Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Plain-chant dominicain – Fête du saint Nom de Marie – Vultum tuum

Die 12 Septembris
In festo Sanctissimi Nominis Mariæ
Officium

Officium - Vultum tuum -  ton 2

Vultum tuum deprecabúntur omnes dívites plebis : adducéntur Regi Vírgines post eam : próximæ ejus adducéntur tibi in lætítia et exsultatióne. Tous les riches d’entre le peuple vous offriront leurs humbles prières. Des Vierges seront amenées au roi après vous, vos compagnes seront présentées au milieu de la joie et de l’allégresse.
(Psaume XLIV, 13, 15-16).
℣. Eructávit cor meum verbum bonum : dico ego ópera mea Regi. ℣. De mon cœur a jailli une excellente parole ; c’est que j’adresse mes œuvres à un roi.
(Psaume XLIV, 2).
Glória Patri, & Fílio, & Spirítui Sancto. Sicut erat in princípio, & nunc, & semper, & in sæcula sæculórum. Amen. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Comme il était au commencement, & maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.

Le même office, avec Gloria Patri noté en plain-chant dominicain :

Officium - Vultum tuum -  ton 2 - Gloria Patri noté

Plain-chant dominicain – Fête du saint Nom de Marie – Cantilène de l’épître

Die 12 Septembris
In festo Sanctissimi Nominis Mariæ
Epistola

Proposition de cantilène de l’épître, selon les règles du plain-chant dominicain (cf. Processionarium juxta ritum S. Ordinis Prædicatorum Apostolica auctoritate approbatum Reverendissimi in Christo Patris Fratris Hyacinthi Mariæ Cormier, Rome, 1913, pp. 414-424 & How to sing plain chant by Fr. James Harrison, o.p., chiefly for the use of Dominican Choirs, Ditchling, 1920, 73-77) :

Epître du Très-Saint Nom de Marie - cantilène dominicaine

Epître du Très-Saint Nom de Marie - cantilène dominicaine

Léctio Libri Sapiéntiæ.

Ecclésiastique. XXIV, 23-31

Ego quasi vitis fructificávi suavitátem odóris : et flores mei fructus honóris et honestátis. Ego mater pulchræ dilectiónis et timóris et agnitiónis et sanctæ spei. In me grátia omnis viæ et veritátis : in me omnis spes vitæ et virtútis. Transíte ad me, omnes qui concupíscitis me, et a generatiónibus meis implémini. Spíritus enim meus super mel dulcis, et heréditas mea super mel et favum. Memória mea in generatiónes sæculórum. Qui edunt me, adhuc esúrient : et qui bibunt me, adhuc sítient. Qui audit me, non confundétur : et qui operántur in me, non peccábunt. Qui elúcidant me, vitam ætérnam habébunt. Comme la vigne, j’ai produits des fleurs d’une agréable odeur, et mes fleurs ont don-né des fruits de gloire et de richesse. Je suis la mère du pur amour, de la crainte, de la science et de la sainte espérance. En moi est toute la grâce de la voie et de la vérité, en moi toute l’espérance de la vie et de la vertu. Venez à moi, vous tous qui me désirez, et rassasiez-vous de mes fruits. Car mon esprit est plus doux que le miel et mon héritage plus suave que le rayon de miel. Ma mémoire passera de génération en génération. Ceux qui me mangent auront encore faim, et ceux qui me boivent auront encore soif. Ceux qui m’écoutent ne seront pas confondus, et ceux qui agissent avec moi ne pécheront point. Ceux qui me font connaître auront la vie éternelle.

Livret téléchargeable.

Plain-chant dominicain – Fête du saint Nom de Marie – Répons Benedicta

Die 12 Septembris
In festo Sanctissimi Nominis Mariæ
Responsorium

Répons - Benedicta - ton 1

Benedícta et venerábilis es, Virgo María : quæ sine tactu pudóris invénia es Mater Salvatóris. Vous êtes bénie et digne de vénération, Vierge Marie, qui avez été mère du Sauveur, sans que votre pureté ait subi d’atteinte.
℣. Virgo, Dei Génetrix, quem totus non capit orbis, in tua se clausit víscera factus homo. ℣. Vierge, Mère de Dieu, Celui que tout l’univers ne peut contenir, s’est enfermé dans votre sein en se faisant homme.

