Saint-Eugène, le dimanche 8 avril 2012, grand’messe de 11h.
Schola Sainte Cécile & ensemble de cuivres Hexactus
Regina cœli – mise en polyphonie d’après Charles de Courbes (1622)
Saint-Eugène, le dimanche 8 avril 2012, grand’messe de 11h.
Schola Sainte Cécile & ensemble de cuivres Hexactus
Saint-Eugène, le Samedi Saint 7 avril 2012, vigile pascale de 21h00.
Répétition pour les choristes à 16h30.
Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704), maître de la musique de Marie de Lorraine, duchesse de Guise, du Dauphin, fils de Louis XIV, des Jésuites & de la Sainte Chapelle.
Messe (H. 1).
4 voix (SATB), 8 solistes (SSAATTBB), 2 dessus instrumentaux & basse continue.
48 pages.
Cette messe qui ne porte pas de titre reçut le numéro 1 du catalogue des œuvres de Charpentier réalisé par Henry Wiley Hitchcock, et c’est plutôt à bon droit car nous sommes vraisemblablement en présence d’une des toutes premières compositions de jeunesse de Marc-Antoine.
Outre les parties habituelles de l’ordinaire (Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Agnus Dei), cette messe comporte aussi – selon les traditions gallicanes – un Domine, salvum fac Regem (facticement séparé par Hitchcock sous le numéro H. 281) qui se donne à la fin de la communion ou de la messe. Comme pour d’autres messes de Charpentier, et selon les principes traditionnels de l’alternance, l’orgue figure également certaines parties de l’ordinaire de la messe : l’organiste – qui se doit d’improviser – joue ainsi en alternance avec le chœur dans le Kyrie. Il figure également le 1er Sanctus et le 3ème (Sanctus Dominus Deus Sabaoth). Le Benedictus n’est pas mis en musique, car il était aussi vraisemblablement figuré par l’organiste, de même que le 1er et le 3ème Agnus Dei ; on peut bien sûr chanter trois fois l’Agnus Dei, notre édition donne le texte avec dona nobis pacem également. De même, on pourrait aussi chanter un Benedictus en plain-chant, par exemple celui de la Missa De Angelis (messe VIII du Kyriale Vatican).
Quoiqu’œuvre de jeunesse, cette partition recèle plusieurs passages remarquables par la maîtrise de l’écriture harmonique doit fait preuve Charpentier, en particulier l’incroyable Crucifixus et le contrepoint habile du Domine, salvum fac Regem
Dans notre édition, nous avons – pour plus de clarté – repris un principe éditorial utilisé par Ballard au XVIIème siècle : les parties chantées par tous sont en caractères droits, les parties des 8 solistes en caractère italiques. La plupart du temps, les parties solistes sont indiquées dans le manuscrit de Charpentier : par exemple, 1. seul devant le dessus indique ainsi que c’est le premier soprano solo qui chante. Lorsque la mention du soliste devant intervenir est inexistante dans le manuscrit, nous l’avons le plus souvent portée entre parenthèses. Le plus souvent, cela se déduit du contexte des autres voix, mais dans le Sanctus, qui pose un vrai problème de compréhension de la partition (le manuscrit passant à deux chœurs réels pour les Hosanna), nous avons pris un parti pris interprétatif assez différent de celui suivi par l’édition du CMBV, qui devrait simplifier l’exécution. L’intonation du Gloria comme l’Ite missa est de la messe pourraient être repris de la Messe royale du Ier ton d’Henry du Mont. Le Credo pourrait utiliser également l’intonation de la Messe royale de du Mont (ce qui joue sur un effet de bascule ut mineur / ut majeur) ou alors emprunter son intonation au Credo III.
Le total des 8 solistes peut être réduit à 5 (SSATB), mais les effets de polychoralité qu’induit le double quatuor soliste sont évidemment perdus. Les deux dessus sont nécessaires ; comme ils dialoguent à certains moments, une disposition spaciale intéressante consiste à placer les deux quatuors en arc de cercle (plus ou moins face-à-face) dans l’ordre : BTAS-SATB
Le chœur peut être compris comme la réunion des deux groupes solistes, il constitue alors un double quatuor vocal. Cependant, le style d’écriture assez simple des parties chorales peut laisser entendre une masse vocale plus importante, le dialogue avec le double petit chœur des solistes avec un grand chœur plus important présente alors un réel enrichissement.
