Ces chapelles mettent en évidence que le soin apporté aux décors en Savoie est antérieur au Concile de Trente même si ce dernier aura suscité un élan tout à fait remarquable. Nous allons vous présenter trois chapelles pré-tridentines aux décors particulièrement remarquables : Saint-Sébastien de Lanslevillard, Saint-Grat de Vulmix et Saint-Antoine de Bessans.
Chapelle Saint-Sébastien – Lanslevillard
La tradition orale nous enseigne qu’elle fut édifiée au XVème siècle par un habitant de Lanslevillard, Sébastien Turbil en reconnaissance d’avoir été préservé de la peste. C’est une modeste chapelle bâtie sur promontoire, surplombant directement le départ de la route du col du Mont-Cenis. Protecteur contre la peste et saint patron des archers, saint Sébastien est très souvent incontournable en Savoie comme dans le Royaume de France. Les murs sont ornés de fresques réalisées en peinture à la détrempe posée sur un mortier riche en chaux. L’esquisse a été décalquée sur l’enduit. Le plafond est Renaissance, on y décompte environ 900 caissons peints et sculptés.
Il est fort probable que ces peintures aient été réalisées par un atelier piémontais du Val de Susa. Les états de Savoie englobaient le Piémont. Ici l’influence de l’art flamand où le souci du détail est manifeste et où la lumière semble baigner le paysage est aussi décelable. Les scènes de l’Annonciation et de la Nativité sont à ce titre exemplaires. L’extrados de l’arc triomphal est orné de larges rinceaux de feuillages déchiquetés, de couleur ocre jaune sur fond noir.
Deux cycles narratifs juxtaposés nous sont proposés : le cycle de la vie de saint Sébastien disposé sur 2 registres sur le mur sud et à gauche de la porte d’entrée. Et un cycle de la vie du Christ disposé sur 2 registres recouvrant les autres murs et l’arc triomphal ; les écoinçons de ce dernier sont occupés par 2 personnages en pied : saint Fabien, portant la tiare papale, et saint Sébastien, représenté en damoiseau. Le récit est émaillé de détails pittoresques, propres à susciter l’émotion. On se rapproche d’une représentation théâtrale comme les mystères si fréquents au Moyen-Age.
Saint Fabien, pape.
Saint Sébastien.
Ainsi dans le cycle de la vie du Christ, l’épisode la fuite en Egypte est assorti de de deux anecdotes qu’on retrouve fréquemment dans les vallées alpines : le panneau 6 narre l’épisode dramatique de la poursuite de la sainte famille par les soldats d’Hérode : les fuyards rencontrèrent en chemin un laboureur qui semait son blé ; l’enfant-Jésus mit la main au sac de semence du laboureur et le blé qu’il sema fut immédiatement mûr ; quand les soldats d’Héros rencontrèrent plus tard le paysan et qu’ils l’interrogèrent, (scène représentée ici, voyez plus bas) il répondit qu’il les avait vu quand il semait son blé et les soldats le prirent pour un fou et rebroussèrent chemin.
Episode de la fuite en Egypte.
La résurrection du Christ.
La résurrection du Christ (détail : un soldat romain endormi).
Le lavement des pieds – Chapelle Saint Sébastien – Lanslevillard
Chapelle Saint-Grat de Vulmix
Cette chapelle à une nef en berceau brisé date du XIVème tandis que le chœur a lui été construit au XVème siècle. Les murs de l’église sont recouverts sur trois registres de la légende de saint Grat qui se déroule comme une bande dessinée. Saint Grat, évêque d’Aoste, au cours d’une vision, a la révélation que la tête de saint Jean-Baptiste est caché au fond d’un puits en Palestine. Le pape lui donne la mission d’aller la chercher. Revenant victorieux de sa mission, il rapporte la tête du précurseur à Rome, seule la mâchoire ira jusqu’à Aoste.
On date cette peinture murale du XVème siècle, époque où il existait en terre savoyarde une école d’artistes dont le représentant le plus connu et le plus talentueux est Jacomo Jaquerio, auteur de peintures en Val de Suse. Il est fort probable que l’auteur de Vulmix faisait partie de cette équipe d’artistes. Saint Grat dont la fête est le 7 septembre est très vénéré dans son diocèse pour ses vertus et de ses miracles.
St Grat accueilli par le clergé.
Saint Grat et saint Jocond en route vers Rome.
Saint Grat devant le puis reçoit la sainte relique.
Saint Grat de retour vers Rome.
Saint Grat offre la relique au pape.
Sur les murs de la chapelles est représenté le pèlerinage en Terre Sainte pour rapporter le tête du Précurseur à Rome selon la mission qu’il avait reçu. Les dix-huits tableaux racontent comment le saint évêque a rapporté la sainte relique à Rome.
Les restes de saint Grat sont aujourd’hui conservées dans la cathédrale d’Aoste.
Chapelle Saint-Antoine de Bessans
La chapelle s’élève sur un éperon rocheux proche de l’église paroissiale tout comme à Lanslevillard.
Saint Antoine protecteur des animaux domestiques, en particulier des mulets, était aussi invoqué pour se protéger de la peste. Les mulets étaient des animaux précieux s’il en est puisqu’ils étaient utilisés comme animaux de bât pour le passage du col du Mont-Cenis : ces transports sont une source importante de revenus. La corporation des muletiers est une des plus importante de la région.
La chapelle est ornée de 40 panneaux sur deux registres séparés par un encadrement blanc. Ils relatent la vie du Christ depuis l’Annonciation jusqu’à la Pentecôte. La technique utilisée est celle de la fresque : une peinture à l’eau sur du mortier frais.
Chapelle Saint-Antoine de Bessans : la Transfiguration
L’artiste a intégré nombre de détails locaux qui mêlent la vie du village à celle du Christ, les costumes de la Transfiguration sont typiques de la mode des années 1450/1460. Certains panneaux quant à eux s’attachent à représenter la vie paysanne restituant l’histoire dans un contexte local comme celui de la tentation du Christ ; les paysans fauchent les champs, les troupeaux paissent tandis que marchands et voyageurs sont sur les chemins avec leurs mules. Ces peintures, œuvre d’un artiste local, sont le reflet de la piété populaire de l’époque tout comme les décors baroques le seront pour la période postérieure.
Chapelle Saint-Antoine de Bessans : Le massaces des saints Innocents.
Chapelle Saint-Antoine de Bessans : Le baptême du Christ.
Chapelle Saint-Antoine de Bessans : le Christ tenté par le Diable.
Chapelle Saint-Antoine de Bessans : Le lavement des pieds.
Chapelle Saint-Antoine de Bessans : Agonie au Jardin des Oliviers.
Chapelle Saint-Antoine de Bessans : L’arrestation de Jésus.
Chapelle Saint-Antoine de Bessans : Le Saint Esprit.
