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La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Guillaume Bouzignac – Quis est iste Rex gloriæ ? – rite de l’ouverture des portes au dimanche des Rameaux

Guillaume Bouzignac (c. 1587 † ap. 1643), maître de chapelle des cathédrales d’Angoulême, de Bourges, de Rodez, de Clermont-Ferrand & de la collégiale Saint-André de Grenoble.
Quis est iste Rex gloriæ ? – rite de l’ouverture des portes au dimanche des Rameaux
6 voix mixtes (SSATTB).
1 page – La Majeur (ton original : Ut Majeur).

Le dimanche des Rameaux, à l’issue de la procession, le clergé stationne devant les portes fermées de l’église, tandis que des chantres – symbolisant les Anges dans le paradis fermé à l’humanité – restés à l’intérieur alternent avec eux l’hymne de Théodulfe d’Orléans Gloria laus.

A l’issue de cette hymne, dans le rit romain, le sous-diacre tape à une seule reprise la porte avec le bas de la hampe de la croix de procession et celle-ci s’ouvre pour laisser entrer la procession dans l’église : le sacrifice du Christ sur la croix nous rouvre les portes du paradis qui nous était fermées.

Cependant, l’usage très ancien de la plupart des Eglises de France, remontant pour le moins au Moyen-Age, donnait un relief bien plus éclatant à ce moment de la longue liturgie du dimanche des Rameaux : ce n’est pas le simple sous-diacre, mais le célébrant lui-même qui va frapper à la porte de l’église avec la croix de procession, en engageant le dialogue suivant avec les chantres placés à l’intérieur de l’église :

Le célébrant :

Attóllite portas príncipes vestras,
& elevámini, portæ æternáles ;
& introíbit Rex glóriæ.
Elevez vos portes, ô princes,
et vous, élevez-vous, portes éternelles,
et il entrera, le Roi de gloire.

Les chantres :

℟. Quis est iste Rex gloriæ ? ℟. Qui est ce Roi de gloire ?

Le célébrant :

Dóminus fortis & potens,
Dóminus potens in prælio :
Attóllite portas príncipes vestras,
& elevámini, portæ æternáles ;
& introíbit Rex glóriæ.
C’est le Seigneur, fort et puissant,
le Seigneur, puissant au combat.
Elevez vos portes, ô princes,
et vous, élevez-vous, portes éternelles,
et il entrera, le Roi de gloire.

Les chantres :

℟. Quis est iste Rex gloriæ ? ℟. Qui est ce Roi de gloire ?
Le célébrant :

Dóminus fortis & potens,
Dóminus potens in prælio :
Attóllite portas príncipes vestras,
& elevámini, portæ æternáles ;
& introíbit Rex glóriæ.
C’est le Seigneur, fort et puissant,
le Seigneur, puissant au combat.
Elevez vos portes, ô princes,
et vous, élevez-vous, portes éternelles,
et il entrera, le Roi de gloire.

Les chantres :

℟. Quis est iste Rex gloriæ ? ℟. Qui est ce Roi de gloire ?
Le célébrant :

Dóminus virtútum,
ipse est Rex glóriæ.
C’est le Seigneur des armées,
c’est lui, le Roi de gloire.

On ouvre ici les portes de l’église, & tous entrent.

Ce dialogue tire son texte du Psaume XXIII, 6-10.

Voici le chant de ce dialogue au rit parisien (livret téléchargeable de cette partition), dans lequel la réponse des chantres (“Quis est iste Rex gloriæ ?”) doit être chantée en montant d’un ton à chaque reprise :

Attolite portas - ouverture des portes de l'église le dimanche des Rameaux - rit parisien

Attolite portas - ouverture des portes de l'église le dimanche des Rameaux - rit parisien

Guillaume Bouzignac a mis en musique cette réponse des chantres – Quis est iste Rex gloriæ ? -, la confiant à un chœur à 6 voix mixtes (premier dessus / second dessus / Bas dessus / Haute taille / Taille / Basse). Dans les deux manuscrits qui contiennent cette partition – le Manuscrit Deslauriers du Département de la Musique de la Bibliothèque nationale de France (BnF Rés Vma ms 571, f° 97 r°) et dans le Manuscrit “Bouzignac” de Tours (F-TO ms 168, f° 61 r°) – elle fait immédiatement suite au Gloria laus des Rameaux, lui aussi composé à six parties.

