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La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

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Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Publication de la date de Pâques & de celles des fêtes mobiles le jour de l’Epiphanie

La publication de la date de Pâques dans le Pontificale Romanum.

L’Epiphanie étant la dernière fête du Temporal avant le cycle pascal, le Pontifical Romain (Pars III. De publicatione festorum mobilium in Epiphania Domini) fait publier solennellement au jour de cette fête, dans les églises cathédrales, la date de Pâques et des principales fêtes mobiles de l’année. Cette publication, selon des usages locaux, peut également se faire dans les églises principales et les églises paroissiales.

HISTOIRE – Cette tradition remonte aux tous premiers temps de l’Eglise. Le Patriarche d’Alexandrie, où se trouvaient les plus habiles astronomes de la chrétienté, avait la mission d’envoyer la date de la solennité pascale aux autres Patriarches orientaux et au Souverain Pontife, lequel en informait les métropolites d’Occident.

Le Concile de Nicée passe pour avoir formalisé la coutume. Bien qu’il ne soit pas fait mention de la fixation de la date de Pâques dans les canons du Concile de Nicée qui nous ont été conservés, on sait que la question a été débattue et tranchée par le concile grâce à trois textes : une lettre de l’empereur Constantin, une lettre synodale pour l’Eglise d’Alexandrie et une lettre de saint Athanase écrite en 369 aux évêques d’Afrique. Au Vème siècle, Cyrille d’Alexandrie aurait écrit une épître pascale dans laquelle il indiquait : “le concile oecuménique vota à l’unanimité que l’Église d’Alexandrie, du fait de ses illustres astronomes, devrait communiquer chaque année à l’Église de Rome la date de Pâques, et Rome la communiquerait aux autres Églises”. Toutefois, il n’est pas certain que ce passage se réfère au premier concile de Nicée.

Beaucoup de Pères de l’Eglise des premiers siècles parlent de cette annonce de la date de Pâques lors de la fête de l’Epiphanie. Le IVème concile d’Orléans de 541 et celui d’Auxerre de 578 en ont étendu l’usage en Gaule : on consultera à ce propos le Canon qui se lisait à prime de l’Epiphanie dans l’ancien bréviaire parisien.

Bien vite, les évêques prirent l’habitude de publier chaque année, le 6 janvier, une epistola festivalis, lettre pastorale dans laquelle étaient annoncées étaient annoncées aux fidèles les dates de Pâques et des fêtes mobiles de l’année courante.

Le rit romain, possède, pour cette publication, une formule (le “Noveritis”) assez développée qui se chante à l’Epiphanie : à la proclamation de la date de Pâques sont également ajoutées celles de la Septuagésime, du mercredi des Cendres, du synode diocésain, de l’Ascension, de la Pentecôte et du premier dimanche de l’Avent. Le récitatif romain utilise le même ton que l’Exultet de la Vigile pascale, ce qui confère un avant-goût de la joie pascale à l’annonce de la date de Pâques.

REGLES LITURGIQUES – Dans le rit romain, le “Noveritis” est chanté en la fête de l’Epiphanie dans les cathédrales (et par usage dans les églises paroissiales) après l’évangile de la messe la plus solennelle du jour. La proclamation en est faite par l’Archidiacre, ou bien, selon l’usage des lieux, par le chanoine préchantre ou par un autre chanoine. Revêtu de la chape blanche, celui qui est désigné pour cet office se rend à l’ambon ou au pupitre de l’évangile, paré d’une étoffe de soie blanche.

CHANT – Voici les pages du Pontifical Romain présentant le chant du Noveritis :

TEXTE & CHANT – En voici le texte noté pour 2014, réalisé cette fois par nos soins :

Noveritis Romanum 2104

Traduction pour 2014 :

Vous avez su, Frères très chers, par la miséricorde de Dieu qui nous a été annoncée, que nous avons été comblés par la Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ, ainsi de même nous vous annonçons la joie qui nous sera procurée par la Résurrection de notre même Sauveur.