A l’origine à Rome, comme avait eut lieu la veille la longue messe du Samedi des Quatre-Temps, laquelle commençait à none pour s’achever très tard dans la nuit en raison de toutes les ordinations à faire, il n’y avait pas de messe en ce dimanche (de mêmes qu’aux autres dimanches suivant les samedi des Quatre-Temps) : Dominica vacat – dimanche vacant. Vers le VIIIème siècle cependant, on commença à y célébrer une octave de la Pentecôte (premier dimanche après la Pentecôte). L’institution relativement récente et non universellement reçue de celle-ci fit que la place laissée vide fut aussi utilisée pour y célébrer la messe votive de la Sainte Trinité composée au VIIIème siècle par Alcuin. En 920, Etienne, évêque de Liège, consacra cette pratique en instituant en ce dimanche pour son diocèse la fête de la Trinité et en faisant composer un office complet en l’honneur de ce mystère. La célébration de cette fête se répandit rapidement dans tout l’Occident, en particulier sous l’action des moines clunisiens.
Rome refusa dans un premier temps cet usage, estimant bien moderne l’idée de célébrer liturgiquement un mystère plutôt qu’un évènement historique de l’histoire du Salut. Alexandre II, pape de 1061 à 1073, tout en constatant que la fête est déjà répandue en beaucoup de lieux, déclare dans une de ses Décrétales que “ce n’est pas l’usage de Rome de consacrer un jour particulier à honorer la très sainte Trinité, puisqu’à proprement parler elle est honorée chaque jour” par la répétition de la petite doxologie : Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto, et dans un grand nombre d’autres formules de louange. C’est le pape français Jean XXII qui finalement accepta la fête dans un décret daté de 1334 et l’étendit à toutes les Eglises d’Occident. La fête de Trinité se substitua dès lors au premier dimanche après la Pentecôte (qui fut commémoré à l’office jusqu’en 1960 et dont la messe devait être célébrée un des trois premiers jours de la semaine non empêché par une fête du rite double. Cette messe peut continuer à se dire dans les féries de la semaine qui suit ce dimanche).
La fête de la Trinité fut, comme nous le disions, d’une grande popularité un peu partout en Occident dès le XIème – XIIème siècle. Les Anglais & les Dominicains comptent d’ailleurs les dimanches non “après la Pentecôte” mais “après la Trinité”. Dans beaucoup d’usages diocésains, l’hymne des vêpres “O lux beata Trinitas” acquis une telle popularité qu’il fut chantée aux premières & secondes vêpres de tous les dimanches après l’Epiphanie & après la Pentecôte, faisant disparaître deux des sept hymnes d’un cycle qui initialement chantait les sept jours de la création sur les sept vêpres de la semaine (le rit romain ne le fit que pour les premières vêpres du dimanche). Dans le même ordre d’idée, un décret au XVIIIème siècle de la Sacrée Congrégation des Rites étendit pour le rit romain la préface de la Trinité à tous les dimanches après l’Epiphanie & la Pentecôte (on disait auparavant la préface commune ces dimanches-là).
Le choix de faire la célébration du mystère de la Trinité au jour octave de la Pentecôte était toutefois d’une grande cohérence théologique : c’est en effet l’effusion du Saint-Esprit à la Pentecôte qui nous révèle l’amour du Père et du Fils et nous manifeste glorieusement le mystère de la Trinité. Du reste, le rit byzantin a suivi la même intuition, puisqu’il a fini par ajouter à la fête de la Pentecôte la célébration de la Trinité, combinant les deux fêtes en une seule : dans l’office de ce rit, à une couche hymnographique ancienne chantant la Pentecôte on a ajouté une seconde chantant la Trinité. Dans la mentalité des orientaux byzantins, la Pentecôte est bien la fête de la Trinité, et on a fini par consacrer le lundi de Pentecôte plus particulièrement au Saint-Esprit.
Nous avons célébré la venue de l’Esprit sanctificateur, annoncé comme devant venir perfectionner l’œuvre du Fils de Dieu. Nous l’avons adoré et reconnu distinct du Père et du Fils, qui nous l’envoyaient avec la mission de demeurer avec nous. Il s’est manifesté dans des opérations toutes divines qui lui sont propres ; car elles sont l’objet de sa venue. Il est l’âme de la sainte Église, il la maintient dans la vérité que le Fils lui a enseignée. Il est le principe de la sanctification dans nos âmes, où il veut faire sa demeure. En un mot, le mystère de la sainte Trinité est devenu pour nous, non seulement un dogme intimé à notre pensée par la révélation, mais une vérité pratiquement connue de nous par la munificence inouïe des trois divines personnes, adoptés que nous sommes par le Père, frères et cohéritiers du Fils, mus et habités par l’Esprit-Saint. Dom Guéranger.
Quel Catholique ignore que le Père est vraiment Père, le Fils vraiment Fils, et l’Esprit-Saint vraiment Esprit-Saint ? Ainsi que le Seigneur lui-même l’a dit à ses Apôtres : « Allez, baptisez toutes les nations au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. » C’est là cette Trinité parfaite dans l’unité d’une unique substance, à laquelle nous faisons profession de croire. Car nous n’admettons point en Dieu de division à la manière des substances corporelles ; mais à cause de la puissance de la nature divine qui est immatérielle, nous faisons profession de croire, et à la distinction réelle des personnes que nous nommons, et à l’unité de la nature divine. Homélie de saint Grégoire de Nazianze, évêque, VIIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne..
Propre grégorien du jour – Kyriale : Messe VIII – De Angelis
Introït – Benedicta sit sancta Trinitas (ton viii.)
Kyrie II Fons bonitatis, chanté avec ses tropes médiévaux
Pendant les encensements de l’offertoire : Hymne de la fête : O lux beata Trinitas – texte VIIème siècle, avec alternances d’orgue de Guillaume-Gabriel Nivers (1632 † 1714), organiste de Saint Sulpice et des damoiselles de Saint-Cyr – l’orgue figure les versets impairs
Après la Consécration : O salutaris de l’Abbé du Gué, maître de chapelle de Saint-Germain-L’Auxerrois (1768 -1780) puis de Notre-Dame de Paris (1780 – 1790) – harmonisation de Charles Gounod (1818 † 1893)
le samedi 26 mai 2018 du calendrier grégorien – 13 mai 2018 du calendrier julien, vigile de toute la nuit (grandes vêpres & matines) à 18h.
le dimanche 27 mai 2018 du calendrier grégorien – 14 mai 2018 du calendrier julien, à 8h55 heures de tierce & sexte puis baptême d’adulte et divine liturgie de saint Jean Chrysostome.
Pique-nique paroissial organisé ensuite dans les jardins de l’Abbaye de La Source.
Vers 15h, vêpres de l’agenouillement (fin du temps pascal).
La Pentecôte est l’une des douze grandes fêtes de l’année. Le cinquantième jour après Pâques célèbre la descente du Saint-Esprit sur les disciples au Cénacle, à l’heure de Tierce.
L’Eglise de Jérusalem, au témoignage de la pèlerine Egérie au IVème siècle, célébrait à la Pentecôte non seulement la descente du Saint-Esprit – en se rendant à Sion à la troisième heure – mais également l’Ascension en se rendant au Mont des Oliviers pour les vêpres. A la suite du second Concile œcuménique, la fête de l’Ascension fut célébrée à la fin du IVème siècle au quarantième jour. Cependant, comme l’atteste le Lectionnaire arménien au début du Vème siècle, la station au Mont des Oliviers fut maintenue à Jérusalem à la dixième heure où l’on faisait trois prières solennelles d’agenouillement après des lectures, ce qui est l’origine des actuelles vêpres de l’agenouillement au soir de la Pentecôte. Cet agenouillement solennel à la clôture du temps pascal rappelle que – conformément au dernier canon du Ier concile de Nicée de 325 -, les chrétiens ne doivent pas s’agenouiller lorsqu’ils célèbrent la résurrection du Christ, savoir les dimanches et durant tout le temps de la cinquantaine pascale.