Par son rythme et par son ampleur vocale, la polyphonie de Bouzignac donne un éclat tout particulièrement glorieux à cette brève acclamation.

Nous offrons cette partition dans son ton original d’Ut Majeur et dans une version transposée d’une tierce en La Majeur.

Les premières mesures de cette partition :

Quis est iste Rex gloriæ ? par Guillaume Bouzignac

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 Cliquer sur ce lien pour ouvrir & télécharger la partition (ton originel d’Ut Majeur) en fichier PDF.
Cliquer sur ce lien pour ouvrir & télécharger la partition (transposé dune tierce vers le bas, en La Majeur) en fichier PDF.
 

Fin du Gloria laus suivi du Quis est iste Rex gloriæ dans le manuscrit de Tours (F-TO ms 168, f° 61 r°)
Fin du Gloria laus suivi du Quis est iste Rex gloriæ dans le manuscrit de Tours (F-TO ms 168, f° 61 r°)
Fin du Gloria laus suivi du Quis est iste Rex gloriæ dans le manuscrit Deslauriers (BnF Rés Vma ms 571, f° 97 r°)
Fin du Gloria laus suivi du Quis est iste Rex gloriæ dans le manuscrit Deslauriers (BnF Rés Vma ms 571, f° 97 r°)

Programme de la solennité de sainte Cécile, Vierge & Martyre, patronne de la paroisse, de notre schola & des musiciens

Sainte Cécile par Simon Vouet ca. 1626, Wadsworth Atheneum, Hartford (Connecticut)Saint-Eugène, le dimanche 20 juin 2021, messe solennelle de 11h avec la Messe à 4 chœurs (H. 4) de Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704), chantée avec 4 orchestres. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Messe et Te Deum d’action de grâces pour les 6 ans de ministère de M. le Chanoine Guelfucci à Saint-Eugène – Sainte-Cécile et pour les 20 ans de la Schola Sainte Cécile

Sainte Cécile est l’une des plus illustres parmi les vierges-martyres de Rome. C’est à la fin du IIIème siècle qu’elle joignit à la couronne des vierges celle des martyrs. Mariée de force au païen Valérien, elle le convertit à la foi véritable ainsi que son beau-frère Tiburce. Les Actes de sainte Cécile nous rapportent que le jour de son mariage forcé, tandis que résonnait la musique païenne des noces, Cécile chantait en son cœur une hymne au Christ, le priant de la garder immaculée. Pour cette raison Cécile est devenue patronne des musiciens. Valérien, Tiburce et Cécile recevront tous les trois la palme du martyre, proclamant jusque dans leur mort leur fidélité au Christ Rédempteur. Cécile fut ébouillantée, puis reçut les trois coups de glaives légaux, auxquels elle survivra néanmoins trois jours encore, agonisant péniblement dans sa maison qu’elle laissa en héritage au Pape Urbain ; plus tard cette maison fut dédicacée comme église un 22 novembre, et placée sous son patronage. En octobre 1599, lorsque, sous les ordres du cardinal Sfondate, on y ouvrit le sarcophage de la sainte, son corps était encore intact. Le nom de sainte Cécile figure au Canon de la Messe romaine.

*

Selon la tradition rapportée par Socrate le Scholastique, saint Ignace, troisième évêque d’Antioche après saint Pierre, eut une vision du ciel où plusieurs chœurs d’anges chantaient en se répondant les uns les autres. De là est née la pratique du chant antiphoné, qui d’Antioche s’est répandu dans tout le monde chrétien, qui permettait de chanter la liturgie en chœurs alternés.
Cette pratique ancienne fut conservée par nombre de compositeurs de musique sacrée dans leurs œuvres polyphoniques, dès la Renaissance. L’Italie tout particulièrement tenait en honneur cette pratique des cori spezzati (chœurs séparés), et la basilique Saint-Marc de Venise en avait fait sa spécialité.
Il est probable que Marc-Antoine Charpentier ait connu cette pratique de la polyphonie à plusieurs chœurs lorsqu’il était jeune, au cours de son séjour à Rome. Sa Messe à 4 chœurs (H. 4), vraisemblablement une œuvre de jeunesse composée vers 1670, témoigne d’une maîtrise aboutie du langage polychoral et constitue pourtant déjà un chef d’œuvre accompli.
Pour fêter sa sainte patronne au moyen de cette vaste « cathédrale musicale » de Marc-Antoine Charpentier, la Schola Sainte Cécile a la joie de recevoir l’Ensemble Lux Amoris, sous la direction de M. Mathias Thery.