  • Le 16 février sera le dimanche de la Septuagésime.
  • Le 5 mars sera le jour des Cendres et le début du jeûne très sacré du Carême.
  • Le 20 avril sera la sainte Pâque de Notre Seigneur Jésus-Christ, que vous célèbrerez avec joie.
  • Le 29 mai sera l’Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ.
  • Le 8 juin sera la fête de la Pentecôte.
  • Le 19 du même mois sera la fête du Très Saint Corps du Christ.
  • Le 30 novembre sera le premier dimanche de l’Avent de Notre Seigneur Jésus-Christ, à qui est l’honneur et la gloire, dans les siècles des siècles. Amen.

    RIT PARISIEN

    L’ancien rit parisien avait conservé une formule très courte, sur un récitatif très simple, dans laquelle seule la date de Pâques est proprement annoncée ; tout cela possède sûrement une saveur très antique, et cette rédaction est sans doute antérieure à celle – plus développée – actuellement en usage dans le rit romain. Dans l’ancien rit parisien, le Noveritis était chanté dans chaque paroisse par le diacre, face à l’Orient, immédiatement après le chant de l’évangile au jubé, sans changement d’ornement.

    Nóverit cáritas vestra, fratres caríssimi, quod, annuénte Dei & Dómini nostri Jesu Christi misericórdia, die N. mensis N. Pascha Dómini celebrábimus.

    En voici le chant dans le Missale Parisiense de 1766 de Mgr Charles Gaspard Guillaume de Vintimille du Luc :

    Voici le chant de l’ancien usage de Paris, pour 2014 :

    Noverit Parisiense 2014

    En voici la traduction pour 2014 :

    Votre charité saura, Frères très chers, que, par la miséricorde de Dieu & de notre Seigneur Jésus-Christ qui nous a été annoncée, le 20 avril nous célèbrerons la Pâque de Seigneur.

    RIT AMBROSIEN

    Le rit ambrosien possède quasiment la même formule que le parisien, on y répond Deo gratias. Les cantilènes parisiennes et milanaises présentent des ressemblances, en particulier la cadence finale. Comme dans les autres rits, l’annonce en est faite après l’évangile de la messe de l’Epiphanie. En voici la rubrique & le texte :
    Indictio Paschalis. – Mox Diaconus annunciat Pascha Resurrectionis, quo die, et mense sit futurum, hoc modo :
    Nóverit cháritas vestra, fratres charissimi, quod, annuente Dei & Domini nostri Jesu Christi misericórdia, die N., mensis N., Pascha Domini cum gaudio celebrábimus. ℟. Deo grátias.

    En voici le chant dans le Missale Ambrosianum de 1712 de S.E. Joseph, cardinal Archinti, archevêque de Milan :

    Voici le chant pour le rit ambrosien, pour 2014 :

    Noverit Ambrosianum 2014

    En voici la traduction pour 2014 :

    Votre charité saura, Frères très chers, que, par la miséricorde de Dieu & de notre Seigneur Jésus-Christ qui nous a été annoncée, le 20 avril, nous célèbrerons avec joie la Pâque de Seigneur. ℟. Rendons grâces à Dieu.

    VOIR AUSSI SUR CE SITE :

    Publication de la date de Pâques & de celles des fêtes mobiles de l’année 2010.
    Publication de la date de Pâques & de celles des fêtes mobiles de l’année 2011.
    Publication de la date de Pâques & de celles des fêtes mobiles de l’année 2012.
    Publication de la date de Pâques & de celles des fêtes mobiles de l’année 2014.

  • Epiphanie (prose parisienne de l’)

    HISTOIRE – Cette prose (ou séquence) est entrée au missel de Paris de 1685, elle s’est diffusée ensuite rapidement dans beaucoup de diocèses français avec la propagation du rit parisien au XVIIIème siècle. Nous la donnons ici avec la traduction du Missel de Paris latin-français, 1764.

    Ad Jesum accurite
    Corda vestra subdite
    Regi novo Gentium.