Plain-chant dominicain – Fête du saint Nom de Marie – Alleluia Tu gloria Jerusalem

Die 12 Septembris
In festo Sanctissimi Nominis Mariæ
Alleluia

Alleluia - Tu gloria Jerusalem - ton 7

Alleluia, alleluia.
℣. Tu gloria Jerusalem, tu lætitia Israël, tu honorificentia populi nostri.
Alleluia.
Alléluia, alléluia.
℣. Vous êtes la gloire de Jérusalem, vous êtes la joie d’Israël, vous êtes l’honneur de notre peuple.
Alléluia.

(Judith XV, 10).

Plain-chant dominicain – Fête du saint Nom de Marie – Offertoire Ave Maria

Die 12 Septembris
In festo Sanctissimi Nominis Mariæ
Offertorium

Offertoire - Ave Maria - ton 8

Ave, María, grátia plena ; Dóminus tecum : benedícta tu in muliéribus, et benedíctus fructus ventris tui. Je vous salue, Marie, pleine de grâce : le Seigneur est avec vous : vous êtes bénie entre les femmes, et béni est le fruit de votre sein.
(Luc I, 28 & 42).

Programme du XIVème dimanche après la Pentecôte

Saint-Eugène, le dimanche 10 septembre 2017, grand’messe en rit romain traditionnel de 11h.

Le dimanche de la Providence (appelé aussi le dimanche des 2 maîtres).

C’est pourquoi, continue le Sauveur, je vous dis : Ne vous inquiétez point pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous vous vêtirez.” Il ne veut pas que notre cœur se partage à la recherche, non seulement du superflu, mais même du nécessaire, et que, pour nous le procurer, notre intention se détourne de sa véritable fin, dans les actions que nous paraissons faire par un motif de miséricorde. C’est-à-dire qu’il ne veut pas que, tout en paraissant nous dévouer aux intérêts du prochain, nous ayons moins en vue son utilité que notre avantage personnel, et que nous nous regardions comme exempts de fautes, parce que nous ne voulons obtenir que le nécessaire et non le superflu.
Homélie de saint Augustin, évêque, IXème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.

A la messe :

IIndes vêpres du XIVème dimanche après la Pentecôte. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : Adoro te supplex du Vème ton
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Ave Maria du Ier ton
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Tu es Petrus du VIIème ton
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo du IIIème ton
  • Chant d’action de grâces : Adoremus in æternum du VIème ton

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Télécharger le livret des IIndes vêpres et du salut du Très-Saint Sacrement propre à ce dimanche au format PDF.

Iconographie & les 3 leçons des nocturnes de ce dimanche, sur notre page Facebook.

Programme du XIVème dimanche après la Pentecôte – saint Moïse l’Ethiopien – ton 5

Saint Moïse l'EthiopienParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 10 septembre 2017 du calendrier grégorien, 28 août 2017 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton V de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour notre Vénérable Père Moïse l’Ethiopien.

Né vers 332, saint Moïse l’Ethiopien (Μωσέως τοῦ Αἰθίοπος – ou Moïse le Maure – Моисей Мурин – pour les Russes) était un grand gaillard originaire de ce pays (qui désignait alors globalement l’Afrique noire) devenu esclave en Egypte d’un fonctionnaire mais qui fut chassé par son maître en raison de ses perversités et de ses escroqueries. Il devint alors chef d’une troupe de voleurs et commit non seulement beaucoup de brigandages mais aussi des meurtres. Ayant dû se réfugier dans un monastère pour éviter le supplice dont il était menacé en raison d’un homicide qu’il avait commis, Moïse fut touché là par la grâce, se convertit et reçut le saint baptême. Puis il passa le restant de ses jours dans la solitude monastique et dans la pénitence, afin d’expier sa mauvaise vie.

Moïse se retira au désert de Scété (actuelle Vallée du Natron ou Ouadi Natroun, dans le désert à l’Ouest du Delta du Nil, à mi-chemin entre Alexandrie & Le Caire) où la vie monastique avait fleuri sous la direction de saint Macaire le Grand, lui-même disciple de saint Antoine. Un jour, Moïse est attaqué par quatre brigands qui ne le connaissaient pas, mais lui, vraie force de la nature, les maîtrise, les attache et les dépose à l’église des frères en interrogeant ainsi ses compagnons dans la vie ascétique :

Puisqu’il ne m’est pas permis de faire du mal à qui que ce soit, que prescrivez-vous pour ces gens-là ?