Dans le rit byzantin, la fête de la Pentecôte est également celle de la Très-Sainte Trinité, l’Esprit-Saint nous faisans adorer en vérité un seul Dieu en trois personnes par la révélation qu’il nous fait de la vie divine.
De ce fait, c’est donc la fête patronale de la paroisse catholique russe de Paris, dont l’église est dédiée à la Très-Sainte Trinité.
Par les prières de tes Apôtres, Christ notre Dieu, aie pitié de nous. Amen.
VIGILE DE LA PENTECOTE : GRANDES VEPRES & MATINES – SAMEDI 26 MAI A 18h
Aux heures
Tropaire de la fête. Gloire au Père. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : de la fête.
Les psaumes des typiques ainsi que les Béatitudes, au début de la liturgie dominicale, sont remplacées par les trois antiennes suivantes :
Première antienne, ton 2 – Psaume XVIII ℣. Les cieux racontent la gloire de Dieu, * et l’œuvre de ses mains, le firmament l’annonce. ℟. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous. ℣. Le jour au jour proclame la Parole, * et la nuit à la nuit annonce la connaissance. ℟. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous. ℣. Leur son a retenti par toute la terre, * et leur parole jusqu’aux extrémités du monde. ℟. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous. ℣. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit, * Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen. ℟. Par les prières de la Mère de Dieu, * Sauveur, sauve-nous.
Seconde antienne, ton 2 – Psaume XIX ℣. Que le Seigneur t’exauce au jour de la tribulation, * que le Nom du Dieu de Jacob te protège. ℟. Sauve-nous, Consolateur, Dieu bon, * nous qui te chantons : “Alléluia !” ℣. Que du sanctuaire, il t’envoie son secours, * et que de Sion il t’apporte son soutien. ℟. Sauve-nous, Consolateur, Dieu bon, * nous qui te chantons : “Alléluia !” ℣. Qu’il te donne selon ton cœur * et qu’il accomplisse tous tes desseins. ℟. Sauve-nous, Consolateur, Dieu bon, * nous qui te chantons : “Alléluia !” ℣. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit, * Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Fils unique & Verbe de Dieu, qui es immortel & qui, pour notre salut, as voulu t’incarner de la sainte Mère de Dieu & toujours Vierge Marie, qui, sans changer, t’es fait homme, as été crucifié, Christ-Dieu, et par ta mort as vaincu la mort, l’un de la sainte Trinité, glorifié avec le Père et le Saint-Esprit, sauve-nous.
Troisième antienne, ton 8 – Psaume XX ℣. Seigneur, en ta force le roi se réjouit ; * et pour ton salut, il exulte grandement. ℟. Béni es-tu, Christ, notre Dieu, * qui a rendu très-sages des pécheurs, * leur envoyant le Saint-Esprit, * & qui par eux, pris au filet le monde entier, ** Ami des hommes, gloire à toi. ℣. Tu lui as accordé ce que son cœur désirait ; * tu ne lui a pas refusé ce que souhaitaient ses lèvres. ℟. Béni es-tu, Christ, notre Dieu, * qui a rendu très-sages des pécheurs, * leur envoyant le Saint-Esprit, * & qui par eux, pris au filet le monde entier, ** Ami des hommes, gloire à toi. ℣. Car tu l’as prévenu de bénédictions pleines de douceur, * tu as posé sur sa tête une couronne de pierres précieuses. ℟. Béni es-tu, Christ, notre Dieu, * qui a rendu très-sages des pécheurs, * leur envoyant le Saint-Esprit, * & qui par eux, pris au filet le monde entier, ** Ami des hommes, gloire à toi.
A la petite entrée :
1. Isodikon de la fête : Sois exalté, Seigneur, dans ta puissance, nous chanterons et jouerons des psaumes pour tes grandes œuvres.
2. Tropaire de la Pentecôte, ton 8 : Béni es-tu, Christ, notre Dieu, * qui a rendu très-sages des pécheurs, * leur envoyant le Saint-Esprit, * & qui par eux, pris au filet le monde entier, ** Ami des hommes, gloire à toi.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
4. Kondakion de la Pentecôte, ton 8 : Lorsque Tu descendis pour confondre les langues, * Tu dispersas les nations, ô Très-Haut ; * mais lorsque Tu distribuas les langues de feu, * Tu nous appelas tous à l’unité. ** Aussi d’une seule voix glorifions-nous le très saint Esprit.
A la place du Trisaghion : ℟. Vous tous qui avez été baptisés en Christ, * vous avez revêtu le Christ. * Alléluia. (3 fois)
Prokimenon : De la fête, ton 8 : ℟. Leur son a retenti par toute la terre, et leur parole jusqu’aux extrémités du monde (Psaume 18, 5). ℣. Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’œuvre de ses mains, le firmament l’annonce (Psaume 18, 2).
Epître : De la fête :Actes des Apôtres (§ 3) II, 1-11. Aussitôt ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils commencèrent à parler diverses langues, selon que le Saint-Esprit leur mettait les paroles en la bouche.
Alleluia : De la fête, ton 1 : ℣. Par la Parole du Seigneur, les cieux ont été affermis, et par l’Esprit de sa bouche, toute leur puissance. ℣. Depuis les cieux, le Seigneur a regardé, il a vu tous les fils des hommes.
Evangile : De la fête :Jean (§ 27) VII, 37-52 ; VIII, 12. Ce qu’il entendait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui : car l’Esprit n’avait pas encore été donné, parce que Jésus n’était pas encore glorifié.
A la commémoraison de la Très-Sainte Mère de Dieu durant l’anaphore eucharistique (de la fête)
Mégalynaire : Les Apôtres, contemplant la descente du Consolateur, étaient frappés d’admiration, lorsque, sous la forme de langues de feu, leur apparut le Saint-Esprit.
Hirmos : Réjouis-toi, Reine, tu as la gloire d’être Vierge et Mère. Les langues les plus habiles et les plus éloquentes ne peuvent discourir ni te chanter dignement. Toute intelligence est impuissante à comprendre ton enfantement. Aussi te glorifions-nous d’une même voix.
Verset de communion De la Pentecôte : Ton Esprit bon me conduira dans la terre de rectitude (Psaume 142, 10). Alléluia, alléluia, alléluia.
Du XVIIème au XIXème, les églises de Tarentaise, Maurienne et Beaufortain vont se couvrir d’ornementations, de retables sculptés et dorés, de statuaires. La majorité des artistes ayant œuvré restera anonyme mais nous en connaissons quelques uns : des sculpteurs et des peintres dont certains ont formé une véritable dynastie.
Orelle, église Saint-Maurice, œuvre de François Cuenot, 1657.