Le manuscrit contient des passages en apparence fautifs (Catherine Cessac estime que la partition n’a pas reçu un traitement soigné dans sa transcription par Charpentier). Nous avons pris le parti de laisser la plupart de ceux-ci, signalant juste une correction que nous avons effectuée dans le Gloria dans la partie du second dessus instrumental.
Nous proposons cette partition avec soit le Domine, salvum fac Regem, soit – pour une utilisation liturgique – le Domine, salvum fac Galliam. Nous proposons également le matériel d’orchestre en une partition de 20 pages, comportant en trio les deux dessus instrumentaux & la basse continue.
[sociallocker]
Cliquer sur ce lien pour ouvrir & télécharger la partition générale en fichier PDF.
Cliquer sur ce lien pour ouvrir & télécharger la partition des instruments en fichier PDF.
[/sociallocker]
Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704), maître de la musique de Marie de Lorraine, duchesse de Guise, du Dauphin, fils de Louis XIV, des Jésuites & de la Sainte Chapelle.
Ecce panis voce sola.
1 voix (S) & basse continue.
2 pages.
Charpentier a laissé de nombreux petits motets pour la messe basse en musique. Voici un Ecce panis pour dessus & basse continue, qui pourra être chanté aussi par une taille.
Le compositeur a retenu le ton de la majeur (« joyeux & champêtre » selon son tableau des énergie des modes) pour développer une mélodie gracieuse sur ce texte eucharistique, l’une des strophes tirée de la séquence de la Fête-Dieu , le Lauda Sion composé par saint Thomas d’Aquin :
Ecce, ecce panis Angelórum,
Factus cibus viatórum. Vere panis, filiórum, Non mitténdus cánibus. |
Voici le pain des Anges,
Devenu nourriture des voyageurs, C’est le pain véritable des enfants, Qu’il ne faut pas jeter aux chiens. |
Charpentier – Ecce panis voce sola (H. 242) – ton original
Charpentier – Ecce panis voce sola (H. 242) – un ton plus bas
Charpentier – Ecce panis voce sola (H. 242) – deux tons plus bas
Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704), maître de la musique de Marie de Lorraine, duchesse de Guise, du Dauphin, fils de Louis XIV, des Jésuites & de la Sainte Chapelle.
Iesu corona virginum (H. 53).
2 voix égales (SS), flûte & basse continue.
5 pages.
Cette hymne mise en musique par Charpentier vraisemblablement pour des religieuses constitue l’hymne des vêpres du commun des vierges.
Le texte – admirable – en est de saint Ambroise de Milan, au IVème siècle. Il s’agit donc de l’une des plus anciennes hymnes de l’office divin occidental. En voici le texte & la traduction :
Jesu, coróna Vírginum, Quem mater illa cóncipit, Quæ sola Virgo párturit : Hæc vota clemens áccipe. |
Jésus, couronne des Vierges, Conçu de la seule Mère Qui demeura toujours Vierge, Agréez ces prières avec bonté. |
|
Qui pascis inter lília, Septus choréis Vírginum, Sponsus decórus glória, Sponsísque reddens præmia. |
Vous qui paissez parmi les lis, Dans l’enclos du chœur des Vierges, Epoux éclatant de gloire, Qui donne la récompense à vos épouses. |
|
Quocúmque pergis, Vírgines Sequúntur, atque láudibus Post te canéntes cúrsitant, Hymnósque dulces pérsonant. |
Partout où vous allez, les Vierges vous suivent ; elles s’empressent à votre suite en chantant des louanges et en interprétant des hymnes mélodieuses. | |
Te deprecámur, súpplices, Nostris ut addas sénsibus, Nescíre prorsus ómnia Corruptiónis vúlnera. |
Nous vous supplions humblement : Faites que désormais Nos sens ignorent les blessures Corruptrices du péché. |
|
Laus, honor, virtus, glória Deo Patri, & Fílio, Sancto simul Paráclito, In sæculórum sæcula. Amen. |
Louange, honneur, puissance, gloire A Dieu le Père, & au Fils, De même qu’au Paraclet Saint, Dans les siècles des siècles. Amen. |
Les strophes impaires sont confiées aux deux dessus, elles pourront au besoin être chantées en chœur. Les strophes paires sont clairement attribuées à deux solistes. Si celles-ci venaient à manquer, les strophes impaires pourraient alterner avec le plain-chant aux strophes paires, Charpentier ayant choisi cette tonalité d’Ut Majeur vraisemblablement pour s’accorder au plain-chant ordinaire en France de cette hymne, et non pour cadrer avec son tableau d’énergie des modes (Ut majeur est pour lui “gai & guerrier”, ce qui ne correspond guère à l’écriture ni au propos ici) ; on trouvera un exemple de plain-chant parisien sur notre site.