    Prosternés aux pieds de Jésus, venez en foule soumettre vos cœurs à ce nouveau Roi des Gentils.
    Stella foris prædicat,
    Intus fides indicat
    Redemtorem omnium.

    L’étoile qui frappe les yeux, marque l’endroit où il est né; mais la foi qui anime les cœurs, apprend à le reconnaître pour le Rédempteur de tous les hommes.
    Huc afferte munera
    Voluntate libera,
    Sed munera cordium.

    Empressez-vous de lui apporter des présents ; mais que ce soient les présents de vos cœurs
    Hæc erit gratissima
    Salvatori victima
    Mentis sacrificium.

    C’est là le plus agréable sacrifice que vous puissiez offrir au Sauveur.
    Offert aurum caritas,
    Et myrrham austeritas,
    Et thus desiderium.

    Offrez-lui l’or d’une charité pure, la myrrhe d’une vie pénitente, & l’encens de vos saints désirs.
    Auro Rex agnoscitur,
    Homo myrrha, colitur
    Thure Deus Gentium.

    L’or est l’hommage rendu à sa royauté, la myrrhe une preuve de son humanité, & l’encens une marque du culte souverain qui est dû à sa divinité.
    Judæa, gaudentibus
    Non invide Gentibus
    Relectum mysterium.

    Juifs, n’enviez point aux Gentils la connaissance qui leur est donnée de ce divin mystère.
    Post custodes ovium,
    Se Magi fidelium
    Jungunt in consortium.

    Les mages suivent de près les bergers, & viennent se joindre à cette bienheureuse troupe des premiers fidèles.
    Qui Judæos advocat
    Christus Gentes convocat
    In unum tugurium.

    Jésus-Christ
    appelle à soi les Gentils comme les Juifs, & rassemble
    ces deux peuples dans une même crêche.
    Bethléem fit hodie
    Totius Ecclesiæ
    Nascentis exordium.

    Bethléem devient aujourd’hui le berceau de toute l’Eglise naissante.
    Regnet Christus cordibus,
    Et victis rebellibus
    Proferat imperium. Amen.

    Que Jésus règne dans nos cœurs; & qu’après avoir vaincu ses ennemis rebelles, il étende partout son empire. Amen.

    MUSIQUE – La mélodie, du 1er ton, reprend celle d’une vieille prose du XIIème siècle. Le rythme est mesuré, ternaire. Le second ut des versets 3 & 4 (Ut afferte munera / Hæc erit gratissima) est altéré en ut dièse (altération de la sensible) dans certains diocèses français. La musique que nous donnons ici provient des livres du propre de Paris publiés au XIXème siècle sous le cardinal Richard, après le passage au rit romain :

    Prose de l'Epiphanie - Ad Jesum accurite

    Enregistrement lors de la messe de l’Epiphanie 2018 :

    Epiphanie (Fête de l’)

    L

    Fête célébrée le 6 janvier qui prolonge le cycle de l’Incarnation, lequel est commencé par l’Avent, exalté dans la solennité de Noël et achevé à la Purification.

    ORIGINE – Le nom grec d’Epiphanie (qui signifie : apparition, manifestation, en particulier, apparition de la lumière du jour, secours apporté par des êtres divins, manifestation de la puissance d’un souverain) montre assez que l’origine de cette fête doit être cherchée en Orient.

    Chez les auteurs et liturgies latins, on emploie la dénomination grecque, ou bien on la traduit par festivitas declarationis (saint Léon le Grand), ou manifestatio (saint Fulgence d’Algesiras) ou apparitio.

    Comme en témoigne saint Epiphane pour Alexandrie et d’autres lieux, il s’agissait à l’origine de substituer – par une fête en l’honneur de la manifestation du Christ – des cérémonies païennes en l’honneur du soleil.

    HISTOIRE – Cette fête est une des plus ancienne de l’année liturgique. Son origine est a rechercher en Orient et sans doute à Alexandrie. Les actes du martyre de saint Philippe, évêque d’Héraclée mort en 304, parlent de l’Epiphanie comme d’une grande fête, & de celles qui nous ont appelés à la foi.

