Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Programme du Mardi Saint

Agonie du Christ au Mont des Oliviers - Matthias Stom.Saint-Eugène, le mardi 26 mars 2024, grand’messe de 19h.

L’Église lit aujourd’hui, à la Messe, le récit de la Passion selon saint Marc. Dans l’ordre des temps, l’Évangile de saint Marc fut écrit après celui de saint Matthieu : c’est la raison pour laquelle cette Passion vient au second rang. Elle est plus courte que celle de saint Matthieu, dont elle semble le plus souvent l’abrégé ; mais on y trouve certains détails qui sont propres à cet Évangéliste, et attestent les remarques d’un témoin oculaire. On sait que saint Marc était disciple de saint Pierre, et que ce fut sous les yeux du Prince des Apôtres qu’il écrivit son Évangile.

A Rome, la Station est aujourd’hui dans l’Église de Sainte-Prisque, qui fut la maison où habitèrent les deux époux Aquila et Prisca, auxquels saint Paul envoie ses salutations dans son Épître aux Romains. Plus tard, au IIIème siècle, le Pape saint Eutychien y transporta, à cause de la similitude du nom, le corps de sainte Prisque, vierge romaine et martyre.
Dom Guéranger, l’Année liturgique

A la sainte messe :

  • Kyrie parisien des féries de pénitence
  • Epître : Jérémie XI, 5-10 : Pour moi, j’étais comme un agneau plein de douceur, qu’on porte pour en faire une victime ; et je n’avais point su les entreprises qu’ils avaient formées contre moi en disant : Mettons du bois dans son pain, exterminons-le de la terre des vivants, et que son nom soit effacé de la mémoire des hommes.
  • Passion selon Marc : Marc XIV, 1 à XV, 46 : Jésus lui répondit : Je le suis ; et vous verrez un jour le Fils de l’homme assis à la droite de la majesté de Dieu, et venant sur les nuées du ciel.
  • Pendant les encensements de l’offertoire : In monte Oliveti (Matthieu, 26, 39 & Marc 14, 38) – premier répons du premier nocturne des Ténèbres du Jeudi Saint – polyphonie du Padre Giovanni Baptista Martini, o.f.m. (1704 †1784), maître de chapelle et organiste du couvent franciscain de Bologne
  • Sanctus XVIII
  • Après la Consécration : O Salutaris sur le ton de Vexilla Regis prodeunt, d’après Antoine de Bertrand
  • Agnus Dei XVIII
  • Pendant la communion : Tristis est anima mea (Matthieu 26, 38 & 45) – second répons du premier nocturne des Ténèbres du Jeudi Saint – polyphonie du Padre Martini
  • Benedicamus Domino XVIII
  • Au dernier Evangile : Ave Regina cœlorum

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Programme du Lundi Saint

L'Onction de Béthanie avant la Passion - évangile du Lundi SaintSaint-Eugène, le lundi 25 mars 2024, grand’messe de 19h.

Le temps où le Sauveur avait résolu de souffrir approchait ; il se rapprocha donc aussi du lieu où il devait accomplir la mystérieuse économie de sa passion : “Jésus donc, six jours avant la Pâque, vint à Béthanie.” Il se rend d’abord à Béthanie, puis à Jérusalem ; à Jérusalem pour y souffrir, à Béthanie pour que la résurrection de Lazare s’imprimât plus profondément dans la mémoire de tous ; et c’est pour cela que l’Evangéliste ajoute : “Où était mort Lazare, qu’il avait ressuscite.”
Bienheureux Alcuin d’York

En nous disant que Marthe servait à table, l’Evangéliste nous fait entendre que ce repas avait lieu dans sa maison. Mais considérez la foi de cette femme ; elle ne charge pas les femmes de service de servir à table, elle veut elle-même remplir cet office. L’Evangéliste nous donne encore une preuve évident la résurrection de Lazare, en ajoutant : “Lazare était un de ceux qui étaient assis à table avec lui.”
Saint Théophilacte, évêque

Quant à Marie, elle ne s’occupe point du service ordinaire, elle est tout entière à l’honneur qu’elle veut rendre à son divin Maître, et elle s’approche de lui non comme d’un homme, mais comme d’un Dieu: “Or, Marie prit une livre de parfum de nard pur, d’un grand prix, le répandit sur les pieds de Jésus, et les essuya avec ses cheveux”.
Saint Jean Chrysostome, évêque

A la sainte messe :

  • Kyrie parisien des féries de pénitence
  • Epître : Isaïe L, 5-10 : J’ai abandonné mon corps à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient le poil de la barbe : je n’ai point détourné mon visage de ceux qui me couvraient d’injures et de crachats.
  • Evangile : Jean XII, 1-9 : Mais Marie ayant pris une livre d’huile de parfum de vrai nard, qui était de grand prix, elle le répandit sur les pieds de Jésus, et les essuya avec ses cheveux ; et toute la maison fut remplie de l’odeur de ce parfum.
  • Pendant les encensements de l’offertoire : Ecce vidimus eum (Cf. Matthieu, XXVI, 58) – troisième répons du premier nocturne des Ténèbres du Jeudi Saint – polyphonie du Padre Giovanni Baptista Martini, o.f.m. (1704 †1784), maître de chapelle et organiste du couvent franciscain de Bologne
  • Sanctus XVIII
  • Après la Consécration : O Salutaris sur le ton de Vexilla Regis prodeunt, d’après Antoine de Bertrand
  • Agnus Dei XVIII
  • Pendant la communion : Eram quasi agnus innocens (Matthieu, 26, 24 & 23) – premier répons du troisième nocturne des Ténèbres du Jeudi Saint – polyphonie du Padre Martini
  • Benedicamus Domino XVIII
  • Au dernier Evangile : Ave Regina cœlorum