Nous vous convions à venir fêter avec nous cette fête de la musique sacrée chrétienne !

A la sainte messe :

  • Mémoire du IVème dimanche après la Pentecôte – Propre du jour chanté avec deux serpents en vieux plain-chant parisien – Messe polyphonique : Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704), maître de la musique de Marie de Lorraine, duchesse de Guise, du Dauphin, fils de Louis XIV et de la Sainte Chapelle, Messe à 4 Chœurs (H. 4)
  • Réponses polyphoniques aux récitatifs liturgiques de la sainte messe – Henri de Villiers
  • Procession d’entrée : Suite du IInd ton de danses de Bourgogne (1550-1557) – Claude Gervaise
  • Introït – Loquebar (ton v.)
  • Kyrie & Gloria : de la Messe à 4 chœurs (H. 4) de Marc-Antoine Charpentier
  • Epître : Ecclésiastique LI, 13-17 : C’est pourquoi je veux te rendre grâces et te chanter tes louanges, Seigneur, notre Dieu.
  • Graduel – Audi filia (ton vii.)
  • Alleluia – Quinque prudentes virgines (ton v.)
  • Evangile : Matthieu XXV, 1-13 : L’époux vint, et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui aux noces, et la porte fut fermée.
  • Credo : de la Messe à 4 chœurs (H. 4) de Marc-Antoine Charpentier
  • Offertoire – Afferentur (ton iv.)
  • Pendant les encensements de l’offertoire : Laudáte Dóminum – Psaume CXVI du IInd ton – Henri de Villiers (version à 4 chœurs)
  • Préface des Saints au propre de l’archidiocèse de Paris
  • Sanctus : de la Messe à 4 chœurs (H. 4) de Marc-Antoine Charpentier
  • A l’élévation : Benedictus de la Messe à 4 chœurs (H. 4) de Marc-Antoine Charpentier
  • Agnus Dei : de la Messe à 4 chœurs (H. 4) de Marc-Antoine Charpentier
  • Pendant la communion : Benedicam Dominum – Psaume XXXIII – Lambert Pietkin (1612 † 1696), maître de chapelle de la cathédrale de Liège
  • Communion – Confundantur (ton i.)
  • Prière pour la France : de la Messe à 4 chœurs (H. 4) de Marc-Antoine Charpentier
  • Ite missa est VIII
  • Pendant le dernier Evangile : Salve Regina
  • Après la messe : Te Deum à deux chœurs de Guillaume Bouzignac (c. 1587 † ap. 1643), maître de chapelle des cathédrales d’Angoulême, de Bourges, de Rodez et de Clermont-Ferrand

IIndes vêpres de la solennité de sainte Cécile suivies du salut du Très-Saint Sacrement. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : ave verum, VIème ton – Prose du Très-Saint Sacrement du XIVème siècle, attribuée au pape Innocent VI († 1362)
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Ave Maria, du Ier ton
  • En l’honneur de sainte Cécile : Tuba cum citharis, du Ier ton – prose du XVème siècle
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Tu es pastor ovium du Ier ton
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo du Vème ton “Moderne”
  • Chant d’action de grâces : Christus vincit – plain-chant d’Aloys Kunc (1832 † 1895), maître de chapelle de la cathédrale de Toulouse.

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.
Télécharger le livret des IIndes vêpres de la solennité de sainte Cécile et du salut du Très-Saint Sacrement.
Télécharger le livret de la mémoire des secondes vêpres du IVème dimanche après la Pentecôte au format PDF.
L’évènement sur Facebook.