    En Orient, ce fut d’abord une fête de la naissance du Christ. Saint Clément d’Alexandrie affirme ainsi que les chrétiens regardent le 6 janvier comme le jour de la naissance du Sauveur, tandis que les hérétiques Basilidiens croient qu’il est né le 10 janvier.

    Puis, au IVème siècle, il advint que par suite d’influences réciproques entre les diverses Eglises d’Orient et d’Occident, la fête du 25 décembre (d’origine romaine) s’acclimata en Orient entre 380 et 430, et la fête du 6 janvier fut reçue en Occident, d’abord en Gaule puis en Espagne et enfin à Rome.

    Dès lors, le caractère de chacune des deux fêtes se fixa définitivement : Noël célèbre la naissance charnelle du Sauveur, l’Epiphanie sa manifestation glorieuse à tous les hommes.

    On commémora donc le 6 janvier les trois grandes Epiphanies-manifestation du Christ-Dieu :

  • L’adoration des Mages venus de l’Orient et reconnaissant le Messie,
  • le baptême du Christ au Jourdain, où la voix du Père se fait entendre et où l’Esprit Saint descend sur les eaux,
  • le premier miracle aux noces de Cana en Galilée.
  • Si la mention de ces trois manifestations figurent toujours en ce jour dans les différents textes liturgiques d’Orient et d’Occident, en Occident, l’accent mis par la ferveur populaire se porta surtout sur l’adoration des Mages, et à l’inverse en Orient sur le baptême dans le Jourdain.

    Notons ainsi pour le rit romain que :

  • les matines du 6 janvier parlent surtout du baptême du Seigneur,
  • les antiennes des laudes, des petites heures et des vêpres, les textes de la messe parlent surtout de l’adoration des mages,
  • l’hymne Hostis Herodes impie, les grandes antiennes de Magnificat et de Benedictus parlent des trois manifestations,
  • l’évangile de l’adoration des mages est lu le 6 janvier, celui du baptême du Christ au Jourdain le jour octave (13 janvier), celui des noces de Cana le Second Dimanche après l’Epiphanie.
  • Le continuateur la Chronique latine de Guillaume de Nangis, pour l’an 1375, dit qu’autrefois les rois de France, à l’exemple des Mages, allaient à l’offrande & présentaient à l’autel de l’or, de la myrrhe et de l’encens.

    REGLES LITURGIQUES – I. Quatrième des cinq grandes fêtes de l’année liturgique nommées “Fêtes cardinales” (après Pâques, Noël et la Pentecôte et avant l’Ascension), elle n’est pourtant plus jour férié en France, où la solennité externe en est de ce fait obligatoirement transférée au dimanche suivant.

    II. La couleur liturgique est le blanc au rit romain. Dans les traditions diocésaines françaises, on usait souvent en ce jour du jaune (à distinguer du drap d’or) qui rappelait l’offrande des mages.

    III. La préface est propre à la fête de l’Epiphanie (et à son octave) :

    Vere dignum et justum est…
    quia cum Unigenitus tuus in subtantia nostræ mortalitais apparuit, nova nos immortalitatis suæ luce reparavit.
    Et ideo…

    Vraiment, il est digne et juste…
    de ce que votre Unique engendré, apparaissant dans la substance de notre mortalité, nous a réparés par cette nouvelle lumière de son immortelle splendeur.
    Et donc…

    IV. Le jour de la fête, l’office des matines possède une particularité remarquable : il ne possède pas d’invitatoire ni d’hymne, mais le psaume 94 (qui constitue l’invitatoire ordinaire le restant de l’année) est chanté avec reprises de l’antienne à la manière antique au cours du 3ème nocturne.
    Autrefois, dans les diocèses français, on chantait à la fin des matines l’évangile de la Généalogie du Christ selon saint Luc (faisant ainsi pendant au chant de la généalogie du Christ selon saint Matthieu à la fin des matines de Noël).
    On regrettera la désaffection générale de ce noble et antique office tandis que la célébration de l’office nocturne est encore très populaire dans les différents rits orientaux et il y a peu dans le rit ambrosien.