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Programme du dimanche des Rameaux

Michel Corneille l'Ancien, la distribution des RameauxSaint-Eugène, le dimanche 24 mars 2024, messe solennelle de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

> Catéchisme sur la Semaine Sainte

“Le dimanche des Rameaux est la porte d’entrée monumentale qui nous introduit dans les saints mystères de Pâques.” (Dom Pius Parsch).

Le diable fut donc trompé par sa propre malignité ; il fit souffrir au Fils de Dieu un supplice qui est devenu le remède de tous les enfants des hommes. Il répandit le sang innocent qui devait être le prix de la réconciliation du monde, et notre breuvage. Le Seigneur souffrit le genre de mort qu’il avait librement choisi, conformément à ses desseins. Il permit à des hommes furieux de porter sur lui leurs mains impies, et, en accomplissant un crime énorme, elles ont servi à l’exécution des desseins du Rédempteur. La tendresse de son amour était si grande, même envers ses meurtriers, que, suppliant son Père du haut de la croix, il lui demanda non pas de le venger, mais de leur pardonner.
Homélie de saint Léon, pape, VIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne.

A la sainte messe :

IIndes vêpres du dimanche des Rameaux. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Magnificat du VIIIème ton de Claudin de Sermisy (1490 † 1562), sous-maître de la chapelle royale, chanoine de la Sainte Chapelle
  • Motet d’exposition : O salutaris hostia, sur le ton de l’hymne de la Passion Vexilla Regis prodeunt
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Stabat Mater dolorosa – complainte de la Très Sainte Vierge au pied de la Croix du Sauveur – texte de Jacques de Todi († 1306), plain-chant (versets impairs) et alternances de Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704), maître de la Sainte Chapelle : “Stabat Mater pour des religieuses” (H. 15) (versets pairs)
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Oremus pro Pontifice nostro Francisco.
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo, sur le ton de l’hymne de la Passion Pange lingua
  • Supplication finale : Antique litanie qui concluait autrefois l’office des Ténèbres

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Programme du Ier dimanche de Carême – Triomphe de l’Orthodoxie (restauration des saintes Images) – ton 1

Triomphe de l'Orthodoxie - rétablissement du culte des Images par l'impératrice ThéodoraParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 24 mars 2024 du calendrier grégorien – 11 mars 2024 du calendrier julien, office de matines de la Résurrection à 9h.

Dimanche du ton I de l’Octoèque. En ce jour premier dimanche de Carême, le rit byzantin célèbre le Triomphe de l’Orthodoxie, c’est-à-dire le rétablissement de la vénération des icônes au sein de l’Église et la fin définitive de l’hérésie iconoclaste. Cette fête fut instituée en 843.

En dépit du septième concile œcuménique de Nicée II de 787, les empereurs iconoclastes avaient persisté à persécuter les défenseurs des saintes icônes. A la suite d’une vision de la Vierge qu’eut l’impératrice Théodora, l’empereur Théophile se repentit de sa politique iconoclaste, marquant le triomphe définitif des fidèles sur les hérétiques. Le refus de l’icône par les iconoclastes n’était pas une hérésie anodine puisqu’elle équivalait de fait à un refus de l’Incarnation.

L’instauration de cette fête au début du Carême n’est pas sans rapport avec celui-ci. “Le Christ est l’icône du Dieu invisible, le Premier Né de la création” (Colossiens, 1,15). La sainteté consiste bien à restaurer l’image de Dieu en nous, telle qu’elle était au commencement avant qu’elle ne soit altérée par la Chute, comme l’exprime parfaitement & de façon admirable le kondakion de ce dimanche. Cette fête rappelle par ailleurs que le jeûne est aussi une ascèse du regard, de la manière dont nous regardons le monde, et que la contemplation des saintes images y contribue.

Aux dimanches de Carême, c’est la liturgie de saint Basile le Grand qui est utilisée, en place de celle de saint Jean Chrysostome.

Le canon des matines est l’œuvre du saint moine Théophane le Marqué, moine palestinien réfugié à Constantinople en raison des persécutions musulmanes et l’un des principaux protagonistes de la lutte théologique contre l’hérésie iconoclaste. Avec son frère saint Théodore, ils subirent maintes fois l’ire impériale et ont mérité leur surnom de “Marqués” à la suite d’un cruel supplice : en 836, on leur grava sur le visage, à l’aide d’aiguilles rougies au feu, douze trimètres iambiques à la gloire de l’iconoclasme.