Précédentes Céciliades :

  • Messe solennelle Sainte Cécile de Charles Gounod (2001 & 2002),
  • Messe de sainte Cécile de Touve Ratovondrahety (2003),
  • Vêpres en musique de sainte Cécile avec psaumes & antiennes de Marc-Antoine Charpentier et Henry du Mont (2004, dans le cadre de l’année Charpentier),
  • Missa secunda de Hans Leo Hassler (2005),
  • Missa Salve Regina de Jean Langlais (2006),
  • Messe à 4 voix et deux dessus (H.1) de Marc-Antoine Charpentier (2007),
  • Messe Gaudete in Domino semper, du Sacre de Louis XVI, de François Giroust (2008),
  • Missa Octava de Hans Leo Hassler (2009),
  • Missa secunda de Hans Leo Hassler (2010),
  • Messe solennelle Sainte Cécile de Charles Gounod (2012),
  • Messe Gaudete in Domino semper, du Sacre de Louis XVI, de François Giroust (2013)
  • Messe solennelle Sainte Cécile de Charles Gounod (2014),
  • Messe à 4 chœurs de Marc-Antoine Charpentier (2015),
  • Missa secunda de Hans Leo Hassler (2016),
  • Missa Decantabat populus à deux chœurs de Giovanni Croce (2017),
  • Messe solennelle Sainte Cécile de Charles Gounod (2018).
  • Messe des Paroisses pour les festes solennelles de François Couperin (2019)
  • Messe Gaudete in Domino semper, du Sacre de Louis XVI, de François Giroust (2019)
  • Messe du Second ton d’Henry du Mont (2020)

Fête-Dieu 2019 : messe, vêpres et procession

Lauda, Sion, Salvatórem,
Lauda ducem et pastórem
In hymnis et cánticis.
Loue, Sion, ton Sauveur,
Loue ton chef et ton pasteur
Par des hymnes et des cantiques.
Sit laus plena sit sonóra,
Sit jucúnda, sit decóra
Mentis jubilátio.
Que ta louange soit pleine et sonore,
Qu’elle soit belle et délicieuse,
Une jubilation pour nos âmes.

Pour la Fête-Dieu de cette année 2019, notre paroisse de Saint-Eugène a eu la grâce de recevoir M. l’Abbé Martial Merlin venu y célébrer une première messe après son ordination sacerdotale (son chant de la préface selon le ton solemnior fut particulièrement admirable).

La solennité des vêpres vit le renfort d’un quatuor de cuivres anciens qui relevèrent chacune des 6 antiennes par un neume tiré des œuvres de Claudin de Sermisy. Ils soutinrent également la Schola Sainte Cécile qui recréait pour la première fois depuis le XVIIème siècle un Dixit Dominus du premier ton à quatre parties composé par Guillaume Bouzignac.

Grande première cette année : le quatuor de cuivre marcha avec la procession et soutint avec grande efficacité et beauté son chant dans les rues du quartier.

Arrivée au second reposoir, la procession fut accueillie cette année par un orchestre de cordes qui jouèrent les symphonies composées par Marc-Antoine Charpentier pour le reposoir de la Fête-Dieu. Ces symphonies comprennent d’admirables variations sur le thème en plain-chant du Pange lingua.

De retour à l’église, la Schola Sainte Cécile fut accompagnée par cet ensemble de cordes pour chanter en musique le salut solennel du Très-Saint Sacrement. Les grands motets versaillais Quam dilecta et Pange lingua composés par Michel-Richard de Lalande pour la chapelle royale de France sous Louis XIV résonnèrent sous les voutes de Saint-Eugène.

Retrouvez en images et vidéos les belles cérémonies de la Fête-Dieu 2019 :

Vidéo de la sainte messe :

Vidéo des vêpres et du salut :

Guillaume Bouzignac – Ecce festivitas amoris – motet du Jeudi Saint

Guillaume Bouzignac (c. 1587 † ap. 1643), maître de chapelle des cathédrales d’Angoulême, de Bourges, de Rodez, de Clermont-Ferrand & de la collégiale Saint-André de Grenoble.
Ecce festivitas amoris – motet du Jeudi Saint
5 voix mixtes (SSTTB ou SSATB).
4 pages – Sol mineur (ton original : La mineur).

