Guillaume Bouzignac (c. 1587 † ap. 1643), maître de chapelle des cathédrales d’Angoulême, de Bourges, de Rodez, de Clermont-Ferrand & de la collégiale Saint-André de Grenoble.
Quis est iste Rex gloriæ ? – rite de l’ouverture des portes au dimanche des Rameaux
6 voix mixtes (SSATTB).
1 page – La Majeur (ton original : Ut Majeur).
Le dimanche des Rameaux, à l’issue de la procession, le clergé stationne devant les portes fermées de l’église, tandis que des chantres – symbolisant les Anges dans le paradis fermé à l’humanité – restés à l’intérieur alternent avec eux l’hymne de Théodulfe d’Orléans Gloria laus.
A l’issue de cette hymne, dans le rit romain, le sous-diacre tape à une seule reprise la porte avec le bas de la hampe de la croix de procession et celle-ci s’ouvre pour laisser entrer la procession dans l’église : le sacrifice du Christ sur la croix nous rouvre les portes du paradis qui nous était fermées.
Cependant, l’usage très ancien de la plupart des Eglises de France, remontant pour le moins au Moyen-Age, donnait un relief bien plus éclatant à ce moment de la longue liturgie du dimanche des Rameaux : ce n’est pas le simple sous-diacre, mais le célébrant lui-même qui va frapper à la porte de l’église avec la croix de procession, en engageant le dialogue suivant avec les chantres placés à l’intérieur de l’église :
Attóllite portas príncipes vestras, & elevámini, portæ æternáles ; & introíbit Rex glóriæ. |
Elevez vos portes, ô princes, et vous, élevez-vous, portes éternelles, et il entrera, le Roi de gloire. |
℟. Quis est iste Rex gloriæ ? | ℟. Qui est ce Roi de gloire ? |
Dóminus fortis & potens, Dóminus potens in prælio : Attóllite portas príncipes vestras, & elevámini, portæ æternáles ; & introíbit Rex glóriæ. |
C’est le Seigneur, fort et puissant, le Seigneur, puissant au combat. Elevez vos portes, ô princes, et vous, élevez-vous, portes éternelles, et il entrera, le Roi de gloire. |
℟. Quis est iste Rex gloriæ ? | ℟. Qui est ce Roi de gloire ? |
Dóminus fortis & potens, Dóminus potens in prælio : Attóllite portas príncipes vestras, & elevámini, portæ æternáles ; & introíbit Rex glóriæ. |
C’est le Seigneur, fort et puissant, le Seigneur, puissant au combat. Elevez vos portes, ô princes, et vous, élevez-vous, portes éternelles, et il entrera, le Roi de gloire. |
℟. Quis est iste Rex gloriæ ? | ℟. Qui est ce Roi de gloire ? |
Dóminus virtútum, ipse est Rex glóriæ. |
C’est le Seigneur des armées, c’est lui, le Roi de gloire. |
Ce dialogue tire son texte du Psaume XXIII, 6-10.
Voici le chant de ce dialogue au rit parisien (livret téléchargeable de cette partition), dans lequel la réponse des chantres (“Quis est iste Rex gloriæ ?”) doit être chantée en montant d’un ton à chaque reprise :
Guillaume Bouzignac a mis en musique cette réponse des chantres – Quis est iste Rex gloriæ ? -, la confiant à un chœur à 6 voix mixtes (premier dessus / second dessus / Bas dessus / Haute taille / Taille / Basse). Dans les deux manuscrits qui contiennent cette partition – le Manuscrit Deslauriers du Département de la Musique de la Bibliothèque nationale de France (BnF Rés Vma ms 571, f° 97 r°) et dans le Manuscrit “Bouzignac” de Tours (F-TO ms 168, f° 61 r°) – elle fait immédiatement suite au Gloria laus des Rameaux, lui aussi composé à six parties.
Par son rythme et par son ampleur vocale, la polyphonie de Bouzignac donne un éclat tout particulièrement glorieux à cette brève acclamation.
Nous offrons cette partition dans son ton original d’Ut Majeur et dans une version transposée d’une tierce en La Majeur.
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