Vous téléchargez cette partition ? Vous appréciez notre travail ? Vous pouvez grandement nous aider en partageant cette page sur vos réseaux sociaux ! Merci par avance !
Saint-Eugène, le mercredi 25 février 2009, messe de 19h.
Saint-Eugène, le dimanche 10 février 2008, grand’messe de 9h30 (ATTENTION : horaire exceptionnel !!! Raccord pour les choristes à 9h).
Sancti Eugenii digna memoria Recurrit, Socii ; plaudat Ecclesia, Exultat Gallia, tanti Martyrii Sacro ditata pignore. |
De saint Eugène la digne mémoire Revient, ô frères ; L’Eglise applaudit, La Gaule triomphe d’être enrichie Du gage sacré d’un tel martyr. |
Alumnus Græciæ, visit Hispaniam, Doctor Hispaniæ revisit Galliam, Docti præsentiam Doctoris Galliæ Fideli captans pectore. |
Disciple de la Grèce, il visite l’Espagne, Docteur de l’Espagne, il revoit la Gaule, Recherchant, dans la fidélité de son cœur, La présence du savant docteur des Gaules. |
Patrem desiderat, votum prosequitur, Jam prope venerat, hostis irascitur Sanctus vir rapitur, quem ensis tenerat, Caput vellens a corpore. |
Il désire son père, il le cherche de ses vœux, Déjà il était près de lui, l’ennemi s’irrite, Saisit l’homme de Dieu et de son glaive Lui tranche la tête. |
In lacu proximo corpus submittitur, Custodi optimo pignus commititur ; Recens, ut mittitur manet longissimo Sub unda corpus tempore. |
Dans un lac voisin son corps est jeté, A cet excellent gardien ce dépôt est confié ; Bien longtemps intact comme au premier jour Son corps demeure sous les eaux. |
Hercoldus patitur, quem Dei visio Ex hoc alloquitur in Dyonisio : Salutis pretio Sanctus redimitur, Digno locandus decore. |
Ercold souffre ; une vision de Dieu Par la bouche de Denys lui parle ainsi : Que pour prix de sa guérison le saint soit retiré des eaux, Qu’un sanctuaire s’élève en son honneur. |
Sit Patri gloria, sit honor Filio, Virtus, potentia, laus, jubilatio ; Flamini socio surgat sors socia, Ut pari constant robore. Amen. |
Gloire soit au Père, au Fils soit honneur, Force, puissance, louange, jubilation ; A l’Esprit-Saint même gloire, mêmes honneurs, Pour qu’il soit établi qu’ils ont même puissance. Ainsi soit-il. |
Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704), maître de la musique de Marie de Lorraine, duchesse de Guise, du Dauphin, fils de Louis XIV, des Jésuites & de la Sainte Chapelle.
Dixit Dominus (H. 197).
4 voix mixtes (SATB) & basse continue.
11 pages.
Prélude instrumental (H. 197a).
1 page.
Partie de basse continue seule.
2 pages.
Parties restituées de dessus instrumentaux.
5 pages.
Ecrit par Charpentier dans la tonalité originale de sol mineur, soit “sérieux & magnifique” dans sa conception de l'”énergie des modes”, ce splendide Dixit Dominus trouvera sa place aux vêpres aussi bien que comme motet durant la messe (par exemple pour la fête du Christ-Roi).
L’exécution de ce psaume 109 nécessite trois solistes (haute-contre, taille, basse taille). Notre partition identifie clairement les parties des solistes en mettant leur texte en caractères italiques, selon une pratique rencontrée dans l’édition parisienne au XVIIème siècle. L’écriture de Charpentier fait alterner les solistes & le chœur, selon les principes traditionnels de l’antiphonie.
Ce magnifique psaume a été très bien enregistré par les chantres & les pages du Centre de Musique Baroque de Versailles sous la direction d’Olivier Schneebeli (Marc-Antoine Charpentier – Vêpres de Saint-Louis).
Marc-Antoine Charpentier a écrit un prélude instrumental (H. 197a) pour cette partition. Nous avons aussi restitué de ce fait les parties instrumentales pour le reste du motet, en tenant compte des usages de l’époque en matière de doublures instrumentales.