Ce motet très original – tant par son texte que par sa musique – est manifestement destiné à être chanté pour le Jeudi Saint, où l’Eglise fête l’institution de l’Eucharistie, mais où l’éclat de cette fête est minoré par les tristesses de la Passion (c’est la raison du reste de l’institution de la Fête-Dieu le jeudi après la Trinité, afin de pouvoir fêter pleinement l’Eucharistie hors d’un temps de deuil et de pénitence). Comme d’autre motets de Bouzignac, Ecce festivitas amoris voit le retour régulier des mêmes phrases musicales – ritournelles habilement déclinées qui forment un élément fort de d’unité structurelles, mais aussi l’accumulation de phrases brèves et incisives, d’exclamations, de soupirs, combinés avec des changements de textures ou de combinaisons de voix. Les oppositions des idées (la joie de l’eucharistie / la tristesse de la passion) est habilement rendue par les mêmes oppositions musicales et les changements rythmiques. Tout cela contribue à créer une tension dramatique réelle et à faire des petits motets de Bouzignac des petites scènes sacrées, sortes d’oratorios miniatures (à comparer par exemple avec l’Ave Maria pour l’Incarnation sur ce même site).

Notre partition est baissée d’un ton par rapport au manuscrit Deslauriers (sol mineur au lieu de La mineur). Nous la distribuons en deux versions, la troisième voix étant notée soit pour un alto soit pour un ténor.

Ecce festívitas amóris,
ergo dies lætítiæ
et lacrimárum.
Datur Corpus Christi,
ergo dies lætítiæ.
Recólitur pœnas.
Ecce memória Passiónis.
O amor !
O dolor !
Pavésco !
Stupésco !
Ecce dies lætítiæ.
O mel dulcis !
Ecce memória Passiónis.
O lactúca amára !
Hæc admirátio non parit verbum
sed siléntium.
Ecce festívitas amóris,
ecce memória Passiónis.
  Voici la fête de l’amour
c’est donc un jour de joie
et de larmes.
Le Corps du Christ nous est donné,
c’est donc un jour de joie.
Nous nous souvenons des peines.
Voici la mémoire de la Passion.
O amour !
O douleur !
Je crains !
Je suis stupéfait !
Voici le jour de joie.
O miel doux !
Voici la mémoire de la Passion.
O herbe amère !
Cette stupéfaction ne suscite pas de parole,
mais le silence.
Voici la fête de l’amour,
voici la mémoire de la Passion.

Les premières mesures de cette partition :

Ecce festivitas amoris - Guillaume Bouzignac - motet pour le Jeudi saint

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Cliquer sur ce lien pour ouvrir & télécharger la partition (troisième voix pour alto) en fichier PDF.
 

Ecce festivitas amoris - Guillaume Bouzignac - motet pour le Jeudi saint - manuscrit Deslauriers
Ecce festivitas amoris – Guillaume Bouzignac – motet pour le Jeudi saint – manuscrit Deslauriers (f. 107-107v – BnF Rés. Vma ms 571).

Guillaume Bouzignac (Attr.) – Audi benigne Conditor – hymne du Carême

Attribuable à Guillaume Bouzignac (c. 1587 † ap. 1643), maître de chapelle des cathédrales d’Angoulême, de Bourges, de Rodez, de Clermont-Ferrand & de la collégiale Saint-André de Grenoble.
Audi benigne Conditor – alternances polyphoniques de l’hymne du Carême
6 voix mixtes (SSATTB).
8 pages – La mineur.

Cette hymne des vêpres de Carême est tirée du manuscrit Deslauriers (Bnf Vma ms 571) lequel contient de très nombreuses compositions musicales du XVIIème siècle, pour la plupart anonymes ; le nom des compositeurs est sporadiquement indiqué à la fin de certaines pièces. La critique musicologique moderne a permis toutefois d’en attribuer un nombre important à Bouzignac d’une part, et à Boesset de l’autre.

Ce manuscrit comporte plusieurs alternances polyphoniques pour les hymnes de l’office divin. L’unité stylistique de leur écriture et leur conformité avec celle de Bouzignac incline à lui en attribuer la paternité.

C’est le cas pensons-nous de ces riches alternances pour les strophes impaires de l’hymne du Carême – Audi benigne Conditor – dont le texte fut rédigé au VIème par le pape saint Grégoire le Grand (c. 540 † 604). L’écriture est à six parties et peut-être comparée à Ignis vibrante lumine de la Pentecôte, éditée sur ce site.