    V. Dans les cathédrales (et les églises principales par extension), l’archidiacre chante le Noveritis (Voyez Publication de la date de Pâques).

    VI. “L’aliam viam” – Une antique coutume veut qu’aujourd’hui la procession retourne à la sacristie après la messe en empruntant un itinéraire différent de celui du reste de l’année, pour marquer le retour par un autre chemin des mages lorsqu’ils eurent adoré l’Enfant-Dieu, ainsi que le diacre le chante dans l’évangile d’aujourd’hui : “Et responso accepto in somnis, ne redirent ad Herodem, per aliam viam reversi sunt in regionem suam” – “Mais ayant été avertis en songe de ne pas revenir auprès d’Hérode, ils retournèrent dans leur pays par un autre chemin” (Luc II, 12).

    VI. L’Epiphanie est au moins depuis le VIIIème siècle suivie d’une octave (hélas supprimée dans le calendrier de 1962 – en pratique cette suppression est limitée par le fait que le jour octave existe toujours sous le nom de Commémoraison du Baptême du Christ et que les différentes féries répètent la messe du 6 janvier).
    Cette octave avait au Moyen-Age une grande solennité (octave privilégiée de 2e ordre dans le calendrier antérieur, l’octave de Noël était de 3e ordre). On trouve le jour octave chômé en France sous Louis le Débonnaire, comme on le voit dans les Capitulaires de ce Prince rapportés par l’Abbé Ansegise.
    Dans les anciens rits romano-francs du Moyen-Age (e.g. Missel de Paris dans l’édition de 1584), chaque jour de cet octave recevait une prose particulière.
    La Messe du dimanche dans l’octave était celle de la Station qui se faisait à Rome au lendemain de la fête sur le mont Célius; celle du jour octave (13 janvier) est celle de la fête, à l’exception de la collecte, qui, dit le cardinal Schuster, a toute la valeur de l’âge léonien, et de l’évangile du baptême du Christ, qui se lisait autrefois à la synaxe du mercredi après la fête.

    VII. L’Epiphanie a donné son nom au temps ou période liturgique qui la suit jusqu’à la Septuagésime ; d’où le terme : “dimanches après l’Epiphanie”.
    La couleur de tout ce temps est le vert.
    Les dimanches après l’Epiphanie sont au nombre de six. Lorsqu’arrive la Septuagésime, les dimanches qui n’ont pu être célébrés trouvent leur place entre le 23ème et le dernier dimanche après la Pentecôte.

    VIII. Le rituel romain comporte une solennelle bénédiction de l’eau lors de la vigile nocturne de l’Epiphanie, qui rappelle fortement ce qui se pratique dans les rits orientaux. Trois autres bénédictions marquent aussi cette fête :

  • Bénédiction des maisons le jour de l’Epiphanie (cette bénédiction comporte aussi un encensement de la maison),
  • Bénédiction de l’or, de l’encens & de la myrrhe,
  • Bénédiction des craies (avec lesquelles on marque sur le linteau des portes le millésime & les trois initiales des rois mages (lesquelles signifieraient également “Christus Benedicat Mansionem”).
  • Canon de l’Epiphanie

    Dans l’ancien bréviaire parisien, on lisait les dimanches & jours de fêtes à la fin de l’office de prime un Canon tirés des décisions des saints Conciles. Voici celui de l’Epiphanie :

    CANON

    Du IV. Concile d’Orléans, l’an 541, c. 1, & du Concile d’Auxerre, sous S. Aunaire, l’an 578, c. 2.

    Le Concile, guidé par l’inspiration d’un Dieu plein de bonté pour les hommes, a statué que les prêtres célébrassent dans le même temps la sainte Pâque, & qu’on annonçât tous les ans au peuple dans l’Eglise le jour de l’Epiphanie cette fête solennelle… Que les prêtres envoient avant l’Epiphanie des députés à l’évêque pour être informés de sa part du commencement du carême, & pour pouvoir en instruire les fidèles le jour de l’Epiphanie.