François Cuenot est né à Bélieu en Franche-Comté et travaille dès 1636 dans le Doubs. Chassé de sa patrie par la guerre de Trente-Ans, on le suit dans la région de Fribourg puis dans le pays de Vaud avant qu’il ne s’installe enfin à Annecy où il monta un atelier de sculpture. La régente Christine de France l’appelle à Chambéry en 1645, on le voit se marier en premières noces avec Anne Guillet puis avec Guillemine Musard. Il eut 9 enfants, 5 garçons et 4 filles, 7 d’entre eux sont nés à Annecy et 2 à Chambéry. Auteur d’un Traité d’Architecture qui fera date, le classique François Cuenot puise ses sources dans Vitruve, Palladio et Vignole mais n’apprécie guère Bernini ni Borromini, et encore moins son rival à Turin Guarino Guarini. Ils sont tous contemporains d’Abraham Brosse dont les modèles de retables furent suivis jusqu’en 1751 quand parurent “les nouveaux dessins d’autels à la romaine” de Jean Le Paultre. Les modèles de Cuenot, ses études de proportions, son épure de colonne torse, donne à penser qu’il inspira aussi des plans d’églises, bien que l’on en connaisse aucun de sa main. Voici quelques oeuvres que nous lui devons :
le retable du rosaire de Bonneval sur Arc,
le retable d’Orelle, 1657,
le retable du maître-autel de Beaufort-sur-Doron, 1657,
le retable du maître-autel de la Côte d’Aime,
le retable de la Visitation d’Annecy, contrat du 10 octobre 1659,
le tabernacle et les statues du retable de l’église de Granier,
le retable vert et or de l’église de Champagny, le bas ayant été placé dans le bas-côté Sud après avoir été détrôné par le chef-d’œuvre de Jacques Clairant
En moyenne Tarentaise, d’Aime à Champagny et Doucy, les retables seront réalisés par des artistes valsesians. L’art baroque savoyard est un art rural dont les dimensions sont modestes et les moyens plutôt restreints. Il faut cependant avoir conscience que l’investissement nécessaire à l’édification d’un retable représente pour une paroisse un effort considérable. Les artisans qui œuvrent en Maurienne sont souvent originaire de la vallée, d’autres viennent de la vallée transalpine Valsesia ou d’autres sont savoyards d’origine ou d’adoption : Guénot, Clément, Oudéard. Dans ces régions c’est le bois que l’on sculpte : le pin cambré réputé pour sa longue vie, sa malléabilité et sa résistance aux insectes. C’est à partir de 1670 que l’on voit arriver des artistes de Valsesia Jean-Marie Molino, Jean-Baptiste Gualaz, Jean-Antoine Todesco, Martel père et fils, les Gilardi. Les origines diverses de tous les artistes donnent une variété inattendue aux retables de Savoie.
Jacques Clairantest lui natif de Chambéry, où il apprend le métier au sein de la corporation des sculpteurs de sainte Anne. Il s’installe à Moûtiers, y acquiert le droit de bourgeoisie et se marie en 1707. Dans son atelier, il possède les tours qui permettent de tourner les colonnes torses bien que son travail se caractérise plus par l’utilisation de la colonne composite, où le chapiteau et le fût semblent défier toutes les règles admises. Il a imaginé un support composé d’un morceau de fut sur lequel est posé un ange (ou cariatide, terme féminin impropre) coiffé d’un chapiteau qui supporte l’entablement. Il remplace le traditionnel tableau peint par un ensemble sculpté en ronde-bosse, très reconnaissable de son style. Il lui est arrivé de sous-traiter une partie de retable à des ateliers de menuisiers. Cette manière de travailler peut expliquer le manque d’unité de certains retables ou l’impression de mal “dégrossi” d’œuvres qui portent sa signature. Si nous prenons l’exemple de Doucy, il met 20 ans à se faire payer son travail ;les sculptures de ce retable devaient être dorées. Sans faire une liste exhaustive de ses œuvres on peut citer quelques chefs d’œuvres : Champagny, Villargerel, la chaire de Notre-Dame-de-Vie à Saint-Martin de Belleville, la chaire de Conflans et celle de Beaufort-sur-Doron.
Doucy, retable majeur de Jacques Clérand et Claude Marin.
Doucy, église Saint-André : la nef.
Retable majeur de Jacques Clairant à Champagny-en-Vanoise, église Saint-Sigismond.
Chaire de l’église Saint-Grat de Conflans.
Chaire de l’église Saint-Grat de Conflans, détail.
Chaire de l’église Saint-Maxime de Beaufort-sur-Doron.
Beaufort-sur-Doron, église Saint-Maxime , détail de la chaire.
Beaufort-sur-Doron, église Saint-Maxime , détail de la chaire.
Beaufort-sur-Doron, église Saint-Maxime , détail de la chaire.
Beaufort-sur-Doron, église Saint-Maxime , détail de la chaire.
Son véritable suiveur sera Joseph-Marie Martel, de Campertogno, qui s’installe à Hauteville-Gondon, dont il réalise le maître-autel, en y accumulant tous les cas de figures: les Docteurs de l’Eglise, des colonnes de tous styles, les évangélistes, nous aurons l’occasion d’y revenir dans un autre article, tant cette œuvre est saisissante.
L’influence des Valsesians
La Valsesia, une vallée située au pied du Mont-Rose, proche du Val d’Aoste, fut terre lombarde puis rattachée au Piémont par le Traité d’Utrecht en 1713.Entre le Moyen-Age et le XIXème siècle, on est en mesure de dénombrer environ 800 artistes, peintres, sculpteurs… qui travaillèrent dans les vallées. Il existait des écoles où on enseignait le dessin. On doit à L’abbé Plassiard les recherches sur ces artistes. Des familles avaient conservé nombre de dessins, croquis, esquisses de retables, statues… Il a par exemple retrouvé la description et le croquis du retable de la chapelle Notre-Dame-des-Neiges de Montagny. Une fois achevé leur apprentissage, nombre de ces artistes s’expatriaient temporairement ou définitivement dans les vallées de Savoie.
Peisey-Nancroix, église de la Trinité, le retable majeur.
Jean-Baptiste Guala Molino s’intalle à Peisey-Nancroixil travaille beaucoup en Tarentaise de 1674 à 1689 : Saint-Jean-de-Belleville, Saint-Martin-de-Belleville, Naves, Saint Bon puis il retourne en Valsesia. On le retrouve avec son frère à Moûtiers où ils réalisent ensemble le retable de la cathédrale. Le voyage depuis la Valsesia se fait à pied par le val d’Aoste, en franchissant les cols jusqu’aux pentes du Petit Saint-Bernard et Bourg-Saint-Maurice, l’aventure commençait donc en Tarentaise. En recensant églises, chapelles, clochers, retables, tabernacles, peinture, statues…. on peut environ décompter 92 oeuvres créées ou restaurées par 53 maçons, peintres, sculpteurs originaires de Valsesia.
Jean-Marie Molino à Notre Dame de Vie, Saint Bon
Joseph Albertini à Hauteluce en Beaufortin
Jean-Baptiste Guala Molino à Peisey-Nancroix,
Jacques-Antoine Todesco à Saint-Martin-de-Belleville, Saint-Oyen,
Joseph-Marie Martel à Notre-Dame des Vernettes, Hauteville-Gaudon.