A matines

Versets du matin, ton 1
1. Tropaire du dimanche, ton 1 : La pierre scellée par les Juifs, * et ton corps très pur gardé par les soldats, * Tu ressuscites le troisième jour, ô Sauveur, * donnant la vie au monde. * C’est pourquoi les vertus célestes te crient, ô Donateur de vie : * “Gloire à ta résurrection, Christ, * Gloire à ton royaume ! ** Gloire à ton économie, seul Ami de l’Homme !” (deux fois)
2. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
3. Tropaire de la fête, ton 2 : Nous vénérons ton icône très pure, toi qui es bon, * en implorant le pardon de nos fautes, ô Christ Dieu ; * car Tu as bien voulu dans ta chair monter sur la croix, * pour délivrer de l’esclavage de l’Ennemi ceux que Tu as créés. * Aussi, en te rendant grâce, te clamons-nous : ** Tu as tout empli de joie, ô notre Sauveur, toi qui es venu pour sauver le monde.
4. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
5. Théotokion, ton 2 : Ton mystère très glorieux dépasse tout entendement, ô Mère de Dieu : * ta pureté demeurant scellée et ta virginité intacte, * tu t’es fait connaître véritablement Mère, en enfantant le vrai Dieu ; ** prie-le de sauver nos âmes.

Tropaires de la Résurrection, ton 5

Hypakoï du dimanche, ton 1
Par son repentir le larron a ravi le paradis, * et par leurs lamentations les femmes myrrhophores ont annoncé la joie, * car Tu es ressuscité, Christ Dieu, ** en accordant au monde la grande miséricorde.

Prokimen
Du dimanche, ton 1 :
℟. Maintenant Je ressuscite, dit le Seigneur, * Je serai leur salut, Je le resterai fidèlement (Psaume 11, 6).
℣. Loue le Seigneur, ô mon âme ! * Je louerai le Seigneur toute ma vie, je chanterai mon Dieu tant que je serai. (Psaume 11, 7).

IXème évangile de la Résurrection.

Chant de la Résurrection. Psaume 50. Stichères du Psaume 50 “Ouvre-moi les portes de la pénitence”, ton 8.

Canon

Canon de la Résurrection, ton 1 (4 tropaires), de la Croix et de la Résurrection (2 tropaires), de la Mère de Dieu (Octoèque) (2 tropaires), et du Triode (6 tropaires), œuvre de saint Théophane le Marqué, l’Hymnographe, métropolite de Nicée (c. 778 † 845). Catavasies du Triode.

Après la 3ème ode :
Sédalène de la fête, ton 1 : Représentant sur les icônes ton visage divin, * nous chantons, ô Christ, ta nativité, tes miracles indicibles et ta crucifixion volontaire ; * aussi les démons sont chassés dans l’effroi ** et les impies, leurs compagnons, se lamentent.
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
Les images des prophètes, les figures des apôtres, * les icônes des saints martyrs et de tous les saints * t’emplissent d’allégresse, Sion, toi la mère céleste, ** parée de la beauté spirituelle de l’Époux divin et de l’Épouse.
Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Pour ceux qui vénèrent avec amour ta très sainte icône, ô Très-pure, * qui proclament que tu es véritablement Mère de Dieu, * et se prosternent avec foi devant toi, * tu es une protectrice et une puissante défense * qui repousse loin d’eux toute adversité, ** car tu as reçu le pouvoir sur tout.

Après la 6ème ode : Kondakion du Triode, ton 2 : Le Verbe incirconscriptible du Père, * s’est circonscrit en s’incarnant de toi, ô Mère de Dieu, * et, restaurant sous sa forme ancienne l’image souillée, * Il l’a unie à la divine beauté. ** Mais confessant le salut, nous le représentons en actes et en paroles.

A la 9ème ode : chant du Magnificat.

Les Laudes, ton 1

Grande doxologie
Tropaire du dimanche (impair)

Conclusion des matines

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Programme de la fête de saint Joseph

Le songe de Joseph - Philippe de ChampaigneSaint-Eugène, le mardi 19 mars 2024, grand’messe de 19h.

La fête de saint Joseph, connue en Egypte depuis au moins le Vème siècle, fut établie en Occident au 19 mars vers l’an 800. Il n’est pas impossible que le choix de cette date en plein Carême ait découlé du fait que l’Eglise latine lise à partir du IIIème dimanche de Carême l’histoire du patriarche Joseph dans le livre de la Genèse. Or les Pères de l’Eglise ont souvent reconnu dans le patriarche Joseph une figure typologique du père nourricier de notre Sauveur, le glorieux époux de la Vierge Marie, comme l’atteste par exemple l’admirable sermon de saint Bernard lu aux matines de la fête de ce jour :

Quel homme fut le bienheureux Joseph, vous pouvez vous en faire idée d’après le titre dont il a mérité d’être honoré, le Seigneur ayant voulu qu’on l’appelât et qu’on le crût père du Fils de Dieu, titre qui n’est vrai cependant, qu’au sens de nourricier. Jugez-en aussi d’après son propre nom qu’on interprète, vous le savez, par accroissement. Rappelez-vous, en même temps, le grand Patriarche qui fut autrefois vendu en Égypte ; et sachez que non seulement celui-ci a été l’héritier de son nom, mais qu’il eut encore sa chasteté, son innocence et sa grâce.
Sermon de saint Bernard, abbé, IVème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne.