    Canon de l'Epiphanie - L'Adoration des Mages - Bernardino Luini c 1520 Musee du Louvre

    Programme de la fête de l’Epiphanie

    L

    > Catéchisme sur la fête de l’Epiphanie

    Saint-Eugène, le dimanche 6 janvier 2008, grand’messe de 11h.

  • Procession d’entrée : “Dans les cieux, quel astre radieux ?” Marche des rois – musique attribuée à Jean-Batiste de Lully (1632 † 1687), surintendant de la musique de la Chambre du roi Louis XIV – texte traditionnel
  • Kyrie de la Messe de Minuit pour Noël (H . 9) de Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704) maître de la musique de la Sainte Chapelle
    Kyrie sur « Joseph est bien marié »
    Christe sur “Or nous dites Marie
    Kyrie sur « Une jeune pucelle de noble cœur »
  • Gloria de la Messe de Minuit pour Noël (H . 9) de Marc-Antoine Charpentier
    Laudamus te sur « Tous les bourgeois de Chastre »
    Quoniam tu solus sanctus sur « Où s’en vont ces gays bergers »
  • Séquence de l’Epiphanie : Ad Jesum accurite – Prose entrée au missel de Paris de 1685, mélodie du XIIème siècle – conformément à la tradition, l’or-gue “chante” les versets impairs – traduction du Missel de Paris latin-français, 1764
  • Publication de la date de Pâques et de celles des fêtes mobiles qui en dépendent : selon une tradition remontant aux premiers temps de l’Eglise, on proclame aujourd’hui la date de Pâques et des principales fêtes en découlant, sur le même ton employé pour la bénédiction du cierge pascal dans la nuit de Pâques
  • Credo III
  • Et incarnatus est de la Messe de Minuit pour Noël de Marc-Antoine Charpentier
  • Pendant les encensements de l’offertoire : Noël suisse – noël d’orgue de Louis-Claude d’Aquin (1694 † 1772), organiste de la chapelle royale et de Saint-Paul
  • Sanctus : Sanctus de la Messe de Minuit de Marc-Antoine Charpentier, sur « O Dieu que n’estois-je ne vie »
  • Après la Consécration : O salutaris sur le vieux noël « A la venue de Noël » – Henri de Villiers
  • Agnus Dei de la Messe de Minuit de Marc-Antoine Charpentier, sur « A Minuit fut fait un réveil »
  • Pendant la communion : Ab Oriente – antienne de Magnificat en plain-chant & Magnificat du huitième ton de Claudin de Sermisy (1490 – 1562), maître de la chapelle royale
  • Hostis Herodes impie – Hymne de l’Epiphanie – versets d’orgue de Guillaume Gabriel Nivers (1632 † 1714), organiste de Saint Sulpice et des damoiselles de Saint-Cyr
  • Tribus miraculis – Grande antienne du jour, célébrant les trois épiphanies – plain-chant
  • Prière pour la France, sur le ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
  • Ite missa est VIII
  • Au dernier Evangile : Alma Redemptoris Mater
  • « Aliam viam » – conformément à une antique tradition, la procession de ce jour retourne à la sacristie par un chemin différent de celui habituel, afin de marquer symboliquement que les Mages, divinement avertis, retournèrent chez eux « par une autre voie ».
  • Pour sauver l’humanité – cantate sur le Noël “Bon Joseph écoutez-moi”, d’après Louis-Claude d’Aquin (1694 † 1772), organiste de la chapelle royale et de Saint-Paul
  • Ensemble instrumental & Schola Sainte Cécile
    Direction : Henri de Villiers
    Hilaire Vallier & Marie-Estelle Baraston, flûtes
    Pierre-Alain Chouard, Romaric Pokorny, Corentin Pokorny,
    Emmeran Pokorny, Céline Boursier, cordes
    Gilles Lacombe, cor anglais, John Chappuis, guitare baroque, Stanley Smith, violoncelle
    A l’orgue, Anne Foulard

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    Catéchisme sur l’Epiphanie

    Adoratio Magi - Catéchisme sur l'Epiphanie

    Demande. Quelle fête l’Eglise célèbre-t-elle le 6 janvier prochain ?
    Réponse. L’Eglise célèbre la Fête de l’Epiphanie, autrement la Fête des Rois.
    Explication. L’Epiphanie est appellée vulgairement en France la Fête des Rois, parce que le peuple croit, sur une ancienne tradition, que les Mages qui vinrent adorer Jésus-Christ étaient Rois. Nous en parlerons plus bas.