Apprenant alors que cet homme est bien Moïse, autrefois si célèbre parmi les brigands, les voleurs confessent leurs fautes et se convertissent !

Moïse passe le début de sa vie monastique dans la colonie semi-érémitique que dirigeait saint Macaire, puis avec la bénédiction de celui-ci, s’enfonce plus dans le désert en un lieu nommé Petra pour y jouir d’une solitude plus complète.

Les démons agitent alors les souvenirs de sa vie dissolue passée et les tentations sont si violentes que Moïse est sur le point d’abandonner la vie monastique. Il se rend auprès d’Abba Isidore qui s’attache à dédramatiser son combat en en montrant le caractère ordinaire : le démon l’attaque dans le domaine où il est habitué à pécher et où il est le plus vulnérable.

Incapable d’accepter sa nature humaine et son histoire, Moïse se tourne vers un jeûne excessif, qui demeure sans effets sur le déchaînement des pensées impures. Puis sur les conseils d’un ancien qui l’invite à veiller et prier, il veille des nuits entières en prière. Nouvel échec. Enfin, Moïse choisit une troisième forme d’ascèse, la charité : il décide de remplir en secret, de nuit, les jarres des vieillards qui devaient faire de longues distances pour puiser leur eau. Le démon est alors vaincu et ne peut plus l’atteindre dans ses pensées, aussi lui assène-t-il un coup de gourdin sur les reins dont il mettra une année à s’en remettre. Il a enfin trouvé sa voie et vaincu les tentations, en empruntant le chemin de l’humilité et du service de la charité.

Notre saint fut ordonné prêtre par le patriarche d’Alexandrie (probablement Théophile, archevêque de 384 à 412).

Saint Moïse, qui avait exercé plusieurs fois le don de prophétie, indiqua un jour à sept frères qui l’entouraient : “Les barbares viendront aujourd’hui en Scété ; allez, fuyez vous-en.” “Et vous, Abba, lui répondirent-ils, ne vous enfuyez-vous pas aussi ?”. Il leur répondit : “Il y a bien des années que j’attends ce jour-ci, pour vérifier ce que Jésus-Christ mon Seigneur a dit : Tout ceux qui prennent l’épée, mourront par l’épée.” Les frères décidèrent de rester avec le saint, et tous furent tués hormis un, qui par fragilité s’était caché derrière des nattes et qui vit sept couronnes descendre du ciel et venir sur les têtes des cadavres de Moïse et des six autres.

Après ce martyre survenu probablement en 407, saint Moïse laissait une communauté de 70 disciples.

Cassien qui l’avait rencontré et qui lui consacre ses deux premières Conférences l’appelle le “plus grand de tous les saints”. Pallade lui consacre le chapitre 19 de son Histoire Lausiaque.

Voici deux des nombreux apophtegmes des Pères du Désert qui se rapportent à Abba Moïse :

Un frère à Scété commit une faute. On tint un conseil auquel on invita Abba Moïse. Mais il refusa de s’y rendre. Alors le prêtre envoya quelqu’un lui dire : “Viens, car tout le monde t’attend.” Alors il se leva et partit. Il prit une corbeille percée, la remplit de sable et la porta. Les autres sortant pour aller à sa rencontre, lui dirent : “Qu’est-ce que ceci, Père ?” Le vieillard leur dit : “Mes péchés s’écoulent derrière moi et je ne les vois pas, et je viens aujourd’hui pour juger la faute d’un autre.” Entendant cela, ils ne dirent rien au frère, mais lui pardonnèrent.

Une fois, on donna ce commandement à Scété : Jeûnez cette semaine. Or il se trouva que des frères vinrent d’Égypte chez Abba Moïse qui leur fit cuire quelque chose. Voyant de la fumée, les voisins dirent aux clercs : “Voici que Moïse a violé le commandement et s’est fait quelque chose chez lui.” Ils dirent : “Lorsqu’il viendra nous lui parlerons nous-mêmes.” Lorsque vint le samedi, les clercs, sachant la remarquable façon de vivre d’Abba Moïse, lui dirent devant tout le monde : “Ô Abba Moïse, tu as supprimé le commandement des hommes, mais gardé celui de Dieu !”

