le premier père * couronné d’honneur par la main du Créateur: * il est l’ancêtre sans prédécesseur de tout le genre humain * et repose avec tous les élus ** dans les tabernacles des cieux.
9. Le Seigneur et Dieu de l’univers * agréa les offrandes que son serviteur Abel * lui présentait dans la noblesse de son cœur ; * mis à mort par la main du meurtrier, * il est entré dans la clarté ** comme un témoin de notre Dieu.
10. Ecoutons les paroles inspirées * de qui annonce l’apparition du Christ: * voici que dans la grotte est enfanté * par une Vierge inépousée * celui dont l’astre prédisait aux Mages ** le merveilleux enfantement.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 3 : Que les Célestes soient en liesse ! * Que les terrestres se réjouissent ! * Car le Seigneur a établi son Règne par son bras, * terrassant la mort par la mort, * Lui le Premier-Né d’entre les morts. * Il nous libère du ventre de l’enfer, ** et offre au monde la grande miséricorde.
2. Tropaire des Ancêtres, ton 2 : Par la foi tu as justifié les Ancêtres, * en épousant d’avance par eux l’Eglise de la gentilité. * Ces saints sont fiers, dans la gloire, * car de leur lignée devait naître un fruit glorieux, * celle qui t’a engendré virginalement. ** Par leurs supplications, ô Christ Dieu, aie pitié de nous.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
4. Kondakion des Ancêtres, ton 6 : Jeunes gens trois fois heureux, vous n’avez point vénéré * l’image faite de main d’homme, * mais fortifiés par l’Essence indescriptible, * dans la fournaise de feu vous fûtes glorifiés, vous trois fois bienheureux. * Dans la flamme de feu irrésistible vous tenant, vous avez invoqué Dieu. * Hâte-Toi, ô Miséricordieux, ** viens vite, plein de pitié, à notre aide, car Tu le peux selon ta volonté.

Prokimen
Des Ancêtres, ton 4 :
℟. Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de nos pères, & vénérable, & que ton Nom soit glorifié éternellement. (Daniel, 3, 26).
℣. Car tu es juste en toutes les œuvres accomplies pour nous. (Daniel 3, 27).
(On ne dit pas le prokimen du dimanche).

Epître
Du dimanche des Ancêtres : Colossiens (§ 257) III, 4-11 (du XXIXème dimanche après la Pentecôte).
Dépouillez le vieil homme avec ses œuvres, et revêtez-vous du nouveau.

Alleluia
Des Ancêtres, ton 4 :
℣. Moïse et Aaron étaient ses prêtres, et Samuel était au nombre de ceux qui invoquaient son nom (Psaume 98, 6).
℣. Ils invoquaient le Seigneur, et le Seigneur les exauçait (Psaume 98, 6).
(On ne dit pas l’alleluia du dimanche).

Evangile
Du dimanche des saints Ancêtres : Luc (§ 76) XIV, 16-24 (du XXVIIIème dimanche après la Pentecôte).
Car je vous assure nul de ces hommes que j’avais conviés, ne goûtera de mon souper.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
Des Ancêtres : Réjouissez-vous, justes, dans le Seigneur ; aux cœurs droits convient la louange (Psaume 32, 1). Alleluia, alleluia, alleluia.

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Cérémonial Parisien 1662 – De la vigile, de la nuit et du jour de la Nativité du Seigneur

Après celui sur le temps de l’Avent, voici le chapitre relatif à Noël du Cæremoniale Parisiense publié en 1662 par le chanoine Martin Sonnet, avec une traduction française et quelques notes explicatives.

La Nativité - bandeau

PARS TERTIA.
De Vigilia, nocte & die Nativitatis Domini.
CAPVT II.
TROISIEME PARTIE.
De la vigile, de la nuit et du jour de la Nativité du Seigneur.
CHAPITRE II.
Et Verbum caro factum est, & habitavit in nobis.
Ioannis. cap. I. v. 14.
Et le Verbe s’est fait chair, & il a habité parmi nous.
Jean chap. I. v. 14.
6. Hora 7. vespertina pulsatur signum Salutationis Angelicæ. Hora octava datur primum Matutini signum. Hora nona incipiuntur Matutinæ, more annuali : in quibus Lectiones & Responsoria cantantur in cappis ad Ambonem. 6. A 7h du soir, on sonne le signal de la salutation angélique. A 8h, on donne le premier signal des Matines. A 9h on commence les matines, à la façon des annuels, dans lesquelles les leçons et les répons sont chantés en chapes à l’ambon.
Voici quelques indications précieuses sur les horaires (et donc la durée) des offices. L’Angelus est sonné à 7h du soir après les complies.