Le cantus firmus du plain-chant est donnée à la partie de basse taille, aussi la musique de ces alternances polyphoniques est-elle écrite dans le IInd ton ecclésiastique. Le manuscrit ne note bien sûr que la première strophe. Nous proposons l’intégralité de l’hymne avec des alternances pour les strophes impaires soit en utilisant le plain-chant (ton romain reçu, transposé en la mineur), soit en demi-chœurs des voix basses ou des voix hautes.

Audi benigne Conditor
Nostras preces cum fletibus,
In hoc sacro jejunio
Fusas quadragenario.
Créateur plein de bonté, écoutez les prières, & regardez les larmes dont nous accompagnons le jeûne sacré de cette sainte quarantaine.
Scrutator alme cordium,
Infirma tu scis virium:
Ad te reversis exhibe
Remissionis gratiam.
Père des miséricordes, scrutateur des cœurs, vous connaissez notre faiblesse; pardonnez à des enfants qui reviennent sincèrement à vous.
Multum quidem peccavimus,
Sed parce confitentibus:
Ad laudem tui nominis
Confer medelam languidis.
Il est vrai que nous avons beaucoup péché; mais pardonnez-nous, en considération de l’humble aveu que nous vous en faisons; & pour la gloire de votre nom, guérissez nos âmes malades.
Sic corpus extra conteri
Dona per abstinentiam,
Jejunet ut mens sobria
A labe prorsus criminum.
Faites que, pendant que nos corps seront mortifiés par l’abstinence, nos âmes par un jeûne plus saint, s’abstiennent de tout péché.
Præsta beata Trinitas,
Concede simplex Unitas:
Ut fructuosa sint tuis
Jejuniorum munera. Amen.
O bienheureuse Trinité, qui êtes un seul Dieu, que votre grâce rende utile à vos serviteurs l’offrande qu’ils vous font de leurs jeûnes. Amen.

Les premières mesures de cette partition :

Audi benigne Conditor - hymne du Carême - Guillaume Bouzignac

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Audi benigne Conditor - partition dans le manuscrit Deslauriers
Audi benigne Conditor – partition dans le manuscrit Deslauriers

Audi benigne Conditor - hymne des vêpres du Carême par Guillaume Bouzignac

Guillaume Bouzignac (Attr.) – Beata nobis gaudia / Ignis vibrante lumine – hymne de la Pentecôte

Attribuable à Guillaume Bouzignac (c. 1587 † ap. 1643), maître de chapelle des cathédrales d’Angoulême, de Bourges, de Rodez, de Clermont-Ferrand & de la collégiale Saint-André de Grenoble.
Beata nobis gaudia / Ignis vibrante lumine – alternances polyphoniques de l’hymne de la Pentecôte
5 voix mixtes (SATTB).
4 pages – Ré mineur.

Le manuscrit Deslauriers (Bnf Vma ms 571) contient de très nombreuses compositions musicales du XVIIème siècle, pour la plupart anonymes, seules certaines pièces comportent parfois une brève mention du nom de l’auteur. La critique interne a permis malgré tout d’en attribuer un nombre important à Bouzignac d’une part, et à Boesset de l’autre.

Ce manuscrit comporte plusieurs alternances polyphoniques pour les hymnes de l’office divin. L’unité stylistique de leur écriture et leur conformité avec celle de Bouzignac incline à lui en attribuer la paternité.

C’est le cas pensons-nous de ces très belles alternances pour les strophes paires de l’hymne de la Pentecôte – Beata nobis gaudia – dont le texte fut rédigé au IVème par saint Hilaire de Poitiers. L’écriture est à cinq parties, mais la Quinta pars est probablement une taille soliste qui lance les réponses du chœur, vers par vers, un peu à la manière d’un “canonarque” russe.

La musique de ces alternances polyphoniques est du Ier ton ecclésiastique, aussi complétons-nous les strophes impaires avec un plain-chant parisien pour cet hymne, du Ier ton.