Saint Moïse est aussi commémoré au 28 août au Martyrologe romain :

Le même jour, saint Moïse l’Ethiopien, qui, de fameux voleur étant devenu un fervent anachorète, convertit plusieurs voleurs, qu’il mena avec lui au monastère.

Aux heures
A tierce & à sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Vénérable Père. Et maintenant. Theotokion de tierce. Kondakion : du dimanche.

Béatitudes, ton 5. Tropaires des Béatitudes : 8 tropaires du dimanche, ton 5 :
1. Le bon Larron sur la croix * eut foi en ta divinité, ô Christ ; * il te confessa d’un cœur sincère en s’écriant : ** De moi, Seigneur, en ton royaume souviens-toi.
2. Sur le bois de la croix * pour nous les hommes tu fis fleurir la vie * et se flétrir la malédiction de l’arbre défendu : ** Sauveur & Créateur, nous te chantons d’un même chœur.
3. Par ta mort, ô Christ, * tu as brisé la force de la mort, * ressuscitant tous les morts depuis Adam, ** qui te chantent comme vrai Dieu & Sauveur du genre humain.
4. Venues à ton sépulchre, Sauveur, * les saintes Femmes te cherchaient * pour embaumer la Source de vie, ** mais un Ange leur apparut pour leur dire : Il est ressuscité, le Seigneur !
5. O Christ, lorsque tu fus crucifié * au milieu de deux larrons, * l’un fut justement condamné pour t’avoir insulté, ** l’autre par sa confession devint l’hôte du Paradis.
6. Devant le chœur des Apôtres, * les saintes Femmes s’écriaient : * Le Christ est vraiment ressuscité, ** adorons en lui notre Maître & Créateur.
7. Unique & indivisible Trinité, Dieu créateur & tout-puissant, * Père, Fils & Saint-Esprit, ** nous te chantons comme Sauveur & vrai Dieu.
8. Réjouis-toi, porte infranchissable & temple vivant du Seigneur, * réjouis-toi, trône de feu non consumé, * réjouis-toi, ô Mère de l’Emmanuel, ** le Christ notre Dieu est avec nous.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 5 : Le Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, * né de la Vierge pour notre salut, * chantons-le, fidèles, et adorons-le, * car il a daigné dans sa chair monter sur la Croix * et supporter la mort, * afin de ressusciter les morts ** par sa glorieuse Résurrection.
2. Tropaire du Vénérable Père, ton 1 : Habitant du désert, ange dans la chair * et thaumaturge tu fus, ô notre père théophore, Moïse ; * car, ayant acquis par le jeûne, la veille et la prière des dons célestes, * tu guéris les infirmes * et les âmes de ceux qui accourent vers toi avec foi. * Gloire à celui qui t’a donné cette force ! * Gloire à celui qui t’a couronné ! ** Gloire à celui qui, à travers toi, opère la guérison pour tous.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
4. Kondakion du Vénérable Père, ton 4 : Après avoir battu les Maures et craché dans les visages des démons, * tu as brillé par ta pensée comme le soleil rayonnant, ** dirigeant nos vies par la lumière de ta vie et de tes enseignements.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion du dimanche, ton 5 : Tu es descendu aux enfers, ô mon Sauveur, * tu as brisé leurs portes, comme Tout-Puissant, * avec toi tu as ressuscité les morts, comme Créateur ; * et tu as brisé l’aiguillon de la mort * et Adam a été délivré de la malédiction, ô Ami des hommes. * Aussi te clamons-nous : ** Sauve-nous, Seigneur.

Prokimen
Du dimanche, ton 5 :
℟. Toi, Seigneur, tu nous prends en garde, tu nous protèges d’une telle engeance, à jamais (Psaume 11, 8).
℣. Sauve-moi, Seigneur, il n’est plus de saints (Psaume 11, 2).

Epître
Du dimanche : II Corinthiens (§ 170) I, 21 – II, 4.
Et c’est lui aussi qui nous a marqués de son sceau, et qui pour arrhes nous a donné le Saint-Esprit dans nos cœurs.