Les matines sont chantées selon le rite des fêtes annuelles (sous ce vocable est désigné les fêtes les plus importantes de l’année liturgique). Le chapitre XXIV de la première partie du Cérémonial parisien de 1662 renseigne sur la célébration solennelle des matines des fêtes annuelles, dont voici quelques éléments : ces matines annuelles sont précédées de cinq sonneries de cloches annonciatrices (la première sonnerie pour les matines de Noël commence donc à 20h) ; on doit allumer 12 cierges sur l’autel, on porte les chapes, le célébrant dans les paroisses doit porter également l’étole de la couleur de la fête ; le chant doit être grave ; le célébrant est accompagné de six chapiers qui se tiennent en ligne d’abord devant l’autel au milieu du chœur puis se séparent : les deux plus dignes des chapiers vont modérer les deux moitiés du chœur, tandis que les quatre autres restent en ligne à l’aigle au milieu du chœur pour chanter l’invitatoire ; l’orgue figure la première reprise de l’invitatoire, les quatre chantres en chapes chantent le premier verset du Psaume Venite exultemus et le chœur répète l’invitatoire, tandis que les deux premiers chantres en chapes déambulent pour modérer le chœur ; la suite des versets du psaume est distribué alternativement à deux chantres sur quatre ; l’orgue intervient aussi pour des alternances à l’hymne, figure le neume de la troisième antienne de chaque nocturne, alterne le troisième répons de chaque nocturne et le Te Deum final ; il y a encensement de l’autel pendant le chant de l’hymne ; les antiennes du premier nocturne sont entonnées par des enfants de chœur, celles du second nocturne par des chantres ou des chapelains, celles du troisième nocturne par des bénéficiers ou des prêtres anciens, celles des laudes par des chanoines ou les plus dignes après le célébrant ; les leçons sont chantées en chapes, chaque lecteur ne la prenant que pour remplir cette fonction ; les répons sont chantés par deux enfants de chœur en chape au premier nocturne, par deux chantres ou chapelains ou bénéficiers en chape au second nocturne, par deux chanoines ou bénéficiers ou prêtres parmi les plus anciens, en chape, au troisième nocturne. Toutefois le neuvième répons est toujours chanté à 4 (chanoines, ou chapelains prêtres parmi les plus anciens, ou par les quatre chantres en chapes qui ont chanté l’invitatoire – on peut faire de même pour le troisième et le neuvième répons dans les grandes églises).

7. Tres ultimæ Lectiones de Homilia in tria Evangelia cantantur a tribus Sacerdotibus in Choro dignioribus, in ornamentis Sacerdotalibus, hoc est, amictu, alba, cingulo, manipulo & casula albi coloris, cum Cruce, Ceroferariis, & Thuriferario, ac etiam cum Diacono & Subdiacono indutis Sacris Missæ vestibus : qui omnes tempore oportuno in Sacristia necessaria ornamenta induunt : ad quamlibet Homiliam mutantur ornamenta & officiarii, si fieri possit, secundum dignitatem & qualitatem eorum qui eas sunt cantaturi. 7. Les trois dernières leçons, tirées des homélies sur les trois évangiles, sont chantées par les trois plus dignes prêtres du chœur, en ornements sacerdotaux, c’est-à-dire, amict, aube, cordon, manipule et chasuble de couleur blanche, avec la croix, les céroféraires et le thuriféraire, et avec même le diacre et le sous-diacre vêtus des vêtements sacrés de la messe : tous ce sont revêtu à la sacristie des ornements nécessaire en temps opportun ; à n’importe laquelle homélie, on changera d’ornements et d’officiants, si cela peut se faire, selon la dignité et la qualité de ceux qui doivent les chanter.
Les trois dernières leçons des matines des fêtes (et la fête de la Nativité n’y déroge pas), sont constitués d’un premier verset de l’évangile suivis d’une homélie d’un Père de l’Eglise sur cet évangile.