1. Beáta nobis gáudia
Anni redúxit órbita,
Cum Spíritus Paráclitus
Effúlsit in discípulos.
C’est une bienheureuse joie
Que le cours de l’année nous ramène,
Quand l’Esprit Paraclet
Fulgura sur les disciples.
2. Ignis vibránte lúmine
Linguæ figúram détulit,
Verbis ut essent próflui,
Et caritáte férvidi.
Il répandit de vibrants rais de feu
Sous la forme de langues
Afin qu’ils fussent prodigues en paroles
Et débordants d’amour.
3. Linguis loquúntur ómnium,
Turbæ pavent Gentílium :
Musto madére députant
Quos Spíritus repléverat.
Ils parlent toutes les langues,
Etonnant la foule des Gentils ;
Lesquels croient ivres d’un vin nouveau
Ceux que l’Esprit a remplis.
4. Patráta sunt hæc mystice,
Paschæ perácto témpore,
Sacro diérum número,
Quo lege fit remíssio.
Cela fut accompli
Quand s’acheva le temps de Pâques
Cycle de cinquante jours qui figurent
Mystiquement le jubilé de la Loi.
5. Te nunc Deus piíssime
Vultu precámur cérnuo,
Illápsa nobis cœlitus
Largíre dona Spíritus.
Et maintenant, Dieu très bon,
Nous te prions, en prosternant nos faces,
De nous dispenser les dons de l’Esprit
Que tu répandis depuis les cieux.
6. Dudum sacráta péctora
Tua replésti grátia :
Dimítte nostra crímina,
Et da quiéta témpora.
Tu emplis jadis leurs cœurs
De ta sainte grâce ;
Remets-nous nos crimes
Et donne-nous des temps paisibles.
7. Glória Patri Dómino,
Natóque, qui a mórtuis
Surréxit, ac Paráclito,
In sæculórum sæcula. Amen.
Gloire au Seigneur : au Père
Et au Fils, qui des morts
Est ressuscité, et au Paraclet,
Dans les siècles des siècles. Amen.

Les premières mesures de cette partition :

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Ignis vibrante lumine dans le manuscrit Deslauriers.

Guillaume Bouzignac – Ave, Maria

Guillaume Bouzignac (c. 1587 † ap. 1643), maître de chapelle des cathédrales d’Angoulême, de Bourges, de Rodez, de Clermont-Ferrand & de la collégiale Saint-André de Grenoble.
Ave, Maria
Scène sacrée sur l’Annonciation & l’Incarnation – 5 voix mixtes (SSATB).
2 pages – Ré mineur.

Comme il le fait souvent, Guillaume Bouzignac représente l’Incarnation par un dialogue musical, entre l’Archange Gabriel (représenté par un dessus) & la Vierge (représentée par le chœur à 4 voix, les deux protagonistes se rejoignant pour le chœur final à 5 voix). Il reprend pour ce faire le texte de l’Evangile de saint Luc, au premier chapitre. Cette courte page de Bouzignac, comme ses autres scènes sacrées, préfigure l’arrivée ultérieure de l’oratorio.

Le texte du motet :

Angelus :       Ave, María, grátia plena, Dóminus tecum. L’ange :         Je vous salue, Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous.
Chorus :         Quæ cum audísset, turbáta est in sermóne ejus, et cogitábat, qualis esset ista salutátio. Le chœur :     L’ayant entendu, elle fut troublée par ses paroles, et elle se demandait ce que pouvait être cette salutation.
Angelus :       Ne tímeas, María, ecce concípies in útero, et páries fílium, et vocábis nomen ejus Jesum. L’ange :         Ne craignez point, Marie, voici que vous concevrez en votre sein et enfanterez un fils et vous l’appellerez du nom de Jésus.
Chorus :         Quómodo, quómodo fiet istud, quóniam virum non cognósco ? Le chœur :     Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ?
Angelus :       Spíritus Sanctus supervéniet in te, et virtus Altíssimi obumbrábit tibi. L’ange :         L’Esprit Saint viendra en vous, et la puissance du Très-Haut vous couvrira de son ombre.
Chorus :         Ecce ancílla Dómini, fiat mihi secúndum verbum tuum. Le chœur :     Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole.

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Enregistrement : sainte messe du VIIIème dimanche après la Pentecôte – L’économe infidèle

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Luc 16 - Parabole du serviteur malhonnête

Enregistrement & photos : procession des reliques & sainte messe de la solennité de saint Eugène, évêque & martyr

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Saint Eugène, disciple de saint Denis, martyrisé à Paris, premier évêque de Tolède

Enregistrement : sainte messe de la fête du Christ-Roi

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Viva Cristo Rey