Alleluia
Du dimanche, ton 5 :
℣. Ton amour, Seigneur, à jamais je le chante, d’âge en âge ma parole annonce ta fidélité (Psaume 88, 2).
℣. Car j’ai dit : l’amour est bâti à jamais, aux cieux tu as fondé ta fidélité (Psaume 88, 3).

Evangile
Du dimanche : Matthieu (§ 89) XXII, 1-14.
Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.

Hymne à la Mère de Dieu pendant l’anaphore
Il est digne en vérité, ton 5.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux (Psaume 148, 1). Alleluia, alleluia, alleluia.

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Plain-chant parisien – Répons Stirps Jesse – Immaculée Conception, Assomption & Nativité de la Sainte Vierge

In Nativitate B.M.V.
In secundo nocturno, Resp. tertius

Répons Stirps Jesse - Fulbert de Chartres

Stirps Jesse virgam prodúxit, vírgaque florem : * Et super hunc florem ** requiéscit Spíritus almus. La souche de Jessé a produit un rameau, et le rameau une fleur : * et sur cette fleur ** s’est reposé l’Esprit Saint.
(Texte de saint Fulbert de Chartres d’après Isaïe XI, 1-2)
℣. Virgo Dei Génitrix virga est, flos Fílius ejus. ℣. La Vierge Mère de Dieu est le rameau, et la fleur est son Fils.
(Texte de saint Fulbert de Chartres)
* Et super hunc florem requiéscit Spíritus almus. * Et sur cette fleur s’est reposé l’Esprit Saint.
Glória Patri, & Fílio, & Spirítui Sancto. * Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
* Requiéscit Spíritus almus. * S’est reposé l’Esprit Saint.

Source : Antiphonaire de Notre-Dame de Paris (c. 1300) – F-Pn lat. 15181 f°379 v° et F-Pn lat.15182 f° 304 bis r°. – Cantus ID: 007709 & 007709a.

Ce répons fut (avec Solem justitiæ et Ad nutum Domini) l’un de ceux écrits par saint Fulbert, évêque de Chartres (c. 970 † 10 avril 1028) en l’honneur de la Nativité de Notre Dame pour être chantés à l’office nocturne de cette fête le 8 septembre. Son texte qui s’inspire d’Isaïe XI, 1-2, construit un adroit balancement entre Virga et Virgo ; ce texte est en fait extrait d’un poème plus long écrit par le saint évêque pour la fête de la Nativité de la Vierge, intitulé Solem iustitiae, regem paritura supremum (Patrologie Latine CXLI, 345). Si l’on en croit l’Abbé Lebeuf (Traité historique et pratique de chant ecclésiastique, 1741) qui avait à sa disposition une documentation étendue (souvent perdue lors de la révolution), le chant de ce répons fut modulé par le roi de France Robert II le Pieux lui-même, qui était un grand ami de saint Fulbert (c’est ce roi qui l’avait fait nommé évêque de Chartres en 1006 – Fulbert était déjà précédemment chanoine et écolâtre de la cathédrale de Chartres). Cette composition se caractérise par de beaux mélismes terminaux, celui du verset est en particulier célèbre car c’est sur lui qu’on a modulé le Benedicamus Domino des vêpres solennelles et parce que nombre de polyphonies médiévales primitives sont construites sur cette modulation.

Les trois répons de saint Fulbert pour la Nativité de la Vierge Marie eurent un succès immédiat et se répandirent très rapidement non seulement dans les diocèses français, mais encore fort loin dans toute l’Europe (ils n’ont toutefois pas été retenus dans le Bréviaire romain de saint Pie V). Saint Bernard (c. 1090 † 1153) commente le texte de Stirps Jesse dans sa seconde homélie de l’Avent. Dès le XIIème siècle, notre répons reçoit les honneurs des toutes premières polyphonies aquitaines à deux voix.