Si ce Joseph, vendu par l’envie de ses frères et conduit en Égypte, préfigura le Christ qui devait être vendu, lui aussi, saint Joseph fuyant la haine d’Hérode porta le Christ en Égypte. Le premier, pour demeurer fidèle à son maître, refusa de consentir à la passion de la maîtresse ; le second, reconnaissant une Maîtresse dans la vierge devenue mère de son Maître vécut aussi dans la continence et se montra son fidèle gardien. A l’un fut donnée l’intelligence des songes mystérieux ; à l’autre, il a été accordé d’être le confident des mystères célestes, et d’y coopérer pour sa part.
Sermon de saint Bernard, abbé, Vème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne.

L’un a mis du blé en réserve, non pour lui, mais pour tout un peuple ; l’autre a reçu la garde du pain du ciel, tant pour lui que pour le monde entier. On ne peut douter que ce Joseph à qui fut fiancée la mère du Sauveur, n’ait été un homme bon et fidèle. C’est, dis-je, le serviteur fidèle et prudent que le Seigneur a établi, pour être le consolateur de sa mère, le nourricier de son enfance, enfin le seul et très digne coopérateur, ici-bas, de l’accomplissement de son grand dessein.
Sermon de saint Bernard, abbé, VIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne.

A la sainte messe :

  • Procession d’entrée : Salve Pater Salvatóris – hymne à saint Joseph sur le rythme du Stabat Mater par Paul de Barry, s.j., recteur des collèges jésuites d’Aix, Nîmes et Avignon, et Provincial de Lyon (1587 † 1661) – musique : Henri Adam de Villiers
  • Kyrie : de la Missa secunda (1599) de Hans Leo Hassler von Roseneck (1564 † 1612), organiste de la cathédrale d’Augsbourg et archimusicien de la cité de Nuremberg
  • Gloria VIII
  • Epître : Ecclésiastique XLV, 1-6 : Il l’a sanctifié dans sa foi et dans sa douceur, et l’a choisi d’entre tous les hommes.
  • Evangile : Matthieu I, 18-21 : Mais lorsqu’il était dans cette pensée, un ange du Seigneur lui apparut en songe, et lui dit : Joseph, fils de David, ne craignez point de prendre avec vous Marie, votre femme : car ce qui est né dans elle, a été formé par le Saint-Esprit.
  • Credo III
  • Pendant les encensements de l’offertoire : Iste Confessor Patriarcha – hymne du XVIème siècle, du rit de Prémontré
  • Sanctus : de la Missa secunda de Hans Leo Hassler
  • A l’élévation : Benedictus de la Missa secunda de Hans Leo Hassler
  • Agnus Dei : de la Missa secunda de Hans Leo Hassler
  • Pendant la communion :
  • Ite missa est VIII
  • Au dernier Evangile : Ave Regina cœlorum
  • Procession de sortie : Chantons Joseph, louons ses vertus – cantique de Dom Deprez († 1928)

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Programme du dimanche de la Passion

Dimanche de la PassionSaint-Eugène, le dimanche 17 mars 2024, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Avec les premières vêpres de ce dimanche, nous entrons dans le temps de la Passion. La première partie du Carême avait jusqu’alors été surtout consacrée à notre ascèse personnelle, à la contrition de nos péchés. Désormais, le rit romain nous fait méditer sur la Passion & sur la Croix de notre Seigneur. Ce deuil où nous pleurons l’Epoux divin est marqué par un symbole très fort : dès avant les premières vêpres de ce dimanche, les saintes images et les croix sont désormais voilées de violet, en signe de deuil. Les derniers chants joyeux de la messe cessent de se faire entendre : le Gloria Patri disparaît à l’Introït, au Lavabo et dans les répons de l’Office divin. De même, le psaume 42 des prières au bas de l’autel n’est plus récité jusqu’à Pâques. Dans les leçons des vigiles nocturnes, on quitte la lecture des livres de Moïse pour prendre celle du prophète Jérémie, l’une des plus importantes figures du Messie souffrant. L’admirable texte du chapitre IX de l’épître aux Hébreux qui est lu à la messe de ce dimanche est commun au rits romain & byzantin : il s’agit d’une parfaite préface au temps de la Passion.

A Rome, la station se fait en la basilique Saint-Pierre : l’importance de ce dimanche, qui ne cède la place à aucune fête, quelque solennelle qu’elle soit, demandait que la réunion des fidèles eût lieu dans l’un des plus augustes sanctuaires de la ville sainte.

Nous n’ignorons pas, mes bien-aimés, que le mystère pascal occupe le premier rang parmi toutes les solennités chrétiennes. Notre manière de vivre durant l’année tout entière doit, il est vrai, par la réforme de nos mœurs, nous disposer à le célébrer d’une manière digne et convenable ; mais les jours présents exigent au plus haut degré notre dévotion, car nous savons qu’ils sont proches de celui où nous célébrons le mystère très sublime de la divine miséricorde. C’est avec raison et par l’inspiration de l’Esprit-Saint, que les saints Apôtres ont ordonné pour ces jours des jeûnes plus austères, afin que par une participation commune à la croix du Christ, nous fassions, nous aussi, quelque chose qui nous unisse à ce qu’il a fait pour nous. Comme le dit l’Apôtre : “Si nous souffrons avec lui, nous serons glorifiés avec lui.” Là où il y a participation à la passion du Seigneur, on peut regarder comme certaine et assurée l’attente du bonheur qu’il a promis.”
Homélie de saint Léon, pape, IVème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne.