Hauteville Gaudon, église Saint-Martin : retable majeur attribué à Joseph Marie Martel – Le tableau central représente le saint patron de la paroisse et est environné des statues des 4 Docteurs de l’Eglise.
Saint-Martin de Belleville : retable majeur de l’église Saint-Martin par Jacques-Antoine Todesco et Guillaume Moulin (entre 1675 & 1700).
En Maurienne
La Maurienne se distingue par la présence d’un creuset local d’artistes. La famille Gilardi de Campertogno compte des sculpteurs depuis depuis le XVIème siècle, on retrouve un de ses membres dans la seconde moitié du XVIIème : Luc Gilardi à Bramans. Joseph Gilardi s’établit en 1825 à Saint-Jean-de-Maurienne, ses fils eux s’établissent à Annecy, ils travaillent dans toute la Savoie. On trouve aussi des sculpteurs d’origine plus lointaine notamment à Valloire et Jarrier où le talent de François Rymelin s’exprime, son père était originaire de Bade.Des artistes locaux vont aussi embellir les chapelles et églises de Maurienne, des travaux d’agrandissement et de renouvellement du mobilier sont entrepris dès 1610 à Lanslebourg, Lanslevillard & Avrieux.
Retable du rosaire de Jean Clappier de Bessans
Jean Clappier des Vincendières, né aux alentours de 1575, est le chef d’une longue lignée de sculpteurs. Son œuvre la plus ancienne est à Termignon où il réalise le calvaire de la poutre de gloire puis le retable de saint André. Il signe le retable du rosaire de Lanslevillard où il semble s’intaller puisqu’il y épouse Catherine Clert en 1631 et on le retrouve membre de la confrérie du Saint-Sacrement de ce village, leur quatre enfants sont présents sur le registre de la confrérie. Il travaille encore selon des méthodes anciennes et n’utilise pas la colonne torse. Il travaille le retable en triptyque, et les Trinités en trône de Grâces. Son iconographie est encore pré-tridentine. Il est probable qu’il ait séjourné en Espagne septentrionale qui aurait bien influencé son œuvre. Il mourut en 1646. Les 2 œuvres les plus connues sont le retable du Rosaire de Lanslevillard et le polyptyque de saint Thomas Beckett de l’église d’Avrieux. Ses disciples et descendants essaimèrent en Maurienne :les Rey père et fils, Rosaz, Flandrin et Simond qui s’arrangèrent pour s’approprier le “marché” de Maurienne contre Etienne Fodéré, et c’est ainsi que ce dernier partit s’installer pour travailler en Tarentaise. Jean Rey fut un sculpteur reconnu, auteur d’un traité d’architecture qui fixait les règles des retables et offrait un dessin élégant de la colonne torse.Il format Bernard Flandin, Sébastien Rosaz de Termignon et Jean Simond de Bramans.
On manque de source sur les sculpteurs de Savoie. La transmission se fait de père en fils et par l’apprentissage. Sébastien Rosaz et Jean Symond ont pour maître Jean Rey. Lorsqu’il n‘est pas de la famille, l’apprentissage une fois terminé, le sculpteur s’installait dans un autre village. Comme Jean Clappier qui quitte son village pour s’établir à Lanslevillard. La concurrence est rude en Haute-Maurienne tant les artistes y sont nombreux. Etienne Fodéré choisit donc de s’exiler en Tarentaise.
Prenons l’exemple de Termignon où nous avons 2 édifices : l’église paroissiale et la chapelle de la Visitation. Le maître-sculpteur à Termignon, Jean Rey, forme 3 apprentis dans son atelier : Jean Symond de Bramans, Bernard Flandin et Sébastien Rosaz, natifs du village. Entre 1686 et1688, ils sculptent ensemble le retable du Rosaire de l’église de Lanslebourg. En 1701, Jean Rey lègue ses biens, y compris son atelier, à Sébastien Rosaz, qui devient maître-sculpteur. La même année, Sébastien Rosaz et Jean Symond réalisent le retable du maître-autel de l’église de Saint Sorlin d’Arves.
Saint-Sorlin d’Arves : retable majeur de Sébastien Rosaz et Jean Simon de Bramans, c. 1700.
Le devis stipule “par devant moy notaire ducal se sont establys en leurs personnes honorables Sébastien fils à feu Claude Rosaz dudit lieu de Thermignon et Jean fils à feu Jean-Baptiste Symond de la paroisse de Bramans maistre sculpteurs et coureurs associés.” Sébastien Rosaz signe les statues et statuettes du retables du maître-autel de l’église. En 1711, avec son fils Claude et Jean Symond, il travaille à Sollières. En 1713, on fait appel à eux à Sainte-Marie-de-Cuines et Montaimont, la poutre de gloire y sera sera sa dernière oeuvre.
Les Dufour, peintres de Maurienne, une famille d’artistes
Aussois : la Vierge, saint Jacques le majeur et saint Christophe, œuvre de Gabriel Dufour, 1699.
Voilà une véritable dynastie de peintres, sur 3 générations, qui a très largement contribué au mouvement d’embellissement et de reconstruction des églises de Savoie. Les Dufour se sont illustrés dans toute la vallée de la Maurienne. Ils ont été la fierté de la population locale. Dès le XIXème siècle les premières études et tentative de catalogue de la famille Dufour ont été entreprises.
Le patriarche Pierre Dufour, fils de Denis Dufour naquit à Saint-Michel de Maurienne au début du XVIIème et on le retrouve reçu bourgeois de la ville d’Annecy en 1627, ville qu’il quitte en 1630 pour fuir la peste et s’installer à Saint-Michel.De son premier mariage, il eut 4 fils dont 3 sont connus pour avoir hérité du talent de leur père : Pierre, Laurent et Gabriel. Pierre et Laurent quittèrent la vallée pour aller s’installer à la cour du duc à Turin où ils réalisèrent nombre de commandes de cour.Gabriel, quant à lui, resta dans l’atelier familial ; s’il voyagea jusqu’à Chambéry et Turin, il pratiqua son art dans nombre d’églises de la vallée.A la mort de son frère aîné, il recueillit sont neveu Laurent-Guillaume qui après avoir travaillé avec son oncle poursuivit sa carrière dans la vallée.
Le catalogue recense 111 tableaux dont 97 en Savoie.
Paysans à leur heure, les Dufour ont crée une véritable entreprise familiale artistique. Pétris de sensibilité populaire tout en ayant reçu un enseignement, ils ont fait leur les dogmes et les codes qui leur a permis de créer des tableaux religieux capables de trouver leur place dans la reconquête catholique.L’iconographie des retables et plus particulièrement les peintures dans lesquelles ont excellé les Dufour, donne des informations sur l ‘évolution des représentations, surtout si l’on s’attache à déterminer les contours des commandes, à l’initiative des curés, confréries et autres assemblées de fidèles.La peinture des Dufour est particulièrement intéressante pour nous aider à comprendre comment furent appliquées les recommandations du concile de Trente.
L’Assomption, Gabriel Dufour, Temignon.
Les artistes, tout en adoptant les expressions artistiques de leur temps, ont tenté de traduire par des images les mystères de la vie du Christ, de la Vierge Marie et des saints. Agissant en conformité avec la doctrine, l’artiste produit une image pour instruire les fidèles. Son oeuvre nous renseigne sur l’enseignement donné, sur les préoccupations des commanditaires (souvent les ecclésiastiques) et les dévotions qui sont privilégiées.