Traditionnellement, après la neuvième leçon et le neuvième répons, l’usage antique et médiéval (que les Bénédictins ont conservé) faisait suivre le chant solennel d’un évangile par le célébrant (à Noël, il s’agissait de l’évangile de la Généalogie du Christ selon saint Matthieu). Le rit parisien a perdu au cours du XVIIème siècle le chant de cette généalogie, par volonté d’alignement progressif sur les livres tridentins opéré par trois générations d’évêques issus de la famille italienne de Gondy : supprimé dans le Bréviaire parisien de 1653, ce chant de la généalogie de Noël sera rétabli en 1736 à Paris.

Notez que le diacre et le sous-diacre ont déjà revêtu les ornements de la messe de minuit pour le troisième nocturne des matines. C’est un usage médiéval courant qui voulait que le prêtre et ses ministres qui allaient célébrer la messe de minuit assistassent avec leurs ornements à tout l’office des matines.

8. Celebrans cantata ultima Lectione descendit cum ministris de Ambone & vadit ad sedem suam in faldistorio prope maius Altare a parte Epistolæ præparato, ubi sedet cum suis officiariis, factis prius Altari inclinationibus mediocriter, interim cantatur ultimum Responsorium, & cum idem repetitur, primus Chorista ad eum accedit, & flexis genibus annuntiat Te Deum laudamus. Finito Responsorio Celebrans intonat Te Deum laudamus, ad quem stat cum ministris, quo finito accedit ad Altare, & incipit primam Missam in media nocte de more, quæ Celebratur more annuali, ut in Missali habetur. 8. Le célébrant, une fois chantée la dernière leçon, descend avec ses ministres de l’ambon et va à son siège au faldistoire, proche de l’autel majeur, préparé côté Epître, où il s’assoit avec ses officiers, ayant fait d’abord une inclinaison médiocre à l’autel, tandis qu’est chanté l’ultime répons, & lorsque celui-ci est répété, le premier choriste s’approche de lui, et à genoux lui annonce le Te Deum laudamus, pour lequel il se tient debout avec ces ministres, lequel fini, il s’approche de l’autel et commence la première messe de minuit, selon l’usage, qu’il célèbre de façon annuelle, comme il est marqué dans le missel.
Fait marquant de la tradition parisienne, les matines ne s’achèvent pas par l’oraison ni le Benedicamus Domino mais s’enchaînent directement avec la messe de minuit après le chant du Te Deum.

La banquette est inconnue à Paris, le célébrant est assis sur un fauteuil (faldistoire) même s’il n’est que simple prêtre et ce fauteuil est encadré de deux petits sièges ou tabourets pour ses ministres.

Noter aussi que l’intonation du Te Deum qui clôt les matines revient au célébrant, comme au rit romain.

La messe de minuit est célébré selon le rite dit annuel. En voici quelques éléments saillants : la messe est annoncée par cinq sonneries de cloches ; l’autel est orné des parements les plus précieux, y sont déposé le Missel parisien, l’Evangéliaire et l’Epistolier, deux instruments de paix ; deux choristes en chapes modèrent le chœur ; le chant doit être très grave, si possible en musique ou en contrepoint ; l’orgue peut figurer les versets impairs de l’ordinaire de la messe ; l’Alleluia et son verset est chanté par quatre chanoines, bénéficiers, prêtres chapelains ou chantres, au milieu du chœur, revêtu de chapes qu’ils prennent pour accomplir ce rit et déposent ensuite ; le plus ancien des enfants de chœur porte la croix en chape à l’entrée, à l’évangile et à la sortie ; l’évangile qui a été chanté est non seulement baisé par le célébrant, mais le sous-diacre, une fois chanté l’Et incarnatus est du Credo, porte l’évangile à baiser à tous les membres du clergé présent, accompagné du thuriféraire qui encense ensuite chaque clerc ayant baisé l’évangile ; lorsque commence le Sanctus, le plus ancien des enfants de chœur se revêt du soc (sorte de chape mise à l’envers) pour tenir la patène.

A suivre.