A la sainte messe :

IIndes vêpres du dimanche de la Passion.

  • Magnificat du IInd ton de Claudin de Sermisy (1490 † 1562), sous-maître de la chapelle royale, chanoine de la Sainte Chapelle

Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : O salutaris hostia, sur le ton de l’hymne de la Passion Vexilla Regis prodeunt
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Stabat Mater dolorosa – complainte de la Très Sainte Vierge au pied de la Croix du Sauveur – texte de Jacques de Todi († 1306), plain-chant (versets impairs) et alternances de Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704), maître de la Sainte Chapelle : “Stabat Mater pour des religieuses” (H. 15) (versets pairs)
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Oremus pro Pontifice nostro.
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo, sur le ton de l’hymne de la Passion Pange lingua
  • Supplication finale : Antique litanie qui concluait autrefois l’office des Ténèbres

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Crucifixion tirée d'un canon pontifical du XVIIème siècle

Programme du Samedi de Sitientes – ordinations à Courtalain

Samedi de Sitientes - Le Christ, source jaillissante de vie éternelleSéminaire de l’Institut du Bon Pasteur à Courtalain, le samedi 16 mars 2024, messe pontificale d’ordination de 9h.

Le Samedi de la IVème semaine de Carême est le dernier jour du Carême (au sens restreint) avant que l’Eglise romaine ne passe dans le temps de la Passion, jusqu’à Pâques. Il est appelé également Samedi de Sitientes, ce mot étant le début de l’introït de la messe de ce jour : Sitientes venite ad aquas – Vous qui avez soif, venez aux eaux – qui est tiré du livre du prophète Isaïe LV, 1 :

“Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, dit le Seigneur, et vous qui n’avez point d’argent, venez et buvez avec joie”.

Le Samedi de Sitientes – comme les autres féries du Carême – est un jour de préparation spirituelle intensive, un temps de jeûne, de prière et de pénitence pour les chrétiens. Il est généralement observé comme une journée de réflexion sur la soif spirituelle de l’âme pour Dieu et sur la nécessité de se tourner vers lui pour trouver satisfaction et nourriture spirituelle. Cette méditations sur l’eau et le Christ comme source jaillisante de la vie éternelle est tout particulièrement indiquée pour la préparation des catéchumènes au baptême à la vigile pascale qui s’approche.

La liturgie de ce jour nous encourage ainsi à approfondir notre relation avec Dieu, en méditant sur notre désir de Dieu.

Le Samedi de Sitientes, veille du dimanche de la Passion, est aussi l’un des 6 jours de l’année prévus par les livres liturgiques pour conférer les ordres sacrés, selon une tradition remontant à l’Antiquité. Les 5 autres jours marqués par le Pontifical Romain sont les 4 samedis des Quatre-Temps de l’Avent, de Carême, de Pentecôte & de Septembre, ainsi que la vigile pascale du Samedi Saint. Traditionnellement, les ordinations ne peuvent être conférées en dehors de ces 6 dates (qui sont toutes célébrées en violet, sauf le Samedi des Quatre-Temps de la Pentecôte et la Vigile pascale qui débute en violet et se termine en blanc). L’Eglise romaine a choisi de placer ses ordinations à ces 6 jours de jeûne et/ou de prières intenses, se souvenant que les Apôtres conféraient l’imposition de leurs mains au terme d’une prière ardente.

Cette année, les ordinations aux 4 ordres mineurs (portier, lecteur, exorciste, acolyte) & au sous-diaconat seront conférées par Mgr Castet, évêque émérite de Luçon. Parmi les ordinants figurent plusieurs anciens grands clercs de Saint-Eugène – Sainte-Cécile. La Schola Sainte Cécile est de ce fait très heureuse de prêter son concours en cette belle occasion, à l’invitation du Séminaire Saint Vincent de Paul de l’Institut du Bon Pasteur, à Courtalain

Après la messe (qui est célébrée normalement après l’heure de none comme toute férie quadragésimale), et avant les Vêpres (qui sont les premières du dimanche de la Passion), on voile dans toute église les croix et les images ; celles-ci demeureront couvertes, les croix jusqu’à la fin de l’adoration de la Croix par le célébrant au cours de la messe des Présanctifiés le Vendredi Saint, les autres images jusqu’à l’intonation de l’hymne angélique durant la messe de la vigile pascale le Samedi Saint.