Les Dufour, à toutes les générations, ont mis en scène une iconographie savante, cohérente puisant leur inspiration dans les estampes en circulation. Leur apport artistique à la vallée est indéniable. Peintres réputés ils ont formé des apprentis artistes qui reprendront à leur compte leur expression artistique. Le style de Pierre dit l’Ancien : une grande maîtrise du dessin, des personnages au visage rond, les mains avec des doigts fins, longs et gracieux. Dans sa composition, il sort d’un schéma classique triangulaire plutôt statique. Les émotions des personnages sont mises en valeur, il s’est inspiré de représentation de thèmes iconographiques variés et des formules nouvelles de l’époque.
La mort de Saint Joseph, Beaune.
Ses fils Pierre le jeune (1629-1702),Laurent (mort en 1679), Gabriel (1640-1721) sont initiés dans l’atelier paternel de Saint-Michel-de-Maurienne.
Gabriel achève son apprentissage sur place. Il débute son activité vers 1650-1660 et lui non plus ne signe pas toutes ses toiles. La dernière connue date de 1709, mais nous savons qu’il a poursuivi son activité jusqu’à sa mort en 1721. Ses œuvres se caractérisent par son adresse pour le dessin et sa maîtrise du pinceau. les compositions sont variées mais celles en triangle prévaut pour l’iconographie mariale. Les glorifications de la Vierge à l’Enfant, de la Sainte Famille ou de saints sont fréquentes.
Les modèles utilisés proviennent de différents maîtres que le peintre associe sur le même tableau.Son travail tient plus de la production que de la création. Il avait réuni un grand nombre de reproduction des maîtres européens sous forme de gravures, dont il se servit comme prototypes.
On distingue deux sortes de prototype,ceux qui se présentent dans le sens de la gravure, c’est à dire à l’envers par rapport au tableau originel, et ceux qui se présentent dans le sens du tableau. Ces derniers résultent soit de dessins, soit de gravures d’après les estampes originales. Pour résumer : les modèles italiens sont représentés dans le sens du tableau, et les prototypes d’origine française dans le sens de la gravure et donc à l’inverse du tableau original. L’abbé Truchet écrit : “Plus d’une fois Gabriel eut recours au crayon de son frère pour le dessin de quelques sujets difficiles”. Une lettre de Pierre le jeune mentionne un voyage de Gabriel : “vous prendrez soin quand vous passerez le Mont-Cenis de bien vous habiller…quand vous serez à Turin”.
Notre-Dame du Rosaire, Pierre Dufour l’Ancien, 1653.
Parmi les maîtres français Simon Vouet est la première source d’inspiration, un des rares artistes à avoir décidé de diffuser lui-même son œuvre par le moyen de l’estampe. Pierre l’Ancien les adapte à ses œuvres pour leur donner une harmonie et pour se faciliter l’exercice. Il n’hésite pas à réunir sur une même toile des modèles de maîtres différents.C’est le cas par exemple dans le table de la chapelle de la Visitation à Termignon, La Sainte Famille en gloire avec saint Dominique recevant le rosaire et saint François, daté de 1653. A Saint-Jean-de-Maurienne, l’Adoration des bergers (1635) s’inspire de Hans von Aachen, seule la position qui domine la scène est modifiée.Gabriel lui demeure assez proche de ses modèles, bien que pour adapter à ses compositions, il les modifie quand cela s’avère nécessaire.Son inspiration vient principalement de France, d’Italie (école Bolonaise)et de Flandres. Les peintres régionaux n’ont pas été directement en contact avec les œuvres originales, l’estampe fut prépondérante dans la diffusion des modèles.De 1620 à 1734, l’abondante production des Dufour participe à la mise en place d’une iconographie et d’un style conformes aux directives de l’Eglise et de sa réforme tridentine,en adaptant les modèles des grands maîtres français, italiens et flamands.
Granier, église Saint-Barthélémy, retable du rosaire.
Saint-Sorlin d’Arves, autel des Carmes.
Saint-Martin-de-Belleville .
Le Bourget, Vierge à l’Enfant, saint Dominique et saint François – Amabert de Bramans, 1635
La Vierge, saint Pierre & saint Paul.
Retable du Rosaire.
La mort de Saint Joseph, Beaune.
Villarodin, autel de saint Joseph, œuvre de Dufour.
Dans sa XXIIème session consacrée à la sainte messe, le concile de Trente explicite la richesse des ornements qui sont utilisés lors des offices : l’art vient au secours de la faiblesse humaine en accompagnant les fidèles dans leur cheminement vers Dieu :
la nature de l’homme étant telle qu’il ne peut aisément et sans quelques secours extérieurs s’élever à la méditation des choses divines… L’Eglise comme une bonne mère a établi certains usages… les lumières, les encensements, les ornements et plusieurs autres choses pareilles, suivant la discipline et la tradition des Apôtres… pour exciter l’esprit des fidèles par ces signes sensibles de piété et de religion, à la contemplation des grandes choses qui sont cachées dans ce sacrifice”.
Le caractère sacré du sanctuaire appelle la décence, la révérence et la piété. Tout ce qui s’y trouve doit convenir au lieu et à sa destination, ne rien comporter d’erroné, d’impur, de superstitieux, de profane, de honteux… et “l’expression tout entière des images sacrées doit répondre à la dignité et à la sainteté du modèle”.
La taille de l’image doit être agrandie afin d’être plus lisible, les sujets seront peints “au naturel”. Dans son traité, le cardinal Paleotti recommande une peinture qui rende “les choses présentes aux hommes”. On souhaite une spiritualité simple et claire, accessible à tous les fidèles. Les peintures et les statues reçoivent alors souvent une inscription pour identifier plus aisément les personnages figurés.
Le Père, le Fils et le Saint-Esprit
Le chemin de l’âme pour aller à Dieu passe par Jésus-Christ, ainsi saint François de Sales conseille de faire tout d’abord oraison “autour de la vie et de la Passion de Notre-Seigneur : en le regardant souvent par la méditation, toute notre âme se remplira de lui ; vous apprendrez ses contenances et formerez vous actions au modèles des siennes… Il faut s’arrêter là, Philotée, et croyez-moi nous ne saurions aller à Dieu le Père que par cette porte… Il est le point de départ… La rédemption du Sauveur sur laquelle est appuyée toute cette échelle mystique du grand Jacob, tant du côté du ciel, puisqu’elle aboutit au sein amoureux de ce Père éternel, dans lequel il reçoit les élus en les glorifiant, comme aussi du côté de la terre, puisqu’elle est plantée sur le sein et le flanc percé du Sauveur, mort pour cette occasion sur le mont Calvaire”.
Dieu le Père est représenté symboliquement au sommet du retable sous les traits d’un vieillard à la longue barbe, le buste sortant d’une nuée, signe de sa présence et entouré d’anges. Il adopte deux postures : soit il ouvre largement les bras, soit il donne sa bénédiction en tenant le globe terrestre dans la main gauche. Le triangle au dessus de la tête symbolise la Sainte-Trinité.