    D. Que signifie le mot d’Epiphanie ?
    R. Epiphanie est un mot grec qui signifie manifestation.

    D. Pourquoi cette fête est-elle appelée Epiphanie ou manifestation ?
    R. Parce qu’on y célèbre trois grands mystères qui ont fait connaître la puissance & la gloire du Sauveur.

    D. Quel est le premier de ces mystères ?
    R. C’est l’adoration des Mages & la vocation des Gentils à la Foi.

    D. Qui étaient les Mages ?
    R. Les Mages étaient des savants, qui faisaient une étude particulière de la sagesse.
    Explication. Nous ne savons rien d’assuré sur la qualité des Mages qui vinrent adorer Jésus-Christ. Les uns leur ont donné la qualité de rois, fondés sur une tradition fort ancienne ; d’autres ont même assigné leurs noms, quoique l’antiquité nous les ait laissé ignorer. Ce que nous savons, c’est que c’étaient des philosophes Gentils : on a même lieu de croire, suivant plusieurs interprètes, qu’ils étaient de grands seigneurs. Saint Léon pensait qu’ils étaient au nombre de trois : on en juge par le nombre de présents qu’ils offrirent à Jésus-Christ.

    D. Comment les Mages surent-ils que Jésus-Christ était né ?
    R. Les Mages apprirent la naissance du Sauveur par une étoile mystérieuse qui leur apparut dans l’Orient.
    Explication. Le Messie avait été annoncé par le païen Balaam sous le symbole d’une étoile qui devait naître de Jacob : les Juifs dispersés dans différents empires ne cachaient point qu’ils attendaient le Libérateur promis depuis tant de siècles. Les païens eux-mêmes, au rapport de leurs historiens, dont on peut voir les témoignages dans le Père de Colonia & dans le savant ouvrage de M. Busset sur la Religion prouvée par les auteurs païens, parlaient d’un changement avantageux pour les Juifs, qui devait arriver au temps où le Sauveur naquit. Tout cela pouvait être connu des Mages ; ils étaient d’ailleurs très savants dans la connaissance des astres. L’apparition d’une nouvelle étoile les frappa ; & éclairés d’une lumière intérieure, ils comprirent que cet astre miraculeux annonçait la naissance du grand Roi qu’attendait les Juifs.

    D. Que firent les Mages après l’apparition de l’étoile ?
    R. Les Mages quittèrent leur pays & vinrent à Jérusalem chercher l’Enfant Jésus pour l’adorer.
    Explication. Fidèles à la grâce ; les Mages quittent tout pour chercher celui que l’étoile leur annonce ; ne sachant pas le lieu de sa naissance, ils vinrent à Jérusalem, espérant d’être instruits dans cette capitale de la Judée. Ils s’adressent à Hérode & lui demandent sans détour où est le Roi des Juifs nouveau-né. Ce prince ambitieux & jaloux s’alarme à cette nouvelle, il craint de perdre ses états. Pour se défaire du nouveau roi qu’on lui annonce, il use de fourberie : il recommande aux Mages de s’informer avec soin du lieu où est cet enfant : il leur demande avec un empressement affecté depuis combien de temps ils ont vu paraître l’étoile dont ils parlent : il ajoute qu’il les suivra pour adorer lui-même le roi qui vient de naître : il s’informe en même temps des Docteurs de la Loi quel doit être le lieu de la naissance de ce roi que la Nation attend. L’assurance positive qu’ils lui donnent que le Messie doit naître à Bethléem l’effraye encore davantage. Il se porte dès lors aux résolutions les plus violentes, mais il a grand soin de les tenir secrètes.