A la sainte messe :

Programme du IVème dimanche de Carême – dimanche de Lætare

IVème dimanche de CarêmeSaint-Eugène, le dimanche 10 mars 2024, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

> Catéchisme sur le Carême

A Rome, la messe stationnale de ce jour se tient en la basilique de Sainte-Croix-de-Jérusalem. Cette basilique, l’une des sept basiliques du pèlerinage romain, fut construite autour d’une pièce du palais impérial de sainte Hélène, le palais du Sessorium, qu’elle avait transformée en chapelle vers l’an 320. Sainte Hélène fit répandre une grande quantité de la terre du Golgotha sur le sol des fondations de ce sanctuaire, où elle fit déposer plusieurs reliques insignes de la Passion qui y sont toujours. Quelques décennies plus tard, cette chapelle est transformée en une véritable basilique, appelé Heleniana ou Sessoriana. Lorsqu’il récupéra la vraie croix volée par les Perses, l’empereur Héraclius fit partager celle-ci en trois morceaux : Jérusalem conserva le principal d’entre eux, mais l’empereur fit envoyer les deux autres parties à Constantinople et à Rome, qui l’accueillit tout naturellement en la Basilique de Sainte-Croix de Jérusalem (cette partie insigne du bois de la vraie Croix fut transféré en 1629 sur ordre du pape Urbain VIII dans la basilique Saint-Pierre où elle est conservée près de la statue monumentale de sainte Hélène).

La basilique de Sainte-Croix de Jérusalem représente symboliquement à Rome la sainte cité de Jérusalem. C’est pour cette raison que les textes de la messe de ce jour y font allusion :

  • Lætare, Jerusalem – Réjouis-toi Jérusalem (introït),
  • Sina enim mons est in Arabia, qui conjunctus est ei, quæ nunc est Jerusalem – le mon Sinaï se trouve en Arabie ; elle correspond à la Jérusalem actuelle (saint Paul, dans l’épître de ce jour, aux Galates)
  • Lætátus sum in his, quæ dicta sunt mihi : in domum Dómini íbimus – Je me suis réjoui de ce qu’on m’a dit : Nous allons à la maison du Seigneur (graduel),
  • Qui confídunt in Dómino, sicut mons Sion : non commovébitur in ætérnum, qui hábitat in Jerúsalem – Qui se confie en le Seigneur sera comme le Mont Sion : jamais il ne sera ébranlé, celui qui habite Jérusalem (trait).
  • Jerúsalem, quæ ædificátur ut cívitas, cujus participátio ejus in idípsum – Jérusalem, qui est édifiée comme une cité où toutes les parties ne font qu’une (communion)

Comme la liturgie byzantine qui célèbre joyeusement la vénération de la Croix au IIIème dimanche de Carême[1], le rit romain, méditant en ce milieu du Carême devant les reliques de la Croix & de la Passion, n’y associe nullement les sentiments de la tristesse mais bien au contraire ceux de la joie : la Croix, autrefois symbole de la mort la plus vile réservée aux criminels, est devenue par le sacrifice du Christ le glorieux Arbre de vie qui nous réconcilie avec le Père et nous rouvre les portes du ciel.

Aussi répondant à l’appel de l’introït de ce jour – Lætare Jerusalem – le rit romain suspend-il en ce jour les rigueurs du Carême : les ornements de la messe ne sont plus violet mais roses, on fleurit les autels, le diacre & le sous-diacre laissent les chasubles pliées pour prendre la dalmatique & la tunique qui sont des vêtements de joie, l’orgue – muet depuis le Mercredi des Cendres – fait tonner ces accents glorieux et joyeux.

Il est possible que le fleurissement des croix à Byzance en ce dimanche ait influé sur l’usage des fleurs dans la liturgie occidentale en ce même dimanche. A Rome, le pape bénit en ce jour la rose d’or qu’il offre ensuite à une princesse catholique ou à un sanctuaire. Cette coutume est attestée depuis au moins le XIème siècle. Voici le texte de la bénédiction employé à cette occasion :

O Dieu, dont la parole et la puissance ont tout créé, dont la volonté gouverne toutes choses, vous qui êtes la joie et l’allégresse de tous les fidèles ; nous supplions votre majesté de vouloir bien bénir et sanctifier cette Rose, si agréable par son aspect et son parfum, que nous devons porter aujourd’hui dans nos mains, en signe de joie spirituelle : afin que le peuple qui vous est consacre, étant arraché au joug de la captivité de Babylone par la grâce de votre Fils unique qui est la gloire et l’allégresse d’Israël, représente d’un cœur sincère les joies de cette Jérusalem supérieure qui est notre mère. Et comme votre Église, à la vue de ce symbole, tressaille de bonheur, pour la gloire de votre Nom ; vous, Seigneur, donnez-lui un contentement véritable et parfait. Agréez la dévotion, remettez les pèches, augmentez la foi : guérissez par votre pardon, protégez par votre miséricorde ; détruisez les obstacles, accordez tous les biens : afin que cette même Église vous offre le fruit des bonnes œuvres, marchant à l’odeur des parfums de cette Fleur qui, sortie et de la tige de Jessé, est appelée mystiquement la fleur des champs et le lis des vallées, et qu’elle mérite de goûter une joie sans fin au sein de la gloire céleste, dans la compagnie de tous les saints, avec cette Fleur divine qui vit et règne avec vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Amen.

L’évangile chanté ce jour est le récit de la multiplication des cinq pains & des deux poissons. Cet évangile fait partie du cycle de préparation des catéchumènes au baptême qu’ils recevront lors de la vigile pascale et figure l’Eucharistie, où le Christ, en son action de grâce au Père, se donne lui-même en une nourriture qui ne s’épuise jamais.