Lé Père éternel bénissant
Champagny-en-Vanoise, église Saint Sigismond : Dieu le Père.
Le Pape saint Pie V (1566-1572) encourage la dévotion aux trois personnes de la Trinité, elles sont représentées plus rarement dans les vallées savoyardes.
La Côte-d’Aime, église Saint Laurent : retable de saint Roch et saint Antoine : la Trinité.
Le tabernacle, la Présence réelle
Sur la porte du tabernacle, plusieurs thèmes évoquent le mystère de la Rédemption : la Cène, Ecce homo, le Christ en croix, l’Agneau sur le livre aux sept sceaux, l’allégorie de pélican nourrissant ses enfants de ses propres entrailles, le Bon Pasteur, un calice, un ciboire surmontés d’hosties. Dans les niches qui entourent le tabernacle, des saints accompagnent la sainte Réserve comme une litanie.
Ecce homo.
L’allégorie eucharistique du pélican.
La dévotion au Sacré-Cœur se développe à la fin du siècle de saint François qui en sera un fervent zélateur : Le Sacré-Cœur de Jésus, écrasé de douleur par sa passion, transpercé par la lance du soldat est une invitation à participer à sa passion.
Des légions d’anges
Les Anges occupent une place bien particulière, ils sont les messagers de Dieu. Leur multiplication à l’époque baroque est à relier avec la crise des intermédiaires au cours de laquelle l’Eglise défend une médiation entre l’homme et Dieu. A l’image de la société humaine, ils ont une hiérarchie complexe au sommet de laquelle figurent les archanges Michel, qui terrasse le dragon et pèse les âmes, Gabriel, messager de la rédemption lors de l’Annonciation, et Raphaël, le médecin de Dieu.
Les simples anges, petits messagers de l’Invisible, purs esprits prenant figure humaine “envahissent” l’espace. Ils manifestent la gloire de Dieu, présentent les instruments de la Passion, recueillent le sang du Christ sur la Croix, jouent de la musique céleste, soutiennent l’architecture des retables, montent, descendent, portent la lumière et veillent sur chaque fidèle.
Or, voyez, je vous prie, ceux qui sont sur l’échelle : ce sont des hommes qui ont des coeurs angéliques, ou des anges qui ont des corps humains ; ils ne sont pas jeunes, mais semblent l’être, parce qu’ils sont pleins de vigueur et d’agilité spirituelle ; ils ont des ailes pour voler, et s’élancent en Dieu par la Sainte Oraison, mais ils ont des pieds pour cheminer avec les hommes par une sainte et aimable conversation ; leurs visages sont beaux et gais d’autant qu’ils reçoivent toute chose avec douceur et suavité.”
Tels les voit François de Sales sur l’échelle de Jacob, tels nous les contemplons sur les retables.
A la messe, ils sont de bonne compagnie, “toujours les anges en grand nombre s’y trouvent présents” dit Saint Jean Chrysostome, “pour honorer ce saint mystère ; et nous y trouvant avec eux et avec une même intention, nous ne pouvons que recevoir beaucoup d’influence propices par une telle société”.
L’évêque de Genève conseille à Philotée :
Rendez-vous fort familière avec les anges ; voyez-les souvent invisiblement présents à votre vie, et surtout aimez et révérez… spécialement le vôtre”.
Saint-Martin-de-Belleville, Notre-Dame-de-la-Vie : le retable majeur, angelots.
Ange baroque savoyard recueillant le Précieux Sang du Christ dans un calice.
La Gurraz, église saint Roch : retable du Rosaire, ange.
La Vierge Marie
La dévotion à la Vierge-Marie se manifeste de façon éclatante dans toutes les églises et chapelles de Savoie, et sous divers vocables. Grande est la foi en son intercession et saint François de Sales dans son Traité de l’amour de Dieu l’évoque ainsi :
Nous allons donc, montant en ce saint exercice de degré en degré par les créatures que nous invitons à louer Dieu, passant des insensibles aux raisonnables et intellectuelles de l’Eglise militante à la Triomphante en laquelle nous relevons entre les anges et les saints jusques à ce que, au dessus de tous, nous ayons rencontré la très sainte Vierge, laquelle d’un air incomparable loue et magnifie la Divinité, plus hautement, plus saintement et délicieusement que tout le reste des créatures ensemble ne saurait jamais faire.”
L’iconographie tridentine la montre en sa proximité avec Dieu, associée étroitement à la Sainte Trinité dans les deux principaux thèmes de sa glorification : l’Assomption où elle est représentée montant au ciel entourée d’une nuée d’anges, et son Couronnement au ciel. Vierge à l’enfant apparaissant à des saints, Vierge de Miséricorde ouvrant son manteau protecteur, Vierge de Pitié, Notre-Dame des Sept Douleurs, Notre-Dame des Grâces, Notre-Dame de Compassion, elle est partout. Cependant l’architecture des retables accorde une place toute particulière à la dévotion au Rosaire qui illustre la défense et le rôle de la Vierge devant les attaques des Protestants. Parmi les nouvelles confréries instituées, celle du rosaire se place en préséance juste après celle du Saint Sacrement. Les membres de la confrérie se retrouvent pour réciter 15 dizaines de “Je vous salue Marie” durant lesquels ils vont méditer chaque épisodes de la vie de la Vierge : les mystères, joyeux, douloureux, et glorieux.
Hauteville-Gaudon, église Saint-Martin, retable du rosaire.
Termignon, église Notre-Dame-de-l’Assomption, retable du rosaire.
Aussois : le retable du Rosaire.
Lanslebourg, retable du rosaire par Jean Clappier de Bessans.
Les Dominicains sont à l’origine de la diffusion du rosaire, la Vierge étant apparue à saint Dominique pour l’inciter à la récitation du chapelet, récitation qui allait contribuer au salut des âmes et assurer la victoire sur l’hérésie.
Après la bataille de Lépante qui a vu la victoire de la coalition catholique contre les Ottomans, le pape dominicain saint Pie V qui avait demandé la récitation du chapelet pour obtenir la victoire, institua la fête du Rosaire, la fixant au 7 octobre.
Sur les retable du rosaire, la Vierge est représentée le plus souvent avec l’Enfant-Jésus dans ses bras, remettant le rosaire à sainte Catherine de Sienne et à saint Dominique. On retrouve autour en médaillon les mystères au nombre de quinze. (Autels remarquables par Jacques Clément 1708 à Doucy, à Hauteville-Godon tout en mouvement avec une myriade d’anges, et Notre-dame des anges à Avrieux).
Le Purgatoire
La question du Jugement dernier est présente en permanence, jugement qui peut bénéficier d’un temps intermédiaire : le purgatoire. temps de latence qui ne permet pas encore de goûter aux joies de la vision de Dieu mais qui permet aussi d’éviter les affres de l’Enfer. Par l’intercession de la communion des saints, les vivants peuvent aider les morts de leurs prières. Les vivants pouvaient aussi préparer eux-même ce passage en demandant par testament des messes, des prières. Les retables des âmes du purgatoire offrent aux yeux des fidèles la vision des âmes endurant une étape purificatrice encore nécessaire, ces retables ne peuvent qu’émouvoir les paroissiens.
Bellentre : Ange venant au secours des âmes du Purgatoire.