Dans l’ancien usage de l’Eglise de Paris, le répons Stirps Jesse était chanté à six reprises :

  1. à l’office nocturne de la fête de l’Immaculée Conception (8 décembre), où il constitue le 6ème répons (3ème répons du 2nd nocturne),
  2. comme répons des premières vêpres de la fête de l’Assomption (15 août),
  3. au cours de la procession entre tierce et la grand’messe de l’Assomption, et son versé était alors “organisé”, c’est-à-dire chanté en organum polyphonique,
  4. aux premières vêpres de l’octave de l’Assomption (22 août),
  5. à l’office nocturne de la fête de la Nativité de la Sainte Vierge (8 septembre), où il constitue le 6ème répons (3ème répons du 2nd nocturne) et où il est à sa place primitive,
  6. à la procession suivant les complies de la fête de saint Denis (9 octobre).

L’une des conséquences inattendues du succès musical du répons Stirps Jesse de saint Fulbert de Chartres fut par la suite l’efflorescence du thème iconographique de l’arbre de Jessé, dont de belles représentations ornèrent les verrières de nos cathédrales gothiques.

Voici une magnifique vidéo de M. Michel Colas expliquant en détail la célèbre verrière de l’arbre de Jessé de la cathédrale de Chartres :

Vitrail de l'Arbre de Jessé - cathédrale de Chartres - XIIème siècle.
Vitrail de l’Arbre de Jessé – cathédrale de Chartres – XIIème siècle.

Programme de la fête de la Nativité de la Sainte Vierge

Huile sur toile c. 1638-1639 pour servir de carton de tapisserie pour la Tenture de la vie de la Vierge - May de Notre-Dame de Paris conservé au musée d'Arras. Crédit photographique : Henri de Villiers ©Saint-Eugène, le vendredi 8 septembre 2017, grand’messe de 19h. (Cette messe est célébrée en action de grâces pour le récent pèlerinage à Malte des grands Clercs de Saint-Eugène et de la Schola Sainte Cécile)

Cette fête, probablement d’origine hiérosolomytaine, semble avoir été introduite dans le synaxaire de Constantinople par l’empereur Maurice (582 † 602). Saint Jean Damascène (c. 676 † 749) ainsi que son frère de lait saint Côme de Maïouma, en fait également mention dans ses homélies, de que même saint André de Crète (660 † 740) :

Aujourd’hui comme pour des noces, l’Eglise se pare de la perle inviolée, de la vraie pureté. Aujourd’hui, dans tout l’éclat de sa noblesse immaculée, l’humanité retrouve, grâce aux mains divines, son premier état et son ancienne beauté. Les hontes du péché avaient obscurci la splendeur et les charmes de la nature humaine ; mais, lorsque naît la Mère de celui qui est la Beauté par excellence, cette nature recouvre en elle ses anciens privilèges, elle est façonnée suivant un modèle parfait et entièrement digne de Dieu. Et cette formation est une parfaite restauration et cette restauration est une divinisation et cette divinisation, une assimilation à l’état primitif. Aujourd’hui, contre toute espérance, la femme stérile devient mère et cette mère, donnant naissance à une descendance qui n’a pas de mère, née elle-même de l’infécondité, a consacré tous les enfantements de la nature. Aujourd’hui est apparu l’éclat de la pourpre divine, aujourd’hui la misérable nature humaine a revêtu la dignité royale. Aujourd’hui, selon la prophétie, le sceptre de David a fleuri en même temps que le rameau toujours vert d’Aaron, qui, pour nous, a produit le Christ rameau de la force. Aujourd’hui, une jeune vierge est sortie de Juda et de David, portant la marque du règne et du sacerdoce de celui qui a reçu, suivant l’ordre de Melchisédech, le sacerdoce d’Aaron. Pour tout dire en un mot, aujourd’hui commence la régénération de notre nature, et le monde vieilli, soumis à une transformation divine, reçoit les prémices de la seconde création.

Le Pape d’origine syrienne saint Serge Ier (c. 650 † 701) introduisit cette fête à Rome dans le rit romain, faisant précéder la messe d’une procession, à l’instar de celles qu’il avait instituées aux trois autres grandes fêtes de la Vierge : la Purification le 2 février, l’Annonciation le 25 mars, l’Assomption le 15 août. Fait curieux (qui n’est pas isolé), le tropaire de l’office byzantin de la fête a été traduit en latin et sert d’antienne de Magnificat des secondes vêpres romaines. Saint Serge Ier mourut du reste le 8 septembre 701.

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