Car c’est un plus grand miracle de gouverner le monde entier que de rassasier de cinq pains cinq mille personnes. Et pourtant, nul ne s’étonne du premier prodige, tandis que l’on est rempli d’admiration pour le second, non parce qu’il est plus grand, mais parce qu’il est rare. Qui, en effet, maintenant encore, nourrit le monde entier, sinon celui qui, de quelques grains, fait sortir les moissons ? Jésus a donc agi à la manière de Dieu. En effet, par cette même puissance qui d’un petit nombre de grains multiplie les moissons, il a multiplié entre ses mains les cinq pains. Car la puissance était entre les mains du Christ. Ces cinq pains étaient comme des semences non plus confiées à la terre, mais multipliées par celui qui a fait la terre.
Homélie de saint Augustin, évêque, VIIIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.

En un clin d’œil, le Seigneur a multiplié un peu de pain. Ce que les hommes font en dix mois de travail, ses dix doigts l’ont fait en un instant… Pourtant, ce n’est pas à sa puissance qu’il a mesuré ce miracle, mais à la faim de ceux qui étaient là. Si le miracle avait été mesuré à sa puissance, il serait impossible de l’évaluer ; mesuré à la faim de ces milliers de gens, le miracle a dépassé les douze corbeilles. Chez les artisans, la puissance est inférieure au désir des clients, ils ne peuvent pas faire tout ce qu’on leur demande ; les réalisations de Dieu, au contraire, dépassent tout désir.
Saint Éphrem, diacre – Commentaire sur le Diatesseron XII, 4-5, 11.

A la sainte messe :

  • Procession d’entrée : orgue
  • Introït – Lætare Jerusalem (ton v.)
  • Kyrie : de la Missa secunda (1599) de Hans Leo Hassler von Roseneck (1564 † 1612), organiste de la cathédrale d’Augsbourg et archimusicien de la cité de Nuremberg
  • Epître : Galates IV, 22-31 : Au lieu que la Jérusalem d’en haut est vraiment libre ; et c’est elle qui est notre mère.
  • Evangile : Jean VI, 1-15 : Ils les ramassèrent donc, et emplirent douze paniers des morceaux qui étaient restés des cinq pains d’orge, après que tous en eurent mangé.
  • Avant l’homélie : orgue
  • Après l’homélie : violoncelle
  • Credo III
  • Pendant l’offertoire : Dixit Dominus (H. 197) de Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704), maître de chapelle de Mademoiselle de Guise, du Dauphin, des Jésuites et de la Sainte Chapelle
  • Sanctus : de la Missa secunda de Hans Leo Hassler
  • A l’élévation : Benedictus de la Missa secunda de Hans Leo Hassler
  • Agnus Dei : de la Missa secunda de Hans Leo Hassler
  • Pendant la communion : Laudáte Dóminum – Psaume CXVI du IInd ton – Henri de Villiers
  • Prière pour la France, sur le VIème ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
  • Benedicamus Domino XVII
  • Au dernier Evangile : Ave Regina cœlorum, ton simple
  • Procession de sortie : improvisation sur Attende Domine

IIndes vêpres du IVème dimanche de Carême. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : O salutaris hostia, sur le ton de l’hymne de Carême Audi benigne Conditor
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Ave Regina cœlorum
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Oremus pro Pontifice nostro Francisco.
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo, sur le ton de l’hymne de la Passion Pange lingua
  • Supplication finale : Attende Domine avec ses anciens versets

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Victor Matorin, La Multiplication des pains

Notes :    (↵ reviens au texte)

  1. Le IIIème dimanche de Carême byzantin correspond de fait exactement au IVème dimanche de Carême romain, la façon de compter étant différente : en Orient on compte pour premier dimanche de Carême celui qui arrive au bout de la première semaine complète de jeûne, alors qu’à Rome celui-ci est compté pour IInd dimanche de Carême.

Programme du troisième dimanche de Carême

IIIème dimanche de Carême : exorcisme du démon muetSaint-Eugène, le dimanche 3 mars 2024, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

> Catéchisme sur le Carême

Ce troisième dimanche de Carême est aussi appelé Oculi, du premier mot de l’Introït de la Messe.

A Rome, la station de ce troisième dimanche de Carême se fait en la Basilique de Saint-Laurent-hors-les-Murs. Le saint diacre Laurent qui, dans son martyre, a si héroïquement triomphé du diable, va être notre patron et notre protecteur dans la seconde partie du combat de Carême, combat spirituel auquel fait allusion l’évangile de la messe de ce jour. En ce dimanche également, les catéchumènes font un pas de plus vers l’Église : on l’appelle en effet le dimanche des scrutins. C’est à partir d’aujourd’hui qu’on commençait l’examen des candidats au baptême. Les fidèles étaient invités à venir témoigner au sujet de leur conduite. Il y avait sept de ces scrutins qui avaient lieu, d’ordinaire, le mercredi et le samedi. Le plus important était celui du mercredi de la quatrième semaine de Carême. Aux diptyques du canon de la messe de ce troisième dimanche de Carême, on priait autrefois pour les parrains & marraines des futurs baptisés.