Saint-Bon, église Saint-Bon : retable des âmes du purgatoire, le tableau central.
Confréries, donateurs, fidèles contribuent avec générosité à l’édification d’autels dédiés aux âmes du purgatoire.
Les saints
La Contre-Réforme a défendu avec vigueur le culte des saints.
Les saintes âmes des trépassés qui sont au Paradis avec les anges, et comme dit Notre Seigneur, égales et pareilles aux anges ont aussi le même office, d’inspirer en nous et d’aspirer pour nous par leur sainte oraisons. Ma Philotée, joignons nos coeurs à ces célestes esprits et âmes bienheureuses ; comme les petits rossignols apprennent à chanter avec les grands, ainsi par le sacré commerce que nous ferons avec les saints, nous saurons mieux prier et chanter les louanges divines. (…) Choisissez quelques saints particuliers, la vie desquels vous puissiez mieux savourer et imiter en l’intercession desquels vous ayez une particulière confiance. Lisez aussi les histoires et vies de saints, esquelles comme dans un miroir vous verrez le portrait de la vie chrétienne”. Saint François de Sales.
Les nouvelles figures proposées à la dévotion par l’Eglise mettent du temps à s’imposer parmi les fidèles. Les saints hérités de la piété du Moyen-Age continuent à recevoir tous les suffrages.
Saint Antoine
Saint Antoine le Grand, père des moines.
La montagne vit de l’activité agricole et pastorale, c’est ainsi que saint Antoine abbé et ermite – premier moine de l’Histoire – sera au premier rang de la dévotion des paysans. Son culte s’est répandu dès le XIème siècle, depuis l’abbaye de Saint-Antoine en Dauphiné qui conserve ses reliques. Il est devenu très vite le protecteur des porcs et des charcutiers, des troupeaux. Il est invoqué également pour protéger les mulets qui servent aux transport de voyageurs et des marchandises en montagne. Le 17 janvier, date de sa fête, donne lieu à de grandes réjouissances : messes suivies de la bénédiction des troupeaux sur les parvis des églises, tradition qui perdure encore de nos jours. Ses attributs sont un bâton en forme de T (tau), ainsi qu’un porc dans l’iconographie occidentale, il est aussi souvent représenté en ermite, la présence du diable à ses pieds symbolise sa victoire sur les tentations diaboliques.
Les docteurs de l’Eglise : saint Augustin, saint Ambroise, saint Jérôme, saint Grégoire
Beaufort-sur-Doron, église Saint-Maxime , détail de la chaire.
Beaufort-sur-Doron, église Saint-Maxime , détail de la chaire.
Beaufort-sur-Doron, église Saint-Maxime , détail de la chaire.
Beaufort-sur-Doron, église Saint-Maxime , détail de la chaire.
Saint Sébastien et saint Roch
Saint Sébastien et saint Roch, protecteurs contre la peste, sont très présents tant le fléau est terrible, en effet les vallées sont des voies de passage et les maladies contagieuses et les épidémies sont particulièrement redoutées.
Saint Sébastien
Saint Sébastien, soldat originaire de Gaule, se rendit probablement jusqu’à Milan pour s’enrôler dans l’armée de Dioclétien. Après sa conversion au christianisme, il profita de sa position pour aider les Chrétiens qui étaient emprisonnés, pour cela il fut condamné à mort, attaché à une colonne, transpercé de flèches et laissé pour mort. Soigné par sainte Irène, il guérit et se présenta à Dioclétien qui ordonna de le rouer de coups jusqu’à ce mort s’en suive. Ses attributs sont les flèches et la palme du martyre, il est représenté attaché à une colonne et percé de flèches.
Saint Roch
La Gurraz, église Saint-Roch.
Saint Roch est né à Montpellier d’où il partit en pèlerinage à Rome après avoir distribué tous ses biens. Il consacra beaucoup de temps à soigner les malades de la peste, à tel point que sa réputation de thaumaturge se répandit très vite. Atteint lui-même par la maladie, il décida de se retirer en forêt pour attendre la mort en prières, mais un ange le soigna alors qu’un chien lui apporta régulièrement de la nourriture. Les circonstances de sa mort sont peu connues. Il est représenté en pèlerin avec un bâton, montrant une plaie sur sa jambe et accompagné d’un chien.
Saint Grat
Saint Grat, évêque d’Aoste, portant le chef de saint Jean Baptiste.
Saint Grat est très populaire en savoie. Evêque d’Aoste au Vème siècle et fut célèbre pour avoir fait le voyage jusqu’en Orient pour rapporter le chef de saint Jean Baptiste, nous reviendrons sur son histoire avec l’église de Vulmix qui lui est consacrée. Il est invoqué pour la protection des récoltes & contre les animaux nuisibles. Saint Grat est représenté en habit d’évêque et portant la tête de Saint Jean-Baptiste sur un plateau.
Saint Bernard de Menthon
Montvalezan-sur-Séez, église Saint-Jean-Baptiste : retable majeur, saint Bernard des Alpes.
Saint Bernard des Alpes, archidiacre d’Aoste, protecteur des voyageurs et des montagnards, est populaire en Savoie, ce n’est donc pas une surprise que la dévotion populaire l’ait placé sur les autels. Saint Bernard a vévu au XIème siècle, il s’est distingué par le secours qu’il apporta sans cesse aux plus pauvres avec ses compagnons. Il établit des hôpitaux et sa renommée fut telle que son nom fut donné à 2 cols dans les Alpes. Il est représenté portant l’habit de diacre, soutane noire, surplis blanc, ou comme archidiacre en soutane violette. Il tient un diable enchaîné, représentant le paganisme éradiqué dans les montagnes alpines.
Les Evangélistes
Saint Jean.
Saint Matthieu.
Saint Marc.
Saint Matthieu.
Saint Pierre et saint Paul
Saint Pierre.
Saint-Jean-de-Belleville, église Saint-Jean-Baptiste : Saint Pierre.
Granier, église Saint-Barthélémy : retable majeur, saint Paul.
Sainte Agathe est originaire de Catane en Sicile, elle naquit dans une famille chrétienne, refusa de se plier aux désirs du consul Quintianus et fut donc envoyée dans un lupanar dont elle réussit à sauver sa virginité miraculeusement. Jetée en prison, elle est torturée ; attachée la tête en bas, on lui arracha les seins avec des tenailles. Guérie miraculeusement par saint Pierre, elle subit de nouvelles épreuves ordonnées par le consul : marcher sur des charbons ardents et des débris de verre. L’Etna entra dans le même temps en éruption, la population demanda donc la grâce de la jeune fille qui mourut de privation en prison. Elle est représentée avec ses seins coupés sur un plateau, ayant une tenaille à la main et la palme du martyre.
*
L’Eglise est un jardin diapré de fleurs infinies et toutes, il y en faut donc de diverses grandeurs, de diverses couleurs, de diverses odeurs, & en somme de différentes perfections. Toutes ont leur prix, leur grâce, & leur émail, & toutes en l’assemblage de leurs variétés, font une très agréable perfection de beauté.”
Saint François de Sales, De l’Amour de Dieu, livre second, chapitre VII.
Tignes, église Saint-Jacques : retable majeur, saint Jacques.