    D. Que firent les Mages après avoir quitté Hérode ?
    R. Les Mages se rendirent à Bethléem, adorèrent Jésus-Christ & lui offrirent leurs présents.
    Explication. L’étoile qu’ils avaient vue en Orient leur apparut de nouveau, & ce prodige les combla de la plus vive joie. Elle les conduisit jusqu’à Bethléem, & s’arrêta sur la maison dans laquelle on avait porté le Sauveur, car il n’était plus alors dans la cabane où il était né.

    D. Quels furent les présents que les Mages offrirent à Jésus-Christ ?
    R. Les Mages lui offrirent de l’or, de la myrrhe & de l’encens.

    D. Que signifiait l’or que les Mages offrirent au Sauveur ?
    R. L’or signifiait la royauté de Jésus-Christ.

    D. Que signifiait la myrrhe ?
    R. La myrrhe qui sert à embaumer les corps signifiait que Jésus-Christ était homme & sujet à la mort.

    D. Que signifiait l’encens ?
    R. L’encens marquait que l’Enfant Jésus était Dieu.
    Explication. Les Mages choisirent ce que leur pays produisait de plus rare & de plus riche pour l’offrir au Roi qu’ils venaient adorer. Par là ils marquaient leur extrême respect pour Jésus-Christ, & suivaient d’ailleurs la coutume établie en beaucoup d’endroits de ne point se présenter devant les Princes sans leur faire quelques présents.

    D. Que devinrent les Mages après avoir adoré Jésus-Christ ?
    R. Les Mages retournèrent dans leur pays par un autre chemin.
    Explication. Les Mages se proposaient de retourner à Jérusalem ; mais avertis en songe par un Ange des mauvais desseins d’Hérode contre le Saint Enfant, ils s’en retournèrent par un autre chemin. Plusieurs Eglises, en mémoire de cette circonstance du retour des mages, suivent dans la procession de ce jour une marche contraire à celle des autres jours.

    D. Que devons-nous remarquer de particulier dans cette manifestation du Sauveur aux Mages ?
    R. Nous y devons remarquer la vocation des Gentils à la foi.
    Explication. Les Juifs, spécialement choisis pour être le Peuple de Dieu, s’étaient persuadés que les autres peuples, communément compris sous le nom de Nations ou de Gentils, n’auraient aucune part aux faveurs du Messie. En se faisant connaître aux Mages, qui étaient du nombre des Gentils, le Sauveur montrait qu’il appelait tous les hommes à la lumière de l’Evangile, c’est-à-dire au plus grand de tous les bienfaits ; aussi dans l’Eglise d’Occident cette vocation des Gentils à la Foi dans l’adoration des Mages a été regardée comme l’objet principal de cette fête.

    D. Quel est le second mystère que l’Eglise célèbre en ce jour ?
    R. L’Eglise célèbre la seconde manifestation de Jésus-Christ, qui se fit lorsqu’il se fut baptisé par saint Jean-Baptiste.
    Explication. Lorsque le Sauveur se présenta pour recevoir le baptême de saint Jean, le Saint-Esprit, sous le symbole d’une colombe, se reposa sur sa tête, & fit connaître le Messie à son Précurseur, qui profita de cette circonstance pour le faire connaître lui-même comme fils de Dieu à la multitude qui l’environnait.

    D. Quel est le troisième mystère que l’Eglise célèbre en ce jour ?
    R. C’est la troisième manifestation du Sauveur qui se fit aux noces de Cana, village de Galilée, lorsqu’il changea l’eau en vin.

    D. Quels fruits retirerons-nous de ce catéchisme ?
    R. Trois principaux. 1. Nous abstenir des divertissements profanes auxquels les mauvais chrétiens se livrent en ce jour. 2. Remercier Dieu de nous avoir appelés à la véritable religion. 3. Faire quelques prières pour la conversion des infidèles & des hérétiques, & pour la conservation de la Religion parmi nous.