Dans Matthieu on raconte que ce démoniaque est non seulement muet mais aveugle aussi. Il fut guéri par le Seigneur, nous dit-on, si bien qu’il pouvait parler et voir. Trois miracles sont accomplis simultanément dans un seul homme : l’aveugle voit ; le muet parle ; le possédé est délivré du démon. Mais ce qui fut fait alors dans la chair, s’accomplit chaque jour dans la conversion des croyants. Une fois le démon expulsé, ils perçoivent la lumière de la foi, ensuite la bouche, jadis muette, s’ouvre pour louer Dieu. “Mais il s’en trouva pour dire : C’est par Béelzéboub, le chef des démons, qu’il chasse les démons.” Ceux qui dénigraient ainsi, n’étaient pas des personnes dans la foule, mais des scribes et des pharisiens comme l’attestent d’autres évangélistes.”
Homélie de saint Bède le Vénérable, prêtre, VIIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.

Luc 14 - Exorcisme du démon muet - 02

A la sainte messe :

IIndes vêpres du IIIème dimanche de Carême. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : O salutaris Hostia – sur le ton de l’hymne du Carême, Audi benigne Conditor – IInd ton
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Ave Regina cœlorum – VIème ton
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Oremus pro Pontifice nostro
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo – Ier ton, sur le ton de Pange lingua gloriosi prœlium certaminis
  • Chant final, d’action de grâces : Hymne Christe qui lux es & dies – Antique hymne du Carême, à complies – IInd ton

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Luc 14 - Exorcisme du démon muet - 01

Programme du second dimanche de Carême

Pietro Perugino : La Transfiguration de Notre Seigneur (1496)Saint-Eugène, le dimanche 25 février 2024, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

> Catéchisme sur le Carême

Le second Dimanche de Carême est appelé Reminiscere, du premier mot de l’Introït de la Messe, et quelquefois aussi le Dimanche de la Transfiguration, à cause de l’Évangile qui y est lu.

La messe de ce dimanche est d’introduction relativement récente : il n’y avait pas de messe pour ce dimanche à Rome dans le sacramentaire du pape Grégoire, car il y avait la veille la longue messe du samedi des Quatre-Temps de Carême laquelle commençait après none et durait une partie de la nuit (on y faisait les ordinations à tous les nombreux ordres ecclésiastiques, sacre des évêques compris) et le pape ne célébrait pas le lendemain (mais les curés de Rome dans leurs titres oui). Quand la cour de Charlemagne décida d’imposer dans son Empire le Sacramentaire grégorien, les liturgistes carolingiens durent compléter ce livre propre au pape en composant les messes que celui ne célébrait pas. De ce fait, les pièces de la messe de ce dimanche sont empruntées à d’autres jours : l’introït Reminiscere provient de la messe du Mercredi des Quatre-Temps de Carême, de même que le graduel Tribulationes cordis mei, l’offertoire Meditabor in mandatis tuis et l’antienne de communion Intellige clamorem. L’évangile de la Transfiguration est repris de la messe du Samedi des Quatre-Temps de la veille. La secrète est la même qu’au IVème dimanche de l’Avent et la Postcommunion est reprise du dimanche de la Sexagésime.

Longtemps, le rit romain et ses variantes n’ont pas connu d’autre fête de la Transfiguration que ce dimanche (ou plus précisément ce Samedi des Quatre-Temps). Les homélies de saint Léon Ier le Grand sur la Transfiguration, prononcées en la vigile du Samedi des Quatre-Temps à Saint-Pierre sont un vrai chef-d’œuvre et indiquent également les raisons pour lesquelles l’Eglise de Rome a placé la Transfiguration pendant le Carême.

Au cours du Moyen-Age, à l’instar des Orientaux, plusieurs Eglises d’Occident se mirent à célébrer distinctement une fête de la Transfiguration le 6 août, date choisie pour son parallélisme avec l’Epiphanie le 6 janvier (la Transfiguration constituant également une épiphanie de fait, la voix du Père se faisant entendre dans les deux cas pour confirmer la filiation divine de Jésus). Rome ne s’y décida qu’en 1456, en célébration de l’éclatante victoire de la levée du siège de Belgrade, remportée sur les Ottomans. La composition de l’office de la Transfiguration (au 6 août) est attribuée au pape Callixte III qui avait convoqué à cette occasion une croisade de prières contre les ennemis de la Foi.

La station de ce jour, à Rome, est dans l’Église de Sainte-Marie in Domenica, sur le mont Cœlius. Cette station est assez récente, il s’agissait à l’origine de l’antique Diaconie où présidait saint Laurent, et dans laquelle il distribuait les aumônes de l’Église.

A la sainte messe :

IIndes vêpres du IInd dimanche de Carême. Magnificat du Ier ton – Claudin de Sermisy (1490 † 1562), sous-maître de la chapelle royale, chanoine de la Sainte Chapelle.
Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : O salutaris Hostia – sur le ton de l’hymne du Carême, Audi benigne Conditor – IInd ton
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Ave Regina cœlorum – VIème ton
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Oremus pro Pontifice nostro
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo – Ier ton, sur le ton de Pange lingua gloriosi prœlium certaminis
  • Chant final, d’action de grâces : Hymne Christe qui lux es & dies – Antique hymne du Carême, à complies – IInd ton

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